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△ correspondances : 442 △ points : 6 △ multicomptes : joshua g. wheatfield △ à Panem depuis le : 15/07/2013△ humeur : de la mousse △ âge du personnage : vingt cinq △ occupation : mentor
IV-I ; Résidence des équipes Someone ordered sushis ?
Les portes de l’ascenseur s’ouvrent doucement et l’on entend le raisonnement de ce bruit qui signifie l’arrêt de la machine. Je m’engouffre à l’intérieur alors qu’il n’y a personne d’autre que moi. Les vitres me laissent cependant apercevoir l’activité du Capitole et de ses yeux ; les femmes sortant du coiffeur, les rires aux éclats sur les trottoirs, le dernier idiot vantant sa coupe de cheveux bleus tellement grande que l’on pourrait sans doute y cacher une pastèque – j’ai envie de manger une pastèque. J’ai un rictus indélicat et le sourcil gauche qui remonte sans oublier le bout de la lèvre qui se tort. Cet endroit est aussi merveilleux qu’incompréhensible. Et pourtant personne ne dit rien parce que pour eux, tout est normal. Un individu du Capitole qui se pavane dans les rues du sept c’est le genre de chose qu’on n’aime pas. On n’aime pas parce que c’est pas normal. Mais si je balançais un gamin de onze ans dans les rues du Capitole habillé de ses vêtements en tissu gris sali, on le pourchasserait sans doute pour atteinte à la tranquillité d’autrui.
J’étais pourtant si brusque il y a quelques minutes et j’oublie sans aucune attente d’appuyer sur le bouton de la machine, le bouton neuf – ça va monter – pour me déplacer vers la destination que je n’aimerai pas fouler pour autant. D’ailleurs, je ne suis au courant d’aucun règlement quant aux habitations des équipes. Est-ce que j’ai le droit d’aller dans l’habitation d’un autre district ? Sûrement que non. Et les pouffes en bas elles ont le droit de me faire vomir ? Bah non. Alors je m’en fous, je monte, on va pas me casser les couilles plus longtemps.
Je regarde mes mains pendant que les portes se referment. J’ai oublié d’amener quelque chose. On m’a dit qu’il fallait toujours amener un présent quand on va chez quelqu’un. Toujours. Quoi que c’est pas trop sa maison à Elyas ce bâtiment. La seule chose que j’aurai pu rapporter c’est sans aucun doute une bouteille d’alcool. Je l’apporterai pour fêter la mort d’un carrière, ce serait déjà plus logique. La mort d’un carrière ça se déroule comme ça : chez un tribut c’est un soulagement, chez un habitant du Capitole c’est un soupir, chez un mentor on pense à aller réserver une discothèque pour faire la fête et se saouler la gueule – jusqu’à se souvenir qu’on a deux tordus de notre district encore en jeu et qu’on peut pas se bourrer comme on veut. J’arrête l’ascenseur d’un coup de pression sur le bouton rouge. Et je descends au rez-de-chaussée pour passer dans une boutique pas loin à la rue d’à côté. Sur la route on me remarque trois fois, on chuchote quatre fois, et on tient me toucher le cul deux fois. Accessoirement j’ai eu envie de frapper quinze fois mais ça c’est pas super accommodant sachant que je dois chercher du sponsor dès demain. Quoi que ça pourrait me faire passer dans les journaux et des individus pourraient avoir peur de moi… Idée à retenir pour l’année prochaine !
En remontant avec mon paquet dans la main, je croise un muet. Je comprends que je suis totalement en stresse de rentrer dans l’habitation du district neuf quand je m’apprête à lui rappeler que quand on est poli, on dit bonjour. Bah non petit con, c’est un muet ! Cette année, la tribut du district neuf est la sœur d’Elyas, j’en mettrai ma main à couper, elle ne peut pas avoir le même nom sans lien de sang, pas dans un district de cette taille. Pas avec un nom comme ça. Cette année le septième district s’alliera au neuvième pour parvenir à la victoire.
Nash« Quelqu’un a commandé des sushis ? »
Reed Emerson
△ correspondances : 1464 △ points : 11 △ multicomptes : Charlie la Pacificatrice, Juju le Rebelle & Gold la rêveuse (Ex Elyas) △ à Panem depuis le : 09/01/2013△ humeur : Se sent vide et abandonné, désespéré par la chute de Coin et l'échec de la rébellion. △ âge du personnage : Vingt-six ans △ occupation : Sniper dans l'armée du Treize
L’effervescence frénétique des derniers jours avait fini par retomber comme un soufflet, et c’est avec un certain soulagement que je m’accordais enfin un peu de répit en profitant du calme que m’offrait ce salon, vide pour la première fois depuis notre arrivée au Capitole. Virani discutait dans sa chambre avec Nathaël, et Iron devait probablement cuver son vin dans un coin, si bien que j’étais tranquille pour la soirée. Le défilé des Tributs, qui s’était déroulé dans l’après-midi, avait été un véritable fiasco, mais heureusement, notre hôte avait réussi à rectifier le tir en s’indignant dans les médias d’un prétendu vol de costume. Si je lui en étais reconnaissant de se démener ainsi pour nos tributs, je n’en étais pas dupe pour autant ; il n’avait pas menti pour préserver la réputation de Nathaël et Virani, mais uniquement pour sauver son honneur – et vraisemblablement sa peau, par la même occasion. Peu m’importait les raisons qui l’avaient poussé à agir puisque le résultat était le même ; ça me tuait de le reconnaître mais grâce à lui, Virani avait encore toutes ses chances d’attirer des sponsors.
Avec une hésitation palpable, je soupèse le CD-ROM que je tiens au creux de ma main tout en l’examinant d’un air circonspect, presque apeuré. Je me mords la lèvre inférieure, tiraillé entre mon envie de le visionner et celle de le balancer à l’autre bout de la pièce. Ma raison me hurle de m’en débarrasser sur le champ, mais c’est ma curiosité malsaine qui l’emporte, et terriblement tenté de découvrir son contenu, je glisse le CD dans la fente du lecteur de disque. Aussitôt, l’écran de télévision s’allume tandis que l’hymne de Panem retentit fièrement dans le salon, et je me retourne précipitamment pour m’assurer que personne ne se trouve dans les parages. C’est stupide, mais je me sens honteux comme un adolescent qui craint d’être surpris en train de regarder un film porno. Les visages familiers de Caesar Flickerman et de Claudius Templesmith se saluent chaleureusement avant de se réjouir de l’ouverture de la soixante-et-onzième édition des Hunger Games. La mienne. Celle que j’ai remporté, avec perte et fracas. Depuis ma Victoire, je n'avais eu ni le cran, ni même le désir de visionner mon parcours dans l'Arène, mais ce soir, j’en ressentais subitement l’envie. Non, le besoin.
La Moisson, d’abord, que j’avais visionnée aussitôt monté à bord de ce train qui me conduisait à vive allure vers une morte certaine, à la fois impatient et terrifié de découvrir mes adversaires, et ceux qui, parmi eux, chercheraient peut-être à me tuer. Je revois le Carrière du Un et celle du Deux se porter volontaire, une farouche détermination dans la voix, une lueur inquiétante dans le regard et une hargne sans pareille sur le visage. District Trois, Quatre (quelqu’un veut se porter volontaire, mais l’heureux élu refuse de céder sa place), Cinq, Six, Sept, Huit. Et enfin le Neuf, le mien. Dans la foule qui se tient sur la Grande-Place, je me cherche instinctivement des yeux. J’entraperçois brièvement la silhouette familière de Kathleen, son beau visage d’adolescente qui s’efforce de rester calme, et cette vision m’arrache un sourire. D’une voix haut-perchée et particulièrement agaçante – sans parler de son accent ridicule -, notre hôtesse brise le charme en appelant celle qui deviendra ma co-tribut, Lucia, avant d’articuler distinctement mon nom. J’aperçois alors un gamin blond grand et plutôt maigrichon, le regard vague et l’air perdu, hésiter avant de rejoindre l’estrade d’une démarche mal assurée. Puis les Districts Dix, Onze et enfin Douze, et c’est la fin de cette terrible journée, qui a irrémédiablement scellé mon sort.
Les notes, ensuite. Je récolte un petit cinq, qui me rend suffisamment inoffensif pour ne pas inquiéter les Carrières. Aux entrainements, j’avais mis ma peur de côté pour leur demander de former une alliance – mes talents en médecine pouvant sans aucun doute possible leur être utile. Ils avaient accepté, à une condition. Pour me tester, avaient-ils dit.
L’Arène, enfin. Le Bain de Sang. Ma course désespérée vers la Corne d’Abondance, le petit sac jaune que je ramasse sur mon chemin, le couteau sorti de nulle part qui vient se planter dans ce même sac, m’évitant ainsi une mort certaine, la main chaude de Lucia dans la mienne et notre fuite éperdue vers la forêt alentour. Des heures après le massacre (dix mort la première journée, et presque toutes imputables aux Carrières), je me revois amener Lucia, qui me suivait aveuglément, vers le lieu de rendez-vous que les Carrières avaient convenu, puis la tuer sous leurs rires amusés et leurs encouragements. C’était là le prix à payer pour entrer dans l’alliance. Et j’avais cruellement accepté de jouer leur jeu, de sacrifier la vie d’une innocente parce qu’à mes yeux, la mienne avait plus d’importance et que, pour survivre, j’avais impérativement besoin de la protection – intentionnelle ou non – que les Carrières pourraient m’offrir. J’assiste impuissant au massacre du gamin du Cinq par celui du Trois, avant qu’il ne tombe sous les coups du Onze. Puis…
« Quelqu’un a commandé des sushis ? »
Je fronce les sourcils, surpris par cette voix masculine quand je me croyais seul, et me hâte de presser le bouton « pause » de la télécommande. Je me lève du canapé pour m’avancer à la rencontre de l’intrus. Etait-ce Iron qui revenait m’emmerder ? Il avait pourtant eu le bon sens de soigneusement m’éviter depuis notre petite altercation dans le train.
« Je croyais t’avoir dit de… Oh ! », je m’exclame à la vue d’Ethan – à moins que ce ne soit Nash ? Je n’avais jamais été foutu de connaître son véritable prénom. « Ethan. », je constate, surpris de le trouver ici. « Je t’avais pris pour quelqu’un d’autre. » Ethan. Autrement dit, mon digne successeur, celui qui avait remporté les Hunger Games l’année suivante et qui m’avait ainsi détrôné. « Entre, je t’en prie. » Pure formule de politesse puisqu’il était déjà entré. Alors que nous nous dirigeons vers le salon, je jette un rapide coup d’œil au paquet qu’il tient à la main ; des sushis, comme il l’a lui-même précisé. L’idée de manger du poisson cru ne m’avait jamais vraiment emballé, mais il ne fallait pas mourir idiot, pas vrai ? « Tu tombes bien, je meurs de faim. Dis-moi, c’est Gargaria que tu fuis ? », je lui demande d’un ton amusé. La réputation de Gargaria n’était plus à faire, mais au moins, il avait la chance d’avoir à ses côtés un autre mentor, aussi folle soit-elle, alors que moi, j’étais désespérément seul. Mais à bien y réfléchir, c'était probablement mieux comme ça, en fin de compte. J'avais déjà assez d'Iron à supporter.
Hj : J'espère que ça ira, je suis pas hyper satisfaite
Dernière édition par Elyas Aedan Chesterfield le Dim 24 Aoû - 17:53, édité 1 fois
N. Ethan Fawks-Williams
△ correspondances : 442 △ points : 6 △ multicomptes : joshua g. wheatfield △ à Panem depuis le : 15/07/2013△ humeur : de la mousse △ âge du personnage : vingt cinq △ occupation : mentor
Je n’ai jamais mangé de sushis. En fait pour tout dire je n’aime pas le poisson habituellement. Mais je voulais voir Elyas et lui apporter quelque chose pour faire mon entrer et visiblement les seuls magasins ouverts étaient un restaurant de sushis et une des nouvelles modes : les insectes grillés au barbecue. Les insectes ce n’était pas directement mis de côté mais quand j’ai fait le lien comme quoi les poissons mangeaient des insectes je me suis dit que je pouvais avoir les deux constituants en n’en payant qu’un seul ! Non, bon, en vérité j’ai trouvé la vendeuse dégueulasse. Aussi dégueulasse que ce qu’elle préparait. Du coup les sushis c’est pas si mal. Elyas me parle alors que je tiens encore le paquet à la main. Machinalement pour le mettre à l’aise – et donc moi aussi – j’aurais mis le paquet sur la table et jeté ma veste sur le canapé. Mais aujourd’hui je ne le ferai pas. Parce que j’ai oublié ma veste.
Lorsque qu’Elyas annonce mourir de faim, sans doute en attendant que je lui tende les poissons charcutés par la main, mes yeux divaguent vers le téléviseur voyant l’homme qui est debout en face de moi quelques années plus tôt au milieu de la forêt parcourue de sang ; c’est une arène. J’ai déjà vu les jeux d’Elyas. Pour tout dire je les avais vus en direct mais je n’aurai jamais imaginé le voir les visionner en montant ici. Mes pupilles se dilatent rapidement et mes paupières clignent d’un coup sec accompagnées d’un son d’hésitation qui se dérobe sur mes cordes vocales, reprenant tout esprit au milieu de la conversation, ayant créé une pause de quelques secondes entre sa question et le moment où mon cerveau commence à bien vouloir y répondre.
Nash« Non non, j’étais tout seul dans le salon… »
Mon bras se tend vers la table de verre et mes doigts lâchent l’objet de papier-carton, continuant de plonger mes yeux dans les traits du visage de cet homme avec une bouche sur le côté et les sourcils baissés accusant un regard culpabilisateur. Il est plus jeune que moi mais on ne le devinerait sans doute pas tout de suite. Il a gagné ses jeux jeune après tout. Moi j’ai été appelé la dernière année, pour couronner mon espoir.
Nash« Tu sais… J’ai voulu regarder les miens hier dans la nuit quand je n’arrivais pas à fermer les yeux. »
Je prends déjà beaucoup sur moi pour venir au Capitole et me présenter en tant que mentor. Alors si en plus je choisissais le disque de mes jeux au lieu d’un bon film lorsqu’il est minuit de trois heures passées ce serait le comble. Mais si je ne l’ai pas fait c’est parce que je n’ai pas osé c’est simple il n’y a pas à chercher plus loin. On se met sur une chaise et je remarque vite que les baguettes ce n’est pas trop ça dans mes mains. Ça a beau être du bois je suis pas callé là-dessus. Je me suis demandé si je devais partir et faire demi-tour pour le laisser regarder la fin. Parce qu’il en a sans doute envie. Ou alors je l’ai sauvé sur le gong, je n’arrive pas à me décider dans mon analyse de la situation. Mais Elyas a toujours été cet homme qui se morfond sur lui-même, qui finit de briser l’être qui l’a été plusieurs années plus tôt au milieu de cette forêt que je n’ai pas laissé s’éteindre en avançant l’invitation de s’asseoir et d’oublier le téléviseur. Si Elyas est encore cet homme que j’ai connu il y a plusieurs années alors je me dois de rester. Ma venue était égoïste. Je voulais une alliance avec le district neuf juste pour garder Isaac et Ambre en vie plus longtemps. Assez longtemps pour espérer aller jusqu’à la victoire. Mais Elyas et moi ça a toujours été cette histoire je crois. L’histoire de deux hommes qui se regardent manger sans trop discuter. Parce que si l’on discutait ce serait tout le temps de la même chose : de rien.
Nash« En fait, j’avais surtout peur que Gargaria ait ramené son fusil ou sa hache dans le train. Tu sais, je me suis disputé avec elle ne venant – c’est pas impressionnant tu me diras. Tu vois ces bandages ? Je me suis planté du verre dans la main pendant notre querelle. Elle m’a carrément soignée. »
Je parle en faisant des signes avec mes baguettes comme si je racontais le dernier des ragots, gardant le sushi que je venais de mettre à la bouche dans le coin de mes dents soigné par ma joue comme un vieux hamster auquel on aurait appris le langage. On sait tout le temps que cette histoire tout s’en fout, surtout nous. Mais c’est dans ces moments que ces histoires deviennent nécessaires pour montrer que l’on désire briser le silence. En fait, pour être exact, on ne le désire pas : il le faut.
Reed Emerson
△ correspondances : 1464 △ points : 11 △ multicomptes : Charlie la Pacificatrice, Juju le Rebelle & Gold la rêveuse (Ex Elyas) △ à Panem depuis le : 09/01/2013△ humeur : Se sent vide et abandonné, désespéré par la chute de Coin et l'échec de la rébellion. △ âge du personnage : Vingt-six ans △ occupation : Sniper dans l'armée du Treize
« Non non, j’étais tout seul dans le salon… », met-il plusieurs secondes à répondre, distrait par l’image – mon visage perdu, apeuré, avec quelques années de moins – qu’affichait fièrement l’écran de télévision. Comme s’il cherchait à me narguer, à me rappeler cruellement ce que j’avais un jour été, et ce que je n’étais plus aujourd’hui. Cette année-là, il n’y avait pas eu de Vainqueur, puisque ce petit blondinet était mort dans cette Arène ; aussi mort que les vingt-trois tributs qui l’avaient accompagné dans cet Enfer, ou que ceux-là même qu’il avait assassinés avec un sang froid remarquable. L’homme qui se tenait à présent devant Ethan n’avait plus rien à voir avec Elyas Chesterfield, il n’était rien de plus qu’un imposteur, qui lui avait volé son visage et son nom. C’est ce qui avait été le plus difficile les premiers jours, s’habituer à ce reflet que me renvoyaient imperturbablement les miroirs sur mon chemin, s’adapter à cet étranger qui avait mon apparence mais qui n’était pas moi. Et qui ne le serait jamais plus. Et ce qui m’avait pris le plus de temps n’avait pas été ma réadaptation au monde civilisé, où la violence dont j’avais fait preuve dans l’Arène était bannie à tout jamais, et où me contrôler pour ne pas céder à mes pulsions meurtrières était devenu une lutte acharnée de tous les instants. Non, ce qui m’avait pris le plus de temps avait été de réapprendre à vivre avec cet inconnu qui partageait désormais mon corps et mon esprit et dont j’ignorais tout. Il m’avait fallu apprendre à aimer ce qu’il lui plaisait, à haïr ce qu’il détestait, à m’énerver quand il était contrarié, à rire quand… Non, cet inconnu-là ne riait pas. Il ne riait jamais. Six ans, six longues années que je cohabitais avec ce monstre, et je n’avais toujours pas trouvé le secret pour l’apprivoiser. Même après tout ce temps, ses réactions brutales, ses envies bestiales réussissaient encore parfois à me faire peur. Et quelque chose me disait qu’il me restait encore beaucoup à découvrir à son sujet.
Une bouffée de honte m’envahit soudain à l’idée d’avoir été surpris à visionner mes exploits passés. Qu’est-ce qu’Ethan pouvait bien penser de moi en cet instant ? Que je n’étais qu’un Vainqueur narcissique, fier de ce qu’il avait accompli pour en arriver là ? Que j’étais prisonnier des souvenirs d’un passé décomposé, incapable d’aller de l’avant ? Que j’étais complètement timbré ? Peut-être même un mélange des trois ? Au fond, il n’aurait pas vraiment tort. « Un Vainqueur taré qui vivait dans un passé qui ne lui appartenait plus et qui, malgré les horreurs qui le hantaient encore, n’échangerait pour rien au monde sa place au Capitole, parce qu’il avait pris goût au luxe et aux faveurs qu’on lui accordait » serait un parfait résumé de la situation. Et puis le monstre décide qu’il n’en a rien à foutre, de l’avis d’Ethan. Le jugement des autres ne l’avait jamais préoccupé, et ce n’était certainement pas aujourd’hui que ça allait changer.
« Tu sais… J’ai voulu regarder les miens hier dans la nuit quand je n’arrivais pas à fermer les yeux. », m'avoue-t-il, sûrement plus par compassion que par réelle envie de s'épancher sur ses problèmes personnels. L’insomnie, je connais ça. Surtout en ce moment, en sachant que dans quelques jours, on allait m’arracher ma sœur pour la jeter en pâture aux lions. Et lui, qu’est-ce qui l’empêchait de trouver le sommeil ? Je me retiens de lui demander, parce qu’il paraît que ça ne se fait pas, que c’est trop indiscret. « Non, fais pas ça. C’est pas une bonne idée. », je l’en déconseille, un sourire las sur les lèvres, avant de m’asseoir à table. Après plusieurs essais infructueux avec ces foutues baguettes – heureusement, Ethan semblait en être au même point – je finis par attraper les sushis avec mes doigts, faisant fi des conventions sociales en vigueur au Capitole. Nous ne sommes que tous les deux ; personne ne viendra me réprimander en grondant que nous, enfants des Districts, nous n’avions décidemment aucune éducation. J’entends encore la voix haut-perchée de l’hôtesse qui officiait à l’époque au Neuf me sermonner pour un oui pour un non – Tu viens pourtant d’une famille riche Elyas, je ne comprends pas comment tu peux être aussi discourtois ! s’offusquait-elle souvent, alors même que je n’avais pas la moindre foutue idée de ce qui lui déplaisait tant dans mon attitude.
« En fait, j’avais surtout peur que Gargaria ait ramené son fusil ou sa hache dans le train. », continue-t-il, et sa remarque m’arrache un sourire amusé, le premier depuis la Moisson. « Tu sais, je me suis disputé avec elle en venant – c’est pas impressionnant tu me diras. Tu vois ces bandages ? Je me suis planté du verre dans la main pendant notre querelle. Elle m’a carrément soignée. » Je ne sais pas vraiment pourquoi il me raconte cette anecdote, mais cela me fait un bien fou de parler de tout et de rien avec un ami – oui, je décide en cet instant de considérer Ethan comme un ami – et d’oublier pour un instant les Jeux, et les responsabilités qui allaient avec. Même si l’un comme l’autre nous n’étions pas les plus bavards, je me suis toujours senti étrangement bien en sa compagnie. Comme apaisé. Il me donnait toujours cette impression de connaître mes secrets les plus terribles et mes peurs les plus enfouies, et de ne pas m’en tenir rigueur. De ne pas me juger. « Etonnant, la connaissant – en fait, je ne la connaissais pas du tout ; tout du moins, pas plus que ce que racontaient les médias à son sujet – je l’aurai plutôt imaginé te regarder te vider de ton sang en riant. », je réponds par une touche d’humour. Après tout, n'était-elle pas celle que l'on surnommait la Barbare ? Je prends un autre sushi en main – pas mauvais, finalement – avant de redevenir plus sérieux et d’entamer, peut-être, le sujet qui fâche. « Comment ça se passe pour toi Ethan ? Tu tiens le coup ? », je lui demande, une réelle inquiétude dans la voix. Pas besoin d’expliciter davantage le fond de ma pensée, Ethan savait parfaitement où je voulais en venir. Aux Jeux. A sa première année de mentorat, puisqu’il avait décidé d’enfin remplir son rôle depuis que l’ancienne mentor avait vu sa fille mourir sous ses yeux. Si j’étais aussi bien renseigné – alors que je me foutais complètement de ce qu’il se passait dans les autres Districts, c’était parce que j’avais vu une conférence de presse d’Ethan à la télévision, un peu avant le lancement des Jeux. Après tout, c’était peut-être pour ça qu’il était là, à manger du poisson cru dans mon salon. Pour obtenir des conseils. Hélas mon pauvre Ethan, tu as frappé à la mauvaise porte.
N. Ethan Fawks-Williams
△ correspondances : 442 △ points : 6 △ multicomptes : joshua g. wheatfield △ à Panem depuis le : 15/07/2013△ humeur : de la mousse △ âge du personnage : vingt cinq △ occupation : mentor
Le rire qui se détache de mes lèvres me fend une partie du visage lorsque l’on parle de Gargaria. Bizarrement je me m’impressionne pas de démarrer une conversation sur elle. Après tout pour apaiser les tensions il faut toujours trouver quelque chose de décalé. Gargaria est décalée. Psychologiquement. Finalement lorsque je me rappelle l’épisode à l’intérieur de ce train sous les pleurs je n’ai qu’une envie : abaisser mes paupières et manger un des sushis à pleine main. Je me sens encore plus décalé qu’elle-même à parler de sa personne lorsqu’elle n’est pas là. C’est parce qu’elle m’avait fait de la peine. De la peine à découvrir ce qui se trouvait sous la peau de Gargaria Khloé. Mais je me rassure en me disant que c’est pour la bonne cause que c’est parce qu’il ne sait rien. Après tout Elyas n’a sans doute entendu que les conneries du Capitole sur le septième. Cette folle en psychiatrie et ce bon pote qui a toujours réussi à éviter les invitations du Capitole aussi facilement jusqu’à aujourd’hui. Et il a bien raison de ne pas chercher à savoir.
Elyas« Comment ça se passe pour toi Ethan ? Tu tiens le coup ? »
J’aurai voulu lui répondre un truc stupide. Un truc du genre « Boarf, tu sais, ce sera ma deuxième année ! Faut juste s’y habituer. Puis la première fois c’est normal de ne pas pouvoir ramener quelqu’un. Dave était du district sept après tout ! ». Mais le silence dans ma tête brise mes pensées. Parce que je sais que c’est faux, que c’est qu’un putain de tissu de mensonges que je tisse à l’intérieur de moi-même et que j’aurai déballé sans honte devant la personne qui se tient devant moi. Elyas on ne peut rien lui cacher. Il en bavé autant que moi. D’une autre manière mais tout autant. Et en étant plus jeune. Quand j’ai vu que j’étais plus vieux que lui j’ai eu un rire débile et nerveux.
Je jette le sushi que j’avais dans ma main à l’intérieur de mon assiette tout en m’écrasant sur le dossier de ma chaise. Je n’ai pas le ventre plein – j’ai même faim – mais je suis exaspéré. Qu’est-ce que je pouvais lui dire à Elyas ? Que le mec que je n’ai pas sauvé ma première année c’était l’ex du tribut femelle d’aujourd’hui ? Que le tribut masculin dont je dois m’occuper il est carrément amoureux de la jolie blonde ? Cette jolie blonde qui m’a embrassé sous une douche habillée et que je n’ai même pas rejetée ? Que dalle ! Elyas t’as beau être un chic type mes problèmes cette fois-ci je vais les garder pour moi. Parce que ça me fout tellement la mort en ce moment le Capitole que j’ai envie de m’écraser la tête contre le bois de mon lit tous les soirs pour pouvoir m’endormir. Ça me bouffe tellement que ça a réussi à me changer en quelques jours. Je suis ici depuis seulement quelques jours et j’ai déjà envie de gueuler au Capitole d’aller se faire foutre aussi profond qu’il le peut. Tu y crois ça ? Cette année en plus je m’occupe de deux tributs. Comme si j’étais seul. Comme s’il n’y avait pas Gargaria. Dans un sens je me dis que ce n’est pas plus mal. Si elle craque au plein milieu encore une fois je peux dire au revoir à Isaac et à Ambre. Il vaut mieux que cette année elle reste en retrait. Et j’ai besoin de prendre les choses en main. D’agripper toutes les occasions qu’on oserait m’offrir. Mais qui ferait confiance à Nash Fawks-Williams ? Le gars qui a autant de connaissances au Capitole qu’une vieille femme du douzième ? Je ne peux compter que sur deux choses pour les sponsors : charmer et faire valoir le fait que je suis nouveau au Capitole.
Mon dos se décolle gravement de la chaise qui ne touchait le sol qu’avec ses deux pieds arrière. J’écrase mes deux coudes et mes avant-bras sur la table. Elyas a sans doute compris que le temps de l’amusement et des paroles tordues étaient finies. Il a aussi compris que j’allais aussi mal que ça pour éviter ses questions sur ma santé mentale pour une des premières fois. Et mon ton grave est encore plus preneur.
Nash« Une alliance. Avec le neuf. »
Reed Emerson
△ correspondances : 1464 △ points : 11 △ multicomptes : Charlie la Pacificatrice, Juju le Rebelle & Gold la rêveuse (Ex Elyas) △ à Panem depuis le : 09/01/2013△ humeur : Se sent vide et abandonné, désespéré par la chute de Coin et l'échec de la rébellion. △ âge du personnage : Vingt-six ans △ occupation : Sniper dans l'armée du Treize
Sujet: Re: (IV-I ; D9) Someone ordered sushis ? Jeu 2 Oct - 20:50
Hj : Désolée du retard, et j'espère que ça ira...
Le sourire fugace d’Ethan s’estompe aussitôt tandis qu’il se débarrasse brutalement du sushi qu’il tenait jusqu’à présent en main avant de s’affaler sur sa chaise, un air grave sur le visage. Ma question le contrarie, je le vois, mais comment pourrait-il en être autrement ? Aucun d’entre nous n’aimait aborder ce sujet. Il le fallait, pourtant. Nous ne pouvions pas éternellement vivre dans le déni, et agir comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes. Ceux qui, comme moi, feignait de ne pas s’en émouvoir étaient les premiers à craquer sous la pression. Et parfois de manière très… explosive, j’étais particulièrement bien placé pour le savoir, mon entourage pouvait en témoigner. A ma décharge, devoir assumer seul mes fonctions de Mentor ne m’aidait pas vraiment à garder la tête hors de l’eau dans ce raz-de-marée qu’était devenue ma vie après ma Victoire. Il n’y avait personne à mes côtés pour alléger un tant soi peu ce fardeau, trop lourd, bien trop lourd pour mes épaules, et qui m’écrasait toujours un peu plus avec le temps. Chaque année, j’assumais donc seul la charge de deux tributs et chaque année, aucun d’entre eux ne revenait jamais autrement qu’entre quatre planches de bois. Quatorze. J’en avais déjà perdu quatorze depuis le début de cette mascarade, pourtant, ce n’était pas faute d’avoir essayé, d’avoir tout fait, tout tenté pour les ramener en vie. Que ma sœur puisse être la quinzième… Non, il m’était impossible, impensable, de l’envisager ; l’idée même de la voir tomber dans l’Arène me remuait tant l’estomac que j’étais prêt à vomir sur place. Mon impuissance à les aider me dévorait de l’intérieur, me consumait à petit feu et finirait probablement par me tuer, je ne me faisais guère d’illusion à ce sujet.
Ethan élude ma question, se refuse à me confier ses états d’âme, peut-être par pudeur, peut-être parce que ce qu’il avait à me dire était bien trop dangereux pour être énoncé à haute voixdans une pièce où il y avait plus de micros et de caméras dissimulés que d’habitants au mètre carré. A force, j’avais fini par occulter leur présence. Aussi aberrant que cela puisse paraître, on s’habitue à tout, que voulez-vous. Après quelques instants de flottement, Ethan brise ce silence qui, à nos yeux, a toujours été notre moyen de communication préféré.
« Une alliance. Avec le Neuf. » Ainsi, il me dévoile ses véritables intentions, la raison de sa présence ici. Je joins mes mains comme pour prier, et colle mes deux index l’un contre l’autre avant de les presser contre mes lèvres ; pour quelqu’un qui me connaissait bien, c’était le signe que je réfléchissais. Comme quoi, ça m’arrivait. J’étudie sérieusement sa proposition, je cherche à deviner ses desseins, à évaluer les limites de ses termes et, inévitablement, le coup-fourré qui se cachait derrière tout ça. Etait-ce uniquement la note élevée qu’avait décrochée ma sœur (et donc la promesse de bons sponsors) qui l’avait appâté, ou bien le sort de Virani l’avait-il touché au point de me proposer une alliance désintéressée ? Je tente de me rappeler des deux tributs du Sept : si leurs noms ne me reviennent pas, je revois en revanche leur visage, cet air déterminé qu’ils arboraient – surtout le garçon – et l’assurance qui se dégageait de leur deux corps. Il ne m’en faut pas plus pour décider à l’instant qu’ils me plaisent, et que je les veux dans mon équipe. De toute façon, à ce stade du Jeu, je n’avais plus rien à perdre, et tout à y gagner. Seulement, Ethan a omis un point essentiel : il fallait que ses tributs meurent pour que ma sœur puisse gagner.
« D’accord. Ca me plait. Tes tributs ont de l’allure. Les regards seront tournés vers Virani, je n’aurai pas de mal à leur trouver des sponsors, et si Nathaël est maladroit, il ne manque pas de détermination. Ils peuvent former une bonne équipe, tous les quatre. Pour se protéger des Carrières, en tout cas. Après…» Ma phrase se termine dans un murmure qui vient mourir au bord de mes lèvres, je n’ose pas aborder le sujet, mais je me dois d’être franc envers Ethan, un des rares que je considérais comme un ami ici. « Il n’y aura qu’un Vainqueur, Ethan. Et ce doit être ma sœur. Tu comprends… Elle doit rentrer. Elle doit me revenir. J’y arriverai pas sans elle. Elle est tout ce qu’il me reste, tu sais. Je n’ai plus qu’elle. Plus qu’elle. », je lui avoue d’une voix brisée par l’émotion, et la peur de la perdre. L’apitoyer n’était pas mon but, j’avais juste… j’avais juste besoin de parler à quelqu’un. « Cette histoire va me rendre fou. », je conclus en me prenant la tête entre les mains.
N. Ethan Fawks-Williams
△ correspondances : 442 △ points : 6 △ multicomptes : joshua g. wheatfield △ à Panem depuis le : 15/07/2013△ humeur : de la mousse △ âge du personnage : vingt cinq △ occupation : mentor
Sujet: Re: (IV-I ; D9) Someone ordered sushis ? Ven 3 Oct - 23:16
Elyas « Il n’y aura qu’un Vainqueur, Ethan. Et ce doit être ma sœur. »
Je continue pour la politesse d’écouter Elyas. Mais au fond je ne l’écoute plus réellement ma compréhension s’est découpée entièrement à ce moment-là. Il finit. Tu as finis. Elyas ce que tu dois comprendre, c’est que cette histoire a beau te rendre fou, elle me rend hors de moi. Elle va me bouffer de l’intérieur moi aussi si les événements ne se déroulent pas comme je l’espère. Je vais être franc avec toi Elyas. Je ne sais pas si tu le sens venir. Je ne sais pas si tu sens cette connerie vraie qui va sortir de ma bouche. Je ne sais réellement pas comment tu vas le prendre parce que je ne t’ai sûrement jamais parlé comme ça ; mais c’est pour ton bien pour ta réalité. Tu sais que ce que je vais dire est vrai. Je suis sûr que tu le prendras très mal sur le coup mais que tu me comprendras au fond. Parce que tu m’as toujours compris. C’est ce que j’appelle bien plus haut qu’une simple connaissance. Je souris en plissant les yeux, menaçant mon cher ami de l’index qui bouge frénétiquement.
Nash « Pour se protéger des carrières, en tout cas. Après je me fous d’entendre parler ou nom d’une alliance entre le neuf et le sept. Cette année je veux que mon district gagne. Je veux qu’Ambre ou Isaac sorte vivant physiquement de cette arène. Physiquement, c’est tout ce que je demande. Et quand j’espère ça, j’espère en même temps la mort de ta sœur Elyas. Ce n’est pas sa note qui m’a fait venir ici. Je m’en balance de votre jolie note de carrière. Ce qui m’a fait venir ici c’est son nom. Parce qu’au fond de moi je me dis qu’au moins, un de nous deux pourra ressortir moins brisé de l’événement de cette année. Et j’espère sincèrement que ce sera moi. »
Le monstre que je suis a envoyé à son terrible ami en pleine gueule la vérité qui brûle sur les lèvres des deux corps de cette pièce. Et je me lève brusquement à la fin de ma phrase alors qu’il avait, il y a quelques secondes encore, sa tête soutenue par ses mains. En état de détresse je lui assène un coup monstrueux. Je me lève parce que je ne veux pas le regarder dans les yeux. Pas après ces mots. J’ai sûrement envie de m’excuser. En fait oui et non. Dans un sens parce qu’il ne le méritait pas. Dans un autre parce que les choses se devaient d’être claires entre nous. Si elles n’étaient pas claires ça ne pourrait pas bien se passer. Rien n’aurait pu bien se passer, en fait. Les jeux vont détruire l’un de nous deux dans le meilleur des cas. Le dos toujours tourné pour ne pas le voir, un silence osé qui montre l’instabilité de mes mots, et une réponse pourtant continuelle qui met fin à mon discours, je me couvre de honte avec une assurance pourtant existante. Parce que ça a toujours été comme ça, chez moi : être assuré. Il n’y a plus qu’à espérer qu’il ne sent pas cette hésitation dans mes mots. Parce que j’ai beau le regretter, il faut garder crédibilité.
Nash « Et si nous nous brisons tous les deux, nous serons au moins deux. »
Deux fous se soutiendront dans un moment fou au milieu d’une salle folle car la folie va imprégner les fous du Capitole. L’échec du plateau viendra bouffer nos pions.
Reed Emerson
△ correspondances : 1464 △ points : 11 △ multicomptes : Charlie la Pacificatrice, Juju le Rebelle & Gold la rêveuse (Ex Elyas) △ à Panem depuis le : 09/01/2013△ humeur : Se sent vide et abandonné, désespéré par la chute de Coin et l'échec de la rébellion. △ âge du personnage : Vingt-six ans △ occupation : Sniper dans l'armée du Treize
« Pour se protéger des carrières, en tout cas. Après je m’en fous d’entendre parler ou non d’une alliance entre le Neuf et le Sept. Cette année, je veux que mon District gagne. », me balance-t-il de but en blanc, sans se préoccuper du mal qu’il peut me faire, ce coup de poignard qu’il m’assène cruellement en plein cœur. Mais à quoi bon se leurrer ? Ethan n’est pas venu proposer cette alliance pour aider ma sœur à s’en sortir, et ce n’était pas parce que nous nous considérions mutuellement comme des amis qu’il était prêt à sacrifier ses tributs pour l’un des miens, aussi importante soit-elle à mes yeux. Regardons la vérité en face. Nous étions tous des égoïstes, nous, les Vainqueurs. On trinquait ensemble à la Victoire de notre District, on s’adressait des regards compatissants, et parfois même, on se soutenait les uns les autres dans cette terrible épreuve. Mais quand on souriait à l’un d’entre eux, tout ce à quoi on pensait en vérité, tout ce à quoi on aspirait secrètement au plus profond de nous, c’était que leurs tributs meurent pour que les nôtres aient une chance, aussi infime soit-elle, de s’en sortir. Dès que les Jeux débutaient, il n’y avait plus la moindre solidarité, plus la moindre entraide, plus la moindre fraternité qui tiennent. Nous n’étions plus les survivants d’un même Enfer, mais des adversaires qui se livraient une lutte acharnée pour la survie de leurs tributs. C’était chacun pour soi – exactement ce que le Capitole attendait de nous, en somme. Des pantins, voilà tout ce que nous étions. Des marionnettes sans fil que les puissants de ce monde manipulaient à leur guise, et, le pire dans tout ça, sans le moindre effort.
« Je veux qu’Ambre ou Isaac – ainsi, c’était comme ça que les deux heureux élus du Sept s’appelaient cette année – sortent vivant physiquement de cette arène. Physiquement, c’est tout ce que je demande. Oui, puisque mentalement… c’était une autre histoire. Et quand j’espère ça, j’espère en même temps la mort de ta sœur, Elyas. » Le traître remue avec une indifférence glaciale le couteau dans la plaie. Je serre les poings jusqu’à m’enfoncer les ongles dans la paume, fou de douleur et de chagrin, de rage aussi. Comment ose-t-il venir dans mes appartements privés pour me balancer ça à la figure, comme si tout ceci n’était rien de plus qu’un simple jeu ? Mais ça n’avait rien d’un jeu ; ici, quand on mourrait, c’était pour de bon. On ne pouvait pas retourner en arrière, et recommencer la partie à la dernière sauvegarde. « Ce n’est pas sa note qui m’a fait venir ici. Je m’en balance de votre jolie note de carrière. Ce qui m’a fait venir ici, c’est son nom. Parce qu’au fond de moi je me dis qu’au moins, un de nous deux pourra ressortir moins brisé de l’évènement de cette année. Et j’espère sincèrement que ce sera moi. » conclut-il comme pour m’achever. Mais quel mérite y avait-il à frapper un homme déjà à terre ?
Au moins, il est honnête. C’est une qualité que j’ai toujours apprécié, bien que toutes les vérités ne soient pas bonnes à dire. Et encore moins à entendre. Et celle-ci ne me plait pas particulièrement – doux euphémisme. Je me lève si brutalement que j’en reverse ma chaise, qui vient s’écraser au sol dans un fracas métallique. J’ai une envie furieuse de me jeter sur lui pour le frapper, le frapper jusqu’à ce qu’il crève sous mes coups. Abattre mes poings sur sa petite gueule d’ange, encore et encore, et le défigurer à tel point que sa mère elle-même ne puisse plus le reconnaitre. Je veux qu’il souffre comme je souffrais en cet instant, qu’il paye au centuple le prix de ses paroles. Il me faut faire appel à toute ma volonté pour ne pas céder à mes pulsions meurtrières. J’ai déjà trop d’ennuis pour le moment. Et l’altercation avec Iron n’a pas franchement amélioré mon cas. Qui sait, si je m’en prenais à un autre Vainqueur, peut-être me puniront-ils de mon impulsivité en se vengeant sur ma sœur.
« Et si nous nous brisons tous les deux, nous serons au moins deux. » Mais que sait-il du désespoir et de la détresse ? Nos situations ne sont en rien comparables. En rien ! Pourquoi ne le comprend-il pas ? « Comment peux-tu venir ici et me dire des choses pareilles ?!, je gronde comme un lion prêt à bondir sur sa proie. Ces deux-là, ils ne sont rien pour toi. RIEN !, je hurle au dos d’Ethan, qui n’a même pas le courage de me regarder en face. Ma sœur, je n’ai plus qu’elle, elle est tout ce qu’il me reste. Et ces saloperies d’enfoirés veulent me l’enlever, elle-aussi ! » J’écarquille légèrement les yeux, surpris par mes propres paroles. Les mots ont dépassé ma pensée, et j’espère que ceux qui nous surveillent en cet instant ne verront dans ces insultes que la détresse d’un frère, et non pas les prémices d’une rébellion. Oh, et puis merde. Pourquoi me réfréner ? J’en avais plus qu’assez de jouer à cet autre que je n’étais pas. Je me tourne vers une caméra et ouvre mes bras, tel Jésus sur sa croix. « Pourquoi vous me butez pas, hein, fils de pute ?! Ca irait plus vite ! Elle n’a rien à voir dans tout ça, prenez-moi et laissez-la vivre ! Oui, butez-moi, c’est ce que vous voulez depuis le début, bande de salopards ! Et bien, faites-le ! Mais pas elle, bordel, pas elle ! », je les provoque. Et puis soudain, je comprends. Je comprends que j’ai raison, que j’ai mis le doigt sur la vérité. Ils n’ont jamais eu l’intention de donner la moindre chance à ma sœur. Ils ne prendraient jamais le risque de voir une autre Chesterfield rejoindre le rang des Vainqueurs. Elle deviendrait alors intouchable, et ils n’auraient plus aucun moyen de pression à exercer sur moi. Je blêmis à cette idée, et une vague de rage me submerge de part en part. Je fais aussitôt volte-face et me précipite vers Ethan, et si mes yeux pouvaient lancer des éclairs, le malheureux serait foudroyé sur place. Je le pousse si fort qu’il en tombe au sol, sans doute surpris par la virulence de l’assaut. « Puisses-tu crever, toi et tes putain de tributs ! »
Mais je sais que je décharge ma haine et ma colère sur la mauvaise personne. Ethan n’y est pour rien, c’est le Capitole, encore et toujours, le véritable ennemi. Honteux de ma réaction, j’essaie aussitôt de réparer les pots cassés – je n’ai pas la moindre envie de perdre la seule personne que je considère comme un ami, ici. Je passe rapidement une main dans mes cheveux, un air dépité sur le visage. « Excuse-moi Ethan, t’y es pour rien. C’est pas toi. C’est pas ta faute. », je me morfonds en excuse en l’aidant à se relever.
N. Ethan Fawks-Williams
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Il s’énerve. Elyas s’énerve Elyas se lève Elyas commence à gueuler. Je ne l’avais jamais vu comme ça encore aujourd’hui depuis toutes ces années. J’avais toujours vu Elyas silencieux à penser à sa triste vie dans le propre écho de sa mémoire à se morfondre sur lui-même sans discuter sans donner un mot une palabre à la personne qui était devant lui qui était ma piètre personne. J’avais toujours vu Elyas comme l’être le plus calme que je connaisse, l’être qui ne s’énervera jamais même pour une chose aussi horrible que je lui ai dites. Je me rends compte encore une fois dans la même dizaine de minute que je ne suis qu’un monstre. Mais Elyas je le considère comme un ami alors je ne devais pas mentir je ne devais pas le manipuler je devais lui dire la vérité et la stricte vérité. Parce qu’Elyas c’est une personne qui m’est chère. C’est celui sur qui j’aurais pu m’énerver tant de fois mais c’est aussi grâce à lui que j’ai pu éviter de craquer une fois de plus. C’est un peu le pansement que tu mets sur une plaie ouverte pour éviter que ça ne saigne pas plus, une sorte de garrot de chair et de raison.
Elyas « Ces deux-là, ils ne sont rien pour toi. RIEN ! Ma sœur, je n’ai plus qu’elle, elle est tout ce qu’il me reste. »
Mais je ne m’étais jamais dit qu’Elyas était aussi monstrueux. Sa critique me transperce comme l’instrument dans le foin. Je me sens saigner et le sang refroidir dans mes artères. Elyas n’est plus le pansement qui aurait pu arrêter ce saignement. Il est l’instrument de fer qui rentre dans la plaie pour retirer la balle, cet instrument qui ouvre encore plus la chair et invite le sang à sortir plus vite et en plus grand nombre. Je le regarde les yeux embrumés de tristesse. De tristesse avant de coller mon regard sur la chaise qu’il a fait tomber. De tristesse quand je remarque que c’est tout sauf de la tristesse qui embrume mes yeux. Ce ne sont pas des larmes.
Elyas « Puisses-tu crever, toi et tes putain de tributs ! »
C’est la chair de mes paupières qui se referment et de ma pupille qui se dilate. C’est la couleur dans le sang qui coule encore plus vite dans mes artères et dans mes veines. C’est la haine qui prend possession de mes tempes et mon front en marquant une veine rougeâtre visible. Et mon cou qui se tord quand je déglutis les dents grincées. En temps normal je l’aurai arrêté. Arrêté lorsqu’il craque devant les caméras. Avec une autre personne je me serai jeté sur lui. Mais c’est Elyas. Mais c’est mon ami. Il se braque et me pousse en violence. Il est plus petit, et je tombe en fracas désorienté par ma colère. Je m’énerve au fond de moi. Je repense aux lèvres d’Ambre et lorsqu’il s’excuse j’attrape sa main en douceur. Je me relève en cachant mon visage avec l’autre bras. Finalement debout je garde tête baissée. Juste grincer des dents dans un grognement – ou un soufflement d’énervement. Mais c’est Elyas. Mais c’est mon ami. Et alors ? Justement. Je lui écrase mon poing à la figure dans une violence qui me remémore l’arène. Il tombe sur le dos. Je m’écrase sur le sol et sers un de ses bras avec mon genou. Ma taille me permet plus d’ampleur quand je lui assène un deuxième coup plein de rage sur la joue. Un troisième. Finalement je plaque ma main libre sur sa gorge que je sers. Son bras libre essaye de me retirer. Sans espoir que j’en force les possibilités en insistant voulant me montrer plus puissant. Et mes yeux se posent sur son regard. J’aurais aimé y voir de la peur. Ou sa tristesse. Ou un regard blasé parce qu’il se penserait fautif. Mais je ne réfléchis pas, je ne veux rien voir chez lui chez Elyas. J’arrête toute force dans mes muscles. Mais je reste enjambé sur lui la tête baissée tremblant. Une phrase du passé parce qu’il faut se l’avouer ; qu’elle en sorte ou pas, elle est morte. Et doucement.
Nash « Ambre c’est ce qu’il me restait. »
Reed Emerson
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Sujet: Re: (IV-I ; D9) Someone ordered sushis ? Mer 14 Jan - 19:46
Je tends la main à Ethan pour l’aider à se relever, sans savoir quelle mouche m’avait piqué. Ma réaction était impulsive et injustifiée, je ne sais pas ce qui m’a pris ; Ethan n’y est pour rien dans cette histoire, pire encore, nous sommes tous les deux dans le même bateau. Dans la même galère. Et au lieu de nous soutenir l’un l’autre comme nous l’avions toujours fait, certes à notre manière, nous nous rejetons mutuellement la faute comme deux enfants pris en flagrant délit, et qui essayent de se dédouaner en accusant leur complice. Les Jeux ne devaient pas nous diviser, mais au contraire nous rassembler. En nous montant les uns contre les autres pour savoir lequel d’entre nos tributs allait revenir, nous jouons le jeu du Capitole. Nous agissons exactement selon leurs plans, mais aujourd’hui, j’en avais marre de n’être rien d’autre qu’un misérable pantin entre leurs mains.
Ethan ne repousse pas mon aide, et j’en déduis qu’il ne me tient pas rigueur pour ma perte momentanée de contrôle. Tant mieux. Parce qu’Ethan est mon seul véritable ami ici, le seul qui m’a toujours donné l’impression de me comprendre, de ne pas me juger. Et il serait stupide et malvenu de me le mettre à dos, comme j’y étais si bien parvenu – et presque sans effort – avec toutes les autres personnes de mon entourage. De ma famille. Et du Neuf tout entier, au final. Mais c’est alors qu’Ethan, jouant sur l’effet de surprise, m’assène un violent coup en pleine mâchoire que je n’avais vraiment pas vu venir. Pris de court, je m’écrase de tout mon poids au sol, et ma tête vient cogner le carrelage froid du salon, pas très fort mais suffisamment pour m’étourdir l’espace de quelques secondes, le temps qu’il a suffit à Ethan pour prendre le dessus et m’en recoller deux-trois en pleine face. Je sens le goût du sang envahir ma bouche, et je suis forcé d’en cracher si je ne veux pas m’étouffer avec. Il me frappe et me rend en quelque sorte la monnaie de ma pièce, et tout ce à quoi je suis capable de penser en cet instant, c’est : Bordel, je vais avoir un œil au beurre noir pour mes prochaines interview. Puis les coups cessent d’eux-mêmes tandis que sa main vient enserrer ma gorge entre ses doigts puissants. De mon bras libre, j’essaye de me dégager de son emprise, mais mes efforts restent tous vains. C’est Iron qui aurait été content d’assister à la scène. J’essaye de crier le nom de Virani, qui se trouve dans une chambre à l’autre bout du couloir, mais aucun son ne sort, et je suffoque, petit à petit. Et soudain, j’arrête de résister. Qu’on en finisse. Qu’on en finisse pour de bon. Cette mort n’est pas pire qu’une autre, après tout. Il me suffit de fermer les yeux et de me laisser aller, et tout ira bien… Tout ira bien. Plus de Jeux, plus de tributs, plus de chagrin et de douleur, plus de remords et surtout, plus de haine dans le regard de Virani, de Kathleen, de Prudence. Dans le fond, n’est-ce pas ce que j’ai toujours voulu ? Mais j’étais trop lâche pour me donner la mort moi-même, et je dois reconnaître qu’Ethan me rend un grand service, une fois de plus.
Puis tout d’un coup, la pression sur ma gorge s’amenuise, jusqu’à disparaitre complètement. Moi qui voulais mourir la seconde d’avant, mon instinct de survie reprend le dessus et j’ouvre grand la bouche pour inspirer tout l’air dont mes poumons ont été privés, tout en massant ma gorge endolorie.
« Ambre c’est ce qu’il me restait. », me chuchote-t-il, presque plus pour lui-même que pour moi. J’écarquille légèrement les yeux, surpris par sa confidence, et une vague de tristesse passe dans mes yeux. Je le comprends, je le comprends tellement. Moi aussi, j’ai dû coacher Kathleen à ces Jeux maudits. Et moi aussi, je l’ai vu mourir sous mes yeux, sans pouvoir rien faire pour lui porter secours. Qu’elle y reste ou qu’elle s’en sorte, la jeune Ambre est de toute façon d’ores et déjà condamnée. Comme ma sœur. Ma sœur. Ma sœur qu’Ethan veut voir crever pour que sa précieuse petite Ambre survive. Et tout d’un coup, je le déteste, je le déteste tellement que ça me donne la force de le repousser pour réussir à me redresser. Suffisamment en tout cas pour prendre appui sur mes jambes et lui sauter dessus, le frappant à mon tour, rendant coup pour coup.
« Et moi, je n’avais plus que Kathleen ! », je lui hurle, comme si c’était lui qui l’avait arraché à mes bras. Et je cogne, je cogne aveuglément, en perdant peu à peu le fil de la réalité. « Je n’avais plus qu’elle, ils me l’ont pris, ils me l’ont arraché, ils l’ont tué, ils m’ont forcé à la regarder mourir et aujourd’hui, ils font pareil avec ma sœur ! Et toi, tu ne comprends pas, non tu ne comprends rien du tout ! Je n’ai plus personne, autant crever, hein ? Vas-y Ethan, vas-y, bute-moi ! Bute-moi tout de suite ! », je le provoque. Je veux sentir chacun de ses coups, je veux qu’il me frappe, qu’il me fasse mal, et même si j’ai l’intention d’en finir, je ne partirais pas sans me défendre. Je vais rendre coup pour coup, parce que c’est comme ça, je ne suis qu'un fou. Un pauvre fou.
HJ : Je vais manger, je corrigerais les fautes après
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(IV-I ; D9) Someone ordered sushis ?
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