bertholdi & moïra

Le nombre de fois où je suis allée au Capitole pouvaient se compter sur les doigts d’une seule mains. C’était une occasion spéciale d’après mes parents, puisque le fait de sortir des districts étaient interdit. Mais étant un des enfants du maire du district trois, j’avais le droit à quelques privilèges. Enfin je ne sais pas si on peut appeler cela des privilèges. J’avais le droit de sortir de mon district c’est vrai. Il faut que je sois accompagné de mes parents ou de Kieran, mon frère. Mais bon c’est vrai, que par rapport aux autres habitants des districts, je peux voir à quoi Panem ressemble. Je suis quand même chanceuse après tout. J’ai visité le Capitole sans avoir été tiré au sort pour les Hunger Games. Je suis une privilégiée. A chaque fois qu’on allait au Capitole, ma mère en faisait un évènement exceptionnel. D’accord à chaque fois on avait le droit au même programme. Avec Loreleï, ma sœur, on savait à quoi on se préparait lorsqu’on allait là-bas. A un relooking pour la réception. A part les boutiques, les coiffeurs et les salles de réception, je ne connais pas vraiment le Capitole. Et j’ai eu le droit au même programme. Et j’ai même eut l’impression que ma mère s’amusait avec moi, comme elle s’amusait avec une poupée. En fait j’ai l’impression que maintenant que son dernier enfant, donc moi, ne pouvait plus participer à ces jeux atroces, elle évacuait tout le stress qu’elle avait pu accumulé durant toutes ces années en espérant de ne pas me voir être tirée au sort, pas comme mon frère. De toute ma vie, je n’ai jamais autant essayé de robe. Les vêtements du Capitole étaient toujours aussi particuliers et extravagant. Ce n’est pas que je n’aime pas ce genre de vêtements, mais je préfère porter des choses simples. Et cela ma mère le savait. Elle voulait sans doute que je les essaye pour jouer à la poupée avec moi.

A chaque fois qu’on allait au Capitole c’était pour une raison très précise. Les Hunger Games venaient de se terminer il y a quelques mois et laissait place désormais à la tournée des vainqueurs. Les Maires de tous les District se réunissaient pour en parler, pour savoir comment cela allait être organisé. D’habitude ce n’était pas au Capitole, mais vu les récents événements ce n’est pas étonnant que cela se passe ici. Et cela ne m’étonnerais pas qu’il y a une tonne de pacificateur à cette réception. Les messages du Treize ont du énormément énerver le Capitole. Donc plus de pacificateurs pour trouver plus de rebelle. Cette situation me mettait vraiment mal à l’aise. Déjà que d’ordinaire je n’aimais les pacificateurs mais depuis que j’aide quelques personnes du treize, enfin surtout Juliet, je deviens légèrement paranoïaque. Comme s’il savait ce que j’étais en train de faire. J’ai toujours eut l’impression que ces personnes n’étaient pas vraiment humaines. Dès fois, je me demande comment peut-on faire ce métier. C’est absolument horrible. Et ça se dit pacificateur alors que c’est tout le contraire.

Lorsque nous sommes arrivée, avec toute ma famille, dans la salle de réception, il y avait déjà un certains nombres de personnes étaient déjà arrivés. Comme je m’y attendais il y avait un certains nombres de pacificateurs. Mais ce qui m’étonnait, c’était qu’il y avait d’autres personnes que les Maires des Districts et leur famille. Je ne sais pas pourquoi elles étaient là, et à vrai dire cela m’était complétement égale. Ce n’était juste qu’une soirée de plus au Capitole. Une soirée où j’allais m’ennuyer, comme à peu près à chaque fois. Mes parents étaient déjà partis je ne sais où lorsque j’eus fini d’examiner la salle. Bon cette soirée allait être passionnante. Je me dirigeais vers l’une des grandes baies vitrées de la réception. Il neigeait. Je crois que ma seule occupation de la soirée va être d’admirer ces gros flocons qui tombent sur le capitole. Je n’aimais l’hiver que pour une seule chose. Cette petite chose blanche qui tombait du ciel comme par magie. Sinon je ne trouve rien de positive à cette saison. Il fait beaucoup trop froid, et c’est quelque chose que je n’apprécie pas particulièrement.

Je ne sais pas combien de temps je suis restée à contempler l’extérieur. Je ne faisais presque pas attention à ce qui se passait autours de moi. Je me concentrais juste sur cette neige qui tombait encore et encore. Je regardais le reflet des autres invités dans la vitre. Ils avaient vraiment l’air de s’amuser. Puis j’aperçus quelque chose. Ou plutôt quelqu’un. Cette personne était là, derrière moi. C’était flou, je ne pouvais pas savoir qui c’était. Mais au fond de moi, je pensais savoir. Par réflexe, je souriais. Cette silhouette me faisait penser à FInley. Depuis le dernier message Treize, je me suis toujours dit qu’il y avait un espoir pour qu’il soit toujours vivant. Après tout, ils ont réussir à sauver quelques uns des autres participants. Peut-être qu’il en faisait parti. Je m’étais retournée pour voir cette personne, pour voir si c’était bien Finley. Et évidemment, j’étais déçue. Ce n’était pas lui. En même temps, il était logique que cela ne soit pas lui. S’il faisait partie des rescapé, le Treize ne l’aurais pas envoyé au Capitole, dans cette salle de réception infesté de pacificateur. C’était totalement stupide. Mon sourire s’efface bien vite lorsque je vis la personne qui se trouvait en face de moi. Bertholdi. S’il avait vu mon sourire c’était foutu pour moi. Je suis sûre qu’il aurait pensé que j’étais heureuse de le voir, alors que c’est tout le contraire. « Qu’est ce que tu fais ici ? »

La neige envahissait peu à peu le Capitole. Beaucoup trouvaient cela beau et pur, pour Bertholdi c'était tout le contraire. Il détestait la neige, l'hiver et tout ce qui était relié à cela. Étonnant non ? Tout le monde aime cela en général. Mais tout le monde n'était pas obligé de travailler et d'aider ses parents pendant ces périodes festives. A vrai dire voir les paysages blanc immaculé le rendait malade, bien de souvenirs remontaient à la surface. Combien de fois il avait juré de partir du Capitole en regardant ces mêmes paysages qui avaient à peine changé après plusieurs années.

Bertholdi avait passé la majeure partie de sa journée en compagnie d'Hulk et d'autres hautes sphères du Capitole. Des cibles donc. Bien que tous ces gens lui faisaient confiance aveuglement, à chaque fois qu'il posait une question anodine dans le but de soutirer une information utile au district treize ils préféraient l'éluder comme si une caméra était pointée sur eux. C'était sans doute le cas. Le jeune homme comptait donc user d'alcool la prochaine fois histoire de les rendre sous et donc leur délier la langue. Un de ces amis lui avait proposé de venir le voir après une réception donnée le soir même dans le but que tous les maires des districts décident des préparatifs et d'autres problèmes de la tournée du vainqueur de cette session des Hunger Games. Génial non ? Il avait donc passé une partie de sa soirée à s'habiller convenablement. Il faisait partie du Capitole et se devait d'être bien habillé là-bas. Il détestait la mode et se retenait de rire à chaque fois qu'il apercevait quelqu'un lancer une mode avec une tenue .. affriolante voire ridicule.

A l'heure convenue il se dirigea vers la salle de réception qui devait sûrement se bonder de personnes. Il entra à l'intérieur cherchant des yeux son ami qui lui fit signe de l'attendre, il en avait apparemment pour dix bonnes minutes à flatter l'immense ego d'un membre important du Capitole. Renfrogné, le jeune homme sortit de la salle qui lui donnait une impression d'oppression. Le couloir était quasiment vide et une grande baie vitrée dévoilait une fois de plus un paysage magnifiquement magnifique. Bertholdi soupira et chercha autre chose du regard. Celui ci s'arrêta sur une jeune femme dont le reflet légèrement flou lui disait quelque chose. Il s'approcha, curieux de savoir qui était cette jeune femme. Il déchanta vite quand elle se retourna. C'était la fille du maire du district trois. C'était tout à fait normal qu'elle se trouve là et un petit peu étrange qu'elle ne soit pas escortée par un membre de sa famille ou un ami. Cette jeune femme le prenait pour un membre pur et dur du Capitole qui prenait du plaisir à regarder les Hunger Games. En même temps il s'amusait à la manipuler comme un vrai résident du Capitole donc ce n'était guère étonnant qu'elle le déteste. « Qu’est ce que tu fais ici ? » Le jeune homme plissa le nez. Il n'avait pas franchement envie de parler à quiconque qui se trouvait hors du Capitole ce soir mais il était bien obligé de lui répondre. Par politesse au moins.

« C'est simple j'attends un ami. » Autrement dit un possible informateur sur ce qui s'était dit pendant la réunion. Croisant les bras il fixa Moïra du regard. Il n'était pas tellement impressionné par elle même si elle pouvait se montrer particulièrement .. susceptible et méchante quand elle s'y mettait. « J'imagine que toi tu es là pour accompagner ton maire de père. »

bertholdi & moïra

Bertholdi. Ce n’est pas que je ne l’aime pas. C’est que je ne le supporte pas. C’est totalement différent. C’est comme ça. Je ne supporte pas l’attitude qu’il a. Cette attitude que la plupart des gens du Capitole ont. On a toujours l’impression qu’il se comporte comme si rien n’était grave. Pour eux les Hunger Games n’étaient qu’un simple jeu. Ce n’était pas comme si une vingtaine de personne mourraient dans ces jeux. Peut-être pensaient-ils que ce n’était que du cinéma. Qu’il n’y a pas réellement de mort. Mais ils ne peuvent pas savoir ce que ça fait d’espérer durant sept longues années de ne pas entendre notre nom. De se dire qu’on perdra sûrement un ami ou un parent. Les gens du Capitole ne savent pas ce que c’est de ressentir tout cela. Et avec Bertholdi c’est exactement l’impression que j’ai de lui la première fois où je l’ai vu. Je sais que dès fois la première impression n’est pas la bonne, mais j’étais comme ça. Je juge souvent sur la première impression que j’ai des gens.

Le sourire que j’avais sur mon visage avait disparu aussitôt que je l’avais reconnu. Je voulais passer une soirée tranquille à regarder les flocons tomber et non passer une soirée avec une personne du Capitole. En fait, j’aurais pu l’ignorer et partir autre part. Mais comme il était juste devant, il était impossible de l’ignorer. Alors autant avoir un minimum de conversation. J’aurais pu lui dire « salut » et attendre qu’il me dise la même chose et partir autre part dans la salle de réception. Mais non, il fallait que je lui demande qu’est-ce qu’il faisait ici. En même temps c’est vrai qu’est ce qu’il faisait ici. C’était une réception organisée pour les maires et leurs familles. Pas pour les habitants du Capitole. « C'est simple j'attends un ami. » J’aurais pu avoir une réaction d’une gamine et lui dire avec surprise qu’il avait un ami. Mais c’est une réaction purement stupide. Même si je ne l’appréciais pas vraiment, je n’avais pas envie de passer pour une gamine non plus. Il avait croisé les bras. En faisant ça, j’avais l’impression qu’il se sentait plus supérieur. En plus j’étais obligé de lever la tête pour pouvoir le voir correctement. Je détestais être petite, j’avais l’impression d’être inférieur par rapport aux autres. « J'imagine que toi tu es là pour accompagner ton maire de père. » Non, non, j’étais là pour m’amuser, ça se voyait très bien. D’ailleurs je ne sais pas pourquoi mon père a tant assisté pour que j’aille aussi à cette réception. D’habitude je réussissais à m’éclipser durant ces soirées, mais là ça risquait d’être un peu plus compliqué. « Oui, c’est ça … » En lui répondant, je regardais les autres invités. Peut-être que le maire du District neuf était arrivé, et donc que peut-être Aiden serait là. Comme ça j’aurais peut-être des informations concernant les rebelles et ce qui se passe au Treize. Mais je n’ai pas l’impression que le maire du Neuf soit encore arrivé. Donc soit je reste en compagnie de Bertholdi, ou soit il faut que je me trouve un autre endroit tranquille où passer la soirée et à ne rien faire. Mais quelque chose me dit que cela ne va pas se passer comme cela.

Je regardais une dernière fois les invités, en espérant que je pourrais parler et comme cela j’aurais un prétexte pour partir et ne pas le voir. Mais malheureusement non. Je devais donc rester avec lui. Ou alors trouver un faux prétexte pour pouvoir partir. Un silence commençait à s’installer et je n’aimais pas ça. Et je suis presque certaine qu’il n’avait pas envie de me parler non plus. « Il faut que j’aille parler à quelqu’un … » Excuse totalement fausse, mais une excuse qui me permettait de partir. Partir je ne sais pas où encore, mais partir quand même. J’espérais juste qu’il n’avait pas remarqué que je le fuyais. Bon je crois que même un aveugle pouvait voir que je le fuyais. Rien que lorsque je lui avais dit qu’il fallait que je parle à quelqu’un, ça pouvait s’entendre. Et même dans ma démarche qui était rapide. Peut-être qu’il ne me suivrait pas, comme les autres fois. Sans que je ne me rende compte j’avais quitté la salle. Il y avait quelques personnes qui étaient dans le couloir à discuter tranquillement. Je m’étais adossé contre un mur qui était prêt de la fenêtre. J’avais l’impression qui neigeait de plus en plus.

Lorsque je revenais de ce genre de soirée, j’avais l’habitude de raconter tout ce qui s’y passait à Finley. De lui raconter quelle était la dernière mode au Capitole et on en rigolait. Mais maintenant ce n’est plus possible. Finley n’est plus là. Je ne pourrais plus lui raconter quoi que ce soit. On ne pourra plus se moquer des gens du Capitole. J’étais seule à présent. Sans que je ne me rende compte, une larme coula sur ma joue. Larme, que j’essuyais très rapidement. Il ne fallait pas que je pleure. Je laisser pousser un soupir lorsque je l’aperçus dans le reflet de la fenêtre. « Tu ne peux pas me laisser tranquille ? J’ai besoin de discuter avec … la fenêtre … » Bon d’accord, j’ai du être légèrement ridicule en disant ça. Même pas légèrement, extrêmement ridicule.