« La honte est comme la douleur, on ne l’éprouve qu’une fois »

CRÉDIT - CSS

Ilyann observait tranquillement l'horloge quand le maître des lieux se mit à s'exprimer.

???- Bonsoir, bonsoir chers amis ; bienvenue à notre banquet en l'honneur des 77è Hunger Games !

Aussitôt dans la sale, ce fut un tonnerre d'applaudissement, un concert parfaitement synchronisé de toute la médiocrité de ce monde. Tous ces visages émerveillés par les jeux de la faim le répugnait. Comment pouvait-on 'aimer' cette boucherie qui avait été inventé depuis la révolte ? A vrai dire, il se posait souvent la question. Il était incapable d'y répondre d'ailleurs, il se disait que ces gens étaient probablement fous. La vérité, c'est qu'il préférait croire à son mensonge plutôt que d'admettre que ces « jeux » plaisaient au plus grand nombre. C'était le triste constat qu'il avait fait en tant que Rebelle, les gens n'ont pas eut peur des Hunger Games, comme on aurait pu s'y attendre. Non, ils avaient pris goût à cette violence, à cette démonstration de haine si bien qu'elle était devenue monnaie courante en ce monde. Heureusement, quelques personnes s’insurgeaient de toutes ces choses atroces ; et c'était le travail d'Ilyann que de les repérer. Lui qui avait été jeté dans l'arène autrefois était désormais celui qui essayait de faire tomber tout le système. Et ce n'était pas une mince affaire ! Aidé de son statut de vainqueur, il était vite devenu le leader de la résistance au sein de son District.

Ilyann s'avança dans la foule pour arriver jusqu'au buffet. Comme pour toutes les cérémonies, ici, au Capitole, il y avait toujours de la nourriture à volonté. Chose assez rare dans les Districts, si on ne prenait pas en compte les plus riches comme le 1 ou le 2. C'était un sentiment assez étrange qui l'envahissait lorsqu'il mangeait pendant de telles occasions. Il se considérait un peu comme familier vis-à-vis des gens qu'il méprisait. De ceux qui profitaient du malheur des autres en vivant dans la luxure, refusant alors de voir toute la misère qui régnait au-delà de leurs frontières. Malgré tout, malgré sa victoire aux jeux de la faim et ses fréquentes aller-venue au Capitole ; Ilyann n'en était pas moins resté le garçon simple qu'il était autrefois. Il n'avait tiré aucune gloire de sa victoire, seulement de la haine. Une haine profonde et grandissante au fil des années, contre qui ? Et bien la réponse était assez simple, le Gouvernement, les Pacificateurs, le Président Snow entre autre chose..  Après tout ce qu'il avait vécut, Blacklaw était encore un idéaliste. Il rêvait d'un monde meilleur où les Hunger Games seraient abolis, et les frontières des Districts effacées. Malheureusement pour lui, cet idéal était encore loin. Il y avait cru quelques temps il y a de ça quelques mois, pendant la révolte. Mais la Rébellion n'était pas coordonnée comme il aurait fallut. Les gens avaient peur de se soulever, mais aussitôt que les Rebelles avaient commencés leur mouvement, le reste des habitants de Panem avaient suivit. Exceptés évidemment les éternels pro-Capitole, ces gens qu'Ilyann méprisait du plus profond de son âme. Si ça ne tenait qu'à lui, il les placeraient eux dans l'arène jusqu'à ce qu'il n'en reste aucun. Pour lui c'était une idéologie à exterminer, et pour l'enlever convenablement il fallait frapper là où tout avait commencé.

Le vainqueur des 59è Hunger Games sortit de des pensées quand il comprit qu'une personne était entrain de lui parler.

Ilyann- Oui ?

???- Je disais, superbe soirée ! Je vous conseille ce vin, il est délicieux ! C'est une vraie fourbe que vous avez dans votre District ; nous sommes plusieurs ici à la trouver intéressante.. continua-t-il avec un sourire des plus forcés

En temps normal, Ilyann lui aurait tranché la jugulaire après avoir entendu de telles paroles ; mais le brun devait se calmer, il était surveillé de près par le Président Snow. Il faut dire que ses penchants anti-Capitole n'étaient pas vraiment un secret. Aussi devait-il faire profil bas.

Ilyann- Merci pour le conseil ! Et oui je sais, notre Tribut à su tirer profit d'un moment opportun.. Qui sait ce que nous réserve l'avenir répondit-il en levant son verre vers l'inconnu

Les deux hommes trinquèrent puis Blacklaw piqua quelques cerises avant de faire demi-tour et de se placer au fond de la pièce. Ils étaient tous dans des vêtements plus extravagants les uns que les autres. Ilyann lui avait opté pour une simple chemise accompagné d'un vieux jeans, son costume de carnaval il le réservait au Président Snow. Il allait partir lorsqu’une voix familière et féminine l'interpella derrière lui.

Cerseï- Ilyann ?