Les 78th Hunger Games
“Adieux ”

(c) mockingjaystaff

La Moisson vient tout juste de prendre fin dans tous les districts. Après avoir acclamé ou pleuré le tirage au sort des jeunes tributs, ces derniers sont gardés dans l'hôtel de justice pour recevoir les dernières visites de leurs proches. Ceux-ci viendront pour quelques petites minutes, soutenir une soeur, un fils, un cousin, une amie... Prendre dans ses bras l'être aimé que l'on ne reverra peut-être jamais, le revoir une dernière fois avant qu'il parte pour l'arène subir une fatale destinée.

les adieux

Le temps des adieux commencent sur le forum. Pour ceux qui ne sauraient pas comment cela se passe, voici une petite description pour vous mettre dans l'ambiance. Chaque tribut est enfermé dans une salle. Il y attend ses proches, qui viennent chacun leur tour (par exemple la famille - parents, frère/soeur -, puis les amis - qui peuvent venir séparément) et qui ne peuvent rester que cinq minutes. Quand tous les proches sont passés, il est temps de partir pour la gare et prendre le train pour le Capitole.

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Maman ne pouvait pas venir, elle ne savait pas non plus. Je ne la reverrais plus jamais. J'attendais seul, dans la pièce, le regard hagard et totalement perdu. Je m'étais arrêté de pleurer. Au moins ça. Je crois qu'après l'annonce de mon nom, après cette scène que j'avais fait sur l'estrade, je m'étais calmé. J'étais serein. Je savais que j'allais mourir, que je ne ferais pas long feu aux Jeux. Je savais qu'il ne me restait plus beaucoup de temps. J'avais déjà vécu quatorze ans. C'était presque quinze. Presque. Je ne ressentais aucune colère, aucune haine, je m'étais vidé en lâchant toutes ces larmes. Non, il ne me restait plus rien à l'intérieur. Que des questions, peut-être. Est-ce que j'allais avoir mal ? Cela allait-il être long ? Qu'est-ce qu'il y a après cette vie de chien ? J'espère quelque chose de plus beau, de mieux que ça. Sinon, ça ne vaudrait pas toutes les souffrances que l'on vit, ici. Je poussais un gros soupir. Ce genre de soupir las que j'ai entendu chez les vieilles personnes. J'étais vieux avant l'heure. J'allais mourir avant les vieux...

On autorise mon père et mes frères de venir me voir. Je ne les avais jamais vus comme ça. Leurs yeux brillaient, étincelaient de larmes comme celles que j'avais versé. Je ne saurais dire s'ils étaient vraiment tristes pour moi ou si cela voulait dire que l'un d'eux devraient prendre ma place. Ils savaient que j'allais mourir. Mon père me tapota le dos, je levais les yeux vers lui. Il ne disait rien. J vint me prendre dans ses bras, mes autres frères suivirent. C'était un adieu, un vrai. J'aurais voulu pleurer, peut-être que ça aurait dissuadé les gens de m'emmener me faire massacrer mais... J'y arrivais pas :

" - ... Vous direz à maman que je l'aime fort ? Que je suis désolé et que... ".

Je clignais des yeux et à nouveau, ce gros soupir :

" - Que je suis désolé. C'est tout. ".

Je les regardais tour à tour, me demandant bien ce que je pouvais ajouter, ce que je pouvais leur dire d'autre. Mais il n'y avait rien de plus à dire. Je souriais, un peu, pour me donner du courage :

" - Adieu... Puisse le sort vous être favorable. ".