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 FREYA&LOGAN → tomorrow belongs to me

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MessageSujet: FREYA&LOGAN → tomorrow belongs to me   FREYA&LOGAN → tomorrow belongs to me Icon_minitimeSam 3 Mar - 22:23


J'étais passée par à peu près tous les stades existant. Déprimée, triste, aphasique, dans le sommeil constant ou dans l'hyperactivité. Finalement, je m'étais stabilisée sur un état : celui de motivation extrême. Il fallait que je change, moi même et le monde. Faire ce que j'étais venue ici pour faire : aider la cause rebelle. Et c'était ainsi que je m'étais présentée tous les jours en entraînement et avais suivi les règles à la lettre. Je n'avais pas fait de choses interdites, je n'avais écouté à aucune porte, je n'avais fait aucun écart. J'étais devenue la rebelle parfaite. Et mes capacités physiques impressionnantes (c'était ça de s’entraîner en plus toute la journée dans sa chambre) firent leur petit effet auprès des plus hauts placés au sein du district. En parallèle avec ce changement d'attitude complet, j'avais également changé mon aspect physique. Je ne pouvais pas revêtir une autre tenue que celle portée par tous ceux du treize, d'accord. Mais je pouvais m'occuper de mes cheveux, de mon visage, de mes ongles. Grâce à l'aide d'autres filles du district, j'appris à me rendre plus jolie, ce qui me fit très étrange, au début. Je ne me reconnaissais pas dans le miroir. Mais ces transformations faisaient leur effet, alors que les garçons semblaient plus me remarquer dans les couloirs. J'essayais de manger tout ce qu'on me donnait lors des repas et repris un peu de poids (assez pour ne plus avoir l'air d'un cadavre). Tout ceci ce fit en quelques semaines, pendant un temps où je n'avais adressé la parole ni à Graham, ni à Logan. Parfois, je croisais l'un des deux dans les couloirs mais je ne leur adressais pas un seul regard. Cela ne serait que me torturer. Dans mon esprit, tout cela était derrière moi et seule ma mission était dans mon esprit. J'avais repris mon air froid et distant d'habitude, si bien que les gens arrivaient bien moins facilement à m'adresser la parole. J'avais l'air d'une future leadeuse, mais personne ne semblait encore prêt à me donner une quelconque responsabilité. J'étais pourtant dans ce district depuis plusieurs mois, durant lesquels j'avais fait mes preuves.

Ce matin, quelqu'un qui portait au bras un de ces appareils de communication auquel je n'avais jamais eu droit, était venu me chercher. Je l'avais suivi à travers les souterrains jusqu'à une pièce où un chef de mission m'avait annoncé que j'allais partir avec lui et les autres qu'il avait choisi, jusqu'au district quatre. Je restais muette plusieurs instants avant de lui demander s'il se moquait de moi, et finalement, il m'avait confié une tenue qui me servirait plus que celle que je portais sur le terrain. Il m'annonça que les armes me seraient données sur le chemin et qu'il m'expliquerait tout dans l'hovercraft. Un peu abasourdie, j'étais revenue dans ma propre chambre et avais observé pendant de longues minutes la tenue qu'on m'avait donné. Il serait beaucoup plus facile de se mouvoir dans cette combinaison noire, mais j'avais peur qu'elle soit un peu moulante. Plusieurs poches et emplacements étaient prévus pour les armes et autres accessoires. Ce que j'avais demandé depuis des mois arrivait enfin, et je n'étais pas si excitée que cela. Un poids pesait dans ma poitrine et je me décidais à revêtir la tenue et à m'observer dans le miroir. J'avais vraiment l'air plus âgée. Habillée, maquillée, coiffée .. J'avais l'air d'une femme. Mes formes s'étaient un peu remplies avec la nourriture que j'avais ingurgité et ce n'était pas trop moche à voir. L'homme que j'avais vu m'avait informé que nous partions le jour même et je n'avais que quelques heures pour .. Pour faire quoi, au juste ? Les personnes normales seraient allé dire au revoir aux personnes qu'elles aimaient. Sauf que moi, je n'avais personne.

Là était le moment où j'étais censé m'apitoyer du fait que j'étais seule et désespérément seule. Oui, je ne pouvais m'en vouloir qu'à moi, puisque j'avais eu beaucoup d'occasions pour ne pas l'être. Graham et Logan étaient tous deux prêts à ne jamais me quitter et voilà que j'avais tout gâché, comme à mon habitude. Inutile de regretter : cela ne changerait rien. Mais à défaut de faire des grands au revoir plein de larmes, je pouvais quand même aller voir l'un des deux garçons pour lui donner la nouvelle. Graham était évidemment exclus : je n'allais plus jamais lui parler. Cela ne ferait que remuer le couteau dans la plaie et je n'étais pas sure de pouvoir me contenir si je le voyais. Cela laissait Logan, qui avait toujours été bon avec moi et que j'avais fait souffrir mille fois. Je devais au moins m'excuser. Vêtue en future combattante, je me dirigeais vers la chambre que je connaissais si bien .. A vrai dire, la seule autre chambre que la mienne où j'étais jamais entrée. Comme j'y étais habituée, j'appuyais sur la poignée pour entrer, sans frapper. Je la trouvais verrouillée et craignais que le jeune homme soit absent .. Mais peut-être que, n'attendant plus ma visite tous les jours, il avait décidé de ne pas laisser la porte ouverte. Je frappais trois coups, forts.
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MessageSujet: Re: FREYA&LOGAN → tomorrow belongs to me   FREYA&LOGAN → tomorrow belongs to me Icon_minitimeMar 6 Mar - 12:41

Allé Logan, lève toi, il est l'heure. Sors de ton lit, oui, comme ça, c'est bien. Pas trop de mouvements brusque, voilà, c'est très bien. Ta tête tourne un peu là non ? C'est normal, tu n'as presque pas dormis. C'est bien. Ouvre les yeux comme ça, mouille toi un peu le visage. Allé va, va affronter encore une journée comme les autres, va t'entraîner pour rien, puisque tu n'as plus que ça. Va te battre contre des adversaires plus forts, plus entraînés. Dans quel but ? Ahah. Tu n'as aucun but. Tu n'as rien, tu n'es rien. Allé Logan, apprécie bien cette journée.

Le jeune homme grimaça et massa ses membres endoloris. Il consulta son emploie du temps, toujours le même. Encore une de ces journée en mousse, où il répétera les mêmes gestes, machinalement. A sa pause, il sera seul. Il tentera comme la veille de s'intégrer à un groupe quelconque, et puis il rentrera dans sa chambre. Et il dormira. Comme chaque jours depuis... Depuis Freya. Oui, on va appeler ça comme ça, c'est très bien ça. Quelle perspective réjouissante.

Tout d'abord, petit déjeuné. Il trouva le réfectoire bondé, comme à son habitude il se trouva une table à l'écart, dans un coin. Le genre d'endroit où personne ne vient en général. Le coin parfait en somme. Il avait dans son assiette une bouillie brune, peu appétissante. Sa portion avait doublé depuis son arrivée au Treize, proportionnellement à son évolution au niveau de la demande d'énergie. A force d'en manger tout les jours il s'était habitué au goût âcre, pâteux qu'il faisait passer avec un grand verre d'eau. Quelques fois les tartines de pains qu'il dévorait dans son district d'origine lui manquait. Mais bon, il ne s'en plaignait pas. A quoi bon ? L'heure passe, il est déjà en retard. Il court jusqu'à la salle d’entraînement et commence à bosser. Il frappe des cibles, se défoule contre son partenaire et vide sa deuxième bouteille d'eau. Il fait chaud, trop chaud.
Tout n'est que répétition. Il apprends de nouvelles techniques qu'il exécute ensuite. Il se sert d'armes diverses, se prend des coups aux visages, saigne a la lèvre. Ca fait mal mais il continu. Ses muscles lui tirent et il remarque que quelques bleus se forment sous sa peau. Il rit. Les nerfs sûrement. Il change d'atelier. Les actions s'enchaînent avec rapidité, et avant même qu'il puisse s'en rendre compte, c'est terminé. Il fila à la douche. L'eau brûlante incendia ses membres et ferma les yeux. Il savonna ses cheveux puis son corps et resta de longues minutes sous les goûtes.
A cause de la chaleur, les vitres s'étaient brouillées de buée. En sortant il s'amusa à y dessiner des formes, des chiffres et des mots. Il se surprit à marquer le nom de Cyn sur le minuscule miroir. Cyn. Dès qu'il serait soldat il irait la chercher et il la ramènerait ici. Elle serait plus en sécurité. L'éloigner de son père... Il se mordait chaque jours les doigts de ne pas avoir eu le courage de la prendre avec lui. Pauvre Cyn.

La serviette autour de la taille, il contempla son reflet. Sa structure musculaire s'était beaucoup développée, son visage s'était creusé, ses traits affinés. Il ne ressemblait plus au Logan du district Deux. Il était plus mince, plus fort, plus anguleux. La lumière qui brillait autrefois dans ses yeux semblait s'être éteinte. Seul lui restait ses longues boucles brunes qu'il traînait depuis l'adolescence.
Il se laissa tomber sur son lit et soupira. Hop. Une journée de plus dans ce district... Génial. Il rit une nouvelle fois.

TOC TOC TOC

Il sursauta. Avait-il rêvé ou quelqu'un frappait-il réellement à sa porte ? Une petite voix dans sa tête lui soufflait de ne pas ouvrir. Il aurait peut être du la suivre, car ce qui l'attendait derrière n'était pas spécialement quelque chose auquel il s'attendait. Freya. Son coeur se serra en la voyant, et une ombre passa sur son visage. Il l'avait plusieurs fois croisée dans les couloirs, mais elle affichait toujours ce masque d’indifférence. Et là, elle était là, face à lui, dans une combinaison qu'il ne lui connaissait pas.

"Qu'est-ce que tu fais là, Freya ?" lui lança t-il avec dureté.

"Je croyais que tu avais décidé de ne plus jamais m'adresser la parole." Continua t-il sur le même ton.

Il se tourna, laissant la porte ouverte pour la laisser entrer et croisa les bras.
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MessageSujet: Re: FREYA&LOGAN → tomorrow belongs to me   FREYA&LOGAN → tomorrow belongs to me Icon_minitimeMer 7 Mar - 18:23

Je n'arrivais à savoir ce que Logan pensait en me voyant. Restait-il un peu d'affection pour moi dans son cœur, ou m'avait-il tout simplement oubliée ? Cette dernière option me fit mal au cœur. J'étais pourtant censée ne plus rien pouvoir ressentir, d'être simplement, neutre. Je m'empêchais de prendre une expression peinée et restais immobile en l'observant. Il devait avoir pris une douche il y a peu puisqu'il n'était pas habillé : seulement une serviette qui entourait sa taille. Je ne l'avais pas si souvent vu torse nu car malgré nos mois de relation, nous n'étions jamais à un stade physique supérieur. Nous nous arrêtions aux baisers et aux câlins qui me suffisaient amplement. Je n'avais pas ressenti le besoin d'une telle intimité. Voir Logan, devant moi comme cela, fit remonter tout ce que j'appréciais dans sa présence autrefois. En sa compagnie, je me sentais aimée, en sécurité. Je savais que jamais il ne m'abandonnerait. Et j'avais été celle qui avait tout gâché et qui était partie : comme d'habitude.
Quand il prit la parole, toute l'illusion disparut. Son ton était froid, un ton que je ne lui avais connu que lors de nos derniers instants, lorsque j'avais pris la décision de le quitter. Je n'étais pas sure que celle-ci soit la bonne, au final, mais je ne pouvais pas revenir en arrière. Cela me faisait me souvenir péniblement de Graham, lorsque nous étions fâchés. Je faisais souffrir tout le monde, et au final, tout le monde me détestait. J'avais une drôle de logique pour que tout le monde soit « heureux ». Il me demanda ce que je faisais ici, et j'ouvris la bouche prête à lui répondre. Le problème était que je ne savais pas bien plus que lui ce que je faisais ici, alors que j'aurais pu attendre dans ma chambre que le soir vienne. Nous n'avions plus rien à nous dire, hein ? C'était ce que j'aimais à croire. Malgré tout ce que je pouvais dire ou faire, je n'arrivais pas à ne rien ressentir pour le jeune homme.
Loin de moi l'idée de venir ici pour que nous nous réconciliâmes. Il me prendrait pour une folle, de le quitter et de revenir comme une folle, et je ne l'étais pas autant que ça. Il m'annonça quelque chose que j'avais dit ou pas, je ne m'en souvenais plus, étrangement. Son ton était toujours aussi dur, et me faisait toujours aussi mal au cœur. Il s'écarta légèrement pour me laisser entrer ce qui me surprit un peu. Je n'allais pas me plaindre : sans plus attendre, je rentrais dans la pièce, et attendais que Logan referme la porte.

Que dire, à présent ? Je restais silencieuse une bonne minute. Je croisais moi même les bras sur ma combinaison, sursautant légèrement à la sensation du tissu contre ma pain, celle de ma poitrine plus mise en valeur que jamais. Je n'étais pas encore habituée à ce vêtement, mais je le serai sûrement en quelques semaines. « Je .. Je .. Je .. » Je m'éclaircis la voix, honteuse de bafouiller de la sorte. Pour que cela soit plus facile, je me mettais dos à Logan et fixais le mur blanc de sa chambre. Cela n'avait pas trop changé depuis la dernière fois que j'étais venue ici. Je me rappelais avec un goût amer de ce que je ressentais lorsque j'étais avec lui : normale. Serais-je même capable de prendre un ton aussi froid et détaché en sa présence ? Les moments passés en sa compagnie avaient été les rares où je me sentais moins décalée, moins marginale. Juste normale. Une fille normale avec son petit ami, parlant de tout et de rien, pas de grand chose de sérieux. Je souriais sincèrement en sa présence, je m'en rappelais. Mais ce n'était pas le moment de penser à ça, non.

« Je vais partir en mission, Logan. Dès ce soir, nous .. enfin, je ne sais pas qui vient avec moi. Je vais partir pendant un temps. Ou peut-être toujours, je n'en sais rien, après tout je peux très bien mourir là bas. » L'image de Graham brûlé me revint en tête, cette odeur nauséabonde de chair carbonisée. Je pourrais revenir comme ça, ou même pire. Le mieux me semblait-il était de ne pas revenir du tout. Je me sentirais tellement mal si je perdais l'usage de certains membres, ou quoi que ce soit. Je n'étais pas très à jour sur les techniques médicales du district 13 et ne savais pas vraiment ce qu'ils étaient capables de remplacer, de réparer. « Je pense être venue pour dire au revoir. Mais je réalise maintenant que c'est stupide. » je restais immobile en face du mur. Oui, j'aurais dû partir, maintenant. Malheureusement, mes jambes semblaient paralysées.
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MessageSujet: Re: FREYA&LOGAN → tomorrow belongs to me   FREYA&LOGAN → tomorrow belongs to me Icon_minitimeDim 11 Mar - 20:52

Freya lui avait tourné le dos, et son ombre se dessinait sur le mur blanc. Logan ne pouvait s'empêcher de la regarder. Sa présence lui avait manqué, mais il la trouvait différente. Un petit quelque chose avait changé chez elle, mais il n'arrivait pas à savoir quoi. Sa combinaison était différente de celles que portait les rebelles. Pourquoi ? Il s'attendait au pire. Elle n'était pas venue pour rien, il s'en doutait, et ce qu'elle avait à dire devait être grave pour qu'elle ose frapper à sa porte. Elle commença par bégayer, et puis elle cracha le morceau. Elle était envoyée en mission. Mission. Mission. Mission. Mission. Mission. Freya en mission. Son cœur fit un raté et sa respiration se bloqua. Il rêvait de partir en mission et de quitter ce district sordide, mais que Freya y soit envoyée lui rappela tout les dangers qu'accompagnaient cet honneur. Ses pensées se tournèrent immédiatement à Graham. Même s'il refusait de l'admettre, il avait peur pour elle. Terriblement peur. A tout les coups elle se ferait sauter la cervelle par un pacificateur ou exploserait parmi les bombes comme l'avait fait Graham. Logan n'osait même pas y penser.

"Tu pars en mission..." répéta t-il d'une voix blême.

Il passa sa main dans ses cheveux. Depuis son arrivée dans le Treize, le garçon s'entraînait dans cet espoir. Il avait d'ailleurs déposé une demande, qui était sensée être examinée. Mais il doutait sincèrement de la réponse. Trop instable. Pas assez fort, mentalement. Pourtant, il se sentait prêt. Il se savait l'un des meilleurs de son groupe d'entraînement, et à force de travailler, était devenu beaucoup plus endurant. Et puis, encore rester ici, à répéter chaque jours les mêmes gestes le rendait fou, et il risquait de ne pas tenir bien longtemps.

« Je pense être venue pour dire au revoir. Mais je réalise maintenant que c'est stupide. »

Le garçon baissa la tête. D'une certaine façon, il était heureux qu'elle pense toujours à lui, même après leur échange, le jour où tout avait basculé. Il s'approcha de son armoire et y tira ses vêtements qu'il revêtit rapidement. Leurs respirations seules brisaient le silence. Logan jeta sa serviette sur le lit, et se dirigea vers le mur, face à Freya. Il s'y accouda, et la dévisagea. Il se força à sourire.

"Tu vas t'en sortir, pas vrai ?..."

Impossible de savoir s'il disait réellement ça pour elle, ou s'il essayait simplement de s'en convaincre lui même.

"...Comme toujours." termina t-il.

Freya allait partir. Ces mots s'imposait à lui, une nouvelle fois. Il se demandait combien de temps est-ce qu'il lui restait avant de s'envoler vers je-ne-sais quel district. Freya.

"Merci, d'être passée me voir. Je suppose que tu a vu Graham, aussi. Je n'ai pas le courage de passer le voir, j'espère qu'il va bien."

Il enfonça les mains dans ses poches. Il ne savait pas pourquoi il avait dit ça. C'était stupide. Elle allait partir, et lui, tout ce qu'il trouvait à faire, c'est reparler de ça. C'est ce avait conduit à leur perte, et bêtement, il remuait le couteau dans la plaie. Doué. Comme pour se rattraper, il ébouriffa ses boucles et murmura :

"Désolé."
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MessageSujet: Re: FREYA&LOGAN → tomorrow belongs to me   FREYA&LOGAN → tomorrow belongs to me Icon_minitimeSam 17 Mar - 11:53

J'étais heureuse d'avoir pris la décision de ne pas le regarder, alors que je lui annonçais où je partais. Mais malgré cela, je regrettais de ne pas voir son visage. S'occupait-il toujours de moi, même un petit peu ? Avait-il peur que je sois blessée ? Tuée ? Non. Il ne devait pas l'être. J'essayais de me convaincre de cela pour ne pas être déçue. Je ne devais plus avoir aucune attache au treize, et nulle part. Ainsi, si je devais mourir, cela ne ferait rien, absolument rien et à personne. J'aurais rempli mon devoir, fait quelque chose de ma vie même si cela s'était mal fini. J'essayais vainement de contrôler ma respiration, mais ces tentatives pour la rendre la plus inaudible possible me faisait manquer au final, de l'air dont j'avais besoin. Je pris une grande inspiration en attendant sa réponse, s'il allait parler. Si ça se faisait, il allait juste me demander de sortir de sa chambre, et que ça ne l'intéressait pas. Le silence me parut durer des heures, et je fixais toujours le mur blanc, essayant de rester impassible. J'entendis Logan s'agiter derrière moi et toucher à des meubles, et je me fis violence pour ne pas l'observer. Est-ce qu'il voulait que je parte ? M'ignorait-il ? Je serrais le poing, essayant de déterminer ce que je devais faire, au juste. Puis, j'entendis ses pas, je sentis son odeur et le vit devant moi, s'accoudant au mur. Pendant plusieurs secondes, je fixais dans le vide, vers lui. Au final, je ne pus m'empêcher de lever mon regard pour rencontrer le sien. Cette seule vision me donna un coup à la poitrine. Je fis de mon mieux pour ne rien montrer.

Il me sourit, mais ne sentant pas cette expression sincère, je ne lui rendis rien. Je ne faisais que l'observer avec une expression indéfinissable, se voulant neutre mais ne l'étant pas totalement. Il me posa une question, et je me demandais pendant quelques secondes si elle était rhétorique ou pas. Allais-je m'en sortir ? Je n'en savais rien. On n'en savait jamais rien. En tout cas, je ne voulais pas fuir le danger et le cœur de l'action. Je n'étais pas peureuse comme cela, et même si la peur me prenait, je ferais tout pour la combattre. Les mots qui sortirent de sa bouche ensuite me surprirent. Oui, c'est vrai, je m'en sortais toujours. Mais au final, je perdais des parties de moi tout au long du chemin. Je me demandais s'il me restait même quelque chose à l'intérieur, il me semblait avoir perdu toute humanité. Il me remercia et ne put s'empêcher de parler de Graham. Je serrais les dents, essayant de retenir les images qui voulaient arriver dans mon esprit. Non. Je ne l'avais pas vu. Et je n'en avais pas envie. Si j'étais venue voir Logan, c'était que j'étais sure que cela ne ferait pas d'histoires. Qu'il n'y aurait aucun drame. Peut-être à tort, je n'en savais rien.

Il s'excusa. « Non ! » je fermais la bouche à temps, ne laissant aucune autre chose sortir. J'avais tellement pâti de l'absence de réflexion qui me caractérisait, dans l'action. Il n'avait aucune raison d'être désolé, il n'avait rien fait de mal. Au contraire de ma personne qui ne semblait pas être capable de semer autre chose. « Ne sois pas désolé, tu n'as aucune raison de l'être. Tu peux dire « Graham » autant de fois que tu veux, cela ne me fait rien. » Ce n'était pas vrai, mais je fis de mon mieux pour paraître convaincue et honnête. Dieu savait si j'étais bonne dans le mensonge. J'en avais honte. « Je ne suis pas allée le voir, et je n'irai pas. Cela ne servirait à rien. Je vais le laisser vivre sa vie et je vivrai la mienne. » J'en voulais tellement à Graham. Mais Logan ? Il n'avait rien à se reprocher. Il n'avait été que bon avec moi, et la façon dont il avait réagi à notre dernière rencontre avait été tout à fait légitime. Dans sa situation, j'aurais fait pire.

« Moi, je suis désolée. Que ça se soit passé comme ça. Bref, cela ne sert à rien d'en parler et de ressasser le passé, je pars et je voulais juste que tu le saches. Ce n'est pas parce que nous ne sommes pas ensemble, que tu me détestes, que je ne pense pas à toi. » Je serrais les dents. Où était parti le jeu du « il n'y a plus personne pour moi ? » Je marmonnais pour finir : « ou peut-être que si, j'en sais rien. » de façon peu convaincante.
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