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 Will you catch me if I fall ? ∞ Lincoln & Amarinda

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Amarinda C. Carter
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Amarinda C. Carter
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MessageSujet: Will you catch me if I fall ? ∞ Lincoln & Amarinda   Will you catch me if I fall ? ∞ Lincoln & Amarinda Icon_minitimeMer 4 Sep - 21:04

Will you catch me if I fall ? ∞ Lincoln & Amarinda Tumblr_m6ghknC7Q41qbwjnko1_r1_1280

Si j’ai peur, tu me rassureras ? Si je pleurs, tu me consoleras ? Si je saigne, tu me soigneras ?

Une goutte pour des maux de ventre. Deux gouttes pour une paralysie partielle. Trois gouttes pour une mort lente.
Je verse quatre gouttes dans le verre de la chanteuse d’opéra. Une chanteuse qui ne fait pas que chanter, m’a-t-on dit, mais qui chuchote aussi à l’oreille des grands de ce monde. A l’oreille du Président Snow. Je ne déteste pas cette femme. Je ne la connais même pas. Et alors que ma main droite verse le poison dans le verre, ma main gauche fouille frénétiquement dans mon sac à la recherche d’un mouchoir. Si je pleurs, mon maquillage coulera. Si je pleurs, tout le monde saura que c’est moi qui…
Je ne veux pas le faire. Je ne le veux vraiment pas. Tout ce que je souhaite, c’est qu’on me laisse vivre dans ma bulle. Qu’on me laisse jouer avec mes poupées, créer mes marionnettes, prendre le thé dans mon jardin. Je me fiche de la rébellion, parce que je sais que le Président gagnera toujours. Mais voilà que je travaille pour le compte des rebelles, des rebelles que je hais, des rebelles que je serais heureuse de tuer. Je suis une traîtresse, et ce mot me fait aussi mal que les menaces d’Ilyann. Je croyais être plus forte que ça. Je croyais que je saurais lui tenir tête. Mais je me suis trompée.

Si je t’appelle, tu viendras ? Si je me perds, tu me retrouveras ?

A l’aube, les Pacificateurs viennent me chercher. La chanteuse d’opéra n’est pas ma première victime.  Il y en a eu d’autres… Je ne sais plus combien. Un homme ressemble à un autre, et ils saignent tous de la même façon. Cette fois, je n’ai pas eu de chance, c’est tout. Peut-être n’aurais-je pas dû oublier mon mouchoir dans la loge de la chanteuse. Oublier… Ou abandonner. Comme une bouteille lancée à la mer. Un appel à l’aide. Serait-il possible que, quelque part au fond de moi, je voulais être démasquée ? Je me sens désorientée, comme un oiseau qui s’est cogné contre une vitre. Les Pacificateurs ne sourient pas. Le grand brun sort des menottes. L’autre ne fait pas un geste, ne dit rien, mais je sens sa désapprobation. Le brun m’attrape par le bras. Trop fort. Ça fait mal. Je me fige, parce que je sais ce qui va se passer, parce que je connais ce genre d’hommes. Je connais leurs regards méfiants, leurs regards durs. Je connais leur rire qui sonne toujours faux, leur rire qui n’en est pas un. Ils rient comme hurlent les loups lorsque la nuit descend et que la traque commence. Je sais que leurs mains sont dures, qu’elles savent broyer, déchirer, détruire. Pourtant, ce ne sont pas des animaux, car ils font preuve d’une cruauté dont seul l’humain est capable. Une cruauté qui n’a rien à voir avec les lois de la nature, ni même avec la loi du plus fort. Ils se ressemblent tous, même s’ils ont des noms différents. Tributs de Carrière, Pacificateurs, Rebelles. Roy, Nick, Hunter, Envy, Ilyann, Arthur. A quoi bon donner un nom à la peur, à la douleur, à la mort ? A quoi bon nommer un ouragan, une éruption volcanique, un tremblement de terre ? Je ne peux pas les arrêter. Je ne peux que les supporter. C’est la chose la plus logique à faire. Pourtant, je me rebelle contre cette idée. Si j’ai été sacrée Vainqueur de la 53th édition des Jeux de la Faim, ce n’est pas pour rien. J’ai toujours été une battante. Assez courageuse ou peut-être assez stupide pour défier le sort. Les deux Pacificateurs sont là pour m’emmener. Pour m’enfermer. Non. Je me débats. Je frappe et je mords. Je griffe. Je crois même que j’arrache une bonne touffe de cheveux. Mais ça ne sert à rien. Ils frappent plus fort que moi.

Si je joue avec le feu, tu me pardonneras ? Si je te dis que rien ne va dans ma tête, tu me croiras ?

272. Le mur est froid. Le sol est encore plus froid. Pourtant, je reste allongée. 273. Je serre les dents. Pour m’occuper, je regarde le plafond. Peint en gris. Je remarque une tache de moisissure dans le coin droit. 274. Je frissonne. Je ne tiendrai pas une seconde de plus. Pourtant, il le faut… 275. Une mouche se pose sur ma jambe droite. Puis sur mon ventre. 276. J’essaye de la chasser, mais cette idiote ne comprend pas. Elle s’affole. Elle me fait perdre le compte. Etais-je à 277 ? Ou à 278 ? Je ne le sais plus. Tant pis. Je ne tiendrai pas une seconde de plus. Lentement, je me détache du mur. Je m’assieds, la tête entre les genoux pour combattre une vague de nausée. Demain, j’arriverai à 300. 300 secondes de grand-écart, allongée par terre, les jambes contre le mur. 5 minutes entières de souffrance. Mais ça en vaut la peine, car j’aurai alors la satisfaction légèrement sadique d’avoir remporté le pari. Un pari qui ne me rapportera rien, mais je m’en fiche. Ça m’aide à passer le temps, dans ma prison. Ça m’aide à oublier que les Pacificateurs pourraient revenir. Du bout des doigts, je tâte ma lèvre fendue. Je titille la croûte qui s’est formée jusqu’à ce que la plaie se remette à saigner. Et la réalité fond sur moi comme un oiseau de proie aux serres terriblement acérées. Je ne suis pas ici pour jouer à la ballerine. Je suis ici parce que j’ai commis des crimes, et qu’on devra me punir. Je suis ici parce que j’ai déçu Snow… Et parce qu’on devra m’interroger. Paradoxalement, cette pensée me réconforte. Ils verront bien que ce n’est pas de ma faute. Ils comprendront que les rebelles m’ont forcée à travailler pour eux. Le docteur à la voix douce le leur dira. Rien n’est de ma faute. Je ne suis qu’une fillette apeurée dans un corps devenu trop grand pour mes rêves d’enfant.

Si je te fais de la peine, tu m’abandonneras ?

L'ampoule accrochée au plafond crachote et clignote.  Les ombres qu’elle lance contre le mur m’effraient. Je ferme les yeux et je m’assieds, dos contre la porte. On m’a laissé ma montre ; son tic-tac incessant m’angoisse. « T’es qu’un salaud, Lincoln. Tu le sais ? J’espère que tu le sais. » Même s’il n’est pas là, lui parler me soulage. Je m’imagine qu’il est assis de l’autre côté de la porte, et qu’il m’écoute. C’est ridicule, bien sûr. Le couloir est vide. Ma porte n’est pas gardée. Et Lincoln n’oserait pas venir ici. « J’aimerais pouvoir te le dire en face. Pour voir ta colère, ta tristesse. Pour voir si mes mots font mouche. Je suis comme ça, moi. On me dit que je blesse les gens. On me dit que c’est mal. Mais comment puis-je savoir ? On ne m’a jamais appris ce genre de choses. Est-ce mal de tuer quelqu’un aux Jeux ? Est-ce mal de dire la vérité ? Et d’empoisonner quelqu’un ?» Seul le silence me répond. Ma montre s’est arrêtée. Je la secoue, mais les aiguilles ne bougent plus. Comme si le temps s’était arrêté, lui aussi. Bon sang, et si on m’oubliait, ici, dans ce trou ? « T’es un salaud, mais tu peux toujours te racheter. Je sais que c’est toi qui as vendu la mèche aux autres Pacificateurs. Tu croyais me faire une bonne blague, hein ? Maintenant, c’est fini. Sors-moi d’ici. Ou je te jure – je te jure – que je ne te parlerai plus jamais. T’es cap ? » Je me roule en boule. Si je ferme les yeux très fort, je peux presque croire que je suis un chaton qui dort dans son panier. Que je suis une plume déposée là par le vent. Une douce marguerite qui se laisse caresser par le soleil. Mais le froid réveille la douleur dans mon épaule, et mon rêve vole en éclats. Je ne suis pas une marguerite. Les fleurs ne saignent pas.

Si je vais en enfer, tu me suivras ?
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MessageSujet: Re: Will you catch me if I fall ? ∞ Lincoln & Amarinda   Will you catch me if I fall ? ∞ Lincoln & Amarinda Icon_minitimeDim 15 Sep - 19:23


wake up, it's reality, not wonderland.


Oh, Amarinda. Oh, ma belle Amarinda, qu'as-tu fait ? Qu'as-tu fait encore. Ou plutôt, qu'est-ce que je t'ai fait pour qu'on en arrive là, hein ? Tu peux me dire, m'expliquer, je t'avoue que moi, je suis un peu perdu là. Qu'est-ce que j'ai encore fait, ou dit de travers. Qu'est-ce que j'ai bien pu te faire croire, pour qu'on en arrive là. Les questions se bousculaient dans la tête de Lincoln. Il gardait les yeux rivés quelque part, dans le vide, dans le vague. Qu'espérait-il voir ? Rien. Tout était gris, tout était flou, comme lui, à l'intérieur. Tout était terne, quand Rinda n'était pas là. Quand elle ne souriait pas, quand elle ne lui balançait pas n'importe quel défi tordu, n'importe quelle remarque impromptue. Oh, son ciel se faisait sombre, quand il n'avait pas la belle brune pour éclairer ses journées. Le soleil était blanc, tout le reste semblait noir. Son petit monde, décliné dans mille nuances d'un gris qu'il n'aimait pas. Oh Amarinda, tu me manques. C'était ce que criait sa conscience, sans cesse, bâillonnée et profondément enfouie dans cette coquille vide qui lui servait de corps. Un peu de peau tendue sur des os, quelques muscles histoire que le tout tienne en place, ni plus, ni moins. Voilà ce qu'était Lincoln. Voilà ce que tout le district trois connaissait sur son cas. En fait, il n'y avait qu'avec la jeune femme qu'il se sentait différent. Peut-être mieux, certainement même. Qu'il se sentait être quelqu'un, qu'il se sentait encore vivant, rien qu'un peu. Il lui en était reconnaissant, à chaque fois. Ou presque. Oui, parce que dernièrement, il y avait eu cette violente dispute. Il s'en était mordu les doigts par la suite, de l'avoir laissée filer comme ça, sans même la retenir. De lui avoir craché les pires horreurs du monde au visage, de s'être montré odieux, mauvais. Non, il n'était pas censé agir ainsi avec elle. Il se comportait comme cela avec les autres, pas avec mademoiselle Carter. Il aurait dû aller s'excuser, se mettre à genoux et pleurer dans sa jupe comme un gamin, pour qu'elle l'excuse. Il aurait dû faire n'importe quoi pour avoir son pardon. Mais non.

À la place, il l'avait poignardée dans le dos, comme un lâche. Sous le coup de l'impulsion, d'une colère malsaine. Il avait poussé le vice bien loin, le pacificateur ; il avait été balancé cette pauvre jeune femme aux pacificateurs. Parce qu'il était au courant, parce qu'il savait. Parce que au final, ce que la gagnante des cinquante-troisième jeux de la faim pouvait faire n'était pas un secret pour lui. Il l'avait observée, écoutée. Épiée discrètement au détour d'une rue ou d'un cocktail, il avait joué les détectives privés pour le compte du gouvernement. Le pire dans toute cette mascarade ? Il l'avait regardée en face, faisant comme si rien ne se tramait derrière son dos. Il avait fait comme si de rien n'était, il l'avait manipulée sans même le vouloir réellement. Il avait réussi à lui sourire, à se montrer normal, alors qu'il enquêtait sur elle à côté. Et puis, il y a eu cette dispute. Et il a tout balancé. Aujourd'hui, il regrettait amèrement son geste. Il savait que cette affaire n'allait pas bien se finir, et si seulement il le pouvait, il l'innocenterait. Mais non, les preuves étaient là, accablantes, et Amarinda Carter risquait de passer de sales moments dans les cellules du Capitole. Le brun tapait nerveusement du pied, assis sur cette chaise, à regarder par terre, en face ; ailleurs. Il se mordait nerveusement la lèvre inférieure, plissant un peu le front par moments, fronçant les sourcils par d'autres. Il réfléchissait. Il cherchait. Quoi ? Une solution. Pour qu'elle le pardonne, juste une dernière fois. Car oui, il le savait ; après un tel coup, le jeu était allé trop loin, et les chances qu'elle l'accepte encore étaient bien maigres. Je suis désolé Amarinda, je ne voulais pas en venir là. Et voilà qui tournait en boucle au creux de son esprit. Désolé, désolé. Il était désolé. Et pourtant, il avait toujours un peu de colère pour lui dire qu'il avait bien fait. C'était une espèce de bataille dans son crâne, et ça le rendait dingue. Plus qu'il ne l'était déjà. J'aurais peut-être pas dû, mais je l'ai fait. Tu m'en veux ? Bien sûr que oui. Mais si un jour, tu penses pouvoir me pardonner, tu m'le diras hein ?

Puis, il se leva précipitamment. Il pouvait bien rester là, s'apitoyer sur son sort, la situation n'avançait pas. Il devait aller la voir, juste pour lui dire qu'il était désolé. Au moins pour soulager cette conscience qui se faisait trop lourde à supporter. Il s'en fichait pas mal, qu'elle accepte ses excuses ou non, en fait. Tant qu'il faisait la démarche. Il descendait vers les cellules, se rendant silencieusement dans l'aile où elle se trouvait. Il n'était pas vraiment sûr de ce qu'il faisait, mais cela n'avait aucune importance ; il avançait, sans un mot, en espérant l'apercevoir. Et après, il aviserait. « T’es qu’un salaud, Lincoln. Tu le sais ? J’espère que tu le sais. » Ah. Des bruits. Une voix. C'était elle, qui se plaignait. Oui, je sais bien que je ne suis qu'un salaud, peut-être le dernier des cons. T'aurais peut-être dû t'en rendre compte avant, peut-être que tu ne serais pas là aujourd'hui. Il ne disait rien, il se contentait d'approcher sans un bruit, de s'asseoir juste à côté de la cellule, contre le mur. « J’aimerais pouvoir te le dire en face. Pour voir ta colère, ta tristesse. Pour voir si mes mots font mouche. Je suis comme ça, moi. On me dit que je blesse les gens. On me dit que c’est mal. Mais comment puis-je savoir ? On ne m’a jamais appris ce genre de choses. Est-ce mal de tuer quelqu’un aux Jeux ? Est-ce mal de dire la vérité ? Et d’empoisonner quelqu’un ?» Il avait du mal à déglutir, il passait fébrilement ses mains sur son visage. Noir. Il fermait les yeux, même si c'était inutile ; il se fichait bien de voir, ce qu'il voulait, c'était ne plus entendre ses lamentations amères. Oui, je suis triste. Oui, j'ai mal. Mais toi aussi tu souffres, pas vrai ? Oui, tout ce qu'on a fait, et tout ce qu'on continue de faire, c'est mal. Même respirer, ça devrait être illégal. Tu le sais ça ? Non, bien sûr que non, et elle est là, la différence fondamentale entre toi et moi. Oh, je suis triste Amarinda. Triste de t'avoir fait ça, c'est pas nous, c'est pas toi, c'est juste moi. Tu peux m'en vouloir, t'as le droit. J'ai rien à dire, pour ce coup-là. Il avait envie de se relever, de la regarder à travers le petit cadre de la porte. Rien que de la détailler silencieusement, en attendant qu'elle le remarque. Mais ses jambes étaient toute molles, il n'avait pas l'envie de se relever. « T’es un salaud, mais tu peux toujours te racheter. Je sais que c’est toi qui as vendu la mèche aux autres Pacificateurs. Tu croyais me faire une bonne blague, hein ? Maintenant, c’est fini. Sors-moi d’ici. Ou je te jure – je te jure – que je ne te parlerai plus jamais. T’es cap ? » Ah. Elle était au courant. Tant mieux, tant pis. Il secouait la tête, serrait les dents, comme pour se retenir de hurler comme un fou, dans le vide. Il pressait nerveusement ses mains contre ses tempes, et il attendait. Non, tu ne peux pas dire ça Amarinda. Car tu sais que tu ne le feras pas – enfin, j'crois. J'espère que tu n'en es pas capable. De toute façon, tu peux pas m'abandonner hein ? Pas vrai ? Aller, t'as pas le droit de me dire ça. Pas maintenant. Pas comme ça. Il cogna violemment sa tête contre le mur, une fois, puis deux. Allez, ressaisis-toi Lincoln.

Il inspira profondément et se releva finalement, regardant par le jour de la porte. Elle était là. Recroquevillée sur elle même, paisible, comme il l'avait toujours connue. Peut-être plus triste et moins joyeuse, mais ça, c'était de sa faute. « Chut. Tais-toi. C'est faux, tu le sais bien. Tu sais bien qu'on peut pas se détester. Pas bien longtemps en tous cas. Tu sais bien que tu peux pas arrêter de me parler comme ça, du jour au lendemain. Et de toute façon, t'as pas le droit. » Fit-il d'un ton presque agressif. Il était sur les nerfs. T'as pas le droit de me reprendre ce que tu m'as donné Rinda. Ma joie. Mon sourire. T'as pas le droit de tout reprendre et de te barrer comme ça. Quelle entrée en matière, merveilleuse, vaillante presque. Il cherchait à capter le regard si clair de la jeune femme, il cherchait à la voir un peu mieux, même s'il ne voulait pas affronter ces deux prunelles accusatrices qui se détachaient de la surface pale de son visage. Il avait peur de la regarder en face, de devoir abdiquer après quelques mots, quelques phrases. Non, il devait se montrer fort, lui tenir tête. Il était le pacificateur. Elle était la prisonnière. Fin de l'histoire. « Tu sais bien que je ne peux pas te laisser partir. Tu sais que j'ai pas le droit. Je suis pacificateur, pas un de ces abrutis de rebelles, et tu le sais, ça aussi. J'suis désolé. Je peux rien faire Rinda. Pas cette fois. » Oh, doux mensonge. Bien sûr qu'il pouvait faire quelque chose ; il pouvait la laisser filer discrètement. L'aider à s'évader. Ce n'était qu'une nouvelle partie dans le grand jeu qu'était leur vie. Une aventure parmi tant d'autres. Il pouvait dire ce qu'il voulait, il pouvait agir, faire en sorte que les choses se passent autrement. Mais il ne voulait pas. Et là, c'était un autre problème. Il soupira profondément, secouant la tête. « Je suis désolé, mais qu'est-ce que je pouvais faire d'autre ? Ça pouvait pas continuer comme ça de toute façon. Tu le sais bien. Tu connaissais les risques, tu savais que tu avais des pacificateurs dans ton entourage, et t'as quand même continué ! Tu pensais vraiment que tout ça allait passer inaperçu, hein ? » Il s'énervait. Il s'en voulait. Et il lui en voulait d'être tombée dans le panneau aussi facilement. Il marqua une courte pause, baissant les yeux. Il avait honte, honte de tout, d'elle, mais surtout de lui. « J'suis tellement désolé Rinda. »
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Amarinda C. Carter
DISTRICT 1
Amarinda C. Carter
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△ à Panem depuis le : 01/06/2013
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Will you catch me if I fall ? ∞ Lincoln & Amarinda Vide
MessageSujet: Re: Will you catch me if I fall ? ∞ Lincoln & Amarinda   Will you catch me if I fall ? ∞ Lincoln & Amarinda Icon_minitimeMer 9 Oct - 8:48

Je l’avoue : je suis coupable. Coupable dans mon innocence, coupable dans mon ignorance. Je suis coupable d’avoir souri, d’avoir ri aux éclats. Je suis coupable d’avoir aimé. Je suis coupable d’avoir pensé que le monde est un endroit agréable, un endroit bon peuplé de gens bons. Je suis coupable de rêveries intempestives, d’amitiés naïves. Je suis coupable d’avoir fait confiance à quelqu’un qui ne le méritait pas. Et maintenant, je paie le prix.

Je suis seule au monde. Ce n’est pas une exagération, c’est la réalité. Je suis seule dans un monde qui se résume à quatre murs, à un lit bancal, une table, une chaise et un pot de chambre. Les sons qui me parviennent du couloir sont étouffés, déformés. Il y a une femme qui psalmodie pendant des heures les mêmes paroles, il y a un homme qui rit comme japperait un chien blessé, il y a un Pacificateur qui leur crie de la fermer. Il y a ceux qui souffrent en silence. Ils n’appartiennent pas au même monde que moi. Ici, dans les cellules du Capitole, c’est chacun pour soi. Au début, je jetais souvent un coup d’œil dans le couloir. Appuyée contre le mur d’en face, buvant un verre de bon vin, ma liberté me toisait. Parfois, elle s’approchait de ma cellule pour me narguer, pour me donner de l’espoir. Mais même ma liberté a fini par s’ennuyer, et elle est partie. Je passe le temps à me lancer de petits défis, pour ne pas perdre la forme. Cap de faire le grand-écart contre le mur pendant 5 minutes ? Cap de chanter l’hymne national à pleine voix, la main sur le cœur ? Cap de tourner 15 fois sur moi-même sans perdre l’équilibre ? Cap de tenir mon verre d’eau en équilibre sur deux doigts ? Cap de prétendre que tout va bien, que je ne suis pas en prison et que je n’ai pas peur ? J’enfouis mon visage dans mes mains. J’ai envie de pleurer. Je pourrais pleurer ; je suis seule et je n’ai que ça à faire. Mais mes yeux restent désespérément secs. Plus tard, les larmes viendront. Plus tard, la tristesse viendra, elle me submergera et je m’endormirai en serrant mon pauvre oreiller contre moi, le visage mouillé. Pour le moment, ce soulagement m’est inaccessible. Je tourne en rond. Dans un sens, et puis dans l’autre. J’ai l’impression d’être l’aiguille folle d’une montre détraquée. Quelle heure est-il ? L’heure du déjeuner ? L’heure du souper ? Combien de temps encore avant qu’on vienne me chercher ? Je mets ma veste parce que j’ai froid, je l’enlève cinq minutes après. Je grignote du bout des dents un bout de pain que j’avais gardé.  Je m’assieds par terre, grelottante, mais je n’ai pas la force de me lever pour remettre ma veste. Et je me rends compte que je deviens folle. Ce n’est pas à cause de cette prison, pas vraiment. Dormir sur un lit dur n’est pas pire que de dormir sur le sol, dans l’Arène. La nourriture est mauvaise mais on me donne à manger à peu près régulièrement, je crois. Il fait froid, mais c’est supportable. Ce qui me tue, ce qui me tue vraiment, c’est l’ennui. L’inactivité. L’attente. Et la petite voix dans ma tête, la voix sournoise qui dit : Tu es seule. Seule. Il n’y a personne pour t’aimer ici, personne pour te sauver. Personne pour faire taire ces cris que tu entends encore toujours, tant d’années après les Jeux. Personne pour te distraire de ces pensées dangereuses qui te frôlent, de la folie qui menace de t’envahir. Je me bouche les oreilles, je fredonne, j’essaye de me concentrer sur autre chose. Mais je ne peux pas m’empêcher de réfléchir. Tu es seule avec toi-même, Amarinda. Seule avec tes souvenirs, tes désirs, tes chagrins. Seule avec une dizaine de morts qui te hantent encore toujours. Mais ce ne sont pas les morts qui te feront du mal. C’est toi-même. Toi-même.  Je pleure, maintenant. Je pleure vraiment. Bruyamment, en hoquetant, en cherchant de l’air. Je pleure et je tremble, mon corps est secoué par les sanglots. Comment peut-on supporter de vivre avec soi-même quand on sait qui on est réellement ? Quand on sait que notre passé ne disparaîtra jamais, et qu’il se laisse parfois oublier pour mieux venir nous tourmenter plus tard ? Je mords dans mon mouchoir pour étouffer un cri. Je sens comment ma vie, ma vie d’après les Jeux, disparaît. Comme du vernis qui s’écaille, mais plus rapidement. Une couche de vernis épais, brillant, une couche de beauté pour couvrir la laideur de la vérité, une couche qui ne dure pas éternellement. Qui suis-je encore, sans ces paillettes ? Qui suis-je encore quand mon insouciance se craquelle, quand mes jeux d’enfants m’ennuient ? Je n’ai pas de réponse à ça, ou plutôt : j’ai trop de réponses, mais aucune n’est correcte. Une meurtrière. Une empoisonneuse. Une petite fille. Une criminelle. Une folle. Une survivante. Oui, je suis une survivante. Peu importe le reste, ce qui compte, c’est de survivre. De se battre. Ma crise de larmes dure encore longtemps, longtemps. Mes sanglots se muent en cris étouffés. Je me balance d’avant en arrière, d’avant en arrière sur le sol froid. A la fin, je pleure en silence. A la fin, je fixe le mur sans rien voir. J’ai mal partout, je suis épuisée comme si je venais de courir. Je ne ressens pas le soulagement attendu, pas la libération qui accompagne souvent les larmes. Au lieu de ça, je me sens résignée. Je me contrains à attendre, à prendre patience.

Je l’avoue : je suis damnée. J’ai vendu mon âme au diable sans la moindre hésitation. J’ai vendu mon âme pour quelques jours de bonheur, pour quelques colifichets. J’ai vendu mon âme pour quelque chose que je prenais pour de l’amitié, pour une illusion, un joli mirage. J’ai vendu mon âme pour quelques paroles compréhensives, pour l’impression d’être appréciée. J’ai vendu mon âme en pensant recevoir une âme meilleure en retour. Mais ça ne marche pas comme ça.

Qu’est-ce que j’attends exactement ? Pas les Pacificateurs qui viendront me chercher pour m’interroger. Pas le Président, car l’imaginer ici, dans ce lieu triste et sombre, est impossible. J’attends Lincoln. Je sais qu’il viendra. Je sais qu’il trouvera le moyen de venir, même si ça lui est interdit. Il est aussi seul que moi, aussi fou que moi. Il n’a que moi et je n’ai que lui… C’était ce que je pensais. Mais il m’a trahie. Quand je ferme les yeux, je vois encore la scène : les deux Pacificateurs qui viennent m’arrêter, moi qui crie, moi qui pleure, moi qui leur dis que Lincoln les battra s’ils ne me lâchent pas. Et le grand Pacificateur qui me répond d’un air nonchalant : « Ton copain ? Il est trop froussard pour venir te dire en face que c’est lui qui a vendu la mèche. » Je refusais de le croire. Je le refusais, même quand il a ajouté : « Tu as compris, la môme ? Il t’a trahie auprès du Président, comme un bon chienchien. » Il souriait. Il souriait, mais pas comme s’il venait de me faire une bonne blague. Il souriait comme un homme qui vient d’asséner la vérité et qui se réjouit des dégâts qu’elle cause. Aujourd’hui, quand je me rappelle la scène, j’essaye de trouver un indice, un élément infime qui me prouve que l’homme mentait. Quelque chose dans sa voix, dans ses mots. Mais il n’y a rien. Rien et le fait que Lincoln ne soit toujours pas venu. Il aurait déjà dû être là. Le grand Pacificateur avait raison. Traître, traître, traître. Dit la petite voix. Mais moi, je ne veux que mon ami. Mon Lincoln. Se pourrait-il que je l’aie tout simplement inventé ? Que j’aie imaginé cette histoire pour me sentir moins seule ? Non. Mes souvenirs de lui sont trop vifs, trop réels. Je me rappelle le jour où nous avons volé la perruque du Haut Juge. Je me rappelle le jour où nous avons dansé au milieu d’un carrefour bondé. Je me rappelle le jour où nous avons chanté la même chanson, tout le temps, jusqu’à rendre fous nos stylistes. Je me rappelle le jour où je me suis dit : C’est ça, alors, l’amitié. Lincoln, si gentil, si drôle. Lincoln, toujours prêt à faire des conneries, toujours cap. Lincoln à qui j’ai un jour avoué mes peurs, et qui a répondu « Je comprends ». Je croyais le connaître. Je croyais… Peu importe ce que je croyais. Il n’est pas venu aujourd’hui, ni aucun autre jour. Il n’est pas venu me consoler, m’égayer. Même si ce n’est pas lui qui m’a trahie, il m’a déjà abandonnée, et c’est tout aussi grave. Je décide que je ne le lui pardonnerai pas. Je décide que je le lui pardonnerai peut-être. Je décide que je suis perdue sans lui, et que je donnerais n’importe quoi pour revoir son visage. Après un moment, je commence à lui parler. « T’es qu’un salaud, Lincoln. Tu le sais ? J’espère que tu le sais. » Seul le silence me répond. Je me demande où Lincoln se trouve vraiment en ce moment. Que fait-il ? Est-il triste ? Ressent-il la morsure des remords ? Sait-il qu’il m’a fait mal ? Oui. Il le sait sans doute. Lincoln n’est pas idiot. C’est moi l’idiote, l’idiote qui croyait pouvoir lui faire confiance. « J’aimerais pouvoir te le dire en face. Pour voir ta colère, ta tristesse. Pour voir si mes mots font mouche. Je suis comme ça, moi. On me dit que je blesse les gens. On me dit que c’est mal. Mais comment puis-je savoir ? On ne m’a jamais appris ce genre de choses. Est-ce mal de tuer quelqu’un aux Jeux ? Est-ce mal de dire la vérité ? Et d’empoisonner quelqu’un ?» J’ai besoin de ses réponses. J’imagine presque que j’entends un bruit, le bruit de sa respiration. Mais non. Il n’est pas venu et il ne viendra pas. J’aurais dû le savoir. Mon Lincoln n’existe pas. Il n’y a qu’un Pacificateur, qu’un Monsieur L. Hyde-Earnshaw. Qu’un homme qui prétendait m’apprécier et qui m’a poignardée dans le dos. Un de plus.  « T’es un salaud, mais tu peux toujours te racheter. Je sais que c’est toi qui as vendu la mèche aux autres Pacificateurs. Tu croyais me faire une bonne blague, hein ? Maintenant, c’est fini. Sors-moi d’ici. Ou je te jure – je te jure – que je ne te parlerai plus jamais. T’es cap ? » Je ne peux pas m’empêcher d’espérer. Je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il ne s’agit que d’un cauchemar, d’une méprise, d’une blague. Croire à la réalité n’a jamais été mon fort. Et si je ne peux même pas faire confiance à Lincoln, à qui alors ? A qui ?

Je l’avoue : je suis perdue. Perdue dans un monde trop grand, dans un corps trop grand. Perdue parce que mes ailes n’existent pas dans la réalité et que je ne suis que moi, rien que moi, et que ça ne changera jamais. Perdue parce que je n’ai plus personne pour me guider, pour me dire qui je suis, pour m’expliquer mes propres pensées. Perdue parce que je n’ose pas m’avouer qu’il me manque, et que je ne suis rien sans lui. Je ne suis rien sans Lincoln.

Un bruit dans le couloir. Un bruit parmi tant d’autres. Pourtant, je sens, je sais que c’est lui. Qu’il est finalement venu, pour le meilleur ou pour le pire. « Chut. Tais-toi. C'est faux, tu le sais bien. Tu sais bien qu'on peut pas se détester. Pas bien longtemps en tous cas. Tu sais bien que tu peux pas arrêter de me parler comme ça, du jour au lendemain. Et de toute façon, t'as pas le droit. » Je me redresse lentement, et je lève le visage vers le petit carré dans la porte où je peux le voir. C’est lui. C’est vraiment lui, mais ce n’est pas sa voix. Pas son ton habituel. Il a l’air énervé, frustré. Agressif. Je n’aime pas ça, parce que j’ai l’impression qu’il pourrait me faire du mal. Mais après tout, le mal est déjà fait… « Tu aurais dû réfléchir à tout ça avant de me trahir, Lincoln. Tu aurais dû réfléchir aux conséquences. Tu me… dégoûtes. » Je suis en colère, mais pas assez. Pas assez pour empêcher la tristesse de percer dans ma voix, pas assez pour m’empêcher de trembler. « Je moisis dans ce trou depuis des jours… Et où étais-tu, pendant ce temps-là ? Je n’ai pas reçu un mot, pas un seul message de ta part ! Et maintenant, tu viens me voir avec tes gros sabots et ton air supérieur, et tu exiges que je te parle ? » J’essaye de me calmer. J’essaye vraiment. Mais ça ne marche pas, parce que Lincoln est l’une des seules personnes à pouvoir me rendre vraiment furieuse. Et puis, il y a l’espoir, l’espoir fou qu’il dise : ce n’était pas moi, je ne t’ai pas trahie. L’espoir qu’il dise : voici ce qui s’est vraiment passé. Mais il ne le dit pas. Et ma colère grandit.  « Tu sais bien que je ne peux pas te laisser partir. Tu sais que j'ai pas le droit. Je suis pacificateur, pas un de ces abrutis de rebelles, et tu le sais, ça aussi. J'suis désolé. Je peux rien faire Rinda. Pas cette fois. » Il ment. Il ment, je le sais, et il sait que je le sais. Mais il le fait quand même. Pourquoi ? A quoi rime ce petit jeu, cette comédie ? Il pourrait m’aider à m’évader, j’en suis sûre. La clé de ma cellule est sans doute dans sa poche. Il pourrait réparer ses torts… Mais il ne le fait pas. Le Lincoln que je connais n’agirait jamais comme ça. L’homme en face de moi est un inconnu, même s’il a le visage de mon ami. J’ai envie de crier, de lui cracher à la figure, j’ai envie de... « Un de ces abrutis de rebelles ? » Ma voix est étrangement calme. « Tu me mets dans le même panier qu’eux, maintenant ? Dans le panier de ceux que tu méprises, de ceux que tu refuses d’aider ? Mais… Tu sais que je ne suis pas comme eux. Tu sais que je les hais tout autant que toi. Tu sais que… » Je m’étrangle, je me sens mal. « Tu sais que j’adore le Président Snow, que je ne lui ferais jamais de mal. Tu me connais… Je croyais que tu me connaissais. Tu sais que je n’ai pas… de mon plein gré… » Je me tais et je regarde son visage, je le regarde dans les yeux. Je suis perdue. Perdue, et infiniment triste, et infiniment furieuse. Comment est-il possible qu’un simple être humain suscite tant d’émotions en même temps chez moi ? Comment est-il possible que j’aie à la fois envie de frapper sa tête contre le mur et de pleurer dans ses bras ? « Je croyais qu’il n’y avait pas de mensonges, entre nous. Pas de cachoteries. C'est faux. Mais je veux juste savoir. Alors dis-moi. Dis-moi pourquoi tu ne veux pas me libérer. » Il est là, si proche de moi. Je pourrais le toucher, si seulement je tendais le bras. Mais il est si distant… Ce n’est pas comme ça que ça devait se passer, pas comme ça. Tu devrais te prosterner à mes pieds, tu devrais me supplier de te pardonner. Tu t’en souviens ? S’il te plaît, redeviens mon Lincoln. S’il te plaît. Je me sens stupide, stupide comme une petite fille qui demande la lune au Père Noël, ou qui essaye de ressusciter son poisson rouge. Je ne peux pas lui demander de redevenir mon Lincoln, parce qu’il ne l’a jamais été. Son affection pour moi, notre amitié… J’ai dû tout inventer. Et aujourd’hui, je regarde la réalité en face : il ne veut rien faire pour moi, il ne m’apprécie même pas vraiment. Oh, Lincoln… « Je suis désolé, mais qu'est-ce que je pouvais faire d'autre ? Ça pouvait pas continuer comme ça de toute façon. Tu le sais bien. Tu connaissais les risques, tu savais que tu avais des pacificateurs dans ton entourage, et t'as quand même continué ! Tu pensais vraiment que tout ça allait passer inaperçu, hein ? » J’ai envie de reculer, de me cacher dans un coin. Sa colère me fait peur, sa colère me fait mal. Comment peut-il me croire si bête ? Est-ce donc ça, l’opinion qu’il a de moi ? Il t’a trahie, et il l’admet. Il l’admet. « Que pouvais-tu faire d’autre ? Je sais ce qu’un ami, ce que mon ami aurait fait. Mon ami m’en aurait parlé avant d’aller moucharder chez Snow. Mon ami m’aurait demandé pourquoi je le faisais. Il aurait vu que j’étais malheureuse. Il aurait compris. Il m’aurait consolée, il m’aurait aidée. Mais tu n’étais pas mon ami. Tu n’es pas mon ami. Tu es… Je ne sais même pas qui tu es. » Je le regarde, et je ne le comprends pas. Il est pitoyable, avec son air de rat noyé. Il a l’air d’un étranger. Et soudain, je le hais, je le hais avec une violence qui me surprend, je le hais parce qu’il nous oblige à avoir cette conversation, parce que ce ne sera jamais plus pareil entre nous.  Je serre les poings, et je me lève. Je m’approche de la petite fenêtre où je vois son visage, ce visage si familier. Je pose mes mains à plat contre la porte, comme si je pouvais la faire disparaître d’un toucher. « J'suis tellement désolé Rinda. » C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. «  T’es désolé ? T’es désolé, vraiment ? » Je m’appuie contre la porte de tout mon poids, et seuls quelques centimètres séparent son visage du mien. Si je pouvais, je lui mordrais le nez. Si je pouvais, je le rouerais de coups en exigeant qu’il s’excuse. « Tu veux que je parle, Lincoln ? Très bien, je vais te parler. » Je prends une grande inspiration. Je te hais, je te hais, je te hais... Je voudrais tellement ne pas te haïr. « Tu n’es pas désolé. Ce sont juste des mots en l’air, des mots pour apaiser ta pauvre conscience de fourmi. » Je comprends tout, maintenant. Je comprends tout, et ça ne me plaît pas. «  C’est pour ça que tu es venu aujourd’hui, n’est-ce pas ? Pour te rassurer, pour que tu puisses te dire que ce n’est pas de ta faute ? Tu penses que si tu t’excuses, ça effacera tout ? Tu essayes de te faire croire que je l’ai bien mérité, que tu as fait ce qu’il fallait ? » Il me dégoûte, il me révulse. Comment ? Comment ai-je pu apprécier quelqu’un comme lui ? « C’est raté, Lincoln, c’est raté, tu m’entends ? Parce que je ne te pardonnerai pas. Jamais. T’es pas juste un salaud, t’es aussi un traître. Même pas cap de m'aider alors que moi... J'aurais tout fait pour toi, tout.» Une larme coule sur ma joue, de rage ou de tristesse. «  Regarde-toi, avec ton petit uniforme. Tu crois que tu vaux mieux que moi ? Tu as cru ça tout le temps ? Dis-moi… Depuis combien de temps fais-tu ça ? Combien de fois m’as-tu souri alors que tu savais que tu étais là pour m’espionner ? Notre amitié, notre complicité… C’était juste un mensonge, ça aussi ? Dis-moi. Je veux savoir. » Je suis brisée, je suis détruite. Je veux tout savoir, même si ça fera mal. Je veux que ça fasse mal, parce que ça me donnera la force de le haïr pour de bon.

J’ai tout avoué, monsieur le juge. J’ai confessé tous mes crimes, toutes mes lâchetés, mes pensées mesquines. Je sais que je ne mérite pas votre pitié. Condamnez-moi, si vous le voulez. Condamnez-moi, si vous l’osez. Je m’en fiche ; je suis déjà perdue. Mais s’il vous plaît, s’il vous plaît, rendez-moi Lincoln.
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