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fermeture du forum le forum ferme ses portes après six ans d'existence. merci pour tout, on vous aime. |
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| THYBULIAN ➺ Headed back home over again. | |
| Auteur | Message |
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Thybalt M. Homens △ correspondances : 8988 △ points : 29 △ multicomptes : raven, gwendal, eurydice (denahi) △ à Panem depuis le : 22/12/2011 △ humeur : désabusé △ âge du personnage : trente quatre ans △ occupation : médecin de campagne ~ bras droit du chef des rebelles
| Sujet: THYBULIAN ➺ Headed back home over again. Mar 3 Juin - 0:52 | |
| { There's so many wars we fought } There's so many things were not, But with what we have, I promise you that, We're marching on, we're marching on, we're marching on
✼ ✼ ✼DISTRICT 5 – QUARTIER GÉNÉRAL DES PACIFICATEURS DU DISTRICT – 21 FÉVRIER 2312
Des semaines, des mois peut-être, pour être totalement honnête il y avait bien longtemps déjà que Thybalt avait perdu tout notion du temps et n'avait aucune idée de celui qui avait passé depuis qu'il était enfermé ici. Il n'avait pas vu autre chose que l'obscurité depuis tellement longtemps que la moindre source de lumière provoquait chez lui un grognement sourd, mais la plupart du temps il n'avait que les ténèbres pour lui tenir compagnie. Morrigan avait fini par se lasser de lui, bientôt se servir de lui comme d'un punching-ball lui était devenu lassant, et lorsqu'elle n'eut plus aucun ongle à lui arracher, aucune question à lui poser, aucune surface de sa peau qui ne soit pas bleue, enflée ou blessée, elle l'avait simplement abandonné à son sort, jusqu'au jour où elle lui trouverait une nouvelle utilité. Roulé en boule dans un coin de la pièce, la tête posée contre le mur et le reste de son corps tentant de faire abstraction de l'humidité et de la froideur du sol cimenté, voilà plusieurs heures qu'il concentrait tous ses efforts sur sa volonté d'empêcher ses dents de claquer, résultat de l'épuisement et de la panique qui lui collaient à la peau bien plus que de la température. Victime de claustrophobie depuis aussi loin qu'il s'en souvienne, il utilisait chaque jour pratiquement toute son énergie à des tâches aussi basiques que respirer par le nez, empêcher son rythme cardiaque de s'envoler, et combattre le sentiment de nausée quasi-permanent qui lui faisait rendre un jour sur deux le peu de nourriture qu'on lui apportait. Il n'était même pas assez courageux pour se laisser mourir de faim, il avait peur de la mort encore plus qu'il avait peur de cette pièce, et ses nerfs lâchant il se mettait parfois à rire de manière incontrôlable en répétant que c'était son instinct de survie qui finirait par le tuer, avant de rire deux fois plus face à l'ironie de la situation. Il était en train de perdre la boule, et de cela aussi il avait peur.
Ce jour-là – ou cette nuit-là, comment savoir, et quelle importance – ce ne fut pourtant pas de son propre chef que fut brisé le silence qui l'enveloppait depuis la dernière fois qu'on avait ouvert la porte de sa cellule pour y balancer une assiette remplie d'une bouillie aussi immonde au goût qu'à la vue. Les genoux rempliés contre son torse et encerclés par ses bras, il avait retenu sa respiration et tendu l'oreille, avec appréhension ; Il n'avait pas rêvé cette quinte de toux. Il y avait quelqu'un dans la cellule d'à-côté, quelqu'un qui ne se trouvait pas là la dernière fois qu'il avait été assez éveillé et alerte pour faire attention à ce qui se passait autour de lui. Fermant les yeux pour laisser passer ma nouvelle vague de nausée qui venait de l'atteindre, il avait entrepris de bouger ses membres endoloris, et après de longues minutes à se battre contre l'absence de coordination de ses membres il parvint enfin à s'agripper au mur pour s'asseoir. « Y'a … Y'a quelqu' … Quelqu'un ? » Après si longtemps à ne plus laisser rien d'autre que des grognements et plaintes inaudibles sortir de sa bouche, cette simple phrase lui donna la sensation qu'une larme de rasoir remontait le long de ses cordes vocales en même temps que ses mots ; Mais presque aussitôt il comprit que le jeu en valait la chandelle en reconnaissant la voix qui lui répondit « Gamin … ? C'est toi ? » Dans sa poitrine il sentit son cœur tambouriner à toute vitesse « Byron ? » La voix du vieil homme lui paraissait presque irréelle, tout comme celle d'Heidi, de Moonshine, il s'était fait à l'idée de ne plus jamais l'entendre, et de ne plus jamais revoir le vieux fou qui avait fait tant pour lui depuis la mort de son père « Tu es vivant … Ils ont dit, Heidi nous a dit … Tout le monde te pensait mort. » Il n'avait pas osé répondre, tout juste un éclat de rire avait-il déraillé au fond de sa gorge, en pensant au fait qu'il aurait peut-être préféré l'être, mort. Mais il l'avait remarqué, le ton presque horrifié du vieil homme, quant sa constatation aurait du le soulager « Oh gamin, je suis tellement désolé … » Une nouvelle quinte de toux avait obligé Thybalt à attendre quelques instants avant de poser la question qui lui brûlait les lèvres « Désolé ? Qu'est-ce que … » Tandis qu'il laissait glisser ses doigts le long du mur, à la recherche de l'endroit qui permettait au son de passer et leur permettait de communiquer, il avait été interrompu à nouveau « J'avais promis tellement de choses, j'avais … puisse ton pauvre père me pardonner. » Alors qu'il toussait à nouveau le médecin réalisait peu à peu l'état de santé préoccupant dans lequel se trouvait le vieillard. Ces barbares le traitaient-ils de la même façon que lui ? Pauvre homme déjà abîmé par les années et l'alcool « Si tu … si tu sortais d'ici, si jamais … dans ma cave, sous les tonneaux de fermentation, la boite avec les carnets dedans … Elle est à toi. Elle … ton père voulait que tu les aies. Quand tu serais prêt … » Sans qu'il ne s'en rende compte il s'était remis à trembler, il avait froid, et pourtant il sentait la sueur couler le long de son front, de sa nuque. « Je sortirais pas … Bon dieu je sais même pas pourquoi ils me gardent ici. Pourquoi ils ont pas … » Pourquoi ils n'avaient pas encore décidé de l'achever. Certains jours il l'espérait presque, aussi clairement qu'il savait qu'il n'aurait jamais le courage nécessaire pour mettre fin à sa misère lui-même. « Le treize, ils … c'est le chaos, dehors. Leurs actions sont désespérées mais … mais destructrices, peut-être ici aussi. C'est ta seule chance … après ça … » Sa seule chance ? Il n'avait plus aucune chance, il mourrait ici, de froid, de faim, d'épuisement ou des suites de n'importe quelle blessure qui serait celle de trop. « Après ça … ils t’exécuteront, publiquement. Comme tous … comme tous les autres rebelles enfermés ici. Des … exemples. » Si tenté que cela soit encore possible dans son état actuel, Thybalt avait senti son sang se glacer. Le garder en vie pour le simple fait de l'abattre comme un chien plus tard, c'était pire que n'importe quoi d'autre. Il allait mourir comme Andy, il allait terminer de cette manière dont il avait toujours eu peur, lui le rebelle de pacotille, lui le fils tellement indigne de l'illustre Magnus Homens. « On va … je vais nous sortir de là. Byron ? On va … Byron ? »
Comme ayant consumé ses dernières forces dans les paroles adressées à Thybalt, Byron n'avait plus rien dit après cela, et la seule raison qu'avait le médecin de ne pas le croire mort était la toux qui continuait de le secouer à intervalles réguliers, et les sifflements de sa respiration. Comme pour tenter de s'occuper l'esprit, de se concentrer sur autre chose sur sa propre agonie, Thybalt continuait de parler, de répéter qu'ils allaient sortir, même s'il n'en croyait rien, juste dans l'espoir qu'entendre sa voix persuade le vieil homme de tenir bon. Et puis après des heures, ou quelques jours, encore une fois il ne savait plus, il avait entendu une porte grincer et un gémissement plaintif tandis que des bruits de pas – deux personnes, lui semblait-il – résonnaient de l'autre côté du mur. Des voix, une discussion que le bourdonnement dans ses oreilles l'empêchait de suivre, des brides de mots qui n'avaient aucun sens. Et puis … « … -rasser tout de suite. File-moi ton flingue. » Les yeux agrandis par la terreur, Thybalt s'était redressé d'un seul coup, ne pouvant empêcher son estomac de recracher à nouveau ce qu'il ne pouvait pas garder. Toussant et crachant sur le sol déjà souillé, il avait ouvert la bouche plusieurs fois sans parvenir à produire le moindre son, avant d'y parvenir enfin, se maudissant pour le ton si faible et plaintif de sa propre voix ; Était-ce vraiment lui qui parlait ? « N … Byron … non … B … Byron ! » S'agrippant au mur il avait tenté de se mettre de bout, sans y parvenir, et maintenant à genoux il avait appelé à nouveau, désespéré … Jusqu'au coup de feu ayant résonné jusqu'à lui, le son lui donnant l'impression de le traverser « BYRON ! » Un hurlement étranglé, le sien, puis une litanie sans queue ni tête, la panique et la folie le submergeant à nouveau, tandis que des larmes silencieuses inondaient ses joues. Il avait sans doute eu une absence, perdu le fil quelques instants, puisque sans qu'il ne le voit arriver un pacificateur avait fait irruption dans la pièce, son arme à la main, et cette fois-ci le jeune homme avait bien cru sa dernière heure arrivée. L'autre lui avait demandé quelque chose il n'avait pas compris quoi, pas entendu, seulement senti sa botte atterrir avec violence dans son estomac, lui coupant ma respiration, mais ne lui faisant pas cesser sa litanie « Tu vas la fermer ?! » Il n'avait pas vu la crosse du pistolet s'abattre sur son visage, seulement senti la douleur la douleur insupportable lui traverser le crâne … et puis plus rien.
DISTRICT 9 – FORÊT PRÈS DE LA FRONTIÈRE – 20 JUILLET 2313
Il s'était réveillé en sursaut, parvenant à peine à retenir le cri étranglé au fond de sa gorge, ouvrant la bouche encore et encore comme s'il cherchait à attraper l'oxygène qui ne parvenait que difficilement jusqu'à ses poumons. Il lui fallut plusieurs secondes pour retrouver assez de calme pour se souvenir d'où il se trouvait, l'odeur de mousse et d'humidité chatouillant ses narines et le bois de l'écorce sous ses doigts sensation faussement familière. District neuf, il était au district neuf. La forêt, il s'y était arrêté la veille, épuisé, maintenant il s'en souvenait … Il s'était écroulé là la veille, trop heureux de trouver une source d'eau pour enfin boire un peu, mais trop fatigué pour chercher un endroit plus abrité où dormir. Maintenant, alors que l'aube semblait commencer à se lever, et après plusieurs minutes à reprendre progressivement possession de ses muscles, endoloris par la position inconfortable dans laquelle il avait dormi, il se sentait enfin capable de faire ce qu'il n'avait pas eu la force de faire la veille, et attrapant son sac à dos qu'il avait utilisé comme oreiller, son premier réflexe avait été d'en sortir sa gourde et d'aller la remplir près du cours d'eau apparut à son arrivée comme une salvation. En profitant pour se débarbouiller rapidement le visage, il avait aussitôt entrepris de se trouver un endroit à proximité dans lequel il pourrait s'installer pour la journée et la nuit suivante. Il avait marché durant toute la nuit et toute la journée précédente, souhaitant au plus vite quitter les pleines découvertes qui bordaient le district neuf pour rejoindre les forêts où il lui serait plus facile d'avancer sans se faire remarquer. Il aurait voulu poursuivre bien plus loin son périple caché entre deux wagons de marchandises en provenance du district onze, mais il savait que mieux valait ne pas trop pousser sa chance s'il ne souhaitait pas se faire attraper bêtement ; Doucement mais sûrement il apprenait les réflexes acquis par chaque rebelle en cavale qui se respectaient, et destinés à le garder en vie. C'était la première fois qu'il s'éloignait autant de son district d'origine, parfois il se demander à quoi bon ... La vérité c'est qu'il ne savait pas. Il était comme ces nuisibles que l'on chassait des jardins dès qu'ils pointaient le bout de leur nez et qui devaient se cacher en permanence pour survivre, sans même plus savoir ce qu'ils craignaient. Il avait aussi appris à ne pas pousser trop loin ses ressources, et après quarante-huit heures sans dormir il savait qu'il avait besoin de faire une pause s'il ne souhaitait pas s'écrouler. Et mieux valait faire une halte maintenant, tant qu'il était encore protégé un tant soit peu par la végétation. Tout ce qu'il lui fallait désormais c'était installer son campement de fortune assez vite pour ne pas subir la chaleur étouffante de ce début d'été, qui l'accablerait à nouveau dès que le soleil serait levé pour de bon.
Jamais encore Thybalt n'avait autant détesté la chaleur. Pas celle dont on profitait au bord de l'eau par une agréable journée d'été, ou qui nous tenait éveillé un peu trop longtemps dans la moiteur d'une chambre mansardée … Non. Cette chaleur étouffante au point d'en devenir dangereuse, celle qui transformait le moindre mouvement en supplice, vous empêchait d'avoir plus de deux pensées cohérentes consécutives et vous obligeait à vous concentrer sur ce que votre corps accomplissait normalement de façon automatique : mettre un pied devant l'autre, sentir la faim ou la soif, respirer. Des symptômes qui dans le cas de Thybalt étaient sans doute accentués par le manque de sommeil qui était son lot quotidien depuis qu'il avait quitté son cocon du district un, auprès de Moonshine. Lorsque la fatigue ne le forçait pas à se concentrer entièrement sur la route et sur l'action de marcher, sans risquer de tomber le nez dans la poussière comme ce fut une ou deux fois le cas au début, ses pensées divaguaient presque sans qu'il ne puisse s'en empêcher vers la jeune femme, le son cristallin de sa voix, les étoiles qui dansaient dans ses yeux dès qu'elle souriait, la douceur de sa peau sous les doigts du rebelle, l'odeur de framboise que donnait son shampoing à ses cheveux ébènes. Combien de fois s'était-il demandé quelle idée stupide lui avait traversé l'esprit lorsqu'il avait décidé de s'en aller, pour aller où, il ne savait même pas … Il se cherchait un but, une cause, mais en réalité tout ce qu'il voulait c'était survivre. Survivre et regagner le cinq, coûte que coûte. Il était monté jusqu'au sept pour y rencontrer un contact, mais désormais il redescendait ... Il n'était pas à l'aise dans cette partie du pays, il savait qu'il n'était plus en sécurité nul part mais il avait la sensation de l'être encore moins, ici. Il n'était pas question de renoncer, de toute façon, il avait déployé trop d'efforts pour tenter – pourtant vainement – de protéger son district des conséquences de la révolte, qu'en sachant qu'il avait échoué il se sentait presque un devoir d'y retourner, de faire face une bonne fois pour toutes aux conséquences de la répression, celles durant lesquelles il s'était terré auprès de Moonshine non sans goûter au goût amer de la culpabilité. Il n'aurait rien pu faire de plus, il avait tenté de minimiser les dégâts, avait prévenu les quelques rebelles qu'il avait pu trouver avant de disparaître de ce qui s'annonçait … Rationnellement il savait qu'il avait fait tout ce qu'il lui était possible tout en faisant son possible pour rester en vie. Mais d'autres étaient tout de même morts, des gens qu'il connaissait, qu'il côtoyait parfois depuis aussi loin qu'allaient ses souvenirs … Et il ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir, et d'alourdir ses épaules à coup de Et si ? …
Il suait déjà à grosses gouttes lorsqu'il eut enfin la satisfaction de s'installer dans le renfoncement rocheux qui lui servirai d'abris, et dont il avait partiellement obstrué l'entrée avec un enchevêtrement de branches et de feuilles ramassées autour de lui. Cours d'eau voulant aussi dire végétation plus généreuse il n'avait pas caché son enthousiasme en trouvant des mûres et même quelques fraises des bois, préférant mille fois ce genre de repas au faut de devoir se fatiguer à tuer un oiseau ou un écureuil. Après avoir avalé sa trouvaille, il avait entrepris de laver rapidement ses vêtements, ce qui dans l'état actuel des choses revenait à les tremper et les frotter dans l'eau de la rivière, avant de les enfiler de nouveau tout sachant bien que la chaleur les ferait sécher en un rien de temps. A l'abri et à l'ombre, il avait tenté de trouver à nouveau le sommeil, malgré la lumière du jour, et malgré sa méfiance au moindre bruit qui lui paraîtrait suspect … La fatigue avait pourtant fini par prendre le dessus, et la main refermée sur la manche de son couteau il avait fermé les yeux.
Pour mieux les rouvrir lorsqu'il avait entendu une branche craquer non loin de lui. Tout de suite en état d'alerte, il avait resserré sa main sur son couteau au points que les jointures de ses doigts ne virent au blanc, et retenu sa respiration afin de s'empêcher de faire le moindre bruit qui pourrait trahir sa présence. Au bout d'une minute, ou deux, une silhouette se dessina enfin entre les branches de son abri, et bientôt il se retrouva face à un homme fouillant visiblement la zone, une arme à la main. Son accoutrement n'avait rien à voir avec celui d'un pacificateur, mais cela ne suffisait en rien à faire cesser la méfiance du médecin, et il n'avait aucune intention de se montrer et de sortir de sa cachette. Blond, grand, et relativement bien bâti, l'homme ne donnait pas envie à Thybalt de s'y confronter, et c'est donc avec un certain soulagement qu'il le regarda s'éloigner visiblement sans avoir remarqué sa présence. Attendant encore dix minutes, par prudence, le rebelle ne put retenir un soupir de soulagement tandis qu'il se décidait enfin à quitter son trou, estimant visiblement qu'il valait mieux ne pas s'attarder dans le coin plus longtemps. Attrapant son sac à dos il l'avait remis sur ses épaules, et attachait son couteau à sa ceinture lorsqu'un bruit métallique – la sécurité d'une arme, il l'avait reconnu – retentit derrière lui et que le canon de la dite arme venait se coller contre sa colonne vertébrale. « Je m'étais pourtant promis de ne pas renouveler ce genre situation. » marmonna-t-il plus pour lui-même qu'à l'attention de son assaillant. Probablement l'homme aperçu peu de temps avant, il se demandait simplement comment l'homme avait réussi à revenir sur ses pas sans se faire remarquer et à le prendre par surprise de cette façon. Comme pour faire preuve de bonne volonté Thybalt avait laissé son couteau à sa ceinture, et avant lentement relevé les mains à hauteur de ses épaules, comme pour faire preuve de bonne volonté. « Je cherche pas les ennuis … » C'était vrai, dans un sens, Thybalt cherchait simplement à rentrer chez lui sans rien demander à personne. Mais bien sûr cela dépendait le point de vue, pour les pacificateurs par exemple un rebelle était un ennui en lui-même …
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| | | Julian K.Kennedy-Fawkes △ correspondances : 268 △ points : 0 △ multicomptes : Reed, Charlie & Gold △ à Panem depuis le : 30/03/2014 △ humeur : Anéanti. △ âge du personnage : 31 ans. △ occupation : Chef rebelle du District 7, incarnation de la Rébellion dans tout Panem.
| Sujet: Re: THYBULIAN ➺ Headed back home over again. Dim 20 Juil - 18:01 | |
| Des jours et des nuits qu’il marchait sans relâche, qu’il s’enfonçait toujours un peu plus dans cette végétation, de plus en plus dense au fur et à mesure qu’il approchait de sa destination. Il ne s’accordait pas le moindre répit, et ne s’arrêtait que pour assouvir des besoins élémentaires ; manger, boire, se soulager ou encore dormir un peu – mais jamais plus de quelques heures d’affilée. Il était épuisé, usé aussi bien physiquement que mentalement, mais malgré tout, il trouvait encore la force de puiser dans ses dernières ressources pour ne pas s’effondrer de fatigue. Même si les ampoules à ses pieds lui faisaient souffrir le martyr, même si ses jambes menaçaient chaque minute un peu plus de céder sous le poids de son corps, et même si sa vigilance s’amenuisait de jour en jour, il ne devait s’arrêter sous aucun prétexte, ces bois n’étaient plus aussi sûrs qu’autrefois. Depuis l’échec de leur Révolte, la surveillance des zones interdistricts s’était considérablement accrue, et si autrefois il parvenait aisément à se faufiler d’un District à un autre, aujourd’hui il ne se passait pas une heure sans qu’un Hovercraft ne survole les environs. De jour comme de nuit, il lui fallait constamment rester sur ses gardes, le moindre faux pas, et c’en était fini de lui. Or, il ne pouvait pas se faire arrêter – ou tuer – si stupidement ; il avait une mission à accomplir, et il avait bien l’intention de la mener à son terme.
Julian aurait bien aimé pouvoir dire qu’il regagnait son foyer, qu’il rentrait à la maison, mais c’était sans compter sur le fait qu’il n’avait plus de chez lui. Un apatride, c’était ce que son combat acharné contre le Capitole avait fait de lui. Désormais trop connu au Sept pour espérer y remettre un jour les pieds, il n’avait nulle part d’autre où établir son QG, il errait de District en District comme une âme en peine, et ne pouvait compter que sur le courage et la générosité des rebelles qui acceptaient de l’héberger, malgré les risques qu’ils encouraient. Bien sûr, il aurait pu se réfugier au Treize et savourer la sécurité qu’offraient ces interminables souterrains, seulement voilà, il exécrait cet endroit ; l’oppression de ces souterrains qui le faisait suffoquer, le manque de liberté qu’imposait un emploi du temps plus que strict, l’antipathie que lui inspiraient ces braves petits soldats à la botte de Coin, et la méfiance qu’il ressentait à l’égard de la politique de leur présidente. Julian alliait parfois ses forces au Treize, mais ce n’était un secret pour personne que le rebelle préférait faire cavalier seul, entouré de ses propres hommes, ceux à qui il vouait une confiance aveugle. Mais depuis la Purge qui avait sévèrement réprimée leur échec, son équipe s’était considérablement amoindrie, et il avait perdu presque la moitié de ses hommes dans ces exécutions publiques qui avaient ébranlé ses convictions comme un vulgaire château de cartes. En tant que chef rebelle et leader estimé, il avait délibérément conduit ses hommes à la mort, et même si personne n’aurait pu prévoir que les choses tourneraient si mal, il assumait l’entière responsabilité de cet échec et n’avait depuis lors jamais cessé de se reprocher ses actes. Pour lui, il n’y avait pas le moindre doute que tout était de sa faute. Et il se torturait si bien l’esprit en remords qu’il en perdait presque la raison.
Néanmoins, malgré l’aversion qu’il avait pour le Treize, c’était là-bas qu’il se rendait. Il avait désespérément besoin de retrouver les proches qui l’y attendaient - si toutefois il y avait encore quelqu’un pour l’attendre. Il n’en était plus si sûr, aujourd’hui. Peut-être s’étaient-ils tous lassés de guetter vainement son retour. Il voulait revoir Clay et s’assurer qu’il allait bien, retrouver Rumer, ses bras, son sourire et la chaleur de ses étreintes, prendre des nouvelles d’Aiden et de sa petite-amie Avalon, retrouver la jeune Kathleen aussi, la miraculée comme il l’appelait, qu’il avait quitté dans de terribles conditions. Perdu dans ses pensées (sa vigilance s’estompait, ce n’était pas bon signe), il n’avait pas immédiatement remarqué les traces, plutôt fraîches, qu’avait laissé derrière lui un être humain. Julian s’arrêta net et sorti aussitôt son arme, il y avait quelqu’un dans le coin, et il avait l’intention de le trouver le premier, avant que ce ne soit lui qui lui tombe dessus. Il observa les environs d’un œil circonspect, attentif au moindre mouvement qui lui paraitrait suspect mais tout lui semblait calme. Aux empreintes laissées dans le sol, il comprit qu’il avait à faire à un homme seul ; il s’agenouilla pour examiner les traces que cet ennemi potentiel avait laissées derrière lui. Etrangement, sur son passage, la terre était humide alors qu’il n’avait pas plu récemment, il en déduisit que l’homme était soit trempé, soit que sa gourde fuyait sans qu’il ne s’en soit rendu compte. Dans un cas comme dans l’autre, il était toujours dans les parages, et Julian redoubla de prudence même s’il doutait avoir à faire à un Pacificateur (ils se déplaçaient toujours en petits groupes, et il y avait peu de chance pour qu’ils aient subitement modifié leur fonctionnement, surtout dans une forêt comme celle-ci qui recelait de dangers.) Il grimpa dans un arbre en attendant que l’homme se manifeste. Et il attendit, attendit –peut-être se trompait-il, peut-être que cet homme avait quitté les lieux depuis longtemps ? – attendit – il s'en voulait de perdre bêtement de si précieuses minutes de marche – attendit… jusqu’à ce qu’un mouvement sur sa droite attire son regard et sa curiosité. Quand l’homme quitta enfin sa cachette, Julian le reconnut aussitôt. Tiens donc, que faisait-il donc là ?
Il descendit sans un bruit de son perchoir pour le prendre à revers, retint sa respiration pour ne pas qu’elle trahisse sa présence et s’approcha à pas de loups de sa victime ; une chance que la mousse qui recouvrait le sol absorbait le bruit de ses pas. Une fois derrière lui, il enclencha délibérément la sécurité de son arme et vint coller le canon contre son dos, juste pour jouer avec ses nerfs et lui faire comprendre que s’il était tombé sur un ennemi, il serait déjà mort. Au son métallique reconnaissable entre tous (du moins pour une oreille avertie comme la leur), l’homme se crispa, marmonna quelque chose dans sa barbe, mais pas assez fort pour que Julian en capte le sens et leva les mains en signe de soumission. « Je ne cherche pas les ennuis… » « Comme toujours, en somme », s'entendit-il lui répondre d'une voix où perçait une pointe d'amertume. C’était plus fort que lui, il en voulait toujours au chef rebelle du District Cinq de ne pas avoir participé à la Révolte autant qu’il le lui avait un jour demandé. Au fond, sans doute avait-il été le plus judicieux d’entre tous en décidant de laisser ses hommes hors de ça. Et s’il aurait dû s’estimer heureux de la décision de Thybalt, cela ne faisait que l’enrager un peu plus, lui qui s’était fourvoyé sur toute la ligne et qui avait conduit ses hommes à la mort.
« Qu’est-ce que tu fais si loin de ton District, Homens ? Tu sais que c'est dangereux de se balader tout seul dans le coin ? On peut y faire de mauvaises rencontres.», railla-t-il avant de ranger son arme.
Hj : Désolée, j'en suis pas hyper satisfaite Et pour le moment, j'ai la flemme de me relire, donc s'il y a des fautes |
| | | Thybalt M. Homens △ correspondances : 8988 △ points : 29 △ multicomptes : raven, gwendal, eurydice (denahi) △ à Panem depuis le : 22/12/2011 △ humeur : désabusé △ âge du personnage : trente quatre ans △ occupation : médecin de campagne ~ bras droit du chef des rebelles
| Sujet: Re: THYBULIAN ➺ Headed back home over again. Jeu 5 Fév - 18:18 | |
| Il y avait certains jours, et de plus en plus fréquemment ces derniers temps, où Thybalt le premier ne se reconnaissait pas. Ni dans ses actions, ni dans ses réactions, ni même dans ses convictions, et c'était peut-être ce qui lui faisait le plus mal en fin de compte … Quelque part entre sa captivité et sa fuite il avait cessé d'être ce garçon que l'on accusait – à raison il est vrai – de ne pas être taillé pour le rôle de leader que lui avait légué son père en poussant son dernier souffle, et il n'était pas entièrement certain que ce changement lui plaisait. Au fond Thybalt n'avait longtemps été qu'un gamin qui refusait de grandir, un gamin tellement attaché à ses racines et à ce district cinq qu'il considérait comme sa famille au sens large qu'il n'avait jamais été question pour lui de prendre le moindre risque, et de précipiter le cinq dans une révolte supposée servir le bien commun mais qui à eux ne leur apporterait que des ennuis. Et tout ça pour quoi en fin de compte ? Pour qu'en dépit des stratégies des uns et des autres le sang ne finisse par couler, dans tous les districts y compris le sien, et ce par la volonté d'un district treize qui n'avait jamais eu que faire des dommages collatéraux que ses actions pourraient engendrer, lui dont les ressortissants qui continuaient de se terrer dans leurs galeries comme les lâches qu'ils étaient. Avant tout cela, avant la révolte, avant son emprisonnement, avant les sévices orchestrées par cette vipère de Moriarty, Thybalt n'était qu'un pacifiste ayant la naïveté de croire que s'il ne bougeait pas le petit doigt pour s'allier aux autres rebelles le cinq resterait en dehors de tout ennui et de toute violence ; Aujourd'hui il ne pouvait que constater que ses efforts avaient été vains, et n'avait plus d'autre choix que de se ranger du côté de la seule rébellion qui existait encore : celle qui tentait tant bien que mal de se relever après les pertes considérables qu'avait engendré la purge dans les districts. Il le faudrait non pas des mois, mais sans doute des années avant d'offrir de nouveau à la rébellion autre chose que des survivants, avant que de jeunes recrues guidées uniquement par leurs idéaux ne prennent la relève de ceux dont le sang avait coulé sur le parvis des hôtels de ville de Panem. Et Thybalt lui, ne savait plus trop où il se situait là-dedans.
Il était sans doute un peu tard désormais pour vouloir jouer les chefs rebelle impliqué et volontaire, maintenant qu'il n'y avait plus grand chose à espérer et plus grand monde à guider, si ce n'était des survivants qui comme lui se demandaient : à quoi bon ? Et si cette révolte échouée avait été la preuve qui manquait pour lui faire comprendre que l'inertie n'était pas la solution, il n'y avait plus grand chose qu'il puisse faire à l'heure actuelle, pas en étant devenu le vagabond qu'il était, pas quand la quasi-totalité de ses forces passait dans le fait de se débrouiller et de survivre seul, lui qui n'avait connu presque toute sa vie que le confort de la maison de vainqueur que son père avait gagné au prix du sang. Il apprenait vite pourtant, par la force des choses et au dépend de sa propre vie, il apprenait plus vite qu'il ne l'aurait lui-même pensé … mais pas au point d'apprendre au vieux singe à faire la grimace, et pour cette raison bien que se maudissant intérieurement de ne pas avoir su être plus prudent il n'était qu'à moitié étonné de la présence qui venait de se manifester dans son dos. Et si ses mois de captivité avaient changé quelque chose chez lui c'était la disparition de sa propension à faire le malin lorsque sa vie ne tenait qu'à un fil, aussi s'était-il contenté de coopérer docilement et de lever les mains en signe de reddition, sa crispation s'accentuant finalement en reconnaissant la voix qui venait de lui répondre « Comme toujours, en somme. » d'un ton narquois. Il y avait une part de vrai pourtant, parce que cela avait toujours été sa tactique à Thybalt, ne pas chercher les ennuis, rester en dehors de tout et jouer la carte de la fausse neutralité. Julian était bien placé pour le savoir, quand bien même la première envie de Thybalt avait été de se retourner pour coller une baffe et ôter le sourire satisfait qui devait s'étaler sur le visage du chef des rebelles. Où était-il lui, l'année passée, lorsque la révolte avait besoin de lui ? Parce qu'il y avait diablement longtemps qu'il n'avait pas entendu parler de lui autrement qu'au conditionnel.
La courbe de son échine se redressant et les muscles de son dos se crispant avec agacement, Thybalt s'était contenté de grogner d'un air mauvais, utilisant au mieux ce qu'il appelait la répartie du pauvre tandis que l'homme derrière lui jugeait bon d'en rajouter une couche en le questionnant d'un air railleur « Qu'est-ce que tu fais si loin de ton district, Homens ? Tu sais que c'est dangereux de se balader tout seul dans le coin ? On peut y faire de mauvaises rencontres … » Sans blague. Soupirant malgré lui légèrement de soulagement en sentant le canon de l'arme qui le tenait en joue quitter ses omoplates, le blond avait redescendu ses mains et reposé instinctivement la droite sur le manche du couteau attaché à sa ceinture, avant de répondre d'un ton narquois « Comme quoi, un chef rebelle arrogant ? » Parce que dans ce cas-là il venait effectivement de faire une mauvaise rencontre, et si Julian était un tant soit peu honnête avec lui-même il admettrait probablement posséder le défaut de l'arrogance au même titre que Thybalt reconnaissait posséder celui de l'inconscience. Se retournant enfin pour faire face à son assaillant, le jeune homme avait posé sur Julian un regard curieux, parce que s'il avait conscience d'avoir lui-même changé au cours de ces derniers mois il oubliait régulièrement qu'il puisse en être de même pour les autres, parce qu'au fond ils s'étaient tous pris en pleine face l'échec de cette révolte, peu importe la forme. Et Fawkes avait vieilli, en quelques mois il semblait s'être pris quelques années dans la figure, et l'espace d'un instant Thybalt ne put s'empêcher de se demander si lui aussi.
Portant à sa poche intérieure celle de ses mains qui ne tenait pas son couteau, le rebelle en avait après quelques secondes ressorti une feuille de papier, froissée d'avoir été maintes et maintes fois roulée en boule et dont l'encre, usée, commençait à s'effacer par endroits. « Loin de moi l'envie de te faire concurrence pourtant, rassure-toi. » Des affichettes comme celle-ci Julian devait être habitué à en voir, et plus souvent que de raison avec son propre visage dessus fallait-il dire, mais cette fois-ci au dessus de la mention recherché contre récompense c'était bien le visage de Thybalt que l'on devinait. Et cela semblait tellement hors contexte pour lui, de voir son visage associé aux mots « actes de rébellion », « évasion » et « meurtre » … et pourtant. « Enfin au moins, contrairement à toi la photo choisie n'est pas trop mauvaise. » Faux, il avait une tête à faire peur sur la photo de l'affiche, la tête d'un mec qu'on avait réveillé à l'eau froide et qui n'avait rien avalé depuis des jours. Quoi que le visage de Julian mainte fois placardé à travers les district n'était pas très glorieux lui non plus, mais il n'était pas pire, objectivement parlant. Réajustant son sac sur son épaule, le rebelle avait regardé autour de lui, comme s'il s'attendait à voir d'autres rebelles surgir de derrière les buissons ; Il avait un peu de mal à s'imaginer Julian naviguant en solitaire, il se l'était toujours représenté comme à la tête d'une clique de rebelles qu'il mènerait au doigt et à l’œil, et cette image influait sans doute aussi un peu sur l'image pas forcément positive que Thybalt avait du rebelle en chef. « T'as laissé le reste de ta bande de joyeux lurons à la garderie ? » n'avait-il d'ailleurs finalement pas pu s'empêcher de demander d'un ton narquois, espérant sans doute un peu au passage en apprendre plus sur ce qu'il faisait dans le coin, basiquement pour savoir si de son côté il avait raison de traîner au neuf ou bien s'il était temps qu'il prenne ses cliques et ses claques et aille voir ailleurs … La présence de Julian ne lui inspirait rien de bon, où il était une horde de pacificateurs suivait généralement de près, et il n'avait pas envie de se retrouver pris au milieu.
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| | | Julian K.Kennedy-Fawkes △ correspondances : 268 △ points : 0 △ multicomptes : Reed, Charlie & Gold △ à Panem depuis le : 30/03/2014 △ humeur : Anéanti. △ âge du personnage : 31 ans. △ occupation : Chef rebelle du District 7, incarnation de la Rébellion dans tout Panem.
| Sujet: Re: THYBULIAN ➺ Headed back home over again. Sam 9 Mai - 17:35 | |
| Julian savait pertinemment que les lieux n’étaient pas sûrs et qu’une patrouille de Pacificateurs pouvait leur tomber dessus à tout instant, mais malgré les risques qu’ils encouraient, il prit quelques secondes de plus pour détailler la pauvre victime qui avait eu la malchance de se prendre dans ses filets. L’occasion était trop belle pour qu’il la laisse filer entre les doigts. Le spectacle que lui offrait Homen était réjouissante, jubilatoire même. La vision de sa nuque crispée par l’appréhension et des muscles de son dos tendus à l’extrême dans l’attente d’une décision que le chef rebelle était le seul à pouvoir prendre lui arracha un sourire satisfait, bien que les conditions n’étaient pas les plus favorables pour ce genre de confrontation. Oui, Homens était à sa merci, et Julian ne résista pas à l’envie de jouer encore un peu avec les nerfs du malheureux en enfonçant un peu plus le canon de son arme entre ses deux omoplates, avant de le libérer de son emprise.
« Comme quoi, un chef rebelle arrogant ? », lui rétorqua-t-il du tac-au-tac. Julian tiqua ; sa remarque n’était pas vraiment pour lui plaire, mais il ne pouvait nier le fait qu’Homens avait une excellente répartie, et maniait avec brio le genre d’humour qu’il avait toujours apprécié. Mais quelques paroles bien placées n’étaient pas suffisantes pour qu’il change d’avis à son sujet, l’homme n’était pas prêt d’entrer dans ses bonnes grâces. Le fait d’être dans le même camp ne faisait pas d’eux des amis. Julian avait la rancune tenace et son refus d’impliquer ses hommes et son District dans la rébellion générale lui était resté en travers de la gorge. Au final, sa politique de l’autruche avait été une sage décision, puisqu’il était le chef rebelle qui avait compté le moins de pertes dans ses rangs alors que les autres équipes avaient été littéralement décimées. Julian haussa les épaules en rangeant son arme dans son holter ; Homens n’était pas une menace, et ne l’avait jamais été. Ni pour lui, ni pour le gouvernement de Panem. « Par exemple. Et crois-moi, ce sont bien les pires. »
Lorsque Thybalt se retourna pour lui faire face, Julian constata qu’il n’avait pas fière allure ; son aspect négligé lui apprenait que cela faisait plusieurs jours qu’il se terrait dans les bois. Et Julian avait beau se creuser la cervelle, envisager toutes les possibilités qui lui venaient à l’esprit, il n’arrivait pas à comprendre ce que Thybalt faisait si loin de son District, lui qui ne le quittait qu’à de rares occasions. Et plus inquiétant, si lui se baladait tranquillement en forêt, qui gérait les rebelles du Cinq en son absence ? C’est vrai que Julian ne le portait pas en grande estime, mais il lui vouait une confiance absolue en ce qui concernait la gestion de ses hommes. Thybalt ne le savait probablement pas lui-même, mais il était un leader né. Quand le rebelle fouilla ses poches, Julian porta instinctivement la main à la crosse de son arme, toujours sur le qui-vive. Même s’il n’en laissa rien paraitre, il eu honte de sa réaction lorsque Thybalt lui montra une petite affichette abîmée par les mauvais traitements qu’elle avait reçu au cours de son périple. L’aspect vieilli de la photo ne l’empêcha pas d’en reconnaitre le visage, ni l’encre effacée par endroits de déchiffrer les chefs d’accusation qu’on lui imputait. »Actes de rébellion, évasion, meurtre. » … Julian fronça les sourcils, perplexe, déconcerté. Son cerveau n’arrivait pas à assimiler les informations qui s’étalaient sous ses yeux. Evasion, meurtre ? … Julian avait la désagréable sensation de prendre un film en cours de route auquel il ne comprenait plus rien puisqu’il avait loupé les passages les plus importants. « Loin de moi l’envie de te faire concurrence pourtant, rassure-toi. » « Même avec toute ta meilleure volonté, tu n’arriveras pas à me faire de l’ombre, je suis une véritable star au Capitole. » plaisanta-t-il même si le sujet était loin d’être amusant et qu’il était le dernier à en rire. Son combat contre le Capitole avait fait de lui un vrai paria ; il avait dû s’exiler de son District, quitter à contrecœur ses amis et sa famille, pour ne pas les mêler à cette sordide histoire et ainsi épargner leur vie. Ceux qui le côtoyaient d’un peu trop près avaient tous une fâcheuse tendance à mourir. Peut-être était-ce lui qui portait malheur. Il avait fini par le croire, en tout cas.
« Enfin au moins, contrairement à toi, la photo choisie n’est pas trop mauvaise. » Julian reporta son attention sur la photo de Thybalt ; le visage émacié, l’œil éteint, les traits tirés par la fatigue, il ressemblait en tout point à son frère lorsqu’il l’avait retrouvé après son séjour dans les geôles du Capitole. Désormais, il en était sûr, cette photo ne pouvait avoir été prise qu’en détention. Les pièces du puzzle commençaient à s’assembler dans son esprit, mais pas suffisamment pour tirer au clair la situation. C’était frustrant ; c’était comme s’il avait toutes les réponses mais qu’il en ignorait la question. « Ouaip, on te reconnait bien. T’es aussi moche là-dessus qu’en vrai. »
« T’as laissé le reste de ta bande de joyeux lurons à la garderie ? » le questionna-t-il de ce petit air narquois qu’il brûlait d’envie de faire disparaitre. Par un bon coup de poing, par exemple. « Depuis qu’ils ont renforcé les zones interdistricts, c’est devenu beaucoup trop risqué de se déplacer en bande. D’ailleurs, ils arriveront sûrement à destination avant moi vu que tu me retardes. Le vieux nous a fait une faveur en mourant, mais difficile de contourner la sécurité qu’ils ont mis en place, ça nous facilite pas le travail. » Le regard interloqué de Thybalt l’interpella. « Quoi ? T’es pas au courant ? Ca fait combien de temps que t’es en cavale ? Snow est mort, il a cassé sa pipe. » C’était l’occasion idéale de frapper un grand coup, seulement les rebelles n’étaient plus aussi nombreux qu’autrefois, et la Purge et la répression de plus en plus brutale et arbitraire avaient refroidi jusqu’aux ardeurs les plus exaltées. Tout ce qu’ils pouvaient faire à leur niveau et avec les maigres moyens qu’ils avaient à disposition, c’était espérer que le successeur de Snow serait moins tyrannique, mais il ne fallait pas trop compter là-dessus. En résumé, ils n’étaient pas encore tirés d’affaire.
« Tu vas finir par m’expliquer ta situation ou faut que je devine par moi-même ? Parce que les devinettes, c’est pas vraiment mon fort. »
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| | | Thybalt M. Homens △ correspondances : 8988 △ points : 29 △ multicomptes : raven, gwendal, eurydice (denahi) △ à Panem depuis le : 22/12/2011 △ humeur : désabusé △ âge du personnage : trente quatre ans △ occupation : médecin de campagne ~ bras droit du chef des rebelles
| Sujet: Re: THYBULIAN ➺ Headed back home over again. Mar 15 Sep - 2:41 | |
| A vivre ainsi en marge de la société on en perdait rapidement la notion du temps, et parce que Thybalt n'avait plus grand monde de confiance vers qui se tourner - et aucune envie que qui que ce soit ait des ennuis par sa faute, surtout - il lui arrivait parfois de passer plusieurs semaines sans retrouver les zones habitées d'un district, presque sans parler ou même croiser quelqu'un. Et cela lui pesait, à lui qui avait toujours été entouré, que la solitude angoissait, et que l'on avait toujours dit jovial et tourné vers les autres. Ce Thybalt-là était toujours quelque part, caché dans un coin de sa tête, tapis dans l'ombre apportée par les mois de détention puis de vagabondage et il ressortait parfois, à la faveur d'un moment de solitude ou de nostalgie dont il ne parvenait pas à s'empêcher. Il ne savait plus vraiment quel jour il était, ou même quel mois, il savait en quelle saison il était et c'était déjà beaucoup dans un sens ... Il était tellement perdu que découvrir l'identité de son assaillant lui avait presque fait plaisir. N'importe quelle présence qui ne soit pas là pour l'arrêter ou le réduire au silence lui faisait plaisir à vrai dire, il en était désespéré à ce point, assez pour que le sourire narquois qui venait de s'étirer sur son visage fatigué tandis qu'il se retournait pour faire face à Julian soit le premier sourire qu'il adressait à quelqu'un depuis ... oh, longtemps. « Par exemple. Et crois-moi, ce sont bien les pires. » C'était le seul truc qu'il ne pouvait pas retirer à Julian, qu'il ne pouvait pas nier à propos de lui : il avait du répondant, une répartie intéressante. Pas qu'il ne prévoit de s'abaisser un jour à l'avouer à haute voix, mais soit. Reste que puisqu'une image valait parfois mieux qu'un long discours Thybalt avait, pour expliquer sa situation, opté pour la méthode qui consistait à lancer à l'adresse du chef des rebelles l'affiche pouilleuse et en lambeaux qu'il gardait avec lui sans trop savoir pour quelle raison ... Peut-être au cas où il finirait par flancher au point d'en oublier comment il en était arrivé là, et où se situait sa place désormais. Mais ça restait une douleur pour lui, un état d'exilé auquel il ne s'était toujours pas adapté ... pas comme Julian, en somme. « Même avec toute ta meilleure volonté, tu n’arriveras pas à me faire de l’ombre, je suis une véritable star au Capitole. » Rictus narquois de la part de Thybalt tandis qu'il se détendait quand même assez pour retirer sa main du manche du couteau accroché à sa ceinture, préférant croiser les bras et toiser Julian avec impatience en répondant « J'te laisse la place sans aucun problème, les projecteurs et la notoriété c'est un truc de vainqueur. » Il n'avait pas pour but de se montrer méchant ou médisant, Thybalt pouvait toujours sembler ne pas avoir de respect pour grand-chose mais pour les vainqueurs il avait un certain respect, probablement parce qu'il avait été élevé par l'un d'eux et qu'il savait ce qui pouvait se passer une fois la porte de leur grande demeure de vainqueur refermée. Déglutissant avec difficulté tandis que le visage de son père se frayait un chemin sur les allées brumeuses de son esprit, il avait forcé une énième remarque narquoise probablement dans le but indirect que Julian lui rende enfin cette affiche. Il ne savait pas pourquoi il y tenait tant, mais il ne possédait plus grand chose alors même un bout de papier il avait tendance à s'y attacher. « Ouaip, on te reconnait bien. T’es aussi moche là-dessus qu’en vrai. » Laissant échapper un grommellement sans grand sens, Thybalt n'avait rien répondu et s'était contenté de presque arracher des mains du rebelle ce qui lui appartenait, tentant ensuite de le replier à peu près proprement pour le ranger à sa place initiale. Il estimait avoir satisfait la curiosité de Julian, il voulait savoir ce qu'il foutait loin de chez lui, maintenant il savait. Et puisqu'ils en étaient là il s'estimait en droit, lui, de demander ce que Julian avait fait des zouaves qui l'accompagnaient habituellement ... Pas qu'il se sente subitement la moindre envie de se joindre à eux, mais au contraire plutôt parce que Julian attirait les pacificateurs comme la confiture attirait les mouches, et le médecin n'avait lui aucune envie de se retrouver pris au milieu d'une chasse à l'homme, peu importe que ce soit pour sa tête ou pour celle de quelqu'un d'autre. « Depuis qu’ils ont renforcé les zones interdistricts, c’est devenu beaucoup trop risqué de se déplacer en bande. D’ailleurs, ils arriveront sûrement à destination avant moi vu que tu me retardes. Le vieux nous a fait une faveur en mourant, mais difficile de contourner la sécurité qu’ils ont mis en place, ça nous facilite pas le travail. » Il s'apprêtait tout naturellement à faire une réflexion sur le fait qu'il ne retarderait rien du tout si Julian n'était pas venu lui coller le canon de son arme entre les omoplates, mais la dernière partie de sa phrase l'avait fait tiquer bien plus que le reste, et l'air un peu hagard il s'était entendu demander « Le vieux ... ? » Parce qu'il ne voyait pas vraiment où le rebelle voulait en venir et qu'il n'oserait jamais de lui-même imaginer la possibilité infime que Julian soit en train de parler de la personne qui en premier lieu lui venait en tête. « Quoi ? T’es pas au courant ? Ça fait combien de temps que t’es en cavale ? Snow est mort, il a cassé sa pipe. » Il avait froncé les sourcils, ouvert la bouche comme s'il s'apprêtait à dire quelque chose, et finalement n'avait pas été capable de sortir le moindre son tant ce qu'il venait d'entendre le laissait abasourdi. Il était là, à jouer les ermites et à vagabonder sans vrai but depuis des semaines, persuadé que dans Panem rien n'avait changé parce que rien ne changeait jamais, et Julian lui annonçait ça avec un naturel presque déconcertant. « Snow a été assassiné ? » qu'il demandait enfin comme pour demander une confirmation. Parce qu'il ne voyait pas de quelle autre manière le tyran qui dirigeait leur pays pouvait avoir passé l'arme à gauche, les idéaux propres de Thybalt n'empêchant pas que comme tous les habitants de Panem il avait vécu et été élevé dans cette illusion que Snow était un être immortel qui serait là ad vitam aeternam pour diriger le pays. « Je sais pas trop ... je ... » Les autres questions de Julian finalement lui arrivaient au cerveau par brides, avec un peu de retard, et maintenant qu'il tentait de dire précisément depuis combien de temps il était en cavale, il réalisait qu'il ne savait pas vraiment. Cela faisait un certain temps, ça il le savait parce que le climat avait changé et qu'il ne s'agissait pas simplement des variations naturelles lorsque l'on passait d'un district à un autre. Mais en dehors de ça il ne savait pas, et lorsque Julian avait repris « Tu vas finir par m’expliquer ta situation ou faut que je devine par moi-même ? Parce que les devinettes, c’est pas vraiment mon fort. » sans vraiment chercher à cacher son impatience, Thybalt lui s'était crispé avec un agacement qu'il n'essayait même pas de dissimuler. « Parce que tu vas me faire croire que ça t'intéresse, maintenant ? » Il avait retrouvé un ton tranchant, comme si la question de Julian venait de le piquer au vif et quelque part c'était un peu le cas, sans trop que le médecin ne sache lui-même très bien pourquoi. « Pourtant ça avait l'air d'être le cadet de tes soucis quand toi et tes potes du treize vous vous organisiez avec les districts du nord en laissant le sud se démerder. » Il avait dégluti à nouveau, tentant de ravaler son amertume sans trop de succès, parce qu'au fond même si cela remontait à loin maintenant c'était comme ça que tout avait commencé. Cherchant des yeux autour de lui, il avait fini par faire quelques pas pour s'asseoir sur un rocher, sans plus vraiment de soucier de ce que Julian en penserait. Il pouvait bien pointer à nouveau son fusil sur lui Thybalt n'en avait rien à foutre, y'avait que les lâches qui tiraient sur un mec qui ne cherchait pas à se défendre. Il avait besoin de s'asseoir parce qu'il avait besoin de digérer la nouvelle, la mort de Snow, et qu'elle lui donnait déjà un peu le tournis sans doute aidée par le fait qu'il n'avait rien de plus dans l'estomac que les quelques fraises des bois d'hier soir. « J'étais au district huit. » qu'il avait finalement repris après plusieurs secondes, ne sachant lui-même pas pourquoi il éprouvait maintenant le besoin de donner les explications qu'il refusait à Julian quelques secondes plus tôt. « C'était ... je sais plus, y'a longtemps. Au tout début de la révolte. On commençait à entendre dire qu'il se passait des trucs au nord, on savait pas trop vu qu'on était au courant de rien, du coup un rassemblement a fini par s'organiser au huit. Principalement avec des gens du huit et du cinq, et un peu du quatre et du six aussi ... La Havensbee ne nous a pas fait l'honneur de sa présence d'ailleurs, probablement trop occupée à se pavaner au Capitole dans une robe à paillettes. » Il ne savait pas trop pourquoi il précisait ce détail, pas plus qu'il ne savait pourquoi à l'époque l'absence de la vainqueur l'avait profondément agacer. Sans doute un peu parce qu'elle ne ratait jamais une occasion de lui répéter quel rebelle de pacotille il était, et que pour une fois qu'il tentait de se comporter comme un membre digne de ce nom de la rébellion, elle n'était pas là. « Sauf que ça a merdé, les pacificateurs nous ont tous tiré comme des lapins et après ça ... » Après ça il s'était échoué au district quatre, dans un état tel qu'il ne saurait même pas dire comment il était parvenu jusque là-bas. Il avait failli évoquer l'épisode du district quatre et finalement il s'était ravisé, sa rencontre avec la dénommée Caithess ouvrant sur un pan de sa vie à lui qu'il n'avait ni l'envie ni la confiance nécessaire pour le partager avec Julian. « J'ai été arrêté à la frontière du cinq. Après ça je ne me souviens plus vraiment. » Menteur. Les dernières semaines, ou mois, il ne s'en souvenait plus beaucoup mais les premières semaines il en avait un souvenir parfait. Il se souvenait de la torture que représentait à elle seule le fait d'être enfermé dans une cellule, pour lui qui se savait depuis toujours affreusement claustrophobe. Il se souvenait des visites de Moriarty aussi, de son sourire carnassier et de son œil glacial, il se souvenait d'avoir pleuré, d'avoir supplié. Il se souvenait d'avoir flanché et balancé des noms, puis d'avoir supplié à nouveau. Il se souvenait de tout ça mais plutôt crever que d'en avouer un centième à Julian, parce qu'il n'avait pas besoin d'un jugement supplémentaire et d'une voix lourde et tranchante pour lui dire quel rebelle pitoyable il était. Sans en avoir pleinement conscience pourtant il avait gardé le silence de longues secondes, trahissant probablement le fait que si les mots ne sortaient pas les pensées elles défilaient à une allure folle dans son esprit, un visage en particulier lui revenant subitement en tête tandis qu'il reprenait à voix haute « J'aurais été exécuté si un pacificateur ne m'avait pas fait sortir. » Et ça lui coûtait tellement de devoir avouer qu'il devait sa vie à un pacificateur. Certains jours il se disait que c'était pire que la mort, et que Moon l'avait condamné à prolonger son enfer personnel en plaidant sa cause à ce type. « Tu vas me faire la leçon sur quel piètre successeur je fais au grand rebelle Magnus Homens, ou je peux m'en aller ? » C'était peut-être ce qu'il y avait de plus lourd à porter pour Thybalt depuis la mort de son père ; Magnus était un rebelle respecté, un homme d'un certain âge et d'une certaine sagesse, sur lequel la rébellion avait toujours pu compter. Alors lorsqu'il avait fini par passer l'arme à gauche en laissant sa place de chef du cinq à son fils unique, Thybalt avait bien vite compris qu'il héritait d'un costume trop grand pour lui et d'un rôle qu'il ne serait pas en mesure d'assumer. Et ça tous les rebelles de passage par le cinq ne s'étaient jamais gênés pour le lui faire remarquer, Julian le premier. « Pourquoi vous êtes pas en train de célébrer la mort du vieux, toi et tes potes ? » Enfin il avait relevé les yeux vers Julian, comme dans l'espoir vain que ce dernier lui annonce que l'ère de la terreur était terminée, enterrée en même temps que ce bon vieux Snow, quand pourtant le fait qu'il ait parlé de pacificateurs et de sécurité renforcée juste avant prouvait bien que ce n'était pas le cas. Thybalt n'arrivait pas à imaginer un Panem sans Snow, ce n'était pas concevable, et privé de l'accès à l'information dont les autres semblaient disposer il n'avait pas la moindre idée de ce à quoi pouvait ressembler Panem, maintenant. Probablement pas au Panem dont les plus idéalistes se permettaient de rêver. - Spoiler:
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| | | Julian K.Kennedy-Fawkes △ correspondances : 268 △ points : 0 △ multicomptes : Reed, Charlie & Gold △ à Panem depuis le : 30/03/2014 △ humeur : Anéanti. △ âge du personnage : 31 ans. △ occupation : Chef rebelle du District 7, incarnation de la Rébellion dans tout Panem.
| Sujet: Re: THYBULIAN ➺ Headed back home over again. Mer 2 Déc - 12:14 | |
| « Snow a été assassiné ? » s’ébahit Homens, abasourdi par les confidences de Julian, ce qui faisait probablement de lui l’une des seules personnes dans tout Panem à ne pas être au courant de la nouvelle, au cœur de toutes les préoccupations depuis plusieurs jours déjà. A en juger par l’expression de son visage, ce fut comme si le ciel venait de lui tomber sur la tête ; ce qui, somme toute, ne devait pas être très loin de la vérité. Le vieux Snow était au pouvoir depuis si longtemps qu’ils avaient grandi dans l’idée qu’il était éternel, irremplaçable, immortel, et qu’il continuerait à les martyriser en toute impunité jusqu’à ce qu’ils en crèvent tous. A vrai dire, l’annonce de la mort du Président avait particulièrement ébranlé Julian, l’avait pris au dépourvu. Malgré la foi qu’il portait à sa cause, il avait toujours cru qu’il serait le premier des deux à tomber sous les coups de l’autre, se sachant incapable de remporter ce jeu macabre dans lequel ils s’affrontaient depuis des années.
Et aujourd’hui, Snow était mort et lui, toujours en vie. Quelle ironie.
Passées la surprise et la stupeur vinrent ensuite la déception et les regrets de n’avoir joué aucun rôle dans la mort du Tyran. Le chef rebelle s’était pourtant promis il y a bien longtemps de tuer Snow de ses propres mains, et aujourd’hui, aux regards des évènements, il se sentait lésé, dépouillé de toute ses ambitions, privé de cet infime espoir qui avait régenté toute sa vie, qui lui avait donné la force de continuer malgré les obstacles qui jonchaient son chemin, qui avait fait de lui l’homme qu’il était devenu. C’était comme si, subitement, il n’avait plus aucun but. Avec la nonchalance habituelle dont il savait faire preuve, Julian lui offrit un haussement d’épaules pour toute réponse. « Peux pas dire. Personne ne sait vraiment ce qu’il s’est passé. Mais j’espère que ce salaud a souffert. » Que Snow puisse être mort dans son sommeil, sans douleur ni surprise, comme une bougie qui s’éteint, alors que tant des leurs avaient été massacrés dans la violence, décimés dans le sang, l’enrageait au plus haut point.
Même dans la mort, il n’y avait aucune justice.
Quand Julian chercha à comprendre les raisons qui avaient poussé Thybalt à fuir son District natal, ce dernier sortit les crocs, comme prêt à lui bondir à la gorge. « Parce que tu vas me faire croire que ça t’intéresse, maintenant ? », lui cracha-t-il toute son animosité à la figure. Pas étonnant que la Rébellion soit si désordonnée, si désunie, quand les chefs des principaux réseaux ne faisaient même pas semblant de s’apprécier. Travailler chacun de son côté en espérant faire mieux que son voisin n’était pas la solution ; il était temps de mettre un terme à leurs querelles intestines, et d’unir leurs forces pour devenir enfin une seule et même voix. « Pourtant ça avait l’air d’être le cadet de tes soucis quand toi et tes potes du Treize vous vous organisiez avec les Districts du Nord en laissant le Sud se démerder. », lui reprocha-t-il. Des faits qui remontaient pourtant à des années, mais qu’il n’avait visiblement toujours pas digérés. « Je ne peux pas être partout, Homens ! », aboya Julian pour sa défense. « Si c’est ma place que tu veux, si tu penses pouvoir faire mieux, vas-y, te gêne pas, je te la donne de bon cœur. », rétorqua-t-il, amer. A ce poste, Julian avait rencontré beaucoup de succès mais aussi pas mal d’échec qui lui restaient en travers de la gorge ; Thybalt aurait été parfaitement capable d’endosser son rôle, voire même de faire mieux que lui, il n’en doutait pas une seule seconde, même s’il ne l’avouerait jamais.
Mais les choses s’étaient déroulées ainsi et il était trop tard aujourd’hui pour faire marche arrière.
Assis sur un rocher, comme si les deux hommes étaient tranquillement en train de boire le thé, et pas du tout en pleine forêt, à la merci des Hovercrafts, Thybalt continua sur un ton plus calme. « J’étais au District Huit. C’était… je sais plus, y’a longtemps. Au tout début de la révolte. (…) La Havensbee ne nous a pas fait l’honneur de sa présence d’ailleurs, probablement trop occupée à se pavaner au Capitole dans une robe à paillettes. » A ces mots, Julian tiqua ; s’il n’appréciait pas véritablement la Gagnante, il ne supportait pas pour autant qu’on la critique ou qu’on remette en question ses motivations. Elle avait été une précieuse alliée, et il comprenait qu’elle puisse s’être lassée de se battre pour une cause qui battait de l’aile depuis plusieurs années. « Sauf que ça a merdé (…) Après ça, je ne me souviens plus vraiment. » Julian se désola de sa confidence, il n’avait jamais voulu que les choses tournent aussi mal. Le Treize s’était servi de lui pour souffler sur les braises et attiser la flamme de la Rébellion à travers Panem ; mais au lieu de l’aide qu’ils leur avaient promis, ils s’étaient contentés de les regarder faire tout le boulot, bien en sécurité dans leur terrier, tandis qu’eux en payaient les pots cassés.
Coin avait du sang sur les mains, leur sang, mais ne semblait pas s’en émouvoir outre mesure.
Coin… Julian n’avait pas encore eu le temps d’y penser, mais elle devait tout particulièrement se réjouir de la mort de Snow. Cette femme n’avait qu’une hâte, prendre sa place à la tête de Panem. Mais valait-elle mieux que Snow ? Bien qu’ils soient dans la même équipe, Julian n’en était pas persuadé. Il ne l’aimait pas, et cette aversion réciproque n’était un secret pour personne.
« J’aurais été exécuté si un Pacificateur ne m’avait pas fait sortir. », reprit Thybalt, un aveu auquel il ne s’attendait pas et qui lui coupa le souffle. Un Pacificateur avait aidé Thybalt à échapper à la sentence de mort que le Capitole lui réservait ? Julian n’en croyait pas un mot, Thybalt devait l’avoir rêvé, être trop confus pour se rappeler ce moment avec discernement, ce n’était pas possible autrement. « Tu vas me faire la leçon sur quel piètre successeur je fais au grand rebelle Magnus Homens, ou je peux m’en aller ? », le provoqua-t-il encore une fois. Julian fronça les sourcils, avant de lui répondre en toute sincérité « Arrête, bordel. Magnus était un homme exceptionnel, et c’est lui qui aurait dû être le leader de cette Rébellion, il s’en serait mieux sorti que nous tous réunis. Toi comme moi, on n’a pas choisi nos rôles, ils nous sont tombés dessus sans crier gare, mais maintenant qu’on en est là, on n’a plus le droit de renoncer ou d’abandonner. On n’a pas le droit de décevoir ces hommes, ces femmes qui croient en nous. Il faut aller jusqu’au bout. J’ai eu des pertes aussi, plus nombreuses que les tiennes. Bon sang, ouvre les yeux, tu t’en es mieux sorti que moi, Homens, alors je ne vais certainement pas te faire la leçon. » Thybalt était un bon leader mais souffrait cruellement d’un manque de confiance en lui. S’il prenait pleinement conscience de ses capacités, il deviendrait le meilleur d’entre tous. Julian soupira, dépité ; il aurait préféré ne pas en arriver là, mais il ne voyait pas d’autres solutions pour lui secouer les puces. L’avouer n’était pas une partie de plaisir, mais il relégua sa fierté dans un coin et se jeta à l’eau. « J’ai déjà pris mes dispositions. Si je meurs, c’est toi que j’ai désigné comme successeur. Alors arrange-toi pour ne pas mourir avant moi. »
« Pourquoi vous êtes pas en train de célébrer la mort du vieux, toi et tes potes ? » « Oh, mais c’est ce qu’on fait, on prévoit même un feu d’artifice pour fêter ça. », répondit-il dans un sourire énigmatique. « Je me rends au Sept, concéda-t-il à lui expliquer. A la mort de Snow, ils ont mis en place des élections, et les candidats à sa succession font la tournée des Districts pour déverser leur tas de conneries. Leur prochaine étape, c’est le Sept, et tu me connais, je compte bien leur réserver un accueil chaleureux. Plus de candidat, plus d’élection, le Capitole sera complètement déstabilisé, et on sera enfin en position de force. D’autant plus que ce connard d’Hunter est sur la liste, et il est le premier que je veux voir sauter. »
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