« On dit qu’elle est atteinte d’une je ne sais quelle maladie mais, moi, je crois surtout qu’il lui manque une case. Vous savez ? Lorsqu’elle se promène dans les rues, c’est à peine si elle lève les yeux pour voir où elle va et, si vous n’allez pas vers elle, ce ne sera surement pas elle qui viendra vous dire bonjour. Associable, voilà ce qu’elle est ! Elle serait capable de rester des heures assise sous son arbre à jouer avec des cubes de couleur pour enfant. Elle en a trois, un rouge, un vert et un bleu il me semble. Elle les place devant elle, les fait bouger, en remplace un par un autre et vise versa. Elle reste là des heures, je vous dis ! Elle n’a aucun ami de son âge, ne traîne jamais avec les autres enfants. Très intrigant, non ? Pour tout vous dire, je ne laisserais jamais les miens tous seuls avec elle… Je ne sais pas ce que vous en pensez mais, vous savez ? Je pense que les parents ne savent pas trop quoi en faire. Son père est souvent absent à cause de son boulot de conducteur de trains et, on voit bien que sa mère n’arrive pas à s’en sortir toute seule. Entre les repassages qu’elle fait pour arrondir leurs fins de mois et les deux petits derniers de la famille, elle peine surement à trouver du temps pour éduquer sa fille. Vous savez ? Je crois que c’est pour ça qu’elle ne dit bonjour à personne… » ➺ un voisin.

« C’est si simple et compliqué à la fois… d’expliquer le cas de Nephtys aux autres habitants de son district. Oui, surtout sans qu’ils n’abandonnent l’explication au vol. Peu d’entre eux savent ce que signifie le mot agnosie et, peu d’entre eux prennent vraiment le temps de nous écouter le leur expliquer. La patiente numéro 907 est atteinte d’une agnosie visuelle peu commune, une forme de prosopagnosie très avancée. Elle est incapable de reconnaitre le moindre visage, qu’il lui soit familier ou non mais, nous sommes plutôt confiants. Nous avons réussi à trouver un terrain d’entende avec elle, dés son plus jeune âge ; comme quoi elle n’a rien d’une allumée comme le prétendent certains de ses voisins… Lorsqu’elle était petite, elle reconnaissait son père à son manteau rouge et, sa mère, à son tablier vert et, dés qu’ils comprirent que leur fille avait trouvé un moyen de les dissocier, ils se sont toujours habillés avec un minimum ces dites couleurs. Très intelligente, ce fut une énorme avancée pour elle comme pour nous ! Au jour d’aujourd’hui, le bleu est venu s’ajouter au deux autres, représentant pour la jeune patiente ses deux petits frères, des jumeaux de neuf ans. » ➺ une infirmière

« Elle est douce et… gentille. Elle ne crie jamais sur nous et, elle est toujours dans les nuages. Maman dit qu’il ne faut pas s’inquiéter, qu’elle nous aime même si elle ne nous le comporte pas comme toutes les autres grandes sœurs de nos copains à l’école. Nous, on s’en moque ! Nephy est notre grande sœur à nous et, elle nous raconte des histoires tous les soirs. Cela prouve qu’elle nous aime, non ? Elle nous caresse les cheveux lorsqu’on n’arrive pas à s’endormir aussi et, elle joue souvent avec nous à la maison… lorsqu’elle n’est pas partie sous son arbre, je veux dire… Les voisins ne sont pas très gentils avec elle mais, elle ne se fâche jamais contre eux. De toutes manières, papa dit qu’il ne faut pas les écouter, que ce sont des cons… Bah quoi, c’est un gros mot ? Bref, Nephy ne parle pas très souvent mais, peu m’importe… Elle est courageuse et affronte tout le monde malgré ce que l’on pense d’elle et, rien que pour ça, j’aimerais lui ressembler un jour. » ➺ un des jumeaux

« C’est dur, très dur. Nous ne savons jamais si elle va être dans un bon jour ou non en se levant le matin et, dans le meilleur des cas, elle ne se renfermera pas dans une bulle et mangera avec nous à table, avec ses frères et moi. Elle est très instable, bien que sa… maladie… se soit atténuée depuis quelques mois. Avant, le fait de ne jamais reconnaitre personne, que tout le monde se moque d’elle et tout ça, ben… cela lui torturait l’esprit et la rendait folle de chagrin. Elle pleurait pendant des heures et personne n’était en mesure de la calmer. Les absences de son père ne l’aide en rien mais, nous ne pouvons pas faire autrement pour subvenir aux besoins de nos enfants. Thomas ne pourra jamais quitter son boulot pour s’occuper de Nephtys, ce ne serait pas raisonnable puis, les visites de l’infirmière nous coutent tellement… Heureusement, au jour d’aujourd’hui, ses crises se sont calmées. Elle se réfugie sous son arbre et joue avec ses petits cubes pour cadrer ses émotions. C’est une bonne méthode puisqu’elle nous revient toujours de meilleure humeur… » ➺ sa mère

Je me présente, je m'appelle Henry. J'voudrais bien réussir ma vie, être aiméééé... Bon, je ne m'appelle pas Henri mais, j'voudrais bien réussir ma vie quand même XD. Je suis ravie de revenir parmi vous et, je tiens à m'excuser encore et encore pour mon retard au niveau de ma fiche. Je m'en veux de ne pas vous avoir prévenu mais, j'avoue que ma tête n'était pas vraiment à sa place ces derniers jours. Je vous aimais, je vous aime et je vous aimerais toujours ! Dan.

EDIT ; je sais que Astrid n'a pas 17 ans mais, sa petite bouille d'ange pourrait correspondre, non ? C'est la célébrité que j'avais choisi la première fois que je l'ai joué et la chose était passé très bien donc, j'espère que cela ne gênera pas cette fois-ci (par rapport à la règle des 4 ans)   

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Personne ne fait jamais attention à moi. On passe souvent près de moi sans lever les yeux, sans faire attention aux plaies de mon corps. Nephtys, elle, vient tous les jours me dire bonjour, me tenir compagnie. C’est peut-être fou à dire mais, elle est surement ma seule amie sur cette terre et, le plus malheureux, c’est qu’elle ne s’en rend même pas compte. Là où les autres sont cruels et m’ignorent, cette fille a su trouver en moi ce que j’ai de meilleur. Elle me parle très rarement mais, lorsque j’entends le son de sa voix, je me sens vibrer de toute part, comme si la fragilité de ses cordes vocales me donnait l’envie de me battre encore. Silencieuse, elle reste là, assise près de moi pendant des heures. J’aime la regarder pendant tout ce temps. Elle est si belle, si… naturelle. Même les filles les plus simples de ce district ne pourraient pas rivaliser avec ma Nephtys. Elle, elle n’a aucune envie de plaire à quelqu’un, même inconsciemment. Elle se contente d’être là, de vivre dans un monde qu’elle ne comprend pas. Pour ma part, j’avoue ne pas comprendre sa fascination pour ses cubes d’enfant. C’est surement une des raisons pour lesquelles elle aussi, elle n’est pas très apprécié des autres habitants d’ailleurs. Cela contraste avec son âge et ne parait pas très normal. C’est bien connu : les gens détestent ce qui ne leur ressemble pas ou, ne rentre pas dans un moule. Moi, je m’en fiche un peu. Elle me les a présentés un jour. Je m’en souviens encore… Je l’ai regardé d’un air ahurit et elle m’a rit au nez, comme si c’était moi le dingue dans l’histoire. « Charlie, je te présente mon père, ma mère et… (elle cherche le dernier cube en effleurant l’herbe sous ses doigts) …ça, ce sont mes frères Timmy et James. » D’un coup de coude, elle me fait comprendre que c’est à moi de me présenter mais, je n’y arrive pas. Je ne pourrais jamais parler à des cubes comme elle le fait, je ne peux pas faire ça… « Alors les amoureux ?! On s’amuse ? » Ignore-les Nephy, ignore-les autant qu’ils sont. Ils ne te comprendront jamais, ils ne sont pas comme moi. Je ne te juge pas moi, je ne suis pas là pour ça. Comme toi, je me contente d’être là pour toi, chaque jour. Faut dire que j'étais là pour eux aussi -avant- mais, jamais personne n'a jamais pris la peine d’apprécier ma présence à sa juste valeur. Heureusement qu'elle est là ma Nephy ; sans elle, je serais encore qu'un vieux saule en fin de vie...

Jaloux, voilà ce qu'ils sont... Ils aimeraient avoir sa naïveté d'esprit, cette petite force qui fait qu'elle ne vit pas cadrée par ce que nous dicte le Capitole sans arrêt. Elle vit sans se poser de questions, sans avoir peur de quoi que ce soit. Derrière ses airs enfantins, ma belle est plus forte que tous ces cons réunis et... ils le savent. Ma Nephy est libre, voilà ce qu'elle est. Toutefois, malgré son sang froid, elle est vexée. Les méchancetés à répétition la fatiguent au plus au point et, je le sais parce qu’elle ne dit plus rien. Immobile, dos contre mon tronc, elle a levé ses yeux vers moi comme si je pouvais la bercer, la prendre dans mes bras. J’aimerais tant pouvoir le faire, pouvoir la toucher à proprement parler… J’ai déjà essayé de lui caresser une joue une fois. Avec une de mes branches, j’ai porté une feuillé assez près de son visage mais, elle m’a repoussé avec vivacité avant de m’arracher la dite feuille pour la faire tournoyer devant ses yeux. Joueuse, elle me fait rire malgré elle. Aller, arrête de bouder ; regarde, ton père est derrière toi, là ; montre-le moi, je vais me présenter. Elle ne m'entend pas , elle ne m'entend jamais. Comme tous les autres habitants du district -du moins, ceux qu'elle ne connait pas- elle refuse de me répondre dés que je lui adresse la parole. « Papa dit qu’il va finir par tous les tuer (elle me montre le cube rouge du doigt) mais, maman dit qu’il ne faut pas le dire devant les enfants… » Autant pour moi… Sa tonalité du son de sa voix me fait vibrer et, je sens mes lianes commencer à se balancer. Le vent se lève. Je sens une pointe de culpabilité dans l’air. Elle s’en veut tellement de ne pas être comme tout le monde, d’être comme ça, unique en son genre. Malgré toutes les fois où j’ai essayé de la rassurer, elle se considère encore comme un monstre, une anormalité. Elle ne comprend pas que son handicape m’importe peu, que je l’aime comme elle est. Elle m'a bien adopté alors que personne ne voulait de moi, elle m'a redonné l'espoir de servir à quelqu'un, de ne pas être là seulement par hasard. Avant elle, je n'avait parlé qu'à des oiseaux arrogants et des écureuils sans savoir vivre. Servir seulement d'arbre d’accueil n'est pas une mince affaire et, je peux vous dire que cela n'est pas aussi drôle que cela en a l'air. Je troquerais mille oisillons affamées pour un simple sourire de Nephtys. Elle n'avait que six ans lorsque je l'ai vu venir vers moi pour la première fois et, pour être honnête, elle est la plus belle chose qui me soit arrivée. Un vrai don de la nature, pas un handicape ambulant. Elle ne me demande jamais rien en retour, juste ma présence. « Tu veux ton biberon l'aveuglette ? » Pff... Il ne faut pas qu'elle se sous-estime, elle vaut bien plus qu'elle ne s'imagine. Pendant que cette bande d'abrutis la fixe avec insistance, ma Nephy ramène ses cubes à elle et les prend dans ses bras. Te laisse pas abattre choupette, te laisse pas faire. Elle n'a pas levé les yeux une seule fois vers eux, à quoi bon ? Elle ne verrait pas leurs visages. A la place, elle a intelligemment fermé ses paupières et respire avec le ventre, comme le lui a appris son docteur. Il parait qu'il est gentil mais, un peu trop strict à son gout. « Je peux jouer moi aussi ? » Elle ne joue pas couillon, elle... Le l'approche pas, pas comme ça ! Un des jeunes gens s'est avancé et essaye de lui prendre un des cubes lorsque Nephtys lui mord la main comme un lapin qui ne lâche rien. Je t'aurais prévenu. Elle est coriace ma belle, elle ne se laisse pas faire comme on pourrait le croire. Beaucoup la pensent folle d'ailleurs mais, elle ne l'est absolument pas. Elle sait parfaitement ce qu'elle fait, comme maintenant. « Je t'interdis... (elle lâche sa main et griffonne l'air pour essayer de l'attendre) de toucher à ma famille ! Je t'interdis de toucher à ça ou… je t'arrache les doigts et te les fais manger, tu entends ?! » A genoux, elle reprend ses cubes tombés à terre. « Vraiment cinglée, ma parole ! » Non, pas cinglée, juste désespérée et terriblement incomprise. Si seulement je pouvais lui botter le cul, lui faire mordre la poussière... Je me sens si inutile que parfois, je me dis que je ne la mérite pas. Pourquoi moi ? Pourquoi m'a-t-elle choisi pour ami ? Je ne le saurais certainement jamais...


Quelque chose a changé... je ne sens, je le vois. Son regard est triste, ces gestes mesurés et sa tête ne demande qu'à exploser. Elle se pose des questions et, cela, c'est une grande première. Devrais-je m'inquiéter ? Quoi qu'il en soit, je ne peux surement pas me réjouir. Je crains que mon amie -ma seule amie- perde jour après jour l’innocence qui la rendait si forte. Oui, monsieur, et l'ignorance dont elle était dotée était sans aucun doute la seule chose qui la rendait unique, qui l’empêchait de sombrer totalement. « Pends-toi avec... » dit un homme en passant, me faisant tordre une branche de douleur -pour elle- au passage. Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi ne réponds-tu pas ? Les gens te haïssent d'avantage et, j'aimerais savoir et comprendre quoi. Aurais-tu fait quelque chose de mal ? Non, je ne pense pas, tu en serais incapable. Tu mords, tu gifles, tu brises des os pour te défendre mais, jamais, tu ne ferais quelque chose de mal pour blesser autrui. Dis moi... parle moi... Est-ce que cela aurait un rapport avec ce jour si spécial ? Celui où tu es venu me montrer ta belle robe ? Tu t'es montré si distance depuis ce jour là... Ma Nephy, ma tendre et innocente Nephy a changé. Je le sais. Elle ne vient plus aussi souvent qu'avant et, elle parle moins aussi. J'aimerais savoir ce qui s'est réellement passé mais, elle refuse d'en parler. Si seulement j'avais ce qu'il faut pour la tenir dans mes bras, pour la réconforter comme le ferait n'importe quel ami... Au lieu de cela, je me contente de l'entendre respirer, de voir ses larmes couler de long de ses joues. Elle semble triste, presque déçue. Mais de quoi ? « C'est ma faute... » Oh. Elle parle... « Tout est ma faute. » Elle s'accroupie devant moi, pose ses genoux à terre et se penche en avant pour se mettre en boule comme un enfant. Je crains de ne rien comprendre mais... « Elle est morte, elle est morte à ma place... » ...ça y est, j'y suis. La petite Cora. J'ai entendu parler d'elle par deux femmes qui passaient par là. Il parait qu'elle s'est porté volontaire et qu'elle ne serait pas revenu des jeux. C'est triste mais, seule ma Nephy compte à mes yeux. Lorsque je l'ai vu revenir vers moi après la moisson, je ne me suis pas posé de questions. J'été heureux qu'elle soit toujours là, voilà tout. J'ai évidement remarqué son comportement étrange et son mutisme flagrant mais, je n'ai pas voulu la contrarier d'avantage. Maintenant que j'y pense... je comprends mieux. Cora s'est porté volontaire à la place de Nephtys et, le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle le vit assez mal. « Que dois-je faire Charlie ? » Heuh... c'est vraiment à moi que tu poses la question ? « Je ne peux pas rester assise là, à ne rien faire, alors que cette fille est morte à ma place. Ce serait égoïste, non ? » Je ne réponds pas, tout simplement parce que je ne sais pas quoi lui dire. J'ai du mal à reconnaitre ce petit bout de femme qui se remet en question. Qui es-tu ? Où est passée la fillette qui courrait après les papillons, qui faisait parler ses cubes et rigolait toute seule pour faire passer le temps ? Je la dévisage tristement, conscient que c'est surement l'une des dernières fois que je la vois. La fillette se métamorphose comme la chenille qui devient papillon. Elle grandit. « Tu sais que je t'aime, hein ? » Moi aussi... fillette. Je t'adore, de mes racines aux pointes de mes feuilles... « Tu m'en veux pas ? » De quoi ? « J'essaye de limiter les sorties ces derniers temps... même si les allers-retours en train s'accumulent. » Le train... le médecin... le Capitol. J'ai un pansement au coeur mais, évidemment que je ne t'en veux pas, voyons ! « Toujours aussi cinglé à ce que je vois. » Elle se retourne brusquement, prête à attaquer l'abruti qui nous interrompt. Quand à moi, je me contente de la regarder fièrement, rassuré de voir que certaines choses ne changeront jamais...