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 My game, my rules, no exceptions; any questions? [S. Weiser]

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MessageSujet: My game, my rules, no exceptions; any questions? [S. Weiser]   My game, my rules, no exceptions; any questions? [S. Weiser] Icon_minitimeMar 20 Mar - 6:56

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→ E. Farnswell & S. Weiser« Entre discussion, menace & crêpage de chignon »

Ses prunelles grisées de bleus striaient l’amas de verdures tandis que le train roulait à dieu seul sait à combien de kilomètres à l’heure. Ses doigts jouaient, trituraient, un morceau de papier. Pauvre feuille blanche qui y avait été laissé par mégarde, et dont il ne restait plus qu’un pauvre monceau à moitié déchiré, lasse, et dont la seule utilité restante serait de se décomposé dans la nature. Un soupire pris le corps de la demoiselle tandis que sa main, main en apparence délicate, mais aux doigts effilés maniait l'objet avec dextérité. Criish! Un nouveau soupir, un simple coup d’oeil en direction de son jouet déchiré, difforme, ne lui donnant plus satisfaction. Tout juste bon pour la poubelle. « Hey! » Un bourdonnement, désagréable, peu invitant, à en faire grincer les dents. Qui plus ait, sitôt accompagné d’un coup de coude bien placé, oui... juste en dessous de la quatrième côte, là où ca pince. Droite. Oui, la demoiselle ne lui fit même pas le plaisir de se tourner en sa direction, sembla-t-il qu’elle préférait plutôt le viser du coin de l’oeil, tandis qu’une désagréable grimace se formait contre ses lèvres. « C’est à moi que tu parles ? » Second coup de coude, cette fois-ci légèrement plus haut; troisième côte. Bien visé. L’endroit par excellence pour... « Depuis quand tu joues à la Muette? » la faire sortir de ses gonds. Ne venait-elle pas tout juste de lui parler ? En quoi cela faisait-il d'elle une Muette ? Quel crétin! Un rire parvint à ses oreilles, presque immédiatement accompagné par celui de la demoiselle Farnswell, si ce n’est davantage. Son rire se propage, se partage, ce n’est que lorsqu’il finit par perdre en expansion et venir à disparaître que cette dernière se permet-elle d’émettre un dernier commentaire... « C’est pas mon truc, mais toi... tu pourrais bientôt y jouer. » Avant de se lever et quitter leurs sièges afin d’être la première à mettre pied à terre. Derrière elle, rire en double, en triple, voir en quadruple parmi le petit groupe de chemise blanche, tandis que le principal intéressé semble avoir déjà perdu l’usage de la parole. Habituellement, Emilia se serait bien amusée au bord du train, avec ses collègues, mais aujourd’hui se sentait-elle plutôt maussade. Sergei l’avait tout simplement ignorer, il s’était déplacé sans elle, et reparti... roulement de tambour, à nouveau sans sa petite personne. Il avait quitté le District Onze si rapidement qu’il en aurait presque cru que ce dernier allait exploser d’une seconde à l’autre. Enfin... avec Eli Farnswell dans le secteur, cela n’aurait guère été surprenant. Non, en fait. Emilia savait pertinemment pourquoi le Pacificateur s’était évertué à mettre les voiles illico, et ça c’était carrément par sa faute. Faute par laquelle elle parviendrait à se défaire un peu de l’étau dans lequel l’enfermait son père. Elle l’aimait de tout son coeur, mais... il pouvait être un chouilla étouffant. Elle avait quitté le Onze, et pourtant elle ne pouvait s’empêcher de se sentir épiée, suivie. Et ce, perpétuellement... Peut-être devenait-elle complètement paranoïaque, mais... Emilia était sure, certaine, à 80% ... que son père avait demandé, ou ordonné à Sergei de la surveiller. Où qu’elle aille, il était presque toujours là, bien visible. Il avait plus d’expérience qu’elle, ainsi n’auraient-ils pas dû être toujours sur les mêmes quarts, dans les mêmes secteurs du districts. Était-ce simplement dû au hasard, des circonstances ? La demoiselle éprouvait bien de la difficulté à y croire. Depuis ce temps, Emilia s’évertuait à jouer un peu la tête brûlée, à courir droit au front, histoire de vérifier ses hypothèses. Faisant ainsi carrément ragé Weiser. Ahahah! Bon... ce n’était pas forcément drôle. Surtout avec cet air crispé qu’il avait continuellement d’afficher au visage. Ne manquait plus que l’écume et les yeux injectés de sang, un peu de fumé et le monstre le plus terrifiant de tout Panem sévissait au Neuf. Enfin...

Depuis une semaine ou deux, les choses s’étaient... améliorés entre eux. Ils avaient pris le temps de discuter, boire, fumer, et plus particulièrement fricoter entre les draps pour mieux s’éveiller dans les bras l’un de l’autre aussi nus qu’un ver. Hmmm... jamais Emilia n’aura aussi bien connu Weiser, de même que pour Sergei de Farnswell. Activité plutôt sympathique et des plus innocentes, sans de primes abord aucune arrière pensées. Que du bon temps entre deux être majeurs et vaccinés. Enfin, jusqu’à ce que le Pacificateur ne finisse par réalisé qu’il avait couché avec la fille chéri du Capitaine Farnswell et qu’il était cuit si jamais ce dernier l’apprenait... ou plutôt, sa fille décidait d’aller donner sa propre «version» des faits, soit en versant toutes les larmes de son corps et en disant que le Pacificateur avait profité d’elle. Son père la connaissait suffisamment bien pour distinguer le vrai du faux, et puis... Emilia se voyait mal profiter de son statut, de la crainte que ressentaient les Pacificateurs fasse au courrou du Capitaine, mais ainsi pouvait-elle enfiiin profiter d’un moment de liberté, sans pour autant être constamment observer, sans que le moindre de ses faits et gestes ne soient transmis à son père. Ca la dégoûtait que l’on craigne de l’avoir dans son équipe, qu’elle se blesse pendant leur quart. Elle se sentait comme une... bombe à retardement. Oui, comme si elle allait exploser d’un instant à l’autre si par malheur elle venait à se faire trouer l’abdomen ou taillader l’épaule, déchirer un muscle ou ... l’éventail de possibilités était énorme! Comme si elle n’était qu’une poupée de porcelaine. Au contraire, elle ne demandait qu’à faire ses preuves, fondre dans le tas et se tailler une place parmi ses semblables. Et ce, par ses propres moyens. Donc... dans l’attente d’une meilleure idée, Emilia jouait la carte du chantage avec Sergei. Pour l’instant, la demoiselle n’avait fait que le mettre en garde, mais elle se doutait bien que tôt ou tard, ce dernier tâcherait-il de se sortir de ce mauvais pas. Mais... devrait-il prendre garde, car elle l’y attendrait au détour. Oh, ça oui...

Son pied toucha enfin la terre ferme. Sa main agrippa la ganse de son sac de voyage, qu’elle fourra en bandoulière au creux de ses reins avant de marcher d’un bon pas en direction de son domicile. Son pas aurait du garder le rythme et pourtant... se mit-il à ralentir tandis qu’elle approchait une intersection. Quelques rires se firent entendre, tandis qu’une porte s’ouvrait brutalement, percutant la frêle chambranle. Une maison, ou plutôt une cabane. Simple en extérieure, mais qui abritait un lieu où l’on pouvait se réunir pour discuter, boire un peu et profiter de l’ombre avant de retourner travailler. Enfin... ça, c’était plutôt du ressort des pacificateurs que des simples habitants de districts. Ni d’une, ni deux, Emilia marcha droit sur le piètre établissement. La porte s’ouvrit et... évidemment, là, bien assis au semblant de comptoir, il aurait fallu être aveugle pour manquer Weiser. Un fin sourire perla sur ses lèvres, tandis que ses prunelles se faisaient plus fines. Savait-il qu’elle était de retour ? Qu’elle s’approchait ? Savait-il que sa main allait se poser sur son épaule, pour mieux la caresser ? Que ses fesses allaient se poser près de lui ? Son sourire se fit amical, tandis que son regard se faisait davantage acéré en ce qui avait trait aux intrus, aux trois petites souris assises à une misérable table au coin de l’établissement. Enfin... entre eux cinq, qui était véritablement l’intrus? Sans plus, Emilia se commanda à boire, avant de poser son menton en ses fines mains, de dévisager Sergei, et de prononcer ces mots, toujours fourguée d'un agréable sourire « Pourquoi aie-je la terrible impression que tu m’évites, Weiser? »

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MessageSujet: Re: My game, my rules, no exceptions; any questions? [S. Weiser]   My game, my rules, no exceptions; any questions? [S. Weiser] Icon_minitimeMar 20 Mar - 15:11

Life is a bitch.
Oh non wait ! that's you.
Il s'était vite éclipsé sans bruit comme toujours, espérant sauter dans le premier train venu qui, avec un peu de chance, serait vide de tout pacificateurs. Sans doute voulait-il éviter les autres; que dis-je… c'était même certain. Il n'avait pas envie d'écouter les plaisanteries merdiques des plus jeunes qui, rassurés de ne pas s'être fait remonté les bretelles autant qu'ils ne l'auraient cru, adhéraient à un genre d'hystérie collective qui poussait chacun et chacune à parler fort et rire de conneries. Il n'avait pas envie de passer les trois prochaines heures dans un brouhaha général ponctué de banalité telles que : "et toi tu fais équipe avec qui ?". Par chance, ses "collègues" avaient pris le temps de lézarder après la réunion. Il monta dans le wagon arrivé à quai, s'installant seul dans une cabine.

Il détestait les trains. Sans doute parce que le premier qu'il eu à prendre de sa vie devait le conduire à la mort ? Il secoua la tête, chassant ces mauvais souvenirs, détaillant du regard le décor qui s'anima lentement alors que la machine démarrait dans un vrombissement sonore. Fermant les yeux pour se calmer, il songea alors qu'il avait trois heures de tranquillité devant lui pour réfléchir. Réfléchir à quoi ?

Il n'avait pas réellement eu le temps de faire le bilan des évènements; ou alors il n'en avait pas eu l'envie. La vérité c'est que plus il y pensait, et plus la situation semblait lui échapper. Il se massa une de ses tempes, la tête dans une main, occupé à regarder le défilé de paysage par la vitre froide. Il ne pouvait pas réfléchir; son esprit tout entier était concentré sur Farswell. "T'es vraiment dans la merde Weiser" murmura-t-il dans un soupire non retenu, comme pour se rappeler quelque chose de déjà clairement assimilé.

Ses souvenirs, chargés par l'alcool, incertains, lui arrachèrent un rictus. Il ne se rappelait guère plus que des mots échangés, des draps qui se froissent et de quelques images floues qu'il tenta bien vite de chasser de son esprit. Une seule soirée avait suffit à ce qu'une page se tourne, et qu'un coup de théâtre fasse son entré, inopportun. Une semaine s'était passée depuis cette nuit là, quand, au matin, il s'était réveillé aux côté d'Emilia. Emilia Farnswell, la fille d'Eli Farnswell, celui-là même qui, il y a quelques mois seulement, lui avait demandé de veiller sur elle. "Veiller sur elle, tu parles" siffla-t-il. Rongé par des remords de la pire catégorie qui soit : la culpabilité, il se demanda comment tout ça avait pu arriver. Emilia était pourtant le genre de fille qu'il n'aimait pas, surtout depuis qu'il avait en charge de la chaperonner discrètement. Il n'aimait pas trop l'idée de devoir suivre une adolescente toujours prête à se mettre dans de sales draps. Il n'aimait pas son air fille à papa, il n'aimait pas son rire mutin et de son air insaisissable, il détestait avoir à lui courir après. Mais il avait suffit d'un soir pour que cette relation conflictuelle se métamorphose en quelque chose de bien pire encore.

"Ça fait 4,50 $. - pas de glace merci."

Le soleil déclinait lentement dans le ciel quand il décida d'aller boire un verre. Le yeux clos, il repensa à sa chevelure blonde étalée sur le lit, à la courbe de son épaule, à la cambrure de son dos. Son regard s'était perdu sur cette femme pour quelques secondes qui semblèrent être des heures, comme si le temps s'était subitement arrêté. Et puis la réalité lui avait bondit au visage à l'instant même où elle avait ouvert les yeux. Il n'avait pas eu besoin de lui dire, assit sur le rebord du lit, de ne pas en parler à son père. Elle le savait, et elle savait pertinemment ce que cela impliquait, pour elle comme pour lui. Elle semblait se délecter de la situation. Ca avait l‘air d’un jeu, et pourtant il était plus sérieux que jamais. Au vu de la manière dont il avait vécut cette semaine, il avait vraiment peur pour la suite. Posant son verre sur la table, une cigarette entre ses doigts, il laissa s'échapper un soupire inaudible, fermant les yeux un instant.

"Emilia", dit-il comme une évidence.

A sa remarque il ne répondit rien, préférant garder le silence dans un sourire moqueur, récupérant sa cigarette qui venait de lui échapper des doigts et s'apprêtait à sauter dans le vide. Il l'alluma d'un air pressé. Alors elle le suivait même jusque là… C'était bien la peine de "l'éviter" comme elle le disait si bien. Inutile. N’importe quelle personne censée aurait pu dire à Sergei qu’il avait fait cet effort en vain. Il se retourna seulement après de longues secondes, posant les yeux sur elle. Elle était là, belle et mutine, assise à ses côtés comme si de rien n'était. Devait-il jouer la carte de l'indifférence et prétendre qu'il n'y avait rien eu, comme ce qu'elle semblait faire elle même en cet instant ? "Tu n'as pas profité de voir ton père pour lui raconter tes dernières mésaventures ?" sa voix rauque trahissait un certain malaise, alors que son regard sombre se planta sur elle. Il savait qu'elle ne lui avait rien dit, elle était trop intelligente pour ça. Car cela n'aurait-il pas rompu le jeu avant même qu'il ne devienne intéressant ? Reposant son verre après en avoir bu une longue gorgée, il toisa Emilia du regard, un sourire narquois sur les lèvres. "Pour répondre à ta question… j'ai plutôt l'impression que c'est toi qui ne peut plus te passer de moi."
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MessageSujet: Re: My game, my rules, no exceptions; any questions? [S. Weiser]   My game, my rules, no exceptions; any questions? [S. Weiser] Icon_minitimeMer 21 Mar - 23:17


Son verre arriva à bon port. Léger tintement contre le bois, tandis que sa main le capturait afin de l’inviter contre ses lèvres. Les secondes s’égrenaient. Tandis que Sergei maintenait un silence de mort. Silence entrecoupé par le babillage des trois habitants qui commençait à être un peu bourrés. Voir, largement. N’avaient-ils donc rien de mieux à faire de leur journée ? Question intéressante, dont Emilia était bien curieuse d’obtenir la réponse. Dans un autre temps, la jeune femme leur aurait très certainement posé la question mais, pour l’heure, elle était plutôt bien assise et avait déjà de quoi largement s’amuser avec son cher collègue. Un sourire mutin empreint sur les lèvres, la blonde fit mine de regarder ailleurs, fixer ce minuscule écran qui devait servir à présenter les Hunger Games en temps et lieu, tandis qu’elle pouvait sentir tout le poids qu’exerçait le regard de Sergei sur sa petite personne... « Tu n'as pas profité de voir ton père pour lui raconter tes dernières mésaventures ? » Emilia retint un rire de justesse et préféra-t-elle prendre une gorgée de son amer breuvage afin de ne pas fondre de rires. Il était nerveux. D’une certaine façon, elle avait un peu pitié de lui. Il semblait bien certain qu’elle n’hésiterait pas l’ombre d’une seconde a tout aller déballer à son père. Pauvre petit. "Petit". Ce terme était tout sauf représentatif. Sergei possédait une stature plutôt imposante, enfin... comparativement au corps de la demoiselle que l’on pouvait considérer comme chétif. Il était grand, dans la fleur de l’âge, ni trop vieux, ni trop jeune. Et, il n’avait rien de petit. « Pour répondre à ta question… j'ai plutôt l'impression que c'est toi qui ne peut plus te passer de moi. » Il y a peu dire, Emilia s’attendait à tout sauf à ça! D’ailleurs eut-elle la plus grande difficulté à avaler sa gorgée avant d’échapper un rire. Plutôt amusée, la jeune femme croisa les jambes avant de se retourner, face à lui. Il était là, à la toiser. Ce narquois sourire empreint sur le visage. Définitivement, elle avait bien fait de bifurquer par ici. C’est les yeux rieurs qu’Emilia pris la parole, surajouté à un ton trop peu sérieux, afin de répliquer à cette affirmation.

« Diable... Je suis démasquée! Tu as raison... je ne peux plus me passer de toi. Je rêve à toi jour et nuit. Depuis, je ne pense qu’à ton étreinte, ton corps, à mon lit qui est si froid, si... si vide... » Il n’y a pas à dire, Emilia possède un humour... particulier. Un humour qui pourtant camouflait peut-être une légère part de vérité. Devait-elle forcément se l’avouer; il était vrai qu’elle avait pensé un peu lui, à leur nuit, à tout le plaisir qu’il avait pu lui procurer... Cela n’en effaça pourtant pas le mutin sourire qui reposait jusqu’alors sur les lèvres. Non, loin de là. Elle savait pertinemment qu’elle tenait le rôle de la garce. Mais, c’était un rôle qu’elle était prête à jouer pour mieux inhiber ce qu’elle pressentait apparaître, et bien davantage afin d’obtenir son semblant de liberté. Emilia termina son verre d’un trait, avant de détourner la conversation sur un point qui l’avait fait sourciller il y a de cela à peine quelques minutes. Plutôt amusée, Farnswell reprit-elle le ton de la comédie, voir un chouilla désagréable. « Secundo, une "mésaventures " ? Un raton laveur a dévoré ma garde-robe et c’est fait un nid dans mes sous-vêtements, ÇA c’est une mésaventure! Si tu veux sous entendre plus ou moins "subtilement" notre relation sexuelle, je la définirais plutôt comme; une activité dont chacun des partis a su trouvé entière satisfaction. Il n’y a aucune honte à... ». Son sourire s’agrandit, tandis que par hasard, elle accrochait des yeux le serveur qui semblait plus occupé à tenter d’entendre la discussion des deux Pacificateurs plutôt que de récurer les plaques de cet imposant four devant lequel il se tenait, brosse en main. Serait-ce afin d’y faire rôtir le gibier? Certainement, sinon, Emilia voyait mal en quoi un four de cette envergure pouvait bien servir. A y faire passer un mauvais quart d’heure aux méchants, vilains pacificateur si la rebellion venait à prendre davantage d’expansion? Les yeux grands ouverts, voir exorbités, le jeune homme pris en flagrant délit entrouvrit la bouche afin d’émettre un quelconque commentaire, mais Emilia fut-elle plus rapide que lui... « La même chose, deux fois. » pour sitôt reporter toute son attention sur son collègue, comme si rien n’était. « Il n’y a aucune honte à dire les vrais mots Sergei, tu es un grand garçon. » De onze années son aîné, certes. Chose qui aurait pu arrêter la demoiselle Farnswell il y a de cela quelques nuits. "Aurait pu". Était-ce dû au fait que cette dernière ait toujours été entourée d’hommes et de femmes bien plus âgés qu’elle? Peu socialisée avec des gamins de son âge, plutôt solitaire vu la sombre réputation de son paternel; qu’elle appréciait davantage la compagnie des êtres plus... murs, âgés ? De toute façon, quel homme serait assez fous pour l’approcher, la toucher, prêt à subir le courroux d’Eli Farnswell ? Pas un seul. Du moins, jusqu’à maintenant. On ne sait jamais, peut-être bien qu’un aliéné mental tenterait-il un jour sa chance.

Les verres commandés se posèrent dans un tintamarre des plus désagréables contre le bar, entremêlé de "désolé", "oups" et de "merde". Emilia se surpris à sourire, voir à retenir un rire. Ce dernier semblait plutôt nerveux. Aurait-il entendu quelques bribes, quelques mots, paroles prononcées ? Sûrement, sinon, pourquoi serait-il si fébrile? Parce qu’il servait deux pacificateurs ? Peu probable. Il s’était montré bien plus professionnel peu de temps avant. La belle blonde lui dépêcha l’un de ses plus beaux sourires, avant de lui glisser quelques pièces, voir davantage, afin de payer les consommations. Sourire en apparence des plus agréable qui su néanmoins disparaître illico, tandis que ses prunelles cendrés s’encraient profondément en celles du jeune homme. « Tu n’as rien entendu. N’est-ce pas ? Un malheur est si rapidement arrivé... et à ce que je me souvienne, il n’arrive pas toujours forcément seul... ». Froide et glaciale, le timbre aussi dur et austère que le fer, Emilia se surprise un peu elle-même quant à la menace qu’elle venait de proférer à l’endroit de ce pauvre habitant. Néanmoins ... le curieux semblait avoir très bien cerner le message, car ce dernier se contenta-t-il d’hocher bravement la tête avant de fondre à l’arrière. Là où il pouvait y être des plus invisible. D’ailleurs... Était-ce des pleurs étouffés parvenant à leur oreille ? Peu importe, cela n’empêcha pas Emilia de passer immédiatement à autre chose. « Il y a de vilaines oreilles, et j’ai envie de me dégourdir, tu m’accompagnes? » ... Soyons honnête. Sergei avait-il vraiment son mot à dire ? Oui, ce dernier pouvait très bien répondre par la négative, qu’Emilia possédait deux petites jambes, et qu’elle était une grande fille, majeure et vaccinée. Et non, dans le sens où Farnswell aurait tôt fait de feindre sa plus grande envie de rendre visite à son très cher père.
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MessageSujet: Re: My game, my rules, no exceptions; any questions? [S. Weiser]   My game, my rules, no exceptions; any questions? [S. Weiser] Icon_minitimeJeu 22 Mar - 16:53

Jetant quelques coups d'oeil distraits vers le petit groupe un peu plus loin, il se concentra à nouveau sur son verre où les dernières goutes du liquide aussi clair que de l'eau stagnaient. Il devenait de plus en plus dur de garder l'air impassible qu'il s'efforcer d'arborer face à Emilia; l'emprise qu'elle avait sur les évènements ne lui plaisait pas du tout. Il aurait d'ailleurs préféré ne pas avoir de témoins gênants pour cette entrevue avec elle, surtout qu'elle sembla prendre un malin plaisir à hausser le ton de sa voix. "Arrête" s'empressa-t-il de dire, bas, échappé dans un souffle comme si cela avait la moindre chance de la faire devenir plus discrète. Peine perdue, et connaissant Emilia il aurait mieux fait de ne pas lui dire, car cela risquait d'exacerber son désir d'impliquer tout Panem dans une banale histoire de coucherie. Une nuit qui aurait pu rester agréable dans ses souvenirs si elle n'avait pas été entachée d'une sombre histoire de chantage. Un revers de médaille qui caractérisait Emilia elle même : à la fois très belle, mais terriblement venimeuse.

L'idée qu'Eli Farnswell apprenne tôt ou tard qu'il avait "profité" - bien que le mot lui sembla un chouilla abusif, étant donné qu'elle ne semblait pas vraiment regretter leur nuit - de sa fille chérie lui glaça le sang. En tant qu'ancien "élève" -et bien que cela remonte à très loin- il était parfaitement au courant de ce que le pacificateur en chef était capable de faire, tout comme il l'était aussi pour savoir qu'il ne fallait pas toucher à sa fille. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle il l'avait engagé pour garder un œil sur elle. Peut-être s'était-il dit qu'avec Weiser il n'y avait rien à craindre. Visiblement il s'était bien planté. "Si tu te sens si seule que ça dans ton lit, demande à Lewis de t'y rejoindre. Il ne rêve que de ça" susurra-t-il, ponctué d'un regard en coin. "Au moins lui et toi avez le même âge." Il oubliait bien souvent les onze années qui le séparait elle et lui. Elle était si jeune… plus jeune encore que lui quand il avait intégré les pacificateurs, comment pouvait-il se laisser mener comme ça par une gosse de 40 kilos tout mouillés ? Tout simplement parce qu'il n'avait pas vraiment le choix.

Car quoi qu'on en pense, ça craignait sérieusement pour son cul; Emilia s'en rendait-elle compte ? Savait-elle qu'à l'instant même où Eli apprendrait leur aventure il se retrouverait probablement muté dans une zone où il aurait toutes les chances de se faire dessouder en 2 jours ? A moins qu'il ne décide de l'étrangler sur place, histoire de gagner du temps. Et elle s'offusquait d'entendre parler de mésaventure… "Question de point de vue" répliqua-t-il en buvant les dernières goûts de son verre, comme pour chasser son amertume, tout en songeant qu'il devrait arrêter s'il ne voulait pas que l'alcool lui refasse faire les mêmes erreurs qu'autrefois. Il se demanda alors à quel moment Emilia en avait tiré toute la "satisfaction" dont elle parlait; lors de leur étreinte ? ou maintenant qu'elle pouvait en tirer profit ?

Il leva un regard austère sur le barman qui semblait partagé entre le sentiment de ne pas savoir où se mettre, et l'envie irrépressible de savoir de quoi ils parlaient. "Tu devrais arrêter de boire" dit-il pour elle, mais sans doute un peu pour lui aussi, alors qu'elle commandait deux autres verres. "Ça ne t'as pas vraiment réussit la dernière fois". Il esquissa un léger sourire goguenard à la vu du serveur qui ne savait plus où se mettre. Pourtant d'un point de vue strictement visuel Emilia n'avait rien de très impressionnant; elle ressemblait un peu à ses serpents colorés, si jolis mais tellement dangereux. Elle parvenait à se faire craindre de beaucoup, l'ombre de son père planait toujours un peu au dessus d'elle. Il ne pu s'empêcher de penser qu'elle devait même en avoir un peu marre, au fond. Après tout quel genre de père demanderait à quelqu'un d'être la nounou de sa fille de 23 ans ? Ignorait-il que sa petite Emilia avait grandit ? Il prit quelques secondes pour la toiser à nouveau alors qu'elle glissait quelques billets sur la table, accompagnés de menaces en bonne et due forme. Cocasse, pensa-t-il. Emilia était donc le genre de fille à crier sur tous les toits pour mieux acheter les silences ensuite ? "Je te suis", dit-il, terminant son verre d'une traite, mettant soigneusement de côté le conseil qu'il s'était lui même prodigué il y a quelques minutes à peine. A vrai dire il ne se sentait ni obligé de le faire par peur des représailles, ni gonflé d'orgueil au point de refuser; après tout son "deal" avec Eli était toujours d'actualité. Mais surtout, il était curieux. Curieux de savoir si l'Emilia de l'autre soir était réelle ou non. Curieux de voir si celle qu'il côtoyait en quasi permanence malgré lui n'était qu'une façade. Bref, c'est un étrange mélange d'intérêt et de répulsion qui le fit se lever de son siège.

La nuit tombait moins vite qu'à la saison froide, mais le ciel était déjà bien sombre quand ils franchirent le seuil de la cahute. "Maintenant qu'on est seuls…" souffla-t-il après quelques pas, vérifiant qu'ils n'y avait bien personne autour "tu vas enfin me dire ce que tu veux ?". Sa voix était étrangement posée, tout comme son attitude générale semblait moins tendue. Il préférait de loin lui parler ici que dans le bar.

L'esprit légèrement embrumé par les trois verres qu'il venait de boire, ses pas foulaient le sol rocailleux des rues du district 9; évitant les zones les plus peuplées. Il se rendit compte que ses pas le conduisait machinalement vers les habitations des "vainqueurs". qui surplombaient la ville, accrochée sur le flan d'une colline imposante, toutes identiques. C'était là qu'il vivait à l'instar des autres pacificateurs du district, "privilège" dont seuls les survivants des jeux de la faim pouvaient profiter. "En fait la vraie question serait plutôt 'est-ce que tu veux quelque chose', au fond."
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MessageSujet: Re: My game, my rules, no exceptions; any questions? [S. Weiser]   My game, my rules, no exceptions; any questions? [S. Weiser] Icon_minitimeMer 28 Mar - 4:39

Wow! Aujourd’hui, Emilia aura-t-elle appris une nouvelle chose. Sergei avait le sens de l’humour. Chose étonnante et à laquelle ne s’attendait-elle pas le moins du monde. Mais bon... de là à dire qu’elle pourrait coucher avec Phoenix? Combien de verres Weiser avait-il donc bu avant qu’elle ne pose ses fesses sur ce tabouret ? Farnswell pouvait-elle certes être fourbe, mais de là à dormir entre les bras d’un homme marié; la réponse était "Non". Il fallait au moins lui donner cette qualité. De plus, la demoiselle avait certes entre aperçu ces regards que Lewis lui jetait, mais de là à insinuer "qu’il n’attendait que ça", voilà qui était bien exagérer. Elle savait qu’il était suffisamment stupide pour chercher des noises à son père, mais de là à tromper Aileen? Car, entre cette dernière ou le Capitaine, Emilia ne savait trop déterminer quel était le plus mortel des courroux... C’est avec un léger frisson d’horreur que la demoiselle agrippa à nouveau son sac avant d’en apposer la ganse contre son épaule et de prendre la porte de sortie. Au dehors, le soir tombait et l'air était bon. Bon dieu qu'il était bon. La blondinette n’avait même pas encore eu le temps d’allumer sa clope que Weiser regardait autour comme une marmotte afin d’être bien certain que personne ne les observait... comme si deux pacificateurs légèrement embrumés par l’alcool pouvait intéresser qui que se soit. Et en plus... il murmurait. Les yeux mi-clos, tandis que son éternel sourire en coin refaisait abruptement surface, Emilia tacha-t-elle enfin d’allumer la cigarette qu’elle maintenait toujours entre ses lèvres. « Y’a personne, relaxe! ». Enfin... aussi bien parler dans le vide.

« En fait la vraie question serait plutôt 'est-ce que tu veux quelque chose', au fond. » Voilà qui était une très bonne question. Car, au fond, qu’est-ce qu’elle voulait ? Rien. Rien, mis à part être libre comme l’air, poursuivre sa petite vie sur cette petite planète, gravir les échelons, être utile pour quelqu’un ou quelque chose. Emilia ne demandait pas la lune, en fait... elle ne demandait rien de particulièrement précis. Non, en fait... elle n’avait pas de réel objectif de vie. De but à atteindre. De quoi avait-elle besoin ? Que voulait-elle ? Elle ne parvenait même pas à répondre à cette pauvre petite question. La demoiselle soupira, tandis qu’une phrase, toute simple, se faisait un chemin au travers de son cerveau quelque peu endormi; "Ceux qui souffrent le plus, sont ceux qui ne savent pas ce qu'ils veulent." Si au départ, elle avait bien rit de cette stupide citation; maintenant, la trouvait-elle un peu moins drôle tandis qu’elle tournait en boucle sous ses boucles blondes. Était-ce l’alcool qui la rendait soudainement dépressive? Ni d’une ni deux, Emilia tira une, puis deux bouffées de sa cigarette afin de faire suite au questionnement qui lui était posé.

« Qu’est-ce que je veux ? C’est une bonne question. » Surtout demandé d’une telle façon. Quoique, elle ne pouvait pas s’attendre à ce qu’il lui lance des fleurs, tout en lui souriant allègrement. Sergei, sourire? En était-il seulement capable? Tout aussi surprenant, la réponse était "si" puisqu’elle avait vu de ses yeux vus ses lèvres s’entrouvrirent et former une belle ellipse. Moqueuse certes, mais c’était bel et bien un sourire. Ses belles prunelles grisées tombèrent sur la pointe de ses bottes, tandis que ces dernières foulaient le sol au même rythme que son cher collègue. Le laissant ainsi diriger leur anodine marche. « Ah, tien! J’aimerais bien me débarrasser de ce rongeur qui saccage ma maison... » Serait-ce vraiment la meilleure solution ? Oui et non. Oui, dans le sens ou les ratons sont une vraie vermine, destructeurs, malins, mesquins et... au risque de se répéter; destructeurs. Il fallait voir l’état de sa penderie, celui du sol et des murs, des trous qui striaient le petit bout de terrain qui entourait sa cabane, et les objets que Billy avait eu la gracieuseté de grignoter avant de les balancer au sol. Oui... Billy. C’est ainsi qu’Emilia eu la délicate attention d’appeler ce démon tout droit sorti des enfers. Ou plutôt du Neuf. Hmmm, tuer ou ne pas tuer Billy? Telle est la question. Emilia avait beau pester contre lui... cette pourriture mettait un semblant de vie dans sa rustique demeure. « Hmmm... non. Je lui ai déjà donné un nom... alors... » quelle excuse lamentable. N’empêche était-elle empreinte de vérité. Emilia releva enfin les yeux, afin de les faire parcourir aux alentours et... c’est à ce moment précis, et à ce seul moment, que se rendit-elle compte où ils allaient. Les maisons des vainqueurs, vraiment ? « Tu comptes me fermer la porte au nez ? » Bien sur, sinon pour quelle autre raison ses pas l’amènerait-il jusqu’à sa demeure. Surtout qu’il devait bien en avoir marre d’elle. De son petit jeu, de cette histoire de chantage, de se la coltiner jour après jour. Chose dont elle ne pouvait décidément lui en vouloir. Si elle était dans le même bateau, pour sur elle ragerait. Sergei était patient, bien patient. Peut-être avait-il un plan en tête, un plan pour se sortir de ce mauvais drap. Sinon pourquoi serait-il si zen, si calme? Sourire mutin empreint sur les lèvres, Emilia ralentit le pas. Jusqu’à ce que ce dernier ne cesse, les pieds bien plantés contre la terre. La blonde demoiselle croisa les bras contre son abdomen puis s’activa-t-elle à se souvenir pourquoi elle le faisait chanter. Pour s’amuser ? Un peu. Pour le faire chier ? ... Devait-elle se l'avouer, il y avait un peu de ça aussi. Pour... ? « Weiser, Weiser, Weiser... Je sais ce que je veux. » L’une des seules choses qui lui était bien difficile d’obtenir. Que l’ombre de son père survolant sa petite tête faisait trop bien fuir. Chose qui n’avait pourtant pas empêcher Sergei de... « Sexe. » ... coucher avec elle; avec l’aide de quelques verres au compteur, soit; mais cela restait du sexe. Était-elle seulement sérieuse? Il semblait bien que si. Quoi qu'avec Emilia, il valait mieux se méfier de bien des paroles énoncées par ces mesquines lèvres de coeur.
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My game, my rules, no exceptions; any questions? [S. Weiser] Vide
MessageSujet: Re: My game, my rules, no exceptions; any questions? [S. Weiser]   My game, my rules, no exceptions; any questions? [S. Weiser] Icon_minitimeMer 28 Mar - 15:14

Il n'aimait pas ce frisson, vraiment pas. Il détourna la tête un instant pour masquer la grimace qui parcourrait ses lèvres, faisant mine de défroisser ses habits en se levant. Ses sourcils froncés se rejoignaient dans une expression entre la confusion et l'énervement. Phœnix et Emilia… N'étant ni dans leurs têtes, ni au courant de ce qui pouvait se tramer entre eux deux, il ne pouvait que s'imaginer le pire; et le pire ne lui plaisait pas. Pourquoi ? Quelle serait la vérité la plus dérangeante ? Savoir Emilia dans les bras de Phœnix, ou savoir ce dernier dans une merde aussi noire que celle dans laquelle lui se trouvait ? Peut-être que de son point de vue à elle c'était pure fantaisie, mais lui ne trouvait pas ça si grotesque qu'elle ne le pensait. Phœnix était marié, certes, mais au fond qu'elle limite physique y a-t-il entre dévorer des yeux une femme et passer le pas ? quelques verres de trop ? il avait bien succombé, lui. Et pourtant dieu sait qu'il trouvait Emilia agaçante… terriblement agaçante et enivrante en plus de cela. Si on lui avait dit la semaine dernière qu'il finirait dans le même lit qu'elle, il aurait probablement éclaté de rire. Mais là, son hilarité était passé. Phœnix était peut-être assez con pour se faire avoir, pour se retrouver, comme lui, emprisonné dans la toile d'Emilia, peut-être même que c'était déjà trop tard. Fermant les yeux, il chassa cette image de draps froissés de son esprit. Il ne voulait pas savoir, sans doute parce que la réponse lui faisait d'avantage peur.

Il chippa la cigarette d'Emilia dans un sourire goguenard, en tirant un taff en l'observant du coin de l'œil sans lui rendre. Tuer ses bestioles ? elle le prenait pour un dératiseur ou quoi ? un rire lui échappa quand elle retourna sa veste; "tu es vraiment étrange…". Un sourire étirait ses lèvres alors qu'il regardait ailleurs; il se dit qu'être étrange comme Emilia n'était pas nécessairement une tare, mais ravisa bien vite ses pensées. Elle le faisait chanter, comment pouvait-il lui jeter des fleurs ? Était-ce si difficile de penser que ça n'était pas vraiment dérangeant ? Sans doute, Sergei était bien trop orgueilleux pour s'avouer vaincu, et encore plus pour reconnaître qu'il ne lui était pas si insensible que ça. Il se renfrogna à cette idée, il la trouvait stupide. Cette femme ne représentait rien, il le fallait; il en aimait une autre… une qui ne pourrait jamais rien lui donner en retour. Un infime sourire s'échappa de ses lèvres alors que la culpabilité lui retournait l'estomac. Il était stupide… Stupide au point de s'accrocher à un fantôme, et à ne pas pouvoir lui rester fidèle. Lorsqu'il releva les yeux, la clope d'Emilia lui brûlait les lèvres, et il était face à sa porte. Il la poussa machinalement, et comme seule réponse à la question de la jeune femme, il laissa ouvert derrière lui.

Il était plein de rancœur, envers Emilia et envers lui même qui était bien faible face à elle. Une saveur acide remonta à ses lèvres, il l'entendit formuler son souhait. Planté dans l'entrée, il l'observait, un sourcil relevé. Sa demande était à la fois étrange et amusante, vu la manière dont elle l'avait formulée. Seulement… il ne comprenait pas. Cela dit, Weiser était assez con quand il était question de décrypter les femmes. C'était vraiment ce qu'elle voulait ? qu'ils couchent ensemble encore une fois ? Il s'enferma dans des interrogations muettes. Pourquoi voulait-elle réitérer quelque chose qui l'avait poussé à le "punir" (car selon lui c'est bien ce qu'elle faisait depuis une semaine) ? Il aurait pourtant juré que son petit manège était lié à un certain ressentiment, qu'elle lui en voulait d'avoir profité de leur ivresse à tous les deux ce soir là. Là, ils étaient à nouveau ensembles et très lucides, enfin selon lui. Il regarda le petite cadavre fumant qu'il tenait dans ses doigts, et une éternité sembla s'écouler en l'espace de quelques secondes. N'y tenant plus, il se saisit du bras d'Emilia, la tira à l'intérieur et claqua la porte derrière elle.

Plaqués contre la porte, avec un empressement presque rude, il mêla ses lèvres à celles d'Emilia, écrasant sur le bois la cigarette qui crépita avant de s'éteindre pour s'échouer sur le sol. Ses mains parcourait sa peau diaphane, brûlant sous ses caresses. Enivré, ses doigts remontèrent jusqu'à son cou, effleurant sa nuque pour venir enserrer son visage d'ange. Il perdait la tête. Après quelques instants, il décolla ses lèvres des siennes, juste assez pour qu'ils se frôlent seulement. "Emilia… " souffla-t-il, cherchant sa respiration. Il releva ses yeux gris pour les planter dans ceux de la jeune femme, cherchant des réponses. Des réponses à quelle question ? Il aurait voulu comprendre pourquoi, mais une certaine impatience lui sommait de ne pas chercher plus loin, hurlait dans son esprit d'arrêter de penser et de se lâcher. Mais il n'y arrivait pas... du moins qu'à moitié, une parcelle de sa raison toujours éveillée se demandait "pourquoi". Pourquoi elle et lui en arrivaient là à nouveau, pourquoi il cédait alors qu'il connaissant les risques... Cette putain d'épée de Damoclès au dessus de sa tête qui pouvait frapper à tout moment. Il voulait surtout savoir si elle le pensait, si elle le voulait, où si elle le faisait bêtement marcher. En cet instant, il était même en train de courir. Mais il se contenta de l'embrasser de nouveau, plus sauvagement encore.

Le sang battait à ses tempes, vrillant ses pensées, l'empêchant de réfléchir; sans doute l'alcool, pensa-t-il… mais peut-être pas.
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