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This is the end (pdt le Grand Final) ; J11 ; Yorell & Brooke
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Sujet: This is the end (pdt le Grand Final) ; J11 ; Yorell & Brooke Jeu 6 Nov - 18:33
Brooke était en nage. Elle ne savait même pas quels étaient les coups qu'elle avait porté, ni si Claire et Thunder étaient encore en vie. La seule chose qui était certaine, c'était le fait qu'autour d'elle, il n'y avait plus personne.
Et elle était en vie. L'espace d'un bref instant, Brooke ferma les yeux. Malgré tout ce que cela impliquait, malgré les Jeux et l'Arène, cette sensation était infiniment agréable. Elle était en vie – et sentait son cœur battre la chamade dans sa poitrine. Elle avait encore une chance de s'en sortir – d'honorer la promesse qu'elle avait faite aux siens. Il lui semblait que cet instant datait de plusieurs mois, de plusieurs années, même. La demoiselle savoura un bref courant d'air sur sa peau sale et moite. Elle savourait même la chaleur – après tout, ils n'étaient plus nombreux à la ressentir encore. Elle devait en profiter. Une averse aurait été plus que bienvenue, songea Brooke, mais il ne fallait pas trop en demander non plus. Si elle parvenait vraiment à s'en tirer … Si elle parvenait réellement à s'en tirer, elle savourerait la pluie plus tard.
Plus tard. Ce fut un bref cri, comme un appel à l'aide, qui la tira de sa léthargie. Aussitôt la rouquine, dont la chevelure passait presque inaperçue – pour une fois – dans ce décor incendiaire, ouvrit les paupières et releva sa garde. Ses jambes étaient légèrement pliées : la tribut du district huit était aux aguets. A ce stade, elle ne laisserait personne l'approcher … Personne.
Le cri se répéta, plus faiblement, et la jeune fille eut l'impression de reconnaître son prénom. Méfiante, elle plissa les yeux, parcouru du regard l'étendue de lave qui l'entourait … pour poser son regard sur Yorell.
Yorell. Inouïe comme elle avait pu le détester. Comme leurs chemins, dès le départ, semblaient être radicalement différents. Comme si ses deux là n'avaient rien en commun – alors qu'ils partageaient beaucoup de points communs, Brooke en aurait mis sa main à couper. Mais les Jeux et leur issue inéluctable les avaient séparer. A quoi bon s'attacher à qui que se soit, alors que la mort les guettait ? Brooke avait refusé de s'approcher des autres pour ne pas subir leur perte – et aujourd'hui, elle pleurait la petite alliance du début, les quelques uns avec les quels elle s'était alliés et qui avaient péri dans les Jeux. Ironie … Elle s'approcha de Yorell sans même s'en rendre compte. Pigé dans la lave, le jeune homme était en bien mauvaise posture. Elle frissonna, horrifiée malgré elle. Elle ne l'avait pas apprécié, et son ressenti envers le garçon était, aujourd'hui encore, flou. Pourtant, sans ses jeux, dans d'autres circonstances, ils auraient pu être proches, peut être. C'est sans doute cette idée qui la poussa à s'accroupir, à attraper Yorell par les épaules pour le tirer de là. De toutes ses forces.
Brooke ne parla pas – à quoi bon ? Quoi dire, de toute manière ? Le garçon était dans un sale état. La rouquine pouvait dire tout ce qu'elle voulait, ça ne changerait rien. Il avait perdu l'usage de ses jambes et elle ne doutait pas que d'autres organes vitaux soient touchés. La lave était tellement chaude que c'était incroyable qu'il soit encore là, encore en vie.
Elle refusa également de pleurer. Si les deux autres étaient morts – et il faudrait qu'elle s'en assure, qu'elle ne se fasse pas surprendre au cas où Thunder ou Claire surgiraient, s'il ne restaient qu'eux deux, que Yorell et elle, la victoire était déjà presque assurée. Le Capitol avait le regard fixé sur ce qu'il se passait à cet instant précis – dans le cas ou elle sortirai vivante de cet enfer, elle n'avait pas le droit de pleurer.
Alors Brooke se contenta de tirer Yorell hors de la lave avant de s'éloigner prudemment. En se contentant de le regarder droit dans les yeux sans rien dire. Son co tribut.
Yorell T. Moon
△ correspondances : 757 △ points : 0 △ multicomptes : / △ à Panem depuis le : 10/01/2014△ humeur : un mort n'a pas d'humeur △ âge du personnage : dix-sept ans pour l'éternité △ occupation : héritier de l'empire stylistique de ma mère
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Sujet: Re: This is the end (pdt le Grand Final) ; J11 ; Yorell & Brooke Sam 8 Nov - 15:41
(78th) This is the end.
Brooke E. Declean feat. Yorell T. Moon
La mort est une dette que chacun ne peut payer qu'une fois. Δ
Me battre n'avait jamais été suffisant. Me battre n'avait jamais eu de sens. Depuis le début, mon destin avait été scellé. J'étais un Moon. Et la malédiction de ma famille s'était abattue sur moi comme le fil de l'épée de Damoclès qui pendait au-dessus de ma tête s'était rompu à l'annonce de mon nom sur la grande place. J'allais mourir. Et je détestais cette idée si profondément ancrée dans ma tête. N'avais-je jamais eu de but précis à mon entrée dans l'arène ? Survivre, toujours survivre, en ayant conscience que je n'étais pas seul à le vouloir également. Voilà à quoi je pensais, alors que mes doigts s'enfonçaient dans les cendres qui tombaient tels des flocons de neige. Je pensais à mon impuissance. Je pensais à la mort. Je pensais que voilà, je n'allais pas y arriver finalement. Qui pourrait à présent miser sur un garçon infirme, les jambes complètement brûlées par la chaleur extrême du lit de lave ? J'avais toujours été si combatif, avec le goût de la hargne dans la bouche, et la rancœur habitant mon cœur. C'était injuste.
C'était injuste !! On avait souvent dit de moi que j'étais peut-être le tribut parfait. Avec mon splendide neuf au-dessus de ma tête. En réalité, il n'en était plus rien. Ce numéro s'était effacé de mon front quand je fus poussé au bord du lit de lave, et quand mes jambes avaient commencé à s'enflammer. Quand mon hurlement de douleur avait parcouru l'arène en feu. Et dans des râles de rage incontrôlée, je rampais. Je rampais là, pour chercher à m'abriter de la lave. C'était comme si j'avais des enclumes à la place des mes jambes. Des enclumes bouillantes, qui me lancinaient de douleur. Et puis soudain, en relevant un peu plus ma tête, je la vis. Brooke. Sous son meilleur jour. Elle était vivante... Elle était une survivante. Pourquoi... Pourquoi elle y était arrivée elle, hein ? Elle n'avait jamais eu la prétention de briller, voilà tout. J'étais fautif, du début à la fin. En réalité, j'avais creusé ma propre tombe. Se pourrait-il que finalement, le vainqueur soit toujours celui auquel on s'attendait le moins ? Je relevai un bras tremblant dans sa direction. La gorge sèche par les cendres, je réussis à prononcer son nom entre deux gémissements de douleur. Une première fois. Et puis encore, jusqu'à ce qu'elle me remarque. Mon regard de glace croisa le sien aussi flamboyant que ses cheveux. Et là je me dis... Qu'elle me laissera là. Car c'était tout ce que je méritais. Parce que je n'avais jamais été un ange avec elle.
Si les jeux ne nous avaient pas faits se rencontrer, peut-être aurions-nous pu être amis. Nous avions des caractères similaires, Brooke peut-être plus explosive que moi. Mais il en fut autrement. Et par cette constante idée que l'un de nous devait mourir dans l'arène, je n'avais jamais accepté de la connaître. Terrible erreur, car maintenant je me rendais compte que ma meilleure alliée avait toujours été ma co-tribut. J'aurais dû, peut-être, lui donner sa chance. J'aurais dû, peut-être, l'apprécier à sa juste valeur. Alors malgré mes appels désespérés, je me faisais une raison: elle avait tout intérêt à me laisser crever de douleur au bord de la rivière de lave. Oui, elle avait tout intérêt à être sans pitié. Mais voilà ce que la différenciait de moi: elle s'approcha et m'attrapa fermement par les épaules. Elle ne m'avait jamais laissé tomber, en fait. Elle, au moins, elle était humaine. Cette simple pensée m'arracha un premier sanglot. Je m'en voulais tellement... Mais tellement d'avoir été un pur salopard. Un connard de seconde zone, égoïste et cynique. Je me laissais me mettre sur le dos avant de glisser une main tremblante sur ma cuisse rouge et brûlée. Mon regard dériva sur le ciel assombri par le volcan en éruption. Quelques cendres s'écrasaient contre mon visage tiraillé par la douleur. La vue n'était pas si mal pour mourir, au final.
Je tournai ma tête pour avoir de nouveau Brooke dans mon champ de vision. Elle semblait sur la défensive, ce que je ne comprenais pas au départ. J'étais devenu paraplégique, mon abdomen saignait abondamment de par mon précédent combat avec le garçon du Quatre. Je n'étais d'ores et déjà plus une menace. Alors qu'attendait-elle, au juste ? Elle devait m'achever, pour qu'elle soit enfin déclarée vainqueur. Mais je compris dans son regard qu'elle ne le ferait pas, parce que j'étais son co-tribut. Insupportable certes, mais elle avait traversé toutes ces épreuves à mes côtés. Nous mangions ensemble, nous vivions ensemble. Peut-être alors s'était-elle attachée à l'homme que j'étais. Mes paupières s'abaissèrent quelques secondes, puis je rouvris mes yeux afin de fixer Brooke un instant. Je repensais à tout ce que j'avais pu lui reprocher. La peur, la mort, la faiblesse... C'était tout ce que je ressentais en ce moment-même. « J'ai peur... de mourir... » finis-je par articuler, déglutissant bruyamment par la suite. Quand le moment était enfin arrivé, où je devais me confronter à ce dont je fuyais depuis le départ, je n'étais pas fort. Je n'étais pas un tribut. Je n'étais pas un carrière. J'étais juste un garçon qui avait peur de mourir et de laisser sa famille seule. J'avais peur. Peur de l'inconnu qu'était la mort. J'avais peur aussi qu'on m'oublie, comme tous les autres tributs décédés avant moi. Voilà, en fait, ce qui faisait de moi un humain. Car tôt ou tard, la peur vous saisissait jusqu'aux tripes. Je ne voulais pas être seul. Je ne voulais pas mourir seul, même si je le méritais. Une larme commença à couler le long de ma joue salie par la terre et les cendres. Mon regard s'adoucit. J'avais mal... Mais j'avais mal au cœur. Il se serrait si fort par tous les regrets qui m'habitaient. Brooke... Si la solitude séparait, elle tranchait bien des liens qu'on ne coupait qu'à regret, mais elle permettait de plonger des racines dans ce qui était essentiel: la reconnaissance du travail accompli.
Sujet: Re: This is the end (pdt le Grand Final) ; J11 ; Yorell & Brooke Jeu 20 Nov - 22:43
Dans quoi Brooke s'était-elle lancée ? Pourquoi avait-elle tiré Yorell de là ?! Elle n'en savait rien. C'était ridicule, mais le laisser mourir dans la lave lui semblait inhumain – et après tout, elle avait un cœur. Paraissait-il. L'envie de s'enfuir en courant s'empara tout à coup de Brooke. Elle n'avait qu'à se lever et se mettre à courir ! Mais pour où ? Pour quoi ? Pour s'échouer dans la lave, comme Yorell ? Pour finir là, à demie brûlée, à l'instar de son co tribut ? Rien de tout cela ne la tentait vraiment.
C'était de toute manière sans compter sur Yorell, qui ne semblait pas vouloir la lâcher. Il l'avait appeler et donnait maintenant l'impression de vouloir rester auprès de Brooke. La jeune fille s'approcha discrètement, toujours suspicieuse malgré le fait qu'elle avait parfaitement conscience que son attitude était ridicule. Yorell n'était plus une menace, ce n'était pas de lui qu'il fallait se méfier mais bien de Claire et de Thunder. Elle ne savait toujours pas où ils étaient. Un bref regard aux alentours ne lui apprit rien. Soit ils étaient caché, plus loin, ou morts. Elle était si prêt du but que prendre le moindre risque était stupide et dangereux.
Et voilà que Yorell lui avouait qu'il avait peur de mourir. Les yeux de Brooke s'écarquillèrent soudainement. Ce n'était pas juste ! Que pouvait-elle dire face à cela ? Le rassurer ? A quoi bon. C'était inutile et stupide, elle le savait. Nier ? Faire comme si de rien était ? Comme si elle n'avait pas entendu ? C'était lâche, bas et minable. Elle valait mieux que ça … n'est ce pas ? Du moins Brooke l'espérait.
Elle tomba à genoux aux côtés de son co tribut malgré elle, sans vraiment s'en rendre compte. Ses yeux s'étaient remplis de larmes – elle les ferma vite, serra fort les paupières. Ne pas pleurer. Ne surtout pas pleurer ! Elle ne devait pas craquer, pas alors que tous les regards du Capitol étaient fixés sur elle. Quand elle ouvrit la bouche, pourtant, sa voix tremblait. Elle attrapa la main de Yorell et la serra de toutes ses forces.
« Ils seront tous si fiers de toi. Au huit. »
Et sa mère, au Capitol. Mais cela, Brooke ne trouva pas le courage de le lui dire. Elle n'avait pas vraiment suivit son parcours, ses Jeux. C'était compliqué – Brooke avait déjà eu fort à faire avec ses propres Jeux à elle – mais avec le peu de temps qu'elle avait passé avec Yorell, avec le peu qu'elle savait de lui, Brooke se doutait qu'il avait eu de beaux Jeux. Il ne pouvait en être autrement. C'était paradoxal : Brooke aurait plutôt imaginé la scène à l'envers. Arriver si loin dans les Jeux avait été impensable pour elle mais même en imaginant arriver au bout, Brooke avait toujours imaginé Yorell prendre le dessus. Ça lui avait toujours semblé tellement évident. Sa note, autrement plus élevée que celle qu'avait obtenue la jeune fille, ses capacités, sa ténacité, sa volonté … C'était des qualités que Brooke possédait également, mais elle n'avait pas la force de Yorell, ni la brève avance qu'il avait eu durant les entraînements. Elle ne maîtrisait pas la moindre arme, contrairement à lui. Pour la rouquine, ça avait toujours été évident : Yorell remporterait les Jeux. A présent, il semblait évident que ce ne serait jamais le cas. Brooke aurait du s'en réjouir. Elle était en vie et en bonne santé. Pourtant, la situation la mettait horriblement mal à l'aise. Brooke ne savait plus quoi faire.
Yorell T. Moon
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Sujet: Re: This is the end (pdt le Grand Final) ; J11 ; Yorell & Brooke Ven 21 Nov - 0:20
(78th) This is the end.
Brooke E. Declean feat. Yorell T. Moon
La mort est une dette que chacun ne peut payer qu'une fois. Δ
Je sentis des picotements désagréables parcourir mes jambes devenues invalides par le feu. Le temps m'était compté. Les minutes me manquaient. Et dans cette chaleur insoutenable, j'avais froid. J'avais de plus en plus froid. Dès lors, je repensai aux étreintes si réconfortantes de ma mère. Oh Maman, je n'arrivais pas à croire que son regard larmoyant était la dernière chose dont je me souviendrais d'elle, avant de passer de l'autre côté... Je dérivai mes yeux charbonneux sur le ciel assombri par le volcan en éruption. Le bruit de la lave crépitant autour de moi, mes sens étaient embrouillés. Ils s'amenuisaient, au fur et à mesure que je perdais la vie. Bientôt, respirer me devenait insupportable. L'air aride me brûlait les poumons, et je déglutissais souvent, bruyamment. Mes lèvres se creusaient, le visage noirci par les cendres qui tombaient comme de la neige en hiver. Et là, je sentis une forte pression sur ma main. Brooke n'était pas partie. Moi qui m'étais fait une raison, pensant qu'elle allait me laisser à mon triste sort car c'était tout ce que je méritais. Au contraire, elle venait de lourdement tomber à genoux auprès de moi, comme si le monde entier s'était abattu sur ses épaules. Je tournai lentement ma tête vers elle, cherchant dans son regard larmoyant une quelconque réponse à toutes les questions qui traversaient mon esprit. Pourquoi faisait-elle ça ? Pourquoi ne prenait-elle plutôt pas ses jambes à son cou ? Et surtout, qu'attendait-elle pour brandir le couteau qui abrégerait mes souffrances ? Il n'en était rien. Je me contentais ainsi de serrer avec le peu de forces qui me restaient ses mains moites, mes yeux ne décrochant pas les siens.
Elle ne s'en rendait peut-être pas compte, mais je la remerciais. Profondément, du plus profond de mon être. J'avais bien trop de fierté pour écorcher ces quelques mots à son égard, mais je n'en pensais pas moins. Je la remerciais tout simplement de bien vouloir rester à mes côtés, et m'assister dans mes derniers moments d'existence sur cette terre pourrie jusqu'à la moelle. Là encore, j'essayais de me mettre à sa place, ce qui en fait aurait eu plus de logique: j'avais toujours été prédestiné favori de nous deux. Et pourtant, la rouquine allait gagner. Elle allait gagner, tout simplement car moi-même j'allais rendre l'âme. Quant aux deux autres tributs, qu'ils aillent au diable avec moi. Je les emporterais dans ma tombe, rongeant leurs os. Si je pouvais bien faire quelque chose pour me faire pardonner du monstre que j'avais été avec Brooke, c'était de la laisser gagner. C'était de faire gagner mon district, à défaut de ne pas avoir l'occasion de représenter mes origines. D'ailleurs, qu'en savait-elle, de leur fierté là-bas ? C'était bien ce qu'elle venait de me dire, bien que maladroitement. Cependant, j'avais envie de la croire. J'avais envie d'y croire. Je me répétais peut-être, mais j'étais peut-être un gosse exécrable, pourri gâté et cynique, personne ne pourrait me dire que je n'avais pas pris mon statut de tribut au sérieux. Je me confortais misérablement dans cette idée, alors que l'air commençait à me manquer. J'entrouvris progressivement pour respirer à pleins poumons, malgré l'aridité de l'air, puis je toussai bruyamment en contractant mes muscles dans des spasmes incontrôlés. Je restais légèrement redressé, pour venir chercher la tendresse d'une étreinte, en voulant me souvenir des bras salvateurs de ma chère maman. Je posai ainsi mon visage noir de suie sur le genou de Brooke, mon visage tourné vers son nombril. Puis, mes bras glissèrent le long de sa veste et je m'y accrochai du bout des doigts, réprimant un nouveau sanglot de faiblesse. Mais j'avais le droit d'être faible. Juste pour cette fois, rien que cette fois, laissez-moi être faible.
A cet instant précis, je savais que le Capitole nous regardait. Que nos mentors avaient leurs yeux rivés sur l'écran. Et que ma mère était déjà en train de vider ses paquets de mouchoirs. Et elle pleurait. Peut-être étais-je le seul à voir ses yeux gonflés de larmes. Je ne la comprenais pas. Mais ça, je ne le comprendrais probablement jamais. Avais-je eu une quelconque importance pour la rouquine ? Oui, sans doute. Et une fois encore, je ne pouvais que la remercier pour ce geste que je n'avais jamais mérité de toute ma vie. Au moins, je me disais que je n'allais pas mourir seul. Mais elle, elle allait gagner seule. Elle allait devoir affronter l'après-jeux et elle en souffrirait très certainement. Je déglutis à nouveau, le regard vitreux. Je fis glisser une de mes mains sur mon abdomen sanguinolent, dans un vain espoir de stopper l'hémorragie. Je finis ainsi de nouveau sur le dos, ma nuque s'appuyant légèrement sur le genou de Brooke. « Tu pourras dire à ma mère que... » Je dus m'arrêter pour remplir à fond mes poumons d'air poudré. « ...que je l'aime ? » Mes yeux rouges papillonnèrent et je toussai de nouveau, mes signes vitaux de plus en plus en déclin. Le temps courait, tournait, encore et encore. Mais aujourd'hui, je ne passerais pas le cadran. Aujourd'hui, je fermerais mes yeux pour la dernière fois. « Tu pourras dire à tout le monde que... je suis désolé ? » C'était plus fort que moi, mes yeux s'embrumèrent encore de larmes. Parce que je repensais à tous ces visages que plus jamais je n'aurais l'occasion de revoir... Je n'avais pas envie de partir. Je n'avais pas envie de mourir. Si je croyais en un quelconque dieu, je serais en train de prier. Prier pour qu'un miracle survienne, pour que l'on m'épargne. Mais dans les hunger games, ça ne fonctionnait pas comme ça. Ça ne fonctionnerait jamais comme ça. Il fallait se battre, jusqu'à son dernier souffle. Il fallait survivre, il fallait tuer ! C'était chasser... ou être chassé. Je secouai lentement ma tête pour chasser les quelques larmes qui étaient montées à mes yeux. Mon regard charbonneux percuta de nouveau celui de Brooke. « Nous aurions pu être... amis. » Oui, nous aurions pu. Si la moisson ne nous avait pas rapprochés. Si le destin ne nous avait pas faits prendre ce sentier ensanglanté. Tout le monde entendait ce que je disais. Ma famille, mes proches, écoutaient ce que je disais. Mais Brooke, elle, comprenait ce que je ne disais pas.
Sujet: Re: This is the end (pdt le Grand Final) ; J11 ; Yorell & Brooke Jeu 11 Déc - 13:51
La situation lui échappait, et Brooke sentait le sol se dérober sous ses pieds. Elle avait resserrer ses bras autour des épaules de son co tribut. La rouquine ne pouvait s'empêcher de sentir l'inévitable arriver et qu'elle le veuille ou non, le souffle commençait à lui manquer. Rien ne se déroulait comme prévu, et elle n'était pas prête pour ce qu'il se passait.
Brooke avait tout prévu. Elle éviterait Yorell, c'était évident. Non pas parce qu'elle le voulait mais bien parce que c'était plus simple. Elle avait tenue jusque là en se répétant ces mots en boucle : éviter Yorell pour ne pas souffrir, c'était aussi simple que cela. Ne pas lui prêter d'attention, se concentrer sur Claire et Thunder, les tuer. Rien de plus. Jusque là, la jeune fille avait soigneusement soigneusement laissé de côté l'idée que peut être, ils seraient les deux derniers survivants. Ça n'était pas possible, n'est ce pas ? N'est-ce pas ?! Le sol s'était mit à trembler, le feu et la lave les avait prit par surprise mais Brooke n'avait pas changé ses plans. Tout était prévu : elle l'éviterait pour s'éviter de souffrir.
C'était décidé.
Brooke n'avait jamais prévu l'éventualité que l'Arène, où que l'équipe qui organisait les Jeux, avaient peut être prévu pour eux. Ou peut être encore le hasard. Tout ce qui était sur, c'était que maintenant que la jeune fille serait Yorell contre elle, la raison commençait à l'abandonner. Elle ne maîtrisait plus rien – sauf ses larmes, encore, pour le moment. Attendre d'être seule pour pleurer. Attendre que tout cela soit terminé. Attendre que personne ne puisse la voir, encore et toujours. Ne pas craquer devant les caméras et si les Capitoliens étaient doués pour camoufler les appareils électroniques qui diffusaient la scène dans tout Panem, Brooke savait que le pays entier avait les yeux braqués sur eux.
Que les caméras tournaient.
La requête de Yorell était simple : dire à sa mère qu'il l'aimait. Les yeux embués, Brooke hocha la tête. Elle ouvrit la bouche, tenta d'articuler un son – sa gorge semblait bloquée, obstruée par une grosse boule qui, bientôt, se transformerait en larme. Brooke ferma les yeux, s'appliqua à respirer. Profondément. Inspirer, expirer … Quand elle ouvrit à nouveau la bouche, la rouquine pouvait parler. Sa voix était minuscule – une souris qu'on égorgeait aurait probablement fait le même bruit – mais elle pouvait encore articuler quelques mots.
« Je le lui dirai, Yorell. Tu peux compter sur moi, tu le sais … »
C'était vrai depuis le début. Ils n'avaient pas prit le temps de sympathiser, de devenir amis, mais Brooke ne lui avait jamais voulu de mal, bien qu'elle avait été énervée, souvent, par le comportement du garçon à son encontre. Pourtant, elle l'avait aidé, lors du buffet commun. Elle n'avait jamais envisagé de lui faire du mal.
Une nouvelle fois, le garçon articula quelques mots. Brooke se pencha, l'écouta attentivement. Le volcan, au dessus d'eux, continuait de cracher de la lave et sur le sol, l'espace où ils étaient en sécurité diminuait de plus en plus. Brooke lança un bref regard inquiet autour d'eux.
Ne pas se faire piéger.
Son attention revient très vite sur Yorell. Que disait-il ? Qu'ils auraient pu être amis ? Malgré elle, Brooke se surprit à sourire. Il avait raison, c'était évident. S'ils n'étaient pas arrivés dans cette Arène, s'ils s'étaient rapprochés alors qu'ils étaient encore dans le district huit. Ils se ressemblaient sûrement plus qu'ils ne l'imaginaient ; bien sur qu'ils auraient pu devenir amis.
« C'est vrai. Si on était resté au huit. » Bref sourire. Elle ferma les yeux, visualisa un instant les rivières, les champs du district huit. La bâtisse qui leur servait de maison, à elle et à ses parents. Elle et Yorell, là bas, avec leur foutus caractères ? Brooke souleva ses paupières. « On aurait été de vrais relous ! » C'était un mot qui ne sonnait pas forcément positif, mais se n'était pas péjoratif pour autant et elle espérait que Yorell le comprenne.
Ils laissèrent le silence planer, rompu seulement par la lave qui retombait sur le sol et par les hurlements du volcan. Par le grondement sourd de la terre sous eux. Ils laissèrent le temps passer doucement, lentement.
« Yorell, si je peux faire quoi que se soit pour toi … »
Des paroles qui surprendraient sans doute bien des Capitoliens. Brooke s'en foutait pas mal.
Yorell T. Moon
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Sujet: Re: This is the end (pdt le Grand Final) ; J11 ; Yorell & Brooke Dim 11 Jan - 22:30
(78th) This is the end.
Brooke E. Declean feat. Yorell T. Moon
La mort est une dette que chacun ne peut payer qu'une fois. Δ
Respirer n'avait jamais été aussi difficile. Vivre n'avait jamais été aussi difficile. Je sentais les cendres du volcan se mêler au sang qui coulait dans ma gorge. Je sentais même quelques filets rouges s'épancher de part et d'autre de mes lèvres gercées par la sécheresse de l'arène. Que c'était douloureux de mourir. Que c'était douloureux de s'accrocher à la vie alors que tout était vain. Est-ce que ça allait changer quelque chose, si je parvenais à me relever dans cette arène ? Non. Je n'étais plus qu'un corps épanché sur le sol. Un corps tremblant de souffrance. Mon visage s'enfouissant davantage contre la veste sale de Brooke. J'aurais aimé rire. Je souris à ses remarques. De vrais relous, pas vrai ? Je me mis à imaginer notre vie pourtant si simple au district huit. Loin de la mort, du Capitole et de son artifice qui en effrayait plus d'un chez nous. Moi, j'y étais habitué, descendant directement d'une famille riche et anciennement capitolienne. Mais même ça n'avait pas suffi à me sauver des jeux. Je m'imaginais un soir d'hiver, revenant avec quelques lapins que j'avais chassé, et mon regard aurait croisé celui de la jeune Brooke sortant de son usine de textile, les mains rouges et écorchées à force d'avoir cousu. Oui, je nous imaginais dans un monde idyllique où les jeux de la faim ne nous avaient jamais atteints. Mais c'était trop tard. C'était décidément trop tard. Car l'atmosphère sèche de l'arène me ramenait à la réalité si difficile à accepter: j'allais bientôt mourir.
On dirait probablement de moi que j'étais trop jeune pour mourir. Et pourtant, je me mis à croire que c'était mieux pour moi de succomber à mes blessures. Après tout, qui voudrait d'un vainqueur invalide, le cœur déchiré par ses propres jeux. Non... Physiquement, Brooke satisferait mieux Snow et le Capitole. Je n'étais qu'un sacrifice de plus dans un monde plus qu'injuste, où même après m'être efforcé à sortir du lot pour m'attirer tous les regards de ces pantins colorés de la capitale, j'allais quand même crever pour la vermine que j'étais. Un simple habitant de district que Snow méprisait plus que tout. J'avais eu la folie des grandeurs, et ils avaient tous réussi à me descendre de mon piédestal. N'était-ce pas là que je devais finir, après tout ? En enfer. Au paradis. Un autre monde après la vie, si seulement il en existait un. Et puis d'un coup, l'inconnu de la mort me pétrifia dans les bras de Brooke. Je perdis mon faible sourire suite à la remarque de la rousse, et je plongeai mon regard en amande sur le sien aussi bleu que le ciel en été. Je la suppliais du regard. Sauve-moi. Ramène-moi avec toi. La victoire ne m'importait que peu ! Je voulais... Je voulais juste vivre ! Je dérivai immédiatement mon visage sur le côté en toussant et crachant un nouveau filet de sang, ma gorge bloquée par le mélange douloureux du sang et de la suie du volcan toujours en éruption. C'était sur cette terre que j'allais mourir. Devant des centaines de caméras, devant des milliers de spectateurs. Devant des millions de regards. Mais dans les bras d'une seule personne. Admirez donc votre nouvelle gagnante, bande de chiens. Admirez-la, mais je vous interdis de nous oublier. J'étouffai un nouveau râle de douleur tandis que mon corps était secoué de spasmes musculaires à cause des forces qui me quittaient. Ma vue s'embrouillait. Bientôt, je voyais tout flou. Il fallait que je me détende, il fallait que je me laisse aller. Il fallait... Que j'y aille.
Je relevai mes yeux sombres sur la tignasse rousse de Brooke, alors que sa voix écorchée de sanglots atteignait mes oreilles. Que pouvait-elle faire pour moi, hein ? Que pouvait-elle donc bien faire pour moi ? Rien. Rien, si ce n'était me laisser reposer en paix. Je souffrais tellement. La douleur était insupportable. Mes jambes brûlées me tiraillaient, je ne sentais même plus la pointe de mes pieds. Je n'arrivais presque plus à respirer, ma respiration se faisait bien plus bruyante. Mais je ne voulais pas abandonner. Même si je le devais. Je levai lentement ma main qui quitta du coup mon abdomen ensanglantée, mes doigts tremblants frôlant la joue pâle et criblée de tâches de rousseur de Brooke. Ils glissèrent le long de sa peau douce comme celle d'une pêche, y laissant au passage des traces de mon propre sang. Je m'attardai sur son menton prononcé mais qui ne manquait pas de son charme. Je pris une grande inspiration pour réussir à articuler quelques mots. « Ne m'oublie pas... » Voilà. Voilà ce qu'elle pouvait faire pour moi après tout. Car c'était bien là tout ce dont je craignais: que je tombe dans cette spirale de l'oubli. Qui se souviendrait du vaillant tribut qui avait accompagné la gagnante Brooke Declean dans l'arène ? Ce tribut qui avait beaucoup plus de succès qu'elle, il fallait se l'avouer. Ça ne voulait plus rien dire désormais. Alors je t'en prie, ne m'oublie pas. Je voulais que personne ne m'oublie pas. Je n'étais pas un gamin lambda qui avait combattu pour essayer de survivre ! J'étais... J'étais Yorell Moon. Nouveau spasme. Nouveau soupir de douleur. Ma main tomba lourdement sur mon torse tressautant. Je me sentais lourd. Très lourd. Et je sentais la vie me quitter. J'avais des bourdonnements dans les oreilles, et je n'arrivais plus à distinguer les formes du paysage. J'arrêtai de lutter, et je me détendis progressivement contre Brooke. Une ultime larme coula le long de ma joue couverte de cendres, et mon regard qui soutenait le sien se décrocha. Je sentis une vague chaude m'envahir. Et une dernière fois, je pensai à ma famille. Et le visage de Keira, ma défunte grande-sœur, m'apparut comme dans un rêve. Je fermai mes yeux et me concentrai sur ces quelques souvenirs d'enfance qui m'arrachaient à la vie. Et je m'en allai. Définitivement. Quelques minutes plus tard, le coup de canon retentit. Mais moi, j'étais déjà loin. J'étais déjà ailleurs. Loin de tout. Loin de nous. Comme quand la nuit s'agrandissait et que les rêves se fiançaient.