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 KYLE'S DEATH | Just want to say good bye

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KYLE'S DEATH | Just want to say good bye Vide
MessageSujet: KYLE'S DEATH | Just want to say good bye   KYLE'S DEATH | Just want to say good bye Icon_minitimeMar 5 Juin - 15:45

KYLE'S DEATH | Just want to say good bye 120605045730814546
Just want to say good bye
Je me réveille en sursaut. Mes draps sont trempés, j'ai le front baigné de sueur. J'ai chaud, putain, il fait combien dans cette pièce, 50 ? putain. Je me lève, me retiens au lit, vacille, j'ai la tête qui tourne, et mes mains tremblent. Ca me fait un peur. J'arrache mon T-shirt, et le jette au sol. Ma peau est brûlante, secouée de petits spasmes. Je me traînes jusqu'à la fenêtre, et donne un coup d'épaule dans la vitre pour l'ouvrir. La violence du coup, mal calculée, me fait glisser contre le verre, m'écrouler par terre. Je reste assis, et regarde la pièce illuminée par la lumière du jour. Il doit être aux alentours de midi. Je suppose. J'ai chaud. J'ai froid. Je ne sens plus très bien mes jambes, ni le bout de mes doigts. Je ferme les yeux, ça va à tout allure dans ma tête. Les pensées tourbillonnent. Alix. Alcool. Alix. Drogue. Alix. Perfusions. Alix. Alix. Alix. Alix. Alix. Alix.

J'ouvre les yeux. Le silence est complet dans ma chambre. Dommage que dans mon crâne ce soit la folie. Je cligne des paupières, et balaye la pièce des yeux. On dirait les vestiges d'une ancienne arène. Des vêtements traînent négligemment sur le sol, des bouteilles brisées gisent sur la moquette, et une horrible odeur d'alcool mêlée aux relents de fumée planne dans la pièce. Je suffoque, et lève un peu la tête dans l'espoir d'inspirer un peu d'air frais, pur. Naturel. Mon contraire. Je me sens souillé, je me sens sale. Je me sens con. Je me sens nul, terriblement nul. Misérable, pitoyable. Telle une loque, je rampe jusqu'à mon lit, et m'accroche à sa rambarde. J'éclate en sanglot, et tout mon corps tremble. Irrépressiblement. Les larmes dégoulinent sur mon nez, ruissellent sur mes joues. Ma gorge me serre, ma tête tourne, tourbillonne, c'est un brouillard infini qui m'enveloppe. C'est gris, noir, terrifiant.

"BORDEL"

Je hurle, mais personne ne vient. Personne n'est là, enfin, personne n'est là pour moi. Oui, il faut rectifier. Personne ne s'est jamais occupé moi. Ca ne faisait pas partie de leurs priorités. Je suis le vilain petit canard, celui dont personne ne veut, celui dont tout le monde se fiche. Je n'suis rien. Rien du tout. Un déchet de l'humanité. J'ai honte. Je regrette. Putain, je regrette tellement. Je cogne ma tête contre les barreaux de mon lit. Je cogne, je cogne, je hurle, gémis, continue. Le métal me fait mal, mon front me fait mal, mes tempes me lancent. Mais je ne m'arrête pas. Mes doigts sont serrés. Mes phalanges en blanchissent. Ca me brûle. Je cris. Un cris déchirant, si fort que je l'entends résonner dans la maison. Je sanglote. Comme un enfant. Je me laisse aller en position fœtale, j'enlace mes genoux très fort.

Je pense à Alix. Elle hante mes pensées depuis qu'elle est partie. C'est de la connerie. Putain, elle était la seule chose qui me retenait à la vie. La seule personne à qui je pouvais me raccrocher. La seule et l'unique. Et pouf, elle a disparu, comme ça, sans mot, rien. Elle m'a abandonné. Non. Je l'ai abandonnée. Je l'ai laissée partir. Je ne l'ai pas retenu. Putain quel con. Putain quelle merde. Qu'est ce que je m'en veux. Qu'est ce que je regrette bordel. Je roule sur le dos. Les bras en croix. Je fixe le plafond, intensément. Je me sens seul. Trop seul. Mes membres s'agitent, tous sans exception. Des picotement dans les doigts, une sensation de froid extrême. Et pourtant j’étouffe. Ma tête est prête à exploser. Je n'arrive même plus à penser.

Et soudain, l'idée me vient. Libération. Je fouille dans ma poche. Rien. Alors je me lèves, rapidement, je vacille encore, vertiges. Levé trop vite, je manque de tomber à nouveau. J'ouvre le tiroir de ma table de nuit et cherche encore. Mes doigts trouvent enfin ce que je cherche. Somnifères. Je dévisse le tube, et vide son contenu dans la paume de ma main. J'attrape un verre dans la salle de bain, et le remplie d'eau. Je marche jusqu'à mon lit, m'allonge, et avale le tout. Je ferme les yeux. Mes pensées vont, s'en vont, reviennent. Alix. Mon district d'origine. Je revois le visage lisse de ma mère, les larmes dans ses yeux alors que je la quitte. Le regard méprisant de mon père, les premières soirées, les premières gorgées, le premier joint, la première seringue, la première fois. Je pense à mes amis, mes connaissances, ou ce qu'il en reste. Je sens les larmes me monter aux yeux. Glisser doucement sur mes joues. Je tremblotes. Je n'arrive pas. Je n'arrive pas. Je veux m'en aller. Je veux mourir, tout arrêter. Tout de suite. Je me sens glisser. Doucement, tendrement. Je serre les dents, les poings. Je crève de peur. C'est bientôt finit. Je me dis que mon existence était trop veine, trop inutile. Je n'ai rien fait, rien. J'ai caché ma douleur, ma haine, ma colère, j'ai laissé pousser la rancœur dans mon cœur. Je suis pourrit jusqu'à l'os. Je suis un lâche, une loque, un rien. J'aurai pu devenir ce que je voulais. J'avais les cartes pour faire tout ce que je désirais. Quelque chose de bien. Et j'ai tout gâché, parce que c'est la seule chose que je sais faire. C'est tout ce que j'ai fait. Toujours. Incapable d'apprécier le bonheur sur le moment, toujours obligé de l'enjoliver, le rendre superficiel avec des mixtures à la noix. J'ai tout raté, tout le temps.

Les effets des dix-huit somnifères commencent à faire leur effet. J'ai cette impression agréable de glisser, de m'endormir. J'essaie de me raccrocher aux bruits extérieurs, aux chants des oiseaux dehors, au son du vent, celui de ma respiration. Je me détends, petit à petit, lâche prise.
Un sourire se dessine sur mes lèvres alors que je sombre. Une sourire vrai. Le sourire de la libération. De soulagement.


C'est le lendemain matin seulement qu'Ernyss, la muette s'occupant du jeune Esperanzza trouva le cadavre. Il était déjà raide, glacé. Une lueur d'horreur s'alluma dans ses yeux, et elle se dépêcha d'aller chercher le Juge. L'homme, confortablement assis dans son bureau s'occupait de dossier et c'est à contre cœur qu'il la suivit. Il n'avait pas vu son fils depuis plusieurs jours, et ne s'en inquiété que très peu. Mais devant l'expression de la muette, il sentit son cœur s'emballer. Que s'était-il encore passé ? Il monta les escaliers, et soudain, l'odeur de la mort lui sauta à la gorge. Il n'avait rien sentit de pareil jusqu'ici. Il continua, suffocant. Il n'était pas monté à l'étage de son fils depuis bien longtemps. Trop longtemps. La porte était ouverte. Le femme resta derrière lui, et il entra. En voyant le corps de son fils, de Kyle, son enfant, la chair de sa chair, étendu, comme cela, comme s'il dormait lui donna une soudaine envie de pleurer. Sa main se porta à son visage déformé par la tristesse. Il resta un instant accroché à l’embrasure de la chambre. La douleur était plus intense, que jamais. Il n'avait jamais ressentit ça avant, jamais. Il se rua sur le lit en hurlant, et attrapa la main de son fils. L'odeur lui picotait nez, mêlée à l'odeur sucrée venant de l'extérieur. Il éclata en sanglot, serrant le fin bras de son enfant. Sa bouche était sèche, mais ses yeux dégoulinaient. C'était trop, trop trop trop. Il n'avait jamais manifesté aucune affection à ce garçon, jamais, et pourtant, ce n'était pas faute de l'aimer. Son regard s'attarda sur le sourire, plaqué sur les lèvres du garçon, et il éclata de rire. Même sur son lit de mort, Kyle ne pouvait s'empêcher de faire quelque chose de différent, sortant de l'ordinaire.

Il embrassa le front de son fils et sortit. Il referma la porte derrière lui et se dirigea vers son bureau. Les larmes avaient cessé de couler, et lorsqu'il eut reprit sa voix normale, il appela l'hôpital. Lorsque ce fut fait, il se laissa tomber sur son fauteuil et somma la muette de lui faire monter une bouteille de whiskey.
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KYLE'S DEATH | Just want to say good bye Vide
MessageSujet: Re: KYLE'S DEATH | Just want to say good bye   KYLE'S DEATH | Just want to say good bye Icon_minitimeVen 8 Juin - 18:23

Tu t’ennuies n’est-ce pas ? D’habitude t’occuper des plantes est ta joie principale mais là même les glaïeuls t’ennuient. Tout est tellement parfait... Et puis il y a Hell qui fait du boulot ailleurs... Tu n’as plus grand chose à faire dans ce jardin où chaque brin de végétal est taillé au millimètre près. La perfection t’ennuie, tu as envie d’un imprévu, de quelque chose pour te sortir de tes pensées. Qu’est-ce qui pourrait bien arriver à te sortir de cette torpeur mentale qui n’empêche pas tes mains de travailler machinalement ? Manger ? Discuter ? Danser ? Te faire belle ? Peut-être les deux premiers. Et pour réunir ces conditions-là, quoi de mieux que d’aller chez Kyle, lui qui a toujours de délicieux cookies à grignoter ? Tu en abuses toujours à chaque fois que tu lui rends visite et il ne s’en formalise jamais. C’est pour ça que tu l’aimes bien, pour ça et pour ses discussions amicales parfois décalées mais sans complication aucune. Tu n’as jamais su pourquoi les gens le considéraient souvent un peu différemment des autres, pourquoi ils le considéraient comme beaucoup de gens te considèrent toi. Peut-être à cause des tremblements occasionnels de ses mains, de ses prises de médicaments régulières ? Sauf que toi tu n’es pas malade, tu te crois même parfaitement normale et ne comprends pas pourquoi on t’amène si souvent à l'hôpital... Kyle est un peu plus jeune que toi d’un an mais ça ne vous a jamais frappé, de vous deux ce serait même lui le plus mature et intelligent. Non, en fait c’est le plus mature de vous deux. Parce que toi on ne peut pas te considérer comme autrement qu’une gamine des fois alors que lui est bien plus évolué que la plupart des gens de son âge. Même toi tu t’en rends compte. Enfin, c’est bien beau de te dire ça mais toi ce que tu veux c’est te changer les idées et goûter aux cookies d’Ernyss, la muette des Esperanzza.

Aussi tu retires tes gants de jardinage et les laisses au coin d’un bosquet. Hell les ramassera bien et les rangera. Après tout elle est un peu là pour ça. Ce n’est pas ce qui est écrit sur son contrat mais c’était un sous-entendu à l’embauche : poste de jardinier = larbin de la jardinière en chef. Sans même repasser chez toi pour te changer, tu sors directement des allées pour te rendre chez ton ami. Tu l’appelles souvent ton nowhere man. Parce qu’il a une intelligence remarquable mais qu’il n’a aucune idée de ce qu’il veut faire, d’où il veut aller... S’il le voulait, avec le cerveau qu’il a il pourrait commander le monde mais il ne fait rien. Personnellement je considère qu’Albert Einstein était aussi un nowhere man. Comment ça qui ? Oh laisse tomber, j’avais oublié que tu ne peux pas connaître... Quoique... Tu connais la loi physique selon laquelle la lumière peut ne pas aller tout droit ? Non ? Inculte. Ou alors... La bomba atomique ça te dit quelque chose ? Oui ? C’est lui qui l’a inventée. Quel dommage que ce soit la chose majeure que les gens retiennent de son incroyable travail... C’est ainsi que tu marches dans les rues du Capitole, dédaignant les moyens de transport automatisés. Il n’habite pas très loin après tout.

Enfin tu arrives devant sa maison, sa gigantesque maison. Tu appuies sur la poignée et par miracle la porte d’entrée n’est pas verrouillée. Tu entres sans frapper en sachant que personne ne s’en formalisera. Avec un peu de chance personne ne se rendra compte que tu es rentrée sans permission, cela t’éviterait quelques ennuis et remontrances. Silencieuse comme une petite souris - comment ça tu n’es pas flattée par la comparaison ? c’est mignon une souris - tu montes à pas de loup - ça te va mieux là - les marches qui mènent à l’étage et accessoirement à la chambre de Kyle. Heureuse à l’idée de le surprendre puis de discuter avec lui et de manger des cookies, tu pousses la porte le plus silencieusement possible. Pas un bruit. Il dort ou quoi ? C’est vrai qu’on est tard le soir mais tout de même... Il se couche rarement tôt. En effet il est allongé sur le lit et on pourrait presque le croire assoupi si sa poitrine n’était vierge de tout souffle. Croyant d’abord à une blague de sa part, tu t’approches de lui et le secoues un peu :

« Eh Kyle, c’est moi, c’est Val... Réveille-toi je suis là. »

Mais il ne fait pas mine de bouger, ni même de grogner ou n’importe quel autre signe de vie.

« Eh, Esperanzza, me fais pas une sale blague, allez s’il te plaît bouge-toi... »

Ta voix trahit une profonde inquiétude, un malaise. Cette appellation aussi, tu ne l’appelles par son nom de famille que quand tu te moques de lui ou que tu as un reproche à lui faire. Ton sourire a complètement disparu et après une vague tentative de secouer à nouveau ton ami tu t’assieds, te rendant à l’évidence : il ne se lèvera pas. Mort. Il est mort. Pourquoi ? Ce n’est pas juste, il n’avait rien fait. Tout le monde n’est pas obligé de mourir non ? Alors pourquoi est-ce qu’il est mort ? Tu avises la boîte de somnifères ouverte - et vide - qui a chu sur le tapis. Pourquoi est-ce qu’il a voulu mettre fin à ses jours ? Il n’avait pas la pire des vies après tout. Il était intelligent, il avait des amis, il avait des cookies. Il était peut-être malade mais il vivait, il n’avait pas d’excuse pour se tuer. Aucune, surtout pas à tes yeux. On dit toujours que ce sont les aînés qui partent les premiers mais il est pourtant plus jeune que toi et toi... Tu es bien là. Et c’est son corps froid qui est étendu sur les couvertures. Froid... Si froid. Est-ce qu’il a chaud là où il est maintenant ? Est-ce qu’il a atteint une espèce de paradis, nirvana ou quelque autre monde qui lui prouverait que la vie n’est qu’une vaste plaisanterie, un avant-goût ? Ou est-ce qu’il a rejoint un néant désespérément noir dans lequel il ne voit plus rien, n’entend plus rien, ne sent plus rien, n’est plus rien ? Si c’est le cas alors il aura vraiment été bête, dérogeant pour une fois à son habitude. Tu te penches du fauteuil où tu t’es lovée et tends la main pour effleurer sa joue. Tes doigts frôlent sa peau qui, malgré son élasticité, a déjà ce certain air de marbre dont seuls les morts ont le secret. Dégoûtée par le toucher du corps sans vie de ton ami, tu ramènes prestement ton bras contre ta poitrine et pose tes pieds sur le siège, entourant tes genoux de tes membres supérieurs.

Tu restes ainsi à regarder Kyle. Il a l’air paisible c’est vrai. Ses paupières fermées le font ressembler à un gamin endormi et son visage est relaxé dans une expression de paix. Il a l’air heureux pour une fois, lui qui avait apparemment de nombreux problèmes. Vous n’en parliez pas beaucoup - tu n’aimes pas les sujets déprimants - mais il l’avait au moins évoqué. Une minute passe, puis deux, puis dix, puis une heure. Les aiguilles de l’horloge tournent lentement avec ce tic-tac dont la monotonie est rassurante. Au moins la pendule n’est pas morte, elle n’a pas foutu le camp lâchement elle. Elle assume son boulot. C’est vrai quoi, Kyle était quand même censé vivre mais il n’a pas voulu. Quel caprice... *il voulait plus m’offrir des cookies ou quoi ?* Tu sais princesse, des fois j’ai l’impression que tu n’es qu’une enfant, que tu n’as pas changé autrement que physiquement depuis tes six ans. A part quand tu fais certaines choses bien sûr... Mais ce n’est pas ta faute au fond. Sa mort non plus n’est pas ta faute, il ne s’est pas suicidé pour ne plus supporter tes visites hein, je suis même sûre qu’il les appréciait.

Un air triste peint sur ton visage te porcelaine, tu finis par te lever du fauteuil gris et pars sur la pointe des pieds. Ayant passé la porte, tu jettes un dernier regard au visage serein de Nestor avant de fermer la porte avec douceur comme une mère qui ferme la porte de la chambre de son enfant après l’avoir finalement endormi en lui chantant une berceuse. Tu n’aimes pas chanter, c’est dommage sinon tu l’aurais peut-être fait. Tu quittes cette maison mais ne peux t’empêcher de te retourner vers la porte lorsque tu as traversé le trottoir. Tu regardes la fenêtre éteinte de Kyle d’où la lumière de sa lampe de bureau ne percera certainement plus jamais. Tu soupires. Pas de cookies pour aujourd’hui. Ni pour demain. Plus de cookies.
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