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 LEVI&AILEEN ◈ both in a rabbit hole

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MessageSujet: LEVI&AILEEN ◈ both in a rabbit hole   LEVI&AILEEN ◈ both in a rabbit hole Icon_minitimeLun 12 Sep - 0:59


LEVI&AILEEN ◈ both in a rabbit hole Qz0lko LEVI&AILEEN ◈ both in a rabbit hole 6x22-010 LEVI&AILEEN ◈ both in a rabbit hole 4s07si LEVI&AILEEN ◈ both in a rabbit hole 6x22-013
both in a rabbit hole.

LEVI & AILEEN


Léger frisson qui vint lui parcourir l’échine, délicieuse sensation charnelle qui n’avait rien à voir avec les plaisirs matinaux que d’autres pouvaient avoir. Vent insidieux, qui était venu tracer son sillon jusque sous sa veste, alors qu’il s’était allé à quelques heures de répit. Quelques heures, ou à peine plus d’une, il n’avait même pas le courage de vérifier. Le soleil pointait à peine son nez, détachant tout juste le bleu du ciel de celui, légèrement plus sombre, de l’horizon. Car oui, cette ligne au loin qui s’étendait infiniment distante n’était en fait qu’une illusion, qu’une image de l’avenir qui l’attendait. Elle était noir, sa ligne à lui, noir d’encre et pourtant, il ne s’en fourvoyait même pas, chaque matin il se relevait dans le même cycle, encore et encore. Il n’aurait de repos qu’une fois que la mort de son cadet serait vengée, du moins, assez vengée pour qu’il ne soit plus poursuivi sans cesse par un trop plein de souvenirs. Perclus de douleurs qui étaient désormais son lot de tous les jours, Levi ne perdit pas un instant, comprenant de plus en plus que le temps lui était compté avant que les choses ne se gâtent. Plus tôt dans la nuit, il avait été surpris par quelques pacificateurs, qui étaient désormais réduits à l’état de cadavre enroulés dans une vague couverture. Un bien piètre honneur pour d’anciens compagnons d’armes. Mais ils ne lui réservaient pas une meilleure mort, donc pourquoi devait-il culpabiliser de ne pas leur rendre justice comme ils pourraient le mériter ? Qui sait, peut-être que certains d’entre eux avaient été enrôlés de force, perdus comme il l’avait été, au milieu de la fierté de leur paternel ou quoique ce soit. Qui sait, il avait peut-être tué des gens qui répugnaient à remplir leur rôle. Mais c’était eux, ou lui. Loi implacable de la nature avec laquelle il avait appris à faire avec les mois, les années.

Il n’était désormais plus qu’un animal doté d’un instinct, non plus d’une conscience. Ce n’étaient pas ces fantômes là qui le pourchassaient quand il fermait les yeux, donc à quoi bon y penser plus longtemps. Encore cette nuit, il avait dormi sans feu, laissant la chance décider de si oui ou non, une bête serait attirée par l’odeur de sang qui pouvait se dégager de sa pauvre carcasse, ou des pauvres carcasses qui traînaient un peu plus loin. Rien, pas même sur les cadavres, alors qu’il aurait pu croire qu’un carnivore quelconque en aurait fait disparaître toutes les traces. Non, il allait devoir se débrouiller, aujourd’hui ni la faune ni la flore ne semblait vouloir l’aider dans son petit projet matinal. C’était toujours agréable, cette odeur de sang mêlée à celle de la terre encore humide, pour petit déjeuner. C’est au bout de plusieurs minutes de marche laborieuse qu’il finit par trouver un coin éloigné des quelques regards indiscrets et bien trop matinaux qui pouvaient traîner. Les plaines du district un semblaient encore endormies, comme si le soleil n’avait pas encore atteint les habitants, si bien qu’ils étaient encore plongés dans un profond sommeil, sans se préoccuper du reste. Ils n’avaient pas à se préoccuper de ce que Levi pouvait faire pour cacher ses traces de toute manière, personne ne connaissait son existence et c’était mieux ainsi. Il lui fallut plusieurs minutes encore pour creuser de vagues tombes, à l’aide d’une encore plus vague pelle, qui avait plus d’un bâton tout bête que d’une pelle mais qu’importe, le plus important résidant dans sa motivation à faire disparaître les morts qu’il pouvait laisser sur son sillage. S’ils ne s’étaient pas risqués à lui chercher quelques crosses, sans doute qu’ils seraient encore vivants, mais il avait fallu qu’ils fassent preuve de quelque imprudence.

Avant de jeter les corps, il prit le soin d’examiner chacun d’eux, fouillant les poches et ceintures de chacun de ces soldats. Pour avoir été durant quelques années parmi les Pacificateurs, il savait parfaitement bien quel genre d’armes ils pouvaient transporter, quel gadget pouvait être utile ou même, quelles pouvaient être leurs réactions en cas de disparition de quelques uns du groupe. Il fallait qu’il se dépêche, avant que d’autres ne se risquent à faire le trajet de leurs collègues à présent décédés. Un premier corps poussé du pied au fond du trou, suivi du deuxième et enfin du troisième. Rien de bien concluant pour la fouille, le reste devait sans doute se trouver avec les autres du groupe mais quand bien même. Il n’avait ni besoin de rations alimentaires, ni besoin d’armes pour le moment et curieusement, il s’en sortait plutôt bien pour échapper aux blessures qui pouvaient s’avérer minimes mais sacrément encombrantes. A croire qu’il gagnait de plus en plus en maîtrise de lui, histoire d’éviter les petits bâtons qui ne feraient que ralentir sa route. Il ne savait pas comment appeler la malchance qui frappait sa vie au point de l’amener à se retourner contre ceux qui avaient pu être ses alliés à une certaine époque. Ca le dépassait encore, sans pour autant qu’il ne se laisse trahir par certains de ces soubresauts de conscience. Faire partie d’un système aussi tyrannique aurait été une erreur, et une insulte à la mémoire de son frère cadet, sachant que celui-ci était mort aux Jeux, pour le plaisir de quelques esprits tordus. Sitôt qu’ils avaient tué un membre de sa famille, ou du moins, le seul membre Blackburn qui comptait pour lui, ils s’étaient retournés contre lui. Au final, il n’avait pas vraiment déserté… il avait seulement revu l’ordre de ses priorités. Troublé dans ses pensées, il se laissa un instant aller à un air de nostalgie, observant ce trou à peine creusé à l’écart d’un espace dégagé, pas loin de quelques arbres. Personne n’aurait pour idée de venir chercher des cadavres par ici, et c’était tant mieux ainsi. Il ne prenait même pas le temps de penser aux familles de ces types, ils ne devaient même pas en avoir, trop pris dans un boulot qui faisait d’eux des pions, juste des pions doublés de chair à canon. Il avait bien plus important à tuer, mais il fallait forcément que quelques pions se trouvent sur sa route avant qu’il n’atteigne les sommets de l’état. Il se reprit donc, laissant ces cadavres à la Fatalité, ou quelque chose du genre, et s’égarant dans les plans qu’il commençait déjà à monter dans son esprit. Que faire à présent ? Il avait entendu parler de quelques faits intéressants, pas bien loin du District numéro un et qu’importent les risques, il comptait bien aller y mettre un peu son nez.

Sans plus de cérémonie, lentement mais sûrement, il repoussa la terre dans le trou, laissant celle-ci recouvrir ce qu’il restait de quelques anciens soldats. Car oui, ils n’étaient pas des Pacificateurs, mais des soldats, juste des soldats endoctrinés comme il avait pu l’être à une certaine époque. Comme il l’était encore quelques fois. Dans ses actes mécaniques, ses réactions sans le moindre état d’âme, il était encore quelque part un Pacificateur, ou tout comme. Son enseignement à la Noix tournait encore dans sa tête, inlassablement et il ne pouvait pas prétendre ne jamais avoir appartenu aux rangs ennemis. Perdu dans ses pensées, il avait peut-être baissé la garde, instant d’égarement qui ne le prenait que très rarement, mais jamais aux moments les plus propices. Un craquement sourd vint briser le silence, infime signe de vie. Un animal quelconque, une biche ou quelque chose dans le genre, si bien qu’il détourna rapidement les yeux de sa recherche de vie. Double mauvaise idée, puisque d’autres craquements sinistres vinrent en écho au premier. Discrets, certes, furtifs et félins, mais bel et bien ici, à raisonner au creux de son oreille, à faire vriller ses tympans toujours à l’affût, comme par réflexe, un réflexe qui ne le quitterait plus jamais à présent. Chasseur qu’il était, il porta rapidement sa main à sa ceinture, pour s’emparer du poignard qui la veille encore, avait fait trois morts. Trois morts désormais enterrés. S’annonçait ici comme un goût de morts en plus, mais ce n’était certainement pas ça qui allait l’arrêter. Intuitif, il attrapa ses affaires pour s’enfoncer un peu plus loin, dans les quelques cachettes forestières qui n’étaient pas loin. Quelques arbres avec des touffes, de quoi se cacher, mais pas de quoi échapper réellement à une menace. Si tant est que la menace ne soit pas elle-même camouflée parmi les touffes d’herbes.
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MessageSujet: Re: LEVI&AILEEN ◈ both in a rabbit hole   LEVI&AILEEN ◈ both in a rabbit hole Icon_minitimeVen 16 Sep - 19:40

Je me promenais dans les plaines du district 1 sans aucun autre but que de réfléchir et d'être seule pendant un moment. Derrière moi, le soleil se levait timidement; il faisait encore frais, mais la journée promettait d'être belle. Mes bottes étaient mouillées de rosée; les longues herbes m'arrivaient presque jusqu'aux genoux. Le district 1 était depuis toujours le plus proche du Capitole, pourtant, ce n'était pas celui que je préférais. En apparence, ses habitants nous adoraient, mais je les croyais parfaitement capables de nous planter un poignard dans le dos à la première occasion. On leur laissait trop de liberté, trop de pouvoir, trop de richesses, et ils voulaient toujours plus. Ils nous jalousaient. Bien que j'appréciais les articles de luxe et les belles choses qu'on m'offrait, je ne faisais jamais entièrement confiance à ce district. Je m'y trouvais pour les raisons habituelles, par routine. J'espionnais et fournissais des listes de gens à éliminer, à manipuler ou à interroger aux Pacificateurs, je les aidais dans leurs missions et je mettais la loyauté du maire à l'épreuve. Je serrai les poings; tout allait parfaitement bien jusqu'à ce que 3 de mes soldats disparaissent. Je me fichais de voir mes soldats mourir, je ne retenais pas leur nom; ils n'étaient que des armes que je pouvais aisément remplacer. Pourtant, j'étais furieuse de leur disparition. Je détestais qu'on me contrarie et qu'on m'oblige à changer mes plans, et c'était justement ce que les rebelles faisaient sans cesse. Je ne cherchais pas les Pacificateurs disparus. Ils se trouvaient sans doute déjà au fond d'un trou. Je ne savais pas vraiment pourquoi je me promenais, parce que je détestais ça d'habitude. Pour mettre les choses en place dans ma tête ? Je pensais à beaucoup de choses; mes missions occupaient bien sûr une grande partie de mon esprit. Les rebelles étaient comme des fourmis. Quand j'en tuais un, je découvrais qu'il y en avait d'autres, et ces quelques autres n'étaient qu'une partie d'un groupe plus vaste qui venait lui-même d'une grande fourmillère. Quand j'en écrasais quelques-uns, d'autres prenaient leur place, toujours plus nombreux, acharnés et travailleurs. Je ne voyais pas la fin de mon travail. Puis, il y avait le Président...Les derniers temps, il m'inquiétait et me faisait peur. Il exigeait de plus en plus de ma part, sans aucune considération pour ma famille, que je ne voyais presque plus. Il s'était mis à me mencacer, mais toujours de façon subtile et polie. Craignait-il que je change de camp ? Je le savais parfaitement capabble de faire du mal à mes proches, alors j'obéissais à ses ordres sans broncher. Si j'échouais dans une seule mission, si je faisais le moindre faux pas, il allait s'en prendre à Rosie... Ma petite soeur, si gentille, si douce, si innocente...Elle qui était gaie comme un pinson, qui chantait comme un rossignol. On l'enfermera dans un cachot humide, un trou noir...Puis, on lui arrachera la langue. Cette pensée me révolta, non, je ne pouvais pas le permettre ! C'était un sort que je ne souhaitais même pas à mes pires ennemis...Rosie en muette...Je frémis d'horreur. Après m'avoir menacée, le Président me demanda d'un ton badin si je songeais déjà à me marier. Je tombai des nues; pourquoi me posait-il cette question? Snow me dit connaître quelques 'jeunes hommes absolument charmants' qu'il aimerait me faire rencontrer. Je réussis à décliner son offre avec politesse. Cela me choquait. Ses intentions étaient claires: il voulait me lier plus étroitement à lui et à sa cause, me marier avec l'un de ses espions, quelqu'un qui surveillerait tous mes faits et gestes. Etait-il devenu paranoïde à ce point-là? Je n'avais pas d'idées rebelles, mais son injustice envers moi me faisait enrager. Soudain, sans raison, le visage d'Ian s'imposa dans mon esprit. Ses yeux presque trop bleus, son regard accusateur, son froncement de sourcils, la mèche rebelle qui lui chatouillait le front..Je repoussai cette image en même temps que mes larmes. Qu'avais-je donc, ce matin ? Pourquoi étais-je à ce point mélancolique et morose? Je me mordis les lèvres jusqu'au sang. Me concentrer sur les choses à faire. Respirer calmement. J'entendais presque la voix de mon docteur, il me disait 'Ne perdez pas pied, miss Carter. Accrochez-vous aux certitudes.' Je songeai aux cachets qu'il m'avait donnés et qui gisaient à présent dans ma poubelle. J'aurais peut-être dû les prendre. Peut-être. Je continuai d'avancer, sans but apparant. Mettre un pied devant l'autre, avoir l'impression de faire quelque chose. Ce matin-là, je m'énervais moi-même, j'étais inquiète et frustrée, stressée et angoissée. Cela ne me ressemblait pas du tout.

A peine une heure plus tôt, j'avais brisé une famille. Les parents, deux rebelles, avaient tenu tête jusqu'au bout. Je les avais froidement liquidés devant les yeux de leurs enfants. Après, j'avais brusquement attrapé les deux petites filles par le bras et je les avais conduites à l'orphelinat. Devant la grande grille noire, j'avais hésité. Je savais que j'allais abandonner ces petites en Enfer. J'essuyai les larmes de l'aînée et la moustache de lait de la petite. Je lissai leurs cheveux, arrangeai leurs vêtements, fis les lacets de leurs chaussures usées et trouées. Puis, je ravalai mon humanité et ma pitié et les livrai à la directrice de l'établissement. Cette mission m'avait attristée, mais elle m'avait aussi mise en colère. Pourquoi les rebelles résistaient-ils toujours? Pourquoi continuaient-ils à se battre? Croyaient-ils vraiment obtenir autre chose que le chaos et la destruction totale ? Si le Capitole devait tomber, il emporterait les districts dans sa chute. Je devais avouer que je ressentais une certaine admiration pour le courage des rebelles. Ils étaient déterminés, ils croyaient vraiment à ce qu'ils faisaient. Contrairement aux habitants du Capitole, qui s'entretueraient pour entrer dans les faveurs du Président, ils travaillaient ensemble, ils formaient une unité dangereuse. J'étais celle qui les comprenait le mieux au Capitole. Ce que je savais d'eux ne venait pas seulement des dossiers que j'avais étudiés, mais aussi de mon expérience personnelle. J'avais vécu dans le district 2, je connaissais donc personnellement plusieurs rebelles. C'était ce qui me rendait tellement dangereuse pour les deux camps. A la fois experte du Capitole et des districts, j'étais une arme à double tranchant. Voilà pourquoi Snow me menaçait; il avait peur de moi. Je souris à cette idée. Les derniers temps, je faisais de plus en plus de missions et j'espionnais de moins en moins. Les gens me reconnaissaient, car je menais parfois ouvertement l'assaut contre les rebelles. Ce n'était pas grave. Je devais chercher les éléments faibles au coeur de la rebellion, ceux que je pouvais facilement persuader ou corrompre, afin de former une nouvelle génération d'espions. L'idée ne me plaisait pas tellement; et si les espions étaient eux-même des agents secrets des districts? Je n'étais pas dupe, je savais parfaitement qu'il y avait des rebelles même parmi les Pacificateurs. Un soupir m'échappa; pourquoi tout était-il tellement compliqué ? Je me forçai de penser à autre chose. Je m'arrêtai; j'avais marché sans réfléchir et je m'étais enfoncée plutôt loin dans les plaines. Une fleur attira mon attention; je me baissai pour la cueillir. Ses pétales d'un pourpre impérial étaient tendres et fragiles. Sans trop savoir pourquoi, je la mis dans ma poche. C'est alors qu'un mouvement à ma droite attira mon regard. Il y avait quelqu'un. Je fronçai les sourcils, qu'est-ce que cette personne faisait là ? Je ne croyais pas qu'il s'agissait d'un promeneur inoffensif; j'avais appris à me méfier de tout. La tâche de couleur, sans doute celle de ses vêtements, avait disparue derrière quelques buissons, mais j'étais certaine de l'avoir vue. Je m'approchai à pas de loup, légère comme une plume. Je faisais à peine du bruit. Soudain, je me figeai. Maintenant que je m'étais approchée, je pouvais voir la personne qui se tenait là, à quelques mètres à peine de moi. Levi Blackburn. Immédiatement, un brasier dont j'avais oublié l'existence s'éveilla en rugissant dans mon corps. La haine. Le désir de vengeance. Cet homme m'avait ridiculisée. Lorsque mon père avait découvert qu'il était un rebelle, il avait convoqué Levi dans son bureau. J'y étais aussi. Le jeune homme savait parfaitement qu'il risquait d'être emprisonné ou tué, alors il décida de s'enfuir. En me prenant en otage. J'étais encore jeune, pas encore assez entraînée pour voir arriver le coup. Il avait réussi à sortir de la Noix, son couteau sur ma gorge. Puis, il m'avait assomée. Les Pacificateurs m'avaient retrouvée dans la forêt. J'étais furieuse, car il avait terni mon image, ma réputation. Je voulais être parfaite et irréprochable, il avait cassé ce rêve. Je le détestais pour ça. Je ne devais plus chercher mes trois Pacificateurs; ils étaient là, sous les pieds de Levi. Il venait de les enterrer. J'avançai d'un pas pour mieux le voir; une branche se brisa. Il l'entendit, évidemment, et il ramassa rapidement ses affaires avant de s'enfoncer dans une petite partie de forêt perdue au milieu des plaines. Je réagis immédiatement: je devinai où il allait se cacher et je pris un autre chemin pour y arriver plus rapidement que lui. Lorsqu'il surgit dans la petite clairière entre les buissons, je m'y trouvais déjà, accoudée à un arbre, jouant avec mon pistolet d'un air nonchalant. Levi, très cher ami. Roucoulai-je d'une voix mortellement douce. Cela fait tellement longtemps que nous ne nous sommes plus rencontrés...Tu ne m'évites quand même pas, j'espère ? Je m'autorisai un petit sourire ironique et le détaillai de la tête jusqu'aux pieds. Il était sale, ses vêtements étaient maculés de terre et de sang. Je portais mon uniforme bleu marine parfaitement repassé, mes armes luisaient et pas un seul cheveu ne dépassait de ma coiffure. Mon sourire s'agrandit. Tu n'as donc toujours pas appris à respecter les règles ? Lui demandai-je en soupirant. C'est dommage...Tellement dommage. Je mis un soupçon de menace dans ma voix. Malgré ma gentillesse apparente, mes yeux brûlaient de haine. Je tenais enfin l'occasion de me venger; je n'allais pas la laisser passer.
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MessageSujet: Re: LEVI&AILEEN ◈ both in a rabbit hole   LEVI&AILEEN ◈ both in a rabbit hole Icon_minitimeDim 9 Oct - 0:06

Dès l’instant où ce fin craquement de branche était venu résonner à ses oreilles, il avait compris. Comme un gibier trop souvent pris en chasse, il avait ramassé ses affaires avec hâte pour s’engager dans la forêt qui s’étendait derrière lui. Froid étau qui se refermait lentement mais sûrement sur lui, à chaque pas ou à chaque fois qu’il viendrait à se stopper une seconde de trop. Les questionnements et les ordres inverses s’enchaînaient dans son cerveau, à une vitesse ahurissante si bien qu’il s’y perdait, au milieu de tous ces messages à la pelle. L’important était de trouver un endroit où se planquer, comme un rat certes ou comme le plus lâche des hommes mais tout simplement parce qu’il n’était pas réellement en état de se battre. Son combat de la veille avec les trois Pacificateurs lui avait laissé quelques douleurs, notamment une tension au niveau des côtes qui pouvait s’avérer non négligeable en cas de nouveau tête à tête avec un ennemi. Les choses allaient de plus en plus vite parmi les Pacificateurs, comme s’ils cherchaient à se débattre plus vivement face aux sursauts de rébellion. Ceux-ci se faisaient sans doute de plus en plus nombreux, il ne pouvait en être autrement. Plus personne ne semblait vouloir se plier aux règles, si ce n’est par peur, mais bien souvent la peur ne faisait qu’amener un respect trop fragile pour tenir face à l’image de quelques résistants prêts à mourir pour la cause des Districts de Panem. Peut-être que faire cavalier seul était une cruelle erreur pour Levi, il aurait largement eu le temps de rejoindre le District 13 et d’y trouver ce que certains disaient être des soupçons de rébellion. Et puis il y avait eu ce type, ce Julian qui en avait également parlé, comme s’il en faisait la promotion… Mais désormais, c’était trop tard, tandis qu’il accélérait à nouveau le pas, sans plus réellement chercher à se faire furtif. Difficile de ne pas faire craquer une branche d’arbre en se baladant au milieu d’une forêt n’est-ce pas ?

Il était seul, sa fierté l’avait poussé à vouloir continuer seul et personne ne pourrait voler à son secours de manière miraculeuse et inespérée s’il s’avérait qu’il doive tomber dans une embuscade un peu trop grande pour lui. Quand bien même, il trouvait toujours un moyen d’utiliser ce qu’il savait, ce qu’il avait appris à la Noix à bon escient. Rien de mieux que de savoir ce que les ennemis apprennent pour pouvoir les contrer n’est-ce pas ? Il ferait probablement un bel avantage parmi les rebelles, mais un beau fardeau également alors qu’il serait sans doute incapable de mettre de côté ses préoccupations personnelles et les engagements dans lesquels il avait décidé de se poser depuis bien longtemps déjà. Il s’en fichait au fond de défendre la veuve et l’orphelin, de sauver des gens de l’Arène puisque personne n’avait été là pour sauver son frère à lui. C’était juste la vengeance, cette vengeance épidermique et cardiaque qui faisait vivre tout son corps comme un robot qui avançait dans un but bien précis et aucun autre pour le moment. Les autres préoccupations qu’il avait pu rencontrer sur son chemin n’étaient qu’éphémères voire pire, complètement futiles pour lui et au fond, à mesure qu’il avançait dans les bois, il retrouvait l’idée que ce ne serait pas une quelconque personne ou une quelconque armée de Pacificateurs qui l’amènerait à faire demi-tour dans ses principes. Mieux valait mourir dignement que mourir en ayant eu trop peur de pouvoir défendre ses principes. Peut-être que c’était ce dont cette fille s’était rendue compte récemment, cette Ashtryd qui était tombée dans sa vie comme un cheveu sur la soupe, celle-là même qui ne comprenait pas grand-chose à la vie dans les districts mais qui en savait beaucoup sur le Capitole et ses jolies têtes bien coiffées. Comme quoi, même à force d’être un espèce de bougre mal léché, Levi avait appris à se faire un sacré réseau de relations, assez pour en savoir beaucoup sur beaucoup de gens qu’il ne connaissait même pas, mais qu’il viendrait peut-être à croiser un jour. Le Capitole ne faisait pas partie de ses lieux touristiques favoris et il n’y avait pas encore mis les pieds, mais quelque part il s’avait que si sa vie et sa quête se poursuivaient encore, les choses finiraient bien par l’acheminer vers le chemin des hautes têtes de ce pays despotique. Les prises de conscience s’avéraient donc parfois même utiles à Levi lui-même, et malgré ce qu’il pouvait montrer, il fallait avouer qu’il aimait plutôt bien cette perspective de voir une noble fille du Capitole se retourner contre les gens qui l’avaient vue grandir.

Quoiqu’il en soit, si quelques jours avant il avait pensé à Ashtryd alors qu’une fois de plus, elle avait été aux abonnés absents à l’une de leur soit disant rencontre organisée, à présent il pensait plus à sa propre vie, aux pas qu’il continuait d’enchaîner et qui avaient fini par l’amener dans à l’approche de cette clairière. Clairière qu’il aurait du éviter, il ne le comprit que trop tard, lorsqu’il remarqua cette silhouette à l’autre bout, appuyée contre un arbre avec une nonchalance qui allait de pair avec son orgueil. Tous ces défauts présents chez lui comme chez elle transpiraient de chaque millimètre carré de la peau de la jeune femme, jusque dans son regard, jusque dans ses cheveux soigneusement serrés en une coiffure trop soignée pour les circonstances et le décor. Il se souvenait d’elle avec des cheveux un peu plus en bataille et une sacrée marque à la tempe, là où il l’avait frappée pour qu’elle ne risque pas de lui causer plus de problème que cela. Elle avait beau croire, elle ne représentait pas tant un obstacle que cela, avec ses paroles venimeuses ou même avec son regard qui criait vengeance. Quelle piètre vengeance elle avait en tête, elle aurait tout de même pu se trouver de meilleurs objectifs de vie. Quoique, venant d’une femme du Capitole qui travaillait en proche collaboration avec les Pacificateurs, il n’y avait pas franchement de quoi être surpris. Elle ne ferait que le ralentir dans sa course déjà assez longue à travers le pays et croire que les choses pourraient tourner différemment que la dernière fois n’était qu’une stupide erreur. La seule menace qu’elle pouvait posséder contre lui, résidait dans le petit pistolet avec lequel elle s’amusait, rien de plus. Il ne tenta pas de fuir, ou de trouver un autre chemin, il s’approcha de la jeune femme, pour finir par laisser tomber son sac à ses pieds pour observer celle qui l’avait perturbé dans son digne enterrement. Celle qui avait sans doute envoyé les trois gusses de la veille pour perturber le reste de son programme. A sa première phrase de salutations, il ne se donna pas la peine de répondre, si ce n’est par quelques regards autour d’eux. Il ne se souvenait même plus de son nom à elle, ce n’était que la petite orgueilleuse qui lui avait servi d’otage pour sortir de la Noix et qui avait vociféré plusieurs salves de menaces à son égard. C’est sans doute qu’il ne l’avait jamais su, son nom à elle mais ce n’était pas aujourd’hui qu’il voudrait apprendre à le connaître d’ailleurs.

Et puis elle continua sur sa lancée, et à sa question cette fois-ci, le jeune homme se contenta d’avoir un ricanement ironique, complètement amusé par cette situation. Etait-ce vraiment lui qui pourrait avoir peur d’un face à face nouveau entre eux deux ? Elle était celle qui avait fini plutôt amochée à leur dernière rencontre alors franchement. « J’ai pensé laisser un petit break à ton cerveau, histoire de ne pas avoir à t’assommer trop souvent, ça pourrait avoir des conséquences graves sur ton mental. » Quoique, ça pourrait remettre quelques cases en place dans le cas de cette personne là. Fronçant légèrement les sourcils, il tenta le diable jusqu’à faire un nouveau pas vers elle. « Parce que tu es bien cette fille qui m’a aidé à sortir de la Noix en toute sécurité n’est-ce pas ? Je ne savais pas que je laissais des marques aussi indélébiles dans l’esprit d’une femme après tant de temps. » Après tout, c’est elle qui avait souligné qu’ils ne s’étaient pas vus depuis un bail ! Et quoi de plus rageant pour elle sans doute que de se souvenir d’un type jusqu’à sentir encore cette vengeance au fond de soit pour finalement avoir été à peine un petit souvenir dans la tête du type ? Il savait pertinemment qu’elle était le genre de femme qui tenait à rester dans les mémoires, à être la meilleure, la parfaite, celle qui attire le regard. Ici, au milieu de cette forêt, avec son petit pistolet et même avec le reste, juste avec son regard à lui, elle n’était rien. Qu’un petit pantin qui avançait quand on le lui demandait, pas de quoi arriver à la cheville de la personne la plus imparfaite qui soit. « Pour ce qui est des règles, j’ai plutôt le sentiment de les avoir retenues avec les années. Je pense que nous n’avons juste pas la même perspective des règles. Enfin, je suis sûr que ce si joli tailleur bleu en vaut la peine, n’est-ce pas ? » Ca lui donnait un air si sérieux, si supérieur face à lui qui ne ressemblait sans doute à rien, elle devait s’en sentir toute pleine de joie ! Pourquoi ne pas se railler de ça aussi un peu ? A croire qu’elle tendait le bâton pour être battue, mais quand bien même, il fallait qu’il reste sur ses gardes, elle pouvait toujours se montrer impulsive et imprévisible au possible. « Alors ? Tu as besoin d’un pistolet malgré tout ? Tu as peur que je t’assomme à nouveau ou tu es devenue aussi dérangée que ton père ? » Pour ce qui était de ne pas chercher les limites de son interlocutrice, sans doute qu’il venait de franchir une ligne rouge avec ces quelques paroles mais quand bien même, elle était là pour se venger, pas pour le tuer aussi rapidement, ce serait trop facile et elle n’était pas du genre à prendre du plaisir dans la rapidité.

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LEVI&AILEEN ◈ both in a rabbit hole Vide
MessageSujet: Re: LEVI&AILEEN ◈ both in a rabbit hole   LEVI&AILEEN ◈ both in a rabbit hole Icon_minitimeMar 11 Oct - 19:11

Pourquoi avais-je justement décidé d'aller me promener dans ce coin ? Pourquoi n'étais-je pas restée bien au chaud dans mon lit, à savourer mes quelques heures de repos et de liberté ? D'habitude, je détestais me promener et je n'étais pas matinale, mais aujourd'hui... j'avais l'impression d'étouffer dans ma chambre. C'était toujours la même quand je logeais dans le district 1, et la plus luxueuse que je connaissais en dehors de ma propre chambre au Capitole. Contrairement à d'autres districts, où je dormais dans un endroit où des couches de vieille peinture ne parvenaient pas à dissimuler les tâches d'humidité au plafond, un petit appartement charmant était mis à ma disposition. Dès mon réveil, j'avais ouvert la fenêtre pour chasser les derniers vestiges d'un cauchemar, mais cela ne m'avait pas soulagée. J'étais énervée, incapable de tenir en place. Alors, je m'étais habillée et j'étais sortie. Je m'étais laissée guider par mes pas, plongée dans mes pensées. Sans vraiment m'en rendre compte ou y accorder de l'importance, j'avais quitté les routes pour m'enfoncer dans les plaines. Pas le lieu idéal pour quelqu'un comme moi. Déjà, je n'aimais pas trop les promenades en pleine nature. En plus, c'était le lieu de rendez-vous idéal pour les rebelles. Pourtant, je ne pensais pas à tout cela. Je marchais lentement, contrairement à mon habitude, et je prenais le temps de souffler un peu. Il n'y avait que le bruit de mes pas, des longues herbes qui bruissaient, des oiseaux qui chantaient. Paradoxalement, cela ne m'apaisait pas mais me donnait des envies de meurtre. Je voulais tordre le cou à ces affreux piafs... qui continuent toujours à chanter même quand tout va mal... même si Panem était comme une boîte de poudre prête à s'embraser sous le feu de la rebellion.

Soudain, un mouvement, un éclair de couleur... Il y avait quelqu'un, là, derrière ce buisson ! Je m'approchai à pas de loup. Tout d'abord, je ne vis qu'un dos, des vêtements maculés de terre et de sang...et un sac posé par terre à côté d'un monticule étrange. Puis, l'homme bougea et j'apperçus son visage. Immédiatement, un souvenir me frappa, m'emportant de nombreuses années plus tôt... Alors que je n'étais qu'une gamine inexpérimentée. Bon, ce n'était pas une excuse, car il avait à peine...quoi, un an ou deux...de plus que moi. C'était lui, celui qui prétendait être Pacificateur alors qu'il soutenait la cause des rebelles. C'était lui que mon père avait fait surveiller parce qu'il trouvait ses activités suspectes. C'était lui qui...je serrai les poings à cette idée...m'avait prise en otage pour s'évader de la Noix. Ce coup-là, je ne l'avais pas vu arriver. Son poing avait percuté ma tempe, y laissant une sacrée bosse. A moitié assomée, je ne lui avais opposé aucune résistance. Il avait réussi à sortir en me tenant toujours contre lui, son couteau contre ma gorge. Une fois remise du choc et de ma surprise, j'avais commencé à me débattre, à le menacer et à l'abreuver d'injures. Je l'avais griffé, j'avais hurlé comme une furie, mais il ne m'avait pas lâchée. Il était plus fort que moi et il avait une arme. Les Pacificateurs n'osaient rien faire tant qu'il pouvait faire du mal à la fille de leur chef. Mon père était fou de rage mais il ne bougeait pas non plus. Finalement, l'homme m'avait relâchée dans la forêt, après m'avoir assomée encore une fois, sans quoi je l'aurai sans doute poursuivi. Les Pacificateurs n'avaient pas réussi à le retrouver, à croire qu'il s'était volatilisé. Inutile de préciser que j'étais hors de moi. Cet homme m'avait humiliée et avait défié mon père. Je me promis de le lui faire payer si je le retrouvais un jour. Les années avaient passées et j'avais presque oublié l'incident. A présent, je le retrouvais, à croire que c'était le destin qui avait guidé mes pas vers l'endroit où il se trouvait... Levi Blackburn, je n'avais pas oublié ce nom. Ni mon désir de vengeance.

Une branche se brisa lorsque je reculai et il se redressa, aux aguets. Il chargea son sac sur son épaule et s'en alla en regardant nerveusement autour de lui. Je devinai quel chemin il suivrait et pris un autre pour rejoindre la clairière où il serait presque obligé de passer. Heureusement, je connaissais à peu près le terrain et y arrivai avant lui. Je m'appuyai contre un arbre dans une pose étudiée, nonchalante en apparence seulement. Il apparut un peu plus tard. Je m'attendais à ce qu'il ait l'air surpris, ou en colère ou au moins un peu apeuré, mais il n'en fut rien. Il n'essaya même pas de s'enfuir mais s'approcha de moi, apparament sans craintes. Son sac tomba à ses pieds dans un bruit sourd. Je le saluai d'une voix faussement enjouée, mais il ne répondit pas, et je lui rappelai que nous ne nous étions plus rencontrés depuis longtemps. Il ricana d'un air plutôt amusé. « J'ai pensé laisser un petit break à ton cerveau, histoire de ne pas avoir à t’assommer trop souvent, ça pourrait avoir des conséquences graves sur ton mental. » Je me raidis et serrai les poings pour m'empêcher d'envoyer mon poing dans sa figure. Cela ne ferait que lui donner raison, lui prouver que j'étais plus faible que lui. Mes yeux lançaient des éclairs, mais je répondis d'une voix posée : Ne pense pas trop vite que tu es invincible, Levi. Cela pourrait te jouer des mauvais tours. Au lieu de reculer, voilà qu'il fit un nouveau pas dans ma direction ! Là, il me cherchait vraiment. N'avait-il vraiment pas peur ? Ne représentais-je aucun obstacle pour lui ? Cela me fit enrager, mais je gardai le silence. Il poursuivit : « Parce que tu es bien cette fille qui m’a aidé à sortir de la Noix en toute sécurité n’est-ce pas ? Je ne savais pas que je laissais des marques aussi indélébiles dans l’esprit d’une femme après tant de temps. » A présent, c'était à mon tour de lever les yeux au ciel en ricanant. Il se prenait pour qui ? Le nombril du monde ? Ne crois pas que tu es tellement important, chéri... Tu n'es qu'un rebelle parmi tant d'autres et tu n'as aucun poids dans la balance du pouvoir. Pour Panem, tu ne signifies rien. Mais moi, tu m'agaces avec tes petites missions anti-Capitole. Il me provoquait, alors je n'allais pas me priver de l'embêter en retour. Je m'approchai à mon tour d'un pas. Nous n'étions qu'à un petit mètre l'un de l'autre. Malheureusement, ma taille ne me permettait pas de le regarder de haut, mais je mis tout le mépris du monde dans mon expression. Je déteste qu'on me contrarie...et c'est ce que tu adore faire, n'est-ce pas ? Détourner des gens comme moi de leurs activités ? Ce matin, par exemple, j'étais ici pour me promener calmement...et voilà que je te rencontre. Toi et trois Pacificateurs morts. Bien que je me fiche qu'ils vivent ou pas, j'aimerais quand même savoir pourquoi tu as cru bon de les liquider. Je fronçai les sourcils d'un air réprobateur et croisai les bras. Il m'énervait de plus en plus... Avec son petit air suppérieur...Pitoyable. « Pour ce qui est des règles, j’ai plutôt le sentiment de les avoir retenues avec les années. Je pense que nous n’avons juste pas la même perspective des règles. Enfin, je suis sûr que ce si joli tailleur bleu en vaut la peine, n’est-ce pas ? » Je lançai un regard éloquent à ses propres vêtements couverts de sang et de terre. Oh, comme il devait se sentir grand et héroïque, à traîner en loques pour « sauver le monde » ! Moi, ça ne m'impressionait pas. Il se moquait de moi, ce qui attissa ma colère. Cependant, j'avais l'habitude de parler avec des gens plus ou moins détestables, alors je parvins à rester calme. Je suis ravie qu'il te plaise... Mais sache que cela ne m'empêchera pas de me salir s'il le faut pour t'apprendre un peu à être sage. Enfin, je suis sûre qu'un uniforme de Pacificateur t'irait beaucoup mieux que ces... enfin, passons. Tu aurais pu être un gentil petit soldat, si tu n'avais pas décidé de jouer au rebelle. Quel gâchis... Je secouai la tête. Oui, dommage... Mais Levi n'aurait jamais pu être un bon soldat, justement parce qu'il n'écoutait que lui-même. Malheureusement, il faut que je t'annonce que ce sont mes règles, qui sont celles de notre cher Président, qui comptent ici. Selon ces petites règles, si quelqu'un comme moi rencontre quelqu'un comme toi, en train d'enterrer trois Pacificateurs... cette personne doit emmener ce criminel en prison, où il sera interrogé, torturé, tué, et que sais-je encore. Je pointai mon arme sur la poitrine du rebelle. Malgré ça, je n'avais pas l'intention de tirer. Je voulais qu'il reste en vie pour que je puisse enfin avoir ma vengeance. « Alors ? Tu as besoin d’un pistolet malgré tout ? Tu as peur que je t’assomme à nouveau ou tu es devenue aussi dérangée que ton père ? » Là, il surpassait vraiment mes limites. Qui était cet homme, tellement sûr de lui, tellement arrogant ? Mon poing me démangeait plus que jamais... Mais il fallait que je me retienne encore un peu. Qu'il croie donc qu'il avait gagné, cet idiot. « Dérangé » est, je te l'accorde, un adjectif qui pourrait qualifier mon père, mais pas moi. Pourquoi ferais-je l'effort de me battre à mains nues si je peux te faire tomber à genoux d'une simple pression sur la détente ? Depuis le début, j'éludais ses questions à propos de ma peur d'être assomée. Parce que, je devais bien l'avouer, je n'avais pas envie de revivre cette expérience ni d'en parler, car cela raviverait non seulement ma colère mais aussi ma honte. Levi... Qu'est-ce que je vais faire avec toi ? Soupirai-je en le regardant dans les yeux d'un air de défi. Oui, qu'allais-je faire ? Jusqu'où oserait-il aller ? Et moi, jusqu'où irais-je ?
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