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 Lead me home [Niallán&Silk]

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Silk Preston
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MessageSujet: Lead me home [Niallán&Silk]   Lead me home [Niallán&Silk] Icon_minitimeDim 21 Avr - 21:04


L’aube commence à poindre à l’horizon, rose sur le ciel blafard. J’apprécie ces moments, juste avant le lever du soleil, quand les couleurs sont encore adoucies par le filtre de la nuit, quand le monde ne se décline qu’en nuances de noirs et de blanc. J’aime le calme et l’étrange immobilité de ces instants. Je laisse échapper un souffle dans l’air glacial du petit matin, la buée s’échappant d’entre mes lèvres au rythme de mes pas sur l’herbe gelée.

Swain dormait encore lorsque j’ai quitté la maison, je m’en suis assurée. J’espère être rentrée avant son réveil, qu’il ne trouve pas la maison vide. Je sais qu’il est un homme adulte, mais il est parfois si semblable à un enfant, encore si fragile malgré sa guérison. Je ne veux pas qu’il pense que j’ai pu l’abandonner, je ne veux pas qu’il pense que je suis ce genre de personne. Que se passerait-il s’il avait besoin de moi ? Pensée stupide. Peut-être que je surestime l’importance que Swain m’accorde, peut-être ne remarquerait-il même pas mon absence après tout. Je ne sais pas, je ne veux pas vraiment savoir. C’est mieux ainsi, pas de mots sur les sentiments, rien à regretter lorsqu’il partira. Je sais qu’il partira.

Lorsque j’ai enfilé mon manteau ce matin, fermant la porte le plus doucement possible pour ne pas faire de bruit, j’étais persuadée de savoir quoi faire, persuadée de ma destination. La maison devient étouffante, un cercueil pour mes idées noires. Alors, j’ai fait ce que je sais faire de mieux, j’ai pris la fuite. Je laisse mes pas me trainer vers les habitations. Depuis combien de temps n’ai-je pas emprunté cette route ? Trop longtemps sans doute. Je quitte rarement le village des vainqueurs à présent. Je n’ai pas vraiment de raisons de le faire. Je me fous bien des rebelles et de leur rébellion. J’ai renoncé à regarder la télévision, renoncé à écouter la radio. À quoi bon ? Toujours les mêmes mots, toujours les mêmes promesses. Bombardements, sabotages, attentats… morts. Les flashs infos sont toujours pâles en comparaison de la réalité, une piètre description des horreurs que peuvent subir les gens qui les vivent. J’étais en train de battre Swain aux cartes lorsque j’ai aperçu les flammes. Depuis le village des vainqueurs, le spectacle était saisissant. La fumée s’élevait haut dans le ciel, la lumière orangée illuminant les nuages. Les explosions retentirent clairement malgré le double vitrage lorsque les flammes atteignirent les barils de teintures. J’ai contemplé pendant de longues minutes l’usine partir en fumée, les flammes léchant le ciel comme un démon vorace. Swain a maladroitement posé une main dans le creux de mes reins. Et la seule chose à laquelle je pouvais penser était que cette fois, les rebelles étaient allés trop loin. Ils ne se soucient pas des dommages collatéraux, ils ne se soucient pas des hommes.Tout comme le Capitole, la rébellion est une machine et qu'importent ceux qu'elle écrase, qu'importent les dégâts qu'elle provoque si la cause est juste.

Ce n’est pas la première fois que les usines ont été arrêtées depuis le début de la rébellion, c’est même une occurrence fréquente à présent. Se lever sans la fumée des usines à l’horizon, sans le bourdonnement constant des machines n’est plus si rare qu’autrefois. C’est clairement une punition, un moyen de plus pour le Capitol de prouver sa toute-puissance, rappeler aux habitants qui, à Panem, a le pouvoir de vie ou de mort. Pour certaines personnes dans le district, un jour sans travail est un pas de plus de la famine. C’est cruel et pourtant froidement intelligent, la signature même du Capitol. La plupart des gens dans le district 8 survivent uniquement grâce aux usines et aux heures de travail éreintantes. Stopper la production, affamer la population, forcer les enfants à prendre des tesserae pour survivre pour enfin accuser les rebelles d’en être responsables. C’est une machine infernale et implacable, le doute. Monter les frères contre les frères, semer les graines de l’incertitude et laisser la confusion prendre racine. La délation est bien plus efficace qu’une poignée d’espions. Lorsqu’il est question de survie qui se soucie des amitiés ? Arrache ta bouchée pain des lèvres exsangues de ton voisin.

Il a fallu de longues heures pour éteindre l’incendie, mais la brûlure est toujours vive. Encore aujourd’hui, trois jours après l’incident, les débris sont encore fumants et l’odeur de brulé plane toujours sur le district. L’air souvent irrespirable est à présent chargé de cendre, je peux les voir teinter les eaux stagnantes d’un gris maladif. Ce n’est pas le meilleur moment pour sortir, pas le meilleur moment pour me montrer dans cette partie de la ville. J’aurais pu parcourir ce chemin les yeux fermés. Je l’ai fait des centaines de fois, je l’ai emprunté à genoux, trop ivre pour me relever. J’ai grandi au milieu de ces maisons aux charpentes branlantes et des terrains vagues. J’ai passé mon enfance à m’inventer des histoires, à espérer en sortir. Un jour, le Capitol a exaucé mon souhait. Une jolie maison avec un jardin, plus besoin de faire bouillir de l’eau pour se laver ou de dormir avec trois couches de vêtements pour se protéger du froid. J’ai quitté le quartier sans me retourner, sans remords. Et pourtant, 15 ans plus tard, c’est encore ici que je me retrouve. La vie est une boucle sans fin, un serpent qui se mord la queue.

Je m’arrête à un croisement. À gauche, à 200 mètres, l’ancienne maison de ma tante, ce n’est plus qu’une vieille bicoque en ruine à présent. À droite, ma destination. Je suppose que ce n’est pas vraiment une surprise que les gens me détestent dans le district 8. J’ai oublié d’où je viens, j’ai renié mes origines pour me noyer dans l’opulence que le Capitol m’a offert. Je suis ingrate. Pourtant, c’est encore ici que je reviens, encore ici que je brave les regards mauvais que je croise. La plupart des fenêtres sont déjà illuminées, des hommes et des femmes se dirigent vers la grande place pour essayer de trouver du travail. Certains en reviennent, je peux le voir à leurs mines dépitées, aux traits tirés et aux visages cireux de ceux qui n’ont pas mangé depuis trop longtemps. Ma présence ici est déplacée, moi avec mon manteau chaud et mon ventre plein, moi qui retournerais dans ma maison chauffée où quelqu’un m’attends à présent. Mais je suis chez moi. J’ai égratigné mes genoux sur ces graviers, grimpé dans ces arbres et couru sur ces chemins. La Capitol a tué la gamine en moi, pas les souvenirs de celle-ci.

Mes pas me guident presque instinctivement. Une patrouille de pacificateurs passe à ma droite, la troisième en l’espace de quelques minutes et je les salue poliment d’un signe de tête. Le Capitol a envoyé des renforts, j’ai vu les hovercrafts. Je resserre un peu plus mes bras autour de mon corps et m’arrête finalement à quelques mètres d’une maison, pas bien différente des autres. Devant celle-ci, dos à moi, l’homme est imposant, ignorant de ma présence. Je souris. Oui, je suis chez moi. Je ramasse un bâton sur le sol et m’approche le plus silencieusement possible. Je place le bâton entre ses omoplates.

« C’est pas très prudent de faire dos à la route Nial, si j’étais mal intentionnée tu serais mort. Quelques mois sans me voir et tu t'es déjà ramolli. »


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MessageSujet: Re: Lead me home [Niallán&Silk]   Lead me home [Niallán&Silk] Icon_minitimeMar 23 Avr - 13:08


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❝ Walking through the fields of gold
In the distance, bombs can fall
Boy we're running free
Facing light in the flow
And in the cherry trees
We're hiding from the world ❞
Il a entendu dire qu’il existe des poissons énormes et sanguinaires qui, s’ils s’immobilisent trop longtemps, meurent. Il ne sait plus où, il ne sait pas si c’est vrai, mais il y pense depuis que les premiers soulèvements ont commencés dans le district. Alors que les incendies font rage au-dehors, que les coups de feu déchirent la chair à intervalles trop réguliers dans les rues du district, la plus grande peur de Niallán reste indubitablement celle de la paralysie. Il est persuadé que s’il arrête de s’agiter, s’il baisse la garde ne serait-ce qu’une seule seconde, il signera son arrêt de mort.
Se calfeutrer chez lui et attendre que les choses se tassent dehors paraît être la meilleure des solutions dans les circonstances actuelles. C’est en tout cas celle qui leur est conseillée d’adopter par le Capitol depuis le début des hostilités. Ne pas faire de vague, se terrer et attendre que les bombes vous tombent sur le coin du museau. L’idée d’être enseveli sous les décombres de son propre foyer le rend tout simplement fou et, lui qui est pourtant homme à suivre les instructions et à se faire discret, n’arrive pas à s’y résoudre bien longtemps. L’extérieur est loin d’être plus sûr évidemment et les rues recèlent de moyens efficaces et pour une fois parfaitement gratuits de vous faire tuer, grand merci.
Il y a les bombardements en eux-mêmes qui ont au moins l’avantage de vous tuer sur le coup, et puis il y a leurs conséquences. Le souffle de l’explosion qui risque de vous projeter contre un mur où vous pourrez en toute quiétude vous briser le crâne, la nuque, ou fracturer n’importe lequel de vos os et souffrir durant des heures avant qu’une aide quelconque vous soit apportée. Le risque d’empalement n’est pas à négliger non plus évidemment. Si la projection n’a pas raison de vous, il y a toujours le feu pour dévorer vos chairs, embraser vos cheveux, cloquer votre peau et la transformer en un voile de soie aisément déchirable. Il faut prendre en compte les risques d’éboulements découlant de toute explosion fragilisant les structures alentours. Il y a aussi les émanations de gaz mortels réagissant à la chaleur qui se propage dans les rues couvertes par une épaisse couche de cendres. Le district 8 regorge de produits chimiques susceptibles de mettre fin à la vie d’un homme, et sans beaucoup de douceur… Et tout cela est bien entendu sans compter sur les armes des pacificateurs qui arpentent les quartiers à la recherche de rebelles à abattre ou d’exemples à donner à la populace déjà terrifiée et meurtrie. Viennent ensuite les situations à risque qu’ils ont à affronter au quotidien : le manque de soins vous conduisant à une mort certaine, le manque de nourriture ou les encore les conditions climatiques rudes.
Malgré toutes ces menaces concrètes, Niallán est incapable de rester enfermé dans la relative sécurité que lui offre son habitation. Parce que la peur aussi est une arme et qu’elle peut vous tuer aussi efficacement qu’une balle… S’il se laisse dominer par elle, s’il se confine chez lui et arrête un instant de se battre, la mort viendra le prendre lui aussi. Et il est hors de question qu’une telle chose se produise.  

Alors il s’escrime à mettre de l’ordre dans son logis (un comble lorsqu’on connaît le personnage), consolide et répare ce qui peut l’être, s’adonne à quelques travaux de couture et bien entendu, s’entraine au combat lorsqu’il est certain d’être à l’abri des regards et oreilles indiscrètes. Mieux vaut éviter d’attirer l’attention et de laisser à penser qu’il se prépare à soutenir les rebelles et défier bêtement le Capitole…  
Un peu avant l’aube, il se met en route pour la zone industrielle afin de voir si ses services ne pourraient pas être réclamés quelque part, son usine ayant fermé ses portes dernièrement. Une manière comme une autre d’amener les honnêtes travailleurs affamés et désespérés à se retourner contre leurs voisins et à dénoncer les indociles dans leurs rangs. Niallán ne s’abaissera jamais à faire une telle chose, bien qu’il ne cautionne en aucune façon les actions de ses congénères. Du moins pour l’instant compte-t-il s’en tenir à cette promesse faite à lui-même.
Lorsqu’il ne trouve pas de travail (ce qui est souvent le cas, pas seulement pour lui), il essaye de se rendre utile par n’importe quel moyen que ce soit en ville, plus pour s’occuper l’esprit et ne pas céder à l’abattement que par réel altruisme. Il passe du temps avec les enfants du quartier qui n’ont plus accès aux bancs d’école depuis les premiers actes de rébellions. Livrés à eux-mêmes, à la plupart en viennent à chaparder et, la veille, Niallán a faillit assister à la mise à mort d’un gosse de huit ans qui était parvenu à voler un fruit pour ainsi dire pourri. Il est intervenu à temps, fort heureusement. Il s’est engagé à dédommager l’homme privé de son bien lorsque, subitement, ce dernier a réalisé ce qu’il venait de faire et a simplement éclaté en sanglots avant de s’éloigner pour rejoindre sa famille d’un pas titubant, mortifié par ce qu’il venait de faire.  Mais si le gamin n’a pas succombé sous les coups enragés de l’homme aussi désespéré et affamé que lui, il n’est pas tiré d’affaire. Niallán l’a déposé chez une vieille femme, ancienne amie de sa mère, mais celle-ci n’a pas de quoi subvenir aux besoin de l’orphelin dont les poumons ont été fortement atteints par les fumées, souffre de fièvre et n’a plus rien avalé de consistant depuis il ne sait quand…  

Le matelasseur s’est mis en tête d’aller s’assurer de son état et de celui de la vieille dans les prochaines heures, puisque ce matin encore, il n’est pas parvenu à se dégotter un travail rémunéré. Il va devoir trouver de quoi s’occuper mais cette mésaventure de la veille, aussi tragique soit-elle, lui donne au moins quelques objectifs à remplir. Il médite sur cette question, face à sa modeste demeure qu’il vient de regagner, lorsqu’il sent tout à coup quelque chose dans son dos.
Son sang ne fait qu’un tour et son cœur manque un battement. Voilà ce qui arrive lorsque l’on reste trop longtemps immobile. Il savait pourtant que s’arrêter causerait sa perte… Mais la voix familière qui s’élève dans son dos dans la seconde suivante met immédiatement un terme à ses ruminations. Silk. Il inspire un peu laborieusement, tant à cause des fumées qui n’ont pas épargnées ses poumons ces derniers jours que parce qu’il ressent une bouffée étonnamment étouffante de soulagement. Pas seulement parce qu’il comprend que sa dernière heure n’est pas venue, mais parce que le retour de Silk en ville lui rapporte un peu de cet espoir qu’il n’avait même pas réalisé avoir perdu. Elle ramène avec elle cette petite part de lui qui lui manque chaque fois qu’ils sont séparés.  

Un sourire goguenard apparaît sur ses traits alors qu’il lève lentement les mains au ciel, en signe de reddition. La suite se passe très vite. Niallán fait subitement volte-face, à une vitesse qu’il n’aurait pas été capable d’atteindre sans ce regain soudain de bonne humeur et d’énergie apportés par la visite inattendue de Silk, et désarme la brune. Il adopte immédiatement une position de défense, sans se dépeindre de son sourire mutin. « T’en es sûre ? » réplique-t-il en se reculant de quelques pas, histoire de parer à toute envie de représailles de la part de la jeune femme. « C’est ce parfum abrutissant qu’tu portes qui as détruit tes derniers neurones ? Ne jamais coller une arme dans le dos de quelqu’un. Sinon voilà c’qui se passe,…fillette. » Il la toise encore un petit instant avant de relâcher sa garde, tenant toujours fermement le bâton qu’elle vient d’utiliser contre lui. Il jette ensuite un rapide coup d’œil aux alentours puis redonne son attention à Silk. « Et toi, tu crois qu’c’est bien prudent de venir te perdre ici ? » demande-t-il avec neutralité, espérant que la joie qu’il éprouve à la trouver sur le pas de sa porte n’est pas trop visible. Il a sa fierté tout de même…


Dernière édition par Niallán A. Strøm le Mer 10 Juil - 15:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Lead me home [Niallán&Silk]   Lead me home [Niallán&Silk] Icon_minitimeDim 5 Mai - 2:31

Le corps était étendu, face contre terre, une couronne sanglante autour de sa tête. Malgré le sang sur mes mains, malgré les battements erratiques de mon cœur, il me fallut quelques secondes pour comprendre. Je venais de tuer pour la première fois. Celui qui était encore il y a quelques secondes le tribut du district 6 gisait à présent sur le sol. Quelques secondes entre vie et trépas, quelques secondes et un couteau planté dans la gorge. J’aurais aimé dire que j’ai ressenti quelque chose à ce moment-là, quelque chose, n’importe quoi. Rien n’est venu. Pas de joie ou de plaisir, pas de peine ou de honte. Qu’est-ce qui passe par la tête d’une personne lorsqu’elle prend la vie d’un autre être humain ? Dans mon cas, rien d’autre que le néant. Le néant et Nial. Je n’ai jamais dit çà à personne, pas à l’époque et certainement pas plus aujourd’hui. C’est un peu étrange, comme déclaration d’amitié. Un peu étrange et pourtant si juste dans notre cas. Je me suis demandé si Nial m’avait vue, s’il était devant sa télévision à ce moment-là. Je ne le lui ai jamais demandé. Je suppose que non, il travaillait déjà à l’usine à l’époque. Mais c’est la seule chose à laquelle je pouvais penser. J’avais ôté une vie, arraché à une famille la moindre parcelle d’espoir de revoir un jour leur enfant en vie. Et au lieu d’être horrifiée, tétanisée par mes actions, je me suis demandé si Nial était fier de moi. Je ne pensais pas revenir vivante. J’avais peur. Pourtant, une fois qu’on a tué pour la première fois, les choses deviennent étrangement plus faciles. J’ai égorgé mes alliés dans leurs sommeils un peu plus tard. Deux coups de canon dans la nuit. J’ai vomi jusqu’à sentir le gout de la bile dans ma gorge, frotter le sang sur mes mains à la rivière jusqu’à m’en écorcher la peau. Si à l’époque quelqu’un avait osé sous-entendre que mes sentiments envers Nial étaient autre chose qu’une profonde amitié et une admiration sans bornes, j’aurais certainement donné quelques coups. En vérité, je crois que j’en pinçais un peu pour lui. Ce n’est pas vraiment surprenant au final, toutes les filles étaient amoureuses de Nial. J’en rirais presque à présent que je me tiens devant lui, 15 ans plus tard. Je dois la vie à Nial, je n’en serais pas sortie vivante sans lui et c’est l’une des seules choses dont je suis sûre.

J’aime à prétendre que je me complais dans la solitude. Depuis l’arrivée de Swain, ce n’est plus tout à fait vrai. Je ne vois pas Nial souvent, pas aussi souvent que je le voudrais. Mais l’amitié est une chose particulière, elle ne se nourrit pas de la présence, mais de la connaissance de l’autre. Je sais qu’il existe et je crois que c’est suffisant. Il y a quelque chose de simple chez Nial, de vrai, qui vous donne l’impression que vous pouvez être vous-même sans que cela pose le moindre problème. Je pense que Swain l’aimerait bien. L’idée que Nial le rencontre me fait me sentir soudainement un peu étourdie, c’est la sensation dominante lorsque je pense à Swain. Je ne veux pas vraiment penser à ce que cela signifie, pas plus que je ne veux savoir pourquoi les papillons dans mon estomac recommencent leur ballet à la pensée qu’il sera là lorsque je rentrerai. Je souris à Nial.

« Ça fait combien de temps que t’as pas vu une bassine d’eau sinon ? Parce que je pense que tu pourrais en utiliser un peu de mon parfum. »

Je m’approche légèrement pour l’examiner de plus près et passe un doigt sur sa joue râpeuse.

« Tu te fais vieux Nial, t’arrives encore à trouver des filles avec une tête pareille ? »

Il y a des rides que je n’avais jamais vues et des signes du temps immanquable sur son visage. Je me demande si le mien reflète les mêmes. J’ai beau avoir l’impression d’être une ado quand je suis en sa présence, je sais que ni lui ni moi n’avons plus quinze ans.

Je hausse légèrement les épaules en fronçant les sourcils.

« J’ai pas peur des foules en colère, tu devrais le savoir. »

Je sais qu’il n’est pas totalement sans danger de venir ici. Ils se nourrissent de cette rancœur à défaut de se nourrir d’autre chose, ils sont en colère. Je sais que pour eux je représente le symbole de cette haine. C’est simplement la catharsis de leur dégout du Capitol dont je suis l’allégorie dans le district. La gagnante dont on raconte qu’elle fait la pute pour les puissants. Je ne peux pas vraiment les en tenir pour responsables. Je me haïrais aussi. Je ne peux pas les blâmer d’essayer de changer leurs conditions en se rebellant. Je ne peux pas leurs reprocher de finalement refuser de courber sous le poids du Capitol, pas lorsque je n’ose même pas relever la tête face à lui. Ils sont plus courageux que je ne le serais jamais. Non, venir ici n’était pas prudent, mais j’en avais besoin.

« Et puis j’ai encore le droit de venir voir un ami non ? »

Je me demande encore pourquoi Nial est resté, pourquoi il n’est pas parti comme tous les autres, pourquoi il prend encore le risque de me fréquenter. Je n’en vaux pas la peine, mais je ne vais pas m’en plaindre. J’ai besoin de Nial, pour des raisons différentes de celle qui me faisait languir de la présence d’Adonis ou qui m’empêche de dormir lorsque je pense à Swain. Je soupire et secoue la tête d’un air résigné.

« Je voulais juste savoir comment tu allais Nial. J’ai appris pour l’usine et je passais voir si tu ne manquais de rien. Tu sais que si tu as besoin de quoi que ce soit tu peux me le demander hein ? »


En vérité, je m’inquiète pour lui, mais je ne l'avouerais jamais. Je sais qu’il est fort et que je n’ai pas besoin de venir lui proposer mon aide, mais c’est plus fort que moi. Peut-être que c’est une manière d’essayer de payer ma dette, de lui rendre ce qu’il a un jour fait pour moi en m’apprenant à me défendre. Ou peut-être que c’est tout simplement ce qu’être ami signifie.

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Dernière édition par Silk Preston le Mar 21 Mai - 22:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Lead me home [Niallán&Silk]   Lead me home [Niallán&Silk] Icon_minitimeJeu 9 Mai - 11:58

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Il se contente de grogner en effectuant un petit moulinet impatient de sa main libre pour lui faire comprendre le non intérêt de la chose lorsque Silk évoque sa dernière rencontre avec une bassine d’eau. Il pourrait répondre qu’il n’a pas le temps de se toiletter convenablement, qu’il a d’autres chats à fouetter en ce moment, mais c’est faux et elle doit bien le savoir. Du temps il en a même trop à tuer depuis le début des hostilités auquel il tente désespérément de ne pas prendre part. En revanche, il ne voit pas franchement l’intérêt de se récurer à fond pour venir pointer le bout de son museau blanc sous une pluie cendrée… Quant à sentir la rose comme sa vieille amie aujourd’hui face à lui, il n’y a aucune chance que ça arrive. Déjà parce que l’odeur de produits chimiques qui flottent dans l’air en permanence dans le district finit systématiquement par ruiner les efforts des plus audacieux (selon Niallán c’est carrément faire preuve d’une extravagance idiote) et ensuite, simplement parce qu’il préfère sentir la véritable odeur des choses et des gens.
Celle de Silk, d’ailleurs, lui manque parfois… Ses cheveux sentent différemment maintenant qu’elle les lave avec des senteurs du Capitol dans sa grande villa à l’autre bout de son monde. Sa peau aussi ne dégage plus le même genre d’effluves... Dans leur jeunesse, le matelasseur avait souvent eu l’occasion d’entrer en contact avec elle pendant leurs entrainements clandestins, sans jamais vraiment y faire attention à cette époque. Il se souvenait de moments où, épuisés par leurs échanges de coups, ils se laissaient tomber tous les deux, l’un à côté de l’autre, le temps de reprendre leur souffle et de calmer les battements affolés de leur cœur. Son nez fonctionnait alors à plein régime pendant qu’il était étendu là, les paupières closent, des carillons dans les oreilles.
C’était tout bêtement à cause de ce changement d’odeur que le garçon avait définitivement pris conscience que les Jeux avaient changée son amie. Pas à cause des images qui étaient passées en boucle sur les écrans et auxquelles il n’avait pas pu échapper, pas en croisant son regard ou en observant sa manière de se tenir, de sursauter parfois. C’est son odeur familière qu’il n’avait jamais vraiment retrouvée. Par moments, le trentenaire a l’impression de capter quelque chose, un relent de l’ancienne Silk, et il doit alors se retenir de ne pas lui sauter dessus pour venir la renifler comme un animal. Il n’a jamais vraiment osé lui en parler (encore un signe que leur relation n’a plus jamais été la même), mais chaque fois qu’elle évoque le sujet de son hygiène corporelle, il se met à y penser et sa rancœur refait surface. Il sait que ce n’est pas sa faute et que son attitude est aussi stupide qu’injuste, mais c’est plus fort que lui. Il déteste chaque changement opéré en elle et entre eux

Il sent ses doigts fins courir sur sa joue tapissée de barbe et tente de s’y soustraire. Il est agacé et, s’il apprécie habituellement ce genre de contact, ce n’est pas le cas à cet instant. Il manque de lui faire remarquer que si elle est venue dans le seul but de l’humilier, elle peut retourner dans sa coquette maison, mais ravale ses paroles au dernier moment. Il sait à quoi il ressemble, qu’il se laisse un peu trop aller et qu’au fond, elle ne fait certainement que s’inquiéter un peu. Lui-même n’aurait pas hésiter un instant à l’imiter si les situations étaient inversées. Mais Niallán sait surtout qu’il n’a aucune envie de la voir repartir, aussi contrarié soit-il. Ses humeurs sont de toute manière en grande partie à mettre sur le compte de la fatigue accumulée et de cette impression permanente et épuisante qu’il va y passer d’une seconde à l’autre… Et s’il le ressent avec autant de force depuis qu’il a croisée Silk, c’est simplement parce que le soulagement commence lentement mais sûrement à l’envahir. Il peut enfin relâcher un peu de cette insupportable pression qui a pesé sur ses épaules solides mais peut-être pas autant qu’il le pense. Parce qu’elle a raison, il se fait vieux et il n’a jamais été aussi fatigué.

« Ouais. C’est même vivement recommandé » s’essaye-t-il à sourire alors qu’elle lui signale avoir encore droit de visiter un ami.
Niallán n’en avait finalement pas moins attendu d’elle et réalise seulement maintenant qu’il guette en réalité son arrivée depuis des jours maintenant. La pensée de mourir comme un chien dans les rues du district, tué par un camp ou l’autre sans l’avoir revue, faisait partie de ses angoisses, pour une raison qui lui échappe. Comme c’est souvent le cas, sa venue dans les bas quartiers du huit lui met du baume au cœur et lui redonne un peu de ce courage qui commençait à lui faire défaut.

Il commence à faire passer le bâton d’une main à l’autre, son regard azuré se perdant dans la contemplation de son propre manège pour éviter d’avoir à croiser celui de la brune.
« Ouais, ouais. Mais j’me passerai de ton parfum pour cette fois » tente de la dérider un peu Niallán qui n’aime pas vraiment le ton grave que prend cette conversation.
En vérité, il a bien besoin de deux ou trois choses qu’il sait qu’elle pourrait lui fournir. Ou du moins pourrait-elle lui donner l’argent nécessaire pour qu’il assure lui-même les transactions nécessaires afin de les obtenir. Sauf que malgré tout, malgré son envie de survivre, il sait qu’au moment de mordre dans son morceau de viande ou d’avaler la moindre portion de ses œufs brouillés, il pensera à ce gamin, étendu sur la table de salle à manger de la vieille peau. Il pensera à son estomac vide de la taille d’une noix et à sa respiration laborieuse sous ses côtes brisées. S’il lui cédait sa ration, en le regardant manger, il penserait à une autre gamine affamée, obligée de vendre son corps pour quelques grammes de pain rassis. Et ainsi de suite, et ainsi de suite. Niallán a parfaitement conscience que ce raisonnement le mènera à sa propre perte et doit lutter à chaque instant contre cette petite voix pernicieuse dans son esprit qui lui dicte qu’il devrait en faire davantage pour les autres. N’est-ce pas là finalement le rôle d’un champion ? La seule pensée qui le fait tenir bon est celle qu’une fois mort, il ne servira plus à rien à personne. Mais la petite voix lui glisse alors moqueusement que ce n’est qu’une excuse lamentable pour justifier son égoïsme.  
« Tout va bien là-haut ? » finit-il par demander, histoire de changer de sujet et d’orienter leur discussion sur Silk plutôt que sur lui. « Rien à signaler ? »


Dernière édition par Niallán A. Strøm le Mer 10 Juil - 15:57, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Lead me home [Niallán&Silk]   Lead me home [Niallán&Silk] Icon_minitimeDim 9 Juin - 22:51

Les mots sont quelques choses d’effrayant. Mettre un mot sur une idée, réussir à exprimer un sentiment abstrait. Il y a quelque de profondément terrifiant à l’idée que quelque chose d’aussi simpliste que des mots puisse avoir autant de pouvoir. Mais des gens parlent et communiquent chaque jour sans s’en soucier. Peut-être que les mots ne sont pas si importants au final. Alors pourquoi sont-ils si durs à prononcer ? Pourquoi m’est-il si difficile de parler de Swain ? J’ai totalement confiance à Nial. Je sais que l’idée d’aller me dénoncer aux pacificateurs ne lui viendrait même pas à l’idée. Je lui confierais ma vie sans hésiter et celle de Swain s’il le fallait. Il serait heureux pour moi, certainement, de savoir qu’aussi prompte à le nier que je le sois, je pense être heureuse. Aussi heureuse que je me l’autorise à l’être du moins. Mais les mots ne sortent pas, et je n’arrive pas à comprendre pourquoi la seule chose que j’arrive à dire est :

« Non, rien de spécial. La routine. »

Je hausse les épaules, peu convaincante et peu convaincue par mon propre mensonge. Peut-être qu’il est trop tôt, que je veux simplement garder Swain pour moi. Peut-être que je veux le protéger ou que j’ai honte de ressentir ce que je ressens. Peut-être que ce que nous vivons est trop personnel pour être partagé ou que je suis simplement terrifiée de ce que nous sommes en train de vivre. Peu importe la raison, je me sens presque coupable d’omettre Swain, alors qu’il est si important pour moi. Et puis il y a la révolte, mais je sais que ce n’est pas l’endroit pour en parler alors que nous sommes au milieu de ses conséquences. Cette stupide révolte que je me suis surprise à soutenir sans vraiment le vouloir, cette révolte sans nom qui clame des vies et des emplois comme s’ils n’étaient que des dommages collatéraux. Les ventres ne sont pas plus pleins, les dos ne sont pas moins courbés maintenant qu’elle a commencé. Noah, paix à son âme, m’aurait dit que tout ce qui arrive est un mal pour un bien, que le chemin vers la liberté se construit sur des cadavres. Cela aurait été les mots d’un homme qui n’avait jamais mis un pied dans les districts, les mots d’un politicien si loin de la réalité du peuple dont il prétendait pourtant avoir en tête son meilleur intérêt. Certains doivent mourir pour le bien de tous alors que beaucoup meurent déjà pour le bien d’un petit nombre. Un sacrifice pour le plus grand bien. Un concept bien difficile à expliquer à des gens qui meurent de faim, un concept que j’aurais bien du mal à défendre devant Nial qui est témoin de la misère jour après jour. Je ne veux pas soutenir cette théorie, je n’en ai pas envie, je n’y crois pas et pourtant une part de moi espère qu’elle marchera.

Je n’ose pas regarder Nial dans les yeux, parce qu’il se rend compte immédiatement lorsque je lui mens. Je suis légèrement vexée l’idée d’être aussi transparente. On ne ment pas à quelqu’un qui nous connait si bien. Je peux au moins lui donner une bride de vérité, douloureuse. C’est cela aussi le pouvoir des mots, d’exprimer ce qu’on n’a jamais eu le courage d’exprimer.

« Adonis… Nightsprings est pacificateur en chef maintenant. Mais tu dois le savoir, tu sors plus que moi. »

J’ai fréquenté Adonis pendant presque 10 ans, avec des hauts et des bas. Il a été une constante dans ma vie au même titre que Nial. Je soupire. Il a déjà entendu çà des dizaines de fois, je n’y ai jamais vraiment cru. Sauf cette fois. Et mes mots sonnent comme une condamnation à mort, comme le glas de ces 10 ans de relation où nous n’avons jamais vraiment été un nous.

« Et lui et moi c’est fini. Définitivement cette fois. »

Je n’aurais jamais pensé que le dire à voix haute soit si douloureux. Je n’aurais jamais pensé que malgré Swain, je puisse en venir à avoir l’impression de le trahir. Je souris à Nial. Il n’a pas besoin d’entendre parler de ma vie sentimentale avec ce qu’il se passe dans la sienne. Il a tellement plus de mérite que moi au fond. De vivre cette vie-là alors que je suis au chaud dans ma grande maison de vainqueur.

J’ai vécu les jeux il y a seize ans, mais Nial, lui, vit un tout autre genre de défi chaque jour. Je ne sais pas si j’aurais survécu à la vie à l’usine. Aurais-je été de celles qui se lèvent aux aurores pour nourrir leurs familles ? Être une femme, une mère, une ouvrière, je n’aurais pas eu le choix, mais je ne sais pas si j’en aurais été capable. Personne n’est fait pour cette vie, mais je n’en aurais pas eu les épaules. J’ai déjà du mal à m’occuper de moi-même. Peut-être est-ce pour cela que je suis aussi admirative de Nial. Ce qu’il fait pour ses enfants en leur donnant une chance. Peut-être est-ce pour cela que je sais que même s’il refuse l’argent que j’ai apporté pour lui, je le lui donnerais quand même. Qu’il le veuille ou non. Il l’a plus mérité que moi, il en a plus besoin également. Qu’est-ce que je pourrais bien en faire ? M’acheter des cigarettes ou de l’alcool à ne plus en avoir soif n’est pas une grande cause à défendre. Il faut bien que quelqu’un profite un peu de ce que je fais. Une partie de cet argent est gagné sur le dos… ou dans une autre position, ce n’est pas vraiment moi qui décide de ça. Une petite prime pour mes services, courtoisie du président lui-même. J’aime à penser qu’il va servir à autre chose qu’à me souler, que je participe au moins un tout petit peu à rendre la vie de quelques personnes un peu moins merdiques. Je n’avouerais jamais que j’ai donné de l’argent pour réparer l’école après les inondations ou que c’est moi qui ai financé la nouvelle pompe à eau un peu plus loin dans le quartier. Ils n’ont pas besoin de le savoir, je ne veux pas qu’ils le sachent. Ils continueraient à me haïr tout autant, je ne veux pas de leurs reconnaissances, je n’ai pas fait ça par pitié. Ça me permet simplement de me sentir un peu moins coupable… c’est ce que je veux croire.

Je frissonne, plantée au milieu de la route dans le froid du matin. Je frotte mes bras pour aider la circulation du sang. On s’habitue vite au confort d’une vie sans se soucier d’une chose aussi triviale que je chauffai. Je souffle dans mes mains.

« Tu vas me laisser entrer ? Parce que si je reste une minute de plus dehors, je vais me transformer en glace à l’eau. Comme celle que la vieille Benson nous donnait quand on était gamins. »

C’était plus un glaçon avec un bâton planté dedans en vérité, mais chaque été les enfants se pressaient à sa porte pour en avoir. C’était la seule à posséder un congélateur dans le quartier. Et c’est ce genre de choses, les souvenirs que j’ai partagés avec Nial, qui me font revenir sans cesse ici. Pour ne pas oublier qu’avant d’être Silk Preston la gagnante, j’ai été quelqu’un d’autre.
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MessageSujet: Re: Lead me home [Niallán&Silk]   Lead me home [Niallán&Silk] Icon_minitimeLun 10 Juin - 16:57

the golden age is over
❝ Walking through the fields of gold
In the distance, bombs can fall
Boy we're running free
Facing light in the flow
And in the cherry trees
We're hiding from the world ❞
Il fronce légèrement les sourcils en l’entendant répondre. Pas besoin d’avoir passé beaucoup de temps sur les bancs d’école pour savoir quand quelqu’un est en train de noyer le poisson et d’essayer de l’endormir. Il décode Silk par automatisme depuis le temps qu’ils se connaissent. Il n’a même pas besoin de chercher, la vérité semble lui sauter aux yeux. Niallán sait interpréter le moindre de ses tics, a appris à savoir dans quel état émotionnel elle se trouve rien qu’en prêtant attention à sa posture… Sa vieille amie est en train d’essayer de l’endormir, mais quelque chose cloche. Est-ce que les Pacificateurs lui posent des problèmes ? Est-ce que ses contrariétés n’ont rien à voir avec les récents évènements ? Cherche-t-elle à lui dissimuler la vérité pour le protéger lui ou pour se préserver elle ? A-t-il réellement envie de savoir au fond ? Chacun sa merde. Mais pas quand ça concerne Silk.
Cette dernière détourne le regard, lui confirmant ainsi qu’elle craint qu’il puisse y lire quelque chose. Ca ne fonctionne malheureusement pas vraiment comme ça et, quand bien même la réponse apparaitrait en toutes lettres : la lecture n’a jamais été son fort. Il se lance donc dans une lecture un peu différente et explore le corps de son amie plus ou moins discrètement. Elle ne paraît pas avoir mal où que ce soit et se tient normalement. Elle est sur la défensive évidemment, tendue, en retrait, mais pas blessée. Peut-être que ses blessures ont déjà cicatrisés ou bien ne sont-elles pas physiques…
Il se met à imaginer Silk, violentée et vulnérable face à un homme, obligée de subir ses assauts. Un homme non armé – elle sait se défendre – mais qui a assez de pouvoir pour la contraindre à n’importe quoi. Ses poings se serrent malgré lui. Il déteste qu’elle soit si loin. Pourquoi doit-elle vivre dans ce foutu village, hors de la portée de son regard ? Comment est-il supposé veiller sur elle dans ces conditions ?

Mais alors qu’il commence à se laisser peu à peu gagner par le poison du doute et de la colère, Silk reprend la parole. Ce n’est que ça. Du moins préfère-t-il s’en convaincre. Il ne s’agit que d’une vulgaire peine de cœur. Il ne s’agit que d’Adonis.
Niallán laisse échapper un grommellement en guise de réponse. Oui, il le sait. Tout le monde le sait dans le coin. C’est le genre d’information qui circule rapidement et peut vous sauver la mise. Chaque Pacificateur a sa manière de fonctionner, ses faiblesses à exploiter et mieux vaut toutes les connaitre pour s’éviter des désagréments… Encore que Nial n’est pas certain que connaître les faiblesses d’Adonis puisse un jour réellement peser en sa faveur. Mais c’est une autre histoire.
« Et lui et moi c’est fini. Définitivement cette fois. »
Il manque de lui répliquer que c’est loin d’être la première fois  qu’il entend cette réplique sortir de sa bouche mais n’en fait rien. Il ne l’a jamais fait. Parce qu’il n’a pas à la juger d’une part, et d’autre part parce qu’il voit bien que le sujet l’affecte et n’a pas envie de fanfaronner. Du coup, il préfère se taire et se contente de continuer de fixer la brune au regard fuyant. Et puis très sincèrement, s’il ne cherche pas à approfondir le sujet avec plus que ça avec elle, c’est aussi parce qu’il n’a jamais été très doué pour parler de ce genre de chose, avec qui que ce soit, et que ça le met salement mal à l’aise.
Il aime bien passer du temps avec Silk. Elle réveille en lui des choses agréables la plupart du temps et il se sent toujours plus courageux après leurs rencontres fortuites. Mais Niallán ne sait pas si c’est de l’amour qu’il éprouve à sn égard. Il a déjà songé à coucher avec elle, mais elle ne l’obsède pas et il n’imagine jamais que c’est avec elle qu’il s’envoie en l’air lorsqu’il est avec une autre. Sa disparition l’anéantirait, c’est un fait, mais il s’en remettrait, c’est un fait également. Pourtant, si la situation se présentait où il devrait se sacrifier pour assurer sa survie, il se suiciderait sans une once d’hésitation. Est-ce que c’est de l’amour ? Aucune idée. D’autant qu’il serait prêt à le faire pour un bon nombre d’autres personnes…
Puisqu’il n’y connaît rien et n’aime pas se rendre ridicule, il préfère donc laisser le sujet en suspens pour le moment. De toute façon, elle a dit l’essentiel et il sait dans quel état elle est alors c’est suffisant. Non ?

Un sourire étire malgré lui ses lèvres lorsqu’elle évoque cette vieille bique de Benson. C’est typiquement à cause de ce genre de truc qu’il pense l’aimer.
« Me tente pas » réplique-t-il en continuant à afficher un air amusé quelques instants.
Il l’invite ensuite à rentrer et lui emboite le pas, non sans avoir jeté un dernier coup d’œil alentours pour connaître l’identité des témoins de la scène. Mieux vaut prévenir que guérir et l’information est la clé de leur survie à tous. Savoir qui patrouille et jusqu’à quand, qui peut être soudoyé, qui est susceptible de vous chercher des noises juste parce qu’il a un coup dans le nez, qui vous dénoncera pour un quignon de pain, etc.
Une fois rassuré, Niallán referme sa porte et replace avec sa botte le torchon destiné à empêcher le froid de s’infiltrer par le dessous. Il garde son manteau sur ses épaules et ne propose pas à Silk de la débarrasser du sien. Il lui sera certes moins utile dedans que dehors, mais à peine moins en réalité. Pas de chauffage par ici. Pas depuis le début des hostilités. Le froid est une arme comme un autre après tout, et il serait stupide de s’en passer, n’est-ce pas ? Au moins ont-ils un toit au-dessus de leur tête et, avec ses aménagements aux fenêtres et à la porte, ils sont à l’abri du vent.  
« J’peux faire bouillir de l’eau si tu veux. »  
Niallán essaie de ne pas penser au fait que, chez elle, Silk pourrait certainement se servir cinq boissons différentes, fraiches ou chaudes. Il n’a rien à lui offrir. Rien d’autre que de l’eau chauffée et quelques herbes à glisser dedans pour aromatiser et avoir l’impression de se remplir convenablement l’estomac.
Il la laisse s’installer comme bon lui semble. Elle n’a cela dit pas beaucoup de choix. Soit son lit, soit une des deux chaises entourant sa vieille table. Au moins, sa récente passivité lui permet de l’accueillir dans un environnement plus ou moins propre et en tout cas en ordre…
« Les bougies sont là, si jamais ils coupent le courant » la prévient-il en désignant le buffet près d’elle.
Indiquer l’endroit où trouver les bougies est devenu plus habituel que d’indiquer la porte des commodités ces temps-ci…
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