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 RAVILENA ◮ I WON'T LEAVE YOU I WILL CATCH YOU

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AuteurMessage
Raven H. Abernathy
DISTRICT 13
Raven H. Abernathy
△ correspondances : 2104
△ points : 1
△ multicomptes : thybalt, gwendal, eurydice (denahi)
△ à Panem depuis le : 22/01/2012
△ humeur : la mort de Coin, dont les idées commençaient à lui déplaire, a donné un nouvel élan à son implication dans la lutte contre le Capitole
△ âge du personnage : trente-six ans
△ occupation : lieutenant-colonel dans l'armée du 13 (chef de section, tireur d'élite) ~ membre du conseil de décision post-Coin


can you save me?
statut: veuf & père célibataire
relationships:


RAVILENA ◮ I WON'T LEAVE YOU I WILL CATCH YOU Vide
MessageSujet: RAVILENA ◮ I WON'T LEAVE YOU I WILL CATCH YOU   RAVILENA ◮ I WON'T LEAVE YOU I WILL CATCH YOU Icon_minitimeJeu 14 Juin - 22:23

Miléna & Raven
I WON'T LEAVE YOU I WILL CATCH YOU Ҩ slowly fading away, you're lost and so afraid ; where is the hope in a world so cold ? looking for a distant light, someone who could save a life, you're living in fear that no one will hear your cries ; can you save me now ? your heart is full of broken dreams, just a fading memory and everything's gone but the pain carries on. lost in the rain again when will it ever end ? the arms of relief seem so out of reach but i, i am here ... i am with you, i will carry you through it all, i won't leave you i will catch you when you feel like letting go , 'cause you're not, you're not alone ...
gifs © divisiongifs • codage © yumita • musique not alone, by red


    quatorze jours plus tôt ...

Tant pis pour la discipline, rares étaient les fois où j'avais commis une entorse à mon emploi du temps journalier, et je ne le faisais pas pour n'importe quoi ... surtout pas aujourd'hui. Depuis qu'elle était sortie de l'hôpital je savais que Miléna mangeait à des heures différentes des miennes, cantonnée aux horaires des civils tandis que les militaires mangeaient avant. Mais aujourd'hui j'avais volontairement trainassé, tirant quelques cartons au stand de tir pour me détendre, parce qu'aussi étrange que cela puisse paraitre à certain rien ne me détendait plus que cela lorsque j'avais les nerfs en pelote. Et aujourd'hui était un de ces jours, pas parce que j'étais énervé mais parce que j'étais stressé ; J'avais réfléchi à cela presque sans interruption durant ces trois derniers jours, depuis cette fameuse nuit que Miléna avait passé dans mes quartiers. Il fallait que je lui parle, il fallait que je ravale ma rancœur quant au fait qu'elle ne semblait même pas assez compréhensive pour admettre que je ne pouvais pas tout effacer en un jour, et il fallait que j'aille lui parler coûte que coûte, sans quoi je le regretterai je n'avais aucun doute là-dessus. Voilà comment à l'heure de sa pause déjeuner j'avais moi aussi rejoint la cafétéria et après quelques secondes à chercher sa table, où elle mangeait seule, je m'étais avancé et m'étais installé face à elle sans même lui en demander la permission ; Il fallait que je lui parle, elle aurait tout le loisir de me dire de dégager après cela si l'envie lui en prenait. « Écoute, je sais que tu voudrais que je te pardonne comme ça d'un seul coup, je sais que ça te fait du mal que ce soit pas le cas et crois moi si c'était qu'une question de volonté la question ne se poserait même pas. Je sais que je t'ai blessé et dit des choses dont crois-moi je suis tout sauf fier, mais je peux pas revenir dessus et les retirer, tout comme tu pourras pas retirer le fait que tu t'es conduite comme si tout ça t'étais parfaitement égal, comme si me faire du mal comme tu m'en as fais t'était parfaitement égal ... Parce que oui, je t'ai peut-être blessé mais toi aussi, ton manque de réaction m'a fait aussi mal que n'importe quel mot, peut-être même plus encore, parce que t'as pas eu l'air de réaliser combien j'ai eut du mal à te donner entièrement ma confiance et comment j'ai eut deux fois plus mal en réalisant que ça t'importait pas. Et ça, ça j'ai beau faire de mon mieux même avec toute la volonté du monde je peux pas l'oublier comme ça, peut-être que toi tu peux, peut-être que je te mérite pas dans ce cas, mais je peux pas ... J'ai besoin de temps, cette confiance que j'avais en toi je pourrais pas la redonner d'un seul coup, et ça change rien au fait que je t'aime, au fait que je voudrais jamais personne d'autre comme je te veux toi, et au fait que peu importe le temps que ça prendra un jour je pourrai te regarder dans les yeux et te dire que oui, je t'ai pardonné. Mais pas aujourd'hui, je te mentirai pas en disant que c'est le cas parce que je veux plus que y'ait de mensonges entre nous, jamais. Et si c'est pas ce que tu veux, si tu estimes que si je te pardonne pas aujourd'hui ça ne vaut pas le coup alors très bien, je respecterai ta décision et je te laisserai tranquille ... mais je partirai pas d'ici tant que tu m'auras pas dit clairement que c'est fini. » Grand silence. Je n'en revenais pas moi-même de m'être autant laissé emporter, et déglutissant difficilement je guettais la moindre réaction de Miléna, cherchant à savoir si cette fois-ci mon trop plein d'honnêteté serait mal interprété ou non. Ce n'était décidément pas l'endroit pour une scène de ménage et je comptais justement sur la neutralité de la cafétéria pour l'obliger à m'écouter sans réitérer sa réaction de la dernière fois. Les secondes passant je la regardais dans les yeux, incapable de dire le moindre mot supplémentaire ; J'avais peur, j'avais sincèrement peur qu'elle me dise que oui, c'était fini. Mais elle s'était contentée d'attraper ma main sans rien dire et de la serrer dans la sienne de toutes ses forces ; Elle n'avait pas le moindre souci à se faire cela dit, à moins qu'elle ne me chasse il n'y avait aucune chance que je m'en aille. « Je n'en avais pas rien à faire. Ça m'a arraché le cœur ce jour là ... J'ai cru que le monde s'écroulait sous mes pieds. » Sa réponse ne faisait que susciter de nouvelles questions dans mon esprit, pourquoi n'avait-elle rien dit, pourquoi m'avait-elle laissé croire qu'elle s'en fichait alors que c'était précisément cette réaction de sa part qui avait provoqué les mots tellement durs que j'avais eut à son égard, pourquoi n'avait-elle pas su voir que s'il y avait bien un moment où elle aurait du se faire violence pour mettre des mots sur ses sentiments c'était ce jour là, pour m'empêcher de douter, pour le laisser croire qu'il ne s'agissait que d'une erreur et qu'elle ne m'avait pas trahi autant que j'en avais eut la sensation ... Je voulais des réponses à ses questions. Mais pour l'heure je respirais, parce que ce qu'elle venait de dire je pensais ne jamais l'entendre, et que j'avais l'impression de me sentir plus léger ...

    retour au présent ...


    « Coin a l'air contrariée. » Contrariée oui, c'était le mot, elle était sans aucun doute beaucoup plus contrarié que peiné par ce qui était arrivé. Ce n'était pas la mort de Templesmith qui lui posait problème, c'était de perdre un élément important de son armée, un élément auquel elle allait devoir trouver un remplaçant, ce qui allait lui demander du temps, et Coin aimait nous rappeler à quel point son temps était précieux. « Pire que ça, ils se servent de son exécution pour faire passer un message ... Coin est furieuse. » Il n'était même pas partit là-bas dans un but lié à la rébellion, à vrai dire Templesmith n'avait aucune raison valable de se trouver au district un, seul et sans répondre à l'ordre de personne ... Certains parlaient d'une mission secrète donnée par Coin, d'autres disaient qu'il avait pété un plomb, les rumeurs allaient et venaient depuis que la nouvelle de sa mort s'était répandue. « Personne n'a bougé le petit doigt, au district un tu penses bien ... Vous allez envoyer des hommes pour ... le récupérer ? » Court silence. Non, nous n'enverrions personne, Cray Templesmith avait été exécuté publiquement que le plus imprudent des rebelles, et il ne reviendrait jamais au district treize ... Même pour moi qui ne l'avais jamais porté dans mon coeur je trouvais cela difficilement acceptable ; J'avais un principe, ne jamais laisser un homme derrière moi, et c'était ce que nous étions en train de faire. « Coin trouve ça trop risqué. On aurait pu penser qu'elle ferait une exception pour lui mais ... » Mais non, Coin ne faisait jamais d'exception, tout devait toujours se dérouler comme elle l'entendait et d'avoir laissé les pacificateurs se servirent de cette histoire pour rappeler qu'ils commandaient devait déjà être pour elle un échec cuisant. « Quel idiot ... » Je ne disais même pas cela méchamment, tout cela me semblait être un tel gâchis ...

◮ ◮ ◮ ◮ ◮

Quinze minutes. Cela faisait quinze minutes que j'étais planté devant la porte de l'appartement de Miléna et toutes mes tentatives pour frapper à la porte s'étaient soldées par un échec. Je n'arrivais pas à m'y résoudre, je ne voulais pas être celui qui allait lui annoncer la nouvelle de la mort de Cray, je ne voulais pas être celui qui lâcherait une telle bombe dans son esprit déjà parasité de tellement d'horreurs ... Comment lui dire une chose pareille ? Comme lui dire qu'il y avait toujours pire, que ce salopard qui me l'avait enlevé, qui lui avait fait subir des choses dont elle n'osait même pas parler, avait franchi une étape supplémentaire en prenant la vie d'une des personnes les plus importantes à ses yeux ? Parce que je n'étais pas stupide, Miléna pouvait bien m'avoir assuré que jamais Cray n'aurait été une menace pour moi cela ne voulait pas dire pour autant qu'elle ne se souciait pas de lui ... Parce qu'elle s'en souciait, parce qu'elle tenait à Cray certainement plus qu'elle ne me l'aurait avoué par crainte de me faire peur peut-être. Alors non, je ne voulais pas être celui qui lui annoncerait que plus jamais elle ne reverrait Cray, et que pour cela elle pouvait blâmer son imprudence à lui et la cruauté sans bornes de ce pacificateur de malheur. Mais je n'ai pas le choix, parce qu'il y a une chose qui serait pire que de devoir lui annoncer moi-même, et c'était d'imaginer qu'elle l'apprenne par inadvertance au détour d'un couloir ou bien à la cafétéria ... Non, je savais qu'au fond si quelqu'un devait le lui annoncer il fallait que ce soit moi et personne d'autre. Pourtant j'avais toujours la gorge serrée et la main qui tremblait lorsque je la levais pour frapper à la porte, et je me cachais derrière l'excuse lâche de lui laisser encore quelques secondes de répit supplémentaires ; Je n'avais jamais fait ce genre de chose, au district treize la tradition voulait que lorsqu'un homme mourrait en mission ce soit au chef de l'unité d'annoncer la nouvelle à la famille du défunt, mais je n'avais jamais eut encore à faire face à ce genre de situation. Et puis il ne s'agissait pas de n'importe qui, il s'agissait de Miléna ... elle avait déjà du surmonter tellement de choses ces dernier temps, j'avais peur que la mort de Cray soit la goutte d'eau qui fasse définitivement déborder le vase, j'avais peur qu'elle ne le supporte pas, j'avais peur que d'une manière ou d'une autre cette nouvelle l'éloigne de moi une nouvelle fois. C'était égoïste, je me détestais de penser à moi dans ce genre de situation, mais pourtant il s'agissait bien de l'une des choses dont j'avais peur également. « Bordel Templesmith si t'avais pas joué au con ... » Je n'avais sans doute pas le droit d'être en colère contre Cray après ce qui lui était arrivé, mais je n'arrivais pas à m'en empêcher ... C'était pire qu'une erreur de débutant, c'était de la pure bêtise j'avais du mal à croire qu'un militaire aussi aguerri que lui se soit laissé avoir comme ça. Peut-être était-ce ma jalousie qui parlait, mais j'étais sûr de ne pas être totalement dans le faux en pensant qu'il s'était jeté dans la gueule du loup uniquement pour essayer de prouver qu'il méritait Miléna, parce qu'il voulait la venger. Belle réussite, désormais elle allait être anéantie et c'était entièrement sa faute ... Cray s'était montré égoïste jusqu'au bout, trop pressé de flatter son ego en allant régler ses comptes seul et sans aucun back-up, et tout ce qu'il y avait gagné c'était une fin minable. Le bras droit de Coin, exécuté sans aucune cérémonie comme n'importe quel rebelle de pacotille, sans suite dans les idées et sans accomplissement. Comment lui dire tout ça ? Lui dire que Cray avait été abandonné par son propre district dans ses derniers instants, lui dire que celui qu'il avait été exécuté comme un animal trop vieux, que celui qui avait pressé la détente était celui qui la réveillait déjà en pleine nuit ... Comment simplement lui dire que Cray était mort, et qu'elle ne le reverrait jamais ?

De nouvelles minutes étaient passées, et j'étais toujours tétanisé devant cette porte. Ce n'était pas mon genre, je n'étais pas de ceux qui calaient devant l'obstacle bien au contraire, mais il fallait un début à tout et à situation exceptionnelle comportement exceptionnel. J'avais finalement pris une grande inspiration, ravalé ma salive et j'avais frappé à la porte ... et n'avait pas eut de réponse tout de suite. Il y avait des tonnes de raisons à cela, mais ce soir j'avais mille et une raison de m'inquiéter et déjà je m'imaginais Miléna absente, ayant peut-être appris la nouvelle entre le plat et le dessert à la cafétéria ... j'allais frapper une seconde fois lorsqu'elle avait ouvert la porte, un sourire illuminant sans visage en me voyant sur le pas de la porte. Elle ne savait rien, rien du tout, et à nouveau je me demandais comment j'allais lui dire ça. J'avais à peine réagi lorsqu'elle avait passé ses bras autour de mon cou pour m'embrasser et il ne lui en avait pas fallut plus pour voir que quelque chose clochait ... ça et l'expression crispée que je ne pouvais pas retirer de mon visage. J'aurai tellement aimé pouvoir simplement l'embrasser, l'enlacer et lui dire que tout allait bien ... Mais non, tout n'allait pas bien, et maintenant qu'elle me demandait ce qu'il y avait je ne pouvais plus revenir en arrière.

    « Faut que ... je peux entrer ? » J'arrivais à peine à la regarder dans les yeux, j'avais réalisé que mes mains tremblaient et je tentais maladroitement de le camoufler sans grand succès cependant. Je voyais l'incompréhension dans les yeux de Miléna et je voulais être capable de la rassurer, mais j'arrivais à peine à formuler une phrase sans que ma voix ne tremble. « Faut que je te dise quelque chose ... » A pas lents j'avais traversé la pièce et m'étais assis sur le rebord de son lit, tendant la main vers elle pour attraper sa main et lui faire signe de s'asseoir à côté de moi. Elle l'avait fait sans rien dire mais je voyais sans mal l'inquiétude s'installer dans ses yeux, et même si je savais que cela ne changerait rien j'avais serré sa main un peu plus fort dans la mienne. « Milé ... » Je ne pouvais pas continuer à retarder l'inévitable, je devais lui dire, il était temps ... et comme pour m'y pousser elle m'avait à nouveau demandé ce qu'il y avait, ce qui n'allait pas, sa voix tremblait aussi. « Cray est mort. »


Dernière édition par Raven H. Abernathy le Lun 9 Juil - 0:08, édité 1 fois
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Miléna E. Andréis-Wheeler
DISTRICT 13
Miléna E. Andréis-Wheeler
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△ points : 1
△ multicomptes : (l. c. meery)
△ à Panem depuis le : 04/09/2011
△ humeur : cruellement arrachée à sa famille
△ âge du personnage : vingt sept ans pour toujours


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MessageSujet: Re: RAVILENA ◮ I WON'T LEAVE YOU I WILL CATCH YOU   RAVILENA ◮ I WON'T LEAVE YOU I WILL CATCH YOU Icon_minitimeVen 15 Juin - 21:40


« Cray est mort. » Assise sur le lit, à côté de Raven, ma main s'était desserré de la sienne, retombant sur le matelas. C'était l'une des dernières choses que je pensais entendre. Si ma voix tremblait, si j'avais eu peur lorsqu'il avait dit avoir quelque chose à me dire, c'était parce que je l'imaginais déjà me dire qu'il avait essayé, qu'il avait essayé mais qu'il ne pouvait pas me pardonner, qu'il n'avait pas voulu que les choses se passent comme ça mais que c'était fini. Oui, j'avais réellement vu venir ce moment, ce moment où il me disait qu'il était temps l'un comme pour l'autre de passer à autre chose. Alors que moi je ne pouvais pas. Mais ça, non je ne pensais pas entendre ça. Cray. Cray était mort. Ces mots résonnaient dans ma tête.

    quatorze jours plus tôt ...

Tout ce qu'il m'avait dit, je ne savais pas ce qui me touchait le plus. Je n'étais pas préparée, pas préparée à avoir ce genre de discussion maintenant, parce que quand on est comme moi ce genre de chose se préparer. Les bons mots ne sortent pas naturellement de ma bouche au bon moment. Pas comme Raven. Je ne savais pas ce qui m'avait le plus touché dans ses paroles. Le fait qu'il ai dit qu'il m'aimait ? Oui certainement ça. J'étais une idiote, j'avais tout gâché l'autre jour avec mes peurs irrationnelles, mes craintes exagérées. Je ne voulais pas tout gâcher à nouveau. J'étais restée plusieurs secondes sans savoir quoi lui dire. Je ne savais pas quoi dire de toute façon, je n'avais jamais été douée. Raven m'avait dit qu'il m'aimait il me l'avait dit plusieurs fois. Moi jamais. Je le disais à travers mes regards, à travers mes caresses et mes baisers, mais je savais bien qu'un jour ça ne serait plus suffisant. Même si Raven le savait, il le savait forcément.
Hésitant un moment j'avais saisi sa main posée sur la table dans la mienne et je l'avais serrée si fort que si j'avais été plus robuste je lui aurais broyé la main. Non ne part pas, ne part pas je t'en supplie. Je ne voulais pas que ça soit fini, je ne voulais pas ça. Je le voulais lui. « Je n'en avais pas rien à faire. Ça m'a arraché le cœur ce jour là ... J'ai cru que le monde s'écroulait sous mes pieds. » J'avais essayé de parler de la façon la plus juste possible, mais sans trop m'étaler comme il l'avait fait. Parce que je savais que si je le faisais je risquais pour une seconde fois de ne pas pouvoir retenir des larmes. D'émotions plus que de frustration cette fois, mais par définition quelque chose que je ne m'autorisais pas. J'étais heureuse qu'il n'ait pas repoussé ma main, autrefois il avait ce genre de démonstration en public en horreur. Même me serrer la main de la sorte à la cafétéria aurait été trop pour lui. Même si grâce à ma nouvelle et temporaire condition je mangeais en même temps que les civils. Il n'avait rien répondu, il n'avait rien répond mais il s'était accroché à ma main. Et finalement il s'était levé sans la lâcher et j'avais compris. Je n'avais pas finis de manger mais je m'en fichais. Lâchant quelques secondes à peine sa main pour attraper mon plateau et le déposer sur l'étagère appropriée, j'avais rattrapé sa main. J'avais à peine touché à mon repas mais je m'en fichais, rien n'importait, rien d'autre que Raven qui déjà m'avait entrainé dans les couloirs du 13, en moins de temps qu'il ne m'en avait fallu pour réaliser ce qu'il était en train de se passer.
Arrivés dans une zone vide des souterrains, un couloir assez peu fréquenté à cette heure de la journée puisqu'il conduisait aux appartements et seulement aux appartements, Raven s'était retourné vers moi alors que jusque là il avait marché depuis moi, sans un mot et sans lâcher ma main. Il s'était retourné, et doucement s'était approché de moi, passant un bras derrière ma taille, il avait utilisé sa main libre pour ramener une mèche de mes cheveux derrière mon oreille avant d'attraper doucement ma nuque. Son regard était brulant, je sentais mon cœur se serrer, je ressentais ces frissons dans tout mon corps. Je lui appartenais totalement dans ces moments là. Me poussant presque brusquement contre le mur en me gardant prêt de lui il avait écrasé son corps contre le mien avant de poser ses lèvres sur les miennes tout en resserrant sa main autour de mon cou. Me laissant complètement porter par le moment et dominer par le moment je m'étais abandonnée au baiser laissant mes mains passer autour de ses épaules, puis descendre le long de son dos, laissant ma langue chercher la sienne comme si rien d'autre n'avait d'importance. Non la seule chose qui m'importait c'était que malgré ce qu'il avait pu dire, malgré tout ce que j'avais pu dire, malgré ses doutes Raven était là contre moi, et il brulait toujours de désir pour moi.
Notre étreinte me sembla durer une éternité. Nos lèvres se cherchant, se laissant quelques secondes de répits pour aller embrasser la peau brulante de l'autre, pour se perdre au creux de son cou, à la pointe de son oreille avant de finalement se retrouver. Raven et moi avions un futur, c'était tout ce qui comptait.
Un raclement de gorge s'élevant à quelques mètres seulement de nous mit fin à notre étreinte. Je m'apprêtais à envoyer la personne en question promener avec tout le tact dont j'étais capable mais lorsque me détachant de Raven mon regard croisa celui de Cray mon cœur se serra. Je ne ressentais rien pour Cray, rien de ce genre là du moins, mais je tenais à lui, et le regard qu'il me jetait en ce moment même me brisait le cœur. Je pouvais voir la colère, la déception, et même la trahison dans ses yeux. J'aurais tout donné pour revenir en arrière, mais c'est impossible, et depuis plus de quatre jours maintenant Cray et moi n'avions pas échangé un seul mot. Je savais que ça devait être dur, que c'était peut être injuste pour lui, que ça lui faisait surement mal de me trouver dans les bras de Raven quelques jours seulement après que nous... Ayons partagé un moment... Je n'arrivais pas à me résoudre à me dire que j'avais passé la nuit avec Cray, et je m'en voulais presque autant que je m'en étais voulu même d'avoir partagé les draps de ce pacificateur. Cray ne méritait pas ça, et pour ce qu'il s'était passé j'étais totalement en tort. Mais je ne supportais pas le fait qu'il me regarde avec ce regard rempli de colère, et qu'il regarde Raven avec une haine non dissimulée. Alors j'avais planté mes yeux dans les siens et j'avais soutenu son regard, sentant Raven presque gêné à côté de moi.
Sentant Raven m'attraper la main j'avais détaché mes yeux de Cray quelques secondes. Jetant un regard en coin qui en disant long à mon ancien instructeur Raven avait déposé furtivement ses lèvres sur ma main. « A ce soir. » Lui souriant et tentant d'ignorer Cray du mieux que je pouvais je lui avais répondu la même chose, avant de le regarder s'éloigner. Ne le lâchant des yeux que lorsqu'il avait disparu au bout du couloir, je m'étais retourné vers Cray. Je ne savais pas quoi lui dire, je savais très bien que je ne pouvais pas atténuer sa douleur et sa colère. Et je savais aussi que je méritais qu'il me hurle dessus, voir qu'il me frappe s'il en avait envie. « Alors c'est vrai... » J'avais déglutis difficilement. Je méritais bien pire, bien pire que ça. « Oui... » Il avait soutenu son regard. Jamais il ne m'avait regardé comme ça. Jamais. « Vraiment ? Après tout ce qu'il … Tout ce que vous... » Je sentis la colère monter en moi. Je n'avais pas le droit de la jeter au visage de Cray, pourtant je ne pouvais pas m'en empêcher. Il n'avait pas le droit de faire comme s'il savait, s'il savait quoi que ce soit au sujet de ma relation avec Raven. Il avait été là, il avait été là quand Raven m'avait quittée, mais il n'avait pas le droit de s'en mêler. Ce que je lui avais fait et ma nouvelle et fragile relation n'avaient aucun rapport, et je ne comptais pas le laisser la mettre en danger ne serait-ce qu'une seule seconde. « Avec tout le respect que je vous dois Major Templesmith, cela ne vous regarde en rien. » Et sans un regard de plus à Cray, j'avais tourné les talons. Sans un regard de plus à Cray...

    retour au présent

Cette journée avait été l'une des plus stressantes de ma vie. Quatre jours auparavant j'avais été réveillée tôt dans la matinée par une forte nausée, et j'avais passé la matinée plutôt barbouillée. J'avais pensé avoir mal digéré un truc de la veille ou avoir chopé un truc pas sympa. Seulement quand hier matin je n'avais constaté aucune amélioration j'étais allée faire un tour à l'infirmerie. Au district 13 on ne plaisantait pas avec la santé, certainement pas après l'épidémie de petite vérole qui avait décimé la population du 13 quelques années auparavant. Les parents de Cray étaient morts à cause de cette épidémie d'après ce que je savais. Cray. J'essayais d'oublier à quel point j'avais été horrible et j'avais eu des mots durs lorsqu'il était venu frapper à ma porte, dans une dernière tentative désespérée de me montrer que j'avais tort de choisir Raven, qu'il avait lui bien plus à m'offrir. J'avais voulu l'éloigner de moi et de ma relation avec Raven et j'avais été cruelle, bien plus que je n'aurais du l'être. Je le regrettais. Avec le temps peut être pourrait-il me pardonner ? Je l'espérais profondément.
Mais ce qui m'avait stressée toute la journée c'est que la veille j'avais donc fait une prise de sang à l'infirmerie du 13, pour tenter de voir ce qui n'allais pas. J'étais passée cherchée mes résultats en fin d'après midi, avec une boule au ventre. Faut dire que l'idée de ne garder pratiquement aucun repas depuis 4 jours ne m'enchantais guerre, je recommençai à peine à prendre du poil de la bête après ce qu'il s'était passé au capitole, je ne boitais plus depuis quelques jours seulement, je commençais à peine à me sentir moins fatiguée, les cernes sous mes yeux commençaient seulement à s'effacer petit à petit, et je sentais toujours mes os lorsque je passais mes mains sur ma peau. Ce n'était pas le moment, vraiment pas le moment de tomber malade. Surtout que je ne l'avais pratiquement jamais été, alors j'aurais préféré que ça continue comme ça. Arrivée à l'infirmerie, j'avais attendu quelques minutes sans voir personne, et je m'étais finalement dirigée vers l'accueil. Et bien sur comme je semblais être dans un jour de veine, la personne qui était ce jour là à l'accueil de l'infirmerie était bien la dernière personne du corps médical que j'avais envie de voir. Vanya. Je me surpris à penser que le sors s'acharnait vraiment sur moi, ces derniers temps. Je n'étais pas vraiment à l'aise en sa présence, et dire que je l'appréciais aurait été le pire des mensonges. « Bonjour Vanya, on m'a dit de passer aujourd'hui qu'ils auraient les résultats de ma prise de sang, mais si t'es occupée, je peux passer un autre jour... » Pitié, dis moi que t'es occupée, dis moi que tu peux pas t'en occuper tout de suite. J'avais pas réellement envie de parler de mon état de santé avec elle, il faut l'avouer, c'était pas du de s'en rendre compte. « Non, bouge pas, j'ai tes résultats. » Super. Vraiment super. Je me forcai à lui adresser un sourire poli. Je n'avais jamais réellement su ce qu'elle pensait réellement de moi. Elle était toujours polie, calme, et j'avoue que ça avait une nette tendance à m'énerver. « Ah, super. Bon bein vas y dis moi, ce que j'ai. » J'étais pressée de partir d'ici. Allez, une prescription et c'était terminé. Elle avait attrapé une enveloppe qu'elle avait ouverte sous mes yeux, la parcourant du regard sans rien dire. Plus que mal à l'aise j'avais laissé mes yeux trainer sur les murs, sur n'importe quoi qui ne m'obligerait pas à fixer l'ex fiancé de Raven. Finalement elle avait relevé les yeux vers moi. « Tu n'es pas malade, tu... Tu es enceinte. » Retournant brusquement les yeux vers elle j'avais été prise d'une bouffée de panique. Non, j'avais mal entendu, c'était pas possible, c'était la seule explication, j'avais mal entendu.

◮ ◮ ◮ ◮ ◮


J'étais assise sur mon lit à trouver une autre signification aux mots tu es enceinte que celle qui s'imposait. C'était une blague, ça pouvait être qu'une blague. Ca pouvait pas m'arriver, pas maintenant surtout. Pas alors que je ne pouvais même pas affirmer avec certitude à Raven qu'il était le père. J'étais là depuis une demi-heure à retourner la phrase dans ma tête alors qu'on frappa à la porte. C'était surement Raven, il n'y avait que lui pour venir me voir en fin d'après midi comme ça. Prenant quelques secondes pour retrouver un visage normal et apaisé, je m'étais finalement levée pour ouvrir la porte. Un sourire sur le visage je m'étais avancée passant mes bras autour de son cou pour déposer un baiser sur ses lèvres. Un baiser qui ne le fit pas réagir, un baiser auquel il répondit à peine. Laissant retomber mes bras je lui avais lancé un regard interloqué. Quelque chose n'allait pas, je pouvais le sentir.

    « Qu'est ce qu'il y a ? » Inquiète, j'étais inquiète. J'avais des choses importantes à lui dire, parce que oui j'avais pris la décision de lui en parler dès maintenant, alors le sentir dans cet état là m'inquiétais. « Faut que ... je peux entrer ? » Baissant les yeux vers ses mains j'avais remarqué qu'elles tremblaient. Mais sans rien dire je m'étais effacée, et j'avais refermé la porte derrière lui. « Faut que je te dise quelque chose ... » Mon cœur commençait à s'accélérer, et mes mains à trembler. Il s'était assis sur le rebors de mon lit avant de tendre une main vers moi. Hésitante je l'avais saisie, et je m'étais assise à côté de lui. Moi aussi, je tremblais à présent. Il avait resserré sa main autour de la mienne. Qu'avait-il à me dire, qu'avait-il à me dire qui nécessite tout ça ? Déjà je l'imaginais avoir changé d'avis, s'être rendu compte qu'il ne pouvait pas me pardonner, je l'imaginais déjà me dire qu'il avait essayé mais que c'était fini. Qu'il devait tourner la page, et que je devais en faire autant. Seulement même si je l'avais voulu, je n'aurais pas pu tourner la page. Plus maintenant. « Milé ... » Ma respiration se fit rapide et saccadée. J'avais peur, maintenant j'avais peur. Et d'une voix plus suppliante et bien plus tremblante que la première fois, je lui avais de nouveau posé la question. « Raven, qu'est ce qu'il y a ? » Il avait relevé les yeux vers moi. Je ne savais pas ce qu'il s'apprêtait à me dire, mais ça n'avait pas l'air d'être agréable à entendre. J'étais réellement morte de peur. « Cray est mort. »

Ma main s'était desserrée, avait quitté la sienne, tombant sur le matelas. J'étais comme si je venais de prendre un coup de poing dans le ventre, le souffle coupé, sans savoir réellement comment réagir. C'était impossible. Cray avait été la première personne à croire en moi. Fermant les yeux quelques secondes je pouvais revoir avec une précision folle mes premiers entrainements, mes premiers progrès, la première fois qu'il m'avait félicitée, complimentée. Je m'étais sentie vivre quand pour la première fois il avait posé sur moi un regard bien différent de ce à quoi j'avais eu le droit jusque là. De la fierté, et une promesse, une promesse qu'il parviendrait à faire de moi une soldate. Qu'il parviendrait à transformer ma vie. Et il l'avait fait, il était été la première personne à s'intéresser à moi, à réellement s'intéresser à moi, à voir en moi autre chose qu'une adolescente dérangée. Je lui devais la vie que j'avais à présent, et j'en étais consciente. Je lui devais ce que j'étais, et les derniers mots que je lui avais adressés avaient été horribles. Oui ils me revenaient en tête, ces derniers mots. Chassant cette pensée mais gardant les yeux fermés c'est son visage que j'avais vu. Alors je les avais rouvert. Prenant ma tête dans mes mains quelques secondes, je m'étais finalement redressée, et j'avais enroulé mes bras autour de mes jambes ramenées contre ma poitrine. Me balançant quelques secondes j'avais laissé mes yeux se perdre sur le mur en face de moi. Je me sentais... Je me sentais vide, je sentais des larmes monter, des larmes que je devais contenir. Finalement j'avais à nouveau tourné mon visage vers Raven.

    « Comment ? » Ma gorge s'était serrée, si bien que ma voix était à peine audible. Mais il était à quelques centimètres de moi, assez près pour avoir entendu. Comment ? Je n'étais au courant de rien, Cray était mon ancien ami, l'un de mes plus proches amis, et je ne le savais même pas en mission. J'avais honte tellement honte, tellement honte que mon mépris soit la dernière chose que je lui ai offerte, tellement honte de ne pas avoir su préserver le lien si fort qui s'était crée entre nous deux au fil des années. « Qu'est ce qu'il s'est passé ? » J'aurais voulu que les choses évoluent, j'aurais voulu qu'il finisse par rencontrer une femme dont il tombe encore plus amoureux que de moi, et qu'un jour il soit capable de me pardonner. J'aurais voulu reconstruire ce que j'avais perdu cette nuit la. Mais il était mort, Cray était mort, et la dernière chose que je lui ai dite c'est que jamais je n'aurais voulu être avec un type comme lui, quelles que soit les circonstances.


Dernière édition par Miléna E. Andréis-Wheeler le Jeu 19 Juil - 22:09, édité 2 fois
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Raven H. Abernathy
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MessageSujet: Re: RAVILENA ◮ I WON'T LEAVE YOU I WILL CATCH YOU   RAVILENA ◮ I WON'T LEAVE YOU I WILL CATCH YOU Icon_minitimeMar 19 Juin - 0:32

Au district treize nous étions habitués à côtoyer la mort, parce nous avions fait le choix de ne plus nous enfermer dans nos souterrains mais de nous battre pour récupérer cette liberté pour laquelle beaucoup de nos familles avaient été bombardées soixante-seize ans plus tôt. Rares étaient les familles chez nous dans lesquelles personne n’était mort prématurément, que ce soit lors de la dernière épidémie, en mission pour les militaires, ou tout simplement parce que la malchance nous épargnait rarement ; Alors la mort ne nous était pas étrangère, et nous n’avions pas besoin de subir les Hunger Games chaque année pour qu’il en soit ainsi. Mais tout cela au final ne changeait rien, rien du tout au fait que lorsque l’on vous annonçait la mort d’un proche vous vous fichez bien d’être confronté à la mort tous les jours, cela ne semblait pas moins injuste ou moins inattendu, et je savais que ce serait la réaction de Miléna en apprenant ce que j’avais à lui apprendre. Je savais que je ne pourrais pas comprendre pleinement ce qu’elle ressentait parce que je n’avais jamais été confronté à une situation similaire ; J’avais perdu ma sœur bien sûr, j’avais même eut beaucoup de mal à tourner la page à ce sujet, mais je n’avais pas été surpris par sa mort puisque nous la savions inévitable et se rapprochant depuis un bon moment déjà. J’avais perdu Duncan dans un certain sens aussi, mais même si c’était ce que je me répétais parce que je voulais me voiler la face il n’était pas mort, il avait « simplement » trahi notre district, un district qui l’avait pourtant accueilli à bras ouverts lorsqu’il s’était retrouvé tout seul … Alors non, même en ayant perdu ces deux personnes qui m’étaient pourtant chères je savais que je ne pourrais pas réellement comprendre ce que traverserait Miléna dès qu’elle saurait ce qui était arrivé. C’était l’autre chose dont j’avais peur, j’avais peur de voir Miléna souffrir mais j’avais aussi peur de la voir m’échapper en étant pas capable de la comprendre assez pour pouvoir l’aider, j’avais peur qu’elle me reproche de ne rien pouvoir faire pour l’aider et de ne pas savoir quoi lui dire pour aller mieux. Parce qu’il ne fallait pas non plus être hypocrite, je ne pouvais pas essayer de lui faire croire que la mort de Cray me touchait particulièrement. Un homme qui mourrait en mission c’était toujours une perte bien sûr, mais Cray et moi ne nous connaissions pas vraiment, à vrai dire nous avions beau être tous les deux nés au district treize nous n’avions eut de réelle discussion que deux fois en tout et pour tout : lorsque j’avais demandé le transfert de Miléna vers une autre unité après notre rupture, et juste après que Coin nous aient annoncé que Miléna avait survécu à l’embuscade dont avait été victime son équipe. Nous n’étions pas amis, nous n’avions même jamais essayé de le devenir, et si autrefois c’était sans doute uniquement du au fait que nous n’avions pas d’atomes crochus par la suite c’était nos sentiments respectifs pour Miléna qui avaient rendu une entente entre nous tout bonnement impossible. Alors non, je ne pouvais pas faire semblant d’être touché par la mort de Cray, c’était de savoir que Miléna allait en souffrir qui me faisait me sentir concerné, mais la mort de Cray en elle-même … c’était malheureux à dire mais à titre purement personnel cela ne me faisait ni chaud ni froid. Sans compter que le bonhomme me détestait sincèrement depuis ce dernière fois où je l’avais croisé en sortant de la cafétéria il y avait de cela deux semaines, s’il avait eut la possibilité de me tuer se place j’étais certain qu’il ne se serait pas fait prier un instant.

Pourtant les mots avaient eut le plus grand mal à sortir de ma bouche, et le son tremblant de ma voix aurait pu laisser penser que j’étais anéanti par la situation … Mais non, j’étais simplement anéanti par le fait de devoir apprendre ce genre de nouvelle à Miléna, et à la fois j’étais en colère. En colère parce que si ce crétin s’était montré plus prudent, moins égoïste, moins égocentrique, et moins stupide nous n’en serions pas là, parce que sous cette probable excuse de vouloir venger Miléna il ne voulait que se faire bien voir et tenter de passer pour un héros. Il n’avait pas pensé un seul instant à ce qui se produirait s’il ne revenait pas, trop sûr de lui il était partit en se disant qu’il reviendrait forcément et s’était senti invincible, porté par l’idée que peut-être en étant celui qui ferait justice il réussirait à apporter la preuve irréfutable qu’il méritait Miléna plus que moi. Mais je ne méritais pas plus Miléna que Cray au fond, je la méritais peut-être même moins après les choses que je lui avais dit, alors de devoir lui annoncer la mort de Cray c’était peut-être ma punition, c’était peut-être le prix à payer pour être celui des deux qui garderait Miléna, même si la partie venait de se terminer sur un forfait. « Raven, qu’est-ce qu’il y a ? » Ce n’était plus seulement de l’inquiétude que je ressentais dans ses paroles, c’était de la peur, la véritable peur, ce qu’elle qui vous coupait la respiration et qui faisait trembler n’importe lequel de vos mots. Je ne savais pas trop à quoi elle s’attendait, je préférais ne pas y penser à vrai dire, mais elle ne pouvait pas s’attendre à cela … Non, elle ne s’attendait pas à cela, et dès le moment où sa main avait quitté la mienne j’avais compris que rien de ce que je dirais ne serait réellement en mesure de l’aider.
Elle ne m’avait rien dit, elle avait simplement lâché ma main et fermé les yeux, comme pour tenter d’oublier ma présence, et en prononçant ces trois petits mots j’avais l’impression qu’un mur invisible venait de se dresser entre elle et moi. Je n’avais pas bougé d’un poil, je n’osais ni parler ni faire le moindre geste dans sa direction de peur d’être repoussé, à vrai dire j’osais à peine respirer. J’avais l’impression d’être de trop et de ne pas avoir ma place dans la tristesse et dans les souvenirs reliant Miléna et Cray, et même poser une main sur son bras ou sur son épaule me semblait tout à coup déplacé. Mais je ne voulais pas la laisser seule, même si une partie de moi me disait que c’était peut-être la chose la plus sage à faire je ne réussissais pas à m’y résoudre, je voulais être là pour Miléna et plus encore je voulais qu’elle sache que j’étais là et que quand je lui avais promis de ne plus jamais la laisser ce n’était pas simplement des mots. Pourtant lorsqu’elle avait rouvert les yeux et ramené ses jambes contre elle je n’avais rien su dire, je m’étais contenté de la regarder et la voir dans un tel état de détresse et de dévastation me brisait le cœur, à nouveau j’avais envie de la prendre dans mes bras et de lui dire que tout irait bien mais je savais que cela ne servirait à rien et que ce n’était pas ce genre de mensonge qu’elle avait besoin ou envie d’entendre.

    « Comment ? » avait-elle murmuré, d’une voix tellement faible que j’avais presque du deviner ce qu’elle venait de dire en lisant sur ses lèvres. La question me glaça le sang ; J’avais craint sa réaction lorsqu’elle aurait appris la nouvelle, mais je n’avais pas eut le temps de penser à ce que je répondrais si elle me posait ce genre de questions. Je savais le poids qu’aurait la vérité, et à voir la détresse dans ses yeux je me demandais ce qu’il adviendrait si je répondais honnêtement à cette question. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Cray s’était montré égoïste et stupide, voilà ce qui s’était passé, même si ça Miléna n’était certainement pas prête à l’entendre, et ne voudrais de toute manière pas le croire. « C’est … ça faisait quatre jours qu’il avait disparu, on n’était pas beaucoup à être au courant et puis tu … tu te sentais pas très bien, je voulais pas t’inquiéter pour rien … » J’avais marqué une pause, osant à peine la regarder dans les yeux et sachant très bien que peu importe les raisons qui m’avaient poussé à le faire elle allait m’en vouloir de ne pas lui en avoir parlé. « On savait pas qu’il avait été arrêté jusqu’à … quand on l’a appris il était déjà trop tard … » Trop tard oui, trop tard pour tenter quoi que ce soit qui ne soit pas sans espoir, si cette autre équipe n’avait pas été au district un en même temps que lui peut-être n’aurions nous même jamais su ce qu’il était devenu. « Il a été arrêté par les pacificateurs, on sait pas ce qui s’est passé … »

Ou plutôt nous ne savions pas tout, mais nous en savions un peu plus que ce que je voulais bien révéler … S’il avait été arrêté par un pacificateur c’était parce qu’il était allé le provoquer, s’il était allé le provoquer c’était parce qu’il s’était laissé guider par la vengeance, et s’il avait été exécuté aussi rapidement c’était parce que le pacificateur responsable de sa mort était cruel et sans aucune pitié. Peut-être que si Cray n’avait pas eut de rapport avec Miléna, peut-être que s’il n’avait pas fait partie de ceux au même titre que moi étaient allés reprendre Miléna des griffes de ceux qui nous l’avaient enlevé, peut-être que s’il avait été arrêté par un autre pacificateur que celui-là … peut-être serait-il encore en vie. Mais tous ces peut-être ne changeaient rien à la réalité et au déroulement des évènements, et à mesure que les secondes passaient l’obligation que j’avais de ne pas dire l’entière vérité m’apparaissait comme une évidence. Miléna avait-elle réellement besoin de savoir pour quelle raison Cray avait-il quitté le district en douce, et par qui il avait été tué ? La réponse ferait plus de mal que de bien, et elle ne changerait rien au résultat … Cray serait toujours mort et Miléna n’en serait que plus effondrée encore.

    « Coin nous l’a confirmé y’a un peu plus d’une heure … j’suis venu dès que j’ai pu je voulais pas que tu l’apprennes par inadvertance ou … » Je ne savais pas ce que j’imaginais, après tout Miléna avait toujours été championne pour camoufler ses émotions, à tel point que souvent par le passé je m’étais retrouvé déboussolé devant certaines de ses réactions. Même aujourd’hui, à sa place d’autres auraient certainement fondu en larmes, ou crié, ou cassé quelques chose, n’importe quoi … Mais pas Miléna, elle était restée immobile, silencieuse, et si je ne la connaissais pas aussi bien désormais j’aurai pu penser que la nouvelle la laissait de marbre. « J’suis désolé … » Sans doute me pensait-elle désolé de la perte qu’elle venait de subir, et c’était sans doute un peu le cas, mais si j’étais désolé c’était surtout d’avoir décidé de lui cacher une partie de la vérité. J’étais désolé de ne pas pouvoir être aussi honnête que je m’étais promis de l’être avec elle.

Avec hésitation j’avais enfin trouvé le courage de la regarder à nouveau dans les yeux, craignant la réaction de Miléna presque autant que si j’avais eut une quelconque responsabilité dans la mort de Cray. C’était ridicule, personne n’était responsable de ce qui était arrivé à Cray en dehors de l’intéressé, il avait marché vers sa perte lui-même et pour cela il était le seul à blâmer, car après tout même s’il l’avait tué ce n’était pas Hunter qui avait obligé Cray à venir à lui mais bien ce dernier qui s’était jeté tout seul dans la gueule du loup … Alors pourquoi, pourquoi craignais-je à ce point là la réaction de Miléna à mon égard ? Pourquoi avais-je peur que le simple fait qu’elle me lâche la main soit un signe qu’elle m’en voulait à moi …
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Miléna E. Andréis-Wheeler
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MessageSujet: Re: RAVILENA ◮ I WON'T LEAVE YOU I WILL CATCH YOU   RAVILENA ◮ I WON'T LEAVE YOU I WILL CATCH YOU Icon_minitimeJeu 21 Juin - 23:05

Je n’avais jamais perdu personne, personne qui me soit cher. Je n’avais jamais connu la mort, pas comme ça. Il y a presque deux mois à présent j’avais perdu toute mon équipe dans l’explosion de ce train au district 1, mais je n’avais pas réellement eu le temps de les pleurer. Tout s’était enchainé très vite, ma capture, mon calvaire au capitole, mon réveil au treize, c’était comme si je n’avais toujours pas assimilé leur mort. Peut être que lorsque je reprendrais le boulot, avec une nouvelle équipe, des nouvelles têtes ça serait le cas. Peut être pas. Mais quoi qu’il en soit je n’avais jamais été proche d’eux comme j’étais proche de Cray. Je ne pouvais pas dire le contraire. J’avais perdu mes parents aussi, mais j’étais trop jeune pour m’en souvenir, je ne me souvenais de rien avant mon arrivé au treize de toute façon. On m’avait dit que j’étais orpheline. On me l’avait dit mais je n’avais aucun souvenir d’avoir eu un jour eu des parents. La seule chose en laquelle j’avais crue c’était l’existence de ma sœur, Siloë, mais ça on me l’avait enlevé. On m’avait dit que c’était faux, que je n’avais pas eu de sœur, qu’elle n’existait pas que j’avais été ramenée seule ici, que j’étais folle. On m’avait dit tout ça. On m’avait dit tout ça et on avait attendu quoi de moi, que je sois saine d’esprit ? Après ça ? Quoi qu’il en soit je n’avais pas perdu Siloë comme je venais de perdre Cray. C’était différent. Si elle existait elle était certainement encore vivante, quelque part. A penser que je l’avais abandonnée. A penser que je l’avais oubliée. Même si ce n’était pas le cas, même si je pensais encore souvent à elle. Ce genre de chose je préférais ne pas en parler, même pas à Raven. Raven ne savait pas pour Siloë, je ne voulais pas qu’il me prenne pour une folle, je ne voulais pas avoir à me justifier. Je n’avais parlé de ma sœur à personne, non même pas à lui. Parce que la dernière fois que je l’avais fait on avait tenté de me convaincre qu’elle n’existait pas, et parce que la dernière fois que je l’avais fait on avait définitivement pensé que j’étais folle, totalement folle.

Assise sur le lit, à côté de Raven j’étais comme en état de choc. C’était la première fois que je perdais quelqu’un de cher et tout ce que j’arrivais à faire pour le moment était de concentrer sur ma respiration pour ne pas suffoquer. J’avais du mal à respirer du mal à garder les yeux ouvert, et du mal à regarder Raven dans les yeux. Je ne voulais pas pleurer, alors que je sentais dans larmes monter, alors que je sentais ma gorge se serrer. Raven m’avait vue pleurer pour la première fois deux semaines auparavant, il n’était pas question que cela se reproduise. Du moins c’est ce que je pensais… Et au fond j’avais aussi peur qu’il le prenne mal, que je pleure Cray. Pas devant lui, je ne devais pas pleurer devant lui. Pourtant j’aurais tant voulu qu’il me prenne dans ses bras et me caresse les cheveux en me disant que tout irait bien. Je voulais que tout aille bien.

    « C’est … ça faisait quatre jours qu’il avait disparu, on n’était pas beaucoup à être au courant et puis tu … tu te sentais pas très bien, je voulais pas t’inquiéter pour rien … » J’avais fermé les yeux quelques secondes, assimilant l’information, avant de les rouvrir. J’étais blessée, blessée que Raven ne m’ait rien dit, alors que la vie de Cray était menacée. Quatre jours, quatre jours qu’il avait disparu. En quatre jours j’aurais pu aller le chercher, j’aurais pu l’aider comme il était venu avec Raven me sortir de cet enfer au Capitole. J’aurais tout fait, tout fait pour qu’il soit secouru. Mais on ne m’avait rien dit, on n’avait pas jugé que cette information était capitale pour moi. Raven savait. Il savait et il ne m’avait rien dit. Alors qu’hésitant il semblait chercher à savoir si il devait me regarder dans les yeux ou pas, j’avais détourné le regard. « On savait pas qu’il avait été arrêté jusqu’à … quand on l’a appris il était déjà trop tard … Il a été arrêté par les pacificateurs, on sait pas ce qui s’est passé … » Déglutissant j’avais écouté chaque mot prononcé par Raven, je savais qu’il ne devait pas savoir comment m’annoncer la chose, je savais qu’il devait surement s’en vouloir. Mais tout ce que j’étais capable de voir c’était qu’il m’avait menti, menti par omission. Il m’avait menti alors qu’il avait promit que plus jamais il ne me laisserait tomber. J’aurais du, j’aurais du aider Cray. J’aurais du avoir le droit de savoir. Pourtant j’avais gardé mon calme. Et sans le regarder dans les yeux, préférant fixer mon regard en face de moi, j’avais à nouveau parlé, d’une voix pratiquement neutre, bien que laissant transparaître ma détresse. «Où ? » Quelle importance au fond ? Mais je devais savoir, je voulais comprendre. « Pourquoi ? Pourquoi personne n’a été envoyé pour le chercher ? » C’était impossible, c’était une blague. Cray était le bras droit de Coin, ce n’était pas possible, pas possible qu’elle n’ait pas bougé le petit doigt. Elle devait forcément savoir où il était, dans quel district, elle l’avait forcément envoyé en mission ou je ne sais pas quoi, pourquoi personne n’était allé le cherché ? Il n’en avait pas été jugé digne ?

Toutes ces questions, ces questions dans ma tête. Je cherchais à comprendre, tout comme je cherchais une raison au mensonge de Raven. tu ne te sentais pas très bien. Oh mon dieu. Les paroles de l’ex fiancée de Raven me revinrent en tête, ou plutôt ce qu’elle m’avait annoncé. Pourquoi fallait-il que ça arrive maintenant. Alors que Cray était mort ? Ce soir je comptais l’annoncer à Raven, lui dire que j’attendais un enfant, son enfant je l’espérais, mais peut être aussi celui de Cray. Cray qui venait de perdre la vie. Le destin semblait prendre un malin plaisir à jouer avec moi, à jouer avec nous avec nos vies. Je ne voulais déjà pas d’un enfant, parce que c’était la guerre, parce que Raven comme moi risquions notre vie tout les jours, parce que j’avais certains problème à élucider avant de seulement imaginer cette éventualité, comme cette maladie, cette maladie que je savais posséder depuis l’adolescence. Je ne m’étais jamais senti une once d’instinct maternel en moi, jamais je n’avais envisagé possible le fait que je puisse moi avoir une famille, une famille à moi, et jamais je n’en avais voulu. Alors dans ces conditions… Sans savoir qui était réellement le père de cet enfant, Raven que je venais de retrouver, et que j’avais encore peur de reperdre chaque jour ou un homme qui venait de trouver la mort. Non, je ne pouvais pas.

    « Coin nous l’a confirmé y’a un peu plus d’une heure … j’suis venu dès que j’ai pu je voulais pas que tu l’apprennes par inadvertance ou … » Non, tu n’es pas venu dès que tu as pu. Tu aurais du venir il y a quatre jours, tu aurais du venir, même si je n’étais pas très bien. Qu’est ce que c’était quelques nausée et une forte fatigue par rapport à la vie de l’une des personnes qui comptaient le plus pour moi menacée ? Qu’est ce que c’était ? Il aurait du venir, venir me trouver, et venir me le dire. A présent Cray était mort, Cray était mort surement persuadé que je n’en avais rien à faire de lui, que je n’avais même pas bougé le petit doigt pour l’aider. Pourquoi aurait-il pensé le contraire ? J’avais été cruelle, je lui avais dit des choses que je ne pensais pas, juste pour l’éloigner de Raven et moi. Tout le monde à sa place aurait pensé que je n’en avais jamais rien eu à faire de lui, ou pire que je n’avais fait que l’utiliser. « J’suis désolé … » J’avais enfin relevé les yeux vers lui. Je n’avais pas le droit de lui en vouloir, alors qu’au fond c’était moi que je détestais. Pour les choses que j’avais dites à Cray, ces choses si dures qu’il ne méritait pas. Raven avait tenté de me protéger, il avait peu être au fond trahit ma confiance en agissant comme il l’avait fait, mais il ne l’avais fait que dans le but de me protéger. Ce n’était pas à Raven que j’en voulais le plus. C’était à moi.

Pourquoi n’avais-je pas réussis à ouvrir mon cœur à Cray ? Les choses auraient peut être été différentes. Il ne serait surement pas parti en pensant que je n’avais jamais fait que me servir de lui. J’aurais du lui dire que ce n’était pas lui, qu’il n’avait rien fait, que rien ne pouvait simplement rivaliser avec ce que je ressentais pour Raven. Que lui et moi étions faits pour terminer ensemble, que je ne me sentais vivante que lorsque j’étais près de lui, contre lui, lorsque ma peau effleurait la sienne. Que j’étais désolée, profondément désolé de lui avoir fait du mal, que cela n’avait jamais été mon intention. Que j’étais perdue, apeurée, que j’étais triste, mais que ça n’excusait en rien ce que j’avais fait. Que je lui avais fait du mal mais que j’étais désolée. Oui. Je ne m’étais même pas excusée. Et Cray était mort et la dernière chose que je lui avais offerte c’était mon mépris. Cray qui n’avait rien fait d’autre que vouloir mon bien, qui n’avait jamais su faire autre chose que me traiter comme si j’étais la huitième merveille du monde. Raven avant finallement relever les yeux vers moi. Mais je ne m’étais même pas rendue compte qu’imaginant ce qu’auraient du être mes dernières paroles pour Cray j’avais laissé échappé une larme, une larme qui avait roulé le long de ma joue. Je ne pouvais pas le masquer, il l’avait forcément vue. Plongeant ma tête dans mes mains je tentai de me cacher à sa vue, je ne voulais pas qu’il me voit pleurer. Je lui en voulais, mais aussi j’avais peur. Peur qu’il ne comprenne pas. Qu’il ne comprenne pas parce qu’il ne m’avait pratiquement jamais vue craquer depuis qu’il me connaissait, alors que là je pleurais Cray. Ne réunissant pas à me calmer j’avais laissé les sanglots s’emparer de moi.
J’en voulais à Raven. Je lui en voulais. Pourtant laissant les sanglot m’agiter je m’étais brusquement retournée vers lui pour enrouler mes bras autour de son cou et enfouir ma tête dans son cou, laissant tout le désespoir que je contenais depuis quelques minutes s'échapper. J'en voulais à raven mais j'avais besoin de le sentir contre moi, à cet instant présent, j'avais besoin qu'il me serre dans ses bras et qu'il ne me laisse plus m'échapper. J'avais besoin de sentir qu'il ne me laisserait pas tomber, et je ne l'avouerai jamais lorsqu'il m'arrivait de me sentir vulnérable, fragile et désemparée, j'avais besoin de sentir son étreinte protectrice. J'avais besoin de lui, surtout maintenant.

    « Tu aurais du me le dire. J'avais le droit de savoir, j'avais le droit... » Difficile de croire que je lui faisais des reproches, alors que je resserrai mon étreinte encore plus, comme par peur de m'écrouler s'il venait à me lâcher. Je lui en voulais mais j'avais besoin de lui prêt de moi. Parce que je l'aimais, parce que j'avais besoin de lui. Mais aussi parce qu'au fond il n'étais pas la personne à laquelle j'en voulais le plus. Celle que je détestais, que j'aurais voulu pouvoir faire disparaître, celle qui me faisait même honte, c'était moi. Pas Raven, moi. Resserrant mon étreinte encore une fois je fus à nouveau secouée par un sanglot. « Je suis désolée. » De quoi est ce que je m'exusais ? De n'avoir été qu'une sale egoïste ? C'était Cray qui aurait mérité ces excuses, pas Raven. De pleurer celui qui avait voulu notre séparation, celui qu'il avait surement détesté ? De lui faire des reproches ? Surement un peu de tout ça, tout ce que je savais c'était que j'étais désolée. Mais aussi certainement un peu au fond de ce que je m'apprétais à lui dire. « Je peux pas Raven, je peux pas. » J'avais presque murmuré cette fois ci, mais j'étais tellement proche de lui qu'il ne pouvait pas ne pas avoir entendu. Pourtant il ne comprenait certainement pas. Parce que mes paroles étaient décousues, et n'avaient pas plus de sens que mes pensées en ce moment même. Parce que je savais qu'il fallait que je lui dise, même si ce n'était certainement pas comme ça que je l'avais imaginé. « Je suis enceinte. » Je ne pouvais pas garder ce secret plus longtemps. Parce que la situation me déchirait déjà assez, et que je ne pouvais pas garder ça pour moi. Parce que si je souhaitais que ce ne soit pas le cas, le père de l'enfant que je portais venait peut être de mourir. Parce que j'avais besoin de Raven pour me serrer dans ses bras et me dire que tout irait bien, que quelles que soit les circonstances il ne me laisserait pas, que quel que soit le futur on trouverait une solution. C'était lâche, de le lui annoncer comme ça, sans même le regarder alors que j'étais toujours dans ses bras et encore en larmes. Mais je ne réfléchissais plus. Moi, qui était habituellement ne laissant transparaître mes émotions, moi qui était la meilleur pour cacher toute détresse ou tout autre chose qui serait prise pour une faiblesse, que je considérais comme une faiblesse. Moi j'étais incapable de réfléchir. « Je suis enceinte d'un peu plus de deux semaines... »

Il ne pouvait pas ne pas comprendre, ne pas comprendre ce que cela voulait dire. De toute façon Raven et moi n'avions repassé la nuit ensembles que quelques jours auparavant, depuis cette fameuse nuit. Cette nuit, alors que quelques jours auparavant c'était dans les bras de Cray que j'étais. J'étais terrigiée, j'avais peur de sa réaction presque autant que de ce que l'avenir me réservait à cet instant. J'étais terrifiée parce que cet enfant je n'en voulait pas, parce que Raven et moi n'avions jamais abordé la question ensembles, j'étais bouleversée, bouleversée par la mort de mon ami, j'étais simplement perdue. Et tout en moi devait respirer la détresse.
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Raven H. Abernathy
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Raven H. Abernathy
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△ à Panem depuis le : 22/01/2012
△ humeur : la mort de Coin, dont les idées commençaient à lui déplaire, a donné un nouvel élan à son implication dans la lutte contre le Capitole
△ âge du personnage : trente-six ans
△ occupation : lieutenant-colonel dans l'armée du 13 (chef de section, tireur d'élite) ~ membre du conseil de décision post-Coin


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MessageSujet: Re: RAVILENA ◮ I WON'T LEAVE YOU I WILL CATCH YOU   RAVILENA ◮ I WON'T LEAVE YOU I WILL CATCH YOU Icon_minitimeMar 26 Juin - 2:06

Si la situation me donnait à ce point là la sensation d'être pris au piège c'était aussi parce que je savais déjà que je n'aurais pas de réponse à une bonne partie des questions que me poserait Miléna. Je la connaissais assez pour savoir qu'elle ne se contenterait pas de digérer la nouvelle sans rien dire, elle aurait besoin d'explications, et de réponses aux questions qu'elle se poserait inévitablement ... et ces réponses je ne les aurait pas, ou bien je ne pourrais pas les lui donner. Il aurait été faux de toute manière de penser que nous disposions d'énormément d'informations concernant ce qui était arrivé à Templesmith, à la mi-journée encore personne ne savait où il avait bien pu passer et quelle mouche l'avait piqué pour quitter le district de cette façon sans prévenir personne. Inutile de mentir, avant que nous recevions la confirmation de sa mort ce qui avait pu passer par la tête de Cray ne m'intéressait pas des masses, et si j'avais caché sa disparition à Miléna c'était avant tout parce que je ne voulais pas l'inquiéter inutilement ; Et je n'avais pas envie de ramener à nouveau Cray dans la conversation, c'est vrai. Mais pas un seul instant je n'avais souhaité ou même envisagé la possibilité qu'il puisse ne jamais revenir, qu'il soit perdu pour de bon ... J'avais des griefs personnels à son égard mais jamais je n'aurais souhaité ce genre de chose à quiconque dans notre district, et je ne pouvais pas nier non plus que Cray avait toujours été un excellent soldat, et que si la présidente avait placé tellement de confiance en lui cela signifiait qu'il était quelqu'un de fiable. Et pourtant Cray était mort, rappelant ainsi aux autres militaires que lorsque l'on avait choisi cette voix on avait toujours le risque de mourir prématurément au au moment où les autres s'y attendaient le moins. Miléna n'était pas moins naïve que moi quant à la dangerosité de notre profession, elle en avait elle aussi accepté les risques dès le moment où elle avait choisi de rejoindre nos rangs, mais à cet instant elle semblait l'avoir oublié, elle avait oublié que Cray tout comme elle ou moi vivions en permanence sur la sellette et que ce genre de fin pendait toujours au dessus de nos têtes telle une épée de Damoclès. Cray et moi n'avions peut-être jamais rien eut à nous dire mais ce qui venait de lui arriver m'avait remis les idées en place à moi aussi, et m'avait fait réaliser à quel point chaque minute avec Miléna était précieuse et ne devait pas être négligée.

J'avais vu juste en tout cas, passé le choc de la nouvelle qui l'avait laissé sans voix et m'avait même fait m'inquiéter devant l'absence quasi-totale de réaction de Miléna étaient venues les questions. Celles auxquelles je ne pouvais parfois pas répondre parce que j'ignorais la réponse ou bien parce que je savais que la réponse ferait bien plus de mal que l'ignorance. Cray n'était pratiquement personne pour moi et pourtant je ne pouvais m'empêcher d'imaginer la scène de sa mort depuis le moment où le mot exécution et le nom d'Hunter étaient arrivés à mes oreilles, alors qu'en serait-il si ces mots parvenaient aux oreilles de Miléna ? Je préférais ne pas l'imaginer, et pour cette raison j'avais pris la décision de ne pas tout dire ; Je m'en voulais affreusement parce que je m'étais aussi fait la promesse de ne plus jamais laisser le mensonge s’immiscer entre elle et moi, mais je ne pensais pas avoir le choix, pas de choix autre que celui là. Ces deux dernières semaines il n'y avait pas un jour où je n'avais pas vu Miléna, pas un soir où je n'étais pas venu la voir ne serait-ce qu'une heure, parce que je savais à quel point les journées lui paraissaient longues sans son affectation ... Miléna n'était peut-être pas très habile avec les mots, mais elle n'avait pas eut besoin de s'étaler beaucoup pour me faire comprendre à quel point les évènements du Capitole avaient été traumatisant pour elle, plus que je ne pouvais sans doute le comprendre sans avoir vécu la même chose. Et lorsqu'elle s'était réveillée en pleine nuit j'avais compris, que toute cette histoire la poursuivrait encore longtemps, alors à cet instant je ne pouvais pas me résoudre à emplir son esprit d'images supplémentaires, je craignais déjà des répercussions de la mort de Cray sur elle et je n'arrivais pas à me résoudre à empirer les choses ... la voir dans cet état me fichait déjà en vrac.

    « Où ? Pourquoi ? Pourquoi personne n’a été envoyé pour le chercher ? » Fixant toujours le mur elle s'était adressé à moi sans même me jeter un regard, au point que si ce n'était pas une question qu'elle avait posé j'aurai douté que c'était à moi qu'elle s'adressait. Où ? Si je lui disais que tout s'était joué au district un j'étais certain qu'elle ferait le rapprochement avec Hunter, je ne pouvais pas prendre ce risque ... « On sait pas trop, il manque encore des informations pour le moment c'est ... flou. » Ce n'était pas totalement un mensonge, il restait un tas de questions que chacun pouvait légitimement se poser qui n'avaient toujours pas trouvé de réponse. Quant au pourquoi, là non plus je ne trouvais pas grand chose à dire « Personne n'est allé le chercher parce que personne ne savait où il était. Et maintenant c'est trop tard, Coin ne veut pas risquer la vie d'une équipe simplement pour récupérer un ... » Un cadavre, voilà ce que je m'étais retenu de dire au dernier moment. Pourtant le mal était fait et l'espace d'une fraction de seconde j'avais cru la voir se crisper encore plus, sans vraiment savoir si c'était mon imagination qui me jouait des tours ou non.

Elle était restée un moment silencieuse et je ne savais plus ce que j'étais censé en penser. Je savais que ce n'était pas le moment de penser à moi mais pourtant je ne pouvais m'empêcher de craindre de quelconques reproches, sur le fait que je ne lui avais rien dit sur la disparition de Cray, ou sur le fait que malgré mes efforts je ne semblais pas particulièrement touché par sa mort ... et c'était la vérité, j'étais touché par la détresse de Miléna mais la mort de Cray en elle-même ne m'émouvait pas plus particulièrement que celle de n'importe quel autre militaire tombé avant lui. Et je n'avais pas envie de mentir, pas plus que ce que je me sentais déjà forcé de faire pour ne pas accabler Miléna encore plus ; Alors je me taisais, je me contentais de rester assis à côté d'elle sans rien dire et sans oser bouger, attendant une réaction quelconque de sa part, ou une nouvelle question qui je l'espérais aussi ne me forcerait pas à sortir un mensonge de plus. Je m'étais senti tellement impuissant, tellement inutile lorsque je l'avais regardé cacher son visage dans ses mains, tenté de cacher sa tristesse et de me supprimer du même coup entièrement de son champ de vision, comme si j'étais la seule et unique chose qui l'empêchait encore de laisser libre cours à sa tristesse ou à sa colère. Plus les secondes passaient et plus j'avais la sensation de ne pas être là où je devais être et de me sentir de trop ... je ne savais pas du tout comment j'étais censé réagir et je commençais à me dire que le mieux serait peut-être de la laisser seule le temps qu'elle digère la chose, et qu'elle reviendrait me voir lorsqu'elle en aurait besoin. Mais je ne réussissais pas à me résoudre à me lever, je n'arrêtais pas de me répéter que je lui avais promis de ne plus jamais la laisser et d'être toujours là, si je partais est-ce que je n'allais pas à l'encontre de cette promesse ?

J'avais donc été d'autant plus surpris lorsque, ne cachant même plus ses sanglots, Miléna s'était tournée vers moi pour finalement venir se blottir dans mes bras et enfouir son visage dans mon cou. J'étais surpris mais quelque part j'étais soulagé de voir qu'elle ne me repoussait pas une nouvelle fois, et passant mes bras autour d'elle je m'étais contenté de la serrer contre moi et de la bercer doucement, parce qu'à défaut de savoir quoi dire je voulais qu'elle sache que j'étais là.

    « Tu aurais du me le dire. J'avais le droit de savoir, j'avais le droit ... » Elle avait le droit c'est vrai, et elle n'imaginait pas comme j'avais retourné le problème dans les deux sens en pesant le pour et le contre ; J'aurai pu lui mentir par simple jalousie c'est vrai, et peut-être que cette jalousie m'avait aidé à prendre ma décision, mais la vérité c'était que j'avais peur. J'avais peur que si elle apprenait la disparition de Cray elle fasse tout pour partir à sa recherche, et je ne voulais pas la laisser repartir, pas après avoir failli la perdre ... c'était égoïste je le savais, mais l'image de son corps meurtri sur le sol au Capitole était toujours fraiche dans mon esprit et la simple idée de la savoir à nouveau dehors me terrorisait. « Je sais, j'suis désolé ... j'suis tellement désolé, je pensais pas que ... » Je ne pensais pas que ça irait si loin, et que Cray ne reviendrait pas. Je pensais qu'il reviendrait, qu'il se ferait sermonné par Coin dans le pire des cas, et que Miléna n'aurait jamais besoin d'entendre parler de cette disparition ... Mais Cray n'était pas rentré, et il n'était plus simplement un disparu. La serrant un peu plus contre moi je caressais doucement ses cheveux. « Je suis désolée. » Désolée ? De quoi était-elle désolée, c'était moi qui l'étais, c'était moi qui avait pris la décision de ne rien dire et de la maintenir dans l'ignorance ... Pourquoi était désolée ? « Je peux pas Raven, je peux pas. » J'avais senti les battements de mon coeur s'accélérer et ma gorge se serrer. Qu'essayait-elle de me dire, qu'étais-je censé comprendre dans cette phrase ? Elle n'avait dit cela que dans un murmure mais pourtant c'était comme si chacun de ses mots était venu se heurter violemment contre moi ... elle était toujours là, dans mes bras, mais j'avais soudain l'impression qu'elle était en train de m'échapper et je ne savais pas quoi faire pour l'en empêcher. « Je suis enceinte. »

J'étais resté de marbre plusieurs secondes, telle une statue j'étais resté sans bouger, sans parler, tentant juste de comprendre ce qui était en train de m'arriver. J'avais totalement oublié Cray et la raison pour laquelle j'étais venu ici en premier lieu, provisoirement du moins, et si les battements de mon cœur avaient redoublé d'intensité mon cerveau lui semblait ne plus vouloir répondre. Elle était enceinte. Miléna était enceinte. Et malgré moi je m'étais remis à en vouloir à Cray pour avoir gâché ce qu'elle aurait du me dire dès le départ ... je lui en voulais parce que c'était ce que j'avais toujours voulu, parce que pour moi fonder une famille c'était comme avoir rejoint l'armée ou être allée rejoindre Miléna dans sa chambre quatre ans plus tôt, c'était une évidence. C'était ce que je pensais avoir perdu trois années durant et retrouvé récemment, et même ça il fallait que Cray vienne me le gâcher de là où il était. « Je suis enceinte d'un peu plus de deux semaines ... » J'aurais pu, j'aurai pu réaliser le véritable sens de ces paroles si j'avais été moins pris au dépourvu, moins pris au piège par la situation ; Est-ce que j'avais déjà songé à cette éventualité ? Bien sûr que oui. Est-ce que je m'étais imaginé que les choses se passeraient de cette façon ? Certainement pas. Parce que n'était absolument pas le genre de nouvelle que je m'attendais à recevoir en venant ici, parce que je ne pouvais toujours pas regarder Miléna sans avoir ce petit pincement au coeur en me demandant si je pourrais lui refaire entièrement confiance un jour, parce que ni elle ni mois ne savions réellement où nous en étions pour le moment ... parce que non, c'était pas vraiment le bon moment. Et pourtant, j'avais senti dès le moment où elle avait prononcé ces mots la petite étincelle qui s'était allumé chez moi et qui ne me demandait plus qu'une seule chose maintenant : ne pas s'éteindre, jamais. J'avais provisoirement oublié Cray parce qu'à cet instant Miléna portait un enfant, le nôtre, et que c'était la seule et unique information qui parvenait encore de façon cohérente à mon esprit.

    « C'est ... je ... » Je n'arrivais même pas à formuler une penser cohérente, alors une phrase vous pensez bien ... D'autant plus que j'étais déstabilisé, le fait qu'elle n'ose même pas me regarder après ce qu'elle venait de dire m'inquiétait finalement beaucoup plus que je ne l'avais réalisé au tout début. « Désolé c'est juste que tu, tu me prends un peu au dépourvu ... » Je n'avais pas réalisé jusque là que me sentais si fébrile. Laissant une de mes mains redescendre jusqu'à sa taille j'étais finalement parvenu à formuler une phrase qui reflétait ma pensée, une partie tout du moins « C'est peut-être un signe. Et je sais que c'est pas le meilleur moment mais ... » Mais cet enfant j'en avais envie, malgré tout. Naïvement je prenais la réaction de Miléna comme le choc de la mort de Cray uniquement, ou bien la peur que cette nouvelle lui fasse craindre reproches et réaction négative ... si j'avais su.
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Miléna E. Andréis-Wheeler
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MessageSujet: Re: RAVILENA ◮ I WON'T LEAVE YOU I WILL CATCH YOU   RAVILENA ◮ I WON'T LEAVE YOU I WILL CATCH YOU Icon_minitimeMar 26 Juin - 15:17

Je ne parvenais pas à comprendre comment je n’avais pas pu être au courant. Comment était-ce simplement possible. J’avais tout fait pour éviter Cray ces derniers jours c’était sur, mais comment pouvait-il être parti en mission, une mission vraisemblablement dangereuse sans que je n’ai été au courant. Je ne comprenais pas, je ne comprenais simplement pas. Il était une époque où j’aurais pu parler de chacune de ses opérations sans le moindre souci, même sans y être affectée. Il y avait une époque ou lorsque j’avais besoin de me confier c’était à lui que je le faisais, il y a même une époque ou je le considérais comme mon ami le plus cher. Comment avait-il pu devenir un étranger à ce point ? Comment ? Comment Raven qui n’avait jamais échangé plus de quelques mots avec lui pouvait-il savoir tout ça mieux que moi, savoir qu’il avait disparu, et avoir été mis au courant de sa mort avec moi ? Raven était bien plus gradé que moi j’en avais conscience. Mais moi j’avais été son élève, puis sa subordonnée, et surtout son amie. J’aurais du savoir, malgré ce qu’il avait pu se passer entre nous ces dernières semaine j’aurais du pouvoir aller le chercher, savoir qu’il était en danger avant qu’il soit simplement… Mort. Je n’arrivais pas à le concevoir, à imaginer son corps sans vie. Parce que là, les yeux fixés contre le mur gris c’était tout ce qui me venait. En flash, des images du corps meurtri de Cray. Je l’imaginais défiguré par les coups, j’imaginais son visage en sang, j’imaginais les os de son corps brisés, et plus j’essayais de chasser ces images affreuses de ma tête plus elles revenaient à la charge, tentant de remplacer les souvenirs que j’avais de Cray. Alors que j’essayais de voir les traits de son visage, son sourire, la chaleur de ses mains, et pas un corps froid et sans vie. Peut être qu’au fond il était mieux qu’on ne le ramène pas ici. Je ne voulais pas le voir comme ça, je ne pouvais pas. J’avais besoin de garder le souvenir d’un Cray vivant, et j’aurais même voulu être capable de me souvenir de lui heureux, lorsqu’il ne me lançait pas ces regard empli de tristesses et de déception, ou encore lorsqu’il ne détournait pas le regard en m’apercevant. Lorsque tout était plus simple, avant cette nuit, avant même ce baiser qu’il m’avait donné et que je lui avais rendu cette après midi quelques mois auparavant. J’aurais du être claire dès le début, j’aurais du penser à lui et non à moi et au fait que j’avais besoin de quelqu’un. Parce qu’au fond je l’avais utilisé. Je l’avais utilisé parce que je me sentais seule, et parce que je voulais quelqu’un à mes côtés, et parce qu’au fond j’avais apprécié l’attention qu’il me portait, je l’avais apprécié jusqu’à qu’elle ne mette à mes yeux en danger ma relation avec Raven. Je m’étais servie de lui, alors que je savais qu’il ressentait plus que de l’amitié. Je ne l’avais peut être pas fait totalement consciemment, mais je l’avais fait.

    « On sait pas trop, il manque encore des informations pour le moment c'est ... flou. » Comment ça ? Je ne comprenais pas, comment pouvaient-ils ne pas savoir où il était ? Comment est-ce que ça pouvait-être flou ? S’il avait trouvé la mort en opération, quelqu’un devait savoir, peut être pas Raven mais cela ne pouvait pas juste être flou. J’avais tourné les yeux vers lui, quelques secondes, fronçant les sourcils. « Personne n'est allé le chercher parce que personne ne savait où il était. Et maintenant c'est trop tard, Coin ne veut pas risquer la vie d'une équipe simplement pour récupérer un ... » Un cadavre, un corps, une homme mort. Il s’était arrêté avant de finir sa phrase, mais j’avais compris, je savais, je savais ce qu’il voulait dire. J’avais à nouveau détourné le regard. Je ne comprenais pas. Je ne comprenais rien. Je n’arrivais pas à comprendre. « Mais… Comment ? S’il n’était pas en operation, pourquoi était-il dehors ? Pourquoi Coin ne savait-elle pas où il était ? »

J’avais senti ma mâchoire se crisper, et mes muscles se raidir. Un cadavre, Cray n’était plus qu’un cadavre, sans valeur aux yeux de Coin. Il avait été un soldat sans faille, il avait été son bras droit, il avait mené des dizaines d’opérations sans aucune accroche, il avait donné sa vie pour le district 13 et elle l’abandonnait comme un vulgaire animal. Un vieil animal devenu trop vieux et dont on se débarrassait. N’avait-elle aucun respect pour sa sœur, pour les gens qui tenait à lui ? Nous étions tous remplaçables donc aux yeux de la présidente, même lui, c’était peut être une façon de nous le rappeler. Une façon de nous rappeler que nous étions ses soldats, sa propriété, et que même son bras droit n’avait pas de réelle valeur à ses yeux. Remplaçables, nous étions remplaçables. Tous autant que nous étions. Et une fois morts nous étions inutiles. Cray n’aurait pas de funérailles, sa sœur ne pourrait pas lui dire au revoir, je ne pourrais pas lui dire au revoir. Il resterait je ne sais où, son corps serait certainement jeté à la mer ou brûlé, ou encore entassé dans une fosse commune par les autorités de Panem. Comme s’il n’avait pas existé, comme si sa vie n’avait jamais eu la moindre importance. Ca me révoltait, mais en même temps je savais que c’était comme ça au 13. Je pensais juste que peut être que pour son bras droit, son second, Coin aurait fait une exception, qu’elle n’aurait pas laissé le Capitole gagner de la sorte. Mais non. Y avait-il une seule personne pour laquelle elle était prête à se dresser de toute façon ? Une personne assez importante à ses yeux ? C’était une femme admirable, sans elle le 13 n’aurais pas survécu, je le savais, cette austérité, ce régime sévère mais juste qu’elle avait instauré le disctrict en avait eu besoin pour se relever, pour renaitre de ses cendres. Et aujourd’hui encore le treize avait besoin d’elle pour se dresser contre le Capitole. Je la respectais et je l’admirais. Mais il lui manquait quelque chose. Il lui manquait le respect de la vie humaine. Peut être que c’était nécessaire pour survivre, mais c’était difficile a accepter.

J’avais voulu cacher ma détresse, mais je n’en avais pas été capable. J’avais fini par fondre en larmes et me précipiter dans les bras de Raven qui après un moment d’hésitation avait enroulé ses bras autour de moi et m’avait serré fort contre lui, me berçant doucement. Et ça me faisait du bien, ça me faisait du bien de sentir la chaleur de son corps contre moi, parce que des frissons s’étaient emparés de moi, de la peur, de la tristesse. J’avais besoin de le sentir prêt, oui j’en avais besoin. Même si je savais que tout n’était pas clair entre nous, que nous avions encore beaucoup de chemin à faire avant de redevenir ce que nous avions pu être avant, ou même plus, mais j’avais besoin de sa présence. Je ne voulais pas qu’il s’en aille, même si me montrer si vulnérable devant lui me paraissait insoutenable.

    « Je sais, j'suis désolé ... j'suis tellement désolé, je pensais pas que ... » Je savais bien qu’il ne l’avait pas fait pour me blesser, je savais qu’il pensait bien faire, au fond je le savais, même si je lui en voulais. Je savais. Je savais qui était Raven, je l’avais toujours su. Il n’était peut être pas touché par la mort de Cray comme je l’étais, mais en aucun cas il ne voulait mal faire. « Je sais… » J’avais murmuré. Je savais, je lui en voulais mais je savais. Je savais qu’il avait tenté de me protéger. Je ne savais pas encore à quel point je lui en tiendrais rigueur de toute façon, j’étais bien trop perdue pour savoir. L’annonce de ma grossesse puis celle de la mort de Cray, c’était trop, trop dans une seule journée. Et je détestais le fait de devoir le dire à Raven comme ça. Ce n’était pas comme ça que je l’avais imaginé, pas comme ça que je l’avais voulu.

Pourtant je l’avais dit, je l’avais dit parce que j’avais besoin qu’il me dise que quoi qu’il se passe il serait là pour moi, j’avais besoin de son soutien parce qu’être enceinte c’était la dernière chose que je voulais. Je n’arrivais pas à imaginer sa réaction et à vrai dire ça me terrorisait. Au fond j’avais peur, j’avais peur parce que cet enfant c’était peut être celui de Cray, et j’avais peur de ce que Raven ferait si c’était le cas. Il m’avait promis qu’il ne me laisserait pas, mais seulement pensait-il à ce genre de chose ? Pensait-il qu’un jour je pourrais être enceinte potentiellement d’un autre ? J’avais peur, je ne voulais pas de cet enfant, qu’il soit de Cray ou de Raven je ne voulais pas d’enfant, pas maintenant, certainement pas maintenant. Pour tout un tas de raison je n’en avais jamais voulu, mais ma vie était tellement en bordel et compliquée en ce moment qu’aujourd’hui c’était tout bonnement impossible.
J’appréhendais sa réaction parce qu’au fond nous n’en avions tout bonnement jamais parlé. Je ne savais même pas si en temps normal il voulait des enfants, alors maintenant…. Et s’il en voulait, ça serait tout aussi compliqué, parce que j’ignorais s’il savait ou pas que je n’en voulais pas. Il était resté immobile, sans parler, sans même respirer correctement. J’étais morte de peur, au fond j’avais peur qu’il me quitte, que ce soit finit. Comme ça, juste comme ça. Et que je me retrouve avec un enfant que je ne voulais pas, et sans Raven. Au treize une naissance était vue comme un miracle, elle se fêtait, l’épidémie de petite vérole qui avait décimé le district avait aussi rendu pas mal de jeune gens stériles, si bien même après l’épidémie arrêtée, le nombre d’habitant du district avait chuté. Et si au capitole je savais qu’ils avaient des moyen d’interrompre des grossesses, ce n’était pas le cas ici, pas plus que dans les autres districts. Ici une nouvelle vie était sacrée, elle était réellement importante. Même si je l’avais voulu, même si aucun de nous deux n’avait voulu d’enfant je n’aurais pas eu le choix, plus maintenant.

    « C'est ... je ... » Je m’étais reculée, échappant à son étreinte juste pour pouvoir le regarder. Mon coeur battait à cent à l’heure, et je ne pouvais détacher mes yeux des siens. J’avais doucement levé ma main pour la poser sur sa joue, y déposant une caresse. Je voulais qu’il parle, qu’il me dise ce qu’il ressentait. J’avais tellement peur qu’il reste silencieux, juste comme ça sans parler. Je me rendis compte que je retenais ma respiration. « Désolé c'est juste que tu, tu me prends un peu au dépourvu ... » Ses mains qui étaient restées enroulée autour de moi étaient descendue doucement le long de ma taile. En attrapant une, je l’avais serré entre les deux miennes. « Je sais… Je suis désolée, fallait que je te le dise. » J’étais désolée de lui dire comme ça, j’étais également désolée de lui imposer ça. Je n’y étais pour rien, si j’étais tombée enceinte, mais j’étais allée voir Cray, j’avais passé la nuit avec lui. Je le regrettais encore plus, à présent. « C'est peut-être un signe. Et je sais que c'est pas le meilleur moment mais ... »

J’avais cessé de respirer encore une fois pendant quelques secondes. Il n’avait pas compris. Non seulement il n’avait pas compris, mais en plus il en voulait, cet enfant, son enfant il le voulait. Comment n’avais-je pas pu le deviner, Raven était le genre d’homme qui veut une famille, je n’avais jamais envisagé le fait qu’il puisse… En vouloir une avec moi ? Je ne me voyais pas comme le genre de femme qu’on épouse, et avec laquelle on a des enfants. J’avais même du mal à comprendre qu’on puisse tomber amoureux de moi et pourtant je le voyais tous les jours dans les yeux de Raven.
Mais surtout il n’avait pas compris. Comment pouvait-il ne pas avoir fait le rapprochement avec Cray, et avec ce que je lui avais avoué. Je n’arrivais pas à trouver comment lui dire, les mots ne venaient pas, mes pensées de parvenaient pas à se mettre en ordre. Comment pouvait-il simplement ne pas avoir compris. Je me détestais déjà assez pour ce que j’avais fait à Cray, je ne voulais pas que Raven me déteste lui aussi une fois que je lui aurais dit. Je m’en voulais tellement, à la fois de ne pas vouloir de cette chose qui grandissait en moi, mais aussi de devoir lui dire qu’il n’était peut être pas le père.

    « Un signe ? Raven je… » Je n’arrivais pas à lui dire. C’était simplement trop dur. Déglutissant, j’avais tenté de reprendre la parole, d’un ton presque suppliant que je n’avais pas réussit à contrôler. « Tu… Tu comprends pas ? Tu… Tu n’as pas compris ? » Serrant sa main encore plus fort dans les miennes je ne l’avais pas quitté des yeux. J’aurais voulu qu’il comprenne, parce qu’à l’idée de devoir lui dire moi-même je me sentais faiblir, je sentais toute volonté quitter mon corps. C’était trop dur. « Deux semaines Raven… Je… Tu… Ce que je t’ai dis à propos de Cray ce soir là, de ce qu’il s’était passé je… Et… » Je n’arrivais pas à faire de phrase complète, et passant une main sur mes joues pour essuyer les larmes qui avaient pu couler quelques minutes auparavant j’avais déglutis. « Et je veux pas d’enfant Raven… J’en ai jamais voulu… Et maintenant, alors que… » Alors que c’était peut être celui de Cray, alors que je ne suis pas sure que tu réussiras à me pardonner et que j’ai peur que tu me quitte presque tous les jours… Alors que ma vie est ce qu’elle est tout simplement. Je sentis mon cœur se serrer. « Et je peux pas… Je peux pas Raven. » Sentant mes yeux devenir humides à nouveau j’avais tenté de me concentrer sur ma respiration, mais c’était impossible. Je savais que ça servait à rien de répéter que je ne pouvais pas, parce que quoi que je dise c’était ce qu’il se passait, j’étais enceinte et j’allais avoir un enfant, je ne pouvais rien faire à ça. Et je m’en voulait terriblement à la fois…

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Raven H. Abernathy
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Raven H. Abernathy
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△ humeur : la mort de Coin, dont les idées commençaient à lui déplaire, a donné un nouvel élan à son implication dans la lutte contre le Capitole
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MessageSujet: Re: RAVILENA ◮ I WON'T LEAVE YOU I WILL CATCH YOU   RAVILENA ◮ I WON'T LEAVE YOU I WILL CATCH YOU Icon_minitimeLun 2 Juil - 0:27

Etait-il possible que Coin nous ait menti ? Y'avait-il une chance pour qu'elle n'ait pas été honnête en nous assurant ne pas savoir pour quelle raison son bras droit se trouvait à l'extérieur alors qu'officiellement il n'était attribué à aucune mission et n'avait aucune raison de se trouver en dehors ds sous-terrains du treize ? Je n'avais jamais défié ou même remis en question l'autorité de Coin, nous étions tous conscients ici de tout ce que nous lui devions et de tout ce qu'elle avait accompli pour que le district puisse continuer à vivre, mais cela dit cela ne m'empêchait pas de la trouver antipathique au possible humainement parlant. Elle semblait parfois oublier que les habitants du treize étaient autre chose que des pions et que chaque individu qui mourrait en mission avait une famille, des amis, des gens pour le pleurer et pour qui il n'était pas simplement un numéro ou un nom de famille dans le tableau de la hiérarchie. Nous aurions cependant pu penser que pour Cray, en qui elle semblait avoir particulièrement confiance et sur qui elle se permettait peut-être de se reposer en en faisant un de ses bras droit, elle aurait fait une exception, montré un peu plus de compassion qu'à l'accoutumée ... Mais non. Comme tous les autres militaires il était à ses yeux un dommage collatéral, un mal nécessaire, et en perdant la vie il avait perdue toute son utilité à ses yeux, assez pour qu'elle ne juge même pas envisageable d'aller le récupérer pour lui offrir les hommages dus à son grade. Ou peut-être essayait-elle de le punir ? C'était cruel, mais venant de la Présidente c'était également envisageable, qu'elle se venge du fait qu'il ait désobéi en le laissant seul à son sort, puisqu'il avait voulu être seul pour régler on ne savait quoi. Bref, je ne savais pas trop quoi penser de l'implication et de la réaction de Coin vis-à-vis de tout cela, et même si en temps normal je me serais contenté de ne pas me poser de questions et de me contenter de retourner vaquer à mes occupations, cette fois-ci les choses étaient un peu différentes puisque Miléna se posait de questions que moi-même je ne m'étais pas posé ; Parce que Cray comptait pour elle, il n'était pas qu'un simple militaire victime des risques de son métier. Elle se posait les questions que je m'étais posé quelques semaines plus tôt, lorsqu'elle avait disparu et que malgré toute ma bonne volonté je n'arrivais pas à comprendre comment Coin pouvait rester sans rien faire alors que Miléna et toute son unité étaient portés disparus. Comment elle pouvait se résigner si vite en les supposant tous morts, sans même chercher à le vérifier, comment elle pouvait tout simplement abandonner une équipe entière aussi vite et sans le moindre remord ... Je m'étais demandé tout cela, et la seule réponse que j'y avais trouvé c'était que Coin n'avait pas d'états d'âmes et que la vie d'un homme ne représentait rien face à son idéal de rébellion.

    « Mais … Comment ? S’il n’était pas en opération, pourquoi était-il dehors ? Pourquoi Coin ne savait-elle pas où il était ? » Je voyais dans son regard qu'elle était perdue et qu'elle n'y comprenait rien, et pour cette raison j'aurai voulu pouvoir lui donner une meilleure explication, mais je n'en avais tout simplement pas à lui fournir. « Parce que c'est pas Coin qui lui a demandé de quitter le district, il est partit sans rien dire à personne. Il était pas en opération, Coin nous l'a confirmé. » Et bien que je n'étais pas toujours certain de la sincérité de Coin lorsqu'elle s'adressait à nous, puisque j'étais persuadé que depuis toujours chacun ne savait que ce que la Présidente estimait qu'il avait besoin de savoir, j'avais aussi la quasi certitude qu'elle ne mentait pas cette fois-ci. Cet imbécile avait seulement voulu jouer au justicier, et ça je ne pouvais pas le révéler à Miléna « J'en sais pas plus ... »

J'étais désemparé, jamais encore je ne l'avais vue dans un tel état, et même si je savais en frappant à la porte qu'elle serait bouleversée par cette nouvelle je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre quant à sa réaction ... C'était le propre de Miléna, je ne savais jamais à quoi m'attendre avec elle. J'avais fini par me faire à l'idée qu'elle était simplement peu démonstrative mais cela ne m'avait pas empêché d'être parfois déboussolé par ses réactions, ou ses absences de réaction, et je devais bien l'avouer c'était aussi ce qui m'avait fait douter parfois. Je savais aussi que dans les semaines et les mois à venir j'aurai besoin de plus, d'un peu plus que ce à quoi elle m'avait habitué pendant l'année qui nous avions passé en plus, d'un peu plus que des regards en coin de sa part tout en espérant que je comprendrais ... ce ne serait plus suffisant, pas alors que j'essayais désespérément de lui faire à nouveau confiance en me heurtant à cette peur permanente qu'elle continue à agir sans se soucier des conséquences que ses actions pourraient avoir sur nous, ou sur moi. C'était aussi pour cette raison que j'avais pris la décision de lui cacher les détails de l'exécution de Cray, j'étais certain que si elle apprenait toute la vérité elle s'empresserait de se jeter dans la gueule du loup et n'aurait que faire de ce que je pourrais dire pour essayer de la faire changer d'avis ... et inconsciemment je pense que j'avais peur, peur de réaliser que sa venger Cray passait avant tout le monde, y compris moi. Et plus encore j'avais peur si elle s'en allait de ne jamais la voir revenir, j'avais déjà du faire face à cette éventualité une fois et l'idée de ressentir à nouveau la même chose me remplissait d'effroi. Je ne voulais pas perdre Miléna, et si lui cacher l'identité de l'assassin de Cray était le seul moyen d'éviter un risque supplémentaire que cela se produise alors je n'avais pas à hésiter, et tant pis si je devais avoir ce secret sur la conscience.

J'aurais pu rester ainsi des heures si elle me l'avait demandé, à simplement la garder dans mes bras et attendre patiemment que ses sanglots ne cessent, à caresser ses cheveux en la berçant pour lui faire croire l'espace d'un instant que tout allait bien, même si ce n'était pas le cas. J'aurai pu, si elle ne m'avait pas à son tour annoncé une nouvelle qui me fit perdre tous mes moyens, telle une gifle qu'on ne voit pas arriver. J'aurai voulu pouvoir me réjouir, pouvoir lui montrer réellement à quel point ces trois petits mots me remplissaient à la fois de bonheur et d'espoirs, mais parce que la situation ne s'y prêtait pas et parce que des larmes coulaient toujours le long de ses joues je ne m'en sentais pas le droit ... C'était injuste, pourquoi me retrouvais-je à brimer mes émotions pour respecter la mort d'un type qui n'avait jamais su faire autre chose que me mépriser, et qui j'en étais certain se serait réjoui d'être enfin débarrassé de moi dans la situation contraire ? J'étais frustré, mais en même temps je fondais déjà tellement d'espoirs dans ces trois petits mots que lorsque Miléna balbutia « Je sais … Je suis désolée, fallait que je te le dise. » je me sentis presque fautif de paraitre si peu emballé. Serrant sa main dans la mienne qu'elle venait d'attraper j'avais caressé doucement sa joue pour tenter de la rassurer et avait non sans mal essayé de lui faire comprendre que si la situation n'était pas des plus idéales cela ne voulait pas dire pour autant qu'elle ne me convenait pas. Sa réaction cependant ne fut pas réellement celle que j'attendais puisque loin de paraitre rassurée elle sembla pâlir un peu plus encore, restant silencieuse plusieurs secondes et me regardant comme si je venais de lui annoncer une autre mauvaise nouvelle en plus de celle pour laquelle j'étais déjà venu. Qu'est-ce que j'avais dit qui puisse lé décevoir à ce point ? C'était parce que j'avais trop hésité à répondre, ou parce que j'avais sous-entendu que ce n'était peut-être pas le meilleur moment pour ce genre de choses ?

    « Un signe ? Raven je … » La regardant dans les yeux j'osais à peine respirer tant j'étais suspendu à ce qu'elle allait me dire, ne comprenant pas d'où venait ce ton plaintif et cet air presque suppliant qui s'affichait sur son visage « Tu … Tu comprends pas ? Tu … Tu n’as pas compris ? » Je ne comprenais pas où elle voulait en venir, et ce qu'elle essayait de me dire. Qu'est-ce que je n'avais pas compris ? Pourquoi agissait-elle comme si elle venait de m'annoncer la fin du monde et s'étonnait de ne pas me voir paniquer un peu. « Qu'est-ce que je n'ai pas compris ... ? Milé qu'est-ce qu'il y a ? » Déglutissant à nouveau elle avait resserré son étreinte autour de ma main et s'y accrochait comme à une bouée de sauvetage, et à mesure que les secondes passaient et que je voyais ses lèvres trembler je prenais peur quant à ce que j'allais entendre. « Deux semaines Raven … Je … Tu … Ce que je t’ai dis à propos de Cray ce soir là, de ce qu’il s’était passé je … Et … » A nouveau, j'avais l'impression d'avoir reçu une énorme gifle, et cette fois-ci ce n'était pas simplement le fait de la surprise mais aussi celui de la déception. De la déception et de la colère, contre Cray de continuer à me gâcher la vie même six pieds sous terre, contre Miléna de m'avoir involontairement provoqué le pire ascenseur émotionnel de ma vie, et contre moi-même d'avoir été assez stupide pour ne pas comprendre tout seul. Lentement mes mains s'étaient desserrées de celles de Miléna, et tandis que je n'étais pas capable de prononcer le moindre mot elle crut bon d'enfoncer définitivement le clou « Et je veux pas d’enfant Raven … J’en ai jamais voulu … Et maintenant, alors que … » Le coup de grâce. Littéralement.

N'osant même plus la regarder dans les yeux de peur qu'elle ne puisse y voir toute la déception et toute la douleur qui venaient de m'envahir, j'avais lâché sa main sans m'en rendre compte et c'était maintenant moi qui fixait le mur sans rien réussir à dire. J'avais conscience de faire preuve d'égoïsme en oubliant momentanément pour quelle raison j'étais là et la détresse dans laquelle la mort de Cray venait de plonger Miléna, mais je ne réussissais pas à m'en empêcher ; En l'espace de quelques phrases elle venait d'allumer en moins une étincelle d'espoir qu'elle s'était empressée ensuite de transformer en une déception particulièrement cruelle. Parce que ça l'était, de d'abord m'annoncer qu'elle était enceinte et de ne préciser qu'après coup que non seulement je n'étais pas le père mais qu'en plus de ça ce dont moi je rêvais elle n'en avait jamais voulu, et n'en voudrait jamais. Et maintenant qu'étais-je censé lui répondre ? Je m'imaginais mal faire comme si de rien n'était ou prétendre que ce qu'elle venait de me dire ne me blessait pas, je ne m'en sentais de toute manière même pas capable, et sans vraiment en avoir conscience je l'étais levé et avait fait quelques pas dans la pièce, tournant le dos à Miléna. Me passant fébrilement une main sur le visage j'essayais de reprendre mes esprits, mais tout ce à quoi je réussissais à penser c'était ce que venais de me dire Miléna ; J'avais l'impression d'entendre ses dernières phrases en boucle dans ma tête, j'avais à peine entendu son « Et je peux pas … Je peux pas Raven. » et de toute manière il ne changeait rien, rien du tout. Je savais que je ne devrais pas, qu'elle ne le méritait pas, mais je lui en voulais ... de m'avoir fait un faux espoir tout d'abord mais aussi de me jeter comme ça au visage qu'elle n'avait de toute manière jamais eut l'intention de fonder une famille que ce soit avec moi ou un autre. A quoi rimait tout ce qu'elle m'avait dit lorsqu'elle était venue me voir, à quoi bon parler d'avenir si elle n'avait pas envie de construire quoi que ce soit ? J'allais avoir trente et un ans bon sang, était-ce si étrange à mon âge de vouloir une famille ?

    « Tu es sûre ? Que c'est celui de Cray ? » Voilà ce que j'avais décidé de demander après de longues, longues secondes durant lesquelles je n'avais rien dit. Tournant toujours le dos à Miléna je n'osais pas me retourner, j'avais peur de la regarder dans les yeux, peur de ce que je pourrais y lire ... et peur de la réponse qu'elle allait me donner. « J'en reviens pas qu'il ... même sans être là il réussi à s'incruster. » avais-je marmonné en serrant les poings avec frustration. J'avais conscience d'être cruel à mon tour, à vrai dire je ne disais même pas ça à l'intention de Miléna, c'était plutôt quelque chose que je me marmonnais à moi-même. Même mort Cray continuait de me pourrir la vie, c'était un fait, même si cela faisait de moi quelqu'un de cynique. « Pourquoi tu me l'as jamais dit ? Que tu en voulais pas ... » J'avais fini par faire volte-face, et à pas lents je m'étais à nouveau rapproché d'elle, prenant sur moi pour que ma dernière question ne sonne pas comme un reproche. J'aurais voulu pouvoir dire tout ce que j'avais sur le coeur, mais ce n'était définitivement pas le bon moment ... je me demandais simplement combien de temps j'allais être capable de garder tout cela pour moi.
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Miléna E. Andréis-Wheeler
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RAVILENA ◮ I WON'T LEAVE YOU I WILL CATCH YOU Vide
MessageSujet: Re: RAVILENA ◮ I WON'T LEAVE YOU I WILL CATCH YOU   RAVILENA ◮ I WON'T LEAVE YOU I WILL CATCH YOU Icon_minitimeSam 7 Juil - 17:18

Je ne comprenais pas, je ne comprenais réellement rien à ce que Raven racontait. Comment personne ne pouvait avoir où il était ? Je connaissais le fonctionnement au treize, je faisais partie de l'armée depuis maintenant neuf ans, je savais que Coin avait un moyen de savoir qui était où et à quel moment. A chaque fois que nous partions en mission nous devions porter un bracelet électronique qui permettait de nous localiser, et si le mien avait été détruit pendant l'explosion lorsque le pacificateur m'avait attrapée, Coin avait quand même moyen de savoir que ma dernière position connue était le district un. Cray avait oublié son bracelet ? Ce n'était réellement pas son genre, il était plutôt de ceux qui suivent les ordres aux pied de la lettre et qui sont sur le dos des autres pour qu'ils fassent de même. Un peu maniaque sur les bords ? Cray l'étais certainement, mais c'était son rôle et ses responsabilité ici qui entrainaient ça. Oui, des responsabilités ils en avait, c'était ce qui rendait l'idée même qu'il soit parti en mission sans son bracelet électronique impossible. Ce n'était pas le Cray que je connaissais. Puis dans tous les cas Coin aurait tout de même su où il était censé être. « Parce que c'est pas Coin qui lui a demandé de quitter le district, il est partit sans rien dire à personne. Il était pas en opération, Coin nous l'a confirmé. » Quoi ? Alors là j'étais perdue, je ne comprenais juste plus rien. Comment ça il était parti ? Parti où, pourquoi faire ? Comment, à pied ? Sans rien dire ? Était-ce seulement possible du juste partir sans rien dire vu la façon dont nous étions surveillés ici ? Et pourquoi Cray aurait-il fait ça ? Ça ne rimait à rien, Raven avait du mal comprendre, il fallait que j'aille poser la question, que j'aille me renseigner que je... Je ne comprenais juste pas. « Quoi ? Mais c'est n'importe quoi, c'est pas possible... » Raven était sincère, je le sentais. Ce qu'il me disait il le pensait vraiment. Il ne m'avait jamais menti, je le savais, je pouvais voir lorsqu'il mentait. Du moins je le pensais... « J'en sais pas plus ... » J'avais baissé les yeux. Il n'en savait pas plus, et d'après ce qu'il disait personne n'avait réellement l'air d'en savoir plus. Mais pourquoi, moi ce que je voulais savoir c'était pourquoi. Personne ne pouvait donc répondre à cette question ? Personne ne savait ? Il n'en avait parlé à personne ? Il y avait sa sœur, il n'avait rien dit à sa sœur ? J'aurais pu aller la voir, j'aurais pu aller lui demander, peut être qu'il lui en avait parlé, peut être qu'elle savait, mais je ne pouvais simplement pas faire ça. Parce qu'elle ne m'avait jamais appréciée je le savais, Cray avait toujours minimisé la chose par égard pour moi mais je l'avais rapidement deviné, parce qu'elle traversait un deuil atroce, et que nous ne nous connaissions pas... Cela aurait été déplacé de ma part. Et pourtant j'avais besoin de répondre à mes questions. Certaines réponse que Cray aurait surement été le seul à pouvoir me donner. Qu'est ce qui t'es passé par la tête bon sang Cray, merde.

Je n'étais pas du genre à fondre en larme. Certainement pas du genre à me jeter dans les bras de quelqu'un pour étouffer mes sanglots, et pour sentir une étreinte rassurante. Pourtant sans que je sache pourquoi j'avais ressenti le besoin de me réfugier dans les bras de Raven, comme si contre lui je pouvais échapper à la réalité, à cette réalité qui faisait qu'en moins de deux mois j'avais été enlevée, torturée, mon corps avait été pratiquement mutilé puis j'avais été ramenée, mais j'étais encore loin d'être guérie je parvenais depuis peu à marcher sans trop boiter, j'avais perdu mon meilleur ami et maintenant j'étais enceinte. J'avais besoin de sentir les mains de Raven contre moi, de le sentir me caresser les cheveux, et si j'avais pu éviter de fondre en larme ça aurait surement été mieux, mais étrangement compte tenu de la situation contre lui j'étais bien. Je ne savais pas réellement ce que c'était d'aimer, comme Raven disait m'aimer. Je savais que j'avais besoin de lui, que lorsqu'il m'embrassait mon cœur se soulevais, que lorsqu'il me prenait dans ses bras je me sentais plus légère, que pendant 3 ans sans lui j'avais eu l'impression de le chercher du regard à chaque moment de la journée, qu'il m'était même arrivé de me réveiller là nuit et de le chercher en tâtonnant contre moi. Mais il n'était pas là. Pendant un an il avait été là et pendant trois ans sa présence m'avait manquée. Je savais aussi que lorsqu'il partait en mission si elle était dangereuse j'avais l'impression de ne pas pouvoir respirer tant l'inquiétude me prenait, je savais aussi que depuis que nous nous étions plus ou moins remis ensembles, d'ailleurs l'étions nous ? Est-ce que c'était ça d'aimer quelqu'un ? Dans ce cas là je l'aimais, je l'aimais de tout mon cœur. Est-ce qu'il y avait besoin de le dire pour que l'autre le sache ? Quand Cray me l'avais dis je lui avait avoué le savoir, Raven savait-il a quel point j'avais besoin de lui ? Je n'étais certes pas très loquace quand à ce que je ressentais, mais je pensais que mes geste, mes regards étaient plutôt explicites, j'avais sans cesse besoin de l'embrasser, sans cesse besoin de me retrouver dans ses bras, de ressentir sa peau contre la mienne, et ça avait toujours été le cas. J'avais juste du mal à en parler. Alors que lui était tout le contraire. Je n'aimais pas cette façon qu'il avait de ne pas vouloir me démontrer aucune affection en publique, alors que pourtant il avait toujours été clair quand à ses sentiments. Et pourtant parfois il m'arrivait d'avoir de léger doute lorsqu'il refusait ne serait-ce que de passer une main autour de ma taille dès que nous n'étions plus seuls.

Pourtant malgré tout ce que je pouvais ressentir pour lui je n'étais pas prête à avoir une famille, et je ne le serais surement jamais. Et ça n'avait rien à voir, si j'avais voulu des enfants j'aurais voulu que Raven en soit le père. Mais je n'étais pas prête pour ce genre de chose. Et je doutais réellement de l'être un jour. Je n'étais pas ce genre de fille. Je n'étais pas comme ces filles qui n'aspirent qu'à une chose, se marier, fonder une famille, vivre tranquille et couler de vieux jours. Je risquais ma vie tous les jours, et ça rendait l'idée même d'avoir des enfants tout simplement irréalisable pour le moment. Je ne pouvais pas prendre le risque qu'une jour faire de mes enfants des orphelins, comme je l'avais été. Je ne souhaitais la jeunesse que j'avais eu à personne. Dans cette guerre qui commençait Raven et moi avions plus de chance de mourir que de survivre et je ne voulais pas y penser, je voulais juste vivre au jour le jour avec lui. Chose qui ne serait plus possible quand cet enfant serait venu au monde. Je savais que je m'inquièterais en permanence, parce que c'est ce que les parents font. Je savais aussi que je ne serais certainement pas la meilleure mère du monde. La meilleur mère du monde ne vous abandonne pas pour risquer sa vie plusieurs fois par mois, elle ne revient pas avec des os cassés et du ecchymose sur tous le corps à la maison. Elle vous protège. Elle vous fait sentir en sécurité. Du moins c'est ce que je supposais.

Mais encore plus je ne pouvais pas simplement avoir un enfant, je ne pouvais pas avoir cet enfant. Cet enfant dont j'ignorais le père, c'était la seule fois dans ma vie ou ce genre de chose m'arrivait, où il était possible que j'ai un doute, et il avait fallu que je tombe enceinte. « Qu'est-ce que je n'ai pas compris ... ? Milé qu'est-ce qu'il y a ? » Et en plus Raven n'avait pas compris, et j'allais devoir lui dire qu'il n'était peut être pas le père d'un enfant que lui, il voulait. J'avais l'impression de lui broyer la main, mais j'avais besoin de le sentir. Pourtant je sentis sa main doucement glisser, doucement de desserrer, je sentis que j'étais désormais seule à la tenir. Non je t'en supplie ne me lâche pas, ne me laisser pas. Voilà ce que j'avais envie de crier, de supplier. Je pouvais lire la colère dans ses yeux, et la déception. Sa colère était-elle dirigée contre moi ? Surement, j'étais l'unique fautive. Non c'était un cauchemar, c'était pas réel, j'allais me réveiller et me rendre compte que je n'étais pas enceinte, et que Cray n'était pas mort. Il avait quitté mes yeux et détaché sa mien de la mienne. J'avais senti des sanglots monter alors qu'il s'éloignait de moi. J'avais besoin de lui, surtout maintenant, il ne pouvait pas juste me laisser toute seule. Et le sentiment de sécurité que j'avais pu ressentir momentanément dans ses bras s'était à présent complètement envolé pour laisser place à un grand vide. Et alors que j'avais esquissé un geste pour poser ma main sur son bras, il s'était levé. Je ne savais pas si c'était volontaire ou pas mais baissant la tête je m'étais à nouveau mordu la lèvre pour m'empêcher d'à nouveau fondre en larme. En quelques seconde il me paraissait déjà si loin, si inaccessible, me tournant le dos de la sorte. J'avais presque l'impression qu'il allait partir, s'en aller sans plus un mot. Me laisser parce qu'il ne pouvait pas faire autrement, qu'il n'en avait pas la force, ou même peut être pas l'envie.

    « Tu es sûre ? Que c'est celui de Cray ? » J'avais relevé les yeux brusquement tant sa voix me surprenait. Mais non, il était toujours de dos. Il n'arrivait même pas à me regarder alors qu'il s'adressait à moi. Je tentai de chasser des larmes qui perlaient aux coins de mes yeux. J'allais lui répondre lorsqu'il enchaina. « J'en reviens pas qu'il ... même sans être là il réussi à s'incruster. » Il avait marmonné pour lui, mais dans le silence je l'avais entendu et alors que j'avais déjà ouvert la bouche pour répondre à sa première question j'étais restée sans voix. Choquée que Raven puisse parler comme ça de quelqu'un qui venait de perdre la vie.

Finalement un silence c'était installé, parce que ce que je venais d'entendre m'avait fait mal, surtout venant de quelqu'un que je pensais profondément bon comme Raven. Qu'il puisse penser ça, et encore pire le dire alors que Cray était mort et qu'il ne reviendrait jamais, alors qu'il savait à quel point il avait été important pour moi, et alors qu'il n'y était pour rien si j'étais tombée enceinte. Raven ne m'avait jamais semblé virulent, avec personne. Il pouvait être bougon est parfois désagréable, mais il était profondément gentil. Et j'avais souvent eu l'impression de ne pas le mériter pour cette raison aussi, parce que ce n'était pas mon cas. Je ne me considérais pas comme bonne. Je savais que je défendais la bonne cause, mais je le faisais à la manière de Coin. De façon dure et impitoyable. Et si cela faisait de moi une meilleur soldate et si j'en était fière, j'avais aussi conscience que la gentillesse de Raven faisait de lui un meilleur être humain. Pourtant cette fois ci je restait sans voix. Alors qu'il était toujours dos à moi, passant une main dans ses cheveux. Tentait-il de se calmer ? Ne supportait-il plus de me regarder ? Pourquoi, simplement parce que je ne voulais pas d'enfant, ou bien était-ce la possibilité, l'idée que je puisse porter l'enfant d'un autre qui me rendait indigne qu'il pose les yeux sur moi ? J'avais finis par retrouver la parole, d'une voix presque plaintive.

    « Raven il est... Il est mort... » J'avais déglutis difficilement. Il est mort, comment tu peux dire ça. Voilà ce que je voulais dire. Un silence pensant avait flotté quelques seconde, et comme il était toujours dos à moi je ne pouvais pas voir ses réactions. Et je n'aimais pas parler sans pouvoir le regarder. Je m'étais juste levée, sans oser me rapprocher. « Et non, j'ai pas dis ça. Je suis sure de rien, je peux pas savoir. Je... Quand on a... C'était deux jours avant que je vienne te voir... Je peux pas savoir. » J'avais essayé de ne pas balbutier, d'être claire, parce que je voulais qu'il comprenne. Encore une fois il avait cru que je lui disais qu'il n'était pas le père, alors que ce n'était pas ce que j'avais voulu dire. Je voulais qu'il comprenne. Qu'il comprenne qu'il y avait autant de chance que qu'il le soit. Presque autant de chance. J'avais besoin que ce soit Raven le père. Je ne savais pas comment réagirait Raven face à enfant qui n'étais pas le sien, je ne voulais même pas savoir à vrai dire, s'il y avait une chance que Raven m'abandonne si jamais il s'avérait que je n'étais pas enceinte de lui. Ou même simplement qu'il ne veuille pas l'élever. Finalement il s'était retournée, et j'avais presque eu peur, tant j'avais été surprise. « Pourquoi tu me l'as jamais dit ? Que tu en voulais pas ... » Il était très doué pour cacher sa colère et sa déception, pourtant je savais qu'il m'en voulait.

Mais il devait se rendre à l'évidence, nous n'en avions jamais parlé, nous n'avions jamais abordé le sujet. Si ça avait été le cas je lui aurais confié mon opinion sur le sujet, et cela aurait peut être été moins brusque, mais je l'aurais fait. Je n'avais pas chercher à le lui cacher. Simplement je... Nous n'avions jamais parlé de notre avenir, pendant un an nous avions vécu au jour le jour, et j'avais adoré chaque instant. Seulement aujourd'hui je le payais, nous le payions tous les deux.

    « Je... Raven on est resté ensembles qu'un an et on a jamais parlé de... Tu m'as jamais dis que tu voulais des enfants, et tu m'a jamais demandé si c'était quelque chose que je voulais pour mon futur... » Alors qu'il se rapprochait et qu'il me regardait dans les yeux, je ne pus simplement pas soutenir son regard. J'avais baissé la tête alors qu'il était arrivé à un mètre de moi seulement. Non je ne pouvais pas supporter la déception dans ses yeux, et savoir que j'en étais la cause. « J'ai jamais tenté de te le cacher on a juste... On a juste jamais parlé du futur, de notre futur, et après... » Effaçant une larme qui naissait à peine avant qu'elle n'ait le temps de couler j'avais fait une pause, cherchant mes mots alors que mon cœur se serrait. « Et après ça a été trop tard... » Après nous nous étions séparés, et ce genre de discussion n'avait plus eu lieu d'être, puisque déjà nous n'échangions plus le moindre mot.

J'aurais voulu lui dire que j'étais désolée, désolée de n'avoir jamais pensé que c'était peut être quelque chose qu'il voulait plus que tout, de ne jamais l'avoir envisagé. Mais j'avais peur de ne pas dire ce qu'il fallait. J'avais peur qu'il se braque, alors que j'avais besoin de lui, que je me sentais perdue et que déjà en quelques dizaines de secondes debout j'avais l'impression que mes jambes ne me portaient déjà plus.
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Raven H. Abernathy
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Raven H. Abernathy
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△ humeur : la mort de Coin, dont les idées commençaient à lui déplaire, a donné un nouvel élan à son implication dans la lutte contre le Capitole
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MessageSujet: Re: RAVILENA ◮ I WON'T LEAVE YOU I WILL CATCH YOU   RAVILENA ◮ I WON'T LEAVE YOU I WILL CATCH YOU Icon_minitimeMer 18 Juil - 2:37

Pourquoi fallait-il que tout soit toujours si compliqué ? Pourquoi Miléna et moi ne pouvions pas simplement profiter d'un peu de calme après la tempête, pour une fois ... même avec notre métier et même par les temps qui courraient, est-ce que c'était vraiment trop demandé ? C'était injuste et je savais que je n'en avais pas le droit, mais pourtant j'en voulais à Cray et à la façon dont il était allé se jeter dans la gueule du loup, à la fois pour la peine que cela causait à Miléna et également parce que nous ne pouvions une fois encore pas simplement penser à nous et où nous en étions. J'avais vécu assez longtemps sans Miléna pour savoir que même si la chose avait été provoquée par moi elle ne me convenait pas, et malgré tout ce qui m'empêchait de faire comme si ces trois dernières années n'avaient jamais existé je ne m'étais plus senti aussi vivant depuis avant notre séparation. J'espérais vraiment qu'avec un peu de temps et de calme nous pourrions rapidement tourner la page et laissez derrière nous tout ce qui aurait pu parasiter notre relation ... et même si je n'aurais jamais pris le risque de l'avouer à voix haute à Miléna, Cray en faisait pour moi partie. En y mettant du mien je pouvais croire Miléna lorsqu'elle m'assurait ne rien ressentir pour lui et ne pas avoir la moindre hésitation, je pouvais la croire parce que je la connaissais assez pour savoir qu'elle ne serait pas venue jusqu'à mon appartement et ne m'aurait pas dit ce qu'elle m'avait dit sans être sûre et certaine de le penser. Mais cela ne changeait rien au fait que je n'avais aucune confiance en Cray, bien conscient qu'il ne lâcherait pas Miléna aussi facilement, surtout si j'étais celui qui essayait de lui barrer la route ... et voilà qu'il abattait sans dernière carte, volontairement ou non, et empêchait maintenant quiconque d'émettre la moindre critique à son sujet. Parce que c'était ainsi, on ne critiquait pas un mort, même s'il le méritait, même si ce que l'on disait se révélait fondé ... On était toujours beaucoup plus parfait une fois mort. Et la théorie se vérifiait à nouveau, Cray m'avait méprisé et n'avait certainement jamais eut cesse de vouloir m'évincer pour prendre ma place auprès de Miléna ; Et si je le craignais autant c'était parce qu'au fond je savais qu'il méritait bien plus que moi l'amour de Miléna, parce que lui ne l'avait jamais fait souffrir comme moi je l'avais fait. Il ne lui donnait pas l'impression de trop lui en demander, il ne l'avait pas quitté, il ne lui avait pas dit les choses affreuses que j'avais pu le faire sous le coup de la colère ... Alors oui, je le voyais comme une menace, parce que j'étais tiraillé entre le fait que malgré tous mes efforts je ne pouvais simplement pas tout pardonner à Miléna parce que j'avais envie de le faire, et le fait que si je n'y parvenais pas assez vite où bien si je lui donnais la moindre raison de la décevoir elle n'aurait pas à chercher bien loin pour trouver mieux. J'aurais voulu garder Miléna parce que j'aurais tout fait pour la mériter à nouveau, j'aurais voulu qu'elle reste avec moi parce qu'elle m'aurait choisi en toutes connaissances de cause ... Au lieu de ça je resterais à partir d'aujourd'hui celui qui restait, sans jamais pouvoir savoir si les choses auraient été les même si Cray avait toujours été là. Je me sentais monstrueux d'avoir ce genre de raisonnement alors que Miléna venait de perdre un ami, et je savais avec certitude que si elle pouvait entendre tout ce que je pensais elle me détesterait ... mais je n'arrivais pas à m'en empêcher. Et je ne pouvais pas non plus prétendre que sa mort me touchait particulièrement puisqu'il n'en était rien et que je ne réussirais à tromper personne à ce sujet.

Et voilà que de là où il était ce type réussissait à nouveau à s’immiscer dans ma vie et dans celle de Miléna, plus encore qu'il n'avait réussi à le faire lorsqu'il était encore en vie. Il devait bien rire de là où il était, de voir que même en ayant laissé Miléna il avait peut-être là l'occasion de laisser chez elle une marque indélébile, bien plus qu'un souvenir ou bien des regrets. Et j'étais supposé rester sans rien dire ? C'était peut-être ce qu'elle attendait de moi mais c'était tout bonnement au dessus de mes forces, ce qu'elle venait de m'annoncer c'était ce que j'avais cru voir s'envoler définitivement trois ans auparavant, c'était quelque chose auquel je préférais ne même plus penser ... Et voilà que Miléna ne m'annonçait cela que pour mieux ajouter ensuite que je n'étais peut-être même pas concerné, me faisant l'un des pieds ascenseurs émotionnels de ma vie. Elle m'annonçait qu'elle était enceinte comme s'il s'agissait d'une malédiction et elle enfonçait le clou en ajoutant que je n'étais pas le père ... ou peut-être pas le père, mais qu'est-ce que ça changeait pour l'instant au fond. Alors non je ne pouvais pas faire comme si cela ne me choquait pas ou ne m'anéantissait pas ... et même, j'étais en colère, et je prenais déjà toute mon énergie à essayer de cacher cette colère, je ne pouvais pas cacher le reste.

    « Raven il est ... Il est mort ... » Je lui tournais toujours le dos mais je n'avais pas besoin de me retourner pour savoir ce que je venais de dire la blessait ... Me mordant la lèvre je sentais mon menton trembler et je regrettais déjà d'avoir dit cela à voix haute. Je ne regrettais pas de le penser mais j'aurais préféré que Miléna n'en sache rien « Je sais ... » J'avais dit cela dans un murmure, laissant la fin de ma phrase en suspend. J'aurais voulu rajouter que j'étais désolé, et je l'étais c'est vrai, mais les mots restaient coincés dans ma gorge et je n'arrivais à penser à rien d'autre qu'à cet enfant que portait Mléna, un enfant que mon instinct avait voulu aimer dès que j'en avais appris l'existence et qui en fin de compte n'était probablement pas le mien « Et non, j'ai pas dis ça. Je suis sûre de rien, je peux pas savoir. Je ... quand on a ... c'était deux jours avant que je vienne te voir ... je peux pas savoir. » Deux jours. DEUX JOURS bon dieu, c'était tout ce que j'avais retenu. Je n'avais pas mon mot à dire, je n'avais aucun droit de faire une réflexion à ce sujet mais l'idée me mettais hors de moi. Mais je ne pouvais rien dire, et je ne dirais rien, alors me contentant de passer ma main sur mon visage d'un air fébrile j'avais simplement murmuré un « Je vois ... » Je n'étais pas très loquace, et je savais que Miléna attendait toujours de moi que je sois celui de nous deux qui sache quoi dire ... mais aujourd'hui je ne savais pas, je ne trouvais pas les mots. « J'suis désolé ... » Désolé de quoi je ne savais plus vraiment ... j'étais désolé de ne pas réussir à encaisser tout cela aussi bien qu'elle devait l'avoir espéré, j'étais désolé de ne pas réussir à cacher mes émotions et surtout ma déception alors que j'étais venu pour la soutenir dans la perte d'un ami et que c'était ce que je devrais précisément être en train de faire ... j'étais désolé, tout simplement, et je ne savais pas quoi dire de plus.

Pourtant il fallait que je me ressaisisse, cela faisait beaucoup à encaisser mais je ne pouvais pas me servir de l'état psychologique de Miléna pour lui asséner tout un tas de reproches ; Je savais qu'elle était déjà au bord de la crise de nerfs, à vrai dire jamais encore je ne l'avais vu dans un tel état. Je mourrais d'envie de déverser tout ce que j'avais sur le coeur, mais pourtant dès que je m'étais à nouveau tourné vers Miléna et avait croisé son regard, rempli de détresse, j'avais compris que je ne pouvais tout simplement pas agir de cette façon ... Je ne savais plus quoi penser, je ne savais plus non plus réellement où j'en étais, mais ce que je savais c'était que voir Miléna dans un tel état de désespoir m'était tout bonnement insupportable. J'avais fait mon possible pour ravaler ma peine et ma déception, pour garder tout cela dans un coin de ma tête sans vraiment savoir ce que j'en ferais plus tard, et j'avais refais en sens inverse la distance qui me séparait de Miléna ... J'avais pesé chacun de mes mots, pour tenter de ne paraître ni brusque ni guidé par les reproches, mais néanmoins j'avais besoin de poser cette question. Pourquoi ? Pourquoi ne m'avait-elle jamais révélé sa position concernant les enfants, ou plutôt concernant le fait d'en avoir ? Nous ne nous étions fréquenté qu'un an c'est vrai mais ... cela me paraissait tellement normal, tellement dans la logique des choses que je ne m'étais tout simplement jamais posé la question. Égoïstement je n'avais jamais envisagé que ma vision des choses à ce sujet ne soit pas la même pour tout le monde, et aujourd'hui je tombais des nues en réalisant que ce dont j'avais toujours rêvé j'avais peut-être toujours été le seul à le faire.

    « Je ... Raven on est resté ensembles qu'un an et on a jamais parlé de ... Tu m'as jamais dis que tu voulais des enfants, et tu m'a jamais demandé si c'était quelque chose que je voulais pour mon futur ... » Non, c'est vrai. Je ne lui avais jamais demandé parce que cela me paraissait tellement logique que je n'avais même pas pensé à l'éventualité qu'elle puisse elle ne pas en vouloir. Baissant les yeux vers le sol, n'osant même plus me regarder, elle avait continué d'une voix hésitante « J'ai jamais tenté de te le cacher on a juste ... On a juste jamais parlé du futur, de notre futur, et après ... » avant d'essuyer furtivement une larme avant qu'elle ne coule sur sa joue. « Et après ça a été trop tard ... » Sans réfléchir et sans prendre le temps de me poser de questions j'avais fini par parcourir le dernier mètre qui me séparait encore de Miléna, et sans rien répondre encore j'avais passé mes bras autour de ses épaules et l'avait attiré contre moi « Je sais tout ça, je sais ... viens là. » J'étais totalement perdu, cela faisait trop d'informations contradictoires en trop peu de temps et je ne savais plus du tout où j'en étais, mais ce que je savais en tout cas c'était que je ne supportais pas de voir Miléna dans cet état, tremblant presque des pieds à la tête, peinant à ravaler ses larmes et n'osant même plus me regarder dans les yeux. « J'suis désolé c'est pas ce que j'ai dit, je sais ... je sais que tu voulais pas ... » Et je le pensais sincèrement, je ne l'accusais pas de m'avoir volontairement caché le fait qu'elle ne voulait pas d'enfant, au fond je ne lui en voulais même pas de ne pas me l'avoir dit puisqu'en un an nous n'avions pas pris le temps de réfléchir au futur ... j'étais simplement sous le coup de la déception, en comprenant que mes projets et les siens n'avaient peut-être jamais rien eut en commun. « C'est pas grave d'accord, c'est ... on verra ça plus tard ... » Caressant doucement ses cheveux j'avais tenté de la bercer doucement, désirant en priorité qu'elle se calme et qu'elle réalise que ma réaction juste avant ne signifiait en aucun cas que j'avais l'intention de la laisser tomber ; J'avais déjà fait cette erreur de m'éloigner au premier obstacle et je ne voulais pas recommencer. J'avais trop besoin d'elle, et à cet instant c'était elle qui avait besoin de moi « Ça va aller, j'te promet que ça va aller ... »

Je ne savais plus vraiment comment envisager les jours et les semaines à venir, je savais que la mort de Cray aurait des conséquences sur Miléna, tout comme le fait qu'elle attende un enfant ... un enfant que malgré moi j'espérais déjà être le mien au risque plus tard de recevoir un nouveau coup de massue sur la tête. Ici au treize la question ne se posait pas, se séparer d'un enfant à naître n'était pas une question qui se posait puisque c'était tout simplement interdit ; Les naissances chez nous étaient rares et donc d'autant plus désirée, autre raison sans doute pour laquelle le fait que Miléna puisse ne pas en vouloir me paraissait si difficilement envisageable. Plus les secondes passaient plus je réalisais que je n'avais plus aucun moyen de savoir de quoi notre futur et le mien seraient faits, et si cela m'inquiétait je savais qu'il en était sans doute de même pour elle.
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Miléna E. Andréis-Wheeler
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MessageSujet: Re: RAVILENA ◮ I WON'T LEAVE YOU I WILL CATCH YOU   RAVILENA ◮ I WON'T LEAVE YOU I WILL CATCH YOU Icon_minitimeJeu 19 Juil - 22:02

Si j'étais choquée et je détestais à ce point qu'il puisse formuler une critique comme celle ci à propos de Cray, lui montrer un mépris évident avec qu'il était mort, c'était parce que je m'en voulais, parce que mon mépris c'était la dernière chose que j'avais offert à Cray avant sa mort. La dernière chose. Les derniers mots que je lui avais adressés étaient terribles, il était mort en pensant que c'était tout ce que je pensais de lui, peut être même en pensant que je m'étais servie de lui du début à la fin, et ça je ne pourrais jamais me le pardonner.

    huit jours plus tôt ...

Je goutais au plaisir d'avoir retrouvé Raven, et au plaisir de passer la plupart de mes soirées avec lui. Nous n'avions pas repassé la nuit ensembles, pas encore mais il venait tous les soirs, et tous les soirs je me lovais contre lui, sans rien dire la plupart du temps et je profitais de sa présence, cette présence contre moi qui me paraissait inespérée. Je n'aurais jamais cru ça possible, et je n'avais qu'une seule peur, que ce soit un rêve, un rêve dont je finirai par me réveiller. Un soir je m'étais endormie contre lui, et lorsqu'en me réveillant en sursaut au milieu de la nuit tirée du sommeil par un cauchemar sur ce qui s'était passé au capitole et paniquée j'avais senti sa main passer dans mes cheveux et entendu sa voix tentant de me rassurer, j'avais pensé être encore dans le cauchemar. Mais il était là, il était là et il s'était contenté de me calmer, de faire ralentir les battements de mon cœur. Et il avait attendu le lendemain pour me demander si ce genre de paniques nocturnes m'arrivait souvent, préoccupé et attendrissant. Il m'avait poussé à lui en parler, et si j'étais loin d'avoir tout dis sur toutes les horreurs qui pouvaient me réveiller la nuit, ça m'avait fait du bien. Pourtant parler, ça n'avait jamais été réellement mon truc. Raven était bien plus doué que moi pour ce genre de chose.

Ce soir je l'attendais, a vrai dire j'en étais venue à attendre sa venue comme le meilleur moment de ma journée, ne pouvant reprendre ni le travail ni l'entrainement. Quand on avait tapé à la porte j'avais senti mon cœur faire un bond, et je m'étais levée pour ouvrir la porte. Et mon sourire s'était effacé lorsque j'avais vu que ce n'était pas Raven qui avait frappé, que c'était Cray. Il était là, il se tenait avec son air penaud sur le visage. Je ne l'avais pas revu depuis la scène de la cafeteria. Depuis ces quelques mots durs que je lui avais adressés. « Je peux entrer ? J'aimerais te parler Milé... » Il me faisait de la peine, beaucoup trop de peine, et le regarder et me souvenir de ce que je lui avais fait me poussait à me détester moi, pour ce que je lui avais fait. Mais non, je ne pouvais pas le laisser entrer, je ne voulais pas le laisser entrer. Je n'étais pas à l'aise à l'idée de l'avoir dans mes quartiers, surtout pas après ce qu'il s'était passé. « Je... Je préfère pas Cray, qu'est ce que t'as à me dire ? » Il avait baissé les yeux, comme si c'était lui qui devait avoir honte de ce que nous étions advenus, comme si c'était lui qui devait baisser les yeux devant moi et pas le contraire. Et de le voir comme ça me faisait me sentir encore plus coupable. « Je suis désolé pour la dernière fois, et t'as raison ça me regarde pas Milé, si tu me demandes de te laisser tranquille je te promet qu'après je le ferais. Mais ce que je veux te dire c'est que... Le choisit pas lui. Le choisit pas lui... Laisse moi ma chance de me battre pour toi, je suis prêt à le faire, et moi je te laisserais jamais tomber. Laisse moi une chance, je t'.;; » Il avait avancé doucement sa main pour tenter d'attraper la mienne tout en parlant, mais j'avais reculé brusquement mon bras. Et je lui avais coupé la parole. « Tais-toi.  » Il avait plongé son regard dans le mien. Et c'était insupportable ce que j'y lisait. Mais il me faisait peur, il me faisait peur avec tout ces mots. Je n'en voulait pas, je ne voulais pas que Raven puisse les entendre, parce qu'il aurait eu peur de ma réaction, je ne voulais pas que Cray se batte pour moi, parce que j'avais peur que ça mette en péril ma relation encore si fragile avec Raven. Je ne voulais pas qu'il se mêle de ça, je ne voulais pas que quiconque se mêle de ça. Je voulais juste profiter de Raven et de ce que j'avais commencé à revivre avec lui. Alors je l'avais interrompu. Et maintenant je m'apprêtais à lui briser le cœur, pour la je ne sais combientième fois, en espérant cruellement et égoïstement que cette fois ce serait la bonne. « Tu comprends pas que ça n'a rien à voir avec Raven ? T'es aveugle à ce point ? » Je n'aimais pas, je n'aimais pas ce que je m'apprêtais à faire. Mais j'étais obligée. « Cray jamais on aurait pu être ensembles, Raven ou non, ça n'a rien a voir avec lui. Jamais je n'aurais voulu être avec toi, je t'ai jamais vu de la sorte, t'es le seul de nous deux qui... » J'avais avalé ma salive. Il fallait que je le fasse. « Ai jamais eu intérêt autre que professionnel pour l'autre. » C'était faux. J'avais aimé Cray de tout mon cœur, comme on aime le plus cher de ses amis. Mais ça il ne semblait pas le comprendre. Finalement je l'avais doucement repoussé de la main, et avant de fermer la porte, j'avais finis par ajouter. « Alors vas t'en. Laisse moi tranquille je t'en supplie. » C'était faux. Bien sur que tout étais faux. Mais au fond de moi j'étais persuadée que s'il le pensait il nous laisserait tranquille, Raven et moi, et que peut être, il pourrait définitivement m'oublier, même si moi je ne l'oublierais jamais.

    ...retour au présent

Oui. Maintenant Cray était mort, et certainement en pensant que je n'avais fait que jouer avec lui, et l'utiliser. Que rien n'avait été sincère, même pas l'amitié que j'éprouvais pour lui. Même pas ces moments qu'on avait vécu, ces vrais moments, avant ma capture, avant même ce baiser qui avait semé le doute dans son esprit, ces moments de sincère complicités entre nous. Mais il était mort, et rien ne changerait jamais plus les derniers mots que j'avais eu envers lui. C'était impossible de revenir en arrière. « Je sais ... » Oui je savais qu'il ne voulait pas réellement me blesser, et j'espérais même au fond de moi qu'il n'avait pas réellement réfléchis à ce qu'il disait en parlant de lui de la sorte. Non, je ne voulais pas savoir. Tout simplement.

J'avais peur, peur de la réaction qu'aurais Raven en sachant que cette nuit que j'avais passé avec Cray, je ne l'avais pas juste fait quelques nuits auparavant comme je l'avais laissé entendre ce fameux soir, mais bien et bien deux nuit nuits avant de venir frapper à sa propre porte. Au fond il n'avait pas à me le reprocher, mais j'avais peur qu'il se sente blessé, et qu'en se sentant blessé il me repousse, plus que je n'avais déjà l'impression qu'il était en train de le faire.

    « Je vois ... » Il n'étais pas enchanté. En même temps je ne pouvais pas lui demander de l'être. Mais qu'il soit de dos, qu'il ne me regarde pas, si en plus il ne disait rien, c'était trop dur. Laissant quelques larmes couler le long de mes joues, j'avais déglutis difficilement. « J'suis désolé ... » Non, c'était moi qui était désolée. Comment pouvait-il l'être, à propos de ça ? A moins qu'il soit en train de parler de tout autre chose, de la situation en général. Si c'était le cas moi aussi j'étais désolée. Mais les mots ne voulaient pas quitter ma gorge, parce que déjà qu'en période normale j'avais du mal à m'excuser, mais alors que j'étais bouleversée je n'arrivais simplement pas à penser à autre chose qu'au fait qu'il était là, mais qu'il me semblait si loin.

Mais il s'était retourné et avait posé son regard sur moi. Tentant de camoufler les quelques larme qui avaient coulé sur mes joues je l'avais silencieusement regardé se rapprocher, puis je l'avais écouté. Ses paroles étaient mesurée, avaient été pensées avant d'être dites ça pouvait se sentir, mais je n'avais pu m'empêcher de les prendre comme un reproches. Aurais-je pu deviner qu'avoir des enfants était l'une des choses qu'il voulait le plus au monde ? Aurais-je du lui dire plus rapidement ? Je n'en avais simplement jamais eu l'occasion, mais avais-je déjà tenté de la provoquer ? Parce que nous ne parlions jamais du futur oui, mais je n'étais pas non plus celle qui allait amener le sujet. Parce que le présent m'allais parfaitement, alors que le futur lui m'effrayait, ça avait toujours été le cas et ça l'était toujours. Tremblante je tentais de me persuader que non, ce n'était pas ma faute. Que ce n'était la faute de personne. Mais au fond je ne pouvais m'empêcher de penser que ça pouvait s'ajouter à la liste si longue des choses qui faisaient que Raven n'avait rien à faire avec une fille comme moi, que quoi que je fasse je ne pourrais jamais être LA fille, celle qu'il lui fallait et celle qui pourrait le rendre heureux, pas trois jours, trois semaines ou ni même trois ans, mais pour le restant de ses jours.

    « Je sais tout ça, je sais ... viens là. » Il s'était rapidement rapproché de moi, passant un bras autour de mes épaules et m'attirant contre son torse. Son contact me rassurait, je ne voulais pas qu'il me laisse, j'avais eu tellement peur en le sentant ne s'éloigner que de quelques mètres, je n'étais pas capable de supporter plus, pas ce soir. « J'suis désolé c'est pas ce que j'ai dit, je sais ... je sais que tu voulais pas ... » Non, c'était sincère, je n'avais jamais tenté de lui cacher. Je m'étais peut être complu dans cette façon que nous avions de vivre au présent, mais je n'avais jamais volontairement cherché à le lui cacher. S'il pensait le contraire alors celui voulait certainement dire qu'il avait remis en question tout ce qu'il avait pu croire et penser sur moi. J'avais été vraie, notre relation avait été réelle. « C'est pas grave d'accord, c'est ... on verra ça plus tard ... » Il avait doucement caressé mes cheveux et me laissant faire enroulé mes bras autour de ses épaules, ensserant son cou comme pour le retenir par peur qu'il disparaisse, ou pire qu'il s'en aille. Enfouissant ma tête dans son épaule j'avais laissé s'échapper les quelques sanglots que je retenais, le simple fait d'être contre lui alors que j'avais eu si peur réussissant à me mettre dans ses états dans lesquels je ne m'étais jamais mise. Mais ce n'étais pas seulement ça, je savais que ce n'était pas seulement ça, que c'était le cumul, le trop plein d'émotions auquel j'étais sujette. Plus tard. Je ne savais pas quand était ce plus tard mais je m'en fichais, je n'avais même pas relevé. Je savais bien que tout n'allait pas s'arranger du jour au lendemain aussi facilement, mais tant que Raven était là je sentais que je pouvais l'envisager. « Ça va aller, j'te promet que ça va aller ... » Ce qui était drôle c'est qu'il n'avait aucune certitude, il était surement aussi perdu que moi, mais j'avais envie de le croire au plus profond de moi.

Je n'avais rien dit, je m'étais contentée de resserrer mon emprise sur lui, sur sa nuque, et de tenter de faire du mieux que je pouvais pour ne pas pleurer sur son épaule plus que je ne le faisais déjà. Je me sentais défaillir, et il du le sentir aussi puisqu'il se baissa doucement pour passer un bras derrière mes genoux, et laissant glisser l'autre dans mon dos pour me soutenir il m'avait doucement soulevée alors que j'avais resserré mes bras autour de son cou. J'avais besoin de le sentir contre moi, c'était tout. De sentir qu'il était là, et qu'il ne comptait pas me laisser. Doucement il m'avait déposée sur le lit, et passant ses bras autour de mes épaules il m'avait gardée serrée contre lui, tout en recommençant doucement, à me caresser les cheveux. Demain les choses serraient plus compliquées, demain. Mais pour l'heure la seule chose qui comptait c'était que Raven était là contre moi, et qu'il n'abandonnait pas.


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