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| (mission 1) pepper et thybalt ~ darkest hour | |
| Auteur | Message |
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Caesar Flickerman △ correspondances : 2122 △ points : 472 △ à Panem depuis le : 20/04/2011 △ humeur : joueuse △ âge du personnage : cinquante-quatre ans △ occupation : interviewer et personnalité préférée des capitoliens
| Sujet: (mission 1) pepper et thybalt ~ darkest hour Dim 27 Nov - 23:20 | |
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“ darkest hour ” pepper-swann heavensbee & thybalt m. homens
Ils y ont cru, les rebelles. Jusqu’au dernier moment, ils ont réellement pensé que le choix d’Ulysses Deverell d’annuler les Hunger Games avait des chances d’être définitif. Que d’une édition, il déciderait d’étendre la décision à une autre, puis à toutes. Le peu de temps qu’il fut au pouvoir, Il a apporté un vent de changement bénéfique au pays et surtout aux rebelles qui, pour la première fois, ont envisagé la possibilité d’une paix régnant sur Panem et marquant la fin de l’envoi d’innocents dans une arène d’où ils ne sortiraient pas. Et pourtant. Maintenant Deverell est mort et Augusta Cranelow a désormais repris le pouvoir, annonçant dès son premier discours en tant que Présidente par intérim le retour des Hunger Games. Si les premiers districts et la capitale ont accueilli l’annonce avec une joie non-dissimulée, le reste des citoyens n’est pas parvenu à se réjouir de la même façon, étant aux premières loges lorsqu’il est question de compter le nombre de leurs enfants massacrés gratuitement par les carrières qui reçoivent tout le soutien du capitole. Ils ont réfléchi, évidemment, à ce qu’ils pourraient faire pour mettre à mal les jeux, mais ils n’ont pas trouvé d’idée miraculeuse. Le fait est qu’ils ne peuvent rien faire. Affaiblis par les mandats de recherche lancés contre leurs éléments les plus importants qui détruisent la cohésion des rebelles dans les districts, touchés par le départ d’un quart du district treize qui leur apportait un soutien non-négligeable, brisés par des échecs successifs dont le retour des Jeux fut le coup de grâce, ils ne sont pas en mesure d’attaquer le gouvernement à l’heure actuelle car celui-ci a renforcé sa sécurité ces derniers mois et parait plus intouchable que jamais. Ils doivent se contenter de serrer le poing dans leur poche et d’observer le déroulement des jeux comme tous les citoyens sont obligés de le faire. Sauf qu’ils ne sont pas de simples citoyens et que cette décision prise par Cranelow repose sur leurs épaules. Ils ne se contentent pas de visionner les Jeux en priant pour les jeunes de leurs districts, mais culpabilisent surtout de les avoir renvoyés là-bas.
Ils ne peuvent rien faire, ou presque. Car s’ils ne peuvent pas attaquer le capitole comme ils l’auraient fait il y a quelques années, ils ne sont pas pour autant décidés à visionner les jeux sans rien faire. Certains n’ont plus rien à perdre et ainsi se sont-ils portés volontaires pour des missions dites suicides, susceptibles de mener à des arrestations et, surtout, à des exécutions. Mais quelques rebelles ne perdent pas espoir et veulent prouver au capitole qu’ils sont bien là, que même si leurs actions n’impacteront pas le bon déroulement des jeux ils sont en mesure de leur mettre des bâtons dans les roues le temps de quelques heures, de quelques instants, suffisamment longs pour leur signifier leur présence. Ils ne lâcheront pas l’affaire et le capitole doit le savoir. Ainsi, à défaut de pouvoir annuler les jeux qui ont de toute façon déjà commencés, ils peuvent essayer de perturber le visionnement de ceux-ci. Une coupure de courant, un message rebelle, un piratage informatique pour empêcher l’encaissement de sommes d’argent affolantes liées aux divers paris qui se font au capitole… tant de petits gestes qui n’apparaissent pas comme importants, mais qui ne sont pas pour autant insignifiants.
Ils sont répartis par petits groupes. Certains sont au district trois pour s’occuper des piratages, d’autres dans les districts pour couper les diffusions. Nous suivons un duo envoyé au district cinq pour mettre à mal la centrale électrique qui alimente tout Panem et permet ainsi le bon visionnement des jeux dans la totalité du pays et principalement dans la capitale. Que ferait celle-ci en étant privées de ces jeux durant quelques heures ? Probablement que cela entraînerait une vague de suicides. @Thybalt M. Homens et @Pepper-Swann Heavensbee ne s’apprécient peut-être pas, mais ils partagent la même horreur des jeux bien que leur implication dans le mouvement rebelle ne soit pas comparable. Le jeune homme connaît le district cinq comme sa poche et la technologie n’est pas totalement inconnue pour la demoiselle. Ainsi mettent-ils leurs rancœurs de côté le temps de quelques heures pour mener à bien leur mission et prouver à la capitale que les jeux sont peut-être diffusés cette année, mais qu’ils comptent bien ne pas abandonner leur ambition de leur faire cesser définitivement cette activité. Encore faudrait-il que leur cohésion soit exemplaire et qu’aucun obstacle ne se mette au travers de leur route durant leur mission.
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| | | Thybalt M. Homens △ correspondances : 8988 △ points : 29 △ multicomptes : raven, gwendal, eurydice (denahi) △ à Panem depuis le : 22/12/2011 △ humeur : désabusé △ âge du personnage : trente quatre ans △ occupation : médecin de campagne ~ bras droit du chef des rebelles
| Sujet: Re: (mission 1) pepper et thybalt ~ darkest hour Dim 19 Mar - 19:33 | |
| PEPPER-SWANN HEAVENSBEE & THYBALT HOMENS darkest hour (août 2315, district 05)
La vie de fugitif retirait à ceux qui la subissaient une part de leur humanité, cette capacité à pouvoir exister en tant qu'êtres humains, plutôt que comme gibier que les puissants et ceux dotés d'uniformes ne rêvaient que comme trophées qu'ils pourraient exhiber à loisir. La vie de gibier Thybalt s'y était faite, tout comme à l'idée que son existence se terminerait sans doute au bout du canon d'un arme, et à l'habitude de voir son visage placardé aux côtés d'autres fugitifs de son acabit sur les murs des districts, avec la promesse d'une récompense qui pourrait persuader n'importe quel « allié » de retourner sa veste en échange d'un petit échelon de confort supplémentaire. Mais être un gibier c'était aussi pouvoir se permettre de vivre en décalage avec le reste du monde, c'était avoir la possibilité de se fondre dans la nature et de se faire oublier, au point de finir par en oublier soi-même qu'une civilisation vivait là, plus loin, obnubilée par un massacre télévisuel dont il aurait suffit à Thybalt d'ignorer l'existence encore quelques semaines supplémentaires pour se donner l'illusion de l'avoir véritablement connue, cette année sans Hunger Games promise par Deverell. Une utopie, à l'image d'un utopiste qui avait payé de sa vie de vouloir changer un système dont les rouages étaient trop parfaitement huilés, se heurtant une caste de privilégiés horrifiés à l'idée que leur quotidien soit changé et leurs privilèges limités. « Il n'était pas si mauvais, en fin de compte. » c'était la conclusion à laquelle ils étaient arrivés, lui et Kurt, attablés dans un coin de l'unique pièce de vie de la maison. Kurt n'avait pas d'étiquette, il ne soutenait pas plus le gouvernement que la rébellion, pas plus les pacificateurs que les anarchistes, et s'il acceptait de garder le blond sous son toit cette nuit-là c'était par tendresse subjective pour le jeune homme et absolument pas pour la cause dont Thybalt se faisait désormais malgré lui l'un des porte-parole. « Ouais, p'tèt bien. On voit où ça l'a m'né. » Sourire triste ou simple rictus, les lèvres gercées du rebelle s'étaient en tout cas étirées un court instant, après quoi il avait terminé son verre et étiré ses bras un instant au dessus de sa tête. « T'feras attention, hein ? J'me fais vieux, tu m'ferais plaisir si tu m'laissais passer l'arme à gauche avant toi. » Kurt n'était pas si âgé en réalité, il atteignait à peine les soixante-cinq ans. Mais soixante-cinq années de travail acharné et de rétribution trop légère, parsemées des disparitions successives de sa femme et de ses deux filles … La maladie, les jeux, la faim, la fatalité, peu importe. Kurt avait le regard de l'homme seul et désabusé, et lorsqu'il le scrutait avec un peu d'attention Thybalt se demandait ce qui faisait du vieil homme un bout de paysage auxquels même les pacificateurs ne faisaient plus attention, et ce qui faisait de lui-même une cible vivante pour représentants de l'ordre trop zélés. « Oublie pas de passer le bonjour à mon père, si ça arrive. » s'était-il en tout cas contenté de répondre, reposant son verre vide sur la table usée. L'horloge ébréchée posée contre la fenêtre lui avait permis de surveiller l'heure, et à trois heures quinze tapantes Thybalt avait quitté la maison, avec autant de discrétion que s'il n'y avait jamais mis les pieds. À un autre bout du district l'ancienne vainqueur mal-aimée du district six s'apprêtait probablement à en faire de même et à prendre silencieusement congé des Bergmann ; Thybalt pouvait bien trouver tous les défauts du monde à la Heavensbee, il ne pouvait pas lui enlever fiabilité et ponctualité qui ne faisaient pas défaut. Les parents d'Heidi acceptaient de cacher des rebelles probablement pour tenter de donner un semblant de sens à leur existence, maintenant qu'ils avaient aussi perdu leur fille, et si le blond ne pouvait pas le leur reprocher il refusait en revanche de séjourner sous leur toit. Le suicide d'Heidi reposait en trop grande partie sur ses épaules pour qu'il puisse un jour regarder les parents Bergmann dans les yeux. Le point de rendez-vous fixé à l'avance ne payait pas de mines. À la suite de la dernière purge le nouveau chef des pacificateurs du district cinq avait fait incendier les quelques cabanes de pêcheurs qui subsistaient aux abords de la Salt Walk Red River, pratiquement asséchée à cette période de l'année, et la plupart n'étaient désormais plus que des tas de ruines carbonisées. Pas de quoi s'y abriter, mais néanmoins de quoi pouvoir se donner un lieu de rendez-vous facilement repérable mais suffisamment éloigné du centre-ville. Dans leur ponctualité réciproque, Pepper et Thybalt étaient malgré tout tombés l'un sur l'autre peu avant ce point de ralliement, la surprise leur faisant dégainer leurs armes respectives, la lame de la jeune femme brillant tristement face au canon du pistolet du blond. Si la logique aurait voulu qu'il se moque de ce combat inégal, Thybalt n'en oubliait pas sa propre aversion pour les armes à feu, et que la sienne ait su malgré lui se rendre indispensable au cours de ces derniers mois n'empêchait pas qu'il ne se sente pas légitime à jeter la pierre à ceux qui continuaient de vouloir s'en passer. Le reste du temps, du moins. « Tiens, ça peut être utile. » S'épargnant les politesses inutiles parce qu'il aurait suffisamment le temps de supporter la présence de la jeune femme dans les heures à venir, il avait ouvert sa besace pour en sortir un second pistolet, jumeau de celui qu'il venait à peine de ranger à sa ceinture. « Tu sais t'en servir ? » Il valait mieux, ce n'était ni le lieu ni le moment pour une leçon de tir qui les ferait repérer en moins de deux, et au fond du moment que Pepper savait débloquer le cran de securité elle connaissait le principal, l'instinct de survie ferait le reste. Il n'était question ni de perfection ni de précision lorsqu'il s'agissait de sauver sa peau. « On va suivre le lit de la rivière, la première centrale est à vingt minutes de marche. » N'attendant même pas son accord il s'était relis en route, gageant sur le fait qu'elle suivrait forcément. « Fais attention où tu mets les pieds, les serpents préfèrent la nuit, et je suis bientôt à cours d'antidotes. » Autrement dit il apprécierait de ne pas en gaspiller pour son manque éventuel de prudence face à un serpent à sonnette en pleine partie de chasse. Peu après les cendres de cabane où ils auraient normalement dû se rejoindre, le sol décrochait de manière un peu abrupte jusqu'à la rivière dont ne subsistait que quelques flaques d'eau que la chaleur n'avait pas encore fait évaporer. Descendant le long de la paroi rocheuse avec l'habitude de celui qui avait fait cela toute sa vie ou presque, il s'était finalement décidé à relever la tête vers Pepper, lui tendant même une main pour l'aider à descendre sans dégringoler, conscient de faire preuve d'un manque d'amabilité que même elle ne méritait pas. Voyager seul lui en faisait perdre un peu le réflexe des conventions sociales. « Tout s'est bien passé hier soir ? » Chez les Bergmann, donc, inutile de lui faire un dessin. Il n'avait pas spécialement envie de connaître la soirée en détails, mais si imprévu ou accroc au plan il y avait eu il préférait le savoir. |
| | | Pepper-Swann Heavensbee △ correspondances : 569 △ points : 25 △ multicomptes : alexiane, hunter (leevy) △ à Panem depuis le : 03/10/2011 △ humeur : go fuck yourself △ âge du personnage : trente ans △ occupation : ancienne mentor, reconvertie en fugitive
| Sujet: Re: (mission 1) pepper et thybalt ~ darkest hour Lun 20 Mar - 2:36 | |
| PEPPER-SWANN HEAVENSBEE & THYBALT HOMENS darkest hour (août 2315, district 05)
La vision de sa silhouette dans le miroir usé et fracassé de ses hôtes lui est désagréable. Voilà des mois que Pepper n’a pas eu l’opportunité de bénéficier d’autant de confort, et pourtant elle a passé plus de temps à s’observer pour la première fois depuis des semaines qu’à profiter de l’eau – chaude, un petit miracle – que les Bergmann ont insisté pour mettre à sa disposition malgré qu’ils en aient déjà suffisamment fait pour elle. Ils ont eu raison de persévérer ; Pepper doit encore prendre soin de ses lésions, son statut actuel ne lui permet plus d’obtenir les soins adéquats pour de telles blessures, il est donc nécessaire qu’elle profite de l’hospitalité de ses hôtes pour s’assurer que ses plaies soient nettoyées correctement afin de ne pas sanctionner sa guérison. Celle-ci est difficile, les jours – si ce n’est des semaines, elle avait totalement perdu la notion du temps en étant plongée dans l’obscurité la plus totale – qu’elle a passé aux mains de ses bourreaux ont laissé des traces indélébiles. Les ecchymoses ont disparu, la commotion n’est plus qu’un vague souvenir et le sang ne coule plus, pour autant Pepper ne va pas bien. Si ce n’est pas la première fois que son corps subit un tel traumatisme – les Hunger Games sont passés par là bien avant les Pacificateurs – cette fois-ci, c’est différent. Parce que cette fois-ci, son corps ne semble plus lui appartenir tant il est devenu méconnaissable. À sa sortie des Jeux, elle a pu compter sur toute une équipe médicale dont le seul but était de lui redonner figure humaine. À l’exception de deux cicatrices – qu’ils auraient très bien pu faire disparaître, mais qui auraient enlevé tout côté « dramatique » et surtout « vendeur » à la situation – qu’elle garde en souvenir de son expérience au sein de l’arène, tout a disparu, comme si rien n’avait existé ailleurs que dans son esprit. Cette fois-ci, elle ne peut pas le nier, tant son corps a été meurtri par les attaques répétées de ces Pacificateurs qui se sont donné le droit d’user et abuser de la violence pour la seule raison qu’elle pense différemment d’eux. Son corps n’est plus le sien, ces cicatrices ne sont pas les siennes, cette peau en lambeaux ne lui appartient pas. Les mois ont passé, mais Pepper n’a encore jamais été confrontée ainsi à son reflet. Il lui est douloureux, pas seulement parce que son physique a toujours été – qu’elle le veuille ou non – un outil et qu’il devient maintenant sa faiblesse, mais parce que ses marques et ses cicatrices qui s’estomperont avec le temps, mais ne disparaitront jamais totalement lui rappellent surtout qu’ ils ont gagné. Ils ont réussi à la mettre à terre, ce qu’aucun autre n’a réussi depuis River. Depuis son séjour dans l’arène. Mais ce n’est pas seulement douloureux. Non, elle refuse de leur concéder la totale victoire. C’est aussi et surtout puissant. Cela lui a pris des semaines après sa victoire à raisonner ainsi ; et ses pensées se rappellent désormais à elle. Ce corps ne démontre pas leur destruction, il démontre son vécu et plus particulièrement sa capacité à survivre. Elle a été enfermée dans cette pièce pendant des semaines, elle a été traitée comme un animal, elle a été abusée comme si elle n’était qu’une vulgaire poupée de chiffon ; mais elle a survécu. Elle se tient debout devant ce miroir, un peu écorchée, mais furieusement en vie. Il lui est essentiel de se rattacher à cette pensée, alors qu’elle doute plus que jamais de sa présence ici et dans de telles conditions. Ce n’est pas par doute comme cela aurait pu être le cas quelques mois auparavant, c’est de la peur. Un sentiment qu’elle est parvenue à refouler à sa sortie de l’arène au point d’en ignorer l’existence et qui se réveille violemment depuis son agression. Tout lui fait peur. Un simple regard d’une personne inconnue, la pénombre qui tombe alors qu’elle est encore dehors, ses réactions guidées par une telle émotion. Pour la première fois depuis dix ans, elle est terrifiée. Constamment. Et plutôt que de s’enfermer dans cette impression qui lui gâche une vie dont elle laisse aux autres le soin de s’en charger, elle a décidé de l’affronter. C’est la raison de sa présence au district cinq, alors que beaucoup ont passé leur tour quant à la proposition en apparence folle – mais finalement nécessaire – de s’introduire dans la centrale électrique du district cinq pour couper la diffusion des Jeux à travers le pays. C’est une très mauvaise idée. C’est risqué. Mais elle s’en sortira. Elle s’en sort toujours. Sans s’en rendre compte, elle a fermé les yeux et se remémorait l’image de son corps qu’elle a déjà enregistrée dans les moindres détails dans son esprit. Le bruit d’un poing s’abattant sur le bois de la porte la ramène à la réalité et elle s'empresse d’enfiler une tenue qui couvre chaque parcelle de son corps avant de rejoindre ses hôtes pour les remercier chaleureusement et prendre congé. Elle est munie de son sac comportant divers outils et le nécessaire à sa survie pendant quelques jours si les choses tournent mal. Il ne lui faut pas arriver en retard au point de rendez-vous, tout d’abord parce qu’elle a toujours été ponctuelle et qu’elle ne compte pas faillir à sa réputation, mais également parce qu’elle sait très bien que Thybalt ira de son petit commentaire si elle arrive après lui et elle n’est pas certaine de pouvoir supporter les sarcasmes de son partenaire pour une nuit. Elle presse le pas autant qu’elle peut sans toutefois se forcer, ses jambes ont été brisées et elle ne s’en est pas encore totalement remise et elle ne peut pas se fatiguer maintenant. Probablement que ça ne sera jamais le cas, et qui lui faudra s’habituer à cette démarche maladroite qui est désormais la sienne, en lieu et place de celle, affirmée, qui impose un certain respect lorsqu’on l’aperçoit. Elle n’est plus efficace qu’auparavant – c’est un point qui est toujours sensible pour elle qui a bâti sa réputation sur son aisance naturelle au corps-à-corps – mais cela ne l’empêche pas de réagir rapidement lorsqu’elle aperçoit une silhouette non loin d’elle. Elle fait peut-être peine à voir avec son arme blanche ; mais Pepper peut encore compter sur ses réflexes et son intelligence que les Pacificateurs n’ont pas pu – et ne pourront jamais – lui retirer. Elle émet un soupir de soulagement lorsqu’elle réalise que celui qu’elle tient – ou plutôt qui la tient – en joue n’est autre que Thybalt. Tout d’abord parce que la situation ne présente pas de danger et aussi parce qu’elle n’est pas mécontente de constater qu’elle n’est pas en retard malgré son pas plus lent qu’à l’accoutumer. Se saisissant de l’arme que lui tend le rebelle, elle se retient de lever les yeux au ciel face à sa réflexion. « Tu veux peut-être une démonstration ? » elle demande de sa voix cassée en prenant l’arme en main, tout en ayant – maladroitement, évidemment – le canon dirigé en direction des bijoux de famille du blond, de façon à ce qu’il saisisse le message. La jeune femme n’a toutefois pas envie de faire usage de plus de sarcasme et se contente par la suite de ranger l’arme en coinçant celle-ci à l’arrière de son pantalon, de façon à garder ses deux mains de libre pour s’appuyer contre les arbres en vue du chemin peu adapté pour une éclopée comme elle qu’elle s’apprête à traverser. Thybalt n’a d’ailleurs pas attendu longtemps pour se remettre en route et elle l'imite. « Si ça te dérange tant que ça, tu peux me laisser crever derrière toi, tu as ma permission. » Et cette fois-ci, il n’est pas entièrement question de sarcasme, c’est une façon détournée de lui donner l’autorisation de poursuivre sa route si les choses tournent mal, sans se retourner et surtout sans s’attarder sur elle. Elle ne porte pas particulièrement Thybalt dans son cœur, pour autant elle ne veut pas devenir un fardeau pour lui ou lui donner la position peu enviable de dommage collatéral sous prétexte qu’elle n’a pas su être suffisamment prudente. Le chemin s’avère difficile pour elle, il n’est pas plat et se veut même glissant, elle est à la traîne et Pepper n’a pas encore suffisamment confiance en ses jambes pour gambader comme le fait Thybalt. Elle ne dit rien, se contente de serrer les dents alors que la douleur l’enveloppe lorsqu’elle repose la jambe trop lourdement. C’est une douleur à laquelle elle est habituée et qui ne l’empêche pas de faire usage de ses membres, mais qu’elle ne réclame pas pour autant. Elle ne veut pas donner la satisfaction à Thybalt de constater l’état lamentable dans lequel elle est en réalité, tout comme elle n’est pas décidée à mettre sa fierté de côté pour s’avouer fragile. Pourtant, lorsqu’il lui tend une main, elle n’hésite longtemps avant de s’en saisir, en lui glissant même un « merci » étouffé, mais bien présent. « Oui, ce sont des gens vraiment généreux. » Cela peut sembler bateau comme phrase, mais c’est la vérité. Ils perdaient beaucoup à l’abriter, mais ils ont pris le risque et, surtout, elle s’est sentie chez elle l’espace de quelques heures, alors qu’ils n’avaient aucune obligation à la recevoir comme une reine alors qu’elle est une fugitive. Ce sentiment d’appartenir à quelque chose lui a fait le plus grand bien. À force de ne compter sur elle-même, elle en a oublié le plaisir de pouvoir se reposer sur les autres. C’est étrange, mais tellement agréable. Ils poursuivent leur chemin et Pepper s'appuie à quelques reprises sur lui sans même le vouloir, jusqu’à ce qu’ils arrivent à la première centrale et que le terrain se veuille enfin plus plat. Mais également plus surveillé, ce qui ne manque pas de lui provoquer des sueurs froides. Tout lui fait peur. Mais elle dépasse cette peur, encore une fois. Elle s’avance légèrement, observe les lieux quelques instants pour prendre connaissance de la structure de la centrale et jauger la situation avant de se retourner vers Thybalt. « Cette centrale n’est pas aux normes actuelles. Le système de sécurité n’est pas totalement lié d’une partie de la centrale à l’autre, ce qui veut dire que si je débranche l’alarme et les caméras pour la porte de derrière, on pourra entrer, mais pas se balader librement. Il y aura toujours d’autres systèmes où qu’on soit dans la centrale, et il faudra être vigilants pour qu’on les repère avant qu’eux ne le fassent. » Et ce n’est pas gagné. Si Pepper s'est tournée vers la technologie et l’informatique comme occupation à la suite de sa victoire et qu’elle parvient à se débrouiller, elle n’est pas pour autant une experte et si elle comprend comment désactiver une alarme, elle n’a aucune idée sur la fréquence dont celles-ci sont installées ni comment les repérer lorsqu’elles se doivent d’être invisibles. « Je dois aller vers ce panneau, là-bas. » Elle montre l’endroit en question du doigt, non loin d’eux, mais étroitement surveillé. « J’ai besoin de toi pour faire diversion et les occuper ailleurs. J’ai besoin de … disons cinq minutes. Et d'un badge d’identification. » Elle vise large, mais Pepper ne s’amuse plus à bidouiller des panneaux électriques ou toutes sortes de câbles depuis quelques mois, elle n’a pas perdu la main, mais elle n’est pas pour autant confiante. Les deux jeunes gens conscients de leur rôle respectif, Pepper attend que Thybalt fasse appel à sa fourberie habituelle pour lui assurer le champ libre et elle se précipite, boitante, vers le système en question, dans l’angle mort de la caméra, non sans surveiller les alentours, le cœur battant. Elle pose son sac à terre et, munie de ses gants, en sort un tournevis de précision avec lequel elle détache le panneau, qu’elle ouvre délicatement et très lentement, afin de ne pas brusquer les fils qui y sont rattachés. Il lui faut quelques instants pour analyser la situation et se remémorer la marche à suivre dans un tel cas de figure. Le but n’est pas de totalement couper l’alarme sans quoi les gardes le repèrerait rapidement, mais de dérégler celle-ci pour qu’elle continue à fonctionner sans gêner leur intrusion. Divers outils plus tard, une interprétation de la configuration et deux bandes de scotch plus tard, le panneau est remis à sa place, le voyant clignote toujours, mais l’alarme doit – en principe – être configurée comme en pleine journée, en autorisant donc les allées et venues de tous sous couvert d’un badge, à l’inverse de la nuit où, selon son expérience, toute présence est interdite, employés ou non. Les caméras sont éteintes, et la voie est libre. Elle attend Thybalt quelques instants et celui-ci ne tarde pas à revenir, badge en main. Badge dont elle se saisit pour ouvrir la porte, la boule au ventre et le souffle coupé. Mais elle peut à nouveau respirer quand les verrous se rétractent et leur permet d’entrer sans déclencher d’alarme. Le bras tendu de façon à retenir Thybalt derrière elle, elle esquisse quelques pas pour s’assurer que les caméras sont éteintes, avant de se retourner vers Thybalt et l’inviter à la suivre. Ils sont maintenant à l’intérieur, il n’est désormais question que d’y rester. |
| | | Caesar Flickerman △ correspondances : 2122 △ points : 472 △ à Panem depuis le : 20/04/2011 △ humeur : joueuse △ âge du personnage : cinquante-quatre ans △ occupation : interviewer et personnalité préférée des capitoliens
| Sujet: Re: (mission 1) pepper et thybalt ~ darkest hour Lun 20 Mar - 2:36 | |
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| Sujet: Re: (mission 1) pepper et thybalt ~ darkest hour | |
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