Gold A. Flickerman △ correspondances : 186 △ points : 26 △ multicomptes : Reed, Charlie & Julian. △ à Panem depuis le : 09/09/2014 △ humeur : Angoissée. △ âge du personnage : Vingt-cinq ans. △ occupation : Styliste pour le Quatre, je possède ma propre boutique au centre-ville.
| Sujet: Gold - Pauvre petite fille riche. Mar 9 Sep - 16:34 | |
| Gold Arya Flickerman❝ BEHIND BLUE EYES ❞ Cher Journal,
Mon Dieu, cela fait des années que je ne t’ai plus ouvert, et je me sens si ridicule, à coucher mes pensées sur ces vieilles pages jaunies comme j’avais l’habitude de le faire autrefois. Je m’étais mis en tête de faire le tri dans mes vêtements (la mode change si vite, ici), et c’est en fouillant dans mon immense penderie que je t’ai trouvé dans une boite, où tu prenais la poussière depuis presque dix ans. Je n’ai pas résisté à la curiosité de relire ce que j’avais bien pu te confier dans mon adolescence ; que j’étais naïve alors. Mais j’ai changé. C’est peut-être tout simplement ça qu’on appelle grandir.
Je t’ai quitté à l’aube de mes dix-sept ans, des étoiles plein les yeux, et des rêves plein la tête. Maintenant que j’en ai vingt-cinq, qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Gold Arya Flickerman, dernière née d’une illustre famille, l’une des plus influentes au Capitole. Mon avenir était d’ores et déjà assuré, il me suffisait de suivre le chemin que mes ainés avaient tracé pour moi. Ca n’a pas toujours été facile de trouver ma place, entre ma sœur, brillante Haut-Juge, et mon frère, hôte des plus populaires. Trop timide, trop effacée pour réussir à m’imposer comme eux avaient su le faire. J’ai toujours été très introvertie, m’efforçant de dissimuler mon manque d’assurance derrière mes perruques, mes couches de maquillage et mes vêtements extravagants, en bonne fashion-victime.
Tu sais que maman a toujours voulu que je suive ses traces, elle qui était une styliste réputée aux multiples talents, et qui officiait pour le District le plus prestigieux, le Un. La mode est ma passion, bien sûr, mais mon véritable rêve était de chanter, ce que maman n’a jamais compris. A ses yeux, mon amour pour la musique n’était rien de plus qu’une lubie passagère. Elle estimait que les Flickerman n’étaient pas une famille de troubadours, qu’ils valaient beaucoup mieux que cela, que je devais prendre exemple sur Iron et Silver, qui avaient tous deux un bon métier parce qu’ils n’avaient jamais eu d’idées aussi farfelues. Je ne lui en ai plus jamais reparlé après ça, et pour lui faire plaisir, je me suis pliée docilement à ses moindres volontés. Je ne voulais pas la décevoir, tu comprends. Je voulais qu’elle ait également pour moi ce regard si fier qu’elle posait volontiers sur Iron et Silver. Alors après de brillantes études de stylisme, j’ai ouvert ma propre boutique, avec le soutien financier de papa et la participation active de maman, qui s’est beaucoup impliquée dans le projet. Ca fait maintenant deux années que je suis installée sur la première avenue, au centre du quartier chic (un véritable privilège, mais je crois que papa a fait jouer ses innombrables relations) et mon magasin ne désemplit pas. Maman est aux anges, et ne cesse de vanter mon talent et de recommander mes collections à qui veut bien l’écouter – et je peux te dire que ce ne sont pas les oreilles attentives à ses conseils qui manquent par ici. Papa et elle ont aussi insisté pour que je participe au Jeux, et ça leur tenait tellement à cœur que je n’ai pas osé le leur refuser. J’ai donc intégré l’équipe de préparation du District Sept en tant que styliste (les postes des Districts de Carrière étaient déjà occupés, au grand dam de maman), mais c’est un boulot que j’exècre par-dessus tout, même si je me garde bien de le dire.
Déjà plus jeune, je supportais mal de voir des enfants à peine plus âgés que moi tomber dans l’Arène, je ne comprenais pas pourquoi on les obligeait à se battre les uns contre les autres, et en quoi le massacre de vingt-trois innocents pouvait profiter à Panem, et au Capitole, mais depuis que je les côtois en chair et en os, c’est encore pire. Je sais que je ne devrais pas, mais c’est plus fort que moi, et je m’attache toujours beaucoup à mes tributs. Quand le coup de canon annonce leur mort, je pleure pendant des heures. Dans ces moments-là, papa essaye toujours de me réconforter en m’expliquant qu’ils ont versé leur sang pour la gloire de Panem, que c’est un honneur pour eux que de mourir dans l’Arène, mais rien n’y fait ; je reste parfaitement inconsolable. Iron m’a toujours dit que mon grand cœur me perdra.
En parlant de cœur… Il m’est arrivé récemment quelque chose de vraiment… étrange. Je peine parfois à y croire moi-même ; il y a encore certains jours où j’ai l’impression que toute cette histoire n’était qu’un rêve. J’ai rencontré un rebelle. Un vrai ! Un de ceux qui se battent pour renverser notre Gouvernement, et contre lesquels papa dit toujours le plus grand mal. Un de ceux que j’ai appris à craindre. Et pourtant… Il n’y avait rien d’effrayant chez cet homme. Au contraire. Nous sommes même restés plusieurs mois ensemble ; officiellement, j’avais été kidnappé, officieusement, je l’ai suivi de mon plein gré… Quand je pense à lui, je sens une chaleur bienvenue partir de ma poitrine, diffuser dans tout mon corps et mourir au creux de mes reins. Je ne saurai l’expliquer, je n’avais encore jamais ressenti ça pour personne, pas même pour ce bellâtre de Titus que maman rêvait de me voir épouser. Ce rebelle, avec ses cheveux emmêlés, la crasse et le sang qui maculaient son visage, ses vêtements débraillés, déchirés et qui constituaient à eux-mêmes un crime contre la mode, n’a rien de ce prince charmant auquel j’ai tant aspiré. L’idée que je me suis toujours faite du prince charmant ressemble trait pour trait à Tywin Nasuada. Oui, j’ai tellement souhaité par le passé qu’il me remarque, qu’il jette son dévolu sur moi, trop timide pour aller l’aborder. Et aujourd’hui, en comparaison, le beau Tywin m’indifférerait presque ! Je ne pense plus qu’à ce rebelle, il hante mes pensées, et mon cœur. Depuis que je l’ai rencontré, je n’ai plus goût à cette vie Capitolienne, tellement futile et vide de sens. Loin de lui, je me sens comme une coquille vide, qui erre sur Terre sans le moindre but. Mais ma famille ne doit jamais rien en savoir, car ils sont tout pour moi, et je ne supporterais pas de lire de la déception dans leurs yeux. Ca me tuerait.
C’est pour ça que je vais devoir te brûler. C’est mieux comme ça. Je suis Gold Arya Flickerman, et je n’ai pas le droit d’aimer un rebelle.
about games and relative.
(choisissez au moins cinq questions qui sont les plus pertinentes pour la présentation de votre personnage, et supprimez les autres ainsi que le spoiler. répondez en un minimum de cinq lignes.)
➺ APPRÉCIES-TU LE VISIONNAGE DES JEUX ? Tout le monde dans ma famille participe de près ou de loin aux Jeux. Mon père était Haut-Juge, ma mère styliste pour le District Un, mon frère est un hôte extrêmement populaire et ma sœur a pris la succession de mon père. Mon oncle adoré présente même les Jeux depuis plus de quarante ans ! C’est d’ailleurs un exploit que personne ne se soit encore lassé de lui. Il est donc évident que j’ai été plongée dans les Jeux depuis mon plus jeune âge. Mais je n’ai jamais aimé ça, et je ne comprends pas davantage l’engouement de mes concitoyens pour quelque chose d’aussi… barbare. Arracher des enfants à leurs familles pour les obliger à s’entretuer devant les caméras, c’est affreusement cruel. Parfois, je m’imagine à leur place, séparée de mes parents, d’Iron et de Silver, précipitée dans cet Enfer où tout le monde veut votre peau, et les larmes me montent aussitôt aux yeux quand j’entraperçois brièvement la terreur qu’ils ont pu ressentir. Je sais qu’à leur place, je ne survivrais même pas au bain de sang. Quand je lui ai fait part de mon dégoût pour la première fois, Iron m’a conseillée de ne jamais mentionner mon point de vue en public. Au début, je ne comprenais pas pourquoi je devais me taire, mais je me suis contentée de lui obéir. Iron est toujours si sage et avisé qu’il ne pouvait avoir que raison. Je comprends un peu mieux, aujourd’hui. Remettre les Jeux en question, c’est déjà se dresser contre le Gouvernement. Et une Flickerman, peut-être encore plus que quiconque, se doit d’apprécier les Jeux et la symbolique qu’ils représentent.
➺ QUE PENSES-TU DES VAINQUEURS DES JEUX ? Je n’aime pas les Jeux, mais paradoxalement, j’adore les Vainqueurs. Je les admire tellement, tous autant qu’ils sont ! D’ailleurs, plus jeune, j’étais systématiquement amoureuse de chaque nouveau gagnant masculin. Ils sont beaux, riches, ils déchainent les foules et sont adulés dans tout Panem – du moins, c’est ce que je croyais – comment ne pas les aimer ? Silver m’a un jour confiée que beaucoup d’entre eux avaient perdu la tête après leur Victoire, et si je peux aisément concevoir que tuer des enfants soit une épreuve particulièrement traumatisante, je pense toutefois que ma sœur a dû exagérer. Aucun d’entre eux ne me semble vraiment fou. Elle-même va d’ailleurs en épouser un ! Je suis incroyablement folle de joie pour elle, et je trépigne d’impatience à l’idée de ce mariage, mais quelque part, je ne peux m’empêcher de l’envier. Jagger est un homme charmant, et il me fait toujours tellement rire ! Leur histoire est tellement belle, digne d'un véritable conte de fée... J’aurai tellement aimé épouser un Vainqueur, moi-aussi ! Je les respecte, aussi. Ils ont vécu plus d’atrocités que n’importe qui d’autre, mais ils n’ont jamais lâché prise, n’ont jamais baissé les bras et se sont battus jusqu’au bout pour s’en sortir. Leur ténacité et leur courage sont un exemple pour tous, et je trouve parfaitement normal qu’aujourd’hui, le Capitole les en récompense : cet argent, ils l’ont mérité, ils l’ont gagné à la sueur de leur front, avec leur sang et leurs larmes.
➺ AS-TU PRIS PART AUX DERNIERS ÉVÉNEMENTS, QUE CE SOIT POUR OU CONTRE LE CAPITOLE ? Bien malgré moi, je me suis retrouvée dans le camp ennemi, celui-là même qui se bat contre tout ce que j’ai toujours chéri. Evidemment, je n’en suis pas fière, mais je ne regrette rien. Si les débuts ont été difficiles et extrêmement laborieux, j’ai aimé chaque instant passé aux côtés des rebelles. Je les assistais comme je pouvais, en m’occupant du ravitaillement et des blessés, et même si je n’étais pas d’une grande aide, jamais encore je ne m’étais sentie aussi utile. C’était une vie dangereuse, précaire et incertaine, mais c’est précisément ce qui m’a plu. L’adrénaline dans mes veines, cette peur permanente au creux du ventre… Je me sentais si… vivante. Chaque instant pouvait être notre dernier, et c’est ce qui le rendait si beau. En comparaison, la petite vie bien rangée que j’ai retrouvée au Capitole m’ennuie terriblement. Je donnerai n’importe quoi pour repartir sur les routes.
➺ CROIS-TU AU BONHEUR ? J’y croyais. J’y croyais tellement. Pour moi, la vie aurait été tellement triste et vide de sens, sans cet espoir de vivre heureux. Mais je sais aujourd’hui que plus jamais je ne serai heureuse. Car l’homme que j’aime est un rebelle, qu’il vit à l’autre bout du pays, et que je ne le reverrai sans doute jamais. Je suis une Flickerman, ma place est au Capitole, pas dans les souterrains exigües du Treize. J’aime le Capitole, et je n’encourage pas vraiment la rébellion et pourtant… Pourtant, je donnerai tout ce que j’ai pour pouvoir le retrouver, même si je sais que je ne pourrais jamais me résoudre à abandonner mes parents, sans parler de Silver et Iron, que j’aime plus que tout au monde. Et si je ne me fiance pas dans les années à venir, je sais que mes parents m’imposeront un mariage organisé, pour perpétuer la grandeur de notre famille. Or, c’est d’un mariage d’amour dont je rêve…
➺ QUE PENSES-TU DE L'ORGANISATION DE PANEM (DISTRICTS/CAPITOLE) ? Le président Snow, bon et juste, nous gouverne tous avec indulgence et amour, il nous a apporté la paix et la prospérité en mettant un terme aux Jours Sombres. Nous devons lui en être reconnaissants, et le chérir comme il chérit chacun d’entre nous. Malgré tout ce que j’ai pu voir dans les Districts, j’aime toujours autant mon pays, et je suis fière d’être Capitolienne. Je sais que tout n’est pas parfait, que certains vivent dans une misère terrible, que les Jeux ne sont pas vraiment une bonne idée, mais est-ce vraiment raisonnable de mettre le pays à feu et à sang pour y remédier ? Cette guerre qui fait rage entre les rebelles et les pacificateurs provoque beaucoup trop de morts, et tout ça pour quoi ? Dorian semblait être convaincu que leur combat était juste et nécessaire, mais n’aurait-il pas d’autres moyens plus pacifiques pour arriver à leurs fins ? Et si le Gouvernement tombe, quel sort terrible nous réservent les rebelles ? Pour les avoir côtoyé, je sais qu’ils brûlent d’une haine farouche à notre égard. En vérité, j’ai peur. Je suis terrorisée à l'idée que ce jour arrive. Je ne veux pas que le Capitole tombe. Je voudrais tellement que tout reste ainsi, que rien ne change…
tell us your story. PROPOSITION 1: Ca fait des jours qu’il me séquestre dans cette cave, où la lumière du jour ne filtre même pas. Je suis seule la plupart du temps, il ne me rend visite que pour m’apporter à manger. Je passe tout mon temps à pleurer, ce qui semble beaucoup l’exaspérer, alors j’en rajoute toujours un peu quand il est dans les parages. C’est ma petite vengeance personnelle pour ce qu’il me fait subir. Il n’est pas très loquace, il ne m’adresse la parole que pour me dire d’arrêter de chialer, et de la fermer. Sauf une fois où il m’a avoué le sort qu’il me réservait. Il ne voulait pas me tuer, ou me violer, comme je l’ai cru au début. Son intention était de me livrer au District Treize pour obtenir une rançon. Il savait qui j’étais, m’avait appelée par mon prénom à plusieurs reprises, n’ignorait pas que mes parents seraient prêts à verser une fortune pour me retrouver. L’idée que son argent servirait à financer la rébellion étoufferait probablement mon père de rage, mais il n’y avait pas le moindre doute qu’il paierait quand même. J’étais sa dernière née, sa petite fille. Ma vie n’avait pas de prix. Je m’en voulais. Je m’en voulais tellement. Si je ne m’étais pas mis en tête de me rendre en personne sur place pour m’imprégner de l’ambiance du District Sept afin de créer des costumes en parfaite harmonie pour mes futurs tributs, rien de tout ceci ne serait arrivé. Le maire avait organisé une fête pour notre départ, et ce rebelle m’avait pris en otage alors que j’étais sortie prendre l’air, étourdie par l’alcool local. Le nôtre était doux et sucré, alors que le leur était fort et brut. Rien de comparable. Les poings et les pieds liés, adossée contre le mur, je jette un regard à ce rebelle qui dort à l’autre bout de la pièce qui, en soi, n’est pas bien grande. Il ne reste jamais pour la nuit d’habitude, mais peut-être qu’un imprévu était venu contrarier ses plans et qu’il n’avait pas trouvé d’autres alternatives que celle de me tenir compagnie. Il semble dormir profondément, c’est le moment que j’attendais pour passer à l’action. J’attrape comme je peux le couteau qu’il m’a tendu pour manger et qu’il a oublié de récupérer ensuite. Il devient négligeant. Avec beaucoup de difficulté, je parviens à trancher la corde qui liait mes poignets, et j’entreprends aussitôt de délier mes chevilles. Me voilà libre. Je n’ai plus qu’à m’enfuir à toute jambe en hurlant qu’un fou furieux m’a kidnappée et m’a retenue prisonnière dans une cave sordide. A pas de loups, je monte les marches et pousse la porte… qui refuse de s’ouvrir. Un cadenas verrouille aussi la porte de l’intérieur ! Je pousse un grognement frustré avant de plaquer ma main sur ma bouche – il ne faut pas que je le réveille. Il doit avoir la clef sur lui, c’est évident. Je suis contrainte d’élaborer rapidement un nouveau plan. Mon regard passe du couteau que je tiens encore à la main au corps inerte du rebelle. Oui, voilà. Je n’ai qu’à l’égorger dans son sommeil pour lui voler la clef. Aussitôt dit, aussitôt fait ! Je m’approche lentement de lui, sans un bruit, et m’agenouille à ses côtés. D’une main tremblante, je place le couteau sous sa gorge, avec la ferme intention de la lui trancher, mais soudain, je doute. Oter une vie est plus difficile qu’on ne le croit. En serais-je capable ? Ce rebelle est un méchant, il le mérite, mais je n’ai pas le cran nécessaire pour passer à l’action. « Vas-y, fais-le. », me lance-t-il d’une voix où perce l’amusement. Je l’ai sûrement réveillé en essayant d’ouvrir la porte, à moins qu’il n’ait pas trouvé le sommeil ; en tout cas, il a fait semblant de dormir tout ce temps pour se moquer de moi. Vexée, je laisse tomber mon couteau au sol et retourne à ma place, à ruminer mes envies de meurtres. (...)
Oh mon Dieu. Oh mon Dieu. Prise au dépourvue, je ne sais vraiment pas quoi faire. Mes mains tremblantes soulèvent la chemise de Dorian – il m’a enfin appris son prénom – et la blessure que j’aperçois à la lueur des bougies me ferait presque tourner de l’œil. C’est la première fois que je suis confrontée à quelqu’un qui a plus qu’un simple rhume. Dorian est rentré blessé cette nuit, il s’est fait tiré dessus par un Pacificateur, et si la plaie n’est pas belle à voir, elle ne semble pas si grave. Enfin pour ce que j’en sais… Je ne suis pas médecin, et je peux très bien me tromper. Je déboutonne rapidement sa chemise pour la lui ôter, et je l’entends me dire dans un sourire « J’apprécie, mais ce n’est pas vraiment le moment. » Quand je comprends où il veut en venir, je ne peux m’empêcher de rougir jusqu’aux oreilles. « Je veux juste te venir en aide, c’est tout. Ne te fais pas d’idées, tu n’es pas du tout mon genre. » « Ah, l’envie de m’égorger t’est passée ? » « Pour l’instant. » C’est la première vraie conversation que nous avons depuis notre cohabitation forcée. Je me sers de sa chemise pour épancher le sang, et j’ignore si je suis en train de l’aider ou de le tuer, car sa chemise est tellement sale que je risque tout bonnement d’infecter la plaie. Tant pis. De toute façon, s’il meurt, ça arrange mes affaires, pas vrai ? Il ne pouvait pas rester ici, il n’y avait rien pour le soigner, mais dans son état, il serait incapable de marcher. Une idée germe dans mon esprit ; il n’a pas pris la peine de refermer la porte. Je pourrais m’enfuir et le laisser crever ici, mais je ne peux m’y résoudre. « J’ai une idée. Je reviens, attends-moi ici. » « Où veux-tu que j’aille ? », me répond-t-il avec cette même désinvolture, comme s’il n’était pas du tout en train de se vider de son sang.
Je dois avoir une apparence vraiment affreuse : je ne suis pas lavée depuis des jours, et j’ai tant pleuré que mon maquillage a certainement coulé, mais je me contente de rabattre la capuche de mon manteau pour dissimuler mon visage. Je regagne rapidement l’Hôtel de Ville, où j’ai établi mes quartiers, et je retrouve mon équipe de préparation, folle d’inquiétude à mon sujet depuis ma disparition. Pas de temps à perdre, j’embarque plusieurs trousses de secours et tout ce qui pourra m’être utile, je me contente de les rassurer sur mon état et je repars aussitôt, en leur promettant de revenir tout leur expliquer. Je me perds sur le chemin du retour, mais finit néanmoins par retrouver la cave qui était autrefois ma prison et qui est devenue… Je ne sais pas. Autre chose, j’imagine. Dorian a l’air surpris de me voir réapparaitre, comme s’il s’était fait à l’idée que je ne revienne jamais. « Pourquoi tu es revenue ? Tu aurais pu t’enfuir. » « Je ne sais pas. » est la seule réponse que je peux lui apporter, et elle a le mérite d’être honnête. Mieux préparée, je peux enfin m’occuper de sa blessure, désinfecter, recoudre et panser sa plaie du mieux que je le pouvais. Ce soir, je venais peut-être de sauver la vie de mon bourreau. Quelle mouche m'avait piquée ? Iron avait raison, j'avais trop bon coeur. Mais tout ceci n'avait pas été en pure perte ; Dorian m'avait finalement relâchée, une semaine après m'avoir enlevée, et j'avais pu rentrer chez moi. J'avais gardé pour moi cette mésaventure. De toute façon, tout est bien qui finit bien, pas vrai ?
(...)
Je cours aussi vite que je le peux, le souffle court, les yeux embués de larmes et ma jolie robe tachée de sang. Mon cœur bat si vite, si fort, que c’en est douloureux, et dans ma fuite, je ne discerne rien d’autre que mon pouls qui martèle brutalement mes tempes jusqu’à m’abrutir. Je me dirige à l’aveuglette à travers un dédale interminable de rues qui se ressemblent toutes, car ma connaissance de ce District se limite à l’Hôtel de Ville et à ses proches environs. Mes talons entravaient ma fuite éperdue et je risquais de me tordre la cheville à tout instant, je les ai abandonnés en cours de route, et mes pieds nus s’écorchent douloureusement sur les pierres qui semblent placées sur mon chemin dans l’unique intention de me ralentir, ou me faire chuter. Mais si je tombe, c’en est fini de moi.
Je devine leurs pas juste derrière moi, leurs cris furieux qui réclament vengeance, et la terreur viscérale que je ressens en cet instant me donne la force de redoubler de vitesse, malgré un manque d’endurance certain. Je ne sais pas ce qu’il se passe, et cela me terrifie. Les gens d’ici semblent avoir tous complètement perdu la raison. En un rien de temps, ils se sont transformés en bêtes sauvages et nous ont violemment attaqués, mon escorte et moi ; dans l’échauffourée, ils ont même tué l’un des gardes du corps chargé de veiller sur ma sécurité. Et je suis la prochaine, me hurle une voix dans ma tête.
Sans réfléchir, je tourne à gauche mais un mur imposant me barre la voie. Mon cœur rate un battement quand je comprends que la rue que j’ai empruntée est une impasse. Je suis perdue, et je me sens blêmir à cette idée. La seule pensée qui s’impose à mon esprit en cet instant est la vision de mon corps mis en pièce par ces barbares sanguinaires. Mon Dieu, je ne veux pas mourir, pas ici, pas comme ça. Je fais aussitôt volte-face et m’adosse contre le mur, comme un animal pris au piège. Je vois cette foule s’approcher à travers les larmes qui me brouillent la vue. Un homme s’avance, m’attrape le bras et me force à le suivre sans ménagement. Je marche sans savoir où je vais, mais bientôt je me retrouve sur la Grande-Place où la foule est encore plus dense. Que me veulent ces gens ? Vont-ils me tuer pour venger les deux tributs du Sept qui ont trouvé la mort dans l’Arène ? Et où sont les Pacificateurs ? Pourquoi n’y en a-t-il aucun dans les rues ? Je sens mes jambes céder sous mon poids, et l’homme est obligé de me trainer jusqu’à l’estrade qui surplombe la place. Oui, je vais mourir, c’est sûr. Pour l’exemple. Je suis morte de trouille, mais je suis en même temps soulagée qu’Iron ne m’ait pas accompagné dans ce voyage, comme il en était prévu. Mais au moment du départ, il était introuvable et j’avais dû me résigner à partir sans lui pour ne pas rater le train.
Des coups de feu éclatent sur la place et contraignent la foule au silence. Je tremble de tous mes membres quand soudain, un homme m’entoure de ses bras. J’ignore où je puise encore la force de me débattre et de hurler, mais il assure sa prise et m’empêche tout mouvement. « Shhh, c’est moi. », me glisse-t-il à l’oreille. Je relève alors spontanément la tête, et mes yeux trouvent naturellement les siens. Oui, c’était lui. Et sans un mot, il me prend dans ses bras et m’emmène loin d’ici, tandis que mes larmes ruissellent le long de son cou. Dorian vient probablement de me sauver la vie.
(...)
« Il faudrait que tu te démaquilles, et que tu enfiles des vêtements moins…, il hésite visiblement sur le terme à employer, voyants. Il faut qu’on passe inaperçu. La révolte gronde au-dehors, s’ils te trouvent, ils s’en prendront à toi. Beaucoup sont déjà morts. » Je ne comprends pas pourquoi ce rebelle m’apporte son aide. Il déteste les Capitoliens, il me l’a dit la première fois que nos chemins se sont croisés. Peut-être se sentait-il simplement redevable envers moi. Une vie pour une vie, sa dette était payée. Il ne me devait plus rien. Il me tend un petit tas de linge qu’il veut me voir vêtir et je m’enferme dans la salle de bain. Lentement, je retire une à une les épingles qui maintenait ma perruque en place (la rousse, ma préférée car elle me faisait ressembler à Silver), avant de l’ôter précautionneusement, comme pour éviter de l’abîmer plus qu’elle ne l’était déjà. Je libère ma crinière blonde ; au Capitole, je porte tous les jours une nouvelle perruque, si bien que très peu de personne dans mon entourage connaissent ma véritable couleur de cheveux. Et pourtant, ma chevelure d’or sied à merveille à mon prénom. Gold. J’entreprends ensuite de retirer mes faux cils, puis mes faux ongles, avant de me passer un coup d’eau pour enlever toute trace de maquillage. Dans l’évier, l’eau se teinte de toute sorte de couleurs au fur et à mesure que je me débarbouille le visage. Je retire ma robe pour enfiler les vêtements que Dorian a trouvés. Ils sont trop grands, je nage littéralement dans la chemise, alors je la noue à la taille pour ne pas être gênée dans mes mouvements. Je me sens si ridicule, ainsi accoutrée, j’ai l’impression d’être déguisée. Je me sens mal à l’aise ainsi dépouillée de mes artifices, comme mise à nue. Je sors enfin de la salle de bain, en appréhendant la réaction de Dorian. Je ne le connais pas, et malgré tout, j’ai peur de ce qu’il pourra penser de moi en cet instant. Il pose sur moi un regard stupéfait, avant de me jauger quelques secondes. Je me mords la lèvre, nerveuse. Va-t-il se mettre à rire de ma piètre allure ? Finalement, le verdict tombe. « Tu sais, tu es plus jolie comme ça. » C’est à mon tour d’être surprise. Se moque-t-il de moi ? Comment pourrais-je être plus belle au naturel que maquillée ? Décidément, ces gens sont vraiment très étranges.
(...)
J’ouvre doucement les yeux, et je surprends le regard de Dorian sur moi. Ca doit faire plusieurs minutes qu’il me regarde dormir. « Pourquoi tu me regardes comme ça ? », je lui demande, les sourcils froncés, pas très bien réveillée. « Quand tu dors, tu me rappelles quelqu’un. » Je sais très bien à qui il fait référence. A sa défunte petite-amie, tuée par un Pacificateur. Il m’en a déjà parlée. Cela fait bientôt un mois que je parcours les routes en compagnie de Dorian, et d’autres rebelles. Les autres se méfient de moi, ne m’acceptent pas parmi eux, mais Dorian semble se ficher de leurs avis, et continue à leur imposer ma présence. De toute façon, où irais-je ? Je ne veux pas rentrer chez moi, ici, j’ai enfin trouvé un but à ma vie. J’aime aider les gens, et je suis contente de pouvoir apporter ma modeste contribution. On me laisse m’occuper des blessés (après s’être toutefois assuré que je n’essayais pas de les tuer dans leur sommeil), j’assiste un médecin qui m’a beaucoup appris.
Je me renfrogne, blessée qu’il ne voit en moi que le souvenir d’une personne chère. Je voudrais tellement qu’il puisse m’apprécier pour ce que je suis, mais comment le pourrait-il ? Je suis Capitolienne, je représente tout ce qu’il exècre, tout ce qu’il combat. Quand il me regarde, ce n’est sans doute pas Gold qu’il voit, mais une privilégiée qui a eu la chance de naitre du bon côté de la barrière. Je suis jalouse d’une morte, et cela me sidère. Qu’est-ce que je lui trouve de toute façon ? Ce n’est qu’un impétueux, un prétentieux bouffi d’orgueil, il ne reconnait jamais ses torts et se prend parfois pour mon père. Non, il ne m’intéresse pas du tout. « Oui, et bien, arrête de faire ça. », je maugréé de mauvaise humeur en me retournant pour grappiller quelques minutes de sommeil de plus.
(...)
Les Pacificateurs allaient arriver d’une minute à l’autre, un gamin était arrivé en courant, à bout de souffle, pour nous apprendre la terrible nouvelle. La planque avait été découverte. Il y avait tant de blessés, tant d’invalides victimes des dernières représailles des Pacificateurs, incapables de marcher par eux-mêmes. Les évacuer prendrait trop de temps, et du temps, ils n’en avaient pas. Ils n’en avaient plus. Toutes ces personnes… c’était tous des gens bien, des gens qui ne méritaient pas de mourir sous les coups des Pacificateurs, abattus sur la Grande-Place pour l’exemple. Je ne comprenais pas toujours leurs motivations, mais je respectais leur courage et leur détermination. Je devais faire quelque chose pour empêcher ce massacre, et j’avais ma petite idée. Seulement, elle me coûtait énormément. Je n’avais aucune envie de mettre mon plan à exécution, mais il le fallait. Des vies innocentes étaient en jeu. Je n’avais pas le droit de me montrer égoïste.
Je me tourne vers Dorian, les larmes aux yeux. Il se méprend sur ma détresse, prend ces larmes pour de la peur et tente de me rassurer en disant que tout va bien se passer, même si l’un comme l’autre savons pertinemment que ce n’est qu’un tissu de mensonges. « J’ai une idée pour les retenir. » Il m’attrape le bras, comme s’il avait lu dans mes pensées. « Non, fais pas ça. » « Tu me fais confiance ? », je lui demande d’une voix brisée. Sans la moindre hésitation, il hoche lentement la tête pour acquiescer. « Si je ne fais rien, ils seront là d’une minute à l’autre. On ne peut pas risquer la vie de tous ces gens, tu le sais aussi bien que moi. » Je ravale un sanglot tandis que les larmes roulent le long des mes joues. C’est dur, ça fait mal, mais je dois m’y résigner. Il n’y a pas d’autres choix.
Je l’embrasse avec passion, je l’embrasse jusqu’à en perdre haleine, je l’embrasse comme si c’était la dernière fois que l’on se voyait – c’était probablement le cas – et notre baiser a le goût salé de mes larmes. « Ne m’oublie pas. », je lui murmure. C’est ma dernière recommandation. Puis je tourne les talons et m’enfuit à toutes jambes, hors de cette cachette, en l’entendant hurler mon nom. Je cours dans les rues, et je tombe rapidement sur la troupe de Pacificateurs qui se dirige d’un bon pas pour accomplir sa sale besogne. Je me rue vers eux en hurlant et m’agrippe au Pacificateur le plus proche. « Aidez-moi, je vous en prie. Je suis Gold Flickerman, les rebelles m’ont kidnappé, je… j’ai réussi à m’échapper. Aidez-moi. », je répète. Et je pleure de plus belle, je n’ai même pas besoin de me forcer, penser à Dorian suffit à me briser le cœur. Les hommes sont d’abord tous perplexes, je les comprends, ils ne m’ont jamais connu sous une apparence aussi simple, et je suis portée disparue depuis si longtemps qu'on a dû me croire morte, mais j’achève de les convaincre de mon identité. Ma famille est renommée : me ramener à mes parents leur vaudra certainement une promotion. C’est ce qu’ils doivent tous penser, puisqu’ils oublient presque aussitôt leur mission première. Penser à ma famille me serre le cœur, je m’en veux de leur avoir fait vivre cette terrible épreuve. Ils ont dû se faire un sang d’encre pendant des mois, sans savoir si j’étais morte ou toujours vivante, retenue prisonnière quelque part, sûrement maltraitée. Je suis une fille, une sœur indigne. Après tout ce qu’ils ont fait pour moi… Et même si je sais que Dorian laissera toujours un vide dans mon cœur et dans ma vie, je suis sincèrement heureuse à l’idée de retrouver ma famille.
(…)
Je suis rentrée chez moi. Me réadapter à ma vie Capitolienne n’a pas été aussi facile que je le pensais. J’ai remisé toutes mes tenues extravagantes au placard, je ne porte plus de perruque et j’ai cessé de me maquiller, ou du moins, le strict minimum. Je trouve ça indécent de me vêtir avec tant d’excentricité quand d’autres vivent dans une misère terrible, et n’ont rien pour vivre. Et puis Dorian me trouvait plus jolie comme ça. Ma famille, ma mère surtout, s’est étonnée de ce brusque changement, mais ils pensent sûrement que c’est à cause du traumatisme occasionné. Ils n’ont pas tort, dans un sens. Je m’ennuie, ici. La vie me parait soudainement vide de sens, comme si plus rien ne m’intéressait. Mais je souris, pour faire bonne figure. Après tout, c’est comme ça que ça marche, ici. Je commence à comprendre ce que Dorian reprochait au Capitole.
reality is here.
La famille Flickerman enfin au complet ! Vous allez souffrir Je commence ma fiche ce WE, bande de moches (Le titre de cette fiche n'a rien à voir de près ou de loin avec Claude François ) FEATURING celebrity © COPYRIGHT frostingpeetaswounds.tumblr
Dernière édition par Gold A. Flickerman le Sam 20 Sep - 0:29, édité 33 fois |
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