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 CRAY&MILENA ζ « always looking for a little breathing space »

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AuteurMessage
Miléna E. Andréis-Wheeler
DISTRICT 13
Miléna E. Andréis-Wheeler
△ correspondances : 5888
△ points : 1
△ multicomptes : (l. c. meery)
△ à Panem depuis le : 04/09/2011
△ humeur : cruellement arrachée à sa famille
△ âge du personnage : vingt sept ans pour toujours


can you save me?
statut: On ne touche qu'avec les yeux, coeur et corps pris par un homme jaloux.
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CRAY&MILENA ζ « always looking for a little breathing space » Vide
MessageSujet: CRAY&MILENA ζ « always looking for a little breathing space »   CRAY&MILENA ζ « always looking for a little breathing space » Icon_minitimeMer 4 Avr - 10:46


Le processus de guérison est quelque chose qui prend du temps. Je le savais. Guérir, c'est long, ça fait mal, on ne guérit pas tous pareil, on ne guérit pas tous aussi vite. On ne guérit pas tous simplement. La guérison demande du temps, de l'énergie, demande du courage. J'étais resté neuf jours entiers inconsciente. C'était ce que les médecins et Kathleen m'avait dit. Kathleen, la même jeune fille sauvage et difficile à gérer de laquelle je m'occupais. Ou du moins j'essayais de m'occuper du mieux que je pouvais. Cray m'avait dit qu'elle avait fait des pieds et des mains pour avoir le droit de monter dans l'hovercraft qui était venu tenter de me récupérer. J'avais été surprise, agréablement surprise. De savoir que non seulement elle était venue, mais qu'en plus elle était venue régulièrement me rendre visite. Kathleen, cette jeune fille a laquelle je m'étais si rapidement attachée, et qui m'étonnait de plus en plus. Non pas par ses progrès, elle avait encore beaucoup de chose à régler, mais lorsqu'on a vécu l'enfer on en sors pas indemne... Non si elle m'étonnait de jour en jour c'était plus par tous les points communs que je nous trouvais de jour en jour. Kathleen me ressemblait sur beaucoup de point. Je l'avais vu se mettre au travail, se plonger dans son entraînement de soldate avec une ferveur que je n'avais vu que chez peu de gens. Mais ce dévouement m'était familier. Parce que c'était comme ça que j'étais. Lorsqu'on m'avait enfin laissé quitté l’hôpital à 17 ans. J'avais trouvé dans mon entraînement un échappatoire à la vie que je menais avant. Je savais aussi que c'était en quelque sorte le cas pour Kathleen. Même si elle avait à présent retrouvé son frère et celui qui à ce que j'avais pu comprendre avait été plus qu'un ami. Je tenais vraiment à cette gamine. Et j'étais frustrée de ne pas pouvoir gérer moi même sa formation dans sa totalité. J'aurais voulu l’entraîner au corps à corps, à la manipulation des armes à feu, j'aurais voulu pouvoir tenir le rôle que Cray avait tenu pour moi. Mais je n'étais pas encore physiquement prête, je le savais.

Lorsque je m'étais extirpée de mes draps ce matin, ça n'avait pas été sans une grimace au préalable. Je venais de passer une nuit atroce, comme toute celles que je passais depuis mon retour. Retrouverais-je un jour le sommeil ? Un sommeil correct, qui ne serait pas hanté par tout ces cauchemars et ces images d'horreur ? Dès que mes yeux se fermaient, dès que le sommeil commençait à s'emparer de moi, j'étais catapulté plus d'un mois en arrière. Dans cette petite salle, au capitole. Je les voyais, je sentais l'odeur du sang, et je sentais les couteaux entrer dans ma chair. Cela semblait tellement réel. Et je me réveillais en nage, et tremblante. Je n’aimais pas ça. Ce n'était pas moi.

Je m'étais donc tirée de mon lit, et j'avais machinalement passé mon bras pour recevoir un tampon violet, comme on m'avait appris à le faire depuis des années maintenant. Mon emploi du temps était décidément bien différent de ceux auquel j'avais été habituée pendant toutes ces années. J'avais cette impression d'être inutile, c'était insupportable. J'y jetais un coup d'oeil distrait. Il commençait comme tous les matins par 9h00 – Rééducation. Je savais que c'était nécessaire. Mais je n'en pouvais plus. Grâce aux médecins du 13, mes mains avaient récupérées plutôt rapidement, compte tenu de l'ampleur de la blessure. C'était toujours douloureux, la plaie s'était totalement refermée pour laisser place à une énorme cicatrice. Et ce sur mes deux mains. Tant que je ne soulevait pas de charges lourdes, mes mains étaient plus ou moins redevenues fonctionnelles. J'avais eu peur de ça, d'en perdre l'usage. Mais nous avions sauvé des tributs, et les blessures de certains valaient les miennes non ? Pour mon pied c'était une autre histoire. Il me faisait toujours souffrir, et ce malgré les anti-douleurs que l'on me donnait tous les jours. Je ne pouvais marcher correctement et sans avoir besoin d'aide que depuis quelques jours seulement, et je boitais toujours. La journée avait passé rapidement. Comme toutes les autres. Je l'avais passé à tenter de retrouver une mobilité parfaite au niveau de mes mains, à faire des exercices de rééducation les plus douloureux les uns que les autres pour mon pied... Si j'avais été toute seule, je me serais tiré une balle dans la tête depuis longtemps. Mais je ne l'étais pas.

En plus de Kathleen qui passait me voir tous les jours, il y avait Cray. Cray qui ne m'avait pas lâchée d'une semelle depuis mon réveil. Il avait accouru dès qu'il avait été prévenu. Il s'était approché de moi, et j'avais eu l'impression d'être en verre. J'avais cette impression depuis plus d'un mois d'ailleurs maintenant. Que j'étais en verre à ses yeux. Que j'allais me briser. Que j'étais fragile. Je pouvais comprendre. Oui, pouvais tout à faire comprendre. C'était ce à quoi je pensais en me détaillant dans le miroir de ma petite salle de bain. Premièrement, habillée je pouvais encore le dissimuler, mais là que je me regardais en sous vêtement, je ne pouvais le nier. J'avais maigri, et pas qu'un peu. De profil, je m'observai dans le miroir quelques secondes, passant une main sur mes côtes qui se dessinaient clairement. Je savais que c'était le fatigue, la guérison, qui me coupait la faim et pompait toute mon énergie. Mais je n'aimais pas ça pour autant, et ça ne me rassurait pas forcément. J'étais pressée de reprendre l'entrainement. J'avais besoin de ressentir à nouveau mon corps épuisé pour une autre raison qu'à cause du manque de sommeil. Je passai une main sur mon visage. J'avais l'air fatiguée, c'était clair. Mes yeux étaient creusé par le manque de sommeil. Mais je n'avais plus aucune marque de ma rencontre avec les pacificateur. Mon visage n'avait pas trop morflé finalement. Mais j'évitais soigneusement de baisser les yeux sur ma poitrine. Par ce que non seulement la longue cicatrice était encore visible, celle ci était trop profonde pour avoir totalement disparu, mais j'espérais encore que ça finirait pas être le cas, mais surtout à cause de ce qu'il avait fait. Ça avait totalement cicatrisé, certes, mais le motif resté encré dans ma peau. Oui encré, c'était le cas de le dire. Je ne savais pas exactement ce que c'était, mais j'avais vu ça chez certaines personnes venant du capitole. Un tatouage. Je trouvais déjà ça affreux et dérangeant sur d'autres personne, mais maintenant que cet oiseaux s'étendait sur le haut de ma poitrine, ça me donnait tout simplement envie de vomir. Je me glissai sous la douche en essayant de ne pas y jeter de coup d'œil, laissant couler l'eau brulante sur ma peau, avant d'en sortir et de m'enrouler dans une serviette, délicatement, comme chaque mouvement que je faisait, pour éviter de souffrir. Ma première initiative fut ce recouvrir le tatouage d'un pansement, comme je le faisait depuis un mois. Puis je réfléchis quelques secondes. Il allait bien falloir que je m'y habitue. Les médecin avaient dit que c'était permanent. Puis c'était une blessure de guerre après tout non ?

J'ouvris la commode, un des rares meubles de mon appartement, pour enfiler des sous vêtement, un débardeur noir et un pantacourt gris en coton. Je me glissai dans mes draps, et fermai les yeux tentant de trouver le sommeil. Je du y parvenir puisque je rouvris les yeux, et jetant un coup d'oeil au petit réveil, chaque habitant du 13 avait le sien, suivre son emploi du temps était capital, je vis qu'il était presque une heure et demie du matin. J'avais besoin de boire un verre d'eau, ma respiration était saccadée. Je me dirigeai vers ma salle de bain, plongeant mes mains sous le robinet je me rendis compte qu'elles tremblaient. Rien d'étonnant à ça. Il était revenu. Il était revenu me hanter, comme il le faisait pratiquement tout les nuit. La raison de ma fatigue, de mon manque de sommeil. Je n'arrivais pas à fermer les yeux sans qu'il apparaisse, sans qu'ils apparaissent. Mais cette fois ci c'était différent, cette fois ci cela avait semblé tellement réel que mon corps avait l'impression d'y être. Mais mains de voulaient pas s'arrêter de trembler. J'avais besoin d'être apaisée. Et durant ce dernier mois il n'y avait qu'une personne qui avait eu cet effet sur moi. L'appartement de Cray n'étais qu'à quelques mètres du mien. En quelques seconde j'y étais. Je frappai doucement à la porte. Je m'en voulais de le réveiller à présent, je ne savais même pas ce qu'il m'avait pris de venir le réveiller en pleins milieu de la nuit. Je n'avait tout simplement pas réfléchis. Il ouvrit la porte. « Je... Je suis désolé Cray, j'arrivais pas à... à dormir. J'ai pas réfléchis... » Heureusement il savait ce que ça signifiait. Que je n'arrivais pas à dormir. Il savait ce qui me tenait éveillée, il savait que je revoyais cette soirée toutes les nuits. Et là, mes mains en tremblaient encore...
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