Je me demandai toujours ce qui pouvait pousser Snow à organiser des soirées. Surtout des soirées aussi barbantes, pour ne pas employer de termes grossiers. Quel plaisir pouvait-on éprouver à voir une bande de petit péteux boire du champagne d'un air pincé tout en parlant de choses toutes plus ennuyeuses les unes que les autres ? Je soupirai d'un air entendu face à cette invitation qui avait été posée sur mon bureau. Un carton blanc, plastifié, parsemé de petits angelots qui soufflaient dans une trompettes. Ridicule. Je souriais intérieurement en parcourant le document des yeux. '' Vous êtes invitée ''. Invitée ? Non, je ne suis pas invité. Je suis convoquée. Tenue de me présenter là bas. Comme pas mal de mannequins et d'acteurs de Panem. Car, si ça ne tenait qu'à moi, réellement.. Je me serai bien abstenue de me rendre à ce gala. J'aurai put passer des heures dans un bain moussant, ou m'étaler comme une larve sur mon lit pour rester sans bouger à fixer le plafond comme si c'était la première merveille du monde.

Avec la chance que j'avais, j’allai encore tomber sur Hadès et sa famille. Pourquoi pas, sur un ou deux vieux pervers croulants, dans leurs costumes dernier cris, ou sur des femmes complètement hystériques. '' J'ADORE VOTRE ROBE ! ''. Ah, tiens ? Pas moi, vous pouvez la prendre, pendant ce temps j'irai me balader dehors à poil. Si vous permettez...

'' Nous sommes arrivés, Mlle Blackbird. ''

Le chauffeur se tourne vers moi pour me balancer ces quelques paroles, puis descend pour ouvrir la porte de la limousine. Une bande de dégénérés se met à hurler à la vue d'un simple morceau de ma figure, et je me hâte de rentrer sans leur accorder un regard. J'étais vraiment pas d'humeur à jouer la mijaurée et à leur accorder un gentil sourire. En fait, je n'étais jamais d'humeur requise pour le faire. Le garde à l'entrée de la salle des fêtes se hâte de me proposer de me conduire jusqu'à la loge. Pas besoin, merci, je connais le chemin. Pourtant, le petit homme trapu se sent obliger de passer devant moi pour m'ouvrir la porte. Je grimace. Toutes ces manières ont le don de m'insupporter. Non, je ne vais pas me tordre le poignet en ouvrant une porte, merci.

Je pénètre dans la salle lumineuse. Mes talons font un bruit monstre contre le sol de marbre. Immédiatement, sans me poser de questions, je me laisse tomber dans le fauteuil face au miroir qui est en face de moi. De toute façon, le styliste n'allais pas tarder à arriver, et j'avais déjà passé plus de trois heure à me faire laver, coiffer, parfumer.. Trois heure. J'avais cru mourir. J'avais maintenant l'impression de ressembler à la poupée d'un gosse. Il fallait que je fasse retomber un peu la tension, parce que sinon, j'allais craquer. Je croisai les jambes, et observai mon reflet dans le miroir. Il me renvoyait le visage d'une inconnue.
De toute façon, je n'avais jamais l'impression d'être vraiment moi. J'avais l'impression d'être l'actrice de ma propre vie, de jouer un rôle. Seul la simple robe noire que je portai actuellement était quelque chose que j'avais choisi dans mon apparence, aujourd'hui. Mais elle allait bientôt être remplacée par une espèce de chose informe pleine de froufrous ou de dentelle et de paillettes. Ça, c'était la mode du Capitole. Je grimaçai.

J'entendis la porte s'ouvrir, et je fis pivoter le fauteuil pour faire face à mon tortionnaire. Oui, un nouveau styliste. '' Cadeau ! ''. J'allais lui en faire voir de toute les couleurs. Ça me ferait passer le temps. J'esquissai un sourire en coin, sans prendre la peine de le saluer. Mon coco, va pas falloir t'attendre à des remerciements avec moi.

Du temps. Cela demande du temps de créer la tenue parfaite. Ichabod était doué dans l'univers de la mode et du stylisme. Même si ce jeune garçon était qu'un simple nouveau et qu'il avait encore du chemin à faire avant de se faire accepter dans ce milieu, comment dire ? "vache" ? Prenons ce mot-ci par exemple. Ce milieu où la personne qui fera la meilleure tenue aura un plus grand privilège que les autres. Mais, il était vrai que cela ne pouvait arriver à Ichabod. Fils d'une famille très riche et privilégiée, il avait déjà de l'avance sur des personnes normales, commencent dans ce métier fâcheux. Il faillait donc du temps. De la patience et de l'envie pour réaliser la tenue parfaite aux yeux de tous.

Ce soir, il avait été appeler. Pas appeler pour n'importe quoi, comme les Hunger Games par exemple. Non appelé à vêtir l'une de ces fâcheuses célébrités, qui voulaient toujours avoir le dernier mot. Il faillait dire, qu'il savait à quoi s'attendre. Bien sûr, il n'avait pas été appelé le jour même. Le temps de créer la robe, cela aurait été impossible. Ichabod, au prénom hors du commun, était doué, mais pas au point de créer une robe dans les une heures qui suivait l'annonce de cet événement. S'il avait quelque chose pour le booster derrière, peut-être que cette chose serait envisageable ?

Toute la semaine, il ne perdit de temps. A dessiné, découpé, .. A créé diverse modèle sur l'une des mannequins qui travaillait pour elle. Elle était une sorte d'assistante pour elle. Avant tout, sa meilleure amie, sa mannequin attitré ne posait ou défilait que pour lui. Elle lui donnait son avis, ce qui lui était précieux pour lui.

Le soir de l'événement. Il avait prit tout son temps pour arriver. Bien sûr, il était pile à l'heure. Ichabod n'était jamais stressé. Et le fait de savoir qu'il aillait habillé Louve Blackbird, ne le faisait encore moins stresser. Il était vrai, qu'il savait à quoi s'attendre. Ichabod marchait dans les couloirs. Accompagné de sa meilleure amie, sa mannequin professionnelle pour paraître plus "impressionnant" et "collègue". Elle marchait à ses cotés, la robe qu'il avait confectionné dans une blouse qu'elle tenait fermement. Ils marchaient donc, suivant un des gardes qui était aux aguets des moindres pas, passants. Il faut rappeler que des menaces étaient faits au Capitole. Ce garde lui ouvrit la porte avec un hochement de tête, pour baisser le regard vers le carton qu'il avait autours du cou.

Ichabod entra dans la pièce, un regard presque blasé d'être ici. Il posa un instant le regard sur toi, dont tu te tenais en face de lui, sur ton fauteuil, le sourire aux lèvres. On referma la porte derrière lui et sa collègue. Elle souriait, contente d'être ici et de te voir. Ichabod, avança vers toi, il tendit sa main après un hochement de tête. « Ichabod, mademoiselle. Je serai votre styliste pour cette soirée. Je suis ravie de faire votre connaissance. » Même s'il n'aimait pas certaines personnes, ou ne connaissait pas. Ichabod était toujours galant et courtois. Voilà le résultat d'un enfant bien élevé. Allait-il sourire ? Il n'en savait pas lui même. Il savait qui tu étais, après avoir entendu certains commentaires de ces co-collègues du métier. Et de son autre main, il désigna la jeune femme derrière lui. « Voici X ma mannequin et collègue. Elle ne restera pas longtemps, le temps de déposer la robe sur un de ces barreaux de fers pour cintre. »

C'était un peu une valse éternelle, en fait. Je virevoltais entre les bals, les galas, les cérémonies d'ouverture, déguisée en princesse moderne. Je devais sourire, marcher droit, virevolter, séduire. Oui, séduire, ce public, qui nous observait, nous. Nous étions les fruits du Capitole, les enfants de Panem. On nous voyait partout. Dans des pubs, sur des affiches géantes affichées sur des gratte-ciels, dans des magazines. Il fallait qu'on représente, pour les gens, tout ce que le président avait à leur offrir. Du luxe, de la modernité. Les gens devaient s'imaginer notre vie, être à notre place. Ils devaient pouvoir croire que nous vivions une vie de rêve. Peut être que, pour pas mal de mes collègues, c'était ça, la vie, la vraie.
Mais moi, je n'avais rien demandé. Tout ce que je voulais, c'était courir dehors comme une dégénérée, hurler dans la nuit noire alors que tout le monde dors, danser pieds nus dans les flaques d'eau. J'aurai volontiers échangé ma vie contre n'importe laquelle, rien que pour vivre quelque chose de palpitant, quelque chose qui me donnerait envie de vivre. Je ne supportai pas cette éternelle répétition, ce défilé incessant de photographes, de stylises et de maquilleurs. Peut être que se trouver là, à cette cérémonie, était le rêve de beaucoup de gens. Mais ce n'était pas le mien.

Il entra dans la pièce soudainement, avec un air un peu blasé, comme si cela lui importait peu d'être ici. Cela m'étonna, en réalité. La plupart des stylistes avaient toujours un air mielleux quand ils s'occupaient de moi. Il paraît que je suis à prendre avec des pincettes. Peut être, qui sais ? Faut dire, je ne suis pas un ange, je ne l'ai jamais été. Je crois que, maintenant, dans le métier, j'ai une réputation de petite diva capricieuse. C'est certainement pour ça que certains ont une expression terrifiée quand ils entrent ici. Ça me fait rire. Je suis, le grand méchant loup. La grande méchante louve.

Pour le moment, il semble assez calme. Je l'observe sans rien dire. Il est plutôt pas mal, oui. Il est suivi par celle qui doit être son assistante. Je lui accorde un bref regard, tandis qu'elle s'approche du portique, avec une blouse qui devait contenir la tenue. Elle souriait. Je lui rendis son sourire. Ce n'était pas elle, que je voulais faire chier. C'était bien le styliste.
Celui qui se tenait devant moi, et qui, avenant ou poli, me tendait la main.

« Ichabod, mademoiselle. Je serai votre styliste pour cette soirée. Je suis ravie de faire votre connaissance.

Je lui serrai la main, et, avec un petit sourire, répondit :

'' Louve. J'aimerai bien pouvoir vous dire que je suis ravie moi aussi, mais je n'ai pas l'habitude de mentir. ''

Bon, et bien comme ça c'était fait. Belle entrée dans la matière. Un instant, j’eus presque pitié pour ce garçon. Après tout, il n'avait rien demandé. Mais simplement un instant.

« Voici X ma mannequin et collègue. Elle ne restera pas longtemps, le temps de déposer la robe sur un de ces barreaux de fers pour cintre. »

Son assistante termina de mettre la tenue sur un cintre, la lissa par endroits, puis reposa le cintre sur le portique et sans rien dire, ouvrit la porte et la referma soigneusement derrière elle. Peut être que je lui avais fait, peur. Alors qu'il venait seulement de me la présenter. A vrai dire, je m'en moquai royalement. Je voulais rentrer chez moi. Et, même si il ne pouvait rien y faire, il fallait que je trouve quelqu'un sur qui je pourrait me défouler un peu.

Je fis pivoter brusquement le fauteuil, pour me retrouver dos à lui, et soupirait, d'un air nonchalant et exaspéré. Il était mal tombé, avec moi, le pauvre. Je me mis à pianoter nerveusement des doigts sur le meuble en bois.

'' Alors c'est toi qui est censé me transformer en parfaite poupée barbie ? ''

Lançais-je d'un ton indifférent, comme si de rien n'était. J’espérais pour lui qu'il savait rester zen. Parce que sinon, il allait avoir beaucoup de mal à me supporter...

Garder son sang froid. C'est ce qu'avait apprit Ichabod lors de sa formation en tant que styliste. Bien évidemment, ce n'était pas ça qu'ils apprenaient à l'école. Mais Ichabod avait acquis cela. Bien sûr, il n'était pas évident de le garder, dans certains circonstance. C'était un enjeu d'une grande importance. De plus, si l'on travaillait de cette manière pour le Capitole. Il n'avait jamais vraiment le droit à l’erreur. Des erreurs, lui, il pouvait en faire. Après tout, voici une des choses agréables que pouvait se permettre Ichabod, grâce à l'importance de sa famille auprès du président Snow.

'' Louve. J'aimerai bien pouvoir vous dire que je suis ravie moi aussi, mais je n'ai pas l'habitude de mentir. '' Lui répondit-elle après qu'il se soit présenté à elle. Par pur respect et éducation. Il se contenta de lui adresser un seul regard, et afficha un sourire. Des plus forcés, mais quelque soit, magnifique. « Bien. Grâce à vous, aucun de nous deux ne sera obligé de mentir. Ce n'est pas dans mes habitudes. »

Lorsqu'il s'écarta pour laisser passer sa mannequin, pour qu'elle puisse déposer avec délicatesse la robe sur le cintre, Ichabod te regardait te retourner vers le miroir. Il savait très bien que cela n'allait pas être une partie de plaisir. Mais, il était assez habitué à ce genre de chose. Voilà, l'une des choses que l'on apprenait. Garder le sang froid devant une personne totalement détestable. Le jeune homme passa sa main dans ses cheveux, se tournant vers son assistant, tandis qu'elle s’avançait vers la porte et qu'elle lui soufflait un "bonne chance". Dont, il se prit de la remercier automatiquement dans un souffle, en levant les yeux au ciel pour se retourner vers ta personne.

'' Alors c'est toi qui est censé me transformer en parfaite poupée barbie ? '' Suite à ta question, qui n'était pas vraiment une question, il faut le dire. Plutôt une remarque désagréable, sous de nombreuses reproches. Comme à son habitude, cette remarque le fit sourire. D'un sourire presque arrogant, moqueur. Si tu savais qui il était en réalité. Ta personne agaçante allait devoir se renseigner sur la personne qu'il était. Ce sourire ne fut que sa seule réponse, il n'avait même pas envie de te répondre. Après tout, qui avait-il a répondre à ça ? Il n'allait pas se laisser faire. Mais il était loin de s'imaginer vraiment comme tu étais.

Il s'éclipsa un instant, le temps d'aller chercher un peignoir, dans ce qui devait être un petit dressing. Ichabod en revient après quelques instants, s'avançant vers toi. Il finit par te le tendre mais le déposa contre tes genoux, sans attendre. Bien sûr, il n'aillait pas entrer dans ton jeu. « Je vous pris, prenez ce peignoir et mettez-le. Que je puisses vous transformer en cette immonde poupée barbie, comme vous le dites si bien. »

Je n'aimai pas tourner autour du pot. Autant lui annoncer immédiatement, et clairement, que s'occuper de moi n'allait pas être une partie de plaisir. Ce que je fis d'emblée.

'' Louve. J'aimerai bien pouvoir vous dire que je suis ravie moi aussi, mais je n'ai pas l'habitude de mentir. ''

Je souriais, provocante, tout en lui serrant la main comme si de rien n'était. Dans mon esprit, tout était clair. Il était mon jouet du jour. Et j'allais m'amuser à voir jusqu'à quand ce petit air indifférent allait rester graver sur son visage. A quel moment l'air blasé qu'il avait dans le regard allait s'effacer pour laisser place à une colère noire. En somme, à quel moment Ichabod allait sortir de ses gonds.

« Bien. Grâce à vous, aucun de nous deux ne sera obligé de mentir. Ce n'est pas dans mes habitudes. »

Il afficha un sourire forcé suite à ses paroles. Il ne me connaissais pas vraiment. La plupart des stylistes auxquels j'avais eut affaire se contentaient de bredouiller, de sourire, de pleurer ou de faire comme si je n'avais rien dit. Cela valait mieux pour eux de jouer les indifférents. Parce que les limites de ce jeu, c'était moi qui les définissait. Et j'avais décidé qu'il n'y avait aucune limite Je secouai la tête sans cesser de sourire, et tout en faisait pivoter mon fauteuil vers le miroir mural, répondais, l'air de rien :

'' Je pense que mentir est dans l'habitude de tout les stylistes. Peut être qu'ils sont tous terriblement faux-culs, alors ? ''

Je continuai à fixer le miroir, sans lâcher ce petit sourire moqueur qui m'accompagnait depuis qu'il était entré dans cette pièce. Ou plutôt, depuis qu'il s'était présenté à moi. Peut être qu'il était blasé. Peut être qu'il avait déjà eut affaire à des mannequins ingrats ou prétentieux. Ce qui était différent, cette fois-ci, c'est qu'au contraire des autres mannequins, je n'étais pas enchantée par mon métier. Ni par le métier de styliste, celui de maquilleur ou de photographe. Tout dans cette atmosphère m'exaspérait. Il n'allait pas tarder à le découvrir.

'' Alors c'est toi qui est censé me transformer en parfaite poupée barbie ? ''

Il eut un sourire arrogant que j'entre-aperçut dans le miroir, mais il ne répondit rien. De toute façon, il n'y avait rien à répondre. Il semblait sûr de lui, de son boulot et fier de ce qu'il avait fait. Ichabod marcha jusqu'au dressing et en ressortit un peignoir. Il s'approcha avec sa trouvaille et me la tendit, puis, sans attendre, la posa sur mes genoux. Il avait bien fait. Je ne l'aurai jamais pris par moi même.

« Je vous pris, prenez ce peignoir et mettez-le. Que je puisses vous transformer en cette immonde poupée barbie, comme vous le dites si bien. »

Je soupirai d'un air exaspéré, puis dépliai mes longues jambes avant de me lever, envoyant le fauteuil un peu plus loin. Je le fixai dans les yeux un instant, avant de déclarer d'un ton ironique :

'' C'est demandé si gentiment ! ''

Je retirai la robe noire et enfilai le peignoir sans me faire plus prier que ça. Oh oui, j'avais vraiment hâââte de ressembler à une personne qui était tout, sauf moi. Je la jetai négligemment par terre, puis croisai les bras et le jugeait du regard ;

'' Bon alors, qu'est-ce qu'il a prévu, monsieur le styliste ? Un emballage digne d'un papier cadeau ? Une mini-robe de la taille d'un bandeau ? ''

Je faisais ça uniquement pour l'agacer, par pure provocation. J'étais réellement curieuse de voir ce qu'il avait apporté. Avec un peu de chance, il aurait fait preuve de plus de sobriété que son prédécesseur ? Me retrouver une nouvelle fois habillée avec une robe qui me faisait ressembler à une mariée, non merci, je passai.

Elle afficha un sourire. Un sourire assez déconcertant. En faisant la part des choses, il était vrai que cette jeune femme était plutôt belle. Après tout, elle n'était pas mannequin pour pas grand chose. Elle ne serait pas là, si elle n'avait quelque chose de spécial pour la différencier des autres. Mais, Ichabod n'était pas là pour attendrir cette arrogante personne que tu étais. '' Je pense que mentir est dans l'habitude de tout les stylistes. Peut être qu'ils sont tous terriblement faux-culs, alors ? '' Un instant, il tourna sa tête vers ton visage. Scrutant tes traits. Il fronça ensuite les sourcils, alors que quelques minutes s'étaient écoulées. « Nous au moins, nous ne sommes pas des bêtes de cirque. » Cracha t-il à ton égard, en faisant une pause. « N'est-ce pas ce que vous êtes mademoiselle Blackbird ? Avouez que votre vie n'est pas la meilleure. » lui dit-il d'un air arrogant ensuite, tout en la foudroyant du regard.

Cependant, il ne se dégonflait pas, n'y ne prenait mal les remarques que tu lui faisais. Cela, lui importait peu. Après tout, il travaillait avec ta personne que pour le temps d'une soirée. Après cela, il n'en avait plus rien à faire. Bien sûr, dans certaines situations, il n'en n'avait pas rien à faire. Tout ce qu'il souhaitait, ce soir. Était de terminer son travail comme il devait, sous tes remarques sanglantes et rentrer.

Elle soupira exaspérer en se levant d'une telle délicatesse semblable à un sucre d'orge. Un sourire se dessina sur ses lèvres parfaites, un sourire triomphant lorsque tu prononças
'' C'est demander si gentiment ! '' . Il était vrai, il faillait l'avouer. Il ne te détestait pas, ce soir était plutôt un combat. Entre lui et toi. « Vous trouvez aussi ? » s'exprima t-il d'un air "angélique", tout en faisant semblant de savoir. Il patienta, prenant ta place sur le fauteuil, qu'il avait ramené à sa place initiale. Le temps que tu retires cette robe et enfile le peignoir qu'il t'avait donné. Si on pouvait dire ça comme ça.

'' Bon alors, qu'est-ce qu'il a prévu, monsieur le styliste ? Un emballage digne d'un papier cadeau ? Une mini-robe de la taille d'un bandeau ? '' Il fit mine de réfléchir quelques instants. Le temps de trouver quelque chose à redire sur cette phrase. « Ne vous inquiétez pas. Je doute que beaucoup de personne aient envie de vous avoir comme cadeau en vous connaissant bien. Mais, la mini-robe bandeau, pourquoi pas. » Avoua t-il d'un air provocateur, une mimique sur le coin de ses lèvres, un poil moqueur et amuser.

Il se leva, te laissant la place. Ichabod s'avança vers le cintre que son assistante avait déposé en arrivant. Il savait que cette soirée terminé, il pourrait enfin décompresser en allant boire quelques choses avec la jeune femme. Non, ta personne. Mais sa meilleure amie, comme les jeunes disaient souvent. Ichabod poussa délicatement la tringle pour porte-cintre, dont la robe qu'il avait prit soin de confectionner toute la semaine et revint vers toi en faisant rouler. « Avant, commençons par ton maquillage.»

Pas que je n'aimais pas le bonhomme. Ce que je n'aimais pas, c'était sa manière impertinente, ironique, moqueuse, de trouver réponse à tout ce que je lui balançai à la figure, tout en encaissant avec un calme impressionnant, avec ce même petit sourire, toujours. Il était divertissant.

'' Je pense que mentir est dans l'habitude de tout les stylistes. Peut être qu'ils sont tous terriblement faux-culs, alors ? ''

Je continuai à lui sourire, me moquant ouvertement de lui. Il s'écoula quelques minutes de silence, pendant lesquelles je savourai, je dois l'avouer, mon effet. Je restai face au miroir, sans rien ajouter de plus. J'attendais simplement qu'il se manifeste, pour trouver autre chose à redire. Il était mon défi de ce soir, l'enjeu était de le faire craquer, la récompense ? Je trouverai bien par moi même. Je tripotai quelques uns des pinceaux de maquillage qui se trouvaient sur le bureau, songeuse.

« Nous au moins, nous ne sommes pas des bêtes de cirque. »

Mon sang ne fit qu'un tour dans mes veines, je me figeai. Inspirer, expirer. Je gardai une expression neutre. Qu'il se la ferme. Personne n'avait le droit de faire de commentaires sur mon boulot, personne. Je ne répondait rien. Peut être qu'il avais laisser quelques minutes s'écouler avant de porter le coup qui fait mouche, peut être. Mais je ne voulais rien laisser transparaître.

« N'est-ce pas ce que vous êtes mademoiselle Blackbird ? Avouez que votre vie n'est pas la meilleure. »

Je serrai les dents. Tais-toi. Tais-toi, maudit styliste. J'aurai aimé dire que ses propos ne m'atteignaient pas, que j'en riais intérieurement, mais ce n'était pas du tout le cas, et je n'arrivai pas à continuer de faire semblant.

'' Tu n'a aucun jugement à porter sur ma vie, tu ne me connais pas. ''

Je lançai ça d'un ton glacial comme les premières neiges qui recouvraient les Districts. Je ne supportai aucune allusion sur ma vie, sur mon métier que je détestais, ni sur mon patron. Lorsqu'il me demanda d'enfiler le peignoir tout en le posant sur mes genoux, je me relevai paresseusement et m'étirai de tout mon long, avant de commenter la manière si aimable qu'il avait eut pour me le demander. Ce à quoi il répondit d'un ton mielleux qui me fit lever les yeux au ciel. Puis, je me déshabillai, envoyant s'écraser un peu plus loin la robe noire dont j'étais vêtue auparavant. J'enfilai le peignoir bleu, et, lorsqu'il daigna enfin pousser ses fesses qui étaient venues se poser sur mon siège, me rasseyait.

'' Bon alors, qu'est-ce qu'il a prévu, monsieur le styliste ? Un emballage digne d'un papier cadeau ? Une mini-robe de la taille d'un bandeau ? ''

Je revenais à la charge sans attendre. Je voulais le voir craquer, céder avant moi. Pour une fois que le niveau d'en face était de taille, autant m'amuser un peu. Avant d'aller me planter à une table à laquelle il y aurait des personnes terriblement barbantes, qui me raconteraient leurs vies '' passionnantes ''. Et puis, avec un peu de chance, un crétin prétentieux allait m'inviter à danser. Horreur. Je grimaçai.

« Ne vous inquiétez pas. Je doute que beaucoup de personne aient envie de vous avoir comme cadeau en vous connaissant bien. Mais, la mini-robe bandeau, pourquoi pas. »

Je souriais, tout en secouant la tête. Il se moquait de moi. Ce sourire moqueur qu'il affichait confirma mes propos. Parfait. Il voulait jouer ? Nous allions jouer.

'' J'espère pour vous que ce n'est pas une mini-robe de la taille d'un string, parce que si c'est le cas, je vous la fait bouffer. ''

Voilà qui était dit.

« Avant, commençons par ton maquillage.»

Maquillage. Je levais les yeux au ciel. '' Recouvrir la tête de Louve avec tout les produits imaginables '' aurait été plus adapté. Je détestais cette étape, comme je détestais la suivante. Jouer à la tête à coiffer ne m'amusait pas plus que ça.

'' Transformation en clown, activée. ''

C'était piètre comme réplique, mais je voulais trouver quelque chose à lui répondre. N'importe quoi. N'importe quoi pour faire pour lui du temps passer ici un enfer.

« Nous au moins, nous ne sommes pas des bêtes de cirque. » Voilà ce que Ichabod lui avait sorti, après qu'elle lui ait "envoyé" une phrase des plus désagréable sur son métier et sa personne. Voilà, ce qu'il lui avait répondu. Il vit bien que la remarque qui lui lança ne la laissait pas sans émotion ou indifférence même. Il sentit son corps se redire. Comme il l'avait imaginé, cette réaction lui fit plaisir, mais il ne le montrait pas.

« N'est-ce pas ce que vous êtes mademoiselle Blackbird ? Avouez que votre vie n'est pas la meilleure. »

Lui avait-il dit quelques secondes plus tard, pour en remettre 'une petite couche'. Il était vrai qu'Ichabod était assez doué pour ce genre de remarque ou de retranchant. Il savait bien sûr que ces remarques lui faisait quelque chose. Comme celle qu'elle lui avait envoyé lui avait fait. Il croisa les bras un instant. '' Tu n'a aucun jugement à porter sur ma vie, tu ne me connais pas. ''

Un sourire s'étira sur ses lèvres. Un tout petit néanmoins. Il haussa les épaules. Ne préférant pas répondre à cette phrase. Il savait tout les deux que c'était toi qui avait commencé. Non le contraire. La jeune femme se déshabilla et enfila le peignoir bleu. Nos deux sourires étaient présents devant notre échange de robe bandeau.

'' J'espère pour vous que ce n'est pas une mini-robe de la taille d'un string, parce que si c'est le cas, je vous la fait bouffer. '' Il haussa un instant les sourcils, en te regardant. « J'aimerai bien voir ça. » Lui dit-il d'un air joueur, comme un défi. Elle leva les yeux au ciel dès que le jeune styliste lui annonça qu'il allait commencer par le maquillage. Dont elle ne put s'empêcher, comme d'habitude il faillait le dire, de dire quelque chose là-dessus. '' Transformation en clown, activée. '' Transformation clown, activée ? Vraiment. Le jeune homme ne put s'empêcher de faire une tête, une drôle de tête oui. Quel était cette réplique assez.. médiocre. Il n'avait pas l'habitude que tu lui répondes d'une manière aussi nul. Un instant, son visage se transforma en quelque chose de moqueur.

Ichabod avait l'habitude de travailler avec au minimum deux maquilleuses et coiffeuses. Dont il était question de travailler sans miroir. Il fit un passage dans le couloir, te laissant toute seule quelques instants, pour aller chercher ces jeunes gens. Ichabod en revient quelques instants plus tard. Suivit pas une maquilleuse et un coiffeur, dont ils travaillaient ensemble, depuis une année. « Alors. Vous savez ce qu'on a dit pour la jeune demoiselle. On respect le "contexte" » mimait-il avec ses doigts ce dernier mot, tandis qu'il s'adressait à ses collèges. Tandis que ces deux là, s'avançaient vers toi, le sourire aux lèvres. Ichabod vint placer un long drap blanc contre le miroir qui surplombé la coiffeuse. Il tourna son visage vers toi. « Bien, comme vous êtes enfin prête. Nous pouvons y aller. »

J'étais pas sociable, c'est vrai. J'étais même insupportable pour pas mal de personnes. Mais dans le fond, je me moquais de ce qu'ils pouvaient penser. Comme on se moquait de ce que je pouvais penser, moi. Penser de ce gala, par exemple. De la tenue que j'allais devoir y porter. Des gens qui allaient s'y trouver. Est-ce que quelqu'un s'intéressait, ici, à ce que moi j'éprouvais ? Non. J'étais un gagne-pain comme les autres. Habiller, coiffer, maquiller. Tout ce qu'ils faisaient, eux, il le faisaient pour le fric. Mais moi ? Qu'est-ce que j'avais à gagner dans cette histoire ? Rien.
C'était pour ça que je détestais tant ce métier. J'avais jamais eut l'occasion de faire autre chose. De faire autre chose de ma vie. De choisir pour les choses qui me concernaient. Mais la seule chose dont j'avais le pouvoir, c'était de faire de cette soirée un enfer, autant pour lui que pour moi. Quitte à tomber, autant tomber.. à deux.

J'étais maintenant vêtue du peignoir bleu délavé qu'il avait absolument tenu à ce que je mette. Tandis que je le menaçais de lui faire bouffer sa robe si elle était trop courte à mon goût, il eut un sourire provocateur avant de me lancer, avec un regard de défi ;

« J'aimerai bien voir ça. »

Je me mis à rire. Au moins, sa présence avait le don de m'amuser. Il n'était pas hypocrite, du moins pas totalement, et il avait un minimum de répartie. Je n'aimais pas les victoires faciles, elles étaient sans saveur.

'' Non, je ne pense pas que tu aimerais voir ça. ''

Je continuai à tripoter les quelques pinceaux qui étaient présents sur le bureau. Pendant ce temps là, il sortit, pour aller chercher son équipe sans doute. Je soupirai une nouvelle fois, me regardant brièvement dans la glace murale. Pendant ce temps, il donna quelques instructions aux nouveaux venus. '' Alors. Vous savez ce qu'on a dit pour la jeune demoiselle. On respecte le "contexte" ''. Pardon ? Le contexte ? Quel contexte ?

'' On peut savoir de quel contexte vous parlez, peut être ? ''

Je posai cette question d'un ton doucereux, tandis qu'il recouvrait le miroir d'un voile blanc. Je me tournai vers lui, foudroyait brièvement la jeune femme et le jeune homme qui venaient d'entrer dans la pièce, avant de reporter mon regard sur Ichabod. Je croisai les bras. Je n'aimai pas ne pas savoir.

Le jeune Ichabod regardait ses assistants avançaient vers la jeune femme. Il ne tourna même pas son regard vers Louve pour lui répondre. Du coin de l’œil, il l'a voyait croiser les bras. « Soyez patience. Je suis sûr et certains que vous allez aimé. » Il esquissa un sourire sincère dans ta direction, puis il porta son regard vers ses assistants. Le coiffeur, commençait à toucher tes cheveux, il savait ce qu'il avait à faire. Et la maquilleuse, la même chose. Ces deux personnes faisaient la paire. Il était amusant de les regarder ensemble. Le coiffeur était efféminé, aimant les garçons. Et elle, était une personne à fort caractère. On pouvait dire qu'ils aimaient se taquiner. S'envoyer des petits commentaires désagréable mais amusant. On aurait pu dire aussi qu'ils ne s'aimaient pas, mais au fond, ils s'aiment bien. Lui, parlait souvent de ses conquêtes masculines, tandis que la jeune maquilleuse s'amusait de se moquer de lui pour les pertes de son collègue, de son penchant pour les garçons. Ses mésaventures. Ichabod aimait travailler avec eux.

Ichabod s'installa sur le comptoir de la coiffeuse. Commentant la progression de la coiffure et du maquillage. Dans ses mains, Ichabod tournait son paquet de cigarette et tourna son visage vers toi en gardant un œil sur ses assistants. « Alors. Depuis combien de temps faite-vous cela ? » Il te regardait comme avec intensité. Ce n'était pas une phrase désagréable, cela était juste une question comme une autre.

X termina la coiffure, et se mit à ranger tranquillement le matériel qu'il avait eu besoin. C'est à dire, un lisseur, friseur, peigne, brosse et tout autres choses. Il patientait en attendant la jeune maquilleuse termina quelques instants après. Ichabod regardait le travail qu'ils avaient fait. Et était content d'eux. Il souriait. « C'est parfait. Bon travail. » Ils hochèrent tout les deux la tête et sortirent après avoir récupéré leur affaire. De son coté, Ichabod s’avança vers la blouse qui cachait la robe depuis le début. Il revient vers toi, et ouvrit celle-ci.

Il te la présentait sans que tu puisses voir les détails de cette robe. Tu ne pouvais voir qu'une couleur blanche. Délicatement, il ouvrit la fermeture à l'arrière pour que tu puisses la mettre. « Je vous en pris. »

Ils avancèrent pour se placer à mes côtés. Une jeune femme et un jeune homme. Un coiffeur et une maquilleuse. Un contexte ? Je n'aimais pas les contextes. Quoi, il y avait un thème pour ce gala ? On ne m'en avait pas parlé ? Je posai la question, agressive. J'étais sur les nerfs. Subitement. Oui, j'étais lunatique. Carrément instable émotionnellement parlant. Je ne supportai pas de ne pas avoir le contrôle sur quelque chose, que la situation m'échappe. Et cela arrivait bien trop souvent à mon goût.

« Soyez patiente. Je suis sûr et certains que vous allez aimé. »

Ah, il en était convaincu ? Tant mieux pour lui. Parce que moi, je l'étais beaucoup moins. Je me contentais de soupirer et de croiser les bras d'un air entendu tandis que ses petits assistants commençaient leur boulot. Lui ? Il se contentait de regarder. Certains auraient préféré le termes '' superviser les opérations ''. Je me laissai sagement coiffer, et maquiller. Non pas que j'aimais ça. En fait, je détestais ça. Mais mon petit défi du soir était de faire craquer Ichabod. Et pas les personnes qui l'assistaient.

« Alors. Depuis combien de temps faite-vous cela ? »

Depuis combien de temps je faisais ça ? Je ne savais pas, je ne savais plus. Longtemps. J'avais oublier quand. Le moment ou j'avais commencé. Mais longtemps, trop longtemps.

'' Depuis toujours. ''

Oui, depuis toujours. Je sentais les mains qui continuaient à s'activer autour de mon visage. Bientôt, pourtant, il se retournèrent, interrogèrent du regard le styliste qui lâcha un '' c'est parfait '', puis rassemblèrent leurs affaires avant de tourner les talons. Je n'osais même pas regarder. De toute façon, je ne pouvais pas, puisque Ichabod avait trouvé que c'était une bonne idée de mettre un voile blanc sur la glace qui surplombait le mur.

« Je vous en pris. »

Je me levais et me tournai vers lui. Il tenait une robe à la main, mais je ne pouvais pas en voir grand chose, si ce n'était un bout de tissu blanc écru. Je soupirai, puis glissai à l'intérieur du vêtement, avant de lancer :

'' Ça y est, on va encore tomber dans le petit mélo de la robe de mariée. ''

"Depuis toujours". Cela était assez intéressant. Il savait bien que ce n'était qu'une réponse comme une autre. Juste pour le simple fait de répondre à la question et suivant. Après tout, qu'Ichabod l'habille d'un sac poubelle ou d'une somptueuse robe, cela n'avait pas d'importance pour ta personne. A ce qu'il voyait. Il trouvait ton comportement bien triste, te voulant te faire haut placé dans le métier, que les nouveaux se rabaissent devant toi. Rien n'y fait, Ichabod te trouvait au final assez.. capricieuse et enfantine.

« Depuis toujours ? Vous êtes donc le joujou du Capitole depuis toujours. Cela ne doit pas être facile tout les jours. Hm. »

Il t'étudiait avec intention. Alors que tu enfilais ta rob avec attention. Bien évidemment, ce n'était pas cette robe de marié dont tu t'attendais. Ichabod n'était pas vraiment de ce type de robe pour une soirée cocktail. Avec intention, il s'était mit au recherche, de la mode d'autre fois. Cette mode toute simple, divine et fraiche. Il ne répondit pas, se permettant juste un sourire en levant les yeux au ciel.

Lorsque tu eus mis ta robe, il s'approche de toi. Replacement tes cheveux correctement, pour que la tenue soit parfaite. Il vint à fermer le derrière de ta robe, soigneusement. Il avait lui même confectionné cette robe, dont il avait prit beaucoup de temps à faire cela. Ichabod fit un pas en arrière, prenant un flacon de parfum. Ni trop riche en senteur, trop forte plutôt. Quelque chose qui pouvait aller avec cette tenue.

« Êtes-vous prête à voir le résultat ? »

Lui posa t-il comme question ensuite. Sans plus attendre, ta réponse. Il se dirigeait vers les draps qu'il avait installé sur les grands miroirs, surplombant la pièce. Il les tira pour qu'ils puissent tomber au sol. Face au miroir, ta robe, était blanche, plutôt écru. N'était pas extravagante. Blanche, presque de soie. Elle t'arrivait au dessus des genoux. Une broderie remontait le long de ta manche gauche, d'un écru un peu plus foncé que la robe, d'une légère touche. Au de dos de la robe, une ligné de petits boutons de la même couleur que la robe, en tissu, espacés, remontaient du haut de ta robe jusqu'au bas. A tes pieds, il avait déposé de simples escarpins, blancs.

Ichabod vint à placer un petit collier autours de ton cou. Un simple bijoux blanc, avec de nombreux carras. Il n'était pas trop voyant, mais faisait son effet. Dans la simplicité, dans le glamour, le glamour de l'époque avant l'apocalypse. En ce qui concerne tes cheveux, ils étaient tout simplement disposés en boucles divines, jolies et presque naturel. Comme l'était ton maquillage. Sobre et chic.

Le jeune homme, tourna son visage vers toi. Attendant ta réponse, ou une expression de ta part. En venant se placer à coté de toi. Te regardant dans le miroir.

Il était trop coriace. Un morceau dur à avaler. C'était presque fatiguant. Comme si il n'allait jamais craquer. Alors que d'habitude, les stylistes étaient des personnes si surfaites. Il suffisait d'une ou deux remarques pour qu'ils aient besoin d'aller souffler un coup. Certains étaient gentils, adorables même. Mais je n'y pouvais rien. Je ne pouvais rien contre les galas de Snow, contre Nox, contre ceux pour qui je travaillais. Alors quoi ? J'étais égoïste, oui, j'avais besoin de me défouler.

« Depuis toujours ? Vous êtes donc le joujou du Capitole depuis toujours. Cela ne doit pas être facile tout les jours. Hm. »

Pauvre petit styliste. Il pensait me connaître, il pensait savoir quelque chose de ma condition de mannequin. Mais il ne savait rien. Il ne savait pas ce que cela faisait de rester pendant des heures cloîtrée chez moi parce que je n'avais pas l'autorisation de sortir. Une autorisation de sortie, alors que j'avais 20 ans ! C'était une blague, c'était ridicule. Ce n'était pas le cas des autres mannequins, à ma connaissance. Mais j'étais différente, oui. Parce que je n'étais pas une fille du Capitole. Une fille de riche née avec une cuillère dorée dans la bouche. J'étais une fille de rien, une fille de District. Et c'était peut être ça, qui changeait la donne.

'' Si je suis un jouet du Capitole.. Alors qu'est-ce que tu peux bien être d'autre que l'usinier qui s'occupe des pantins dans mon genre sans jamais voir la lumière des projecteurs braquée sur toi ? ''

J'avais susurré ça d'un ton pourtant légère assassin. J'étais une petite chieuse, une emmerdeuse. Mais je ne laissai personne me marcher dessus, me cracher à la figure. Que cette personne en face de moi ait raison.. Ou non. Je fit glisser mes jambes contre l'étoffe soyeuse sans prendre connaissance de ce que j'enfilais. De toute façon, qu'importe mon avis, j'allais devoir me pavaner comme ça toute la soirée. Je lui laissai le soin de boutonner la robe. Je croisai mes bras contre ma poitrine, attendant qu'il ait fini d'ajuster les derniers détails à sa guise. « Êtes-vous prête à voir le résultat ? ». Question stupide. Je souriais ironiquement. Il n'attendit aucune réponse de ma part, et tira sur le voile blanc qui découvrit la glace. Je contemplai un instant mon reflet. Le maquillage était léger et la coiffure peu extravagante. Cela me convenais tout à fait. La robe ? Une agréable surprise. Pas trop courte, d'une couleur écrue qui s'assortissait à mes chaussures. De simples escarpins blancs, la hauteur des talons restait raisonnable. Je n'allais pas avoir à me concentrer sur chaque pas que je faisais pour éviter de tomber. Un mince sourire s'étira sur mes lèvres pendant que je détaillai le collier qui était logé au creux de mon cou. C'était simple. C'était ce que j'aimai.

A cet instant, l'interphone placé dans la loge résonna et cracha un '' Les invités sont priés de se rendre dans la salle du banquet. ''. Panique. Je n'avais aucune envie d'y aller. Je jetai un regard à Ichabod et, prise d'une inspiration subite, collait mes lèvres contre les siennes et l'embrassait à pleine bouche. Cela aurait put me dégoûter, mais, il était plutôt pas mal, et puis, de toute façon, je n'avais pas vraiment le choix.

Brusquement, je le repoussais de toute mes forces en apposant mes mains contre son torse. Je lui jetai un dernier regard et lui souriais narquoisement, avant d'hurler :

'' AU VIOL ! ''

Je me tournai vers la fenêtre, puis l'ouvris en grand. L'air frais vint m'ébouriffer les cheveux et caresser ma peau, le froid la mordant. Je me laissai glisser par cette ouverture pour retomber dans le parc de l'autre côté, dehors. Pendant ce temps, de colosses de garde du corps s'étaient emparés des bras du styliste et ne pensaient plus à moi. J'avais toutes les peines du monde à ne pas éclater de rire. Rapidement, je me dirigeai vers les bancs en marbre qui garnissaient le fond du jardin, et me laissai tomber dessus, secouée par mon propre rire. Combien de temps avant que ces singes ne comprennent ? Assez longtemps, sans doute, pour que je rate la moitié de la cérémonie. Je m'appuyai contre le dossier, reprenant mon souffle. Pauvre petit styliste. Un sourire en coin éclaira mes lèvres. La morsure du froid venait agresser mes bras et mes jambes. Et mes lèvres me brûlaient encore de ce baiser volé que je lui avais arraché.

'' Si je suis un jouet du Capitole.. Alors qu'est-ce que tu peux bien être d'autre que l'usinier qui s'occupe des pantins dans mon genre sans jamais voir la lumière des projecteurs braquée sur toi ? ''

Ichabod regarda la demoiselle. Comment une personne que toi pouvais être aussi désagréable rien qu'en quelques paroles. Il bouillait en lui. Il en avait surtout plus que marre de t'avoir en face de lui. Il se demandait comment une personne comme toi pouvait être apprécier des gens du Capitole. Voilà la solution. Il n'y avait que des gens malsains. Ichabod ne pouvait pas dire grand chose, puisque au fond de lui, c'est ce qu'il était. Il avait prit gout de la société, dont son comportement envers les gens. Pour autant, il en avait marre d'essayer d'avoir le dernier mot avec ta personne. C'était comme un combat sans fin. Tu étais épuisante. Ichabod se contentait de hausser les épaules avec un regard sans expression. Qui avait-il a répondre de toute manière ? Une phrase dont tu rétorquerais à la minute et ainsi de suite.

Ichabod te regardait dans le miroir. Il était assez content de lui. Même fière de ce que cela rendait sur toi. Pour autant, rien ne passer sur son visage. Il était passible. Si cela aurait été une autre personne, il aurait sourit. Complimenté la personne, même il aurait eu une discussion normale en attendant qu'on vienne la chercher. Néanmoins, là, il ne faisait rien. Il se recula que de quelques pas, sans un mot. Jusqu'à ce qu'il entende la voix de l'interphone, annonçait aux célébrités, qu'il était tant de rejoindre la fête. Il soupira de soulagement. Enfin.

Rien ne se passa comme prévu. Tes lèvres contre les siennes le prirent de court. Il resta comme surpris, tandis que tu te reculais. Un sourire qui se voulait malicieux, presque narquois. Lorsque tu crias "au viol" après t'être reculée et l'avoir poussé. Il fronça les sourcils immédiatement. Il était furieux que tu agisses de cette manière. « Tu.. » Il n'eut le temps de répondre que tu avais disparu par la fenêtre et que les gardes du corps étaient entrés par la porte. Réquisitionnant les muscles d'Ichabod par leur mains ferment alors qu'il demandait où tu étais passée. « Mais arrêtez. C'est complètement absurde ! Lâchez-moi où j'appelle mon père..! » Il le trainait dans le couloir. « Vous savez à qui vous avez affaire ?! .. Non ?! Très bien ! Laissez-moi vous aider à retrouvez la mémoire ! » Les voix d'Ichabod et des gardes du corps ne s'entendaient plus au fur et à mesure qu'ils s'éloignaient.

Ichabod était furieux, plutôt en rage. Lorsqu'il revient dans la pièce, te cherchant du regard. Il avait été amener dans une sorte de QG des gardes du corps où des nombreuses personnes de la sécurité s'y trouvaient. Ils ne leur avaient pas fallu beaucoup de temps avant qu'ils comprennent que ce n'était pas vrai. Et qui il était. Surtout qui était son père. Un fort représentant du Capitole et ami du président. Ils s'étaient alors excuser de nombreuses fois au près du jeune styliste et ne comprenaient pas cette erreur. Ichabod n'en avait pas avec eux, mais plutôt à ta personne.

Il passa où tu étais passé il y a une demie-heure environ. La soirée étant commencé depuis ce temps là, dans les environs. Il devait décompresser de cette histoire, c'est pour cela qu'il sortit une cigarette de son paquet de cigarette qu'il avait fourré dans sa poche smoking. Il l'alluma à labris du vent en plaçant sa main et coinça sa cigarette entre ses lèvres. Ichabod se mit à marcher vers le fond du jardin, où tu t'étais dirigée. Ne perdant aucun temps pour te retrouver. Il s'avançait d'un pas décidé vers toi. « Tu as bien ris j'espère ?! »

Je sentais qu'il lâchait prise, qu'il allait craquer et me laisser avoir le dernier mot. On pouvait voir dans son regard qu'il n'avait qu'une envie ; finir le sale boulot et partir. Un bref sentiment de satisfaction vint m'envahir. Au final, j'étais presque déçue qu'il abandonne la partie. Il pensait en avoir fini avec moi, mais il n'était pas au bout de ses peines, pas encore.

Je ne sais pas ce qu'il s'était passé dans mon cerveau lorsque je l'avais embrassé, que j'avais crié au viol ou encore que je m'étais précipitée sur le banc dans le fond du jardin. Je n'avais pas réfléchi. Tout ce que je savait, c'est que je ne voulais pas aller à ce fichu Gala. Et que n'importe quelle solution pour m'éclipser serait la bonne.

J'avais la chair de poule. Il faisait un peu froid, c'était vrai. On a pas idée de traîner en robe pas bien longue dans la nuit froide de Panem. J'esquissai un sourire. Depuis mon '' petit numéro '' une bonne quinzaine de minutes s'étaient déjà écoulées. J'avais envie de faire quelque chose d'interdit. De me griller une clope pour la première fois de ma vie. De faire du stop jusqu'à un bar prisé. De me faire enlever par un hovercraft. Tout, n'importe quoi, qui pourrait mettre un peu de piment à cette journée.

« Tu as bien ris j'espère ?! »

Je sursautai un instant. Je ne l'avais pas entendu venir, ce petit styliste. Je l'avais presque oublié. Un sourire narquois s'étira lentement sur mon visage. Mon corps était parcouru par un incroyable fou rire que j'avais du mal à contrôler. Avec toutes les peines du monde, je lui répondais sans perdre mon sérieux :

'' Pas autant que toi, je suis sûre. ''

Je mordillai ma lèvre inférieure pour m'empêcher d'exploser. Pauvre petit styliste. Combien de temps avait-il fallut à ces singes de garde-du-corps pour se rendre compte qu'il n'avait rien fait ? Combien de temps leur avait-il fallut pour écouter ses explications ? Je secouai la tête et baissai les yeux, littéralement morte de rire. Mine de rien, cela faisait longtemps que je n'avais pas autant ri.