Heavin Plum Angea JACKER

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

(choisissez au moins cinq questions qui sont les plus pertinentes pour la présentation de votre personnage, et supprimez les autres ainsi que le spoiler. répondez en un minimum de cinq lignes.)

➺ APPRÉCIES-TU LE VISIONNAGE DES JEUX ?

Plus ou moins, en réalité le fait de ne pas le voir en direct, mais au travers d’un écran, fait qu’on a l’impression que c’est faux, que ce n’est que de la comédie, que ce n’est qu’un film en fait. C’est simplement que je n’arrive pas à imaginer, à m’imaginer que de vrai enfants meurent, que leurs parents et leurs frères et sœurs vivent dans le deuil et dans la cruauté. Je peux admettre que je comprends pourquoi ils nous haïssent, mais ils ne devraient pas tous nous haïr, car moi je n’ai rien à voir là dedans, mais juste ceux qui les organisent, et si je n’avais pas à regarder les Hunger Games, je ne les regarderai pas…

QUE PENSES-TU DE LA REVOLTE ECHOUEE ET DES REBELLES ?

Ça me rassure en fait, puisque je ne sais vraiment quel sort m’auraient accordés les rebelles, peut-être la mort. Surement. Et ça juste parce que j’ai eu le malheur de naitre au Capitole. En tout cas je vis bien tranquillement ici, et je n’ai vraiment pas envie de tout perdre et de changer de mode de vie. C’est vrai, pourquoi changer, alors que j’ai tout à mes pieds. Et surtout j’ai peur que ma mère me perde, alors que je suis la seule chose qu’il lui reste.

➺ QUEL EST TON OPINION SUR LES PACIFICATEURS, LEUR ROLE, LEUR COMPORTEMENT ?

Je les aime bien globalement. En effet, ils sont là pour nous protéger, alors pourquoi les haïr. En revanche il arrive parfois que je n’apprécie pas trop leurs méthodes, ils sont parfois trop durs avec la population, et je pense que dans certains cas, ce sont eux qui incitent à la révolte. Je pense que si un pacificateur me menaçait quotidiennement avec une matraque à la main ou un pistolet, je ne le vivrais pas très bien !

➺ CROIS-TU AU BONHEUR ?

Oui ! Puisque je le vis ici, maintenant, enfin quand j’étais tranquillement dans ma petite boutique de vêtements à coudre et dessiner toute la journée, franchement j’ai de la chance de faire ce que j’aime, et en plus ce n’est vraiment pas épuisant ! Le soir je sors pour voir du monde, il y a beaucoup de fête au Capitole, la vie est géniale. Je n’ai aucun problème de santé, ni d’argent, même si mes affaires ne sont pas très fructueuses. Et même si j’ai perdu mon père, je ne l’ai jamais connu alors je ne peux pas en souffrir. Donc je nage dans le bonheur… enfin nageais.

➺ QUE PENSES-TU DE L'ORGANISATION DE PANEM (DISTRICTS/CAPITOLE) ?

Étant égoïste, et vivant au Capitole, je pense que c’est parfait comme ça, mais je veux bien essayer de comprendre le ras-le-bol dans les districts, c’est vrai qu’ils n’ont rien, si je vivais comme eux je ne pense pas survivre une semaine. Peut-être que l’on pourrait partager un peu, on a tellement, et eux ils n’ont rien du tout, je l’admets ! Mais juste de quoi vivre.

tell us your story.

La disparition de mon père est un des évènements les plus majeurs et marquants de ma vie, si ce n’est le plus important. Non pas par sa tristesse, car j’ai pu rapidement en faire le deuil étant donné mon bas-âge lors de l’incident, mais plutôt par son ambiguïté.

Je ne sais rien de mon père, si ce n’est son nom, Capp, et ce qu’il était. A son époque, il représentait l’un des bijoutiers les plus réputés du Capitole. Il était doté d’une telle dextérité qu’il pouvait réaliser les plus prestigieux bijoux. Ses créations s’arrachaient dans toute la région. C’était comme un symbole de richesse et de démarquage. Si on avait un simple anneau de Capp Jacker au doigt, c’est que l’on pouvait se permettre l’impossible. Mon père avait même reçu la charge de fabriquer chaque année une nouvelle couronne de vainqueur pour les Hunger Games. Voilà tout ce que j’ai réussi à tirer de ma mère, Peri, qui ne s’en ai jamais véritablement remise.
La bijouterie de mon père a été condamnée, puisque ma mère ne sait pas fondre ni assembler les métaux comme mon père, et c’est désormais un autre artisan du Capitole qui réalise les couronnes des Hunger Games. Le même jour de la disparition de mon père, on n’entendit plus parler de lui ni de ses bijoux pourtant si précieux et répandus.

En cette douce journée d’hiver, je franchis plusieurs pâtés de maisons, en laissant derrière moi les empreintes de mes bottines en cuir ciré aux talons d’or et d’argent dans la neige qui s’est amassée sur le Capitole lors de la précédente nuit. Je stoppe ma course devant l’ancienne bijouterie de mon père. Aucun panneau ni enseigne n’indique qu’il s’agit d’un ancien commerce. Je commence à tirer sur les vieilles planches clouées qui condamnent l’entrée du bâtiment depuis tout juste vingt ans aujourd’hui. Les planches qui paraissent pourries et rongées par l’humidité, cèdent sans grand effort de ma part. En entrant dans la boutique je plisse le nez pour masquer une forte odeur de renfermé et de moisissure. Je m’aperçois que rien n’a du changer, puisqu’il reste encore des bijoux derrière les vitrines poussiéreuses, tout comme le reste du magasin. Pourtant je ne peux pas en être totalement sure parce que c’est la première fois de toute ma vie que je mets les pieds ici. Et pour une raison particulière. Cela fait déjà trois ans que j’ai décidé d’être styliste. Un métier artistique, comme celui de mon père. Ce n’est pas uniquement mon amour pour le textile et le dessin qui m’a donné envie de faire ce métier, mais je voulais avant tout me rapprocher de mon père. Je souhaite lâcher la petite boutique mal située qui fait office de mon actuel magasin de vêtements de ma main et m’installer ici. En fait, je veux suivre la carrière de mon père en y ajoutant la mienne. J’allai me spécialiser à la fois dans le tissu et dans le métal et la pierre pour assembler le tout en un seul et unique élément. Je jette un regard circulaire à la pièce. J’en ai déjà des idées plein la tête pour remettre à neuf l’endroit : des murs phosphorescents ornés de paillettes, des comptoirs plaqués or. Je commence déjà à sortir mon carnet et mon crayon pour un rapide croquis de la boutique quand des pas martèlent le sol derrière moi. Je me tourne en sursautant, ne m’attendant à la visite de personne. Une femme imposante au visage poudré de vert entre dans la bijouterie, en entrainant la neige sur le seuil.
- Mademoiselle Jacker, commence-t-elle d’une voix cristalline.
- C’est moi.
- Vous allez reprendre cette boutique de feu votre père ?
- Oui, en effet.
-  J’espère que vous ne commettrez pas les mêmes erreurs que lui.
- Je vous demande pardon ? Hoquetai-je.
- Vous savez, son exécution des suites de la falsification de sa dernière couronne pour les Hunger Games…
Puisque je reste muette et sous le choc, la femme finit par me sourire puis repartir dehors se fondre dans la foule en tout genre. J’ai toujours cru que le décès de mon père était dû à un accident. Une exécution, si la femme disait vrai, signifierait donc que mon père a été tué par le Capitole lui-même. Et s’il avait trafiqué cette couronne, cela voudrait-il dire que mon père était en fait un rebelle, et qu’il combattait les Hunger Games ? Personnellement, ces jeux ne me font ni chaud ni froid, en fait je ne me suis jamais poser de questions à leurs sujets. Pour moi, c’est naturel. Pourtant le fait de savoir que mon père a peut-être été tué par le capitole et que celui-ci n’a laissé que moi à ma mère, étant fille unique, me révolte intérieurement contre lui. Peut-être a-t-on blessé ma mère, lui a-ton fait du chantage, peut-être est-elle encore manipulée en ce moment-même.  C’est pour ça qu’elle m’a toujours tenue à l’écart de la vérité sur mon père, pour me protéger. Moi qui lui en voulais tellement…

Un pacificateur fait son apparition exactement là où la femme se tenait quelques secondes plus tôt et annonce d’une voix forte et autoritaire :
- Mademoiselle Jacker, vous êtes appelée à devenir la nouvelle styliste du District 1 pour les prochains Hunger Games.
Immédiatement, un frisson me parcourt. Moi qui m’étais toujours dévouée au Capitole et fermais les yeux sur ses crimes commence à douter de sa protection. Savait-on déjà que je connaissais la vérité sur mon père, ou attendait-on que je vienne ici, voulait-on savoir si j’allai me soumettre docilement au Capitole ou attendait-on de savoir si j’allai commettre les mêmes méfaits que mon père pour me faire exécuter…
En une fraction de seconde je pense à toutes les issus possibles, et à ma mère. Et j’ai peur, comme je n’avais jamais eu peur auparavant.
Le Pacificateur me fait signe de le suivre.

Heureusement, je ne suis pas mon père.