Comme vous l'avez sûrement lu, à partir de maintenant il n'y aura qu'une sujet unique de réactions aux événements par Volume. La raison est assez simple : c'est principalement pour éviter la multiplication de sujets, qui sont pour la plupart déserts. Ainsi, nous espérons que ces sujets mis à votre disposition seront un peu plus remplis. Un petit message rp ne vous prendra pas beaucoup de temps, et vous pourrez ancrer au mieux votre personnage dans les événements qui se déroulent et que vous n'avez peut-être pas le temps ou la possibilité de développer dans un rp complet.

Cependant, il vous faudra suivre quelques petites règles pour éviter que le sujet soit complètement désorganisé. Pour chaque message, vous devrez préciser quel événement votre rp commente. C'est pourquoi nous vous demandons de suivre le formulaire afin que vous n'oubliez pas !

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Chapitre 3
le 10 avril au district 12

Code:

<center><span class="urname">[size=16]Chapitre ...[/size]</span>
[size=11]le ... au ...[/size]</center>

Chapitre 4
le 10 août au district Un (Grand-Place)

Quelques jours après la victoire de la jeune Prudence du district Trois, il était temps pour le président Snow de faire son annonce exceptionnelle. En réalité, il suffisait d'avoir écouté les cours d'Histoire de Panem à l'école obligatoire pour savoir de quoi serait question ladite annonce tant attendue, et comme c'était l'un des cours les plus importants et donc repris chaque année, il fallait avoir une mémoire de poisson rouge pour ne se douter de rien. Nous allions avoir droit à une exaltation de la grandeur du Capitole et de tout Panem à travers l'anniversaire de la création de notre cher État. Je m'en réjouissais d'avance...

Le discours de Snow fut fort ennuyant. Rien de bien nouveau en vérité. Mais ils avaient cette tendance qui me mettait hors de moi au Capitole. Toujours aussi doués pour donner le mauvais rôle aux rebelles. Ceux qui étaient à l'origine des jeux, de la pauvreté, de la faim, blablabla... Il n'y avait qu'une bonne chose dans l'annonce, de la nourriture pour tous. Sous quelle forme ? On parlait de banquets, de repas, mais je pensais juste à des distributions minimes mais gratuites de tesserae. Après, je pouvais me tromper. Cependant, je trouvais peu crédible que le Capitole offre des festivités dignes du Capitole dans tous les districts. Peut-être dans le Un, le Deux, voire le Trois comme la nouvelle gagnante des jeux venait de là-bas, mais il me paraissait assez inimaginable de voir ces fêtes dans le Dix, le Onze et bien d'autres...

Cette annonce me donnait encore plus envie de détruire tout ce qui se rattachait au Capitole, mais ce n'était certainement pas une bonne idée alors que des équipes débarquaient chez nous, vraisemblablement pour mettre en place les dires du président. Il faudrait encore attendre. Mais pour combien de temps ? Après cela, ce serait autre chose, puis la tournée du vainqueur, puis je ne savais quelle autre trouvaille pour éviter tous regroupements d'actifs indésirables jusqu'à la prochaine Moisson et ainsi de suite. C'était déjà compliqué avec la réorganisation des rebelles dans le district suite à la mort de plusieurs hauts placés dont ma tante, mais là, c'était quasiment mission impossible. Trop de chefs pour un seul groupe, trop de dissidents, etc... Ce n'était pas vraiment pour me déplaire en vérité, mais nous n'avancions pas non plus, alors tout le monde était perdant. Sans le Capitole.

Chapitre 4
le 14 septembre au district Un (Grand-Place)

Les invitations à rejoindre la grand-place commençaient à se faire nombreuses pour une seule année. Cependant, nous savions tous quel serait le contenu de l'annonce qui était sur le point d'être dévoilée. Les festivités allaient enfin être lancées officiellement, et nous allions recevoir la preuve de la générosité du gouvernement envers son peuple. J'avais hâte de voir ce qu'ils avaient préparé, par curiosité plus que par besoin ou envie, même si je doutais qu'il faille s'attendre à quelque chose de grandiose. En vérité, je n'avais aucune envie de conjecturer sur le contenu de la soirée. J'allais me laisser porter, et on allait bien voir. Mais je ne doutais pas des moyens mis par le Capitole pour éblouir les plus naïfs afin de leur faire oublier les meurtres d'enfants commis chaque année.

Je m'étais donc rendue dans le centre du district à l'heure demandée. C'était assez tard d'ailleurs. Chose assez inhabituelle à vrai dire. D'habitude, les annonces étaient faites en début d'après-midi... Peut-être était-ce pour lancer une soirée opulente juste à la suite au Capitole ? C'était sûrement la raison, je n'en voyais pas d'autres. Une fois l'heure arrivée, nous eûmes droit à notre petit discours habituel du Président Snow. Rien de bien original venant du vieillard encore une fois. A la suite ce fut un petit film promotionnel – de propagande – à la gloire de Panem et de ses gouvernements successifs. Là encore ce ne fut qu'un tissu de mensonges. Et dire que certains en buvaient chaque mot... Puis, enfin, ce fut terminé. Quoique, non. Pour la première fois, nous avions la chance de voir le Capitole dans toute sa splendeur.

En effet, l'écran géant diffusait à présent le lancement des festivités à ce qui semblait être la place principale de la capitale. Un feu d'artifice illumina la foule qui était maintenant plongée dans l'obscurité. Voilà le pourquoi de l'heure tardive. Comment ne pas être ébloui par cela ? Jamais je n'avais vu tel spectacle. Bien que je n'étais pas du genre à blabla, je devais avouer qu'ils savaient s'y prendre pour fêter un événement. Les habitants du district Un étaient encore plus agités ce soir que lors des Moissons, c'était pour dire à quel point la soirée était extraordinaire. Et ce n'était pas fini. Les portes de l'hôtel de justice s'ouvrir et de la nourriture fut apportée pour des distributions et banquets. Personnellement, je pris le panier qui m'était destinée et ne m'attardai pas sur cette place. Je ne tenais vraiment pas à fêter l'anniversaire d'un État qui avait de l'assassinat télévisé sa spécialité. Tant pis si cela allait être mal vu, j'étais fichée depuis des années dans le district.

« Les habitants de Panem sont priés de rejoindre la Grande Place immédiatement ! » Mes parents ne sont pas là, la maison est calme et cette voix forte et assurée me tire de la torpeur dans laquelle je m’étais laissée glisser. Les Pacificateurs sont dans les rues, enjoignant à la population d’aller dans le lieu demandé. Je vais bien être obligée de suivre le mouvement. Je descends à bas de mon lit puis finis par sortir dans la rue, quelques minutes plus tard. Bien évidemment, je me retrouve nez à nez avec Drake. Une peur panique s’empare de moi mais je la domine tant bien que mal. « Ma douce Kali, dépêche-toi de rejoindre la place sinon je risque d’être encore plus méchant ce soir si tu t’opposes une nouvelle fois à moi. » Je déglutis et lui retourne un regard noir qui le fait ricaner. Comme toujours. Mais je m’éloigne de lui et me noie dans la foule de personnes, bien décidée à éviter de le recroiser. Au milieu de tous ces gens, je me sens en sécurité. Enfin … Façon de parler. Je me demande bien ce que le Capitole nous veut d’ailleurs. J’essaye de voir si Lace se trouve autour de moi mais je ne le vois nulle part. J’hausse les épaules et me perds dans des pensées toutes plus incohérents les unes que les autres pour essayer de deviner ce que nous cache le Gouvernement. Je ne tergiverse pas très longtemps car, bientôt, nous arrivons à l’endroit prévu. « Bonjour à tous ! Vous avez toujours rêvé de découvrir un nouvel univers ? de partir à l'aventure ? de suivre les traces de vos vainqueurs favoris ? Cette année, nous vous offrons votre ticket pour découvrir les secrets du Capitole ! [...] Rendez-vous la semaine prochaine pour le lancement d'un événement inédit dans tout Panem ! » Je regarde béatement l’écran géant positionné, normalement, pour nous diffuser le film de propagande avant la Moisson. Mais là, c’est ce cher Ceasar Flickerman qui parle et un sourire s’épanouit sur mes lèvres. Alors comme cela, nous pourrions découvrir le Capitole ? J’en suis déjà folle de joie et commence à ne plus pouvoir tenir en place. Attendre la semaine prochaine me paraît beaucoup trop long pour assouvir ma soif de savoir. Nous voyons ensuite les précédents gagnants et les constructions toutes plus remarquables les unes que les autres qui vivent dans le cœur de la Capitale. Je sens mes yeux pétiller devant tant de beauté. J’y serais au Capitole ! Oui, je pourrais enfin leur parler de mon désir de devenir mannequin pour eux !

Chapitre 5
le 2 novembre au district Un (Grand-Place)

Encore une invitation des autorités pour nous faire venir à la grand-place... Nous n'avions jamais eu autant d'avantages, et encore, au district un, nous n'avions pas à nous plaindre au sujet de notre vie quotidienne. Je me demandais bien ce qu'ils allaient trouver cette fois-ci pour se mettre en avant et faire passer les rebelles pour les grands méchants de l'histoire. Après des distributions réussies et surtout d'une grande aide aux plus défavorisés des districts, la nouvelle annone allait très certainement être grandiose, à moins qu'elle n'ait rien à voir avec l'anniversaire de Panem. Mais je ne voyais pas. La campagne de recrutement de pacificateur avait été lancée, de même pour celle des rebelles. Je devais d'ailleurs m'activer pour convertir des habitants à la haine contre le Capitole, mais je ne tenais pas vraiment à me faire démasquer. C'était facile de demander aux rebelles des districts de se mettre en danger lorsqu'on était au chaud dans son souterrain...

Bref, rien ne servait de se soucier de tout cela aujourd'hui. J'en avais déjà assez pour être préoccupée, alors autant essayer de paraître un peu détendue pour ce rassemblement. Nous n'avions aucun indice sur les installations du grand écran de la place, à part le logo du Capitole un peu partout. Puis l'écran s'alluma et dévoila un spot télé assez... intriguant. « Bonjour à tous ! Vous avez toujours rêvé de découvrir un nouvel univers ? de partir à l'aventure ? de suivre les traces de vos vainqueurs favoris ? Cette année, nous vous offrons votre ticket pour découvrir les secrets du Capitole ! [...] Rendez-vous la semaine prochaine pour le lancement d'un événement inédit dans tout Panem ! » Une visite du Capitole ? Pour les gens des districts ? Ils étaient tombés sur la tête ou... ? Ils donnaient une chance en or aux rebelles pour récupérer des infos ou même agir et taper un grand coup en montrant à tout le monde que nous n'étions pas tous morts. Je ne savais pas si j'allais la prendre cette chance, ou si j'allais faire profil bas encore quelques temps comme nous indiquait le district Treize. Mais de toute façon, nous ne savions même pas qui pourrait s'y rendre, s'il y aurait un tirage au sort ou un système de volontaires... Tout cela me semblait bien compliqué, mais j'étais tout de même très intriguée. Une réunion des rebelles étaient inévitables pour savoir comment agir face à cette annonce très inattendue.

Depuis que j'suis un gamin. Depuis que j'ai assez de tonus pour me tenir debout, depuis que je m'entraîne aux côtés d'Amarinda... sinon avant même cela, j'en rêvais. Je voyais les couleurs étranges et agressantes du capitole dans ma soupe et rêvais de rencontrer Flickerman. Et je m'évadais, fuyais vers le future ou les jeux seraient terminés pour moi, un futur ou je pourrais peut-être même y vivre, qui sait? Passant par dessus les meurtres et la souffrance que les jeux de la faim exigeraient comme je passe par dessus tout le monde, je m'y voyais déjà. C'était alors tâche bien ingrate que de me sortir de cette lune, de ce paradis que devenait mon imagination. Enfin bref. Aujourd'hui était un jour très spécial. Aujourd'hui, on nous à tous fait venir sur la place publique pour nous annoncer quelque chose. Quelque chose de fantastique s'offrant à moi comme le plus scintillant des bijoux. Se plaçant à ma portée. Assez près pour que mes doigts aux ongles parfaitement coupés -mais éternellement sales- puisse l'agripper. Une possibilité que le capitole laissait planer au dessus de moi et qui me ramenait au statut d'enfant que j'avais dû quitter il y à de cela des années pour devenir ce que j'étais aujourd'hui : un carrière. Ce terme, je ne l'utilise qu'à de très rares occasions. Parce qu'il est ridicule. Je ne fais pas de tout ça une carrière. J'en fais un objectif. Je fais de chaque entraînement un pas vers mon but en ce misérable monde de larmes et de chagrin.

La vidéo se termine donc beaucoup plus vite que je ne l'aurais voulu, un silence inégalable et ce même dans un cimetière s'abattant sur la grand place. Quoi? Vous vous attendiez à quoi? Un autre banquet ridicule? Des jeux spéciaux? Hah! En regardant autour, je peux bien voir qu'il n'y à que moi qui suis réellement enthousiaste. Enfin moi et... Kalixte! Cette chère Emerson observant l'écran avec des yeux brillant comme des étoiles. Bien sûr, elle ne m'avait pas vu, j'étais en plein dans son angle mort! Je me rapproche, allant à contre sens de la foule qui commençait d'or et déjà à se disperser et... Hop!

Mes bras entourent sa taille et mon menton son pose doucement sur son épaule. Je fixe l'écran redevenu noir comme elle le fait et ne peu m'empêcher de sourire légèrement.

«Ça serait sympa, de s'y rendre... Non?»

Je laisse le silence des pas fatigués autour de nous nous envelopper, puis poursuis. Précise légèrement.

«... Toi et moi..»

L’écran était éteint, noirci. Il avait mis fin à mes rêves et mes espoirs. Enfin … Plutôt mit fin à mon imagination car je sais que, bientôt, j’y serais au Capitole. Adulée, photographiée, en une de tous les magazines. Un sourire en coin s’affiche sur mes lèvres. Tout ceci se fera grâce à Gia. C’est une perle. Une journaliste du Capitole prête à m’épauler. Notre discussion au restaurant n’a fait que renforcer les choses entre nous. Je m’apprêtai à partir moi aussi de la grande place lorsque quelqu’un passa ses bras autour de ma taille. Immédiatement, je me raidis, pensant que Drake voulait s’amuser un peu. « T’as envie que tout le monde voit que tu te tapes une mineure Drake ? » Mais alors que je parlais, sa voix résonna dans mes oreilles et je me mis à trembler. Lace était revenu vers moi. Et il parlait d’aller au Capitole ensemble. Je relâchai la tension qui s’était installée dans mon corps avant de poser mes mains sur les siennes et de coller ma joue contre son oreille. « Alors tu es revenu ? Sorti de ton mutisme ? » Mes doigts caressèrent sa peau et je fus heureuse de le sentir blotti contre moi. D’ailleurs le sourire qui éclairait mon visage ne dupait personne. « Je pensais que tu ne reviendrais pas après ce que je t’ai dit. » Je me suis lentement retournée dans ses bras pour me retrouver face à lui. Je posais délicatement mes mains sur son torse et vis du coin de l’œil Drake qui ne nous lâchait pas d’un poil. « Je crois que nous sommes surveillés Lace. » Mes doigts se crispèrent sur son haut et je me serrais plus contre lui pour éviter de trop trembler. A ma réaction, j’étais sûre qu’il avait deviné de qui je parlais. Ma joie s'était alors envolée.

Chapitre 4
le 9 novembre au district Un (Grand-Place)

Elle était droite comme un piquet, le bas de sa robe fleurie qui volait au vent, qui frôlait chaque fois le reste de ses jambes nues. Ses parents étaient postés près d’elle, son frère aussi. Elle avait le sourire faux, le sourire qui goûtait amer sur ses petites lèvres gercées par le froid qui s’installait lentement sur le district. À ses côtés, ses géniteurs offraient les vrais sourires, ceux qui vendent « vive Panem ! » au reste des districts. Moonshine voulait partir, elle préférait rester seule dans son appartement plutôt que de voir tout ce cérémoniel superficiel et trop en désaccord avec l’état de son âme, l’état de son cœur. Pourtant, ses pieds restaient si lourds, si encrés au sol qu’elle ne pensait pas pouvoir faire faux bon à tout ce monde qui l’ignorait. Aujourd’hui, elle ne servirait que de figurante, comme à chaque rencontre organisée par le Capitole. Elle n’était plus éligible aux jeux, elle ne méritait pas le fouet ou les punitions et, pour le reste, elle n’avait tout simplement pas de chance. Elle n’avait pas sa place ici, mais on se moquait bien de cela, peut-importe les gens, les endroits. Tais-toi, garde la tête droite, arrête de bouger. Les ordres des parents au petit frère. Il grognait, il ne voulait pas. Il aurait préféré être ailleurs, comme la jeune femme. Des oiseaux captifs, un peu comme si on avait cassé leurs ailes. Ils ne restaient que l’espoir et le ciel bleu au dessus de leurs têtes, et puis le froid qui s’installait lentement sur le district, qui venait mordre les parcelles de peaux nues, à découvert, pour ronger la chair, pour broyer les muscles, pour figer le sang dans les veines. Ils attendaient tous cordés en rangs, comme de parfaits soldats sans armes, à espérer que quelqu’un vienne faire l’annonce tant attendue. Certains étaient fébriles, d’autres non. La vendeuse de bijoux n’était que corps, pas esprit.

L’écran devant eux sembla s’animer, retrouver la vie au rythme des envies du Capitole. Toujours les envies des puissants. Rayon de lune porta son regard dénué de ses habituels teints chaleureux vers les images qu’on présentait à la foule. L’animateur parlait, sa voix résonnait dans la tête de la femme comme le bourdonnement d’une mouche dans une pièce pleine de silences. L’annonce qu’on fit eu l’effet escompté chez la plupart des gens présents : la joie semblait au rendez-vous, elle semblait se faufiler entre la froideur de cette journée. Un voyage au Capitole, un voyage vers quoi, sinon la mort, pour certains ? Personne n’était dupe. Ou peut-être que si. Et l’âme de Moon, si pure, si empreinte d’espoir, qui se tachait de noir peut à peut, qui comprenait qu’au fil des jours, espérer ne faisait que la rendre plus naïve, moins crédible, moins… tout. Son cœur se serra dans sa poitrine alors que les hôtes et hôtesses déambulaient sur l’estrade. Cela sentait presque les Hunger Games. Une voix s’éleva à nouveau, fendant la cacophonie incessante qui semblait s’être créée dans certains groupes de citoyens. Des noms avaient été pigés.  Six. Pour vivre une expérience inoubliable. Pas le sien, elle priait en silence. Elle voulait rester ici, elle voulait veiller sur son petit frère, elle ne voulait pas les caméras braquées sur elles, les paires d’yeux des citoyens de chaque districts braqués sur leur téléviseur, avides de savoir ce qu’on lui réserverait comme traitement. Elle s’accrochait à cette idée qu’elle n’avait jamais de chance. « Moonshine Imogen Park. » Son nom fut nommé le premier, son nom lui fit l’effet d’une claque. Et les têtes qui se tournaient vers elle, vers toute la famille, vers les parents qui semblaient si heureux.

Certains la jalousaient sans se cacher, d’autres chuchotaient entre eux. Plutôt par courtoisie, on commença à entendre des mains s’entrechoquer l’une dans l’autre, des applaudissements fusaient d’un côté comme de l’autre et elle dû se résoudre à engager le pas quand le regard accusateur de son père se posa sur elle. Ses pas étaient légers, peu assurés. Oubliez l’assurance, elle n’en avait jamais vraiment, c’était la première des choses qui prenait les jambes à son cou quand on en avait véritablement besoin. Elle aurait pu lever les mains haut dans les airs et montrer sa colère, son envie inexistante de prendre part à ce concours idiot, mais qu’était-elle, sinon un pantin de plus pour le Capitole, pour ses parents, surtout ? Réalisant qu’on voyait son visage imprimé sur l’écran géant, le sourire faussement à l’aise apparut sur son visage et elle gravit les escaliers pour monter sur l’estrade. Bientôt, elle partirait d’ici, elle serait arrachée à sa vie paisible de simple habitante de district pour vivre cette expérience si peu probable. Et si on avait des doutes sur sa fidélité face au système ? Et si on la soupçonnait d’œuvrer chez les rebelles ? Non. C’était impossible. Car Moonshine n’était personne.

Chapitre 5
le 9 novembre au district Un (Grand-Place)

J'en avais marre. C'était au moins la centième fois que l'on nous convoquait à la grand-place du district depuis le début de l'année... Et bien évidemment nous avions droit à chaque fois à la même histoire cachée : « les rebelles sont mauvais, ont entraîné des morts inutiles, alors que nous, le Capitole, nous voulons que votre bonheur, en voilà la preuve » et bla bla bla... C'était exaspérant. Mais je doutais que leur petite propagande fonctionne lors des prochains jeux, et ce serait à ce moment-là que tout le monde se souviendrait que le Capitole était cruel. Rien de nouveau, sauf pour les esprits simples... Qu'ils profitent de la joie maintenant, ça n'allait pas durer éternellement ! Dès que le Capitole aurait fini de casser notre image, celle des rebelles, la vie reprendrait son cours normal, et les habitants se sentiraient bien bêtes de nous avoir pris pour les coupables. Attendez quelques temps, vous verrez.

Tout commença par un message de Caesar, ce bon vieux maître de cérémonie, qui vendait l'événement avec entrain. « Chers amis ! Aujourd'hui est le jour que vous attendez tous avec impatience. Comme promis la semaine dernière, plusieurs d'entre vous sont sur le point d'avoir l'opportunité de s'envoler pour le Capitole pour une aventure unique et extraordinaire ! Etes-vous prêts à découvrir les petits chanceux ? Je vous attends ! A très bientôt ! » Il arrivait presque à me donner envie de découvrir tous les fastes de notre capitale... Mais j'étais plus intelligente que la plupart et comprenais que ce n'était qu'une ruse pour se mettre les habitants des districts dans la poche et éviter une nouvelle révolte de grande envergure avant quelques temps au moins.

Ce fut ensuite le tour de l'hôtesse, pour appeler les heureux élus déjà choisis parmi une liste des habitants les plus respectueux très certainement. Ils n'allaient quand même pas faire l'erreur d'emmener des rebelles au centre du Capitole... « Bienvenue ! Aujourd'hui je vous dévoile tout mes amis ! Prêtes ? Prêts ? Comme notre cher Caesar vient de nous le dire, le Capitole et sa générosité reconnue vous invitent pour un voyage exceptionnel dans votre capitale des délices. Je serais très heureux(se) de vous guider pendant ce séjour... mais avant, il me faut dévoiler les grands chanceux de l'année ! Il y a quelques heures, un tirage au sort a été effectué parmi vous tous, et seulement six d'entre vous auront la chance de me suivre avec vos très appréciés vainqueurs. Mais pourquoi attendre plus ?! [...] »  J'étais bien contente de ne pas être appeler. Au moins, je n'allais pas devoir parader avec un grand sourire alors que je n'en avais aucune envie. Retour à ma petite vie tranquille et dénuée de tout risque. Bref, l'ennui mortel.

Chapitre 7
le 11 mars au district Un (Grand-Place)

J'aurais donné tellement en cet instant précis pour être au district treize, même si je ne supportais pas leur mentalité. Vivre dans un district était un cauchemar, cette année particulièrement avec l'anniversaire de Panem. Entre les petits films à la gloire du Capitole, les visites improvisées, les fêtes dans tous les districts... Jamais on n'allait se débarrasser de ces clowns ne serait-ce que pour une petite semaine, une seule petite semaine. Ce n'était pas trop demander si ? Mais bon, je ne pouvais rien y changer ces temps-ci, malheureusement, alors il me fallait endurer ce bourrage de crâne avec un grand sourire. Pourtant, leur nouvelle invention me donnait juste envie de m'enfuir le plus loin possible. Un carnaval pour fêter l'arrivée du printemps où tous devaient se costumer avec les tenues les plus chères du district. « Ma chérie, on t'a acheté ça hier. J'espère qu'on te croisera à la fête demain ! » Quelle joie. J'allais être obligée d'y aller. Devoir parader dans un déguisement affreux et ridicule, aller saluer tous les grands noms du district pour garder une bonne image. Ugh. J'avais horreur de ce genre de choses, mais il fallait que j'apprenne à ne pas plaindre alors que des gamins partaient tous les ans dans une arène ou que des habitants manquaient de nourriture dans d'autres districts. Après tout, être contraint d'aller à une fête luxueuse était loin d'être la pire chose du monde.

J'avais enfilé cette robe rose et dorée à contre-coeur. Dire que la vente de cette robe pourrait payer des repas pour un quartier entier d'un district reculé... C'était tellement affligeant de voir ça. Puis ce fut le tour du masque, une chose rose fushia qui ferait peur à un gamin à cause de son excentricité. Les créateurs avaient certainement voulu s'inspirer de la folie du Capitole... Très belle réussite... Quelques minutes plus tard, me voilà sur la grand-place où tout le monde portait ces déguisements ridicules. Mission : dire bonjour aux plus de gens possible en peu de temps pour m'enfuir rapidement. « Toute en beauté Ridley ! Une petite danse ? » Hahaha... Pas la peine de voir le visage de cet homme pour comprendre de qui il s'agissait. Un rebelle très engagé pour la cause du district treize qui était lui aussi venu profiter de la fête pour s'amuser. « Très drôle. Mais dommage, c'est fini pour moi cette fête. » J'avais tenu... une heure peut-être. Pas mal. A vrai dire, ça m'arrangeait tellement d'avoir fini le tour des salutations, je  ne voulais pas passer une seconde de plus avec lui, nos entraînements me suffisaient largement.