Khaleesi R. Walker △ correspondances : 346 △ points : 0 △ à Panem depuis le : 17/12/2015 △ humeur : la mort dans l'âme △ âge du personnage : à tout jamais 18 ans
| Sujet: Rain - Take a walk on the wild side Jeu 17 Déc - 22:18 | |
| Khaleesi Rain Walker❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞ On a voulu l’appeler Khaleesi, lui donner le nom d’une grande souveraine populaire chez les ancêtres des Capitolins. Mais c’était un nom trop subversif, trop rare dans les vastes prairies du Dix et parmi ses habitants attachés aux traditions. Alors on l’a affublée d’un prénom banal, terne, mélancolique et ennuyeux comme la pluie : Rain. D’ailleurs, jamais une reine n’aurait pu être aussi faible et inexistante qu’elle. Handicapée de naissance, incapable de marcher sans l’aide d’un solide bâton, il fait pâle figure, l’étrange fantôme du District Dix. Du haut de ses 17 ans, l’aînée de la famille Walker se sent tout à fait inutile. La chétive brunette n’a aucune force physique. Pas de métier qui rapporterait un peu d’argent : sa jambe malade et mal formée, trop maigre et amorphe pour supporter son poids plume, l’empêche d’effectuer des mouvements normaux et naturels, et effraye les jeunes enfants de son District, qui la regardent comme un monstre. Un monstre qui ne sait ni lire ni écrire ; elle n’est jamais allée à l’école, et on se demande comment elle a fait pour survivre toutes ces années, dans la crainte d’être envoyée aux Jeux ou de rester paralysée à vie. Mais c’est une téméraire, la jeune Rain. Elle n’a pas froid aux yeux et ne se décourage jamais. Elle aurait pu se laisser abattre, et s’éteindre dans la plus grande inattention de ses semblables. Mais c’est une battante qui refuse d’abandonner quoi que ce soit. Pleine de franchise et d’une volonté inflexible, elle sait ce qu’elle veut et donne tout pour parvenir à ses fins. Ses buts dans la vie sont tout autres que ceux des adolescents de son âge : bien sûr, elle croise les doigts pour ne pas être envoyée au Capitole. Mais, au quotidien, elle se bat pour faire quelques pas hors de la maison, marcher pendant quelques heures en dépit du caractère épuisant de cette activité pour cette jeune boiteuse que la vie n’a pas épargnée. Elle ne veut pas se laisser mourir. Elle veut vivre une vie qu’on refuse de lui donner. Elle refuse de vivre l’enfer qu’on veut lui imposer. C’est sa petite révolte rien qu’à elle, sa façon d’envoyer paître les idéaux du Capitole. Le haïssant au plus haut point, elle rêverait de rejoindre la cause des rebelles, ce qui lui est impossible à cause de ses incapacités physiques. Elle se contente alors de fulminer en silence, gardant au fond d’elle son mépris et son amertume, sans jamais se plaindre de sa condition. Pourquoi gémir ? Aller de l’avant est la seule chose qui la maintient en vie. Chaque jour passé à survivre dans les conditions du District 10 est une nouvelle bataille. Pas de répit pour cette guerrière chevronnée. Les difficiles conditions de vie ont durablement marqué son visage et son être tout entier. Les traits durs, le visage sombre, jamais éclairé d’un sourire, elle n’attire pas l’attention de par une beauté qui aurait pu s’épanouir dans une autre vie. C’est seulement son handicap qu’on remarque. Sa maigreur. Sa mauvaise humeur. Rares sont ceux qui osent l’aborder. L’étrange boiteuse fait peur. Confinée dans une solitude qu’elle n’a jamais vraiment désirée, elle s’est barricadée derrière une forteresse de froideur et d’agressivité. Son cœur stérile n’accorde de confiance à personne. Des amis, elle n’en a pas. Elle n’en veut pas. Elle ne veut se sentir inférieure à personne. Parce que, quoi qu’en pensent les gens, elle vaut quelque chose. Elle n’est pas rien, elle est quelqu’un. Et lire la pitié et le désarroi dans les yeux d’autrui la répugne au plus haut point. C’est pour ça qu’elle préfère rester seule. Seule, ou en compagnie de sa famille. Eux la connaissent depuis toujours et voient plus loin que sa jambe malade. Eux seuls sont sa maigre source de chaleur et de réconfort au cœur de l’enfer de la dictature. Sa soif de liberté l’étrangle et l’étouffe. Elle, la malade, celle qui ne peut se mouvoir avec aisance, rêve de disparaître dans les champs du District, qui s’étendent à perte de vue. La vitesse. Le vent. Le soleil. La sérénité. Elle en rêve. Et ne peut qu’en rêver, sans jamais les effleurer. Si son handicap lui donne l’impression d’imploser, c’est parce qu’il l’empêche d’accéder à ce qu’elle désire le plus au monde. Difficile de savoir si, un jour, elle se pardonnera d’être née ainsi. about games and relative.
(choisissez au moins cinq questions qui sont les plus pertinentes pour la présentation de votre personnage, et supprimez les autres ainsi que le spoiler. répondez en un minimum de cinq lignes.)
➺ QUEL(S) PETIT(S) PLUS T'AIDE(NT) DANS LA VIE (OU LES JEUX) ? Bien peu de choses, j’en ai peur. Mon corps est faible et fragile, plus un poids à porter en permanence qu’un réel atout pour profiter du peu de liberté qu’on nous donne. Mais j’ai un fort caractère. Je suis une battante qui ne s’avoue jamais vaincue, et je ne suis pas influençable. Autrement, j’aurais sans doute rendu les armes depuis longtemps. Mais la flamme qui brûle en moi n’est pas prête de s’éteindre, et je continue à avancer, malgré les lourdes difficultés du quotidien. Pour passer le temps, j’ai d’ailleurs commencé à m’intéresser à la médecine. Pas la peine de regarder ma jambe avec cet air ironique. Je m’intéresse aux plantes et à leurs vertus thérapeutiques, et j’apprends à différencier les bonnes des mauvaises. Ça pourrait m’être utile, si je veux soulager les douleurs qui viennent abimer ma jambe de temps à autres, ou même dans l’arène, si le sort joue contre moi. On n’est jamais trop prudent.
QUE PENSES-TU DE LA RÉVOLTE ÉCHOUÉE ET DES REBELLES ? Des jours sombres, vraiment très sombres. Quelque part, j’ai toujours souhaité une révolte. J’ai toujours espéré que des gens se lèvent, trouvent le courage de dire non à cette dictature sadique et fassent tomber le gouvernement pour mettre en place un régime juste et équitable. Mais, dans mes rêves, cette révolte aboutissait. Elle nous menait tout droit à la liberté, nous apportait la justice qu’on demande depuis tant d’années, et se faisait en douceur. Elle ne devenait pas un bain de sang. J’imaginais les rebelles faire leur travail, pendant que les habitants resteraient à l’abri chez eux, attendant la fin d’un empire. Et on a attendu. Mais dans la crainte et la suspicion. Sortir était devenu trop dangereux. Les gens commençaient à se dévisager avec méfiance, soupçonnant leurs voisins d’être les traîtres responsables d’un pareil carnage. Et puis, il y a eu les exécutions. Je pense que c’était le pire. Ce n’étaient plus des jeux lointains, perdus dans une arène à des centaines de kilomètres de là. Non, c’étaient des coups de feu qui sifflaient à nos oreilles, des corps qui s’écroulaient sous nos yeux, c’étaient des fusils qui à tout moment pouvaient se tourner vers nous. C’était chez nous, des gens mouraient dans notre District. L’horreur était plus vraie que jamais. J’ai cru qu’on allait tous y passer. Que maman allait se faire arrêter alors qu’elle est innocente, que toute ma famille serait conduite à périr sous les coups de feu. Je soutiens secrètement la cause de rebelles, mais je ne veux plus de tel massacre. Je veux qu’on arrête de tuer à tout-va. Je veux justice et égalité dans un monde en paix.
➺ QUE PENSES-TU DES VAINQUEURS DES JEUX ? Tout dépend de quels vainqueurs on parle. Je n’en connais aucun personnellement, j’assiste juste à leur sacre et à leur tournée. Peu d’entre eux m’inspirent une réelle compassion. Je ne me mets pas à leur place, c’est un futur possible que je ne veux pas imaginer. Je ne veux pas m’imaginer vainqueur des jeux car je ne veux pas y participer. Avoir tout ce sang sur les mains, à tout jamais. Je pense que ça ne pose aucun problème aux Carrières, et c’est pour ça que je les déteste. Ils suppriment des vies humaines sans même une once de remord. On dirait des machines. Les vainqueurs de Districts moins riches tentent de faire croire qu’ils n’ont pas changé, qu’ils voient toujours les jeux comme une horreur indescriptible. Pourtant, je pense que leurs nouvelles richesses leur permettent des folies qui les changent, qu’ils veuillent l’admettre ou non.
➺ COMMENT QUALIFIERAIS-TU TA VIE DANS TON DISTRICT ? EN ES-TU SATISFAIT ? Disons que c’est loin d’être la belle vie. Les journées sont dures, pour tout le monde. Moi, je ne peux pas travailler. Mais je vois bien comment les habitants se tuent à la tâche chaque jour, inlassablement, en prenant rarement le temps de se reposer. Tout ça pour quelque maigre monnaie qui ne suffit pas à nourrir les familles nombreuses du District. Des enfants meurent de faim ou de froid les hivers, faute de couvertures ou de nourriture. L’espérance de vie est faible, le niveau de vie l’est encore plus, personne n’est heureux et le Capitole étouffe nos rêves avant même qu’ils ne naissent. On ose à peine espérer encore. Alors non, je ne peux me satisfaire d’une vie pareille. Je n’appelle pas ça vivre. J’appelle ça survivre.
➺ QUEL EST TON OPINION SUR LES PACIFICATEURS, LEUR ROLE, LEUR COMPORTEMENT ? Ce ne sont que des envoyés du Capitole, des surveillants venus vérifier que les oiseaux en cage ne s’envolent pas. Ils usent de violence et d’intimidation pour nous dissuader de briser les règles. Si nous nous taisons, si nous nous laissons faire sans broncher, c’est parce qu’ils ont le pouvoir, mais pas notre respect.
➺ CROIS-TU AU BONHEUR ? Je pense que oui. Mais c’est difficile d’affirmer qu’on croit en quelque chose qu’on n’a jamais connu. Je ne suis pas heureuse, ma famille n’est pas heureuse, nos voisins et amis ne sont pas heureux. Mais je sais qu’il existe des gens heureux. Des gens à l’abri de tout besoin qui gaspillent sans compter, peuvent s’offrir de quoi se goinfrer à chaque repas et s’extasient au spectacle d’enfants s’entre-tuant dans une arène morbide et sadique. Je pense que quand on en arrive à un tel point, on est heureux. On ne savoure plus les quelques instants de paix qui veulent bien se présenter à nous, mais on se sent bien tout le temps. On est libre, on ne connaît pas la faim, on a un toit, on est en bonne santé et on ne craint pas de mourir d’un rhume. Ce bonheur existe, quelque part, mais bien trop loin de chez moi.
➺ COMMENT TE SENS-TU QUAND LE TEMPS DE LA MOISSON ARRIVE ? C’est à la fois angoissant et écœurant. Chaque année, je suis terrifiée à l’idée qu’on puisse m’envoyer dans l’arène. Je me suis toujours demandé si les tirages au sort étaient truqués, et si on évitait de tirer mon nom pour ne pas avoir à envoyer une faible petite handicapée dans une arène de fauves. Tout le monde sait que je ne passerais pas le bain de sang. Malgré tout, je ne suis sûre de rien, et l’angoisse s’empare de moi. Je bouge avec difficulté, encore pire que d’habitude, je n’arrive pas à sourire et tout juste à respirer. Et je déteste le Capitole d’éveiller en moi des sensations aussi désagréables, d’avoir fait de moi son jouet.
➺ SERAIS-TU CAPABLE DE TUER POUR PARVENIR A TES FINS ? Je ne sais pas. Très honnêtement. Je pense que beaucoup de Tributs s’en pensaient incapables avant d’être dans une situation trop désespérée pour refuser de commettre cet acte barbare. Mentalement, sans doute en serais-je capable, si je tiens à sauver ma peau et que c’est l’unique solution. Malgré la difficulté de vivre dans un monde pareil, je tiens à continuer de vivre, pour ne pas céder à la puissance et la monstruosité du Capitole. Mais physiquement, je pense être trop faible pour parvenir à enfoncer mon couteau dans un corps humain. Je ne peux pas me battre. Je ne peux tuer qu’une personne inconsciente ou déjà bien amochée.
(les résidents du capitole n'ont pas à remplir le paragraphe ci-dessous, merci de le supprimer dans ce cas! - remplissez le paragraphe en choisissant le champ qui correspond à votre personnage. il vous est bien sûr possible de changer le texte pour que cela colle mieux, mais garder la trame de départ tout de même. message à supprimer quand la fiche est postée.)
JE VIENS D'UN MILIEU défavorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est un luxe réservé au Capitole, qui accepte de nous laisser seulement les restes. Un comble quand on élève du bétail.. DU COUP, MON NOM A 36 CHANCES D'ÊTRE TIRE AU SORT. En raison de mon handicap physique, je suis dans l’incapacité d’exercer le moindre métier ET POUR TOUT VOUS DIRE, JE ne supporte pas l’idée d’être un boulet inutile aux yeux de ma famille. JE SUIS DANS LE 10ÈME DISTRICT. AYANT 17 ans JE peux PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j'appréhende chaque année un peu plus. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT. tell us your story. PROPOSITION 1: Avril 2297. Rosah Walker donne naissance à son tout premier enfant dans les cris, la douleur et le sang. Le District 10, spécialisé dans l’élevage bovin et situé à des centaines de kilomètres du Capitole, ne dispose pas d’équipements adaptés aux accouchements, ni même au soin des maladies qu’on peut récupérer un peu partout dans les champs. La jeune mariée accouche chez elle, à même le sol. Beaucoup de jeunes mamans meurent prématurément, à cause des conditions précaires dans lesquelles se déroule la naissance de leurs enfants. Pas celle-là. Elle survit. Sa fille aussi. Elle décide de lui donner le prénom d’une souveraine oubliée, comme pour auréoler de gloire sa modeste famille qui s’agrandit en ce jour. La petite Khaleesi voit le jour dans un monde qu’elle aurait préféré ne jamais connaître. Et ce monde lui rendra bien toute la haine qu’elle lui portera.
Très vite, il apparaît que la toute jeune Khaleesi ne se développe pas correctement. Ses mouvements ne sont pas ceux d’un bébé bien portant. Elle respire, elle rit, elle pleure beaucoup. Mais elle souffre. Elle a mal, au plus profond d’une chair qu’elle n’appréhende pas encore. Seuls les pleurs et les cris lui permettent d’exprimer les élans qui lui déchirent la jambe gauche. Ses parents ne comprennent pas. Pourquoi pleure-t-elle ainsi, aussi fort ? Pourquoi a-t-elle l’air de souffrir le martyre alors qu’elle n’a pas même un an ? Et pourquoi l’une de ses toutes petites jambes potelées ne gigote pas en rythme avec l’autre, restant le plus souvent inerte ? Ils s’inquiètent. Ils ne connaissent pas ce phénomène. Ils ne sont pas médecins, n’ont aucune connaissance en la matière et n’ont pas non plus les moyens de s’offrir ne serait-ce qu’une consultation. L’incertitude engendre la peur. Leur fille ne va pas bien et ils ne peuvent l’aider. Personne ne semble le pouvoir. Il n’est même pas sûr qu’elle puisse atteindre ses douze ans, l’âge où on aurait dû commencer à craindre pour sa vie. L’angoisse étouffe la famille Walker, qui commençait pourtant à aspirer au bonheur. Chaque lever de soleil ouvre sur une journée pleine d’appréhensions. Jusqu’au jour où le père ramène, dans sa modeste demeure, un parfait inconnu. Il se prétend médecin. C’est le seul et unique espoir de voir les choses s’arranger. En dépit de leurs craintes, les parents de Khaleesi laissent cet inconnu venu d’ailleurs approcher le petit nourrisson. De rapides manipulations, et le diagnostic est sans appel : la petite se développe mal. Sa jambe gauche n’est pas normale. Mal irriguée par le sang, déjà raide et sans force, tout indique qu’elle deviendra un poids mort pour le petit bébé, plus gênant encore au fil des années, lorsque la petite voudra apprendre à marcher. Cette malformation la handicapera à vie, quoi qu’il arrive. Mais avec quelques exercices, il sera possible de limiter les dégâts. De maîtriser cette situation désespérée. C’est ce que promet l’homme, avant de repartir d’où il vient. Il reviendra par la suite, espaçant ses visites de longs mois durant lesquels il ne donnera aucune nouvelle. Mais il reviendra. Grâce à son aide, les parents de Khaleesi veulent bien croire que leur petite se porte mieux. Un peu. Suffisamment pour trouver la force de survivre.
L’homme n’a jamais demandé d’argent. Les Walker n’en ont pas. Si peu qu’ils ont élu domicile à plusieurs kilomètres de la grande place du District, dans une modeste cabane artisanale et presque nue. Seuls de rares meubles assemblés tant bien que mal viennent l’habiller. C’est dans cette petite habitation que grandit Khaleesi. Un petit bébé que les voisins regardent avec des yeux intrigués. Une toute jeune fille qu’ils regardent avec curiosité. Une fillette qu’ils dévisagent avec méfiance. Impossible pour elle de cacher son handicap. Sa jambe gauche ne lui permet pas de marcher. Comme délaissée par le reste de son corps, elle est trop mince, trop fragile, trop bleue, tellement raide. La peau est flétrie, desséchée. Le spectacle n’est pas des plus beaux à voir. Les gens détournent les yeux, feignent d’ignorer son malheur avant de jaser une fois la mère et la fille éloignées. Dans un pareil contexte, impossible pour la petite fille de conserver son prénom originel. Son père insiste pour lui en donner un autre, plus passe partout. Inutile d’attirer davantage de regards.
Sans le sou, incapable de marcher, Rain, comme on l’appelle désormais, ne va pas à l’école. Elle reste sagement à la maison, rampant pour se déplacer, dans la poussière et les mottes de terre. Ses parents, analphabètes également, ne peuvent lui enseigner le moindre rudiment de lecture. Elle n’apprend pas non plus à écrire. Aujourd’hui, privée de ces repères visuels, elle déteste être entourée de gens silencieux. Elle préfère les entendre parler, tout le temps. C’est sa seule façon de comprendre ses semblables : les écouter. Très tôt déjà, elle manifeste une réelle envie d’aller à l’extérieur. Elle en a marre de rester bloquée seule chez elle, incapable de bouger, tandis que ses parents travaillent dur. Elle a envie d’air pur et de grands espaces. Elle veut explorer le monde, en dépit de ses incapacités physiques. Attendre l’ennuie. Aussi n’est-elle pas mécontente de retrouver sa mère, qui arrête de travailler pour s’occuper d’elle ainsi que de son petit frère, juste nouveau-né. C’est bien plus drôle d’attendre avec de la compagnie. Lorsque son petit frère s’endort, sa mère la dresse sur ses jambes et l’aide à faire quelques pas. Juste pour entretenir sa motricité, comme l’a conseillé le mystérieux médecin, fidèle à sa pratique de disparaître sans laisser de traces avant de reparaître pour prodiguer soins et précieuses indications pour que la petite fille puisse s’épanouir elle aussi en grandissant. Les promenades, trop rares cependant, lui font le plus grand bien. Collée aux pieds de sa mère, elle a l’impression de marcher, de voler. Elle rit aux éclats, retrouve la bonne humeur d’un enfant de son âge, reprend goût à la vie. Ça ne durera qu’un temps. Quelques années plus tard, la mère de Rain donne naissance à un autre enfant. Une petite fille, cette fois encore. Ses deux petits derniers lui réclament toute son attention, et Rain, qui a neuf ans déjà, peut se débrouiller par elle-même pour les petites choses du quotidien. Sa mère la délaisse quelque peu, son père redouble d’efforts pour permettre à sa grande famille de vivre. Mais ce n’est pas suffisant. C’est encore trop peu. Les heures de travail s’enchaînent sans répit, et l’homme, qui n’a pas encore atteint la cinquantaine, voit déjà sa santé s’essouffler. Malgré sa détermination à offrir à sa femme et ses enfants une vie correcte où le besoin ne se ferait pas cruellement sentir, il doit freiner le rythme, de peur de quitter ce monde prématurément. La survie devient alors difficile, et les Walker passent les hivers avec la peur au ventre. La peur de retrouver l’un de leurs enfants tout bleu au réveil, les yeux clos à jamais. Rain comprend le danger, le véritable piège mortel dans lequel elle est enfermée bien contre sa volonté. Si elle aussi pouvait travailler, elle pourrait rapporter un peu d’argent à la famille et soulager ses parents débordés, d’immenses cernes noirs trahissant leurs cauchemars récurrents. Mais elle ne peut pas. Les travaux accessibles sont purement physiques, et elle ne se rendra jamais utile. Elle patiente tranquillement, bouillant intérieurement, priant pour qu’un jour elle cesse d’être une plante verte plutôt qu’une aide précieuse.
Son jour vient lors de son douzième anniversaire. Elle atteint l’âge requis pour être une potentielle participante aux Hunger Games. Ce qui signifie qu’elle peut également choisir de demander des tesserae pour nourrir sa famille. Elle n’hésite pas une seule seconde, bien que ses parents protestent fortement à cette idée. Mais rien ne peut ébranler la grande décision de la petite fille. Les tesserae sont la seule aide qu’elle peut prodiguer à sa famille. Elle ne passera pas à côté. Chaque année, elle demande ainsi plusieurs rations de blé et d’huile afin d’apaiser les ventres bruyants de la famille. Lorsque son frère atteint lui aussi l’âge d’être éligible aux jeux, elle refuse qu’il échange son propre tessera contre une chance supplémentaire d’être tiré au sort. Elle tient à prendre elle-même en charge ces apports de nourriture annuels, pour toute sa famille. C’est sa façon d’aider et c’est sa seule façon de soulager les quatre autres. Elle n’y renoncera pas.
Chaque nouvelle moisson lui étreint le cœur avec une violence telle qu’elle a l’impression de suffoquer. Les Tributs des Districts pauvres ont généralement peu confiance en leurs chances de gagner. Elle, c’est différent. C’est encore pire. Elle sait qu’à l’appel de son nom, elle sera déjà morte. Incapable ne serait-ce que de marcher, comment pourrait-elle survivre face à d’impitoyables Carrières ? La perspective de participer aux jeux la terrorise, plus encore que les autres. Plus qu’un an. Elle n’a plus qu’une moisson à passer avant d’être à l’abri de cette barbarie innommable. Mais rien n’est encore fait. Son nom est inscrit de trop nombreuses fois pour qu’elle puisse passer à côté une nouvelle fois. Plutôt que de vivre dans la peur, elle préfère chercher à atteindre la liberté. Décidant que son handicap ne la définissait pas, elle a décidé de se tourner vers la médecine. A l’aide de son mystérieux médecin, toujours fidèle au rendez-vous, elle apprend à reconnaître les herbes médicinales et bénéfiques pour l’organisme, ainsi que les plantes comestibles qui permettent à sa famille de se nourrir. Comme elle ne sait ni lire ni écrire, l’inconnu, devenu un véritable ami de la famille, lui a prêté un vieux livres empli de dessins, pour l’aider dans son apprentissage. Lors de ses visites, il lui explique ce qu’elle veut savoir. Ce sont leurs seules discussions. Il lui enseigne son art, elle l’écoute. Il la soigne, elle le laisse faire. La confiance qu’elle lui accorde s’arrête là. Elle ne sait toujours pas qui il est, d’où il vient. Il se dérobe systématiquement à ces interrogations. Elle n’en dit rien, mais elle le soupçonne d’être un rebelle en fuite. Ou quelque chose comme ça. L’homme est trop discret pour être parfaitement innocent. Il lui cache quelque chose et elle commence à croire qu’elle ne saura jamais quoi.
Qui qu’il soit, l’homme maîtrise son sujet, et ses cours particuliers portent leurs fruits. La jeune Rain s’épanouit dans l’univers des connaissances médicales, et elle parvient même à sourire tant elle est fière de rapporter à sa famille de quoi se nourrir. Ses connaissances l’ont d’ailleurs bien aidée le jour où, il y a quelques mois de cela, un cheval fou l’a percutée de plein fouet lors d’une de ses rares sorties à l’extérieur. Se redressant tant bien que mal, Rain a remarqué que la bête était blessée à la patte avant, tout comme elle. Une plaie faisait couler le sang de l’animal. Fou de douleur, il ne se contrôlait plus. Par chance, des bosquets couverts de feuilles aux vertus apaisantes se trouvaient non loin. Prise de pitié pour cet animal dont elle partageait la blessure, Rain rampa tant bien que mal en direction des buissons, et se munit de quelques feuilles. Lorsqu’elle rampa de nouveau vers l’animal, elle remarqua que, pour une raison qui lui était inconnue, il s’était un peu calmé. Elle en profita pour apposer quelques feuilles sur la blessure. La douleur fit réagir l’animal, qui se cabra violemment, mais sans la percuter. Cette fois, l’animal s’enfuit sans demander son reste. Quelques jours plus tard, alors que Rain suivait de nouveau ce chemin, elle croisa de nouveau la bête. Il y avait quelque chose de particulier entre ces deux esclaves, mais Rain n’a jamais su l’expliquer. A force de patience et de longues journées passées à braver son handicap et les champs déserts de son District, Rain a pu apprivoiser ce cheval venu d’une famille voisine. A tel point qu’avec l’aide de sa mère, elle peut même le monter. Galoper. Goûter enfin à l’ivresse de la vitesse. Et passer des heures heureuses au sein d’un enfer sanglant.
reality is here.
Coucouuuu, moi c'est Fuku, ou Mary, ça dépend J'ai 21 ans et j'ai dévoré les livres et adoré les films et tiens, puisqu'on en parle, j'ai envie de me replonger dans les films x) C'est pas mon premier forum HG mais comme j'avais envie de jouer ce personnage depuis longtemps, je viens tenter ici J'espère réussir à m'intégrer rapidement par ici malgré ce choix de district vide Aussi, il est peut-être bon que je prévienne maintenant, je suis du genre à pas RP très souvent mais à pondre des gros pavés Voilà voilà FEATURING Bridget Satterlee © COPYRIGHT frostingpeetaswounds.tumblr
Dernière édition par K. Rain Walker le Dim 3 Jan - 18:48, édité 10 fois |
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