Gwendal K. Jamshed △ correspondances : 546 △ points : 6 △ multicomptes : thybalt, raven, eurydice (denahi) △ à Panem depuis le : 17/06/2014 △ humeur : faussement détaché △ âge du personnage : trente ans △ occupation : maire du district trois
| Sujet: doors slam, lights black, you're gone (constance) Ven 19 Juin - 22:53 | |
| CONSTANCE & GWENDAL ► DOORS SLAM, LIGHTS BLACK, YOU'RE GONE
~ Précédemment ~ Les candidats aux élections ayant terminé de parader au Capitole, et la tournée dans les districts approchant à grands pas, tous les vainqueurs sans exception avaient été invités à regagner leurs districts d'origine pour y accueillir comme il se devrait les candidats à leur passage, dans les jours à venir. On avait même poussé le vice jusqu'à tous les faire partir au même moment, l'immense gare du Capitole bondé de curieux tandis que les douze trains étaient alignés sur les douze quais, les vainqueurs s'y engouffrant devant ou la suite de ceux qui avaient été leurs mentors ou leurs tributs. Tant d'efforts de promotion pour tenter de faire croire à une unité des vainqueurs qui n'existait que face aux caméras du Capitole. A bord du train en route pour le district trois en tout cas, l'ambiance était glaciale : Prudence était allée directement s'enfermer dans son compartiment, marquant jour après jour et de manière de plus en plus poussée la distance qu'elle avait décidé de mettre entre elle et le district trois, quant à Gwendal il n'avait pas décroché un seul mot depuis qu'il était monté à bord et était allé retrouver sa place habituelle dans le fauteuil le plus près du mini-bar. Forcément. Constance n'avait rien dit non plus, elle aurait difficilement pu faire la conversation toute seule et puisqu'elle était au moins aussi bornée que Gwen il y avait fort à parier que le voyant bouder - parce que c'était ça, au fond - elle ne se déciderait pas à briser la glace. Le train filait à toute allure depuis trois ou quatre heures, et pourtant Gwendal n'avait pas touché à son verre, fait assez inhabituel pour être souligné ; La vérité c'est qu'il avait encore l'estomac barbouillé de tout l'alcool avalé la veille, et n'était pas certain que son estomac accepte ne serait-ce qu'un verre de plus pour l'instant. Il n'avait simplement pas refusé celui-ci lorsque la muette l'avait servi parce qu'il ne refusait jamais, et que maintenant ou plus tard il le buvrait, de toute façon. Pour l'heure sa mâchoire était crispée et son regard vissé sur la vitre, à travers laquelle il regardait défiler le paysage sans vraiment y faire attention. Il avait l'esprit encore trop brumeux pour y faire attention, et surtout il était trop agacé pour s'y intéresser.
En début de soirée les deux muettes avaient dressé la table et apporté de quoi manger, sans même se soucier de s'ils avaient faim ou non, parce que ce n'était pas leur problème à elles. Gwendal n'avait pas quitté son fauteuil, Constance n'avait pas quitté sa place à l'autre bout du compartiment, et Prudence n'était pas réapparue. A vingt-et-une heures il avait attaqué son verre de Brandy, finalement, incapable de s'en empêcher et sans grande volonté de le faire, de toute façon. Il n'y avait plus une seule personne dans ce train qui ne connaisse pas son penchant exagéré pour la boisson, il n'y avait sans doute même pas une seule personne qui l'ignore encore au district trois, à vrai dire. Se levant pour se resservir il avait laissé la bouteille dehors, pour s'épargner le fait de devoir la ressortir à nouveau tout à l'heure, mais pas regagné sa place tout de suite parce qu'il avait l'impression de sentir le regard de Constance sur lui et qu'il n'avait pas envie de se retourner pour vérifier. Et c'était elle pourtant qui avait eu gain de cause, une fois encore, quand n'y tenant plus Gwendal avait fini par délier sa langue pour demander avec amertume « C'était ça, l'idée ? Ne rien dire du tout et attendre que je l'apprenne par la télévision ? » Comme si c'était ça le souci, comme si c'était la seule chose qu'il ne parvenait pas à digérer. Non, ça ce n'était qu'une excuse, une tentative désespérée d'avoir l'air de garder un minimum la face et de ne pas avouer que c'était la situation toute entière qui le dérangeait. Comme si elle ne s'en doutait pas, elle. « T'es vraiment tombée bas, putain. » Elle allait sans doute lui demander de quel droit il se permettait ce genre de commentaire, et elle aurait peut-etre raison, mais c'était bien mal connaitre Gwen que de penser qu'il se generait pour autant. Parce qu'au fond de lui il avait ce désir malsain et inexplicable de provoquer une dispute, il cherchait une bonne raison de s'en prendre à elle comme on chercherait à mettre de l'huile sur le feu dans l'espoir de voir les choses tourner au vinaigre.
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