rumer isobel sweenage

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Je ne me suis jamais demandé comment j’allais mourir. Ma plus grande peur quand j’étais petite était la moisson, les jeux, la cruauté des participants qui deviennent fous simplement parce qu’ils ont aussi peur que moi. Cette sensation s’est imprimée sur l’avenir de mes sœurs. Quand je n’ai plus eu peur pour moi, j’ai eu peur pour elle. J’étais effrayée par la mort, tétanisée à l’idée de ne plus exister, de ne plus respirer. Mais quelque chose s’est éteint en moi. L’innocence de mon jeune âge s’est envolée le jour où j’ai perdu ma mère. Elle s’est évaporée à nouveau quand j’ai cru voir ma sœur mourir et quand mon père a mis fin à ses jours, ne supportant plus de vivre avec les souvenirs qu’ils lui restaient. Il ne restait plus qu’Avalon et moi et c’est là que j’ai réalisé que la seule peur qui me dévorait à présent, c’était de la perdre elle aussi. Et cette sensation d’étouffement s’est propagée, encore, quand j’ai vu l’un de mes souhaits se réaliser, quand Billie est apparue devant moi, bien vivante. Et aujourd’hui, la seule issue qui pourrait me mener à la mort serait de donner ma vie pour la leur.

➺ QUE PENSES-TU DE LA RÉVOLTE ÉCHOUÉE ET DES REBELLES ?

J’ai toujours été convaincue d’avoir trouvé ma place, de savoir ce que je faisais et où je souhaitais aller. Je n’ai jamais remis en cause le but de la rébellion. Tout ce que nous avons toujours voulu était de sauver Panem, lui donner un second souffle, une nouvelle destinée. C’est pour cette raison que je me suis engagée, que je me suis jetée corps et âme dans une cause qui me semblait juste et encore aujourd’hui, je sens que je me bats pour la bonne cause. Mais quelque chose s’est brisé en moi. Mes convictions ne sont plus aussi intenses qu’avant, elles se sont essoufflées à la seconde où j’ai compris que nous avions échoués, perdus. Je garde en moi, le trou béant de mes regrets, de mes remords et je me demande sans cesse : aurais-je pu faire mieux ? Aurais-je pu inverser la tendance si j’avais été plus puissante, plus vaillante ? Je reste meurtrie face aux souvenirs de nos échecs et tout ce que je vois aujourd’hui, ce ne sont que des tentatives raté pour reconquérir un Panem qui nous a presque appartenu à une époque.

➺ COMMENT TE SENS-TU DANS LES SOUS-TERRAINS DU TREIZE ?

Certains se sentent plus en sécurité parce que les murs du treize les encerclent, ils se sentent protégé, à l’abri. Mais la seule chose que j’entrevois dans les ombres des recoins du district sont l’oppression et la mort. Je ne me sens pas mieux ici. Tout ce que nous représentons c’est une cible. Une erreur, un assaut de trop et nous nous transformons en poussière. Je ne me sens vraiment en sécurité que lorsque je suis seule, là-haut, dehors. Exposée, certes, mais en mouvement. Au Treize, nous sommes piégés comme des rats, nous contentant de ce que Coin avait à nous offrir, une soit disant opportunité de rédemption. Mais à sa mort, je n’ai vu que la vengeance du Capitole. Nous prendre pour cible serait le moyen le plus rapide d’éteindre les espoirs d’une nouvelle rébellion, d’une nouvelle révolution.

➺ CROIS-TU AU BONHEUR ?

Si je crois au bonheur ? Bien sûr que j’y crois. Nous ne nous battrions par si ce n’était pas le cas. En chaque soldat se cache cette intime conviction qu’une fois notre travail accomplit, nous serons honorés et heureux d’avoir participé à quelque chose de grand. J’y ai longtemps cru, mais j’ai réalisé que mon bonheur n’était pas là. Il habitait un espoir bien vivant, bien plus concret. J’y crois parce que malgré toutes les horreurs que j’ai pu voir, malgré la cruauté qui nous entoure, j’ai pu trouver à quelques endroits et en quelques personnes, des havres de paix, des terres neutres où seul l’amour compte. Je n’ai pas la naïveté de croire que l’on peut vivre heureux pour toujours. Je suis consciente que les joies sont éphémères, volatiles, parfois inaccessibles et c’est ce qui les rend encore plus exceptionnelles.

➺ SERAIS-TU CAPABLE DE TUER POUR PARVENIR A TES FINS ?

Effrayée par la mort, j’étais convaincue de ne pas être capable d’ôter la vie à un être, quelqu’un qui me ressemble. Un être dont le cœur bat, qui respire, qui aime et est aimé. Je me suis battue, j’ai blessé, j’ai fuis mais jamais je n’ai tué. Je n’en étais pas capable. Mais une fois que l’on voit l’essence de l’âme s’éteindre dans un regard, on change. Pour toujours. Il y a quelque chose en moi qui s’est enflammé et qui n’a laissé que des cendres. A l’instant où j’ai fait face à ma première victime, j’ai compris que je serais à jamais changé. Aujourd’hui, je ne pense pas me tromper en admettant que j’ai vu bien plus de cadavres que des vivants dans toute mon existence. Je ne les comptais plus. Des meurtres en masse. Des bombes, des attentats. En tant que soldat, je me devais d’être insensible, je me devais de prendre parti pour le camp qui m’était destiné. Mais à mesure que les morts tombait, je me suis demandé si c’était vraiment ça ce que je voulais, si finalement, c’était vraiment le but que je m’étais fixée. Tuer aussi sauvagement que nous le demandait Coin était une façon pour nous de réinventer les jeux. Nous n’étions plus les victimes des Hunger Games. Nous en étions les metteurs en scène. Je ne valais pas mieux que cette population du Capitole que j’exècre. On se donne bonne conscience en se disant que nous sommes les gentils, mais nous tuons, tout autant, en masse, sans remords. Et depuis la mort de Coin, je ne suis plus capable de discerner le bien du mal, moi qui pensait obéir à la bonne personne, moi qui semblait croire que j’étais du bon côté.

JE VIENS D'UN MILIEU DÉFAVORISÉ, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE TIENT BIEN PLUS DE LA LÉGENDE. DU COUP, MON NOM A DE GRANDES CHANCES/RISQUES D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER DE SOLDAT ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'EXERCRE LE CAPITOLE. JE SUIS DANS LE TREIZIÈME DISTRICT. AYANT VINGT-SEPT ANS JE NE PEUX PLUS PARTICIPE(R) AUX HUNGER GAMES ET J'APPRÉHENDE LA PROCHAINE MOISSON. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

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