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 I need you to stand by my side - Loreley.

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Adonis Nightsprings
DISTRICT 8
Adonis Nightsprings
△ correspondances : 2406
△ points : 12
△ multicomptes : Robin D. Bates / F. J. Kennedy
△ à Panem depuis le : 01/04/2012
△ humeur : Blasé.
△ âge du personnage : 35 ans
△ occupation : [i]Chef[/i] Pacificateur du D08


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MessageSujet: I need you to stand by my side - Loreley.   I need you to stand by my side - Loreley. Icon_minitimeMer 25 Nov - 21:23

      I need you to stand by my side - Loreley. Tumblr_m4cw15NLOp1rur2fwo1_500





    Ses yeux fixaient un point sur l'horizon, son esprit était totalement ailleurs. Enfoncé dans son siège de chef pacificateur, il se sentait complètement faible. Inutile. Incompétent. Dérisoire. Ce n'était pas la première fois qu'il se sentait comme ça. A vrai dire, cela faisait des mois qu'il se réveillait, tous les matins, avec l'impression de porter le poids du monde sur ses épaules. Sa légèreté s'était envolée. Il était dépassé par les évènements et la seule chose en laquelle il croyait venait de s'effondrer sous ses pieds. Il avait tout perdu. C'était son leitmotiv depuis l'annonce du nouveau président sur l'avenir des pacificateurs : j'ai tout perdu. Il ferait l'affaire d'une enquête, il perdrait certainement son boulot et peut-être même sa vie. Après un long moment à regarder droit devant lui, il cligna enfin des yeux et inspira lourdement. Il avait du mal à respirer. Ses articulations étaient engourdies. C'était comme si son corps ne répondait plus, comme s'il n'était plus du tout lui-même ou plutôt, comme s'il regardait quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui utilisait son corps à sa place. Il n'était plus à sa place. Ses yeux se fermèrent et à nouveau, il prit une grande bouffée d'air. Ses doigts tâtonnèrent sur le bureau, à la recherche de son paquet de cigarettes. Il en prit une et la porta à ses lèvres avec difficulté tant ses mains tremblaient sous l'effort. Il eu du mal à l'allumer. Il n'avait pas trop le droit de fumer dans les locaux mais il s'en fichait royalement. De toute façon, peut-être que d'ici quelques jours, quelques semaines, quelques mois, il n'y mettrait plus les pieds. Son moyen de dire " adieu " à son lieu de travail.

    Le pacificateur tira sur sa clope, s'enfonçant encore plus, si c'était possible, dans son siège. Se renversant légèrement en arrière, il croisa les jambes sur son bureau et souffla la fumée avant de tirer à nouveau sur sa cigarette. Toute cette situation avait des allures surréalistes. Ce n'était pas un mot auquel il pensait ou qu'il employait souvent, mais là, c'était approprié. Surréaliste. Il avait l'impression de flotter, comme la fumée blanchâtre qui s'extirpait de ses narines et ses lèvres. Il allait lui aussi finir par s'évaporer. Ouais, il flottait carrément, là. Il resta assis à savourer sa clope comme si c'était la dernière, attendit un long moment puis attrapa le combiné pour appeler sa secrétaire, qui avait son bureau juxtaposé au sien. Il lui expliqua calmement qu'elle devrait contacter au plus tôt chaque pacificateur du District 8 pour un debriefing avant que les choses ne s'accélèrent au Capitole. Il voulait commencer par O'Connor. Il savait presque tout d'elle, du moins, de ce qu'il y avait dans son dossier, mais il avait toujours du mal à la cerner. Lui qui avait l'habitude de bien comprendre les gens, de trouver leur point faible, de savoir comment les manier et les utiliser, avec elle, c'était comme si quelque chose clochait.

    Ou alors rien ne clochait. Et c'était juste lui, qui clochait. Dans un sens, elle avait des airs de Karunta, sa sœur. Si elle avait été en vie, elle aurait sûrement suivi les traces de son grand frère et serait devenue pacificateur. Elle aurait sûrement été promue chef pacificatrice bien avant lui, d'ailleurs. C'était pour ça qu'il se méfiait d'elle : elle avait du potentiel et un mental d'acier. Et en plus, elle lui faisait penser à sa cadette décédée.

    Sa secrétaire marmonna quelque chose et, las, il lui demanda de répéter :

    " - Elle est de garde juste devant les portes de l'hôtel de... ".

    Adonis soupira fortement, ne lui laissant pas la possibilité de terminer sa phrase. Elle comprit rapidement que ce n'était pas le moment de l'ennuyer et qu'il fallait devenir ses pensées. Et, heureusement, pour une fois, elle les avait deviné. Elle couina une excuse et s'en alla chercher la jeune femme dehors.

    Que pourrait-il bien lui dire, lui demander ? Allait-il devoir faire un interrogatoire préalable pour s'assurer qu'elle était fidèle au Capitole ? Seulement, aux yeux des dirigeants, cela ne suffisait pas. Cela ne suffisait plus. Ce qu'on leur avait appris s'était volatilisé avec les mots de Deverell. Les pacificateurs devraient, d'une quelconque manière, renier ce qu'il savait, ce qu'il avait fait durant des années, ce qu'on leur avait enseigné. Ils devaient tout oublier mais seraient juger pour quelque chose qui faisait alors parti de leur métier. C'était dégueulasse. Adonis cligna des yeux. Tout n'était pas noir ou blanc dans cette histoire. Il n'était pas tout blanc, lui, surtout. Avec tout ce qu'il avait fait... C'était donc ça, l'expression " avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête " ? C'était ce qu'il y avait au-dessus de lui en ce moment même ? C'était ce qu'il méritait ? Il n'en revenait pas.

    On toqua à la porte puis elle s'ouvrit avant qu'il n'ait le temps de dire quoi que ce soit : c'était la secrétaire avec O'Connor. Ses pieds touchèrent le sol et il se leva de son siège. Ses yeux fixèrent la jeune femme. Ses yeux glaçants. Il ne fit pas attention à la secrétaire qui, se sentant de trop, ressortit aussi vite qu'elle était rentrée, refermant derrière elle. Debout, immobile face à son bureau, ses yeux plongés dans ceux de sa subordonnée, il n'émit aucun son. Il se contenta de la regarder sans dire un mot pendant un longue minute qui devait paraître interminable puis lui désigna une chaise sur laquelle elle pouvait s'asseoir. Il attendit qu'elle prenne place et s'assit à son tour. C'était solennel, peut-être trop. Il pouvait jouer au petit chef avec n'importe qui, faire croire tout et n'importe quoi à n'importe qui. Todd, par exemple, aurait suinté de haut en bas, aurait été déstabilisé. Pas Loreley. Elle n'était pas comme ça. Elle lisait entre les lignes.

    " - Vous savez pourquoi vous êtes là, O'Connor ? ".

    Dans sa voix, il y avait encore l'assurance de l'ancien Adonis Nightsprings. Celui qui se sentait invincible. Celui qui dominait. Il ajouta, avec un léger et bref sourire :

    " - Que pensez-vous des procès à venir ? ".
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MessageSujet: Re: I need you to stand by my side - Loreley.   I need you to stand by my side - Loreley. Icon_minitimeJeu 26 Nov - 0:28

I need you to stand by my side - Loreley. Tumblr_n8y4jxPGyb1sotuj5o1_500

Être de garde devant l'hôtel de justice n'est vraiment pas le boulot que je préfère. C'est presque ennuyant, mais il faut bien y passer. Ce que j'aime moi, c'est l'action : le combat, mais aussi les interrogatoires où je prends un malin plaisir à tourmenter les esprits des habitants du district 8 qui sont arrêtés. Malgré que je vive ici depuis un peu plus de deux ans maintenant, je me rappelle encore des exercices de l'école de Pacificateur au D2. Je me rends compte à présent que tout est bien différent en vrai, entre la technique qu'on nous enseigne et la réalité du terrain, mais aussi en ce qui concerne la vie dans le district. J'y pense souvent, mais n'en parle à personne. J'ai l'impression que je ne peux faire confiance à personne. Ma tête se tourne vers Todd, droit comme un I et toujours sur ses gardes. Il me donne toujours cette impression de peur dans ses yeux, comme s'il angoissait de mal faire. Pourtant, rien n'est bien compliqué. On nous apprend, on réalise sans réfléchir. Et je pense à présent que c'est au moment où on commence à réfléchir que cela devient compliqué. Combattre ceux qui sont contre le Capitole, faire avouer les rebelles, surveiller à la sécurité des « grands » de ce monde, veiller à la sécurité des habitants... Tant de missions qui paraissent être idylliques -politiquement correcte entendons-nous- mais le sont-elles vraiment ?

Todd me sourit timidement sous son casque. J'ai accepté de sortir boire un verre avec lui après le travail, mais je ne sais pas vraiment si j'ai bien fait. Je ne veux pas lui donner de faux espoir. Il paraît toujours étrange quand il est avec moi, comme s'il avait des sentiments plus forts que je ne le pense. Pourtant, je n'ai rien fait pour, et je n'ai rien pour d'ailleurs. Un rapide coup d’œil à mon corps. Que trouve-t-il d'intéressant chez moi ? Mes cheveux sont trop bouclés, mes yeux trop grands. Je suis trop maigre et trop... banale quoi. Et puis surtout, je n'ai pas le temps pour ça ! Je secoue la tête dans mon casque comme pour m'en persuader.  

C'est calme aujourd'hui, trop calme pour une journée au D8. S'il n'y a pas de soucis avec les habitants ou les rebelles, je sens bien que le chef va trouver quelque chose pour nous occuper. Nightsprings a bien changé depuis que je le connais. Deux ans que je passe presque la totalité de mes journées à l'observer, deux ans que je ne comprends pas sa façon d'être et de travailler. C'est un personnage qui m'intrigue. Au début, ce fut son charisme et sa façon brutale de régler les conflits qui me faisaient réfléchir. Et depuis ces deux années, je le vois comme une flamme qui se meurt petit à petit, sans que je ne comprenne pourquoi. Je crois que c'est ça qui me dérange le plus : ne pas comprendre ! Me sortant de mes rêveries, une main frêle se pose sur mon épaule.

- Mademoiselle O'Connor, le chef vous attend. Suivez-moi s'il vous plait.

Me faire sortir de ma garde pour un entretien ? C'est bien une idée de Nightsprings. Je ne me pose pas de question, je me doute déjà de ce qu'il veut me parler. Parfois, c'est comme si je pouvais lire dans son esprit, même à distance. Je tourne sur moi-même et entre dans le bâtiment. Je laisse la secrétaire passer devant. Parfois, je la plains un peu. Elle doit régulièrement se faire remonter les bretelles ! Elle frappe et entre avec moi dans le bureau du chef. Il va faire son jeu de pacificateur puissant et se calmera par la suite, comme d'habitude.

Bingo !

La secrétaire sort rapidement, de peur sûrement. Je reste un moment au garde à vous, où il m'observe avec ce regard glacial dont il a la spécialité. Il ne me surprend plus maintenant, je sais comment il s'y prend pour m'impressionner. Après quelques minutes qui me paraissent une éternité, comme une plongée sans bouteille d'oxygène dans ses yeux sombres de colère -ou de tristesse, il me permet de m'asseoir en face de son bureau. Pourquoi je suis là ? Je pense savoir oui, mais je ne lui dirais pas, sinon, juste pour me contredire, il changerait d'idée, j'en suis persuadée ! Je le laisse continuer. Je le laisse dominer la conversation et pourtant, je sens que quelque chose ne va pas. Je réponds à son sourire dès que j'entends le mot « procès ». Je ne croise pas les jambes, je reste droite sur ma chaise, les mains posées sur les genoux.

Je me doutais que cette histoire devait le travailler. Je comprends que son passé peut être jugé lors de ces procès, et je le mets volontairement au pluriel car je pense que plusieurs personnes ont pu porter plainte contre lui pour diverses raisons. Cependant, peut-on être juger sur ce que l'on nous demande de faire ? Encore plus sur des faits qui datent de plus de deux ans ? Je ne sais pas. C'est encore une question pour me tester.

- Nous exerçons notre métier comme on nous l'a appris chef, ni plus, ni moins. Nous donnons notre vie pour sauver celle des autres. Nous frappons, mais nous tendons aussi la main. Une grande part de justice fait parti du travail. Nous sommes formés à découvrir la vérité, quoiqu'en soit la méthode utilisée pour y parvenir. N'est ce pas ce qu'on nous inculte au D2 ?

Je laisse un temps de repos. Que voulait-il me faire dire ?

- Je ne pense pas qu'aujourd'hui, nous ayons des choses à nous reprocher chef. Rien ne sert de s'inquiéter en avance de ce qu'il va se passer pour nous dans un futur plus ou moins proche.

La réponse est claire. Je défendrai mes camarades quoiqu'il en coûte, même si je ne suis pas toujours d'accord avec leurs méthodes. Maintenant, c'est à mon tour de le regarder longuement dans les yeux. L'odeur de tabac froid me paraît plus intense, sa fatigue aussi. Je ne le vois pas dans sa forme des grands jours malgré ce qu'il essaye de me prouver. Je remarque ce genre de chose, je sais quand on me ment, que ce soit de n'importe quelle façon. Je ne vais pas fermer la discussion de suite, je vais même lui entrouvrir la porte.

- Est-ce le seul point à éclaircir chef ?
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MessageSujet: Re: I need you to stand by my side - Loreley.   I need you to stand by my side - Loreley. Icon_minitimeDim 29 Nov - 16:04

    Ce n'était pas de sa faute. C'était au-delà de son contrôle. S'il y avait procès, il n'était pas responsable et les seuls responsables étaient ses supérieurs ou bien les hauts dirigeants au Capitole pour lui avoir inculqué ces valeurs-là. C'était ce que semblait dire O'Connor, droite sur sa chaise tel le bon petit soldat qu'elle était. Elle répondait distinctement et clairement à la question, comme on le lui avait appris. Elle agissait comme un pantin du Capitole. Elle agissait comme lui agissait, autrefois. Mais lorsqu'il la regardait, il voyait une étincelle qui n'existait pas dans ces yeux à lui, une lueur qui disait Ô combien elle était plus perspicace et plus intelligente qu'elle ne le laissait paraître. C'était de ce genre de personnes dont Adonis avait besoin maintenant, avec tout ce qui arrivait. Elle avait la tête sur les épaules, c'était tout ce qu'il lui fallait. Ses yeux plongèrent dans ceux de la jeune femme, l'écoutant attentivement parler. Il décortiquait chacune de ses phrases, les analysait. Pour être sûr. Cette fois, il ne voulait pas se tromper. Ce n'était pas envisageable.

    Loreley termina son petit discours calculé et ils continuèrent de se regarder dans le silence le plus total. Un silence lourd de sens. Il en-trouva les lèvres pour inspirer fortement, ses barrières étaient tombées :

    " - Non, ce n'est pas le seul point à éclaircir, O'Connor. ".

    C'était loin d'être le seul, malheureusement. Son sourire avait disparu, son visage paraissait triste et fade. Bon Dieu, ce qu'il avait vieilli. Ce n'était pas de sa faute... C'était la faute de ce District, de ces gens... De tout le monde mais pas la sienne. Non, jamais la sienne. S'il se rendait compte que c'était la sienne, il en mourrait. Comme pour s'occuper les mains, il lissa une feuille blanche sur son bureau, baissant les yeux sur celle-ci. Il se sentait minable, faible. Lui qui s'était juré de ne jamais ressembler à ça, à une pauvre loque. A une merde. Ses mains se mirent à trembler de nouveau. Putain, il était foutu. Il attrapa son paquet de cigarettes de manière la plus décontractée possible et s'en alluma une, la portant à ses lèvres en pensant que cela lui donnerait le courage nécessaire de parler. Il détestait ça, parler. Ça le rendait plus faible qu'il ne l'était déjà. D'un geste négligé, il lui balança le paquet de cigarettes pour qu'elle se serve.

    Le bureau était fermé, il n'y avait qu'eux. Ils étaient à égalité. Plus de grades, rien. Juste eux, deux personnes dont le futur restait à déterminer. Un futur merdique. Même si O'Connor n'avait rien à se reprocher, les enquêteurs risquaient de lui faire passer un mauvais quart d'heure. Non pas pour ses actions à elle mais pour celles de son supérieur. Il y a quelques années, Adonis se serait complètement foutu de la situation de Loreley : il l'aurait laissée à ses emmerdes et se serait préoccupé de sa petite personne. Là, il n'en avait pas le droit. Il n'en avait plus le droit. Ses remords lui rongeaient assez les entrailles chaque jour. Et elle ne méritait pas ça. Pas après tout ce travail correct qu'elle avait fait :

    " - Le problème, O'Connor, c'est que j'ai des choses à me reprocher et tu le sais. ".


    Ses yeux bleus se plantèrent dans les siens. Bien sûr qu'elle le savait. Des têtes allaient tomber et il était persuadé que la sienne tomberait bientôt. Après tout ce qu'ils avaient fait... Tout ce qu'ils avaient sacrifié... Les pacificateurs allaient payer. Il se passa une main sur le visage ; il était en nage. Il continua :

    " - Ce n'est qu'une question de temps. Ils viendront ici et nous jugeront sur ce que nous avons fait ou non. Ce sera une expérience difficile mais je suis sûr que tu auras les épaules assez solides pour résister. Ça t'endurcira. ".

    Moi pas. Il n'avait pas détaché son regard du sien. C'était dur, de soutenir son regard. Si Candria pouvait voir ça, il se foutrait de sa gueule en lui disant à quel point il était devenu pitoyable. Silk aussi, rirait. Il devait continuer et s'accrocher, au moins pour le temps qu'il lui restait. Il défit le bouton de son col pour pouvoir mieux respirer :

    " - O'Connor, tu es la plus à même de t'occuper de tes collègues. Soyons honnêtes : Todd est mignon mais s'il n'est pas guidé, il s'égare.".

    Adonis se racla la gorge. C'était une chose d'y avoir songé, une autre de le dire de vive-voix. Après tout ce qu'il avait enduré pour en arriver-là, son monde était en train de s'écrouler. Il ne croyait plus en rien, surtout pas en lui. Peut-être croyait-il encore en quelqu'un comme Loreley ?

    " - Ce que j'essaye de dire, O'Connor, c'est que tu dois les protéger. Ce sont tes collègues mais aussi ta famille. Nous devons nous serrer les coudes et je sais que tu en es plus que capable...".


    Ses lèvres, sa langue et sa gorge le brûlaient. Il était foutu, putain... Il était tellement dans la merde :

    " - ... Si je tombe, j'ai déjà pris mes dispositions pour que tu assures mon rôle. Si je tombe, tu deviendras la nouvelle chef pacificatrice du District 8. ".
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MessageSujet: Re: I need you to stand by my side - Loreley.   I need you to stand by my side - Loreley. Icon_minitimeJeu 3 Déc - 11:52

Ce silence désagréable. J'aime le silence oui, mais quand je suis seule chez moi, quand je réfléchis à tout et à rien. C'est agréable quand je suis dans mon lit, avant de m'endormir, que la nuit m'entoure et que je pense à notre monde et à ma vie. Mais maintenant et ici, dans ce bureau, et dans les circonstances présentes, c'est difficile de ne pas se sentir gênée par le manque de parole entre nous. Nightsprings soutient mon regard et il sait que je ne vais pas baisser les yeux la première. Et pourtant, il m'impressionne. Le respect que je lui porte n'est pas que par le fait qu'il est mon supérieur. Je le respecte aussi pour l'homme qu'il est, sa prestance, son charisme, mais aussi son changement de façon de travailler. Même si la lumière n'éclaire plus ses yeux, il connaît le moindre détail de notre métier et de ses collaborateurs.

Mais là, je sens qu'il ne va pas bien. Nightsprings est au bord de la crise de nerf. Son trouble est marquant, même s'il fait tout pour me le cacher autant qu'il le peut. Il lâche enfin le contact visuel et me balance le paquet de cigarettes sur le bureau. Je détends un peu mon dos et tend ma main pour m'emparer d'une clope. J'attrape le briquet au fond de ma poche et l'allume. Je sens que l'ambiance est de moins en moins solennelle, comme s'il avait briser quelques barrières entre nous. La nicotine me fait du bien, elle m'aide à me détendre un peu devant un patron de plus en plus mal. Je me rappelle bien de lui à mon arrivée, un monstre sanguinaire qui n'hésite pas à prouver la suprématie du Capitole en tuant sans raison valable. Je me souviens avoir fermé les poings pour essayer de bloquer les cris des gens qu'il torturait. Oui, il a été l'enfant roi du D8, mais maintenant, il a bien changé. Déjà parce que Todd et moi-même avons des façons de travailler différentes, mais aussi parce qu'il a vécu des choses qui lui ont permis de se remettre en question.

L'atmosphère est lourde dans le bureau, je n'entends presque plus l'orage qui se prépare à l'horizon. Je sens qu'il veut me dire quelque chose d'important, et que cela a du mal à sortir. Je le laisse finir, me déblatérer son discours. Je m'attendais plus ou moins à cette demande, et pourtant, je ne le pensais pas capable de la formuler. C'est le poste rêvé pour tout pacificateur oui, mais pas maintenant, et surtout, pas comme ça, pas dans ces conditions. J'ai envie de travailler pour monter sur le trône, pas de prendre le pouvoir par la force.

Après un long silence, je laisse sortir en douceur la fumée d'entre mes lèvres.

- Nous devons nous serrer les coudes ? Mais vous êtes déjà en train d'abandonner. Abandonner est même un mot trop faible ! Vous pensez déjà nous laisser seul, quitter votre famille comme vous dites, pour des plaintes ? Elles sont sûrement fondées, mais vous n'avez même plus la force de les entendre ! Où est passé le chef que j'ai connu à ma sortie d'école ? Où est celui qui aime son métier plus que tout au monde ? Où est le patron qui aidera ses recrus à s'en sortir ? Je ne le vois pas dans cette pièce en tout cas.

A-t-il besoin d'être un peu secoué ? Cela me fait bizarre de lui parler comme ça mais j'ai l'impression de voir un bateau à la dérive. Moi qui le prenais pour un grand frère, nous nous comportons différemment aujourd'hui. En fait, c'est peut-être moi l’aînée, en tout cas, à ce moment de la conversation, j'ai l'impression d'être celle qui va le porter pendant les procès. Mais ai-je les épaules assez larges pour l'aider à surpasser cette épreuve ?

- Ce n'est pas à moi qu'il faut demander d'être forte, c'est à vous même.

Je me permets de me lever. Je lisse les plis de mon uniforme au niveau des cuisses et fais le tour de son bureau à grandes enjambées. J'attrape le mouchoir de ma mère que je garde toujours sur moi comme souvenir, le déplie d'un geste rapide de la main et le pose dans celle de Nightsprings en levant mes yeux sur lui. Une main dessous et celle tenant le mouchoir au dessus de sa main. Il est en sueur, j'aimerai qu'il se reprenne un peu, mais je comprends sa peur la plus profonde. Il a risqué sa vie tellement de fois pour le Capitole, et maintenant, ce dernier voudrait la lui arracher lui-même. Je pose mes mains sur son col que je redresse vigoureusement avant de m'asseoir sur le bord du bureau.

- Je suis honorée patron, ce n'est pas la question. Mais pour le moment, c'est vous qui vous devez de garder la tête froide et de continuer votre rôle auprès de la brigade. S'il vous plaît.

Les procès approchent à grands pas et il ne faut rien lâcher, pas maintenant. Je reste dubitative sur le but du Capitole à tirer les oreilles de ses soldats. Veulent-ils se rapprocher des rebelles pour mieux les exterminer par la suite ? A Panem, on peut s'attendre à tout...


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Adonis Nightsprings
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MessageSujet: Re: I need you to stand by my side - Loreley.   I need you to stand by my side - Loreley. Icon_minitimeVen 4 Déc - 23:29

    La fumée blanchâtre commençait à embuer et embaumer la pièce. La cigarette lui faisait du bien. Ce n'était pas vraiment par rapport au geste ou à la nicotine mais c'était ce que cela évoquait : des souvenirs. Sa première cigarette, c'était avec sa sœur ; ils avaient réussi à en piquer une au paternelle qui, d'habitude, faisait toujours très attention à les cacher et les compter vu comment les paquets étaient limités dans le district. Ils l'avaient allumée avec une toute petite allumette. Adonis se souvient même de s'être brûlé le bout du pouce et de l'index avec la flamme tant elle l'avait hypnotisée. Puis, chacun à leur tour, ils avaient tiré une longue latte sur la cigarette et s'étaient étouffés. Ils avaient toussé et s'étaient insultés l'un l'autre d'un " tapette " avant de prendre une autre bouffée bien plus grosse cette fois. C'était un bon souvenir. L'un des rares moments où Karunta et Adonis ne s'étaient pas tirés dans les pattes ou frappés. Ils avaient partagé un moment ensemble, comme un frère et une sœur normal, une expérience, quitte à les faire grandir trop vite. Il y avait aussi les premiers paquets qu'il avait acheté avec son premier salaire de pacificateur. Émancipé de ses parents, il s'était réellement senti adulte. C'était bête, un paquet de clopes. Mais c'était lui, seul qui l'avait acheté avec son propre argent. Puis, il y avait eu les paquets de cigarettes très chers tout droit venus du Capitole. C'était le petit cadeau de Silk, à chaque fois qu'elle en revenait. Ça et une bonne bouteille d'alcool bien fort. Ils passaient leur soirée à fumer et boire, à s'enivrer, à rire et à pleurer, à s'embrasser et faire l'amour. Il n'y avait que de bons souvenirs, avec la cigarette. Il voulait que ça reste ainsi, même si sa clope lui laissait un goût amer dans la bouche. Ou bien, c'était la discussion. Dans tous les cas, une fois bien entamée, il l'écrasa dans un cendrier qui trainait.

    Ses yeux ne quittaient pas Loreley. Pas un seul moment. Il n'avait jamais eu de collègue aussi attentionnée. Vraiment. Elle ne cherchait pas à lui lécher les bottes, elle ne faisait pas ça pour avoir quelque chose en retour, elle n'était pas hypocrite. Elle était gentille. Vraiment gentille. Elle lui tendait la main, et d'une certaine manière, il savait qu'elle ne lui planterait pas de couteau dans le dos. Il avait mené sa petite enquête sur elle et connaissait presque par cœur son dossier de jeune recrue. Connaissant le spécimen, elle avait dû faire la même chose pour son supérieur et peut-être même pour le reste de ses collègues. Il y avait eu de la méfiance entre eux, Adonis avait même été dur avec elle, plusieurs fois, sur certaines affaires, au cours de ces deux dernières années mais elle n'avait jamais fléchi. Elle ne s'était ni écrasée ni écroulée. Elle avait tenu bon, s'était même affirmée et aujourd'hui, Adonis pouvait dire clairement qu'il avait confiance en elle. Pour ses gestes, pour ces mots. Il se surprit à sourire. Il n'en avait pas envie, pas en ce moment, non, et pourtant elle avait trouvé le moyen de lui arracher un sourire. Elle se leva et s'avança vers lui jusqu'à déposer dans sa main un mouchoir. Il le serra, serrant la main de Loreley un instant puis porta le mouchoir à son front pour l'essuyer partiellement. Elle avait raison. C'était trop facile de baisser les bras et de tout laisser tomber. Mais il n'en avait pas le droit. C'était sa responsabilité. Putain, ce qu'il avait grandi.

    " - Hmm... ".


    Dans sa main, il serra plus fort le mouchoir et acquiesça, les yeux dans le vague :

    " - Je ne vais pas abandonner. Je n'ai pas le droit, hein ? ".

    L'homme tourna la tête vers la jeune femme. Il continuait de sourire, plus faiblement, mais toujours. Il se devait de reprendre en main sa vie, revoir ses choix. Ses choix étaient déjà tout fait : il se battrait pour des personnes comme Loreley. Des personnes qui croient en lui. Il posa ses mains à plat sur son bureau et se leva après avoir rangé le mouchoir dans sa poche. Il le lui rendrait une fois propre. Plus détendu, il reprit le paquet et s'alluma une nouvelle cigarette. Il cracha la fumée :

    " - Après toute cette merde, si je m'en sors, je pense payer une sacré tournée à toute l'équipe. ".

    Il ricana. Pas sûr que tous les pacificateurs du District 8 soient comme Loreley. Mais c'était sa " famille ". Sa nouvelle et unique famille. Il devrait faire avec et avancer, pour eux. Ou au moins, pour elle qui tentait de le secouer :

    " - Je vais garder la tête froide, être fort. Pour l'équipe. Je sais que s'il se passe quoi que ce soit, tu seras là pour aider. Je peux compter sur toi, pas vrai, Loreley ? ".


    C'était la première fois qu'il l'appelait par son prénom depuis qu'elle était là. Il avait fait tomber ses barrières, la hiérarchie n'avait plus vraiment de place ici. Ils étaient deux collègues, deux copains en train de fumer et discuter. Deux membres d'une même famille qui tentaient de garder la tête hors de l'eau. Il posa sa main sur l'épaule de la jeune femme et la lui pressa légèrement, la regardant droit dans les yeux :

    " - J'ai besoin de savoir que tu te tiendras à mes côtés dans ces heures sombres. Il y a peu de gens en qui j'ai confiance et je peux dire aujourd'hui que tu en fais partie. J'ai besoin que tu me le dises. Je dois l'entendre. ".
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