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 FREYA&GRAHAM → is this the end ?

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MessageSujet: Re: FREYA&GRAHAM → is this the end ?   FREYA&GRAHAM → is this the end ? - Page 2 Icon_minitimeDim 27 Nov - 13:25

Ca doit bien être la première fois que je fais un sommeil sans rêves. D'habitude, tout se mélange, se confond dans ma tête pendant que je me repose, et je réveille souvent avec la désagréable impression de n'avoir pas pu contrôler ma nuit. Mais là, je ne rêve de rien. Et lorsque je m'éveille, je me sens apaisé, encore un petit peu fatigué, mais rien de très grave. Les premiers mots que j'entends sont ceux de Freya, mais ils me paraissent encore lointains, et j'ai la tentation de retourner roupiller. Mais elle me maintient éveillé, et je remarque qu'elle a été chercher des oeufs. Elle est vraiment incroyable. Je me frotte les yeux, baille, me lève et m'étire prudemment. Ma cheville ne me fait presque plus mal. On pourra aller plus vite à présent, et je serais plus efficace si on venait à devoir chasser. Je m'essuie le coin de la bouche - est-ce que je bave vraiment pendant la nuit ? - tout en jetant un coup d'oeil à Dean, recroquevillé. Il dort encore, et sa main est toujours rouge, mais bien moins enflée que la veille. Les cloques se sont affaissées, ce qui doit être une bonne chose, je pense. Alors que Freya récupère sa veste et la noue autour de ses hanches, je me dirige vers le petit, vérifie qu'il respire toujours et le prends sur mon dos. C'est un poids plume, comparé aux charges que j'ai déjà pu porter dans le district, et il ne me retardera pas. Le seul problème, c'est que je n'ai qu'une seule main de libre si je le tiens fermement, mais avec sa soeur à mes côtés, ça se compense. Je tâte mes poches et constate que les fraises sont totalement détruites, et qu'il n'en reste plus qu'une purée qui tache mon pantalon. Tenant toujours Dean prudemment, je récupère les fruits écrasés et en goûte un peu. Je n'ai jamais réellement mangé du sucré, et je dois dire que ce n'est pas vraiment ma tasse de thé. J'avais imaginé ça bien plus agréable. Au contraire, je crois bien que je déteste ça.

Je me penche pour prendre deux grandes feuilles d'arbre et emballe du mieux que je peux le restant de fraises. Je m'essuie les paumes sur mon pantalon et me dirige vers Freya. « Montre voir si ça cicatrise bien... » je dis en tendant une main vers son visage. La peau est encore un peu rouge et les estafilades ne se sont pas encore estompées, mais ça devrait aller mieux rapidement. « Donc il n'y pas de point d'eau aux alentours, c'est ça ? » Rien qu'à l'évocation de l'eau, je sens ma gorge s'assécher. Je n'ai aucune idée de comment trouver de quoi boire. Moi qui croyait qu'on trouverait rapidement une source et qu'on aurait du mal à obtenir de la nourriture... « On va d'abord récupérer les herbes que j'ai utilisé hier, ça pourrait nous être utile. » Je vérifie que nous ne laissons pas de traces de notre passage derrière nous - les Pacificateurs doivent à présent bien se douter que nous sommes en pleine forêt - et je m'enfonce dans les bois, toujours avec Dean sur mon dos, et remplis ses poches d'écorce et de plantes. Je trouve qu'on s'en sort plutôt bien pour l'instant, à part pour l'eau et le sommeil du petiot. On retrouve le chemin d'hier que nous empruntons pendant une ou deux heures. Je me surprends à écouter attentivement le chant des oiseaux et à l'apprécier. Je n'apprécie généralement pas la musique, mais les écouter m'empêche de penser à autre chose, et nous nous calquons sur leur rythme. Je m'étonne que nous ne rencontrions pas d'animaux, mais c'est tant mieux. Dean s'agite un peu, mais il ne se réveille pas. « On devrait essayer de se faire une arme. » je lance brutalement. « Tu peux essayer d'attacher mon couteau à un bâton ? » je lui demande en lui tendant ledit couteau et un lacet de chaussures que je retrouve dans ma poche arrière. Je m'ennuie un peu, c'est vrai. Ecouter les oiseaux, au bout de plusieurs heures, c'est un peu lassant.

Je sais que nous n'avons pas le luxe de nous amuser - à vrai dire, ça ne diffère pas beaucoup de notre travail dans les champs - mais j'aurais espérer discuter un peu avec Freya. A la place, je me contente de compter le nombre de pas que je fais. Au bout de six grosses centaines, j'arrête. Je sens Dean bailler dans mon dos et je ralentis un peu le pas. « Je crois qu'il se réveille... » je lance à Freya à voix basse. Et je ne me trompe pas. Il commence à me taper de ses petits poings pour que je remette droit. Je m'exécute. J'ai un peu peur qu'il ne se mette à hurler qu'il ne veut pas mourir, ou qu'il se mette à m'attaquer comme il l'avait fait à sa soeur, mais rien. Il se frotte les yeux, comme si il ne se souvenait pas de ce qu'il avait fait. Je m'agenouille pour mieux le voir. Il n'a pas encore réalisé que sa main était totalement brûlée. « Bonjour toi... » je dis en lui faisant un petit sourire que je veux avenant. Il me regarde avec des grands yeux, puis jette un coup d'oeil aux alentours. Il remarque sa soeur et se rue vers elle, se cachant derrière ses jambes fines. « Je crois qu'il a un peu peur de moi. » j'articule difficilement. Je ne dis pas que j'aurais aimé qu'il me couvre des câlins, ou que que se soit d'autre, mais quand même... Et puis, je me rappelle qu'il n'a que quatre ans et me relaxe un peu. Je sors le petit emballage de fraises de ma poche et le lui tends. « Merci... » il chuchote en l'attrapant. Il avale rapidement son contenu, se cramponnant toujours aux jambes de sa soeur. « C'est qui lui, Freya ? » lance Dean en me désignant du menton. « Et papa, il est où ? » il ajoute en me dévisageant. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne crois pas qu'il va m'apprécier.
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MessageSujet: Re: FREYA&GRAHAM → is this the end ?   FREYA&GRAHAM → is this the end ? - Page 2 Icon_minitimeDim 27 Nov - 15:08

Rapidement, on commence à marcher. Alors que je pensais devoir porter Dean, Graham le prend machinalement et je ne me plains pas. Je ne dois pas dire que mon corps est à son meilleur potentiel et j'ai un peu de mal à avancer en ne pensant pas aux différentes douleurs que je ressens. Je pensais que le jeune homme engagerait une conversation ou quoi que ce soit, mais il n'en fait rien. Comme je ne veux pas le déranger, je me concentre sur ma marche et nous avançons à une vitesse convenable. Au bout d'un moment, il me propose de fabriquer une arme et je trouve un bout de bois convenable pour faire une lance. Cela ne me prend que très peu de temps et je m'ennuie rapidement alors que nous continuons à avancer. Nous n'avons pas de carte, pas de boussole et je me demande vraiment si nous marchons dans la bonne direction. Je l'espère. Nous ne pouvons pas gâcher du temps en faisant des erreurs. Alors que je commence à fatiguer, j'entends Graham me parler et écarquille les yeux. Est-ce qu'il va l'attaquer ? Je regarde mon frère qui semble bien plus calme que cette nuit. Graham le pose et essaie d'être gentil avec lui ce qui n'a pas grand effet. Il vient se cacher derrière mes jambes et je rigole quelque peu. Il est enfin lui même. Le jeune homme lui donne tout de même de quoi manger et il l'accepte, en silence. Sans manquer de s'excuser pourtant, j'ai bien élevé mon frère pour qu'il soit poli. Deux questions plus tard, je me sens plutôt désarçonnée. Que lui dire ? « Lui c'est le meilleur ami d'un garçon dont tu ne te souviens probablement pas, et papa est surement mort ? » Je lui caresse la tête et me baisse pour me mettre à sa hauteur. D'abord, je l'enlace, bien contente de le retrouver dans son état normal. Sa chaleur et son odeur me rassurent et je me sens bien plus heureuse. Finalement, je me détache et le regarde dans les yeux.

« Lui, c'est ... » Je tourne la tête vers Graham pour savoir quoi dire à Dean. Franchement, je n'en ai aucune idée, parce que je ne sais pas plus que lui ce qu'il est. Je ne peux pas dire qu'il est un garçon un peu fou qui pense que je suis amoureuse de lui et qui fait tout pour moi alors que nous ne nous connaissons pratiquement pas. « Un gentil garçon qui va nous aider à partir d'ici. C'est un peu grâce à lui que je suis là avec toi, alors ne sois pas méchant. » Je lui souris et me relève sans parler de notre père, enfin, mon père. A vrai dire, Dean n'est même pas mon vrai frère mais cela ne m'importe que peu. S'il est dans la famille, c'est uniquement grâce à Tate et même lui ne m'a pas vraiment expliqué pourquoi et comment il avait récupéré ce petit garçon pour le faire passer pour quelqu'un de la famille. Ses parents doivent être morts ou quelque chose comme ça, cela ne m'importe que peu. Il m'a toujours aimé et c'est la même pour moi. Seulement, il est loin d'être stupide et n'a pas oublié la question à laquelle je n'ai pas répondu. « Il est où papa ? Il est où papa frey ? » Je lui serre la main un peu plus fort en restant silencieuse. Je ne sais même pas pourquoi il s'en soucie, je me suis plus occupée de lui que mon père, mais ce n'est pas très gentil pour lui de l'ignorer. « Papa n'a pas pu venir avec nous, tu devrais l'oublier. C'est ton nouveau papa, lui, voilà. » dis-je en pointant Graham du doigt. Je n'ai jamais été très douée pour parler avec les enfants et je le sens ne pas être très à l'aise avec la situation. Ça peut se comprendre, je ne suis pas plus détendue que lui à ce moment précis. Je recommence à marcher tandis que Dean commence à pleurer et trépigner, essayant de m'arrêter de marcher. Sa force étant minime, je le force à avancer et essaie de ne pas céder à ses supplications.

Au bout d'un moment, il ne marche plus et se laisser trainer dans la terre. Je regarde Graham et m'arrête de marcher, de toute façon on a bien avancé. « On devrait faire une pause. » J'essaie d'essuyer la terre qui a taché ses vêtements et m'assois par terre avec lui sur les genoux. J'invite le jeune homme à s'asseoir à côté de moi. Les pleurs de Dean redoublent et j'essaie de le calmer comme je peux .. Ce voyage va être interminable. Au bout d'un moment j'attrape la main de Graham et montre notre étreinte à mon frère. « Écoute, ne pleure pas, il ne va pas te faire de mal ! Je le sais parce qu'il m'aime très fort, et moi aussi, mais je t'aime encore du plus. Du coup, s'il te faisait du mal, je le tuerais immédiatement. Il n'essaiera même pas, et te protégera, toujours. » Cette phrase manquant énormément de tact semble avoir un certain effet et le calme un peu. Je reste silencieuse quelques minutes et appuie la tête contre un tronc d'arbre. « Je ne rigole pas Graham, si c'est lui ou moi, tu le choisiras d'accord ? »
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MessageSujet: Re: FREYA&GRAHAM → is this the end ?   FREYA&GRAHAM → is this the end ? - Page 2 Icon_minitimeDim 27 Nov - 17:28

Le pauvre petit. Freya n'a pas beaucoup de tact, et Dean n'a pas vraiment l'air de me vouloir en tant que nouveau papa, et je ne pense pas qu'il arrivera à oublier son vrai père. Je me sens mal à l'aise, comme si j'étais de trop. Pourtant, sans moi, il se serait retrouvé sans sa soeur, et probablement enlevé par des Pacificateurs. On reprend notre marche, mais le petit pleure et hurle. Si il continue comme ça, on va pas tarder à se faire repérer... Freya le traîne, et je me doute bien que ça doit l'épuiser, mais je n'ose rien faire. J'ai un peu peur de ne faire qu'empirer la situation en me manifestant, alors je serre les dents et continue de marcher. Au bout d'un moment, les pleurs de Dean ne sont plus tenables et on prend une pause. Je rejoins Freya par terre, les yeux dans le vide. Plus je me suis proche de lui, plus il pleure. Je me dis que je ferais mieux de partir seul, mais laisser Freya seule, très peu pour moi. Je ne dis rien alors qu'elle me prend la main et calme son frère. Il commence enfin à se tenir tranquille. Un silence fatigué s'installe, et au bout de plusieurs minutes, elle me demande lui promettre de toujours protéger Dean plutôt qu'elle. Je n'en ai aucune envie. C'est peut-être égoïste, mais je ne me permettrais jamais de laisser Freya à son propre sort. J'essayerai de les protéger eux deux. Mais je doute qu'avec une telle réplique de super-héros, il me fasse confiance. Je lui fais un sourire forcé. « Bien sûr que je choisirai Dean. Enfin, je vous protégerai tous les deux. Tu seras jamais séparé de ta soeur. » Je caresse les cheveux de Dean un moment pour le mettre en confiance et je pose mes lèvres sur celle de Freya.

Comme toujours, ce contact m'électrise et je me sens un peu mieux après ce baiser. Je crève cependant de soif, si bien que je décide de ne rien ajouter pour épargner ma salive. J'ai les oreilles qui bourdonnent, et j'ai l'impression d'entre des bruits de pas partout. Je regarde Freya et Dean, un peu jaloux de ce dernier. Je sais qu'être jaloux d'un gosse de quatre ans, c'est stupide - surtout dans notre situation - mais je ne peux pas m'en empêcher. Je détourne le regard. « Bon... Il doit être un peu plus d'une heure de l'après-midi. On peut prendre un moment pour chercher de l'eau, on a déjà bien avancé. Ca va pas nous retarder. » Je me lève et m'étire. « Tu veux un fruit, Dean ? » Nos réserves ne sont pas éternelles, mais il nous reste encore des oeufs et des légumes, alors donner une pomme au petit ne va nous affamer. J'en sors une de ma poche et la lui lance. Il chuchote un merci. Avec le ventre plein et en pleine digestion, il ne pensera pas à pleurer. « Le terrain est en pente. Faudrait trouver un ruisseau. Tu veux venir sur mon dos ? » je lance au petit. Il est indécis, alors je l'attrape et le pose sur mes épaules. « Tu me dis si tu vois de l'eau, d'accord ? » Je crois qu'il hoche la tête. Et on marche ainsi pendant pendant un long moment. Plus d'une demi-heure doit s'être écoulée avant que Dean ne repère un petit filet d'eau. On remonte le ruisseau jusqu'à trouver une espèce de mini-rivière. Je le pose aussitôt à terre et trempe mes mains dans l'eau. Elle est froide, presque glacée, mais qu'est ce que ça fait du bien ! Je bois de grosses gorgées d'eau et me lave les mains. Dommage que nous n'ayons pas de gourde, ni aucun récipient... Je fais signe à Freya et à Dean de m'imiter. J'ôte mon pantalon et mon tee-shirt et je me lave sommairement.

J'ai un peu froid, mais ça vaut le coup pour retrouver une certaine hygiène. Je m'allonge sur mes vêtements, encore trempé. « On va remonter la rivière. Comme ça on aura non seulement de l'eau mais je suis sûr que ça va nous mener au huitième district. » J'ai envie de prolonger un peu notre pause. Faire une petite sieste aussi, mais je ne crois pas que ça sera ni le bon endroit, ni le bon moment. Je me recule jusqu'à trouver un arbre et m'adosse à son tronc. En attendant qu'ils se soient hydratés et lavés, je me cale confortablement et ferme un peu les yeux. On pourrait très bien rester ici pour toujours. Le seul risque, c'est de se faire attraper, mais en bougeant assez fréquemment, on pourrait rester introuvables. Je garde cette idée dans un coin de ma tête et essaie de ne pas m'endormir. Au bout d'un moment, je me relève, et me rhabille. Je reprends une gorgée d'eau. En avoir à boire à volonté, quelques provisions et la possibilité de faire du feu, ça me rassure. « Vous êtes prêts à repartir ? » je lance à la cantonade, guilleret. J'en viendrais presque à oublier que nous ne resterons pas dans cette forêt éternellement et qu'au bout d'un moment, la source se tarira et que nous devrons trouver une nouvelle source d'eau. Je relace mes chaussures et tends une main à Dean, qu'il attrape prudemment après avoir réfléchi un bref instant. Je pense qu'il se dit que si son aînée me fait confiance, il peut me croire. « Allez, on y va. » j'ajoute en posant un baiser sur la joue de Freya.
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MessageSujet: Re: FREYA&GRAHAM → is this the end ?   FREYA&GRAHAM → is this the end ? - Page 2 Icon_minitimeDim 27 Nov - 18:38

Je dois avouer que cela me dérange, qu'il soit si ouvertement affectueux avec moi devant mon petit frère. Je ne dis rien pour ne pas qu'on se dispute devant Dean mais je n'en pense pas moins. Si j'étais un garçon de quatre ans, je me demanderais surement pourquoi un gars que je n'ai jamais vu avant embrasse ma grande sœur sans se poser de questions. Dans un sens, c'est moi qui ait débuté cette sorte de « relation » mais je ne fais que le regretter jour après jour. Je me demande s'il m'aurait sauvé et mon petit frère si je ne l'avais jamais embrassé, et cette pensée me fait oublier l'idée de lui révéler la vérité. Peut-être que je pourrai lui confier ce que je ressens lorsque nous arriverons à destination, mais pas avant. Ce n'est pas la peine. Graham continue d'essayer de devenir ami ami avec mon frère et j'ai l'impression que cela marche à peu près, puisqu'il se laisse porter pour aller chercher de l'eau. Je les suis silencieusement en me disant qu'il ne faudrait pas qu'ils se lient d'amitié, si je dois rompre tous liens avec Graham lorsque nous serons dans le district treize. Peut-être que j'ai l'air insensible ou manipulatrice mais je fais ce qu'il faut pour que tout se passe le mieux possible. Après une demi heure de marche, ils repèrent de l'eau et je crie « joie » intérieurement. Enfin ! Cela va nous redonner de l'énergie à tous, et je vais enfin pouvoir me débarbouiller de tout ce sang sur mon visage. Je regarde Graham boire et plonger dans l'eau sans vérifier s'il y a des trucs dangereux à l'intérieur, mais vu qu'il ne se fait pas manger dans les secondes suivantes, je décide que c'est assez pour prendre le risque. Je me déshabille et plonge dans l'eau sans me soucier de sa température avant d'effacer toutes les traces de sang de mon corps. J'en profite pour boire et me rends compte du goût exceptionnel de l'eau quand on a vraiment soif. Dean reste au bord, c'est mieux pour lui, et se rafraichit également. Au bout d'un moment qui me paraît trop court, Graham suggère que l'on reparte. De toute façon, on va marcher le long de la rivière ce qui fait que nous ne manquerons jamais d'eau. Cette idée me réjouit. Je reviens sur la terre et remet mes vêtements rapidement. Graham attrape la main de Dean et m'embrasse sur la joue ce qui me fait serrer les dents. Je le prendrai à part plus tard.

Nous commençons à marcher et après quelques minutes, Dean s'amuse à marcher sur les pierres à côté de l'eau. J'en profite pour engager une conversation sérieuse avec Graham. « ça te dérangerait d'arrêter de me bécoter à chaque occasion ? Je ne pense pas que ça faisait partie de notre arrangement. » puis je me rappelle que nous n'avions pas vraiment fait d'arrangement, ni même parlé de notre relation à proprement parler. Je croise les bras et regarde au loin. Je ne sais pas tellement ce qui l'arrangerait lui, et ne le ferait pas totalement détester. « Je ne crois pas que ce soit si bien de te comporter comme ça avec moi, d'accord ? Toi même tu as dit que ce ne serait pas prudent de s'engager sur « cette pente » et nous étions d'accord sur ce point là. Nous sommes juste deux personnes qui s'enfuient ensemble, rien de plus. » Cependant je ne veux pas qu'il croie que je lui avais menti auparavant. Ce n'est pas ce que je veux dire. En fait, c'est surtout que Dean nous voit nous comporter comme ça qui me dérange, alors je décide de lui préciser mes pensées. « Ou en tout cas nous ne sommes que ça devant mon frère … Je ne veux pas qu'il se pose trop de questions. C'est plus simple comme ça. Je ne retire pas ce que j'ai pu te dire auparavant. » Je repose ma tête contre l'épaule de Graham en soupirant. « Ce n'est pas si horrible que ça, en définitive. C'est surtout fatiguant. » Je continue à marcher sans faire attention à mon frère lorsqu'un bruit d'eau qui éclabousse me fait tourner la tête. « Dean ? » J'ai beau regarder partout, je ne le vois pas. Est-il tombé à l'eau ? Je cours vers le bord du lac et observe les fonds, en continuant à crier son nom. Sans réfléchir, je me jette à l'eau alors que nous savons bien que je ne sais pas nager. J'espère que je pourrai rester à la surface. Où nous nous étions arrêtés plus tôt, le torrent était calme mais ici, c'est beaucoup plus rapide et des pierres gênent le passage. J'ai peur que mon frère se soit cogné la tête sur une pierre et ait perdu connaissance, en train de se noyer. Je plonge et ouvre les yeux dans l'eau mais je ne vois pas grand chose, alors je commence à m'agiter pour bouger et le trouver.

Dès que je n'ai plus pied, je sombre. J'essaie de me battre pour rester à la surface, mais je n'arrive pas à me détendre suffisamment pour flotter. Pendant que je tombe j'essaie d'analyser ce que je vois à travers l'eau. Rien de spécial, elle n'est pas très claire et je ferme rapidement les yeux. Tout l'air que j'avais encore s'échappe rapidement et je commence à suffoquer, et à me noyer. La sensation est horrible. J'essaie de penser à autre chose, et quelques moments plus tard, le noir complet. La douleur est enfin partie.
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MessageSujet: Re: FREYA&GRAHAM → is this the end ?   FREYA&GRAHAM → is this the end ? - Page 2 Icon_minitimeDim 27 Nov - 21:05

Mon visage se renfrogne lorsque Freya me demande d'être un peu moins... affectueux. J'ai l'impression qu'elle se cherche juste des excuses pour que j'arrête d'être trop familier avec elle, mais je ne dis rien et me contente d'hocher la tête à chacune de ses phrases. Et si elle ne ressentait en faite rien pour moi ? Mon moral redescend en flèche malgré la découverte récente de la rivière. Je secoue la tête. Il faut vraiment que je me calme et que je me concentre sur notre traversée de la forêt. Ca doit être ça qu'elle sous-entend. Les marques d'affection nous ralentirons, ou du moins, je tente de m'en convaincre. Nous marchons d'un pas énergique, et je ne me préoccupe même plus de Dean. Tout se qui importe maintenant, c'est d'aller le plus vite possible et de couvrir la plus grande distance avant la nuit. Je ne me rends compte de la disparition de Dean que lorsque Freya se retourne et hurle son nom. Est-ce qu'il est tombé dans la rivière ? Elle se rue immédiatement vers l'eau et plonge. Quelle idiote ! Elle ne sait même pas nager et elle va directement vers le danger ! Mon sang ne fait qu'un tour et en une fraction de seconde, je la rejoins dans l'eau glacée. Le choc thermique me ralentit un peu, mais je brasse l'eau à la recherche de Dean. Mais je sais très bien qu'on ne le retrouvera pas. Il a dû couler à pic, vu comme il est léger. J'abandonne rapidement la possibilité de le retrouver sain et sauf, avec un pincement au coeur, mais je n'ai pas le temps d'y réfléchir : il faut que je sauve Freya. Malgré le courant particulièrement fort, j'arrive à reprendre une grande goulée d'air et retourne dans l'eau, les vêtements me collant à la peau désagréablement. Je n'arrête pas de me répéter qu'il faut que je sauve Freya, il faut que je la sauve, je suis rien sans elle...

Et alors que je suis sur le point d'abandonner et de me laisser porter par le torrent, ma main frôle un corps que j'identifie comme celui de Freya. Je l'attrape, mais elle glisse entre mes mains et je mets beaucoup de temps à la hisser sur le rivage. Trop peut-être. Je tente de lui faire un massage cardiaque et du bouche-à-bouche, mais j'ai peur que ce soit trop tard. Alors je continue. J'appuie sur sa poitrine à intervalles réguliers, je lui insuffle de l'air tant bien que mal, je vérifie son pouls, et ça en continu. Je veux qu'elle reste avec moi. J'ai besoin qu'elle reste avec moi. J'ai l'impression que ça fait une heure que j'essaye de la sauver, mais il ne doit s'être écoulé qu'une demi-douzaine de minutes. Je veux qu'elle reste avec moi... Je sens les larmes couler sur mes joues alors que je donne un dernier appui sur sa poitrine et qu'elle crache une bonne quantité d'eau. Je la cale sur le côté pour qu'elle régurgite un maximum de ce qu'elle a avalé. Je lui donne des petites claques sur la joue après avoir essuyer les siennes. J'ai réussi. J'ai réussi ! Elle est en vie ! Sans que je puisse faire quand chose, je me remets à sangloter comme un bébé, de bonheur. Puis, je pense à Dean et ces larmes deviennent amères. Je n'ai pas réussi à le sauver, lui. J'ai rompu ma promesse. Je continue de tapoter le visage de Freya alors que mes sanglots redoublent. « Freya... » je commence, chuchotant. J'ai l'estomac retourné. Je n'ai pas pu le sauver. Comment est-ce que je vais lui annoncer ça ? "Je t'ai sauvé toi, mais pas ton frère, tant pis, ça fait une bouche en moins à nourrir." ? Je me dégoûte. Je suis un incapable. Si j'avais été plus réactif, j'aurais pu empêcher Freya de plonger et j'aurais pu récupérer son frère à temps. Je caresse ses cheveux mouillés et je couvre son front de baisers. Je ne la mérite pas. Je pleure de plus belle alors qu'elle commence à ouvrir les yeux. Je fais tout pour ne pas les regarder. « Tout va bien... Tout va bien... » je murmure, profitant de son état pour la serrer contre moi.

J'ai besoin d'un peu de tendresse avant qu'elle ne se mette à me détester pour ne pas avoir protéger Dean. Par réflexe, je touche ma poche et remarque que j'ai perdu ma pierre pour faire du feu. Quant à la lance-couteau, Freya a dû la perdre en courant pour plonger dans l'eau. On a tout perdu. Les fruits de nos poches ont dû soit prendre l'eau soit tout simplement être entraînés par le courant. Plus de provisions. Plus de feu. Tout ça à cause de mon idée de chercher un point d'eau. En soi, c'était une bonne idée, mais j'aurais dû faire plus attention à Dean, à ne pas le laisser en arrière... J'ai envie de m'éclater la tête sur un rocher. J'essuie mes joues et reprends ma respiration par de brèves inspirations. Il faut que je me calme. Ca ne sert à rien de réagir comme ça. « Je suis désolé. » je dis simplement, la voix brisée. J'avais vraiment cru pouvoir être un bon père de substitution, mais j'ai même pas été capable de le garder en vie... Et toutes les idées que j'avais pour l'amuser, tout ce qu'on aurait pu partager tous ensemble... Je me remets à sangloter sans pouvoir m'arrêter. J'ai besoin de me retourner un long moment pour me calmer, et que je reviens vers Freya, j'ai toujours la voix qui flanche. Elle va me détester pour toujours, et je ne peux que la comprendre. J'avais promis de choisir toujours son frère plutôt qu'elle et je n'ai même pas réussi à tenir une simple promesse. Mon visage est déformé par un rictus triste que je n'arrive pas à effacer. Je me déteste. « J'ai pas réussi à le sauver. » j'ajoute en fixant le sol. J'ai l'impression de pouvoir éclater en sanglots à n'importe quel moment.
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MessageSujet: Re: FREYA&GRAHAM → is this the end ?   FREYA&GRAHAM → is this the end ? - Page 2 Icon_minitimeDim 27 Nov - 21:58

J'ai mal. Affreusement mal. Ma poitrine est lourde et noyée d'eau, si bien que je me met à cracher tout ce qui m'empêche de respirer. J'essaie de prendre des bouffées d'air, mais cela me fait mal alors je crache, encore plus. Ainsi donc, je ne suis pas morte, ou alors, c'est mon châtiment pour avoir été si mauvaise dans la vie. Cette douleur. J'alterne, rejeter l'eau, respirer, rejeter l'eau, et finalement, quand je pense que je n'ai plus rien à régurgiter, je me laisse reposer sur le sol en prenant de grandes respirations. Je sens quelqu'un qui me tapote le visage, mais je n'y fais pas attention. Je suis dans un état second. J'ouvre les yeux mais je ne vois pas grand chose, mes oreilles ne semblent pas vraiment fonctionner pour l'instant non plus. Tout ce qui compte, c'est de pouvoir respirer. Encore une inspiration, une expiration, ce que c'est agréable. La chose la plus simple du monde. On me parle, on me touche, je n'y prête toujours pas attention. J'ai l'impression d'entendre une mélodie, celle que je chante à Dean pour s'endormir, et elle me berce. J'ai envie de m'endormir, et doucement, je sombre dans le sommeil quand je sens qu'on me serre et que je me réveille soudainement. Mes yeux s'écarquillent et je trouve la vue, l'odorat, l'ouïe. Les sens m'attaquent de toute part, et je me retiens pour ne pas crier. Pendant deux secondes, je ne reconnais pas qui me tient mais me rappelle de son nom, Graham. Graham. Il est allé me chercher dans l'eau .. Mais pourquoi est-ce que je suis allée dans l'eau ? J'ai du mal à réfléchir, tout se mélange dans ma tête, mais bientôt un seul nom résonne dans mon esprit : Dean. J'ouvre la bouche pour prononcer son nom mais rien ne sort. Je tousse encore, et essaie de chuchoter, toujours rien. J'abandonne. Peut-être la vue pourra-t-elle m'aider ? Mais je ne vois personne. Personne à part Graham. J'attends, qu'il me dise qu'il l'a laissé se reposer un peu plus loin, à l'abri des arbres, ou qu'il est à un endroit où je ne peux pas le voir. Qu'il va bien. Très bien même ! Mais une phrase du jeune homme me fait perdre le sourire qui se formait sur mon visage. Pourquoi s'excuse-t-il ? S'il l'avait sauvé, il ne s'excuserait pas. Il me rassurerait, tout de suite. Il s'en va, pour revenir et m'annoncer qu'il ne l'a pas sauvé.

Je cligne des yeux, sans rien dire. J'ai l'air calme, normale, comme à mon habitude. Et puis, je ferme les yeux et me laisse. A quoi bon bouger à présent ? Si je ne peux même pas garder mon petit frère en vie, je ne vais jamais réussir à aider la cause rebelle. Je suis inutile. J'inspire profondément et m'enfonce un peu dans la terre, tandis que je sens mon corps devenir de plus en plus lourd. Je ne bougerai plus. Je me laisserai mourir ici, de faim, de soif, de maladie ou de tristesse. Celui qui me prendra le plus rapidement. Graham peut partir à présent, faire sa vie, je ne pense même plus à lui. Je me déconnecte totalement de la réalité et sombre dans une sorte d'état semi comateux. Je me retrouve dans un pièce blanche du sol au plafond, accroupie dans un coin, en boule. C'est qu'on aurait dû m'enfermer dès le début de toute façon. Je ne fais que le malheur, je ne sais que blesser les autres et est incapable d'aider un seul individu. La détresse me gagne petit à petit et j'hyperventile, les yeux toujours perdus dans le vide. Je ne pleurerai pas, je ne sais pas pleurer pour les évènements importants. Comme je n'ai jamais pleuré pour Tate, je ne pleurerai jamais pour Dean. Je n'ai pas sauvé l'un, ni l'autre. Je n'ai plus personne à sauver à présent. Je ne sais pas combien de temps je reste dans cet état, à respirer rapidement, immobile, le regard perdu dans le vide. Surement plusieurs heures. Graham aura beau me secouer, me gifler ou n'importe quoi, je ne bougerai pas. C'est quand soudainement je ne suis plus seule dans cette pièce blanche que je prends conscience qu'il faut que je me batte.

Tate m'apparait une fraction de secondes et je me relève soudainement, avant de me jeter sur graham. Je me met à califourchon sur lui et lui assène des coups de poings au visage, le griffant également. Mon visage est tendu, déformé en un rictus de colère ultime. Seulement, je suis bien plus légère que lui et bien moins forte, ainsi, il arrive à me pousser sur le côté. Je fais alors la seule chose que je sais faire : je cours. Au hasard, je plonge dans la forêt à toute allure. Des arbres, des arbres, des arbres, je trébuche et m'ouvre la joue. Je ne ressens même pas la douleur et continue à galoper. Au bout d'un moment, je monte dans un arbre et me cale sur une branche pour me reposer. Je me met à crier du plus fort que je peux, si bien que j'aperçois une nuée d'oiseaux s'envoler des arbres alentours. Finalement, je ferme les yeux et m'assoupis quelques heures. Bien heureusement, je ne tombe pas, et en me réveillant, je suis exactement dans la même position. Je bouge de quelques branches pour récupérer des œufs et aspire l'intérieur cru d'un d'eux. Je garde les autres entre mes bras et attends. Finalement, j'entends des pas rapides et vois la silhouette de Graham en bas. Je commence à lui lancer mes œufs en ne ratant pas un de mes tirs. La coquille de ces projectiles est très résistante et je ne doute pas que cela lui fasse mal. Tant mieux. J'ai envie qu'il souffre.
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MessageSujet: Re: FREYA&GRAHAM → is this the end ?   FREYA&GRAHAM → is this the end ? - Page 2 Icon_minitimeLun 28 Nov - 19:25

Freya ne réagit pas à ce que je viens de lui annoncer et je comprends. Elle n'a pas pleuré pour Tate. Elle ne pleurera pas plus pour Dean. A côté d'elle, j'ai l'impression d'être une chochotte, mais je sais que ma réaction est plus normale que la sienne. Rapidement, ses yeux se voilent, et je me mets à paniquer : et si elle était en train de crever de froid. J'essaye de la réchauffer du mieux que je peux, étant moi aussi trempé, mais rien n'y fait, elle ne bouge pas plus, les yeux fermés. J'alterne paroles et claques pour la réveiller, sans succès. Est-ce que c'est le choc qui la met dans cet état ? Je reste près d'elle, à la réchauffer, à lui parler, pendant une bonne heure, perdant espoir à chaque minute. Et puis soudainement, elle sort de sa léthargie... et m'agresse. Elle me frappe du plus fort qu'elle peut, à califourchon sur moi, et mes poumons comprimés dans ma poitrine me font mal, sans parler de ma lèvre qui se fend sous ses coups furieux et de mon arcade sourcilière qui est affreusement lancinante : je crois bien qu'elle a amoché l'os. Elle me griffe le visage comme Dean l'avait fait sur elle, et je sens ma peau se décoller sous ses ongles. La douleur est fulgurante. J'ai beau lui hurler d'arrêter, ce n'est que quand je la pousse violemment sur le côté, reprenant mon souffle tant bien que mal, qu'elle se relève et part. Je me lève à mon tour, chancelant, le visage brûlant et le col de mon tee-shirt taché de petites gouttes de sang. Je m'essuie vite les joues et le front, et me lance à sa poursuite. Mais ma démarche est hésitante et elle est bien plus rapide que moi, si bien que je la perds de vue après quelques mètres de course. En plus, j'ai perdu une chaussure dans le torrent et des petites épines se sont prises dans la plante de mon pied droit, me faisant grimacer de douleur.

Je reprends mon souffle, les larmes coulant malgré moi sur ma joue, avant de repartir pour doucement, traînant ma jambe droite derrière moi. Le goût du sang se répand dans ma bouche depuis ma lèvre fendue, ce qui contribue à me faire pleurer. Pourquoi est-ce qu'elle se comporte comme ça ? J'entends son cri, venu depuis la cime des arbres, et, mu d'un besoin maladif de la revoir, je trouve la force de faire plusieurs centaines de mètres à travers les arbres. Mais elle s'arrête rapidement de hurler, et je me retrouve sans repère, trempé, désespéré. Je m'écroule au sol, en chien de fusil, sanglotant comme un enfant. Je n'aurais jamais du quitter le district et sa chaleur. J'ai faim, j'ai froid, j'ai soif, et mon père me manque. Sans parler du fait que j'ai l'impression d'aller à l'abattoir. Je respire bruyamment, et pour la première fois, j'ai juste envie de mourir. Qu'on m'attrape et qu'on me loge une balle dans le crâne. Pendant une éternité, je sanglote, les bras couverts de feuilles mortes et de boue. Et puis - CRAC! Un oeuf éclate sur mon crâne, suivi d'un autre, puis d'un autre, chacun atteignant mon corps. J'ai des bouts de coquilles dans les yeux, le blanc dégouline de mon front et je me sens humilié. Terriblement humilié. J'ai fait tout ce que j'ai pu pour Freya, pour Dean. Pour Tate. Et c'est comme ça que je me fais remercié. Je suis un bon à rien, et les larmes continuent de couleur sur mes joues, cette fois silencieusement. Qu'on m'abatte maintenant. Je n'ai même pas la force de détester Freya, ou de me rouler sur le côté pour éviter ses projectiles. Il ne me reste plus que ma pensée et ma réflexion. J'ai abandonné père et mère pour elle, mais qu'est elle, elle a fait pour moi ? Elle ne s'est pas excusée une seule fois... parce qu'elle n'en voit pas l'utilité. Elle doit être persuadée d'avoir fait les bons choix. Et si tout ça, la fuite en forêt, rejoindre le district 13, ce n'était que l'une de ses idées ? Cela voudrait dire...

Qu'elle m'a utilisé. Qu'elle ne ressent rien pour moi. Je fronce les sourcils, tentant de ne pas penser à ce que je viens d'imaginer. Non. Non ! Je me sens trahi, et sali, et je n'ai qu'une envie : qu'elle meure. Ca ne devrait lui faire ressentir que le quart de l'état dans lequel je me retrouve à présent. Je renifle une fois, puis deux, et lève la main à mon front pour essuyer le blanc visqueux des oeufs. Je me relève lentement, avalant difficilement ce que je viens de comprendre. Ca m'apprendra à faire confiance aux autres. Je n'ai plus qu'à faire chemin inverse et qu'à me rendre aux Pacificateurs. Je leur demanderai de me tuer plutôt que de me transformer en Avox. Ca serait trop douloureux de devoir continuer à vivre avec ce souvenir amer. « D'accord. » je chuchote difficilement à moi-même. « J'ai compris ton petit jeu, Brisbane. » j'hurle aussi fort que je ne le veux, m'abîmant les cordes vocales. Un bon retour aux sources. Plus de Freya, juste Brisbane. Je veux mettre autant de barrières que possible entre elle et moi, je veux qu'elle arrête d'exister, je veux l'oublier. « Je laisse tomber ! Je rentre au district, histoire de me faire exécuter ! Meurs si tu veux, maintenant je m'en fiche. » je crie, furieux. J'ai les joues en feu et mes griffures me brûlent. L'os de mon arcade sourcilière gauche est manifestement rentré dans un autre os et la douleur est comparable à se prendre un coup de couteau dans la cuisse. Je me retourne, les poings serrés, et commence à marcher avec la lenteur d'un escargot. Il faut dire qu'à chaque pas, les épines s'enfoncent un peu plus dans ma chair et ça me fait un mal de chien. Mais ce n'est rien comparé à l'humiliation dont je prends à peine conscience. Tous ses baisers que j'ai cru réels, chaque fois qu'elle me prenait la main... Je ferme les yeux, incapable d'affronter la réalité, parcoure quelques mètres en trébuchant régulièrement et bute contre une pierre, m'étalant de tout mon long sur le sol. Je me tourne en ridicule encore une fois, mais je m'en fiche.
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MessageSujet: Re: FREYA&GRAHAM → is this the end ?   FREYA&GRAHAM → is this the end ? - Page 2 Icon_minitimeLun 28 Nov - 20:09

Peut-être que je pourrais vivre dans les arbres jusqu'à ce que je meure. De la nourriture, de l'eau, c'est tout ce qu'il me suffit pour vivre. Je n'ai jamais apprécié la compagnie des autres, et n'aurai que les animaux pour m'embêter. Le paradis. Je continue à lancer les œufs sur Graham mais bien vite, je n'ai plus de réserve et reste juste assise sur ma branche à le regarder immobile, n'essayant même pas de s'essuyer. Je n'essaie même pas d'imaginer ce qu'il ressent : je m'en fiche complètement. Ma douleur est tellement aveuglante, tellement omniprésente que je me fous de tout le monde sauf de moi. Je suis tout ce qui compte, et cela a toujours été comme ça. Alors que je commence à me rendormir dans mon petit coin douillet, je vois Graham remuer et fixe mon regard sur sa silhouette. Il s'essuie enfin un petit peu du blanc qui coule sur son visage et ses habits, et je le vois remuer la bouche. D'où je suis, je n'entends rien, s'il parle. Et puis, il crie qu'il a compris mon jeu, et je ne comprends pas vraiment de quoi il parle. Il est en colère, et tout ce que je retiens, c'est qu'il n'utilise pas mon prénom, seulement mon nom de famille. Alors ma petite attaque de tout à l'heure l'a vraiment fait me détester à ce point ? Je m'en fiche totalement, je le déteste. C'était une erreur de lui faire confiance et de vouloir qu'il vienne avec moi au district treize, je le réalise à présent. Je veux juste me retrouver toute seule, vivre ou mourir dans cette forêt. Ne plus rien faire. Je n'ai plus le courage de faire autre chose de toute façon ! C'est comme si je n'avais plus aucune raison de vivre. Surement un état temporaire, mais je ne peux pas démordre de cette idée. Il m'annonce qu'il rentre au district, autant dire vers la sentence de mort, et je ne bouge pas de mon arbre, je ne dis rien. Histoire de lui faire croire que je suis déjà partie de branche en branche et que je ne l'écoute pas déblatérer, dire des idioties. Je sais qu'il est bien trop lâche pour aller se faire tuer par les Pacificateurs, de toute façon. Et tant qu'à faire, il devrait se suicider, ce serait bien mieux que se faire abattre comme un animal. Je l'observe toujours, s'éloigner lentement, et me demande comment il va arriver un jour à l'orée de la forêt à cette vitesse là. Finalement, je le vois s'écrouler par terre et ne plus bouger. J'attends qu'il se relève mais il n'en fait rien. Zut, est-ce qu'il est mort ?

Sans réfléchir, je redescends de mon arbre et me dirige vers lui. Je vois son corps bouger à cause de la respiration et me retiens de soupirer de soulagement. La peur laisse place à la haine, et j'ai de nouveau la pulsion de me jeter sur lui et de lui faire mal. Je ne veux pas le tuer, non, ce serait trop gentil ! Je veux qu'il souffre, c'est tout. Si je réfléchissais, je saurais que ce ne c'est pas de sa faute au final s'il est mort. Mais je suis égoïste, à ce moment là, et je trouve ça bien plus facile de rejeter la faute sur quelqu'un d'autre. Je ne faute jamais ! Je suis parfaite ! Quelle vaste supercherie. Je reste debout derrière lui en attendant qu'il daigne se relever. Finalement, me disant que j'ai peut-être halluciné en le voyant respirer je m'approche de lui et lui donne un petit coup de pied sur le côté de la poitrine. Le bruit qu'il émet me rassure et je reste juste debout à côté de lui. « Tu me fais pitié. » Je crache par terre et m'éloigne un peu de lui, craignant qu'il ne me saute dessus pour me blesser. Pour m'occuper les mains, je commence à arracher l'écorce d'un arbre près de moi et à le tailler. Dieu sait que je déteste perdre mon temps. « J'aurais dû comprendre avant que tu ne me serais jamais d'aucune aide au district 13. C'était une perte de temps que d'essayer de te manipuler. » Je tords mes cheveux pour les essorer un peu et regarde aux alentours tout en continuant de donner forme à mon bout de bois. Je n'ai plus envie de lui faire du mal physiquement, je sais que la douleur psychologique est encore plus difficile à supporter, et c'est tellement jouissif sur le moment de vider mon sac. « C'est vrai que ça a été un véritable challenge de ne pas régurgiter ma nourriture lorsque tu posais tes lèvres sur les miennes, mais je trouve que j'ai fait un très bon travail. »

Ma gorge se serre et pas d'une façon agréable. Je fais tout pour garder un ton calme avec une pointe de sarcasme. « Oh Graham ! Je ne me suis jamais sentie aussi vivante depuis la mort de Tate ! » dis-je avec une voix geignarde. Suit un rire profondément mauvais tandis que je tape dans une pierre au sol. « Quelle honte de même utiliser vos deux noms dans la même phrase. Tu sais autant que moi que tu ne lui est jamais arrivé à la cheville. » Au moins, en disant tout ça, je sais très bien que nous ne nous reparlerons plus jamais. Que nos chemins ne se recroiseront plus. Que c'est la fin de quelque chose qui aurait pu être bien, si je n'étais pas une personne aussi mauvaise. Je ne me sens pas du tout coupable, et je pense penser absolument tout ce que je dis. Mais en vérité, ce n'est que la tristesse et la haine de moi même qui parle. En même temps, je n'ai jamais pensé mériter de l'attention de la part de Graham, qui est une personne fondamentalement bonne. Au contraire de moi même. Je ramasse une pierre peu lourde et la lui lance dans le dos. « Tu attends quoi pour te barrer ? »
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MessageSujet: Re: FREYA&GRAHAM → is this the end ?   FREYA&GRAHAM → is this the end ? - Page 2 Icon_minitimeLun 28 Nov - 21:09

J'encaisse. J'encaisse son crachat juste à côté de moi, j'encaisse chacun de ses mots. Je lui fais pitié. Est-ce qu'elle croit que je ne me rends pas moi-même compte de ça ? Comme si je n'étais pas déjà assez mal comme ça. J'ai la mort de Dean sur la conscience, j'ai celle de Tate, et elle se croit assez supérieure pour remuer le couteau dans la plaie. J'ai envie de vomir, mais je suis trop épuisé pour esquisser un mouvement. Qu'elle parte. Qu'elle me laisse crever, puisque je ne suis rien. Et puis, alors que je sens les larmes couler silencieusement sur ma joue, Freya me confirme qu'elle m'a manipulé. Et je sais tout mon monde s'écrouler, parce qu'elle vient de me mettre face à ce que je n'ai pas voulu voir, parce que j'ai été assez stupide pour lui faire confiance, et parce que tout ce que j'ai cru qu'elle - l'unique personne envers qui j'ai eu l'impression d'être honnête, et d'être compris - ressentait à mon égard était feint. Je ferme les yeux le plus fort que possible. Elle m'a manipulé. Mon esprit n'a pas envie de comprendre, et me place dans un état léthargique pour me protéger, mais c'est peine perdue. J'entends distinctement chacun des mots de Freya, vifs et douloureux. J'ai cru qu'elle m'avait apprécié, qu'elle était honnête avec moi, mais tout ça, c'était faux. Elle enchaîne sur combien Tate était parfait, et à quel point je ne suis rien comparé à lui. Les mots sont plus atroces que la souffrance physique, et j'ai l'impression de manquer d'air. Qu'on me tue maintenant. Je ne pense pas pouvoir supporter un mot de plus de sa part. Elle me jette un caillou dans le dos, comme un point final, et me balance une dernière réplique qui me montre bien qu'elle ne tient pas à moi. Je me redresse sur un coude puis sur l'autre, dans un état second. Mon corps ne m’obéit plus, et je ne deviens qu'un simple spectateur du spectacle pitoyable de moi, tentant de me remettre péniblement sur mes deux pieds. J'ai le visage en compote et le bout des doigts totalement insensibles.

J'avale ma salive et commence à partir sans un regard pour Freya. Je suis plus lent que jamais, pathétique. En piteux état. Je veux sortir de cette forêt aussi vite que possible, mais mon corps ne suit pas la cadence que je souhaite lui imposer. J'ai du mal à tenir debout, et zigzague entre les arbres tout en me rattrapant à leurs troncs. Tout autour de moi tangue, et mon ventre gronde si fort que j'ai l'impression que le gargouillis va m'exploser les tympans. Je ne sais pas comment, mais je trouve la force de retourner près de la rivière, pensant à tout ce que j'aurais pu accomplir si je n'avais jamais parlé à Freya, et par extension, jamais parlé à Tate... J'aurais pu avoir une gentille femme, ramener de l'argent à la maison et élever mes enfants en les protégeant, mais à la place, je souhaite crever ici et maintenant. Je ne sais pas si elle me suit, et à vrai dire, je l'espère. J'ai toujours cette idée folle qu'en faite, elle m'aime, mais que c'est trop d'émotion pour elle, et qu'elle a besoin de se décharger sur moi... Mais la réalité me rattrape bien vite et je me dis que temps que je ne suis pas mort, il faut que je me mette dans le crâne que c'est une manipulatrice incapable de ressentir quoi que ce soit d'autre que de la haine envers les gens, du mépris, et du dégoût. Je retrouve la rivière qui m'a causé tant de malheur et je me nettoie le visage. Comme ça, si on me retrouve, j'aurais l'air "propre"... J'ai un petit rire nerveux que je n'arrive pas à contenir, et je me demande si je ne suis pas en train de devenir fou. Je me mets allongé au bord de l'eau, les bras ballants dans la rivière. Et si je me suicidais ? J'aurais au moins le contrôle sur quelque chose, pour une fois dans ma vie.. C'est lâche, je le sais, mais c'est le meilleur moyen d'arrêter cette vie qui ne mène à rien. L'idée me fait sourire, et je me dis que j'aurais dû me pendre alors que nous étions encore au district 11.

J'aurais au moins eu une mort classe, et peut-être médiatisée, mais maintenant, je vais mourir incognito dans une forêt où personne ne met les pieds. Parfait. Je reste dans cette position de longues minutes, observant mon reflet dans l'eau courante. Et puis, je me relève. Bordel, je suis Graham St. William, pas Graham St. Lavette ! Si je ne suis pas capable de me défendre contre une fille, comment est-ce que je vais réussir à survivre jusqu'au prochain district ? Je retire un maximum d'épines de ma plante de pied, me lave sommairement, ôtant la boue de mon tee-shirt, et je retourne en arrière. Je marche pendant un bon bout de temps, et retrouve finalement Freya, toujours en train de tailler son écorce stupide. Je me dirige vers elle, le visage fermé, et avant qu'elle ne réagisse, je lui donne une énorme gifle, qui me brûle la main et me déboîte l'épaule. Je m'éloigne rapidement, m'essuie le nez en reniflant et me redresse. « Maintenant, tu te la fermes. » je lance en mettant ma chaussette droite sur mon pied gauche et en relaçant mon unique chaussure. « Je m'en fous de ce que tu penses. En attendant, on a un objectif à atteindre, tu te rappelles, débile ? Et avec tes conneries on a perdu assez de temps. » Le ton sec de ma voix m'étonne un peu, mais je ne bronche pas. La traiter méchamment me réconforte un peu, comme si j'avais toujours le contrôle de la situation. Je secoue mes cheveux encore humides et les plaque en arrière pour jouir d'une visibilité totale. Je ne serais plus le Graham stupide qui protège et qui ne reçoit rien en retour. Maintenant, c'est marche ou crève. Et il en va de mon honneur d'homme de continuer d'avancer. « Je pars devant. » je dis en commençant à marcher, tentant d'oublier mon visage tuméfié et le fait qu'elle m'a brisé le coeur.
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MessageSujet: Re: FREYA&GRAHAM → is this the end ?   FREYA&GRAHAM → is this the end ? - Page 2 Icon_minitimeLun 28 Nov - 22:09

Finalement, il semble réagir. Il se lève mais ne dit rien, et je ne me demande même pas si je n'ai pas été trop dure avec lui. S'il court se pendre à un arbre, je m'en fous complètement. Un autre mort de plus ou de moins, dans ma vie, ce n'est pas grand chose ! Et puis finalement il part, sans même me regarder. Tant mieux. Je ramasse d'autres bouts de bois et commence à en tailler plein à la suite, me demandant au bout d'un moment pourquoi je ne bouge pas. Peut-être parce que j'ai envie qu'il me retrouve quand il changera d'avis, mais ça, je ne le réalise pas. Je sifflote en travaillant et enchaine les mini pieux que je fourre dans ma poche. Mes habits ont un peu séché mais me collent toujours au corps, ce qui n'est pas la sensation la plus agréable du monde. Au point où j'en suis, je m'en fous plus qu'un peu d'une sensation désagréable. J'ai l'impression de ne plus avoir de sentiments, de ne plus rien sentir du tout. Comme une coquille vide, un robot. N'est-ce pas comme ça qu'on m'a toujours surnommée, de toute façon ? Je secoue la tête et me concentre sur mon ouvrage. Je ne sais pas pendant combien de temps, mais comme je l'avais imaginé, des pas se font entendre et je devine que la personne se rapproche de moi. Je ne relève même pas la tête, parce que je sais que c'est Graham tant au bruit de sa démarche qu'aux probabilités que ce soit quelqu'un d'autre. Alors que je me prépare à lui lancer une remarque cinglante, je sens sa main me frapper violemment la joue. Je relève la tête, l'air choquée, et me frotte la joue qui doit maintenant être bien rouge. IL ne me regarde même pas ! Je serre les dents et me retiens de lui sauter dessus pour le frapper à nouveau. Je ne vois pas l'intérêt de revenir si c'est pour faire ça ! Il me dégoute ! Mes mains travaillent plus vite à l'ouvrage, tandis qu'il semble se préparer à marcher encore plus. Va-t-il repartir au district ? J'attends, et il me lance une phrase qui me laisse bouche bée. Il continue. Je me demande où est passé le Graham d'avant. Cela ne me fait même pas mal, qu'il me parle comme ça, cela me surprend juste. Finalement, il commence à marcher et j'hésite à le suivre.

Finalement j'emboite le pas et reste à deux mètres derrière lui. Je ne sais pas pour combien de temps ? Plusieurs dizaines de minutes, mais moins d'une heure. Je reste silencieuse, calquant mon pas sur le sien, afin que nous ne nous rentrions pas dedans. Je l'observe et je remarque qu'il ne marche pas comme avant. Je ne pense pas à grand chose, à vrai dire. « On t'a jamais dit qu'on frappait pas les filles ? » je lance avec un ton mauvais. Je n'ai aucun sentiment positif à son égard, à l'instant présent. Finalement, je m'en fous bien de lui donner son espace vital et j'accélère le pas pour me placer à côté de lui. S'il y a une chose qu'il ne peut pas faire, c'est me semer. Je m'ennuie terriblement, et je me dis que tant qu'à faire, si je peux l'embêter et le mettre hors de lui encore plus, autant le faire. Le fait est que je sais exactement quel est son point faible à présent et que je ferai tout pour le pousser dans ses retranchements. Je frôle sa main plusieurs fois avant d'entrelacer rapidement mes doigts aux siens. J'essaie de garder ma prise le plus longtemps possible avant qu'il n'arrive à me dégager et le regarde avec un sourire défiant. J'attends je dirais une dizaine de minutes avant d'ouvrir la bouche, feignant un ton sensuel. « Graham … Je dois te dire que cela me fait de l'effet, de te voir comme ça, trempé de la tête aux pieds. Je résiste comme je peux à l'envie de t'arracher tes vêtements. » Je caresse son torse et m'éloigne rapidement en avant en courant, avant qu'il ne me flanque un autre coup. Je ris de manière coquine et enfantine, avant de prendre un peu d'avance en sautillant. Je reste en avant un bon bout de temps, ramassant des noix par terre et m'amusant avec les bouts de bois que je trouve un peu partout. Je ne m'amuse aucunement à jouer l'enfant mais bon, on s'occupe comme on peut.

« Je sais que tu m'aimes Graham, n'essaie pas de le nier. Je vois la façon dont tu me regardes, bon, maintenant n'est pas un bon exemple parce que tu es un peu énervé que je me sois amusée à te faire mal et à t'humilier. Ce n'était pas si désagréable que ça de t'embrasser, je pense que tu rendrais plein de demoiselles très heureuses avec tes performances. Mais tu m'as choisie moi, pas vrai ? Ne prétend pas que je ne t'ai jamais plu, je ne le croirai pas. » Je continue à sautiller devant lui, m'arrêtant à certains instants pour ramasser des objets de la forêt incongrus. Je dis un peu n'importe quoi mais bon, cela ne me peut pas me tuer. « C'est tellement gentil de ta part d'avoir sacrifié ta liberté pour me sauver. Tu ne me connais pratiquement pas et tu te comportes déjà comme ça ? Et si j'avais proposé qu'on se marie, tu aurais accepté ? » Je rigole légèrement et me retourne pour revenir aux côtés du jeune homme. Je l'embrasse sur la joue avant de continuer. « Tu es très beau Graham, et intelligent, et très gentil aussi. N'importe quelle fille serait ravie de t'avoir. C'est bête que tu sois tombé sur le vilain petit canard. »
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MessageSujet: Re: FREYA&GRAHAM → is this the end ?   FREYA&GRAHAM → is this the end ? - Page 2 Icon_minitimeLun 28 Nov - 22:54

« On tape pas une fille, ça c'est sûr. Mais le problème, c'est que t'en es pas une, alors je te tape quand je veux. » je rétorque méchamment, planifiant déjà nos autres journées mentalement. Je me fiche de savoir si je l'ai blessé. Tout ce qui importe maintenant, c'est d'arriver au district treize sains et saufs, pas d'avoir une bonne entente entre nous. Elle marche à mon rythme, et parvient à m'attraper la main. J'arrive à me dégager au bout de quelques secondes, en me rappelant que tout ce qu'elle fait n'est que mensonge et que je ne dois pas me laisser manipuler par elle. Je ne la regarde même pas. La pire punition, disait mon père, ce n'est pas la haine, mais l'indifférence. Et pourtant, qu'est ce que c'est dur de ne pas tourner la tête vers elle et de lui sourire, ou de tenter une approche... Je me motive en pensant à Tate et à Dean, qui n'auraient pas voulu voir Freya avec moi, aussi intimement. Les quelques minutes silencieuses qu'elle me laisse me permettent de réfléchir à comment se nourrir pour le restant du voyage. Il y a bien la rivière, et peut-être quelques poissons dedans, et on pourrait essayer de récolter des baies... Je laisse mon esprit calculer les rations journalières nécessaires pour ne pas sur-consommer pendant notre voyage. Alors que je réfléchis à la probabilité de trouver un animal à abattre, Freya prend son air le plus sensuel mais aussi le plus stupide et me complimente de façon grotesque. Maintenant que je comprends ce qu'elle tente de faire, cela m'indigne et me rend plus triste que triste, mais je bronche pas, les yeux fixant toujours un point au loin. Elle me caresse le torse stupidement et je sens mon visage se durcir. Je tends mon bras pour lui ficher une calotte derrière la tête, mais elle est plus rapide et s'éloigne. Je déteste la façon dont elle agit, mais je ne dis rien, parce que si je me mets à enchaîner les phrases, ça va recommencer et je vais me mettre à déclamer ma flamme sans même me rendre compte qu'elle se fiche de moi. Mon ventre gronde à nouveau et je prie pour que la nuit s'abatte rapidement sur la forêt.

Je la laisse tenter de s'amuser devant moi comme un maître regarderait son chien se rouler dans une flaque d'eau : elle me semble tellement idiote que ça me ferait presque rire. Mais vu la situation, je m'abstiens, et garde une expression égale, même lorsqu'elle commence à me parler de mes sentiments. Oui j'ai des sentiments pour elle, mais alors qu'avant je me sentais à l'aise avec elle, j'ai maintenant l'impression de n'être qu'une vaste blague pour elle. Elle essaye de noyer le poisson - je devrais bannir cette expression de mon dictionnaire - en me complimentant sur mes performances, et je crois bien qu'elle est en train de me mettre... un râteau. J'hausse un sourcil en serrant les dents. Je ne dis pas grand chose de plus quand elle aborde ma stupidité assez énorme pour me sacrifier pour elle et je me sens au bord des larmes quand elle s'approche de moi pour planter un baiser sur ma joue. Quelle idiote, quelle idiote... Et quel idiot je suis, également. Tomber 'amoureux' de Freya. Quelle connerie. J'aurais bien mieux fait de tomber amoureux de la première fille qui m'a avoué ses sentiments plutôt que de refuser en bloc toute relation - même amical - avec les gens du district. Ca m'aurait évité de connaître l'expérience désagréable d'un coeur brisé. « Ce qui est bête, c'est que le petit canard soit assez stupide pour croire qu'il doit faire la conversation. Tais toi et marche avant que je t'en colle une. » je dis en accélérant le mouvement. Je me demande si je n'aurais pas plutôt la laisser seule et partir de mon côté, mais mon bon fond m'a rattrapé avant que je ne puisse le contrer. Et on marche. On marche. Pendant des heures. On dévale des pentes, on en remonte, mais on ne se dit rien, et c'est bien mieux. Bien entendu, mon ventre gronde lorsque la forêt est la plus silencieuse, et j'ai l'impression d'être un porc, mais cela ne fait rien.

Un peu avant la tombée de la nuit, je dévie du chemin que nous empruntons et je me dirige vers une petite clairière, pas très grande mais bien cachée. « On va s'installer ici pour la nuit. » je dis sur un ton sec. Je décide de ne plus proposer de choses, mais de donner des ordres. C'est expéditif, ça ne demande pas de réponses, et ne plus tergiverser, ça me fait du bien. Miraculeusement, je retrouve mon couteau dans ma poche... alors que Freya l'avait utilisé pour se faire une lance. Je me demande un instant à quel moment il a pu retourner dans mon pantalon, mais ce n'est pas la question. Je regroupe un tas de brindilles, prend la première pierre qui me tombe sous la main, et frotte la lame du couteau dessus. Les étincelles embrasent mon amadou au bout d'un long moment, et nous jouissons d'une source de chaleur d'assez bonne qualité pour ne pas avoir à se coller l'un contre l'autre pour se réchauffer. Je profite des flammes pour ôter mon tee-shirt et le faire sécher complètement à côté, avant que la nuit et le froid ne viennent nous surprendre. Le grand air me fait du bien. Je n'ai plus trop mal au dos, et j'ai l'impression de mieux respirer. Au moins, on arrivera au district treize en forme. Je me pose à quelques mètres du feu après y avoir déposer deux grosses poignées de petits bâtons. « Pas de nourriture ce soir. » je dis, économisant mes mots. « Demain, on part à la chasse. » j'ajoute sur le même ton. Je ne crois pas pouvoir tenir un jour de plus avec le ventre vide. Même dans notre district, on avait un peu de pain pour se remplir... Mais là, rien. Après avoir remis mon tee-shirt, cette fois bien sec et étonnamment chaud, je m'allonge sur le sol, en chien de fusil, fixant le feu. Je me répète qu'il faut que je dorme, qu'il faut que je reprenne des forces, mais je n'arrive pas à m'assoupir. Je me remets assis et passe une main sur mes tempes. Tous les évènements d'aujourd'hui m'ont chamboulé et je doute pouvoir dormir ce soir.

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