Graham Xavier St. William

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

(merci de répondre aux questions en suivant les indications de lignes. certaines questions sont seulement pour certains personnages, merci de supprimer celle(s) qui ne correspondraient pas au vôtre.)

➺ TA MORT TU LA VOIS COMMENT ?

Comme quelque chose de banal. A vrai dire, le onzième district est l'un de ceux dont le taux de mortalité infantile est le plus élevé. J'ai connu des amis d'enfance que l'on voyait un jour, et qui mouraient le lendemain sans pouvoir y faire grand chose. C'est une fatalité dont on s'accommode rapidement dans notre district. Ou du moins, je m'en accommode. Puisque tout ce que je vais vous dire restera entre nous, en réalité, la mort des autres m'importe peu. Si tu perds quelqu'un qui représentait presque tout pour toi, les autres ne veulent plus rien dire. Ca peut vous sembler affreux, triste, dégoûtant, mais c'est ainsi. L'être humain est fait pour regretter ceux qu'il a aimé et se ficher de ceux qu'il ne côtoyait que rarement.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Pour mon père. Il est devenu mon tout depuis la mort de Tate. Je le défendrais jusqu'à ce que mort s'en suive. Il est le seul qui compte pour moi, la seule personne en qui je peux placer toute ma confiance, mes envies et mes craintes. Je ne me verrais pas mourir pour ma mère, et encore moins pour mes soeurs. Elles m'ont traité malheureusement plutôt mal, je ne vais pas non plus les protéger. Je ne suis pas assez bête. Et si il fallait choisir entre la vie d'une souris et celle de ma mère, je choisirais sans conteste la vie de ce pauvre rongeur. Lui au moins ne se rend pas compte du mal qu'il fait. Et si je ne pouvais mourir pour un être humain, je mourrais pour ma liberté. Si je dois partir, je partirais avec ma dignité.

➺ QUEL PETIT PLUS T'AIDE DANS LA VIE (OU JEUX) ?

Ma force. Dans le district 11, il n'y a pas de place pour les faibles, ou du moins c'est ce que mon père m'a inculqué. Avant d'être affecté aux plantations de coton, je faisais la moisson du blé. Je peux vous dire que ça muscle. Battre le blé, devoir pousser des blocs de paille de trois fois ma taille, entreposer les réserves régionales dans les greniers, ça m'a coûté ma santé, mais ça m'a aidé à survivre. Lorsque mon père est malade, c'est moi qui porte ses soixante-dix kilos sur une épaule pour l'emmener à la guérisseuse du haut de la ville. A vrai dire, dès que les voisins ont besoin de moi pour soulever quelque chose, je le fais. Tout ce que je porte m'aide à devenir plus fort et à pouvoir me tirer sain et sauf des Hunger Games si mon nom sort pour ma dernière année. Je pense que je serais capable de tuer n'importe qui rien qu'avec mes mains nues, que ce soit en leur balançant des pierres ou en les étranglant.

➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?

Mon meilleur ami Tate Brisbane a participé aux Jeux. Et il a perdu. Troisième sur vingt-quatre. Il y a deux ans. On y a cru jusqu'au bout, moi et sa famille. Il était le meilleur poseur de pièges, il avait fait sensation et avait obtenu d'excellents sponsors. Tate était aimé de tout le monde, si bien qu'il est devenu une mini-légende dans le onzième district. Il m'a regardé lorsqu'il avait été appelé à concourir, et je me souviendrais toujours de la peur, de la tristesse et du dégoût envers le Capitole que j'avais vu dans ses yeux. Je me suis toujours demandé si il aurait voulu que je me porte volontaire pour lui, mais je savais que je ne gagnerais jamais et que ma famille avait trop besoin de moi pour que j'aille droit vers le massacre. Ce fut la dernière fois où je l'ai vu de mes propres yeux. Il est mort au combat, en héros, quelques heures avant la fin des Jeux. Il avait seize ans.

➺ COIN A ANNONCÉ LORS DES DERNIERS JEUX PAR MESSAGE PIRATE QUE LE TREIZE EXISTAIT TOUJOURS. TU ESSAIES DE TE JOINDRE À EUX OU AU CONTRAIRE, TU FAIS TOUT POUR STOPPER CETTE RÉVOLTE ?

Je n'y crois pas. Je ne veux pas y croire. Le treize est mort et enterré. Et si ce district a réellement survécu, si ses habitants sont encore vivants, je ne veux pas en entendre parler. Les ignorants seront protégés, ceux qui savent seront exterminés. Je tiens trop à ma vie, à mon confort inexistant, à mon père, pour risquer de tout ficher en l'air. Je ne veux ni stopper la révolte, ni en faire partie. Je n'ai rien demandé, et j'ai assez payé pendant ma courte vie pour les autres. Laissez les innocents en vie. Abattez qui vous voulez, mais laissez nous en vie. Que je sache, nous n'avons rien demandé, nous sommes irréprochables en tout point et nous vivons déjà avec les Pacificateurs, ce qui est délicat.




JE VIENS D'UN MILIEU défavorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est peu abondante, relève du miracle et n'est que très frugale.. DU COUP, MON NOM A 30 chances d'être tiré. J'EXERCE LE MÉTIER DE paysan dans les champs de coton ET POUR TOUT VOUS DIRE, JE fais avec. JE SUIS DANS LE 11ÈME DISTRICT. AYANT 18 JE peux PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j'appréhende. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

tell us your story.

« T'es débile, Graham. »
J'entends les rires de mes trois autres soeurs derrière moi. Devant moi se tient l'aînée, qui me regarde comme si je n'étais qu'une poussière à balayer. « Mère va te flanquer la raclée de ta misérable vie. » Je serre les dents. Elle dit ça pour t'embrouiller, elle ne dit ça que par jalousie... Je tente de me convaincre de ça, en vain. Elle me laisse entrer dans notre chaumière. L'ambiance est électrique et le feu maigre de la cheminée crépite. Mon père est installé dans une chaise de fortune et ma mère est debout, tendue. J'avance prudemment, mes poings de gamin de seize ans serrés du plus fort que je le peux. Ma mère s'avance à son tour et je sens brutalement ma joue me brûler. « Idiot. » elle chuchote, les yeux fiévreux. « La nuit est tombée depuis quatre heures! » elle hurle, ponctuant ses mots de claques hystériques. Je sens que je pleure mais je reste debout, comme paralysé. Mon père ne répond pas.

Aujourd'hui, Tate a été choisi. Mon meilleur ami de toujours. J'ai la gorge serrée. Je tente de répliquer mais ma mère m'administre une claque qui me retourne l'estomac. J'aurais voulu que mon père s'interpose, mais il sait qu'elle a raison. J'ai effectivement passé quatre heures dehors après le couvre-feu, à vagabonder, les yeux dans le vide, les idées s'emmêlant dans ma tête. Elle n'a pas eu peur pour moi, mais pour ses filles. Elle ne veut pas que les Pacificateurs touchent à un seul de leurs cheveux dorés. Je baisse les yeux. J'avais seulement besoin de passer du temps seul à seul avec moi-même, à comprendre ce qui s'était passé. J'avais failli frapper à la porte des Brisbane, mais le froid m'engourdissait déjà et la faim me faisait tourner la tête, si bien que j'étais revenu, évitant les lumières blafardes des Pacificateurs au coin de chaque rue. Je me mords la lèvre profondément, pendant que ma mère se retire dans la grande chambre commune. Mes soeurs passent en coup de vent devant moi, avec un sourire hypocrite qui me révolte. Mon père me regarde avec un air triste, puis se lève et me prend dans ses bras. Il comprend ma douleur, il la sent. Nous restons plantés devant le feu, enlacés, pendant un moment qui me semble sans fin puis il se détache et part se coucher. Je sèche mes larmes et m'affale sur le sol, en face du feu. Je m'endors subitement, et je souhaite de toutes mes forces que tout cela ne soit pas réel.

Mais au réveil, je me rends compte que tout s'est réellement passé. Ma joue droite est encore rouge et brûlante, mais je ne dis rien. Je bois le fond d'eau de la carafe qui est restée sur la table toute la nuit et sans un mot, je me rends à mon travail dans le champ de coton voisin. A partir du moment où je pose mon pied dans l'enceinte du champ, je me fais une promesse à moi-même: plus jamais je ne laisserais quiconque me faire un reproche, et je serais irréprochable.

Et les jours passent. Je travaille comme un forcené le jour et je reste sans voix devant les Jeux dans mon écran. Si je n'avais jamais réellement prêté attention aux Jeux, maintenant que Tate y participe, je prie nuit et jour pour qu'il s'en sorte. Et je commence à y croire. Il se débrouille bien, il est malin. C'est un bon poseur de pièges et chaque tribut qu'il abat le rapproche un peu plus de notre district, et par extension, de moi, qui est devenu l'adolescent le plus travailleur de notre groupe, dans les champs. Je veux que Tate revienne et qu'il soit fier de moi. Au fil des journées, je me transforme en une personne que je n'aurais jamais voulu devenir, et je développe une dureté singulière envers moi-même et les autres. Mes soeurs se marient et quittent le domicile pendant ce laps de temps. Et alors que je prie pour la survie de mon meilleur ami devant mon poste de télévision, un combat entre lui et un tribut du district 1 débute. Tate est doué au corps à corps, mais il est épuisé et l'autre, bien mieux nourri grâce à des sponsors de meilleure qualité, tient chacun des assauts. En une fraction de seconde, je vois ce tribut se ruer sur mon meilleur ami et placer ses mains autour de son cou.

Et trente secondes plus tard, le corps de Tate ne bouge plus. Il est mort.

Je pense subitement à sa soeur, et son père. Et si je m'étais porté volontaire? Ma mère éteint le poste. Game over. Je close mes paupières. C'est terminé. « Dommage. District 11 perd encore une fois. » soupire ma mère.