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 Comme une impression de déjà vu - Freya & Graham & Logan

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MessageSujet: Comme une impression de déjà vu - Freya & Graham & Logan   Comme une impression de déjà vu - Freya & Graham & Logan Icon_minitimeLun 9 Jan - 21:50

FREYA & GRAHAM & LOGAN
C'était une belle après midi, enfin, ça semblait l'être. Je dis ça, car lorsqu'on ne peut pas sortir des sous-terrains du Treize, c'est difficile d'en être certain. Il fait peut être un temps misérable, là dehors, une tempête fait peut être rage ? Mais bon, ici, dans les couloirs, les chambres et les gymnases, c'était correct. Et cette après midi là, j'étais avec Freya. Mes moments de répit lui étaient destinés, et je passais la moitié de mes temps libres à ses côtés. En regardant bien, je ne m'étais pas fait beaucoup d'amis depuis mon arrivée, certains voyaient d'un mauvais œil mes origines du District Deux. Je pouvais les comprendre, d'un côté. A leur place je réagirais sûrement pareil, qui voudrais faire confiance à un carrière ? Oui, qui ? Heureusement, Freya ne semblait pas s'être entourée, et je pouvais continuer de profiter de son temps à elle pour être en sa compagnie sans culpabiliser. Bref, nous étions tout les deux, et j'en étais heureux. Je la serrai dans mes bras, et embrassais son front. Sentimental, ridiculement sentimental. Un jour quelqu'un m'expliquera si ma super-émotivité pourra m'être utile dans la vie, car pour le moment, j'ai du mal à imaginer comment cette faiblesse pourra m'aider. J'ai toujours pensé que ça me rendait vulnérable. J'espère tout de même que Freya m'aime, et m'aimera encore lorsqu'elle découvrira les moindres recoins de ma personnalité, et surtout cette caractéristique bisounours qui me suit partout.

« C'est bien... d'être avec toi. »

Ma voix était hésitante, j'avais toujours peur d'en faire trop, de lui faire peur, quelque part, avec mes démonstrations d'affection minables. J'aurai bien aimé suivre un modèle sur ce coup là, savoir comment m'y prendre, quoi éviter, parce qu'en ce moment je patine, je ne connais rien des codes, et tout la barda, j'ignore encore tout des mots d'amours, des phrases sensuelles glissées à l'oreille. Lorsqu'on est ensemble, j'improvise, in-confiant. Espérons qu'elle ne s'en rendra pas compte, elle qui paraît si naturelle par rapport à moi.

Nous sommes en ce moment allongés, face à face, et un de mes bras l'enlace, l'autre et replié, calé sous ma tête. Je ne peux m’empêcher de penser à dix millions de choses en même temps. Je compte, récite des listes d’algorithmes, j'essaie d'occuper mon esprit. Je crois que mon cerveau est une usine, je réfléchis bien trop et si je ne m'arrêtes pas un peu je risque de me retrouver avec un foutu mal de crâne. Pratique. Raaaah, si j'étais un peu plus normal des fois, qu'est ce que ça m'arrangerai ! Je n'ose plus croiser le regard de Freya, de peur qu'elle lise l'incertitude et le manque de confiance dans mes yeux.


HJ : Désolé, c'est pas terrible, si il faut des modifications, MP moi Laughing
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MessageSujet: Re: Comme une impression de déjà vu - Freya & Graham & Logan   Comme une impression de déjà vu - Freya & Graham & Logan Icon_minitimeVen 13 Jan - 21:07

Garder les yeux ouverts. Penser à respirer. Dire bonjour à l'infirmière. Montrer mes blessures. Assurer que je vais bien. Que mes brûlures ne me picotent plus. Manger ma ration en silence. Avaler mes cachets. Me laisser aspirer dans le sommeil par les somnifères. Me réveiller en sueur, les sens en alerte, la boule au ventre, dans un état second. Fixer le plafond pour reprendre mon souffle. Essayer de me rendormir. Ne pas y arriver. Compter les dalles. Une, deux, trois. Trente deux. Sentir ma tête lourde basculer sur le côté et sentir le froid engourdir mes pieds. C'est mon quotidien, et ce depuis une semaine. Ou deux. Ou trois. Je ne sais pas. J'ai perdu la notion du temps, et cela me va. A moins que ce ne soit que depuis cinq jours ? Je fonds à vue d'oeil. Ne pouvant plus suivre l'entraînement à cause de mon hospitalisation, je suis un boulet pour le district, et on m'a réduit mes rations, compensant avec une dose abusive de médicaments et de l'eau, beaucoup d'eau. C'est toujours mieux que rien. Je ne parle plus à personne, n'interagissant avec les infirmières que par des hochements de tête et des sourires faibles. Je ne reçois pas de visites. D'abord, parce qu'on m'a retiré ce droit, suite à mon excursion récente. Mais aussi parce que personne n'aurait envie de me voir. Je n'ai pas parlé à Georgia depuis des lustres. J'ai perdu Freya. Je n'ai personne d'autre au district. J'apprends difficilement la solitude et le calme, ne cédant plus à la panique lorsqu'un relent d'odeur de chair brûlée me parvient. A quoi bon paniquer ? On ne me laissera sans doute pas réintégrer l'armée. Et encore moins la section de tireurs d'élite. Tout ça pour ça. Alors, je me mets en boule, la couverture bien contre mon ventre, et je me balance d'avant en arrière, comptant les dalles et me rappelant de mon père pour tenir bon. Mes mains triturent mes draps sales, dix doigts fins incapables d'autre chose. Je remue les orteils pour les réchauffer. J'imagine ce que ça doit être de respirer de l'air pur et frais. De sentir l'odeur du blé chaud. De tenir quelqu'un dans mes bras, d'être guéri. D'être sain d'esprit. Parce que j'ai l'impression de devenir fou, ici. Chaque jour se ressemble, apportant son lot de somnifères qui va m'aider à dormir et à récupérer un peu d'énergie, apportant sa petite dose de morphine qui va me détendre pour quelques heures. Généralement, ce sont les heures que je préfère, puisque j'ai l'impression de retrouver ce que j'étais autrefois. Mais elles passent toujours trop vite, et me laissent un goût amer dans la bouche.

Mon regard se déplace de dalle en dalle, de joint en joint, de tache en tache. J'ai appris à m'amuser du mieux que je ne le peux. Vu que je n'ai rien à faire, je m'ennuie encore plus. Ce n'est pas grave. Je compte mes doigts, mes phalanges, mes orteils, mes dents. Je souris en sentant un aphte sur le bout de ma langue. On m'apporte une jolie petite dose de morphine et dès qu'elle commence à parcourir mes veines, je pousse un gémissement heureux. On pose une fine couche de cicatrisant sur mes bras, on recoud doucement une plaie qui s'est rouverte. Je souris. On me sourit. Pendant un instant, je me sens apaisé. Mais on me laisse seul, et je regoûte à cette solitude qui m'affaiblit. J'envisage de quitter l'hôpital. Mais pour quoi faire ? Je ne veux ni voir Freya, ni voir Georgia. Je compte du bout de mes doigts les personnes que je connais, mais je les élimine l'une après l'autre - elles sont en mission, elles sont occupés, elles dorment. Et il ne reste plus que Logan. Je n'esquisse pas un seul rictus, pas une seule réaction. Je me suis assagi. J'ai grandi. Moralement et physiquement. Mes pieds dépassent de ma couette, et je me rends compte que pour la première fois, je me vois devenir vieux. Je pose une main sur les joues, constatant qu'elles sont râpeuses. Une fine barbe a commencé à pousser. Mes cheveux ont également poussé, et forment des petites cornes sur mon front. Je sens quelques rides sous la pulpe de mes doigts. J'ai l'impression d'avoir pris dix ans en moins d'un mois. L'idée me fait sourire. Puis, je repense à Logan. Logan que j'ai désigné comme coupable de mon malheur. Tout ce qu'il avait fait, c'était arriver dans la vie de Freya par hasard. Etait-il à blâmer ? Non. Mais en revanche, il méritait la vérité. Ma vérité. Par miracle, j'arrive à faire glisser la couverture le long de mon corps et pose un pied sur le sol carrelé, glacial. Je frissonne pour la forme, voilà bien longtemps que les sensations de chaud et de froid ne me font plus rien. Je me cramponne bien fort aux barreaux de mon lit et me dresse. Mes épaules voûtées me font mal. Mes jambes chancellent une fois, puis deux. Je fais quelques pas, réapprenant à marcher. La sensation est grisante. Au bout de plusieurs allers retours de mon lit à ma porte, je me décide enfin.

J'ouvre la porte et m'extirpe de ma chambre, laissant derrière moins un lit moite de sueur et une odeur de peau carbonisée. Je marche le plus nonchalamment possible, j'alterne les vitesses, tentant d'adapté ma rapidité. Sortir de l'hôpital se révèle encore plus facile que la dernière fois. Je passe inaperçu dans les couloirs, fantôme épais comme du papier, je rejoins les habitations et traîne comme une âme en peine, jetant des coups d'oeil à droite à gauche, vérifiant chaque numéro de porte et chaque nom avec une curiosité malsaine. J'humidifie mes lèvres sèches et gercées d'un coup de langue. Mes yeux papillonnent un peu partout. J'ai l'air d'un fou furieux, d'un malade mental prêt à tuer. Mais personne ne me remarque. J'observe chaque enfant que je croise, chaque femme, chaque homme. Je me souviens des formules de politesse. Pardon, je vous en prie, merci. Pardon. Ce mot me laisse un mauvais souvenir, mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus. Et puis, comme une évidence, je reconnais les lettres du nom Lightman. Je pose ma main sur la poignée de la porte, et tente d'ouvrir. C'est fermé à clé. Ah oui. Je suis censé toquer avant de faire quelque chose comme ça. Je frappe de deux coups longs sur la planche de bois. Sans dire un mot. Je patiente, attendant la venue de Logan, prêt à tout lui dire. Et à tourner la page.
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MessageSujet: Re: Comme une impression de déjà vu - Freya & Graham & Logan   Comme une impression de déjà vu - Freya & Graham & Logan Icon_minitimeVen 13 Jan - 21:30

Je ne savais plus quoi faire, quoi penser. Alors j'avais tout simplement arrêté. Bizarrement, le monde tournait beaucoup plus facilement lorsque je ne me prenais pas la tête pour n'importe quoi. Je me levais, effectuais tout ce qui était marqué sur mon emploi du temps et me couchais. Sans me poser de questions. J'avais arrêté d'inventer des exceptions au règlement du district et je m'ennuyais de plus en plus. J'avais l'impression d'avoir une vie encore pire que celle au district, où j'étais beaucoup plus libre. Oui, ici je ne travaillais pas toute la journée, mais .. Je n'avais rien à faire non plus. J'observais les autres rebelles parler entre eux, d'autres partant en missions. Je n'avais aucuns amis, et malgré mes demandes, on ne m'avait pas assigné à quelque action de terrain. Il paraissait que j'étais trop instable. Je faisais tout pour leur montrer que j'étais devenu un robot comme ils voulaient que je le sois mais pour l'instant, cela n'était pas très concluant. Et il arrivait des moments où j'étais censée « penser » mais puisque je ne faisais plus cela, je me rendais dans la chambre de Logan pour qu'il m'occupe. J'en étais rendue à là : voir les personnes que je connaissais juste pour passer le temps.

Juste pour passer le temps ? Non. La présence du jeune homme m'amenait un peu de baume au cœur et enfouissait plus profondément Graham dans mes pensées. Je ne pensais plus à lui, comme s'il avait été rangé dans ma tête à clé dans un coffre pour éviter de me faire ressentir de trop fortes émotions. Je me rappelais la manière dont j'agissais, apparemment dénuée de toute capacité de ressentir, au district. Mais le semblant était devenu réalité et je me sentais comme un zombie. Nous étions allongés sur le lit de Logan et mon esprit était simplement vide. Je le fixais dans les yeux, appréciant le contact de sa main et son bras contre ma taille, bien encline à m'endormir dans cette position. Notre relation stagnait un peu mais je n'imaginais pas vraiment quelque chose passant dans un autre stade. Pas dans l'état où j'étais actuellement. Nos baisers même se faisaient plus rares car la sensation me lassait terriblement, même si elle restait la plus agréable de tout ce que je pouvais bien faire dans ce fichu district.

Logan m'avoua combien il aimait être avec moi, et je ne savais pas vraiment comment le prendre. Je décidais tout simplement de ne pas trop y réfléchir. Son regard se détourna et je sentis bien qu'il avait l'impression d'être trop gnangnan ou quoi que ce soit. J'avais moi même ressenti cette chose plusieurs fois pendant mon temps avec Graham, et lui même surement beaucoup plus. Graham était le roi de la prose romantique cucul la praline. Surement à faire tomber toutes les filles, sauf moi. Sur ce point, il était mal tombé .. Et pas que sur celui-ci. Un petit sourire apparut sur mon visage.

« Honnêtement, tu es la seule chose que j'aime dans ce district. J'espère qu'ils ne t'enverront pas au combat de sitôt. »

Quelques secondes après la fin de ma phrase, deux coups retentirent à la porte. Je relevais mon buste rapidement et décidais d'aller ouvrir : je ne pensais pas tomber sur l'amante de Logan. Il avait l'air assez fidèle. En le regardant avec un sourire en coin, je me dirigeais vers la porte en lui faisant signe de ne pas se lever. La poignée tourna grâce à ma main et je me trouvais encore une fois face à .. Graham. J'inspirais longuement et gardais la bouche ouverte, oubliant d'expirer. J'eus l'envie de refermer la porte aussi sec mais mon corps était paralysé. Je me doutais de la raison de sa venue : exactement ce dont il m'avait parlé à notre dernière rencontre. Il voulait parler à Logan et .. lui dire. Lui dire ce que je ne voulais pas qu'il apprenne. Mon bras bloqua la porte et Logan ne pouvait surement pas voir qui était à l'entrée, vu la position du lit.

« Retourne à l'hôpital. » dis-je d'une voix basse pour ne pas que le propriétaire de la chambre entende. « Nous sommes occupés »

Je m'autorisais à regarder son corps et remarquais qu'il avait encore maigri. L'un comme l'autre n'étions définitivement pas les plus attirants du district, avec nos corps décharnés.
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MessageSujet: Re: Comme une impression de déjà vu - Freya & Graham & Logan   Comme une impression de déjà vu - Freya & Graham & Logan Icon_minitimeDim 15 Jan - 11:04

Les mots de Freya me réchauffèrent le cœur et un faible sourire vint trouver sa place sur mes lèvres. J'écartais du bout des doigts une mèches de cheveux tombant sur son front quand soudain le son d'une porte qu'on tente d'ouvrir se fit entendre. Je tournais légèrement la tête et vit la poignée bouger, suivie de quelques coups contre la porte. Vu le nombre d'amitiés que j'avais lié depuis mon arrivée, le nombre de visiteurs potentiels était réduit. Je me relevais légèrement, passablement intrigué et tentait de me mettre debout. Freya, plus rapide que moi me fit signe de rester au lit et se dirigea vers la porte. Souriant je me laissais retomber sur le matelas avant de m'étirer. Des os jusque là inconnus craquelèrent à la manières de biscottes qu'on écrase et satisfait j'attendis que la jeune femme revienne. Mais elle ne bougea pas. Je regrettais de ne pouvoir voir mon invité de mon lit et attendais quelques instant qu'il entre, ou s'en aille.

"Qui c'est ?" Lançai-je en jetant un coup d’œil à la porte.

Aucune réponse. Je me redressais et tendais l'oreille. Quelques murmures me parvinrent, ne faisant qu'attiser ma curiosité. J'aurais voulu me lever, m'approcher car ses chuchotements ne présageaient rien de bon. Quelques secondes passèrent et n'y tenant plus, je me traînais hors du lit. En quelques pas j'étais à l'entrée, et parmi tout ceux à qui j'avais pensé, Graham n'en faisait absolument pas partie. Sa possible présence ne m'avait même pas effleuré. Que faisait-il là ? Je le dévisageait le regard glacial. S'il était là pour me provoquer une nouvelle fois, ce n'était ni l'endroit ni le moment. Je regardais Freya, les lèvres pincées, puis revenais à Graham. Son visage s'était creusé depuis notre dernière rencontre. Il paraissait crevé. Mes yeux descendirent sur ses bras, et je remarquais les brûlures. De larges plaques brunes s'étalant sur ses membres. Elles me renvoyèrent un instant plusieurs semaines en arrière lorsque j'avais moi même fait les frais du feu en tentant d'en allumer ou quelque chose du même style. Les souvenirs de la forêt restait quelque peu flous.

"Qu'est-ce que tu fais là ?" Lâchais-je au bout d'un moment.

D'une main je poussais la porte pour l'ouvrir d'avantage et faisait demi tour pour m'accouder contre le mur. Tout ça avait un goût de déjà vu, ce trio était impossible et me laissait un goût amer dans la bouche. Je ne doutais pas des... sentiments de Freya à mon égard, mais la présence de Graham ne me rassurait pas. Ils ne m'avaient jamais expliqué la nature de la relation qu'ils avaient entretenus tout les deux et même si elle avait choisit d'être avec moi, il constituait une menace.
Mon regard partait de l'un à l'autre. D'une certaine façon, j'en voulais à Freya de ne pas m'avoir immédiatement annoncé que c'était lui. Ca me donnait la mauvaise impression d'être exclus et que l'on me cache des choses.
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MessageSujet: Re: Comme une impression de déjà vu - Freya & Graham & Logan   Comme une impression de déjà vu - Freya & Graham & Logan Icon_minitimeMar 17 Jan - 15:56

Il m'arrive d'avoir des absences. Des moments de black out total, où il n'y a plus de son, plus d'image, plus rien. Ces moments arrivent la plupart du temps lorsque la morphine s'estompe dans mes veines et que les douleurs qu'elle s'était évertuée à cacher me reviennent en pleine tête. Généralement, je suis dans mon lit lorsque cela se produit, et je peux alors me calmer en me basculant d'avant en arrière et m'endormir tranquillement.

Mais là, je ne le suis pas. Je suis debout, les pupilles dilatées, paralysé, incapable d'esquisser le moindre mouvement. Je sens une goutte de sueur froide couler désagréablement le long de mon dos. Tout ça parce que la morphine ne fait plus effet, et que je me trouve devant Freya, qui vient de m'ouvrir la porte de Logan. Je sens mes jambes chanceler, mais je me rattrape de justesse au mur. Je ne veux pas la voir. Pas maintenant. Pas dans cet état. Je veux juste parler à Logan et lui expliquer notre histoire - celle de Freya et de moi. Il le mérite. Elle m'intime de partir avec un ton que je n'arrive même pas à qualifier de méchant. Mes mains deviennent moites et je commence à avoir le souffle coupé. J'ai fait trop d'effort d'un seul coup. Je le sens maintenant qu'il m'est impossible de repartir comme si de rien n'était. Je tente de lancer un mot, qui reste coincé dans ma gorge. Est-ce que je suis encore capable de parler, au moins ? Après tout, cela fait bien longtemps que je n'ai pas prononcé quelque chose. Des fourmis s'amusent dans mes bras. Ma langue sèche est un véritable supplice à endurer. Savoir que Freya est dans la même pièce que Logan me tue. Alors c'est ça d'être humain et de ressentir des choses. J'ai failli oublier ces sensations. Je me mets à regarder Freya, ne sachant pas ce que je suis censé ressentir par rapport à elle. De l'amour ? De la haine ? De la peine ? Rien du tout ? Du dégoût ? Ou bien tout ça mélangé ? Je me sens bizarre, et pas dans le bon sens. Je détaille son visage indifféremment. Nous n'avons jamais été ensemble, alors pourquoi devrais-je me sentir ainsi ? Peut-être que c'est uniquement la surprise. J'analyse sa posture pour me calmer et combler l'absence de morphine. Elle doit me détester, elle. Après tout, j'ai été son ennemi pendant bien longtemps, bien avant que mes sentiments ne se mettent à bourgeonner. Peut-être aussi qu'elle m'a rendu amoureux d'elle pour me punir de lui avoir volé Tate ?

Tate. Qui est Tate encore ? J'ai un trou. Je fronce les sourcils légèrement, alors que Logan apparaît dans mon champ de vision. Ah. Voilà le principal intéressé. Je ne tente même pas un geste envers lui, tant son regard est glacial. Il me pose une question qui conforte mon idée que lui aussi est hostile à ma présence. Pas que je ne me sois attendu à être accueilli à coup d'embrassades ou quoi que ce soit du genre. Je n'ai juste pas pensé que les choses seraient aussi... importantes ? ridicules ? profondes ? entre nous, tous. Je me rends compte que j'ai un peu de mal à manipuler les mots, depuis le temps. Aucune réplique cinglante, drôle, ou ironique ne me vient. Je baisse la tête et me masse les poignets, jouant avec mon bracelet d'hôpital. Je suis le numéro 184902. Je soupire si faiblement que je n'entends même pas mon propre souffle, et relève la tête prudemment. Je mesure à peine moins que Logan. Il a l'air plus en forme que moi. Plus heureux. Plus jeune. Plus tout. Il va bien avec Freya. Freya va bien avec lui. Fin de l'histoire. J'aurais autant à partir simplement maintenant, en évitant la question du jeune homme. Pourtant, je n'arrive pas à me résoudre à cette hypothèse. J'ai l'impression qu'il est de mon devoir de tout dire à Logan. « Bonjour. » je lance tout simplement. Je constate que je suis le seul à avoir eu la politesse de dire bonjour, ironiquement. C'est moi qui n'a pas parlé depuis longtemps, et pourtant, je suis plus poli qu'eux. Cette idée m'arrache un sourire en coin. « Désolé de vous importuner. » je rajoute, ne sachant pas si je parle à Freya ou à Logan. « Je me suis dit que je vous manquais, alors tada ! Me voilà. » J'espère qu'ils ont compris que mon ton est ironique. Je ne manque à personne. Je suis un vilain petit canard. Ou bien je suis juste un fou, va savoir, qu'est-ce que j'en sais... « La vie à l'hôpital est un peu.. ennuyeuse, maintenant que j'ai goûté au terrain. Je crois que je préférais me faire éclater par une mine antipersonnel une deuxième fois plutôt que de rester à rancir là-bas. » Je ne sais pas où je veux en venir avec tout ça, mais je ressens juste le besoin de me décharger.

Je crois que je n'ai jamais expliqué à qui que ce soit ce que "être sur le terrain" signifie. Je n'ai jamais décrit l'odeur de la poudre, la montée d'adrénaline incroyable lorsque l'on tient un fusil devant l'ennemi et encore moins le choc lorsqu'on appuie sur la détente et qu'on voit quelqu'un basculer en arrière et des gerbes de sang éclater dans l'air. Je reste perdu dans mes pensées une seconde, les yeux ternes, avant de me reconcentrer sur Logan et Freya, devant moi. A quoi bon venir si je n'ai rien à dire ? J'avale le peu de salive qu'il me reste et reprend. « M'enfin, là n'est pas la raison de ma visite. » Je fixe Logan du regard. « Je suis là pour te parler un peu, mon vieux. D'homme à homme. Je crois qu'il doit bien y avoir deux trois petits détails importants à te dire. Oh, rien de super impressionnants et tout hein ! Juste des petits trucs qui me trottent dans la tête et que j'aimerais bien partager avec toi. » Je ne sais pas si j'ignore la présence de Freya volontairement, mais tant pis. « Je peux entrer peut-être ? J'ai du mal à tenir debout, je ne suis plus habitué à couvrir une si longue distance sans canne... » J'espère que ce petit mot va faire réagir Freya, mais je n'y crois pas trop. Après tout, elle a un coeur de pierre, alors ça m'étonnerait bien qu'un simple assemblage de lettres la fasse sortir de ses gonds ou quoi que ce soit. Le sourire que j'arbore à un faux contact, mais je ne peux l'enlever de mes lèvres. D'une certaine manière, j'espère que tout lui raconter - pas seulement Freya et moi, peut-être... - va m'aider à aller de l'avant. Mais encore faut-il qu'il accepte d'entre ça de ma bouche. Va savoir, si ça se trouve, elle lui a déjà tout dit ?
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MessageSujet: Re: Comme une impression de déjà vu - Freya & Graham & Logan   Comme une impression de déjà vu - Freya & Graham & Logan Icon_minitimeMar 17 Jan - 20:42

Je ne savais pas exactement ce que je ressentais en voyant Graham, encore une fois, devant moi. A chaque fois que nous étions ne plus nous parler ou ne plus nous revoir, nous nous retrouvions forcément. Je ne savais pas s'il existait une chose appelée « destin », mais si oui, elle nous détestait. Ou essayait de nous faire passer un message. En tout cas, je n'y pensais pas trop et attendais juste qu'il fasse demi tour pour retourner dans sa chambre. Il avait l'air en mauvais état, même s'il était mieux qu'avant. Je me demandais ce qu'il lui était vraiment arrivé sur le terrain pour qu'il soit aussi blessé. J'étais tout de même un peu jalouse qu'il ait pu partir et que je sois toujours obligée de m'ennuyer dans les souterrains. Même si cela paraissait absolument égoïste et horrible à penser. Je n'osais même pas jeter un coup d'œil à Logan, ne sachant pas vraiment à quoi je ressemblais à ce moment. Ma main était crispée sur la porte, mon cerveau lui criant de s'activer pour la refermer et une autre partie qui me maintenait bloquée. Je n'entendis pas Logan se lever et venir dans l'entrée pour dévisager Graham. Ce n'est qu'en entendant sa voix que je tournais le visage pour l'observer. Non, il n'avait pas l'air content. Et je le comprenais. Sa voix était froide. Il ne dit rien d'autre et s'adossa contre un mur après avoir ouvert un peu plus la porte. Je me tenais silencieusement devant Graham, regardant dans le vide. Finalement, il prit la parole. Elle me semblait devenir si dure à chacune de nos nouvelles rencontres. Son ton était léger, trop léger. Je ne voyais pas du tout où il voulait en venir. Je jetais un regard à l'autre jeune homme tandis que Graham racontait des choses sans importance. Enfin, en apparence. Son ton laissait suggérer ce que je venais de penser, mais le contenu de ses paroles était tout sauf futile. Il avait marché sur une mine ? Cette pensée resserra ma poitrine. Je n'avais jamais vraiment réalisé que vu l'état dans lequel il était arrivé au district, il .. avait failli mourir. Et avant que son cœur ne s'arrête à côté d'un défibrillateur. Il aurait aussi pu perdre des membres ce qui aurait été pire que mourir, dans certains cas. Le silence revint dans la pièce tandis que mes yeux étaient écarquillés vers le mur blanc. Tout était blanc ou gris dans le district. Déprimant. J'avalais difficilement ma salive en pensant au mot « lâche » que j'avais prononcé, en parlant de lui. Dans le moment présent, je pensais tout le contraire. Mais loin de moi l'idée de lui dire directement. Finalement, il reprit la parole ce qui me soulagea : de toute façon, il ne voulait même pas me parler, apparemment. Pendant cinq secondes -surement mes pensées qui étaient ailleurs-, je ne comprenais pas vraiment ce qu'il voulait dire à Logan et puis je compris. Avec l'aide de Graham bien entendu qui fit référence à quelque chose dont nous avions parlé à notre dernière rencontre. Son sourire me rendait triste, et pas énervée. Pour être honnête, il me faisait pitié. Je haïssais ça, mais c'était la vérité.

« Oui, entre. » J'attendis qu'il s'exécute avant de fermer la porte derrière lui. Je restai quelques instants dos aux deux garçons avant de me retourner et de me placer à égale distance entre eux deux, un peu en retrait sur le côté. Mes bras se croisèrent naturellement, prêts à la défense qui allait suivre. Graham allait bien sûr raconter un tas d'i.. d'idioties, c'est ce que je clamerais, oui. Comment faire ? Le laisser parler et dire ce qui était la « vérité » à Logan ? Non. Il fallait que je fasse le premier pas et que je .. j'explique. Exactement ce que je lui avais déjà dit. Oui. « Logan, je crois savoir pourquoi Graham est là. » Elle s'approcha de lui et lui dit à voix basse, tout de même assez audible à la distance de l'autre jeune homme : « Il a vécu un grand traumatisme. J'ai entendu dire que depuis qu'il est revenu du terrain il .. il a de faux souvenirs. Il invente des choses. Alors ne crois pas vraiment ce qu'il te dira après, mais ne sois pas tout de même agressif, ce n'est pas de sa faute .. » Je relevais le regard pour observer Graham. Je savais qu'il avait entendu tout ce que je venais de dire, ce n'était pas un secret. Je me sentais horrible pour mentir de cette façon et avec un tel aplomb. Il ne pourrait pas avoir le dernier mot sur cette affaire. Mais en même temps, que venait-il faire ici ? Ruiner ma vie ? Et celle de Logan ? Pour quoi ? Pour rien. Absolument rien. « Graham. Graham, tu m'entends ? » Je le traitais comme s'il était retardé, qu'il avait perdu une case. Je savais que ce n'était pas le cas. « Je sais que tu .. tu penses te souvenir qu'il y a eu quelque chose entre nous. Mais il faut que tu comprennes que même si tu penses ça, cela n'influera pas sur l'avenir. Il sait déjà tout ce qui est vraiment arrivé, je lui ai dit. » J'attendis un peu avant d'ouvrir la bouche à nouveau. Je poussais le jeu jusqu'à m'avancer vers Graham et lui mettre une main sur l'épaule. J'étais devenue une si bonne menteuse depuis que je le connaissais. « Tu as été amoureux de moi. Je le sais, tu me l'as dit de nombreuses fois. Mais tu te souviens ? Tu te souviens que je t'ai dit que ce n'était pas mon cas, et que j'ai rejeté tes avances ? Souviens t'en. Et si tu oublies encore, ce n'est pas grave, je te le rappellerai. En attendant, je n'ai jamais gardé aucun secret. Logan sait toute la vérité, je lui dis .. absolument tout. » Un doux sourire apparut sur mon visage. « Tu devrais retourner te reposer dans ta chambre maintenant. D'accord ? » Elle se tourna vers Logan « Je devrais appeler quelqu'un » Elle attendit le feu vert du jeune homme avant de faire le moindre mouvement.
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MessageSujet: Re: Comme une impression de déjà vu - Freya & Graham & Logan   Comme une impression de déjà vu - Freya & Graham & Logan Icon_minitimeMer 25 Jan - 19:51

Le mur était froid dans mon dos, tout comme l'atmosphère depuis l'arrivée de Graham. Je dévisageais Freya et l'autre, les regardais s'approcher, la jeune femme au milieu, et lui, en face. Mentalement, je me mis à calculer le nombre de centimètres me séparant d'elle, les comparant ensuite à ceux la distançant de son... qui était-il pour elle déjà ? Un... ami ? Agacé, je fermais les yeux et renversais légèrement la tête en arrière. Ah, jalousie. C'était stupide. Pourtant, j'avais beau essayer de me convaincre des sentiments de Freya à mon égard, je ne supportais pas de les voir ensembles, de surprendre leurs regards. Graham était courageux, Graham était fort, Graham avait trouvé le Treize seul. Et maintenant, Graham parlait.
Ecouter sa voix, se concentrer sur ses paroles, c'était dur. Nerveusement, je me mis à tripoter la boucle de ma ceinture. Il nous mit au courant pour son accident, et il me fut impossible de manquer l'ombre qui traversa les yeux de Freya.

"Désolé... pour ton accident."

Wouhou, quel orateur ! Mais il ne sembla pas en prendre compte, et il continua. Freya et moi l'écoutions, en silence. Les mots sortant de sa bouche semblaient le soulager un peu, et certaines de ses phrases m'intriguèrent. Je le laissais finir, "impatient" de connaître le suite, lorsqu'à notre surprise à tout les deux - surtout la mienne en fait -, Freya prit la parole.

« Logan, je crois savoir pourquoi Graham est là. Il a vécu un grand traumatisme. J'ai entendu dire que depuis qu'il est revenu du terrain il .. il a de faux souvenirs. Il invente des choses. Alors ne crois pas vraiment ce qu'il te dira après, mais ne sois pas tout de même agressif, ce n'est pas de sa faute .. »

Alors on lui avait parlé de lui ? Elle avait donc cherché à avoir de ses nouvelles ? Ou essayait-elle seulement de le dé-crédibiliser ? C'était totalement dans ses cordes. Et elle poursuivie, se tournant cette fois vers Graham.

« Je sais que tu .. tu penses te souvenir qu'il y a eu quelque chose entre nous. Mais il faut que tu comprennes que même si tu penses ça, cela n'influera pas sur l'avenir. Il sait déjà tout ce qui est vraiment arrivé, je lui ai dit. Tu as été amoureux de moi. Je le sais, tu me l'as dit de nombreuses fois. Mais tu te souviens ? Tu te souviens que je t'ai dit que ce n'était pas mon cas, et que j'ai rejeté tes avances ? Souviens t'en. Et si tu oublies encore, ce n'est pas grave, je te le rappellerai. En attendant, je n'ai jamais gardé aucun secret. Logan sait toute la vérité, je lui dis .. absolument tout. »

C'était terrifiant. Les voir tout les deux, la voir elle, surtout, tenter d'étouffer une affaire inconnue que s'il ne se manifestait pas resterait comme tel. Je n'avais aucune idée des intentions de Graham, j'ignorais si ce qu'il allait me dire était vrai, ou un tissus de mensonge. Peut être Freya avait-elle raison ? Peut être que le traumatisme avait réellement réussit à le rendre hors service ? Et pourtant, la manière qu'elle avait eu d'insister sur la vérité, l'absence de tout secrets me rendait mal à l'aise. Qu'est-ce qui se tramait encore dans mon dos ? Qu'allait-on me révéler encore ? Mais surtout, pourquoi s'obstinait-elle à le lui cacher ?

Lentement, sans écouter les dernières paroles de Freya, je m'approchais d'eux. Mon visage était neutre, totalement inexpressif. J'étais las, las qu'on me cache des choses. Puis, la jeune femme me tira de mes pensées.

« Je devrais appeler quelqu'un »

Je secouais la tête.

"Non, laisse."
Puis, je tournais mon visage vers Graham, et après un bref regard de défi à Freya, lançais :

"J'ai très envie de savoir ce que Graham a envie de me raconter..."

C'était minable, j'en conviens. Mais malgré les sentiments que j'avais pour elle, j'avais besoin de l'entendre.


HJ : Désolé pour l'attente, et les fautes d'orthographes I love you
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MessageSujet: Re: Comme une impression de déjà vu - Freya & Graham & Logan   Comme une impression de déjà vu - Freya & Graham & Logan Icon_minitimeDim 29 Jan - 13:15

J'arrive enfin à ne plus m'inquiéter de l'absence de morphine dans mes veines. Un vague sentiment d'apaisement m'enveloppe, et je ne ressens - pour l'instant - plus le besoin de cette substance. J'inhale une grande bouffée d'air après mon petit discours. Manifestement, je n'ai plus les réflexes élémentaires de survie - respirer en parlant, par exemple. La sensation est grisante, et malgré la situation, je me sens bien. Je me rends compte à quel point avoir un contact avec un être humain est nécessaire à mon bien-être. Freya me sort de mes pensées en me faisant entrer. Le fait que ce soit elle qui accepte de me laisser venir... a quelque chose de bizarre. De faux. Elle n'est pas censée faire ça. Elle est censée me repousser ! Me claquer la porte au nez ! Je fronce les sourcils et m'apprête à parler, mais Freya se dirige vers Logan et sans même essayer de le murmurer, annonce quelque chose qui fait battre mon coeur plus vite, quelque chose qui fait frissonner ma peau et hérisser mes poils. Je suis fou. Non. Je ne le suis pas. Je le sais. Je suis en bonne santé. Mes souvenirs sont les bons, ils sont vrais. Ils sont trop forts pour n'être qu'un fantasme. Je lui jette un regard mauvais alors qu'elle se retourne vers moi et me parle comme à un attardé. Brutalement, je pense à ma mère. La même sensation d'être inférieur me prend, d'abord frontalement, puis lentement, elle s'infiltre en moi. Mon regard mauvais se transforme en un regard apeuré, de chien battu, et je sens mes yeux devenir brillants de larmes. Je m'efforce de me rappeler de tout ce que je peux me souvenir à propos de Freya et de moi, et je constate que c'est.. assez flou. Grossier. Stupide. Ma gorge se serre. Il y a un faux contact dans mon cerveau ? Je plonge mes yeux dans ceux de Freya. Non. Je veux qu'elle me prenne la main et qu'elle me dise qu'elle plaisante. Qu'elle même ne pourrait jamais douter de nous deux. Mais elle ne fait rien. Et c'est pire que de savoir qu'elle me déteste. Je suis fou.

Pauvre Graham. J'ai besoin d'air. Toutes les petites choses que j'ai cru connaître... Je les ai inventé ? Je les ai inventé. Il n'y a jamais eu de baisers. Jamais eu de canne. Jamais eu de câlin. Jamais eu un seul regard plus qu'amical. Rien. Juste moi et mon cerveau détraqué. J'ai envie de rentrer. De rentrer chez moi, au district onze, d'enlacer mon père et de pleurer contre lui, et qu'il me dise que ça va aller mieux. Un jour. Je ne m'interroge même plus sur les raisons qui m'ont fait venir ici. Mes souvenirs sont erronés, alors à quoi bon ? Mon esprit inventerait encore une nouvelle explication. Je m'efforce de rester digne. De ne pas pleurer, de rester neutre. Même si je n'ai presque plus rien, il me reste ma fierté, qui est à présent mon bien le plus précieux. Logan demande à Freya de me laisser parler, mais je n'en ai plus envie. « J'ai marché sur une mine. » je dis simplement. Je me retiens d'ajouter que maintenant, j'aurais bien eu envie qu'elle me tue. Tout aurait été plus facile. Je serais mort en sachant la vérité. Il y a quelque chose de robotique dans ma voix. De las. « Je croyais que j'étais le meilleur ami du frère de Freya. Et qu'il était mort. Et que Freya et moi nous avions décidé de partir. Que son autre frère était mort aussi. A cause de moi. Qu'elle m'avait convaincu de rejoindre le Treize en me faisant croire qu'elle m'aimait. Que j'avais pris une balle après une course poursuite dans les bois. Qu'elle m'avait soigné. Et qu'on avait couché ensemble dans la boue. Et que Logan nous avait rejoints. Et que j'étais parti. Que j'avais atteint le Treize seul. Et que j'avais pensé que vous deux vous bouffiez les pissenlits par la racine. Mais que non. Et que après que j'ai marché sur une mine, Freya était venue à l'hôpital. Et qu'elle m'avait dit qu'elle m'aimait. Qu'elle m'avait embrassé. Qu'elle m'avait dit que j'étais le seul et qu'elle s'en voulait. Fin. »

Je suis plus ou moins content d'avoir gardé le même ton neutre du début à la fin de mon discours. Ca m'aurait fait trop mal, sinon. Je lance un regard à Logan. Qu'est-ce qu'il en pense lui ? Après tout, il est amoureux de Freya. Il la croira elle. En plus, j'ai approuvé Freya en disant tout ça. Je croise mes bras sur mon torse, si fort que j'ai l'impression que quelqu'un d'autre m'enlace, et cette idée me décrispe un peu. « Je suis probablement fou. Pas la peine de s'inquiéter autant que ça, Logan. De toute façon, je n'étais pas là pour raconter ça. » Je bluffe, parce que je me sens obligé de trouver une raison à ma venue. Maintenant que plus rien ne tient debout, je ne dois pas les entraîner eux aussi vers le bas. « Je pense que je vais partir. Mon infirmière a déjà du signaler ma disparition. »
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MessageSujet: Re: Comme une impression de déjà vu - Freya & Graham & Logan   Comme une impression de déjà vu - Freya & Graham & Logan Icon_minitimeDim 29 Jan - 17:08

Il m'était dur de croiser le regard de Graham. Alors, je ne faisais que passer de son torse à celui de Logan sans vraiment relever les yeux. Parfois, pour faire croire que je regardais vraiment quelqu'un dans les yeux, je fixais leur nez, ou leur front. Si j'avais observé ceux de Graham, j'aurais remarqué son regard apeuré au début, peut-être ses globes oculaires humidifiés. Mais à ce moment là, cela n'avait même plus d'importance. J'étais celle qui faisait souffrir, comme d'habitude, et je me demandais si ce n'était pas là ma destinée. Le mal était tellement en moi que je ne ressentais pratiquement rien par rapport aux mensonges que je débitais. Était-ce normal ? Mais bon, je l'avais compris depuis le temps, que je ne l'étais pas. Normale. Une personne normale serait folle amoureuse de Logan. Moi .. je n'en savais rien. De toute façon, je ne savais toujours pas ce qu'être amoureuse voulait dire, ou en tout cas, c'était ce dont je me persuadais. Et j'attendais. J'attendais de voir Graham se défendre en cherchant ses mots mais ce ne fut pas ce qu'il fit. Il approuva. Je me demandais s'il croyait vraiment que je disais la vérité ou s'il jouait juste un jeu, pour faciliter la chose. D'une façon plus ou moins directe , il raconta tout ce qui était la vérité sur notre relation et je fis de mon mieux pour ne pas trop réagir. Au bout du compte, cette face neutre était devenue tellement naturelle. Je ressentais une sorte de pression dans ma poitrine mais faisais de mon mieux pour l'ignorer, jusqu'à oublier même qu'elle existait. Lorsque son petit discours fut terminé, nous restâmes tous silencieux. Je ne savais que dire. J'espérais quand même de tout cœur que Logan ne croirait pas ce qu'avait raconté Graham, même s'il l'avait raconté comme si il avait tout inventé. Finalement, le jeune homme appuya mes paroles. Je fis de mon mieux pour analyser ses traits sans regarder ses yeux et déterminer s'il pensait vraiment ce qu'il disait. Impossible de le dire. Il annonça son départ sans même bouger, et instinctivement, j'avais envie de le prendre par la main, de le mener hors de la pièce et de lui dire de ne pas croire ce que je racontais à Logan. Comme si je pensais cela nécessaire. Mais ça ne l'était pas, hein ? Il était impossible qu'il croie être fou. J'essayais de me répéter cette phrase inlassablement, cela remplissait le silence qui habitait de nouveau la pièce.

Mon regard vint naturellement vers le visage de Logan, essayant de déterminer s'il avait envie de croire ce que Graham avait raconté. Finalement, n'arrivant pas vraiment à une conclusion, je décidais d'oublier ça. Je levais le bras pour le poser quelque part sur Graham et au milieu de mon geste, l'abaissait. Ce n'était probablement pas une bonne idée. Je ne savais que faire maintenant. « Ton cerveau est doté d'une .. impressionnante imagination. » Je soupirais, peu consciente de ce qui sortait de ma bouche naturellement. Je m'approchais un peu du jeune homme, comme oubliant l'autre, et le fixais finalement dans les yeux, essayant de ne pas faiblir. Il fallait qu'il soit dur, froid, et surtout, détaché. « voilà ce qu'il s'est passé. Oui, mon frère était bien ton meilleur ami. Oui, il est mort aux jeux. Mais cela n'a aucun rapport avec moi, non ? Nous ne nous étions même jamais parlés à l'époque. Par un concours de circonstances, nous nous sommes retrouvés en conflit avec des pacificateurs et avons été obligés de nous réfugier dans la forêt ensemble. En fait, si je dois être tout à fait honnête, c'est à cause de toi que j'ai eu des problèmes dans le district. Mon frère n'est jamais venu avec nous. Ensuite, nous avons passé un certain nombre de jours dans la forêt. Nous ne faisions que ce qui était nécessaire pour survivre : se nourrir, boire dormir. Et bien sûr, nous marchions. Nos conversations étaient bien rares : de quoi aurions nous pu parler ? Nous ne nous ressemblons en aucuns points, et je conservais une haine avérée pour ta personne. Quand à croire que j'aurais pu accepter de .. coucher avec toi ? Mon dieu. » Je pris une face dégoutée peu forcée. J'étais tellement bien dans mon personnage que cela n'était pas dur. Pas dur du tout. Je sentis mes mains trembler et les raccrochais sur mes vêtements pour les stabiliser.

« Je ne t'aime pas. Et .. Logan » Je me retournais vers le principal intéressé et lui adressais un petit sourire « est le seul est le premier que j'ai embrassé. » Mon visage, dur, revint vers Graham. « Alors oui, tu devrais aller à l'hôpital et ne pas essayer de te balader dans les couloirs à la moindre occasion. Tu devrais essayer de guérir, de retrouver tes vrais souvenirs. De te reposer. En attendant, j'apprécierais vraiment que tu n'essaies pas de me parler à nouveau. »
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MessageSujet: Re: Comme une impression de déjà vu - Freya & Graham & Logan   Comme une impression de déjà vu - Freya & Graham & Logan Icon_minitimeJeu 2 Fév - 20:22

La peur de l'abandon, du délaissement, qui ne l'a jamais ressentie ? Ce sentiment si fort qui vous noue la gorge et laisse un grand vide dans votre tête ? J'avais toujours eut peur que Freya s'en aille vers Graham, qu'elle me laisse seul, vide de tout amour. Longtemps j'avais imaginé les voir tout les deux... amoureux. J'avais beau l'embrasser pour me rassurer, il restait toujours au fond de mon esprit cette appréhension vicieuse et cruelle. Et là, moi qui ne m'attendais absolument pas à ses mots, à cette vérité si simple, je l'écoutais, Graham, je buvais ses paroles sans savoir qui croire. Disait-il la vérité ? Mentait-il pour me faire du mal, pour se venger ? Ou était-ce simplement de vraies révélations que Freya s'était attelée à me cacher ?
Je serrai les poings et sentait mes ongles s'enfoncer dans ma peau. J'avais toujours eut cette stupide habitude de vouloir transformer mes douleurs en souffrances physiques. D'un air dur, je dévisageais Freya. Je voulais voir sa réaction, qu'elle me dise que non, qu'il n'y avait jamais rien eut entre eux, que j'étais le seul. Mais d'un côté, avec les doutes que Graham avait semé dans mon esprit, je ne me sentais pas capable de la croire. Il joue le jeux, son jeux à elle, mais il n'est pas fou, tout inventer ne lui ressemble pas. Inconsciemment j'avais serré la mâchoire, si fort que j'en eut mal aux dents. Les secondes avant que Freya prenne la parole semblent durer des heures, et puis elle se tourne vers moi. Je suppose qu'elle guette ma réaction car elle ne parle pas tout de suite. Mon visage reste impassible, vide de toute expression. Je ne veux pas leur donner cette satisfaction, je refuse de laisser mon émotivité prendre le relais, leur montrer ma faiblesse. Pourtant c'est la tempête dans ma tête. Je contrôle difficilement les tremblements nerveux de mon bras et la fixe dans les yeux. Je cherche dans son regard une trace de surprise, d'incompréhension non simulée, mais je ne vois rien. Peut être une once de crainte de se retrouver seule ? Mais non, je n'y crois pas. Elle m'a moi, et elle a Graham. Deux chevaliers servants pathétiques.

Elle me regarde encore et se lance. C'est une incroyable actrice, elle détruit la tirade de l'autre en quelques phrases, le visage parcouru d'émotions diverses toutes en accord avec ses paroles. J'ai envie de vomir. Elle insiste sur son amour pour moi, comme si après tout, j'allais en être rassuré. Dommage belle Freya, mais ça ne marche pour le moment pas. Je l'écoute attentivement lui demander de partir et avant que Graham n'ait pu esquiver un geste, je bouge enfin. Avec colère je me dirige vers la jeune femme.

"Il n'y a jamais eut que lui, n'est ce pas ?" murmurai-je avec froideur.

J'étais si proche d'elle que je pouvais sentir son souffle court sur mes joues. Mes yeux me brûle mais restent secs. J'attends qu'elle réponde, et par manque de patience me dirige vers la porte. Je jette un dernier regard à Graham en passant. Il peut être fier, lui qui m'accusait de lui prendre Freya, il fait de même avec moi. Je sors en claquant la porte et envoie mon poing valser sur le mur. Mes doigts s'écrasent douloureusement contre le béton dans un craquement sinistre. J'ai mal. Je m'en veux de lui avoir parlé comme ça. Je refuse d'y retourner. C'est ma chambre. Qu'est-ce qu'ils peuvent y faire ? Je veux qu'ils s'en aille, tout les deux. Je veux ne jamais les avoir rencontré, ne jamais avoir croisé le regard de Freya. J'ai peur. Je ne veux pas être seul. Je veux retourner en arrière.
Un peu de sang goutte de l'arcade de ma main, empoussiéré de peinture blanche. Ma respiration ne se calme pas, et dans un élan de fureur je prend mon visage entre mes doigts. La pression qu'ils exercent sur mon crâne est insupportable, mais je n'arrête pas. Je n'arrêterai pas. Peut être que si j'attends là, elle sortira et me dira que tout est faux, peut être que si elle y met toute sa volonté j'essaierai d'être convaincu, et je lui demanderai pardon ? Mais non, la connaissant elle ne viendra pas. Elle sortira seulement de ma chambre sans me jeter un seul regard.
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MessageSujet: Re: Comme une impression de déjà vu - Freya & Graham & Logan   Comme une impression de déjà vu - Freya & Graham & Logan Icon_minitimeVen 3 Fév - 18:38

Je suis fatigué. Fatigué de ce que je vois, de ce que j'entends, ce que je pense, de ce que je crois. Je veux juste partir, mais mes membres paralysés refusent de s'activer, alors je reste là, raide, les traits marqués par une peur qui me dégoûte. Je suppose que j'ai peur d'être... réellement fou. D'être un sociopathe cinglé. Une douleur fulgurante dans mon estomac me confirme cette hypothèse : après tout, la vérité blesse. Je réussis à relever la tête vers Freya lorsqu'elle s'approche de moi. Je n'ai même pas la présence d'esprit de croire qu'elle va s'excuser. J'arrive à la percevoir, maintenant. Elle va juste remuer le couteau dans la plaie. Et c'est ce qu'elle fait. Je me force à rester bien droit alors qu'elle enterre mes "souvenirs" à coup de phrases assassines. J'ai le coeur en compote lorsqu'elle dit que Logan est son seul et unique amour. Je le savais. Et pourtant ça ne change rien à l'étrange douleur qui serre mon coeur. Alors que je m'attends à commencer à sangloter, je remarque que j'ai à présent les yeux sec et le visage impassible. Je remercie intérieurement le Ciel de ne pas me laisser tomber maintenant, et je me retourne vers Logan qui vient de prendre la parole. Il dit des mots que je ne comprends pas. Et il a l'air en colère. J'arrive rapidement à faire abstraction de tout ce qui se passe autour de moi, et à me retrouver dans un état second. Je vois ce qui est autour de moi comme à travers une vitre. Plus rien ne m'atteint. Je n'ai plus peur. Je n'ai plus mal. C'est simple, je ne ressens plus rien, ou du moins, plus grand chose. Je détaille la pièce, absent. Ma chambre à l'hôpital est bien mieux. Peut-être pas aussi propre, ironiquement. Je n'ai pas le souvenir que qui que ce soit soit venu ne serait-ce qu'une fois pour changer mes draps ou laver le sol. Je m'amuse à compter les dalles au plafond alors que Logan sort de la chambre. Ainsi, je me retrouve seul avec Freya. Mais je ne dis rien. Je ne bouge pas. Je ne fais rien. Je garde les yeux au plafond, comptant les secondes avec précision. Il y en a exactement quatre vingt cinq avant que je n'ouvre la bouche. Je décide de ne pas m'éterniser.

« Je pense que tu ne le mérites pas. Il devrait être avec quelqu'un de bon. Tu ne l'es pas. Tu n'as pas éprouvé un seul moment un peu de compassion pour quelqu'un de cinglé. Du dégoût, par contre, oui. J'ai vu beaucoup de dégoût sur ton visage. » Je dis tout cela sur un ton dégagé, puisque de toute façon, elle ne prendra pas compte de mes observations. Une quinzaine de seconde arrive avant que je ne reprenne la parole doucement. « Je suis désolé de t'avoir mise mal à l'aise. J'étais persuadé que c'était la vérité... Excuse mon comportement. Je ne t'importunerai plus. Tu aurais dû me dire avant que j'étais à ce point... envahissant. » Je retrouve dans ma voix une politesse qui n'a sûrement pas lieu d'être. Cela m'arrache un sourire en coin. Dans cet état second, les choses me semblent plus lisses, moins dures à encaisser. Les mots sortent plus facilement. « Je vais retourner à l'hôpital, prendre une bonne nuit de sommeil et tâcher de retrouver Georgia... si elle existe. J'ai quelques souvenirs à lui faire confirmer. » Je sors de la pièce sans un dernier regard vers Freya. Je me sens... vide ? Si c'est le bon mot. Je soupire en voyant Logan, manifestement vraiment pas bien. Je dois réparer le mal que j'ai causé. Je pose mes mains sur ses avants bras et le force à dégager son visage. Je remarque qu'il saigne un peu du dos de la main, mais je ne dis rien. Je sais que des fois, c'est la douleur physique qui calme le mieux celle mentale. Je me force à sourire. « Pardonne mon attitude. Je n'aurais pas dû venir ici, surtout pour mettre le souk entre vous deux. Elle n'a rien fait de mal. Elle a juste dit la vérité. Je te l'ai dit. Il n'y a rien eu entre elle et moi. C'est mon cerveau qui a inventé ça. Pardonne tout ce que tu penses qu'elle a fait. Elle t'aime. Elle l'a dit. »

Si mon ton - dans la chambre - était neutre, il est à présent très convaincant, et je n'ai aucun doute quant à l'impact de mes mots sur Logan. Je me rends bien compte que je peux être doué avec les mots dans certaines occasions, et ce moment est réellement la première fois où je comprends à quoi cela peut me servir. A réparer mes erreurs et rendre les gens heureux. Et même si cela sonne complètement stupide, ou trop enfantin pour un soldat de bientôt dix neuf ans, j'ai envie d'être une bonne personne. J'ai créé un climat malsain entre Freya et Logan. Je me dois, au minimum, d'aplanir les choses. « On pardonne à ceux que l'on aime. Et on les croit. Alors tu vas lui faire le plaisir de ne plus lui parler de moi, d'accord ? Et puis aussi, pense à laver ta main. C'est une petite blessure, mais elle peut s'infecter, et ça me ferait mal au coeur de voir que j'ai survécu à une bombe mais pas toi à une égratignure. Fais donc un tour à l'infirmerie. Et passe me voir. Un jour. » Sur ces mots, je tourne les talons, et traverse le couloir à vive allure, tentant de calmer les larmes qui menacent de couler sur mes joues. J'ai besoin de relâcher la pression, maintenant que mon état second est passé. J'ai besoin d'être enlacé. J'ai besoin que l'on me dise que tout va aller bien. Que quelqu'un est là pour moi, égoïstement. Alors, même si mes jambes ne le supporteront pas très longtemps, je me mets à courir et je rejoins la chambre de Georgia, priant Dieu si il existe de m'aider à ne pas fondre en larmes.
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MessageSujet: Re: Comme une impression de déjà vu - Freya & Graham & Logan   Comme une impression de déjà vu - Freya & Graham & Logan Icon_minitimeVen 3 Fév - 20:06

L'ambiance ne me plaisait pas. Elle me donnait envie de me mettre dans mon lit et m'enfouir sous les couettes, comme imaginant que le monde extérieur n'existait plus. J'aperçus cette lueur dans le regard de Logan, celle que je ne croyais jamais avoir à voir chez lui. Non. Ma gorge se resserra et mes yeux me piquèrent : je ne pouvais pas le perdre lui aussi. Mais ma gorge ne servait plus à rien, mes lèvres ne bougeaient pas, je ne pouvais plus rien dire. Je l'entendis énoncer une .. vérité qui ne me plut pas, mais fis de mon possible pour l'écarter. Pendant une seconde, je pris cette réalisation comme quelque chose de bien : et si c'était la possibilité pour Logan de s'éloigner du jeu définitivement, et donner la place libre à une romance avec Graham ? Et je me rendis compte du fait que je l'avais fait me détester. Il ne voudrais jamais de moi. Et je me sentais horrible de penser à ces histoires si futiles dans un moment où j'avais l'impression que la souffrance était constante et tellement forte. J'avais envie de bouger vers l'un, et vers l'autre. J'avais envie de prendre Logan dans mes bras mais Graham revenait dans ma tête. J'avais envie de le réconforter, et le carrière venait dans un coin de mes pensées. Si j'avais pensé il y a un an que je me retrouverais dans une situation si ridicule ! Finalement, Logan prit la décision de se retirer et bizarrement, je ne lui courais même pas après. Ce n'était pas ma chambre, j'étais censée être celle qui devait partir. Je n'avais même pas peur pour lui : j'étais horrible. Je me haïssais tellement. C'était vrai ce que Graham disait au final : je ne me souciais que de moi. Rien que de moi. J'aimais faire souffrir les autres. J'étais une mauvaise personne. Et s'il y avait un enfer, j'irais surement. Je me mis à énumérer mes nombreux défauts lorsque le jeune homme encore présent prit la parole et me fit revenir à la réalité. Comme s'il avait lu dans mes pensées, il enfonça le couteau dans la plaie et je fis de mon mieux pour ne pas montrer ma détresse intérieure. Et surtout ma faiblesse. Si je savais que je ne méritais pas Graham je n'avais jamais réellement pensé au fait que je ne méritais même pas Logan. Je pensais qu'il était heureux avec moi mais je me voilais la face : personne ne pouvait l'être totalement en ma compagnie. Je n'étais même pas totalement humaine. Tellement inhumaine que j'avais réussi à faire croire à Graham que rien de ce qui étaient nos souvenirs communs existaient. Je n'eus pas le courage de lui dire que j'avais menti, et il sortit de la chambre.

Je me retrouvais seule. Graham était surement déjà loin, quand à Logan ? Je n'en savais rien. Je n'arrivais pas à déterminer si j'entendais quelque chose derrière la porte ou pas. J'avais juste envie de ne plus être. Pas de mourir. Juste de ne plus être. Finalement, je m'approchais près de la porte et l'entrouvrais pour écouter Graham tenir un discours à Logan qui me laissa un goût amer dans la bouche. Il s'éloigna enfin et le silence revint. Je restais une dizaine de minutes juste accoudée derrière la porte à écouter la respiration de Logan, avant de sortir et de faire face à lui. Je remarquais rapidement sa main qui saignait et serrais les dents pour ne rien laisser paraître de ce que je ressentais. Je ne savais que dire, je ne savais pas que faire. Rien que de le voir me laissait dans un état que je n'aimais pas du tout, bien loin de celui que je ressentais en sa présence auparavant. J'aurais bien voulu croire que mes souvenirs étaient faux, également. Seulement, je n'avais pas un aussi grand pouvoir de persuasion. « Logan ... » J'avançais ma main vers lui avant de la faire revenir à mes côtés. Je n'avais rien à dire, parce que je ne ressentais rien. J'étais un robot. « Tu as raison. » Je décidais d'adopter l'attitude avec laquelle j'avais parlé à Graham. Froide. Détachée. Il n'y avait rien de bon pour lui, de toute façon, à ce que je montre un quelconque attachement à son égard. « J'aime Graham, et je l'aime depuis longtemps. Surement plus que n'importe qui au monde. Mais au final, cela n'a pas d'importance. »

Je ne le laissais pas répondre, cela ne serait pas bien. J'étais la seule à parler, et je partirais, aussi neutre que j'étais arrivée. « Nous ne devrions plus être ensemble. Pas à cause de Graham, mais .. à cause de moi. Je ne suis pas une bonne personne et cela se prouve chaque jour encore plus. N'essaie pas de m'adresser la parole, cela ira mieux pour nous deux. » Je laissais un temps court de silence. « Au revoir. » Je tournais tout simplement pour partir. Dans ma chambre. L'endroit où je pourrai sombrer dans le désespoir en paix.
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MessageSujet: Re: Comme une impression de déjà vu - Freya & Graham & Logan   Comme une impression de déjà vu - Freya & Graham & Logan Icon_minitimeMar 7 Fév - 13:20

Les minutes passent, des chuchotements me parviennent de dessous la porte. Ma tête bourdonne, tourne, tourne. Mes doigts ont petit à petit glissé sur mon visage et me cachent maintenant les yeux. Je laisse mon corps lourd glisser contre le mur, et m'assoie finalement. Étrangement, je ne pleures pas. Je dis "étrangement", parce que quelques semaines plus tôt, lorsque j'étais dans le Deux, si une situation similaire m'était arrivé, je suis persuadé que j'aurai fondu en larme. Peut être que mon voyage m'a "fortifié" ? Peut être qu'après tout je ne suis pas si faible que ça ? Oui, enfin, on ne va pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, si ça se trouve je n'ai juste pas bien réalisé et intégré ce qui vient de se passer. Oui, c'est sûrement ça, sinon je me sentirais encore plus mal, j'en suis sûr.
J'entends la porte s'ouvrir, mais je ne lève même pas là tête, à quoi bon ? Il n'y a que deux personne dans ma chambre, l'unique question est qui est sorti en premier, qui est celui qui se tien dans ma chambre à cet instant ? Je suppose que Freya sortira en dernière, mais bon.
Soudain, je sent deux mains se poser sur mon avant bras. Ce ne sont pas des mains fines comme celles de Freya, non. La peau est légèrement rugueuse, et les doigts semblent puissants. Ils me forcent à me dégager. Je vois son sourire, son visage meurtri, je vois Graham. Qu'est-ce qu'il me veut encore ? Pourquoi vient-il me parler puisque nous n'avons plus rien à nous dire ?
Il commence à parler, et je desserre doucement les dents. Même si je ne suis pas vraiment en état de les accepter, ses excuses me font du bien. Il me regarde bien dans les yeux, et je sens tout ses mots s'imprimer dans ma tête. Il ne m'a pas lâché, et je ne peux détacher mon regard de son visage.

"C'est mon cerveau qui a inventé ça. Pardonne tout ce que tu penses qu'elle a fait. Elle t'aime. Elle l'a dit"

Je me détourne. J'ai du mal à le suivre. N'était-il pas fou d'elle à une époque ? Ses sentiments pour elle se sont-ils envolés comme ça, par magie ? Je baisse la tête. J'ai l'impression qu'on a remplacé mon cerveau par de la bouillie pour m'empêcher de réfléchir.

"On pardonne à ceux que l'on aime. Et on les croit. Alors tu vas lui faire le plaisir de ne plus lui parler de moi, d'accord ? "

J’acquiesce sans réellement saisir. Il me recommande de faire soigner ma main et m'invite à passer le voir, à l'hôpital un de ces jours. Et puis il se lève et pars. Je me redresse à mon tour et d'un pas peu assuré fait quelques pas.

"...Graham !"

Je respire un bon coup, profondément et lance en tentant de maîtriser un maximum ma voix :

"Je suis désolé... Je, hum, je... Merci"

Ma gorge se serre et je vois Freya apparaître dans encadrement de la porte. Je tente un sourire, j'essaie d'appliquer ce que vient de me dire Graham, mais son attitude me refroidi immédiatement. Elle m'appelle, me demande de m'approcher, et je m’exécute. J'ouvre la bouche, m'apprête à lui dire que je regrette, mais elle est plus rapide que moi.

"Tu as raison."

Mon sang se glace, j'inspire profondément. Elle continue sur sa lancée, son visage inexpressif. Je déteste quand elle fait ça, quand elle essaie de donner l'impression que rien ne l'atteint, comme si aucune émotion ne pouvait la parcourir. Elle annonce notre rupture comme elle parlerait d'une chose futile. Elle met fin à ce que j'avais cru une relation. Pardon Graham, mais je vais avoir du mal à lui pardonner. Je la laisse parler, n'essaie même pas d'objecter. Je me suis redressé quand elle à parlé de son amour pour Graham, j'ai essayé de retrouver un semblant de dignité.

"- N'essaie pas de m'adresser la parole, cela ira mieux pour nous deux.
- Ne t'inquiète pas pour ça, ça n'arrivera plus. Jamais."

Je ne sais pas si c'est normal ou pas, mais je me sens en colère, triste aussi, c'est vrai, et déçu. Elle m'adresse un dernier au revoir avant de partir, et je rentre dans ma chambre. La porte claque derrière moi, j'attrape le premier objet que je vois et le lance de toutes mes forces contre le mur. Ils sont partis, elle est partie, et il ne me reste plus rien. Je n'ai pas vraiment d'amis, seulement quelques connaissances. Je m'avance vers mon lit en évitant les débris du feu objet et m'allonge sur le dos. Il y a moins d'une heure Freya était là, contre moi. J'ai du mal à croire que tout ait pu aller si vite. Je sens une larme couler sur ma joue et ma lèvre inférieur trembler. Je ne veux pas pleurer. Et puis mes pensées en viennent à Cyn. Ma petite Cyn. Un instant j'aimerai qu'elle soit là, qu'elle me prenne dans ses bras pour me dire que tout ira bien.


Oui, tout ira bien. Tout ira bien.
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