| Sujet: JOADEN + go away Mer 9 Oct - 13:41 | |
| Les jours s'écoulent, lents comme les larmes sur tes joues. Tu avais un instant espéré qu'avec cette petite Révolte quelque chose changerait. Mais non Ayden, rien ne pouvait faire bouger Panem. Rien et tu avais été bien sotte de le croire. Les Jeux avaient pris fin, l'anniversaire du pays approchait. Tant de réjouissances trop vaines qui te poussaient à envier le sort des tributs perdants. Ta mère était rentrée comme chaque année le regard vide. Elle avait perdu ses tributs, encore. Elle n'avait pas fait d'effort, tu le savais. Elle n'en faisait jamais, se contentant de verser un semblant de larme devant les caméras. Toi tu avais tout suivit d'ici, depuis ton salon, coincée entre les bras de Jeremiah. Jeremiah qui avait marqué de ses lèvres tes fines épaules. Jeremiah dont la main avait caressé tes cheveux. Tu n'avais pas eu la force de tirer un trait sur Joao, sa présence t'obsédait. Tu ne pouvais te résigner à l'oublier totalement, même après ce qui s'était passé lors de votre dernière rencontre. Il était Joao.
«Tu as l'air triste.» Tu tournes la tête, découvrant Jeremiah. Il avait changé depuis son arrivée mais son visage ne s'était pas adouci. Il gardait les marques de son ancienne vie comme une multitude de cicatrices. Venant s'allonger près de toi, il posait ses lèvres sur les tiennes. Il était gauche, encore. Vous qui sembliez vous connaître depuis toujours c'était comme si vous aviez à vous redécouvrir chaque jour. Il t'aimait bien, c'était plus simple. Tu répondais à ses attentes, à ses étreintes sans trop y croire. Il s'était mis en tête de combler ce manque d'affection à coup de baisers et de caresses sincères. Que pouvais-tu y répondre ? Alors tu le laissais croire. Espérer. Tu essayais de ranger tes souvenirs de côté. Joao. Pour lui faire plaisir parfois tu lui disais que tu n'y pensais plus. Que tu n'allais plus regarder du côté de la caserne des pacificateurs.
«Non, j'suis fatiguée.» Il soupire, se laisse aller sur le dos. Tu ne le regardes pas, plus. «Je dois aller chercher des trucs pour ta mère, tu viens avec moi ?» Tu secoues la tête. T'as pas envie. Pas maintenant. T'es bien, là comme ça. Immobile. «Peut-être la prochaine fois.» Il acquiesce. Tu sais qu'il aurait aimé que tu viennes, mais il ne dit rien. Il se lève doucement. Ses doigts frôlent les tiens, s'attardent. Les commissures de tes lèvres s'étirent une seconde. Il part. Tu l'entends marcher, puis les bruits s'éloignent. Une porte s'ouvre, puis se ferme. Tu soupires. Tes pensées vagabondent, s'effilochent. Tu repenses à cette lettre que tu lui avais écris. Cette lettre où tu avais parlé de Jeremiah. Où tu lui avais dit que tu ne voulais plus le voir. Si seulement avait pu il lire entre les lignes. Mais non, non, Joao n'était pas revenu à la charge. Il avait du changer de cible, trouver un autre jouet bien meilleur que toi. Et cette idée te rendait malade, te prenait à la gorge. L'imaginer avec une autre te faisait mal bon sang, plus mal que tu aurais pu le croire. Il te manquait. Son odeur te manquait, son visage te manquait. Sa voix, son touché. Tu te raclais la gorge, refoulais ces petites larmes qui venaient te picoter les yeux. Pas maintenant. Plus maintenant. Pleurer, tu l'avais déjà fait, ce n'était plus l'heure maintenant. Tu avais Jeremiah. Vous alliez rester ensemble et sans doute vous marier, un jour. Ta mère allait être heureuse pour une fois, fière de toi. Il allait être content lui, te faire quelques gamins. Des petites têtes rousses que tu allais être obligée d'aimer et de chérir. Tu n'étais plus une enfant. Plus maintenant. |
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