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fermeture du forum le forum ferme ses portes après six ans d'existence. merci pour tout, on vous aime. |
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| SOFIA&ICARE → endless night | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: SOFIA&ICARE → endless night Ven 13 Jan - 20:25 | |
| Cela faisait bien deux semaines que Sofia et son prétendu fiancé Icare ne s'étaient pas parlés, ni même croisés. Pour la simple raison que la jeune femme n'était pas sortie de son manoir pour tout ce temps et n'avait autorisé que de rares visiteurs. Ses professeurs, et quelques fois, ses parents. Histoire de réfléchir à l'avenir et à tout ce qui allait se passer ensuite. Icare n'avait pas vraiment pris l'initiative de venir lui parler mais cela ne la surprenait pas, vu ce qu'il s'était passé à leur dernière soirée ensemble. Celle où ils avaient annoncé leurs fiançailles et où Sofia avait également annoncé au jeune homme que son père n'était pas son géniteur. Deux gros évènements à encaisser. Sa mère lui avait conseillé d'aller chez les Westburry pour prendre des nouvelles mais elle n'avait pas souhaité le faire. Icare l'aurait surement refusée et elle n'avait pas envie de perdre son temps. Elle savait comme son « ami » pouvait être caractériel et susceptible. C'était ses grands défauts.
Il était environ trois heures du matin et Sofia n'était toujours pas au lit. Pour la simple et bonne raison qu'elle était la plupart du temps insomniaque et avait épuisé ses pilules magiques pour dormir. Elle s'était donc attablée derrière son chevalet pour peindre ce qui était sur son esprit : Icare. Le connaissant et l'ayant observé depuis ses plus jeunes années, la jeune femme avait enregistré ses moindres traits et reproduisait son visage tordu de colère avec une grande exactitude. Elle n'était pas née avec ce don et avait pris de nombreux cours avant d'arriver à une technique si impressionnante. Le pinceau allait et venait sur la toile et cela depuis plusieurs heures à présent. Sofia était loin d'avoir fini mais cela avait déjà une belle allure. Cette toile ne serait surement vue que par elle et ses servantes avant d'être entreposée dans la grande pièce qui servait à garder toutes ses peintures. Les peintures « personnelles ». Les autres, elle les vendait ou les exposait.
Finalement, Sofia posa son pinceau et poussa un soupir. Elle commençait à s'ennuyer et avait une grande envie de sortir pour la première fois depuis ces deux semaines. Sans prendre la peine de s'habiller, elle ouvrit la fenêtre, sortit sur la terrasse et entreprit de descendre. Elle n'était qu'au premier étage et avait la grande chance d'avoir des structures de bois destinées aux plantes en dessous d'elle, qui ne craqueraient pas sous son petit poids. Elle atterrit, pieds nus, dans l'herbe fraiche et se retrouva à l'arrière de son jardin. Celui-ci était immense et elle ne le connaissait pas tellement, seulement le passage vers celui de son voisin Icare. Petits, ils avaient découverts un trou dans la clôture dans un endroit avec des buissons épais par où ils passaient régulièrement. Cela faisait plusieurs années qu'elle n'était pas allée par là mais elle ne pouvait pas se présenter à la grille : personne ne lui ouvrirait.
Grâce à ses souvenirs, Sofia put retrouver l'endroit abimé et se fit un passage parmi les buissons. Elle se griffa à plusieurs endroits mais n'étant pas douillette, elle n'esquissa même pas une grimace. Le trou n'avait pas été rebouché et elle put se retrouver dans un coin du jardin d'Icare, à l'abri des regards indiscrets. Elle ne savait même pas pourquoi elle s'était dirigée vers là bas, mais finalement, elle s'approcha vers la fenêtre du jeune homme qui était elle aussi en hauteur. Les pierres sur ce côté là du mur n'étaient pas toutes égales et certaines dépassaient, ce qui lui permit de trouver des prises pour escalader. Tant de mal pour ça : Sofia n'avait même pas une raison consciente qui l'amenait à agir d'une telle manière. Finalement, elle arriva à se hisser jusqu'à la vitre et jeta un coup d'œil. Tout était éteint à l'exception d'une bougie sur la table de chevet : il ne devait surement pas dormir. Finalement, elle tapa vivement sur la vitre pour se faire entendre, mais pas assez fort pour la casser. Grâce à une force magique suprême, ses cheveux n'étaient même pas ébouriffés : cela devait être son super pouvoir.
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| Sujet: Re: SOFIA&ICARE → endless night Sam 14 Jan - 15:02 | |
| Icare avala une bouchée de ragoût sans même la mâcher, observant sans relâche son père et sa mère. Il détaillait avec une froideur maladive les traits de ses parents, tentant en vain de trouver dans le visage de son paternel un élément dont il avait hérité. Mais rien. Niet. Pas même une minuscule tache de rousseur, pas une seule fossette. Icare grimaça, lâchant brusquement sa fourchette sur son assiette, qui tinta atrocement à ses oreilles. Charlie lui jeta un regard interrogatif. Sa mère prit aussitôt l'air triste et lui demanda ce qu'il n'allait pas. Les mots restèrent coincés pour la première fois dans la gorge d'Icare. Il resta un instant le visage inexpressif, avant de se reprendre et de quitter la table d'un air dédaigneux. De toute façon, il n'avait plus faim. Il monta dans son étage particulier et en verrouilla la seule entrée. Enfin seul dans son royaume. Ses mains osseuses tremblaient. Il détestait ça. Rageusement, il ôta sa chemise et la roula en boule, avant de la jeter au sol. Quelle bande d'idiots il avait pour famille ! Il enleva son pantalon et passa un tee-shirt trop grand, puis se jeta sur son lit, cherchant vainement le sommeil. Il se roulait en boule, s'étalait de tout son long, sur le dos, sur le ventre, sur le côté, sans réussir à s'endormir.
Le jeune homme se sentait bien trop en colère pour dormir maintenant. Il se releva, attrapa son violon, chercha la partition la plus dure qu'il ne puisse trouver et se mit à jouer, ses doigts nerveux allant et venant sur les cordes, poussant des notes ressemblant plus à des cris plaintifs qu'à une mélodie harmonieuse. Furieux, il jeta l'instrument par terre. A quoi bon jouer si il était mauvais même à ça?! Icare craqua une allumette et alluma une bougie, qu'il posa sur sa table de chevet. Peut-être que ça allait l'aider à se calmer. Le jeune homme retourna dans son lit, fermant les yeux si fort que ça lui faisait mal. Il attendit une bonne vingtaine de minutes avant de se redresser, toujours aussi éveillé. Il donna un coup de poing dans son matelas. Il avait besoin de dormir. Depuis une semaine, il ne se reposait que deux ou trois heures par nuit, et cela commençait à se voir. Des cernes violettes creusaient ses orbites, il avait du mal à se concentrer et n'atteignait plus sa cible avec sa lance à l'entraînement. Son mauvais caractère avait redoublé d'intensité et il insultait ses servantes, espérant que ça l'aiderait à passer à travers cette période affreuse. En vain. Icare se rendit dans sa salle de bain personnelle et inspecta sa pharmacie.
Des bandages, du désinfectant, des cachets pour les maux de tête, de ventre, et de dos. Et une petite boîte de somnifères. Même si cela ne lui faisait jamais réellement d'effet, il décida d'en prendre un. Il l'avala tout rond, tentant de se persuader que ça allait marcher. Mais cela ne le rendit que somnolent, et il n'arrivait toujours pas à tomber dans les bras de Morphée. Alors, il replia ses genoux contre son torse et joua du bout du doigt avec la flamme de la bougie. Et puis, il entendit un grand coup contre sa vitre, qui le fit sursauter. Ca ne doit être que les branches des arbres, pensa-t-il en soupirant. Mais il se résolut tout de même à jeter un coup d'oeil. Et il s'agissait de Sofia. Il fronça les sourcils : ils n'avaient pas eu un seul contact de puis une semaine et elle se permettait de se pointer chez lui, en pleine nuit, comme une fleur ? Sa montre indiquait trois heures du matin. Elle n'était pas censée être là à cette heure là. Quelle imbécile. Il croisa les bras sur son torse, la regardant à travers la vitre. Ses cheveux n'étaient même pas dérangés. Ses lèvres se pincèrent malgré lui. De toute façon, il n'arrivait même pas à s'endormir, alors autant la faire rentrer. Il ouvrit sa fenêtre et la laisse entrer sans un mot.
Elle était venue sans qu'il ne l'invite, elle devait faire la conversation, et expliquer sa présence. Il alluma la lumière principale qui l'aveugla. Le jeune homme se glissa entre les draps de son lit, attendant toujours que Sofia daigne ouvrir la bouche. Mais rien. Alors, il se redressa, baîllant. « Qu'est-ce que tu veux ? » cracha-t-il méchamment. Il remonta la couverture jusqu'à ses hanches. « Me dire que mon père est mon père en fait, et que c'est ma mère qui n'est pas ma mère ? » ajouta-t-il en levant un sourcil dédaigneux. « Ou bien, tu t'ennuies tellement que tu as décidé de te pointer comme une fleur après deux semaines pour t'excuser ? » fit-il d'un ton plein d'ironie. « A moins que tu ne sois là que pour annuler le mariage ? Ca serait génial ! »
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| Sujet: Re: SOFIA&ICARE → endless night Sam 14 Jan - 20:12 | |
| Sofia dut attendre un petit temps derrière la fenêtre, avant de voir la silhouette familière d'Icare s'approcher. Il ouvrit la fenêtre sans dire un mot et se retourna pour allumer la lumière. La jeune femme se glissa à l'intérieur en tâchant un peu le sol : c'était ça d'avoir marché à pieds nus depuis sa propre chambre. Il avait surement un tas de servants pour nettoyer de toute façon. Arrivée là, elle ne savait même pas quoi dire. Après tout, elle n'avait fait que suivre une pulsion, quelque chose d'illogique et irraisonné. Cela ne lui ressemblait pas du tout, mais il semblait qu'Icare la poussait (ou tirait) dans la mauvaise direction. Elle ne fit que le fixer tandis qu'il allumait la lumière principale qui l'aveugla aussi et se mit dans son lit. Elle était juste plantée près de la fenêtre, habillée d'une simple chemise de nuit. Que dire ? Les mots lui venaient si facilement d'habitude. Elle pourrait facilement déplorer oralement le rangement de la pièce, la tenue d'Icare ou encore sa façon d'accueillir une invitée. Elle n'en fit rien. La chambre d'Icare, Sofia l'avait vue des milliers de fois. Elle était un peu plus grande que la sienne mais cela ne faisait rien. La jeune femme remarqua le violon qui avait l'air d'avoir été lancé à terre et poussa un soupir. Un si bel instrument, dans les mains d'un sauvage. Sofia maitrisait le violoncelle et la flute traversière, mais pas ce petit objet. Finalement, le jeune homme prit la parole pour lui cracher une question au visage. Vouait-il une telle haine envers elle ? Après tout, elle n'avait rien fait. Il releva l'incident de la dernière fois ce qui ne la surprenait en aucun cas : elle était persuadée qu'il s'était caché toute la semaine pour ne pas avoir à en parler. Apprendre que son père n'est pas son vrai père, c'était assez choquant non ? Bien sûr, Sofia, en analyste, aurait pris la chose comme elle l'était : cela ne changeait rien à la réalité de la chose. Géniteur et père étaient deux choses différentes. Il n'avait qu'à oublier ça. Le mariage arriva également et Sofia dut retenir un sourire : ce plan avait vraiment bien fonctionné. Lentement et avec grâce, elle s'approcha du lit jusqu'à son bord sans le toucher. Elle jeta un coup d'œil aux draps qui ne semblaient pas d'aussi bonne qualité que les siens et releva le regard pour rencontrer celui du garçon. « Icare, nous sommes fiancés. Tu ne pourras pas échapper au mariage, à part par la mort. Et comme je suis sure que tu préfèrerais cette option à la première .. Je te surveillerai. J'ai déjà commencé à dessiner les tenues. » Elle prit une grande inspiration et traça un pli du drap du bout de son index droit. Il y avait dans l'air une tension qui n'existait pas auparavant dans leurs moments dans la pièce et cela la dérangeait légèrement. Elle ne doutait pas que ses mesquineries avaient créé ce malaise, mais elle ne s'en blâmait pas. Il méritait la vérité .. Et la peine de l'emprisonnement qu'elle lui avait promis. « J'imaginais une soirée en plein air, il faudra suivre la météorologie de très près. Une grande multitude de sortes d'orchidées .. J'en ferai importer. » Elle savait que parler de ce moment l'agacerait encore plus. Un sourire doux et rêveur habitait son visage, comme si elle appréciait vraiment la perspective de ce moment : et d'un côté, c'était la vérité. Elle ne pouvait attendre de voir le regard du jeune homme alors qu'ils passeraient les alliances. Ensemble .. jusqu'à la mort. « Tu composeras un morceau au violon pour moi, j'en suis sure. Qui déclamera ton amour déguisé. Tout pour plaire aux autres. » Elle s'assit finalement au bord du lit en regardant vers le bas, comme réfléchissant. « Tu imagines les jeux avec nous deux comme tributs ? Nous aurions beaucoup de succès. Les époux adversaires. » Elle imaginait déjà les habits que leur dessineraient les stylistes. Et le regard dans les yeux d'Icare alors qu'elle lui enfoncerait le couteau dans le ventre. Le sang qui coulerait sur ses mains. Un sourire orna alors son visage avant qu'elle relève le regard. « Quelle charmante perspective ! »
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| Sujet: Re: SOFIA&ICARE → endless night Dim 15 Jan - 19:07 | |
| Icare ne pouvait s'empêcher de penser que la chemise de nuit de Sofia était d'une laideur incroyable. Comme la plupart des robes de la jeune fille. Elle semblait tout droit sortie d'un autre temps, et Icare ne pouvait que penser qu'elle si c'était elle-même qui s'occupait de sa robe de mariée, ça allait être plus qu'affreux. Elle se mit à lui parler en le fixant dans les yeux. Il détestait quand elle faisait ça, surtout qu'elle soutenait son regard, et que ça, il ne pouvait l'accepter. C'était une femme, elle devait baisser les yeux. Mais Sofia ne le faisait jamais. Il soupira, tentant de ne pas s'occuper de tout ce qu'elle était en train de lui dire. Il ne voulait pas entendre parler de mariage. Rien que de penser qu'ils ne doivent encore s'embrasser, il en avait des hauts-le-coeur. Ses doigts se crispèrent lorsqu'elle évoqua le violon. Pas question de jouer ou de composer quoi que ce soit pour elle ! Même si il n'était pas aussi doué que ça pour en jouer, c'était son truc à lui. Son petit secret. Les notes fausses qu'il arrivait à en extirper lui ressemblaient, et pour rien au monde il n'aurait offert à Sofia le plaisir de l'entendre. Elle se posa sur son lit et à contre-coeur, Icare ne fit pas un geste. A quoi bon ? Il avait beau en avoir déjà marre d'elle, il était assez poli pour ne pas la virer ainsi. A la place, il se contenta d'écouter ce que la jeune femme avait à dire au sujet des Jeux de la Faim. Ah oui, c'est sûr que le succès, ils en auraient... Mais il ne savait plus si il voulait en être. Si il gagnait, on allait lui parler de Sofia pendant tout le restant de sa vie, et il avait de vivre tranquillement. Si il perdait, eh bien, il mourrait. Le plus aurait été de ne pas y participer, mais il avait fait une promesse, et avait accepté un défi, et ne pouvait plus revenir en arrière. La jeune femme conclut sur une note qui se voulait joyeuse. Quelle idiote, pensa simplement Icare. Il la regarda un instant, avant de bailler et de s'extirper hors du lit, puis rangea son violon dans son étui. La vue de son instrument le mettait mal à l'aise à présent. Super. Il lui restait un objet à lui, sans connotation avec les Jeux ou Sofia, et cette dernière venait de détruire tout la neutralité de la chose. Parfait ! Sa colère qui s'était un peu calmée revint soudainement, comme une vague qu'il tenta de maîtriser. Se mettre en colère, c'était donner satisfaction à Sofia, et il ne voulait pas en arriver là.
Il se mit à lancer ses vêtements froissés et sales dans sa bassine à linge, sans même un regard pour la jeune fille assise sur son lit. Quelle idée de venir chez lui en pleine nuit, en plus pour le mettre en colère ? Il fronça les sourcils alors que son expression devint encore plus dure. Au moins, il n'avait pas à faire d'efforts pour être lui-même avec elle. Il devait juste s'empêcher de la baffer ou de sortir sa lance pour l'embrocher. Il rangea son bureau et passa un coup de balai, ignorant littéralement Sofia. Il se mit même à fredonner, oubliant la présence de la jeune femme pendant un instant, mais se reprit vite alors qu'il se mettait à chanter à haute voix. Finalement, la partie chambre de son étage étant un peu plus propre que d'habitude, il se dirigea tout naturellement vers son coin salon et s'étala lascivement sur le canapé en cuir, attrapant une barre énergétique posée sur la table basse, et alluma la télévision. Il zappa directement sur la chaîne infos en continu et croqua un gros bout de sa barre. Il n'y avait bien sûr rien d'intéressant à voir, à part un défilé de mode du Capitole et un paquebot échoué au large du district quatre. Il avala rapidement sa friandise, constatant en se redressant que Sofia était toujours là. « Bordel, qu'est-ce que tu veux à la fin, Sofia?! » lança-t-il pour lui-même. Il soupira et éteignit la télévision, retournant dans son lit sans un regard pour la jeune femme. « Pourquoi t'es chez moi ! T'es vraiment agaçante là. » finit-il par dire, contenant du mieux qu'il ne le pouvait la fureur dans sa voix. Sans elle dans sa chambre, il aurait certainement pu dormir tranquillement.
Enfin, non, peut-être pas, mais au moins sa colère se serait apaisée. Il se redressa un peu pour la détailler, se fichant totalement de sa réponse. Sa chemise de nuit était vraiment affreuse. Rien que sur ce point, il préférait les jumelles Hearthfield - deux pourries gâtées du fond de la rue - qui portaient des nuisettes bien plus récentes, et qui montraient largement plus que Sofia ne le ferait jamais. Comment arrivait-il à prétendre être amoureux de cette chose ? Même avec trois tonnes de maquillage, elle n'arriverait jamais à atteindre la cheville de la perfection. Elle n'avait qu'à se préoccuper que de son éducation plutôt que de son apparence - de toute façon, elle n'avait rien pour elle. Il soupira et ramena ses genoux contre son torse, se massant les tempes. Dommage que les somnifères ne lui fassent pas plus d'effets que ça. « De toute façon, tu sais quoi? Je m'en fous. » lança-t-il alors qu'elle s'apprêtait à lui répondre une énième stupidité. Il mit son pouce et son index gauches dans sa bouche et éteignit de ces doigts la bougie. Il s'essuya sur un mouchoir et jeta encore un coup d'oeil à Sofia. Ils n'auraient jamais dû être présentés l'un à l'autre. Il aurait préféré rester seul toute sa vie plutôt que de l'avoir connu et de devoir se marier avec elle. Icare grimaça à l'évocation de la cérémonie. « Allez, dégage, tu me soules. Rentre chez toi. » fit-il en éteignant la lumière et en se blottissant sous ses couvertures.
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| Sujet: Re: SOFIA&ICARE → endless night Dim 15 Jan - 20:07 | |
| Sofia sentait bien qu'Icare était énervé, tant par ses paroles que par sa simple présence. Une autre fille en aurait été vexée ou offusquée, mais ce n'était pas le cas de la jeune femme. Elle connaissait Icare, depuis trop longtemps. Elle s'était habituée à ses humeurs changeantes, ses insultes et son côté peu élégant. Lorsqu'elle finit de parler, elle attendit alors qu'il réplique en la traitant de tous les noms sans jamais tomber dans la basse vulgarité, mais il n'en fit rien. Elle l'observa se lever pour aller ranger son violon et faire même un peu de ménage dans sa chambre. La jeune femme ne bougeait pas. Elle ne faisait qu'observer sa démarche, ses attitudes faciales, sa lenteur. Elle était beaucoup plus énergique pour faire ces choses là, ou en tout cas en théorie : cela faisait longtemps qu'elle avait des servantes pour faire ces basses tâches. Elle n'avait pas assez de temps pour faire des choses inutiles et le ménage en était une. Elle avait des cours à apprendre, des disciplines à maitriser. Une perfection à atteindre. Icare semblait tendu, surement à cause de la présence de Sofia, et elle faisait de son mieux pour se souvenir de chacun de ses mouvements. Finalement, il s'affala sur un canapé et alluma la télé, laissant la jeune femme penser pour elle même. N'aimant pas tellement être assise, elle se releva et fit quelques pas dans la pièce. Ses pieds étaient maintenant secs et ne tâchaient plus rien .. Elle se trouvait déjà heureuse qu'Icare n'ait pas remarqué ses empreintes de pas sur la moquette. L'œil de Sofia fut attirée par les couleurs et extravagances du Capitole sur l'écran : étant férue de mode, elle ne passait jamais à côté des grands défilés. Pour ses propres habits, elle aimait tout ce qui était plus sobre. Ses robes n'étaient jamais trop grosses, trop chargées, toujours simples et jolies. On la complimentait de toutes parts pour ses créations mais elle n'avait jamais accepté de dessiner pour quelqu'un d'autre : c'était son art, et elle seule devait en profiter. Finalement, elle fut réveillée par la voix d'Icare qui fut très mauvais pour feindre avoir cru qu'elle aurait pu s'éclipser durant ce court temps. Il savait qu'elle était là et qu'elle allait rester : elle n'avait pas fait tout ce chemin pour rien. Il parlait avec un ton agressif qu'il utilisait couramment : mais qui était démesuré par rapport à la situation. Était-ce cette conversation sur le mariage qui l'avait tant agacé ? Sofia n'allait pas se laisser attendrir ou même ressentir de la compassion. Elle n'en était pas capable. Finalement, il lui balança quelques phrases sèches avant d'éteindre la lumière et de se coucher.
Dans le noir, la jeune femme resta plantée pendant plusieurs minutes. Elle ne faisait qu'écouter la respiration d'Icare qui lui indiquait qu'il n'était pas endormi. Ne souhaitant pas particulièrement le rejoindre sous les couettes, elle fit de son mieux pour réfléchir à quelque chose qui pourrait l'occuper. Pour l'instant, elle ne voyait rien. Il lui fallut un peu plus de temps pour s'habituer à l'obscurité et voir tout ce qu'il y avait dans la pièce. Sofia s'avança silencieusement vers le canapé et s'y assit telle une lady avant de soupirer. Que faire pour l'énerver ? Mais était-ce le but, au final? Non. Elle voulait absolument trouver quelque chose pour gagner son défi qu'elle n'avait en toute somme pas du tout oublié. Ses mains se crispèrent sur ses genoux alors qu'elle réalisait la faillite certaine de celui-ci : Icare n'avait pas de cœur. Et il la haïssait plus que toute autre. Qu'avait-elle de différent par rapport aux autres filles ? A part sa supériorité ? Peut-être justement la supériorité. Il aimait lorsque les femmes étaient inférieures à lui, elle savait absolument comment il les traitait. Mais Sofia, elle, était différente. Peut-être que .. Peut-être que si elle jouait à être un peu plus normale, cela le rassurerait. Mais en était-elle capable ? Sa fierté était trop grande.
Finalement, elle se leva et sortit de la pièce pour rejoindre la salle de bain adjacente. Icare avait tout un étage à lui ce qui était tout à fait raisonnable. Elle se rendit compte à quel point sa robe de chambre avait été abimée par sa petite escapade et décida d'aller faire un tour à l'étage au dessus pour emprunter un habit de nuit à Charlie. Par chance, celle-ci dormait à point fermée. Enfin, par chance .. Ne pouvant allumer aucune lumière, Sofia fut obligée de choisir quelque chose au hasard dans la penderie avant de redescendre et de s'enfermer dans la salle de bain. Elle avait choisi une chemise de nuit, d'accord. Une chemise de nuit qui s'arrêtait au genou pour .. une fille d'un mètre cinquante-cinq. Elle faisait plus d'un mètre soixante dix. En grimaçant, elle se déshabilla et prit une douche pour se nettoyer un peu. Elle entreprit d'appliquer plusieurs pansements sur ses griffures, grâce à une trousse de secours qu'elle avait trouvé dans un coin. Finalement, elle revêtit la chemise de nuit avant de se regarder dans le miroir. Elle ne se reconnaissait pas tellement. La plupart de son maquillage était parti et elle n'avait pas l'habitude d'avoir le visage aussi .. nu. Mais elle n'était pas moche. Le tissu blanc était serré et faisait ressortir ses petites formes. Même sa poitrine peu imposante semblait avoir grossi. Finalement, elle laissait apparaître ses longues jambes fines que jamais elle ne montrait. Il faisait noir de toute façon. Rapidement, elle ressortit, ferma et éteignit la salle de bain avant de se diriger vers le lit où était toujours couché Icare. « J'espère que ça ne te dérange pas, je me suis douchée et changée. » Elle resta plantée à côté du lit, sans savoir quoi faire. « Je sens bien que tu m'en veux Icare, à cause de .. cette histoire avec ton père. J'en suis .. » elle grimaça. Mais puisqu'il faisait noir, cela ne se voyait pas. « désolée. Et pour le mariage aussi. Parfois, j'ai l'impression que la seule manière de te faire réagir c'est de .. t'embêter. » Elle ne savait pas s'il était endormi ou non. Mais au moins, elle l'avait dit.
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| Sujet: Re: SOFIA&ICARE → endless night Lun 16 Jan - 21:33 | |
| Dans le noir, Icare n'avait pas à regarder Sofia, et arrivait même à faire plus ou moins abstraction de sa présence. Tout ce qu'il entendait, c'était sa propre respiration, et ça lui convenait parfaitement. Finalement, il sentit la jeune femme partir de la partie chambre, et il soupira en s'étirant. Avec un peu de chance, elle allait même partir, et il pourrait jouer un peu de violon, ou descendre à la cuisine et se préparer un sandwich. Sa barre énergique n'avait que ouvert son appétit, et il n'avait pas autant mangé que ça durant le repas. Il pensait déjà à toutes les bonnes chances qu'il allait pouvoir se mettre dans l'estomac : du pain de mie blanc, de la sauce mayonnaise grasse et onctueuse, du thon, des tomates coupées en rondelle, des cornichons au vinaigre... Un instant, il pensa à tous ces pauvres habitants du district qui peinaient à trouver une miche de pain, et se surprit à sourire méchamment, sans même se dire qu'il était mauvais. Il allait s'en mettre plein la panse pendant que d'autres allaient crever de faim, deux cent mètres plus bas, dans la plaine. L'idée le rendit terriblement joyeux, et il en oublia carrément que Sofia se trouvait dans sa maison. Le jeune homme ôta ses chaussettes à l'aide ses orteils, et se recroquevilla bien sur lui pour garder sa chaleur. Il dormait toujours ainsi, en chien de fusil sur le côté gauche, et d'une certaine manière, cela détonnait avec son attitude. En dormant, il avait toujours l'air particulièrement fragile, contrairement à l'impression de force qui se dégageait de lui lorsqu'il était éveillé. Les rares fois où on lui avait fait part de cette constatation, il s'était emporté et avait détruit la moitié du parc familial dans la fureur. Il n'y avait rien de faible, de gentil, de frêle chez Icare. Du moins, c'était ce qu'on lui avait toujours dit. Malgré sa position confortable, le jeune homme n'arrivait pas à s'endormir. Des images idiotes défilaient dans sa tête - son futur mariage, le gâteau qu'il aurait pu manger si il était resté à table, son violon - et l'empêchaient de tomber dans les bras de Morphée. Depuis plusieurs jours, c'était toujours comme ça. Ce n'était que lorsqu'il était sur le point de tourner de l'oeil que le sommeil l'attrapait : jamais avant, jamais après. Icare ferma les yeux brutalement, s'attendant à roupiller aussi sec. Mais rien. Il n'y arrivait pas. Il se tourna une fois, deux fois, trois fois, cherchant une meilleure position mais rien n'y faisait. Il finit par se laisser étendu sur le dos, fixant le plafond dans le noir.
Il n'avait plus qu'à attendre que Sofia revienne. Finalement, peu être qu'il n'était juste que pas assez fatigué pour s'endormir, et sans aucun doute, la jeune femme aurait été capable de l'épuiser. Au bout d'un long moment, Icare sentit la chaleur de Sofia revenir à côté de lui. Elle expliqua s'être changée - il se retint de lui lancer une pique acerbe - et... s'excusa. Icare fronça les sourcils alors qu'elle avoua l'embêter uniquement pour le faire réagir. Il n'arrivait pas à le croire. C'était seulement pour ça qu'elle agissait comme ça ? Non. Ca ne lui ressemblait pas. C'était à croire qu'elle pensait qu'il n'avait pas de coeur. Mais au final, est-ce que lui-même pensait en avoir un ? Il chassa cette idée stupide en cherchant dans l'obscurité les traits de Sofia. « Oh. » fit-il simplement, la voix rocailleuse. Il s'éclaircit la gorge, se remettant plus ou moins droit et stable sur son lit. Qu'est-ce qu'il était censé dire ? Il n'y avait rien à ajouter. Qu'elle s'excuse pour son comportement puéril si elle le voulait. Ca ne changeait rien au faite qu'Icare allait devoir sacrifier sa liberté parce que Miss-Je-Sais-Tout-Et-Je-Suis-Une-Sainte-Nitouche voulait le faire réagir. Il avala sa salive. De toute façon, il n'était pas prêt à la pardonner ou quoi que ce soit - si ça se trouvait, elle ne disait cela que pour se ficher de lui. Il avait l'habitude de traquer dans ses mots la petite bête. Et quand il ne la trouvait pas, eh bien... Il en créait une. « Bien tenté. » ajouta-t-il en rabattant sa couverture contre lui. « J'aurais presque pu croire que tu étais sincère. N'importe qui d'autre serait tombé dans le panneau ! Brava, brava. Meilleure interprète féminine de l'année. Qu'on lui donne une récompense. » acheva-t-il d'un ton froid, sec, méchant. « Sérieusement. Je te connais depuis que je suis tout petit. Tu crois vraiment pouvoir m'avoir aussi facilement ? Je suis pas aussi débile que ça, quand même. Garde un peu de considération pour moi. » lança Icare en soupirant.
Au moins, Sofia l'avait occupé pendant quelques minutes. Il tendit la main et appuya sur l'interrupteur, et la lumière douce de ses spots éclaira la pièce. Il se masse les paupières quelques instants pour s'habituer à la lumière, avant de jeter un regard à Sofia... Ou plutôt, à ses jambes. Des jambes fines, longues, parfaites, attirantes, nues, sensuelles. Il se sentit un instant dans un état second, avant de se reprendre. Elle avait pris une chemise de nuit de Charlie et elle osait pavaner à moitié à poil devant lui ? Enfin, techniquement, elle était habillée, mais tout de même ! Elle devait bien savoir qu'Icare ne résistait presque jamais à un bout de chair nue... Il déglutit, reprenant une expression plus froide, plus distante. « T'es bonne des fois quand même. » fit-il sans pouvoir s'en empêcher. Il regretta un instant ses mots, avant de décider que ça collait parfaitement à son tempérament et que la vulgarité était son maître mot. Il n'était pas réellement connu pour sa finesse, de toute façon. « J'ai hâte d'être à la nuit de noces.. » Il ajouta un clin d'oeil et un sourire franc, avant de laisser son regard se traîner sur le corps de Sofia. Mine de rien, elle était assez bien proportionnée... Finalement, ce qu'il détestait peut-être le plus chez Sofia, c'était sa capacité à le déstabiliser et à réussir à lui arracher des réactions humaines.
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| Sujet: Re: SOFIA&ICARE → endless night Mar 17 Jan - 18:15 | |
| Sofia attendit un petit moment la réponse d'Icare. Comment allait-il réagir ? Oh, elle le savait parfaitement. Il allait dire qu'il se fichait de ses excuses et qu'elle devait dégager. Mais à la place, il dit un simple « oh ». Pendant quelques secondes, la jeune femme crut que la partie sensible et humaine du jeune homme allait ressortir, peut-être seulement quelques minutes, mais cette idée ne resta pas bien longtemps dans son esprit. Elle sentit dans sa posture et les traits de visage qu'elle distinguait dans l'obscurité qu'il n'était pas prêt à agir de cette manière avec elle. Il avait tant de facilité à mentir avec les autres : pourquoi ne faisait-il pas semblant d'être agréable et sympathique avec elle ? Était-elle aussi insupportable ? Elle ne pouvait pas le croire. Pour Sofia, il n'existait pas de femme plus charmante et parfaite qu'elle même. Elle ne se rendait pas compte que son côté moraliste et coincé agaçait la plupart des gens. Il reprit finalement la parole pour lui dire qu'il ne croyait en rien ce qu'elle venait de déclamer et elle le comprenait d'un sens : si les situations avaient été inversées, elle aurait répondu de la même manière. Elle prit comme un compliment sa remarque sur ses talents d'actrice. Il évoqua leur passé commun et pendant quelques secondes, elle s'amusa à repenser à leurs jeunes années. Elle n'avait que très peu de souvenirs de cette période mais à ce qu'on lui avait dit, Icare et Sofia étaient toujours l'un avec l'autre. Ils avaient des caractères difficiles, même pour des bébés, et ne se supportaient qu'entre eux. Ce temps était bien loin. Quand il eut fini de parler, la jeune femme se dit que finalement, cela serait peut-être une bonne idée de revenir dans sa chambre : comme il le disait constamment, cette conversation était « stérile ». La lumière l'éclaira d'un coup et elle du se frotter les yeux et rester plusieurs moments sans distinguer les différents objets, des tâches de couleur l'aveuglant. Elle ne se rappelait même plus s'être changée et ce n'est qu'en observant Icare reluquer ses jambes qu'elle comprit. Au lieu de le frapper ou quoi que ce soit, elle décida de rester immobile. Paraître plus normale. Une fille normale ne s'enfuirait pas en courant, ni ne frapperait celui qui la regardait, non ? Elle devait se sentir flattée. Mais encore une fois, elle se doutait de ce qu'il allait dire : qu'elle était trop maigre, mal formée ou quelque chose comme cela. Il lui avait toujours répété qu'elle était moche. Mais au lieu de ça, il lui fit une réflexion qui lui resta en travers de la gorge. Elle dut se retenir fortement pour ne pas lui envoyer une droite et ne fit que serrer les dents. Comment osait-il parler d'elle de cette façon ? Il rajouta une phrase qui ne fit que faire monter la rage en elle. Mais le montrer ? Non. Elle était l'image même du calme et de la patience en toute épreuve.
Debout à côté du lit, elle ne fit que tirer un peu sur la chemise de nuit histoire de la remettre en place. Elle était un peu surprise tout de même : Icare ne lui mentait pas. Jamais lorsqu'ils étaient seuls, juste entre eux. Savoir qu'il la trouvait attirante sexuellement (était-ce bien ce que « bonne » signifiait ? Elle n'était pas familière avec cette expression) lui arracha tout de même un petit sourire. Elle était plus proche de la fin de son défi comme cela que s'il la trouvait repoussante et à vomir. Elle se mordit la lèvre avant de trouver une phrase à dire qui paraissait assez normale, mais pas assez suspecte pour Sofia. « Ce n'est pas comme ça qu'on parle à une demoiselle. » Elle soupira en passant une main dans ses cheveux qui commençaient à peine à sécher. Sa chevelure était très longue et leur entretien était rigoureux. Finalement, elle se mit à genoux sur le bord du lit et se pencha par dessus Icare pour atteindre le bouton de la lumière, en tendant le bras. Elle ne doutait pas de la vue qu'il devait avoir sur son corps dans cette position, mais quand l'obscurité revint, elle se sentit mieux. « Tu es dégoutant tout de même. Je suis comme ta sœur, après tout. Nous nous connaissons depuis petits et n'avons pas d'attirance l'un pour l'autre. Tu dirais ça à Charlie ? » Sofia avait lu quelque part que les mariages consanguins étaient autorisés à une certaine époque. Peut-être que cela se faisait encore dans les parties pauvres des districts, elle n'en savait rien. Mais c'était un peu ça, après tout. Des frères et sœurs qui se chamaillaient et se lançaient des défis impossibles à réaliser. Qui se disputaient tout le temps et se lançaient des piques sans que cela ne les atteigne vraiment. Et qui continuaient à se voir quand même.
« Et je te rappelle mon cher qu'un faux mariage n'appelle pas une vraie nuit de noces. Tu ne me toucheras pas. Jamais. » Le baiser qu'ils avaient partagés pour l'annonce du mariage lui revint en tête. Elle se sentait encore bizarre, ne sachant pas si cela lui avait plu ou dégouté. Peut-être les deux. En tout cas, elle ne voulait pas recommencer de sitôt. Lui devait avoir embrassé un tas de filles et même fait plus que ça, elle n'avait jamais assisté à aucune représentation d'affection avec une du quartier et ne voulait même pas évoquer cette possibilité. Sofia était tout de même curieuse. Avait-il déjà été amoureux ? Cette idée même la fit rire. Il était incapable d'amour, d'amour véritable. Comme elle, dans un sens. « ça plait aux filles, ton langage cru ? Elles se sentent complimentées ? » Elle croisa les bras, à genoux près de lui sur son matelas. « Tu gardes un compte des filles que tu as embrassé ? Tu les note je parie même. Tu écris tout dans un petit journal de façon perverse. » Elle soupira et réprima une grimace à même l'imaginer dans un moment intime avec une femme. Elle aurait presque préféré qu'il soit homosexuel. « Tu as déjà eu des relations .. intimes avec des femmes ? Plusieurs fois je parie. Même plusieurs dizaines, cela ne m'étonnerait pas. »
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| Sujet: Re: SOFIA&ICARE → endless night Mar 17 Jan - 19:18 | |
| Icare aurait cru que Sofia l'aurait giflé, insulté (quoi que, il n'avait jamais entendu un seul mot de ce genre de la bouche de la jeune fille) ou qu'elle lui aurait fait comprendre d'une certaine manière qu'elle détestait sa réaction - qui semblait à Icare lui-même naturelle : après tout, il était un mâle, et lui une femelle, c'était bien normal qu'un semblant d'attirance se fasse - mais elle n'en fit rien. Elle se contenta de pointer du doigt sa vulgarité - comme d'habitude - mais elle avait l'air... Flattée ? Il fronça les sourcils. Est-ce que ça ressemblait vraiment à Sofia ? Icare décida que oui, hypnotisé par la jeune fille qui tendait le bras au dessus de lui pour atteindre l'interrupteur. Il apprécia une seconde tout au plus la vue, puisque l'obscurité revint rapidement. Bizarrement, il se sentit un peu déçu. Elle aurait pu lui laisser voir plus... Elle l'arracha de ses pensées en évoquant Charlie, et il ne put s'empêcher de soupirer lourdement. La situation était différente. Charlie était sa soeur, pas une femelle potentiellement reproductrice. Sofia devait bien le savoir. Il rit doucement lorsqu'elle lui dit que jamais il n'aurait l'honneur de la toucher. Icare savait qu'il était attirant. Il était persuadé que le moment venu, elle lui tomberait dans les draps. Et alors là il serait prêt. Sofia se mit à parler de sa vulgarité et de son impact sur les filles, et il leva les yeux au ciel. Il était peut-être juste un peu léger, mais pas pervers à ce point là ! Était-ce vraiment l'opinion qu'elle avait de lui ? Elle ajouta qu'il devait sans doute avoir testé beaucoup de choses intimes et pour la première fois de toute sa vie, il se sentit mal à l'aise. Non. Icare n'avait jamais rien fait d'intime avec qui que ce soit. Rien d'autre que des baisers - certes langoureux - et quelques caresses, mais rien d'autre. Il resta silencieux. Il était vierge et alors ?! C'était sa technique à lui pour garder une coure de femelles autour de lui. Il partait toujours avant que les choses ne deviennent trop sérieuses, et il gardait une emprise sur chacune de ses partenaires potentielles. Fuis-moi, je te suis, suis-moi, je te fuis. Il avait appris que rester distant pouvait parfois être le petit détail qui changeait tout. Comme disait l'un des rares garçons avec lequel Icare parlait souvent, le jeune homme était un chasseur, pas un consommateur.
« Ouais. » lâcha-t-il avec une voix un peu cassée. Il se reprit rapidement et poursuivit. « Je note toutes les filles que j'embrasse, si c'était bien, je leur attribue une note de zéro à dix étoiles et je mets des petites remarques sur elles. Annabelle Hearthfield a les mains baladeuses. Sa soeur mord un peu. Elles sont des sept étoiles et demi. Et elles sont potentiellement les prochaines à passer dans mon lit. » Il bailla pour se donner une conscience, remerciant silencieusement Sofia d'avoir éteint la lumière. Il sentait ses joues se brûler et il savait pertinemment qu'il était complètement rouge. Le jeune homme passa sa main froide sur son visage. Ca ne lui ressemblait pas d'être gêné par rapport à sa virginité. C'était son petit secret honteux - de toute façon, tout le monde devait bien en avoir un, non ? Icare fit glisser sa main le long de son visage, remontant pour la passer dans ses cheveux qui bouclaient un peu sur son front. La priorité, c'était de se calmer, de ne pas montrer son état à Sofia, et de reprendre le dessus. Même si elle ne pouvait le voir, il lui fit un magnifique sourire hypocrite et charmeur, et il se sentit tout de suite mieux. Il avait toujours le contrôle de la situation. « Tu sais, les filles adorent la façon dont je leurs parle. » lança-t-il doucement. « Elles se sentent valorisées, flattées. Les garçons proprets agacent. Elles veulent quelque chose de différent. Elles ont tellement l'habitude des courbettes et des vous êtes élégante, ma chère que la vulgarité les excite. Elles en redemandent. Je suis un bon samaritain. Je leur offre ce qu'elles recherchent. Suis-je à blâmer si ce comportement a déteint sur ma personnalité ? Non. » Il se redressa lentement, cherchant dans le noir à capter le regard de Sofia. « C'est une bonne chose que je sois là pour elles. Qui d'autre accepterait de s'occuper de la moitié d'entre elles ? La plupart sont des filles banales, à peine plus riches que la moyenne. Aucun potentiel d'avenir. Que des boulets. Je fais du social, voilà tout! » ajouta-t-il en se rapprochant de Sofia. Heureusement qu'ils étaient dans le noir. Elle n'aurait jamais accepté être aussi proche de lui.
Il s'amusa à écouter son souffle régulier. « C'est quelque chose de tout à fait humain que d'être attiré par quelque chose que l'on ne peut avoir. Elles savent toutes que je vais leur glisser des doigts, mais elles essayent de m'attraper quand même. Certaines journées, je suis même tellement demandé que je dois en voir trois la même après midi. Et ça a augmenté depuis l'annonce de notre mariage. Imagine les, gloussant à l'idée d'être l'amante d'un futur mari... » Il ricana sans s'en cacher. C'était vrai qu'il était particulièrement couru depuis le mariage de la fille du maire, bizarrement. Il ne pouvait que s'en réjouir. « Et toi, tu en penses quoi ? Tu pourrais être attirée par quelque chose que tu n'as pas et que tu ne parviendrais même pas à atteindre une seule fois ? » murmura-t-il. Il était tellement proche d'elle que ses lèvres touchaient presque les siennes. Icare resta une seconde ainsi, avant de s'allonger sur son lit, pour que Sofia n'ait pas la tentation de le baffer. « Ce n'est pas une mauvaise chose que de profiter de sa jeunesse pour faire des expériences. Il suffit juste, dans notre cas, de garder un peu de discrétion. C'est pour ça que tu ne m'as jamais vu avec une conquête sous le bras. » Il bailla à nouveau avant de se frotter les yeux. « Bref. »
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| Sujet: Re: SOFIA&ICARE → endless night Mer 18 Jan - 18:56 | |
| Finalement, Sofia n'avait pas vraiment envie qu'il lui réponde. Elle espérait qu'il écarterait la question en lui disant que cela ne la regardait pas : mais Icare n'était pas de ce genre là. Si la réponse était oui, il s'en vanterait. Son simple « ouais » lui fit un petit choc parce que cela ne semblait pas approprié par rapport à son caractère et la situation. Elle regrettait d'avoir éteint la lumière car il lui était impossible d'analyser son expression faciale : elle ne voyait pratiquement rien. Il reprit la parole d'une manière plus Icaresque qui la rassura un peu. Sofia se demanda si elle était dans le petit carnet d'Icare. Et quelle note il lui avait attribué. Surement une mauvaise, étant donné qu'il lui avait fait remarquer plusieurs fois qu'elle n'était pas très douée. Elle s'en fichait : embrasser ne servait pas à grand chose dans la vie. Et dans les jeux, elle n'embrasserait pas les adversaires jusqu'à la mort. Icare reprit la parole pour expliquer sa théorie des « bad boys », ce à quoi Sofia ne fit que lever les yeux au ciel. Le parfait homme pour elle était le prince charmante : élégant, cultivé, intelligent et charmant. Quelqu'un qui s'efforcerait d'atteindre la perfection autant qu'elle même. Et pas un garçon qui lui parlerait de manière crue et déplacée, la jugeant comme un morceau de chair ambulant. Elle fit une grimace au mot « excite », car si la vulgarité d'Icare faisait une chose, ce n'était pas celle là du tout. Cela la dégoutait plus qu'autre chose et elle tuerait pour qu'il s'exprime de manière normale, enfin, ce qu'elle considérait normale. Et comme il ne pouvait pas passer cinq minutes sans rabaisser les autres, il insulta (c'était comme ça qu'elle le voyait) les femmes. Bien entendu, Sofia pensait exactement la même chose. Et ce qu'elle se retint de dire, c'était qu'il ne visait pas bien haut. Le bruit de sa respiration se fit plus fort et d'après ce qu'elle distinguait dans le noir, il s'était rapproché d'elle. Surement inconsciemment, elle n'en fit pas cas. Elle réprima un sourire en imaginant sa cour multipliée depuis l'annonce de leur mariage. Combien rêvaient d'être à la place de Sofia ! Elle n'osait l'imaginer. Mais elle n'échangerait cette place pour rien au monde : cela ferait trop plaisir à Icare. Elle serait la pire épouse au monde (pour lui en tout cas), et il en deviendrait fou. Et après son petit soliloque, il lui parla enfin directement. Elle eut envie de répondre à sa question de suite mais elle avait peur de toucher ses lèvres par accident, si elle bougeait un petit peu. Sofia avait envie de le frapper mais se retenait. Ne pas faire ce qu'il attendait d'elle. Finalement, il se retira. Elle s'assit finalement et étira ses jambes le long du lit, en perpendiculaire au corps d'Icare. - Spoiler:
Sofia secoua alors la tête pour enlever ces idées de sa tête. Imaginer l'acte en lui même était déjà répugnant, alors imaginer la tête d'Icare à la place de celui d'homme était encore pire. Elle prit une grande inspiration et se lissa les cheveux avec les doigts pour se calmer. « Je peux te poser une question ? » Elle n'attendit pas sa réponse pour continuer . « Pourquoi n'as-tu jamais essayé de me charmer, moi ? Je suis un tel montre ? Tu as bien dit que j'étais .. tu sais. » dit-elle en n'osant répéter ses mots. Elle resta pensive un moment en ramenant ses genoux vers elle. « Je ne pense pas que mon caractère soit plus insupportable que la plupart des filles qu'on puisse trouver dans les rues. Je peux comprendre que tu n'aimes pas mon côté censé et raisonné, réfléchi et franchement plus qu'idéal bien que tu ne puisses le voir. Mais jusqu'à aller te soulager avec des filles au QI à deux chiffres ? S'il te plait. » Elle allongea à nouveau ses jambes, comme si elles avaient poussé d'un coup et qu'elle réalisait à quel point elles étaient gênantes. « Mais si je voulais vraiment être énervante, voilà ce que je dirais. Je dirais que tu es tellement frustré de ne pouvoir m'avoir, moi, que tu es prêt à te rabaisser à fréquenter n'importe qui. Je comprends. Ça doit être dur. » Elle releva le visage pour fixer Icare. « Et toi, ça te fait quoi d'être le seul garçon qui n'aura jamais même une infime chance de me toucher ? »
Dernière édition par Sofia N. Esteed le Dim 22 Jan - 19:22, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: SOFIA&ICARE → endless night Ven 20 Jan - 20:01 | |
| Icare n'avait plus qu'une seule envie : se rouler en boule, et dormir. Il sentait déjà son corps s'engourdir peu à peu, et il savait qu'il ne pourrait pas résister longtemps à l'appel du sommeil. Pourtant, il s'efforça de se maintenir éveillé grâce aux paroles de Sofia. Il bailla une fois, puis deux, tentant de comprendre les mots de la jeune fille, en vain - de toute façon, il n'avait aucune envie d'entendre les idioties qu'elle devait être en train de débiter... Et puis, des mots que son cerveau arrivait à analyser, elle ne faisait que le rabaisser, lui dire à quel point il n'avait pas d'avenir, qu'il avait uniquement de la chance d'être tombé dans une famille de riches, qu'il était pathétique.. Bref, pas grand chose de nouveau. Il avait l'habitude que Sofia lui dise ce genre de critiques, si bien que cela ne l'atteignait même plus. Peut-être que le mode de fonctionnement d'Icare lui semblait affreux, mais celui de Sofia paraissait inconcevable et totalement en dehors de la réalité pour le jeune homme. Chez les pauvres, elle ne ferait pas long feu, à tout critiquer, et finirait simplement par être mise à l'écart. Mais lui, par contre, il savait qu'il arriverait à s'entourer et à remonter la pente si quelque chose le forçait à tomber par malheur dans la pauvreté. Ou pas ? N'était-ce pas finalement parce qu'ils étaient pour tous les deux difficile, voire impossible de s'entendre avec d'autres personnes qu'ils se fréquentaient ? Icare ne s'était jamais posé la question. Il s'était toujours vu comme quelqu'un capable de trouver des amis n'importe où et de ne jamais être seul. Il se frotta les paupières pour sortir de ses pensées, stupides. Revenant à la réalité, il ne put s'empêcher de soupirer et de lever les yeux au ciel lorsque Sofia lui demanda pourquoi elle, elle n'avait jamais été la cible de ses tentatives. La question lui sembla totalement idiote - et surtout, inappropriée, venant directement de la jeune femme. Heureusement, elle se reprit vite et lança une énième pique à laquelle Icare n'eut pas le courage de répondre. Il était tard et il était fatigué.
« Ce n'est parce qu'une fille est bonne que j'ai forcément envie de la ramener dans mon lit. » lança-t-il en cherchant à tâtons un paquet de bonbons dans sa table de chevet. Il en avala quelques uns tout rond avant de reprendre. « J'ai appris à dissocier désir d'attirance. Le désir, ce n'est que purement sexuel. L'attirance, ce n'est qu'une espèce d'appréciation, indépendante de la sexualité. Enfin, là, je parle pour moi, bien évidemment. Certains hommes ne jurent que par le désir, d'autres que par l'attirance. » Il haussa les épaules. « Et puis, toi, tu comptes pas comme quelqu'un pour qui j'aurais potentiellement du désir. De l'attirance, ok, mais du désir.. Brr. T'es limite ma soeur. Ca serait de l'inceste. » Icare posa le paquet sur la couette, vers Sofia. « Sers-toi si tu veux. » Il ne savait pas trop quoi ajouter. Cette conversation le mettait... mal à l'aise. Il ne pouvait pas s'imaginer une seule seconde en train de faire l'amour à qui que ce soit. Et puis, il avait un peu peur. De ne pas être à la hauteur de sa réputation, principalement. De s'y prendre mal. Et puis, il se sentait bien plus à l'aise lorsqu'il s'agissait uniquement de flirter. Sur ce plan là, il était passé maître en la matière, et il préférait se cantonner uniquement à ça. « C'est quand même assez drôle que ça soit toi qui me dise que "je n'aurais jamais même une infime chance de te toucher", sachant que tu es supposée me charmer. Si tu souviens de ton défi. » Il lui fit un sourire, bien que le noir empêche la jeune fille de voir quoi que ce soit. « Normalement, tu devrais être en train de me dire à quel point tu espères qu'un jour, je te fasse l'honneur de.. m'occuper de toi. Me supplier, même ? » Il avait dit ça de la façon la plus ironique qu'il ne le pouvait, espérant juste que Sofia ne se mettrait pas à tout nier en bloc, avec un bon commentaire acerbe comme elle savait souvent le faire. « Peut-être que je te fais trop d'effet, c'est ça ? Tu es tellement troublée par mon charme naturel que tu n'arrives même plus à te concentrer sur ton objectif... » Il rit à sa propre phrase. Comme si robot-Sofia pouvait être troublée par quoi que ce soit.
« Ou bien tu attends simplement que je fasse le premier pas ? Tu as peur d'être rejetée et de perdre le pari ? Peut-être même que tu as accepté parce que ça te semblait être le prétexte idéal pour me dévoiler tes sentiments envers moi ? Trop mignon. » Il humidifia ses lèvres d'un coup de langue, avant de se rapprocher de Sofia. « Allez. Tente quelque chose. C'est le bon moment, tu le sens pas ? Je ne te repousserai pas. Enfin, j'essayerai. Au pire, tu pourras mettre ça sur le compte de la fatigue. Ou de ta stupidité habituelle. » Tout en lui parlant, il s'était encore plus approché d'elle, plus que la dernière fois. Leurs nez se touchaient presque, et Icare était si proche de Sofia qu'il arrivait à se voir dans le reflet de ses yeux. « Allez. Je sens bien que t'en as envie.. »
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| Sujet: Re: SOFIA&ICARE → endless night Dim 22 Jan - 19:20 | |
| Sofia ne savait pas exactement où elle voulait en venir avec cette conversation, et pour une fois, elle n'essayait pas de trop prévoir. On verrait. Elle ne fut pas atteinte par les paroles d'Icare : pourquoi le serait-elle ? Il était tout sauf objectif. Il était un être contrôlé par ses pulsions et sentiments et finalement, ne pouvait jamais être comme elle. Détachée. Distante. Elle ne savait pas exactement si cela était une qualité ou un défaut chez lui, mais cela la changeait de sa propre compagnie. Sofia n'était pas exactement d'accord avec sa définition d'attirance et de désir, pensant plutôt que la première engendrait la deuxième, mais ne dit rien. Elle essayait de se comporter « normalement », et le reprendre à chaque fois qu'il ne disait pas la chose exacte n'était qu'un comportement Sofiesque. Elle eut un léger sourire lorsqu'il se contredit une nouvelle fois, alors qu'il venait de dire quelques instants auparavant qu'elle n'était justement pas comme sa sœur. Si par un événement quelconque ils ne pouvaient pas être sélectionnés pour les derniers jeux auxquels ils participaient, ils seraient bien obligés de procréer un jour. Si l'un des deux ne s'enfuyait pas avant. Elle retint un frissonnement de dégout. Icare lui proposa des bonbons et Sofia haussa un sourcil. Il savait qu'elle ne mangeait pas de telles choses .. Et elle se souvint de ce qu'elle essayait de faire. Pour se donner une contenance, elle plongea la main dans le sachet et prit quelques bonbons avant de les fourrer dans sa bouche. Elle n'avait pas l'habitude de manger des choses aussi .. simples. Sofia aimait la gastronomie, la qualité des produits. Elle avait l'impression de manger un carré de sucre à l'état pur. Mais dans un sens, ce n'était pas si désagréable que ça. La jeune femme avala rapidement en écoutant toujours l'autre tergiverser. Elle avait espéré qu'il ait oublié le défi pour que cela soit plus facile pour elle d'y arriver : mais elle fut déçue. S'il pensait qu'elle allait perdre sa fierté juste pour gagner un défi, il était bien loin de la vérité. Complètement à côté de la plaque. Il retourna même son idée pour la mettre à son avantage : comme d'habitude. Elle roulait ses yeux dans leurs orbites à chacune de ses phrases et elle le sentit se rapprocher d'elle. S'il pensait qu'elle allait faire quoi que ce soit envers lui : il se trompait fortement. Il la dégoutait tellement, la plupart du temps. Il arrêta enfin de parler alors qu'il était à une distance ridiculement proche de son visage. En temps normal, Sofia l'aurait frappé et poussé mais elle n'avait pas réussi à bouger. Elle le fixait dans les yeux, puisqu'elle ne baissait jamais le regard. Même si elle pouvait voir son propre reflet, ce qui indiquait qu'il était bien, bien trop proche. Elle sentait sa respiration chaude contre son visage et une tension étrange se construisit dans son ventre.
C'était absurde. Sofia n'avait jamais vu Icare comme un homme qu'elle pourrait apprécier (et elle savait bien que cela n'arriverait jamais). Pas de la façon dont elle pensait le mot apprécier, en tout cas. Alors que voulaient dire ces signes que son corps lui envoyait ? Satané cerveau. Elle haïssait son inconscient pour forcer son corps à se conduire de cette façon. Sa propre respiration lui paraissait tellement forte, tellement audible, qu'elle avait juste envie de la retenir. Elle essayait de se mouvoir, mais rien ne voulait bouger et Icare restait dans cette position. Sofia eut l'impression que quelqu'un avait augmenté le chauffage et elle se sentait suffoquer, même sous sa maigre chemise de nuit. La seule échappatoire : fermer les yeux. Ce qu'elle fit. Au lieu de lui donner la possibilité de réfléchir plus calmement, les pensées traversèrent son crâne de plus en plus vite et elle eut du mal à faire de l'ordre. Qu'est-ce qu'Icare voulait ? La mettre dans cette position. Exactement dans cette position. Il s'attendait à ce qu'elle soit gênée ou quoi que ce soit, et qu'elle parte immédiatement. Qu'il soit tranquille. Et ce n'était pas ce qu'elle allait faire : au contraire. Il fallait qu'elle lui montre qu'elle pouvait être humaine comme il le disait. Même si ce n'était que pour jouer, juste pour gagner un défi.
Ses paupières se rouvrirent rapidement. Elle ne les avait fermé que quelques secondes surement, mais il lui semblait avoir pensé durant de longues minutes. La main de Sofia se posa sur la taille d'Icare et remonta le long de son torse. Elle agrippa le tissu de son t-shirt et le poussa de manière à ce qu'il soit allongé sur le lit, avant d'avancer et de se mettre à califourchon sur lui. Ses cheveux blonds tombaient sur les côtés de son visage, alors que le haut de son corps était légèrement penché au dessus du jeune homme. Elle ne pensait plus du tout à ce qu'elle ressentait : tout était calculé et pensé. Sofia passa une main dans ses cheveux pour les remettre en arrière et posa ses deux mains sur le torse du jeune homme. Calmement et silencieusement -sans compter le bruit de sa respiration distincte- elle se pencha au dessus du jeune homme. Leurs nez se croisèrent, les yeux se rencontrèrent. Au moment où ses lèvres frôlaient celles du jeune homme, elle posa sa main sur celles d'Icare pour qu'il ne prenne pas l'initiative de l'embrasser. « Jamais » Un sourire apparut sur son visage alors qu'elle descendit du lit et remit ses cheveux en place. « Ne te fais pas d'idées Icare. »
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| Sujet: Re: SOFIA&ICARE → endless night Dim 22 Jan - 21:39 | |
| Le souffle chaud de Sofia contre sa joue faisait jubiler Icare. Sans aller jusqu'à dire qu'il arrivait à voir son effet sur la jeune femme à travers sa respiration, il savait qu'elle ne pouvait que se sentir étrange en étant aussi proche de lui. Il y avait une espèce de tension dans l'air qu'Icare savourait et qui le rendait extatique. C'était exactement comme lorsqu'il s'amusait avec l'une de ses proies, mais en cent fois plus puissant. Peut-être parce qu'il s'agissait de Sofia ? A vrai dire, il s'en fichait un peu. Tout ce qui comptait, c'était l'électricité dans l'air, et la chaleur de la jeune femme contre lui. Ses lèvres s'étirèrent dans un sourire carnassier alors que la pièce vide résonnait presque des battements du coeur de la blonde. Icare n'attendait qu'une chose : qu'elle se décide à lâcher prise. A montrer son infériorité. A ce qu'elle comprenne qu'il pouvait maîtriser tout ce qu'il voulait et qu'elle n'était qu'une humaine. Il espérait qu'elle se débatte un peu, pourtant. Sinon, ça aurait été trop facile, et il aimait les challenges. Alors, il ne put s'empêcher de soupirer un peu de déception lorsqu'elle posa sa main sur sa taille, puis sur son torse, et qu'elle le fit s'allonger sur son lit. Sentiment de déception bien vite remplacé par quelque chose de plus fort, de bestial, d'animal, qui montait en lui doucement et malicieusement. Le corps de Sofia au dessus de lui était d'une chaleur singulière, et il arrivait à sentir le parfum de ses cheveux. Il fronça les sourcils un instant. Est-ce qu'il ressentait... Du désir ? Envers elle ? Ce n'était pas censé se passer comme ça. Il était censé rester maître de ses pulsions. Au lieu de ça, il sentit son corps se tendre et l'excitation monter au niveau de son entrejambe. Si il s'agissait d'une autre fille, Icare en aurait rit et serait juste parti, mais c'est Sofia qui était au dessus de lui et il était complètement paralysé, à mi-chemin entre l'excitation pure, l'envie d'en avoir plus et une peur irrationnelle. Il retint son souffle alors qu'elle se penchait vers lui. Leurs lèvres n'étaient plus qu'à quelques millimètres l'une de l'autre et Icare parvenait déjà à sentir son haleine sucrée. Il s'attendit à recevoir ce baiser tant mérité, le coeur battant, toujours aussi excité, mais Sofia sauta du lit, le laissant haletant, tendu, dans un état qu'il n'avait jamais connu auparavant. Le jeune homme se redressa, trop confus pour lui répondre immédiatement et referma ses jambes, pensant le plus fort possible à quelque chose de dégoûtant - le corps mutilé du tribut du district huit lors des précédents Jeux - et la tension se calma. Il n'y avait aucune raison de réagir ainsi. C'était un phénomène tout à fait commun. Elle s'était presque collée à lui. Pas de quoi en faire un fromage. Il passa une main sur son front, reprenant contenance.
« C'est quand même dommage que tu n'arrives à admettre que j'ai de l'effet sur toi. Tu peux dire ce que tu veux mais tu n'avais pas l'air spécialement en plein contrôle de toi-même. » Il bailla, se donnant une contenance. Icare n'avait plus qu'à espérer que Sofia n'ait pas remarqué la réaction de son corps. Rien que d'y penser, il se sentait mal. « En tout cas, tu auras bien essayé de faire quelque chose. C'est un progrès immense. On va être encore plus convaincant lors de notre mariage ! » lança-t-il, feignant la joie et la fierté. Il souleva la couverture et s'extirpa du lit avant d'ouvrir la fenêtre à tâtons. Un courant d'air frais caressa son front et il se sentit immédiatement plus calme. Il se retourna vers Sofia, reprenant son attitude habituelle. Un rayon de lumière éclairait plus ou moins le visage de la jeune fille, et Icare remarqua que malgré l'essai de Sofia pour remettre ses cheveux en place, elle n'avait manifestement pas touché à une mèche rebelle. Il tendit la main pour la remettre correctement derrière son oreille. « Tu es amusante tu sais. » fit-il en lui souriant. « Je suis sûre que si tu m'avais embrassé, tu aurais obtenu un sept étoile sur dix. Voire un huit ou un neuf. Rien que pour te féliciter d'avoir essayé. » Il jeta un coup d'oeil à sa montre, tentant par deux fois de lire l'heure avant d'y arriver. « Il est presque quatre heures. Ne crois-tu pas que tu devrais rentrer chez toi ? J'aimerais bien dormir. A moins que tu ne souhaites rester ici pour terminer ce que tu as commencé ? » En tout cas, Icare n'avait pas envie de laisser Sofia partir sans avoir obtenu ce baiser qu'il avait failli avoir. Il aurait pris cela comme un manque de virilité de sa part.. et une totale humiliation. Pas question de terminer cette soirée sur un échec. Il se dirigea vers elle lentement. « Je viens d'y penser mais... On pourrait peut-être changer un tout petit peu ton défi. Un changement minuscule. »
Le jeune homme ne put s'empêcher de sourire rien que de penser à ce qu'il allait lui proposer. « En plus du fait que tu essayes de me faire tomber amoureux de toi... Pourquoi ne pas m'inclure encore plus à ce défi, et me laisser tenter de séduire ? Le premier qui tomberait amoureux de l'autre aura donc.. perdu. » Icare fixa Sofia pendant un instant avant de reprendre. « De toute façon, tu n'as pas ton mot à dire là-dedans. » Et sur ces mots, il fondit sur elle, maintenant ses poignets à l'aide de ses mains et l'embrassa à pleine bouche.
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| Sujet: Re: SOFIA&ICARE → endless night Dim 22 Jan - 22:31 | |
| Sofia n'appréciait pas la tension qui désormais habitait entièrement la pièce. Même son corps était étrange, ne semblait pas comme d'habitude. Elle se sentait .. mal. Ce qu'elle venait de faire, s'approcher d'Icare, le toucher comme cela ne lui ressemblait pas. Et même si elle ne l'avait pas embrassé, elle avait toujours pensé qu'elle ne ferait jamais de chose comme cela, même pour l'embêter. Elle se sentait à nu. Et ce n'était pas seulement parce qu'elle n'était pratiquement pas vêtue. Sa froideur habituelle semblait s'être effacée et il ne restait que Sofia, là, debout au milieu de la pièce. Elle n'écoutait pas vraiment ce que disait Icare, la jeune femme arrivait facilement à deviner ce qu'il devait dire. Il la critiquait. Elle l'observa d'un regard vide ouvrir la fenêtre, et un léger courant d'air arriva jusqu'à elle. Ce fut agréable : elle se sentait mourir de chaleur. Sofia ne pouvait pas se permettre de transpirer, ce n'était pas élégant. Elle passa une main sur son front qui était légèrement humide. Cela la dégouta. Sofia était tentée de respirer par la bouche, mais elle fit de son mieux pour ne pas entrouvrir ses lèvres. Elle avait l'impression bizarre que cela inviterait Icare à faire quelque mouvement vers elle. La réalité de la situation lui revint petit à petit et comme si elle changeait de personnalité, sa posture changea. Elle se redressa, un air froid se peignit sur son visage. Sofia sentit une main lui remettre une mèche en place et observa Icare en serrant les dents. Comment pouvait-il oser s'autoriser une telle action ? Son poing se ferma et l'agacement revint. Elle ne le laissait pas paraître. Les paroles du jeune homme étaient vulgaires mais finalement, il dit quelque chose qui retint son attention. Le défi ? Son regard se releva pour croiser le sien. Elle se retint de rire : elle ne perdrait jamais. Sofia ne pouvait pas tomber amoureuse, et surement pas d'un garçon comme .. lui. Il allait essayer, et elle allait rire de lui faire croire que cela marchait ! Jusqu'à ce qu'il se rende compte qu'il était, lui même, tombé dans le panneau. Alors qu'elle réfléchissait à un plan, elle sentit les mains d'Icare lui serrer les poignets et la retenir alors qu'il fondait sur son visage. Rapidement, elle sentit les lèvres du jeune homme contre les siennes mais pas de sentiment positif : juste du dégout et de la colère. Elle fut tentée de lui donner un coup de genou dans l'entrejambe mais se retint. A la place, elle resta immobile jusqu'à ce qu'il se retire, ce qu'elle dû attendre un bon bout de temps. S'il pensait que c'était avec ça qu'elle tomberait amoureuse de lui, il se trompait.
Lorsque les mains d'Icare se dé-serrèrent, elle dégagea ses poignets rapidement et les massa. Un soupir s'échappa de sa bouche et elle s'éloigna rapidement. Il s'autorisait à juger toutes les filles qu'il embrassait, mais lui, avait-il déjà reçu une note pour ses capacités ? N'ayant éprouvé aucune appréciation par rapport au baiser, elle lui mettrait un zéro. Quand à son talent : elle n'avait pas de comparaison. Elle imaginait néanmoins qu'il y avait beaucoup de garçons qui savaient mieux faire. Sofia s'éclipsa de la pièce pour aller chercher sa chemise de nuit et revint dans la chambre d'Icare. Se sentant mal à l'aise dans cette tenue, elle mit son propre habit au dessus de celui de Charlie et lissa ses cheveux consciencieusement. Elle se sentait sale. Elle prendrait surement quelques douches en rentrant chez elle. « ça t'amuse de rendre la tâche encore plus facile ? » dit-elle en référence au défi qu'il avait modifié. « Enfin soit. J'ai toujours eu l'impression que tu aimais perdre : cela ne fait que confirmer mes suspicions. » Elle se dirigea vers la fenêtre qu'il avait ouverte et observa la vue sur le jardin. Elle resta une minute immobile avant d'enjamber le bord de la fenêtre. Sofia jeta un dernier regard à Icare, avec un sourire. « Au revoir Icare. » Et elle disparut dans la nuit.
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