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Evkjaä croyait aux contes de fées. Pas d'une naïveté invétérée comme certaines de ses amies là-bas, au Douze, mais elle avait besoin de se dire que parfois, le bien triomphait du mal et que les bonnes actions se retrouvaient récompensées. C'était une sorte de mécanisme de défense qui s'était développé de lui-même dans les semaines qui suivirent la Révolte, parce que tant d'horreurs sur une fillette étaient trop à supporter. Même pour les adultes, d'ailleurs. Alors elle s'était fait son monde de merveilles, sa protection fragile et une vision philosophique du monde pratiquement impossible à défaire ; même si elle mourrait demain, les démons finiraient en enfer et les héros se verraient récompensés. Peut-être allait-ce prendre des années. Ça allait arriver, pourtant.
C'était ce qui la motivait à s'évertuer à la tâche. Elle se foutait de ce qu'elle avait l'air parmi les tributs de carrière, honnêtement. Ça venait pas de la veille. Ressortant les vêtements de Moisson (elle en avait pas d'autre et franchement, ceux laissés par le Capitole étaient si mornes, pour une fois), ses couleurs bariolés et ses rayures noires et blanches ne passaient clairement pas inaperçues. Les autres chuchotaient qu'elle était une folle (surtout après son spectacle au Grand Cirque), que quelque chose tournait pas rond et que sa tête dans les nuages était signe qu'elle ferait pas long feu. C'était amusant, tout de même, et le jeu lui donnait un sourire qui aggravait cette image.
Ils penseraient qu'elle était une ratée qui avait rien compris des Jeux. Pas une fois elle se présenta aux ateliers de survie, pas une fois elle appris les plantes médicinales et comestibles. Aujourd'hui, c'était le tir à l'arc... et rien d'autre. Ça faisait déjà des heures, qu'elle y était, silencieuse, à tirer sur des cibles jusqu'à ce que ses doigts lui fassent mal. Après dîner, où elle avait proposé du thé à tous les tributs en rigolant (souvent repoussée avec malaise), elle y était retourné encore et encore. Les instructeurs riaient tout bas, mais elle commençait à devenir meilleure, focusée comme elle l'était.
Il fallait que Noa soit fier. Il le fallait. Tous ses espoirs étaient sur elle et même si ça la rendait triste pour Ben, trop de gens l'attendaient pour se laisser abattre. La pipe dans sa poche en était la preuve.
À sa droite, la tribut de Quatre, celle qui faisait peur à tout le monde. Et qui disait Quatre, disait sûrement Carrière. Ç'aurait été bon d'avoir quelques trucs de sa part, histoire d'arrêter de se claquer le bras avec la corde.
"Hey," Ev la salua. "T'es très jolie."
C'était sincère et, même pendant les moments durs comme ceux-ci, l'adolescente du Douze était convaincue qu'on disait pas assez les choses positives. Et puis si elle la prenait pour une folle, c'était des points de gagnés.
"Tu sais pas un tuyau pour pas s'arracher le bras une fois sur deux ? J'ai l'air d'me piquer à la morphine tellement j'ai de bleus."
Siwan Joráh
△ correspondances : 342 △ points : 3 △ multicomptes : ( dead : Heavin, Isralae) Le fou Rajaël △ à Panem depuis le : 14/06/2016△ humeur : Morte △ âge du personnage : 16 piges △ occupation : Pêcheur & tribut
Sujet: Re: VI.3 feuer und wasser (siwan & evkjaä, j1) Ven 15 Juil - 10:07
Le feu et l'eau
Everybody got a dark side. Do you love me ? Do you love mine ?
Le temps a terni ton visage, de feu désormais de glace. Tes yeux s'effondrent, désenchantés, désenchanteurs, mais ils n'ont pas perdu leur éclat noir. T'es juste une carcasse égarée dans le temps, dans l'espace, dans le passé trop marqué, trop virulent, qui ne fait plus que de ton âme un amas d'épines d'argent. Tu t'accordes un moment, une seconde, sinon une larme qui vient religieusement mouiller tes cils asséchés depuis bien trop longtemps. Tu t'interdis de pleurer. Tu t'interdis de rire. Tu t'interdis le bonheur quand il est à portée de bras. T'as seulement épousé la colère, et t'es du genre monogame. C'est la toute première fois que tes pas embrassent la salle d'entraînement. Tu débarques comme un monstre, victime de ton passée, coupable de tes crimes, traître de tous. Victime. Coupable. Traître. Personne n'aura jamais le fin mot d'une histoire qui ne s'achèvera jamais vraiment. Puisque l'histoire n'a pas de fin, même dans sa totale finalité. Elle n'est que schéma répétitif, assommant, dérisoire, glaçant, te serinant incessamment que quoi qu'il se passe, quoiqu'il arrive, tu perdras toujours. Toujours. Tes ongles souillés et rongés à sang par ta suractivité enfiévrante effleurent tes pommettes saillantes, ta peau terne depuis bien des lustres déjà. Ta crinière ambrée coupée à la garçonne annonce déjà la couleur aux autres tributs qui aimeraient encore se frotter à ta peau de carrare, t'es pas une poupée à prendre. T'es plutôt un venin convalescent, un poison qui autopsie sans anesthésiant. Tu te hisses dans l'immensité du chaos que t'aimes tant. Tout autour, certains se battent, d'autres gémissent comme tu as si bien appris avec l'âge à le faire dans un silence de prière. Tu marches. Tu vois. T'es seule. Tu sais plus. Tes orbes fous virevoltent, entament leur quête, une chasse à l'homme qui comme l'histoire ne s'achèvera jamais, sinon dans l'acmé absolue, dans la perdition sans rédemption, là où pas même le ciel ne désirera avide ton ascension. Tu te délectes. Tu sélectionnes du coin de l'œil qui tu maltraiteras en premier, qui mordra la poussière, parce que c'est ça qui te nourrit, la souffrance d'autrui. Et t'en uses, tu t'en amuses. Comme toi on t'as fait souffrir de maigres blessures, d'absolutistes usures. Mais ton âme endiablée jette son dévolu sur un nouveau genre de gibier. Une proie originelle. Une proie idéale. Une proie qui t'intrigues encore davantage que d'autres s'intriguent de toi. Quand tu t'installes près d'elle dans un silence de mort, la môme s'acharne à la tâche, s'acharne à survivre, s'acharne à repêcher son âme des griffes brûlantes du diable qui l'a déjà comptée en dette. Le sort est scellé. Il y aura vingt-trois morts et un survivant marqué à vie par le poids d'une épreuve trop à vif et à sang pour se permettre de l'égarer un instant, rien que le temps d'un souffle, d'un soupir, d'un râle. Ouais, c'est ça, la pérennité de l'histoire dévastante et illimitée. Un conte à dormir debout quand on pense à tout ce qu'il inflige au lieu de divertir. Elle te remarque enfin alors qu'elle bande son arc, maladroite.
— Hey, t'es très jolie. cocasse spécimen, qui se dandine vainement dans un accoutrement qui ne passerait pas même inaperçu dans un attrayant jeu d'ombres chinoises. Son compliment fend ton coeur bousillé, mais il est sevré de tout amour pour l'éternel. Alors tu balayes sa sympathie d'un haussement de sourcil, d'une main frôlant ton front, d'un regard noir de dédain qui ne lâche pas prise, comme une drogue dans les veines d'un camé. Tu sais pas un tuyau pour pas s'arracher le bras une fois sur deux ? J'ai l'air d'me piquer à la morphine tellement j'ai de bleus. qu'elle poursuit. Tu sais que ta stratégie c'est d'être horrible, détestable, d'inspirer la peur même parmi les esprits les moins chétifs. Mais voilà. Elle est ton ombre, elle ne te craint pas, elle est illisible. Un livre scellé d'un cadenas où on aurait balancé la clé dans une fosse commune, là, six pieds sous terre. Putain, t'es qu'une gosse, elle n'est qu'une gosse. T'étouffes. Elle te piège, t'égorge, te claustre sans le vouloir, sans même le savoir. — Je suis pêcheuse. Pas chasseuse. que tu lui rappelles de ta voix cinglante, inconsolable angelot perdue depuis trop longtemps dans ce dédale d'ombres et de désirs sombres. Et puis tu te ravises de tes conneries funambules, de toutes tes gamineries perverties, parce devant toi se dessine la silhouette fantomatique de ton coeur lamentable, de ton essence spectrale, de ton corps fragile. Âme esseulée sans aucun doute, âme téméraire, âme souillée de pensées littéraires, celles qui guident les hommes comme les paroles des dieux qui animent la foi des passants. Tu seras bon. Tu seras altruiste. Tu seras juste. Mais n'est-ce pas un blasphème que de conduire la société à son propre modèle ? Qui du dieu sage de vertus ou de l'homme mauvais de péchés insatisfaits a raison ? Qui a tord ? Mais ces pensées qui se livrent aux plus réfléchis des êtres, sinon les plus fous, ont-elles une réelle théorie, prouvée par maintes et maintes calculs algébriques ? Y a-t-il une réponse à tout ? Tout ce qui nous fonde ? Tout ce qui fait de nous des hommes souillés par le diable, aimés seuls des enfers quand le paradis s'effrite à chaque nouvelle fable. Où est le bien ? Où est le mal ? — J'ai adoré ton incroyable prestation au grand Cirque. c'est vrai. Elle diablesse nymphée démentielle dressée sur l'élégante monture de son char. T'aurais voulu être née dans le Onze rien que pour dévorer ce spectacle euphorique depuis ton propre char. T'aurais voulu te retourner vers elle, extatique, à l'ovationner en harmonie avec une foule qui ne voit même pas la meurtrissure qu'elle provoque. Mais qui à part ces foutus dieux, leurs saints, leurs prophètes, sinon leurs muses, qui a dit que le mal était mal ? Peut-être qu'elle comme toi vivez dans ce doux torrent incoercible, assassin, mais nécessaire pour se nourrir de sa source la mer. Comme il était fou mais nécessaire pour toi de tuer tes ascendants. Comme il est morbide de voir qu'ils ne manquent pas, non ils ne manquent pas à la surface de la terre, il ne manque à personne, ni aux hommes ni aux bêtes. Et le glas de leur trépas n'était que repos trop rêvé, sinon trop attendu, même pour la plus vilaine de toutes les gamines que tu es. Tu sais, je te jalouse en secret en fait. Je regrette de pas avoir eu l'idée, mais j'étais trop occupée à tourmenter Quinn. à la volée t'arraches un des arcs disponibles. Pendant un instant tu te fous des autres, tu t'offres à l'intermède du spectacle. La bête du Gevaudan que t'inspires aux autres gosses se terre dans sa niche, sereine, presque trop, presque plus inquiétante dans sa torpeur passagère, faiblesse étrangère. Tu laisses là les artifices, tu les abandonnes presque pour aujourd'hui. Mais la bonté qui t'as peut-être envenimée un jour, elle te fuit depuis trop longtemps pour rejaillir, refaire surface comme un éternel ami perdu de vue. Tes cartilages glissent sous la corde de l'arc, et la tendent. En fait, t'es plus cruelle encore, t'es persuadée que tous se demandent à quoi tu joues. Si tu te délectes de ta nouvelle stratégie, si la perversion qui sommeille en toi n'a pas décuplé au comble de l'inimaginable même des plus repentis. Mais tu ne joues pas, seulement un instant s'envolent tes tourments. Ta sincérité te ronge, martèle ta poitrine haletante de cette rage qui te dévore de l'intérieur, de cette révolte qui te palpite au creux de l'estomac. On m'a dit que t'étais timbrée. mais t'en penses pas un mot. Tu la jauges de tout ton regard infatué. Ton sourire carnassier embrase tes lèvres délicatement dessinées sur ton visage d'enfant. T'as le vice dans l'âme et tu t'en déferas jamais vraiment. Ce n'est pas non plus quelque chose que tu convoites avidement, t'en défaire. On m'a aussi déjà dit que j'étais gentille. tu ricanes malsaine. C'est faux, personne ne t'as jamais soufflé une chose pareille, mensonge trop lourd à porter certainement, pour un être qui s'acharne à provoquer l'apocalypse des allochtones qui croisent sa route cendrée. Le pire c'est que ça t'atteint même pas, ça t'as jamais atteint, t'en es même sacrément fière, t'en porterais la médaille. Rien ne peut te tuer. Alors tu l'observes de ton dédain, de ta dominance animale, quasi tyrannique. Tu l'observes ouais, cet être névrosé du district Douze que tu penses idéal, un être audacieux, un être insolite, quand le reste du monde s'écroule sous le strict reflet de l'homme tel qu'il doit être. T'ignores encore si vous consolerez vos plaies mutuelles, ou si tu brûleras sa chair de tes morsures béotiennes de dragon comme toutes ces dépouilles du vaste cimetière que tu traines derrière toi comme un mulet tirerait sa calèche.
"Je suis pêcheuse," la fille du Quatre lui répondit sèchement. "Pas chasseuse."
Evkjaä ne pu s'empêcher d'échapper un rire.
"Ah oui," l'adolescente de poussière admit. "On sait jamais."
Elle remercia tout de même la tribut des eaux, avant de réessayer une nouvelle tactique. Peut-être que si elle courbait un peu son bras... La flèche partit se ficher dans la cible, épargnant sa peau d'un nouvel hématome. Ça l'air de fonctionner, elle se dit. Mais elle nota dans un coin de son esprit de demander à Noa, si l'instructeur ne lui fournissait pas de réponse. Pour le reste, c'était pas sorcier. Elle ratait de moins en moins. Dans l'Arène, tant que ça toucherait, elle se fichait un peu du reste. Quelqu'un avec une flèche dans le ventre ou dans la tête, ça n'avançait pas plus vite. Le résultat restait le même. Et si ça lui prenait un bras ou une jambe, il serait déjà assez handicapé pour pouvoir permettre de changer d'arme, de stratégie ou de fuir dans la nature.
Ev encocha une autre flèche quand la voix de la fille du Quatre l'interrompit.
"J'ai adoré ton incroyable prestation au grand Cirque."
Elle dut camoufler sa surprise. Ev était loin de s'imaginer que ça ait tant fonctionné, même si avoir fait mouche lui donna une bouffée de confiance. Peut-être que le Douze sera pas si invisible que ça, cette année.
"Merci," dit-elle en souriant.
J'ai pensé crever.
C'était moins stable que les surfaces auxquelles elle était habituée, clairement. Mais si Quatre pouvait s'imaginer qu'elle était plus agile qu'elle ne l'était réellement, ça pouvait pas nuire.
Je suis juste complètement timbrée.
"Tu sais, je te jalouse en secret en fait," confia la carrière (Ev devinait). "Je regrette de pas avoir eu l'idée, mais j'étais trop occupée à tourmenter Quinn."
Ça fit rire Ev plus qu'elle ne l'aurait voulu, au même moment que (elle se rappela son nom!) Siwan attrapa un arc pour la rejoindre.
"Le pauvre," rigola Evkjaä. "Déjà que les Jeux vont être durs. En même temps, il a l'air d'avoir assez d'égo pour encaisser."
Subtil coup d'oeil autour. Il n'était nul par en vue ; pas le moment de se mettre un carrière à dos non plus.
"J'ai aimé la tienne, confia-t-elle. "On voyait que t'étais pas là par stupidité. Tu sais ce que tu vaux, peut-être plus que tu le penses."
Siwan lui rappelait certains de ses amis, au fond. Ceux qui étaient rongés par la noirceur mais qui ne faisaient souvent que souffrir, là, à l'intérieur de leur tête.
"On m'a dit que t'étais timbrée," la pêcheuse offrit.
Ev lâcha sa flèche qui, par miracle, atteint pratiquement le centre. Elle se retourna, un air énigmatique dans le regard. L'autre lui fit un sourire fourbe, et c'était ce qu'elle aimait bien chez Siwan. Ça se voyait que c'était pas du jeu, et autant ça pouvait faire peur, Evkjaä respectait ça. Beaucoup.
J'suis prête à danser avec le Diable s'il ne ment pas.
"On m'a aussi déjà dit que j'étais gentille," ricana Quatre pour compléter.
Ev contempla son oeuvre, fière.
"Peut-être que tu l'es. Peut-être que je suis folle, aussi. J'sais pas, et les fous ou les gentils le savent rarement. Mais on m'a dit que les meilleures personnes le sont."
Il lui faudrait aller chercher ses flèches bientôt, parce que la cible criblée faisait ricocher une bonne fraction des projectiles lancés dessus, déjà.
"Comment ça se prononce, ton prénom ?," Ev demanda, curieuse. "Tu dois être celle qui a le deuxième nom le plus exotique de l'édition."
Siwan Joráh
△ correspondances : 342 △ points : 3 △ multicomptes : ( dead : Heavin, Isralae) Le fou Rajaël △ à Panem depuis le : 14/06/2016△ humeur : Morte △ âge du personnage : 16 piges △ occupation : Pêcheur & tribut
Sujet: Re: VI.3 feuer und wasser (siwan & evkjaä, j1) Ven 22 Juil - 13:49
Le feu et l'eau
Everybody got a dark side. Do you love me ? Do you love mine ?
L'obsessionnelle gamine qui se dandine sous tes prunelles abusées rit. Elle glousse. Elle se marre. Des tes blagues incandescentes, involontaires. De tes stupides bouffonneries. Tu plais. T'amuses. T'enchantes. Et ça te change. Ça t'enlève un poids trop belligérant, trop exorbitant. Tu restes plantée là comme une biche écervelée, l'arc entre tes doigts esseulés. Tu te demandes quoi faire. Quoi dire. Quoi voir. Quoi penser. Evkjaä brûle les codes, bousille les lois, elle t'ensorcelle des ses douces espiègleries, elle t'enivre de toute sa magie. Troublante créature, sauvage aux premiers flirts délirants, encore plus imprévisible quand on coquète dans un appétit truculent. Tu restes interdite. La poupée brune te jauge de son rire frétillant, l'angelot laiteux te tourmente de son essence démente. Ouais il lui manque une case, mais pour autant tu te délectes de ce qu'elle t'offre. Elle te remercie deux fois. Légère, enclin d'une tendresse passagère. Elle te remercie deux fois de suite alors que tu lui laisses rien. Galérien trop docile, forçât trop imprévisible. Cette môme tu sais pas de quelle côté la prendre. Tu saurais même pas la saisir à la pincette. Elle est mystère. Elle est beauté. Elle est vandale. Et pour une fois les rôles sont inversés. Elle te met dans le doute, elle t'exile dans une contrée homérique allochtone et aguichante, presque inquiétante. Elle t'emmène dans une odyssée fantastique nouvelle. Loin. Loin de chez toi. Loin de ta chaloupe que t'envolais au large chaque matin, que t'offrais à la mer dérangée, au vent libertin. Elle parle. Elle miaule. Elle siffle. De vaporeuses mélopées, de nébuleux couplets. Entre deux éclats de joie, deux éclats d'effroi. Elle parle ouais, douce comme l'enfant qu'elle n'est pas, comme l'enfant qu'elle n'est plus. L'enfant que plus personne n'est depuis nos âmes damnées. Elle parle. Sur Quinn, sur toi.
— On voyait que t'étais pas là par stupidité. Tu sais ce que tu vaux, peut-être plus que tu le penses. t'inclines le menton. Tu te soumets à cette force de la nature nouvelle, à cette nymphe démentielle. Sans queue ni tête. Et tu lui fais confiance, car t'as appris par toi-même que c'était les plus cancéreux qui savaient tout sur la conscience. Les fous comme Evkjaä connaissent le cerveau. Les malades comme Rain connaissent le corps. Les assassins comme toi connaissent la rancœur, rien de bien utile, tout d'inutile en fait, simplement destruction qu'on aime à répercuter à coups de mystifications. Vous êtes les mécréants des pourris de la société humaines. Vous êtes des tâches venimeuses, des poisons des sorcières ravageuses de leurs potions. Evkjaä est tarée, mais Evkjaä est une âme réfléchie. En deux secondes elle comprendra comment ton cortex intangible fonctionne. Elle saura comment tu réagis, elle saura pourquoi t'agis, elle saura quand tu gémis. Elle sait. Tout. Infatigablement. Mieux que personne d'autre dans ce harem mortuaire à la con. Elle sait les issues de ton labyrinthe. Elle est un danger. Et curieusement tu la crains pas. Tu trembles pas. T'étouffes pas. T'es là sereine presque trop. Docile presque trop. Peut-être que tu l'es. Peut-être que je suis folle, aussi. J'sais pas, et les fous ou les gentils le savent rarement. Mais on m'a dit que les meilleures personnes le sont. et ça ne fait aucun doute. Evkjaä c'est l'essence la plus pure que t'aies pu miroiter. L'âme la plus réfléchie que t'aies pu harponner. Bordel quoi ! Qui a dit que le mauvais était mauvais ? Ouais tu te rabâches ça dans le crâne. T'observes la foule de cadavres tout autour de toi. Cadavres oubliés cadavres mutilés. T'en vois un qui geint dans ses manches. T'es fourbe, tu jappes de délice d'avarice. T'aimerais abréger ses souffrances. Et à quoi bon. Comment ça se prononce, ton prénom ? Tu dois être celle qui a le deuxième nom le plus exotique de l'édition. c'est à ton tour de rire de névrose. Un rire ouaté comme le vent, un délicat rire chantant, un mets raffiné pour un coeur dévergondé. C'est une blague. T'as jamais tiré à l'arc de ta vie. Et tu te tenterais bien, mais si tu te rates l'apocalypse s'effondrera sur toi, au sommet de ton crâne enfiévré, ton âme aux aguets effondrée sous un amas de roches embrasées. Celles de tes os, celles de tes poumons de tes reins de ton thorax. De la poussière plutôt, de la poussière opaque salissante à s'enfoncer dans les gorges les plus sèches pour mieux les achever. Et puis merde, comme elle l'a dit t'as déjà fait tes preuves. T'as rien à prouver. T'as rien à penser. Juste tirer une foutue flèche. Une seule. Ta paume suinte, étrangle la poignet de l'arme. T'arraches une flèche sans défense, mise à nue sur la table ferraillée de l'atelier, et tu bandes ton arc. Quand tes cartilages osseux se relâchent, ta flèche fuit, vient battre contre la cible déjà couverte de la folie acharnée d'Evkjaä. Pas mal placée pour un premier lancé. La douleur embaume ton poignet. Effleure la peau livide de ton bras, là où tes veines violacées sont rongées avec férocité, avidité et caprice. Et ton sourire serré dévoile tes dents ivoirines crispées malsaines avides, intransigeante inlassable face au mal qui dévore ta chair d'une plaie rougie, une plaie couleur sang. Une plaie déjà pansée par le lourd passé qui te poursuit dans un mutisme lancinant.
— Ouais... que tu grognes. Qui a dit que c'était mal d'être fou franchement ? t'approches des cibles mises à nu comme une catin bon marché sans crier garde, alors qu'autour de toi d'autres braquent encore leurs arcs sur la rangée de cercles pris d'assaut. Ça pourrait être drôle si tu te prends une flèche, en plein coeur, en pleine terreur. Qu'est-ce qu'ils feraient tous, à contempler une gosse se vider de son sang, de ses entrailles consumées, de son coeur malaisé, de sa carcasse désossée. Qui serait le coupable. À qui profite le crime, dans un monde absolutiste où tout n'est plus qu'amas de dépouilles candides ; empilées à l'ombre d'une vaste flaque rouge aux teintes confondues d'un soleil couchant pudiquement au crépuscule. T'arraches quelques flèches sevrées de leurs cibles et tu glousses sous le regard enragé des instructeurs. Tu te retournes vers la tribut. Si bien que t'en es devenue la cible. T'écartes les bras. Une main tient les flèches. L'autre serre ton arc.Moi je trouve que ton caractère fait de toi quelqu'un de différent. Quelqu'un de fort. tu t'offres en spectacle aux quelques écervelés qui vous côtoient. Tu dégrafes les autres flèches, et tu les jettes au sol dans un dédain familier. Un dédain singulier. Tu reviens vers elle comme si t'avais gêné personne. Et pis on s'en balance de comment se prononce mon prénom. Tu m'appelles comme t'as envie. tu reposes ton arc sur la table avec les autres, et tu t'y assois, t'y trônes fièrement, hautaine prête à cracher ton venin. Je veux une alliance avec toi dans l'arène. Histoire de crever entre gentilles folles. tes pieds ballent dans le vide. Baignent à vingts centimètres du sol. T'agrafes tes paumes sur le métal gelé à la surface, juste derrière toi, et tu relèves la tête comme pour piquer un somme sous un soleil de plomb. Et en plus t'as un joli costume.
HRP. J'aime tellement Evkjaä épouse-moi
Great Thief
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Sujet: Re: VI.3 feuer und wasser (siwan & evkjaä, j1)