Prudence Ladra Thornfield

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

© LukaZu
Mon nom est Thornfield, Prudence Thornfield. J'ai 18 ans et je suis habitante du district 3 avec mon frère jumeau Adrian, mon père, ma belle-mère et mes deux petits demi frère et sœur.

Je travaille avec mon père comme informaticienne, un travail ingrat qui ne rapporte presque rien, mais j'adore travailler avec les ordinateurs, c'est une véritable passion pour moi. Depuis toute petite, je suis dans les jambes de mon père et c'est avec lui que j'ai tout appris. Je ne suis pas du genre à me laisser abattre, ma famille passe avant tout. Mon frère, surtout.

On dit de moi que je suis rusée et menteuse. C'est vrai, je l'avoue, je pourrais même vous dire que je suis un peu manipulatrice, du moins j'essaye. J'aime avoir le contrôle, savoir ce que je fais, pourquoi je le fais et où cela va me mener. Je suis du genre plutôt dominante, surtout sur mon jumeau, j'aime avoir le dessus sur lui. Je suis aussi très jalouse lorsqu'on s'approche de lui. Ma belle-mère me dit sur-protectrice au point d'étouffer les miens, je pense qu'elle exagère, c'est normal d'imposer un couvre-feu à 19h pour les plus jeunes, non ?

Je sais que suis jolie avec mes longs cheveux roux, on me remarque beaucoup lorsque je passe dans la rue. Je n'hésite d'ailleurs jamais à me servir de mon physique que je sais avantageux pour séduire, obtenir ce que je veux. ça énerve particulièrement mon père qui aimerait que je fasse profil bas. Une fois, un homme m'a dit que je ferais un bon tribut à cause de ça. Je n'ai pas aimé. Surtout que ma mère est morte pendant les 60eme Jeux quand j'avais un an. Elle avait les cheveux roux, comme moi.

Le gouvernement ? Je m'y suis habituée. Il faut dire que je dois veiller sur les miens, même si mon père me demande sans arrêt d'arrêter. C'est plus fort que moi. C'est moi qui l'ai convaincu de prendre des tesserae quand on a eu 12 ans, Adrian et moi. J'aimerais pouvoir faire quelque chose, mais j'ai peur.

about games and relative.

➺ COMMENT VOIS-TU TA MORT ?

La mort, on y est confronté plus que de mesure dans le district 3. Les hivers y sont très rudes, vous savez ? Et il y a les Jeux. Tous les ans. Sur petit écran, on regarde des filles et des garçons de notre district se faire massacrer. J'ai peur de la mort, il faudrait être fou pour prétendre le contraire. Ou incroyablement prétentieux. Je n'ai pas envie de mourir. Et encore moins de voir les miens mourir. J'aimerais grandir sans cette peur au ventre lorsque vient le temps de la Moisson, parvenir à me projeter dans l'avenir. Après les 77e HG, je serais enfin libre. Même si cela voudra aussi dire que ce sera au tour de Nate de passer 7 ans à avoir peur...

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Pour les miens, sans la moindre hésitation. Ce n'est pas pour rien que j'ai commencé à prendre des tesserae quand j'avais 12 ans. J'avais même voulu les prendre moi toute seule, mais Adrian avait tenu à ce qu'on partage. Je sais qu'il avait raison, quand on divise par deux, c'est moins dur, mais je ne peux m'empêcher de faire des cauchemars où il est moissonné. Depuis que nous avons 12 ans, en réalité. Si jamais je suis sélectionnée pour les Hunger Games, je pense que j'arriverai à affronter la mort en pensant que grâce à moi, ma famille aura vécu convenablement et aura mangé à sa faim pendant sept longues années. Dans mes pires cauchemars, je suis sélectionnée avec Adrian. Si cette situation se présentait, nul doute que je ferais tout pour le porter vers la victoire.

➺ QUELS PETITS PLUS T'AIDENT DANS LA VIE (OU LES JEUX) ?

Persuasion : Comme mon jumeau, j'ai un don pour entourlouper les gens. Je mens comme je respire, je sais trouver les mots pour convaincre quelque chose et mettre tout en œuvre pour obtenir ce que je veux. Cela rend notre père absolument dingue, même s'il sait aussi que cela peut nous être utile. Pour se débarrasser d'un Pacificateur trop collant par exemple. Je sais aussi jouer de mes charmes, là par contre c'est souvent Adrian qui me demande de reboutonner ma chemise. Mais qu'il ne me fasse pas croire qu'il n'a jamais battu des paupières lorsqu'il avait un problème avec une femme, c'est l'hôpital qui se fout de la charité. Quand on n'est ni très fort, ni intimidant et pas vraiment courageux, il faut savoir se débrouiller avec ce qu'on a, même si ça implique d'avoir l'air cruche.
Survie : Je sais que je suis capable de m'adapter. ça, c'est grâce à mon cerveau bien entraîné à manier les chiffres. Vous ne le savez peut-être pas, mais quand on est face à un programme, il faut s'adapter à lui, envisager toutes les possibilités. Eh bien dans la vie, c'est un peu pareil. Il faut essayer de voir le monde comme un problème informatique, il y a toujours des astuces... Je ne suis pas du genre à me laisser abattre, je sais que chaque équation a sa solution.

➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?

Ma mère a été moissonnée lors des 60eme HG il y a maintenant 17 ans. Elle avait 18 ans, deux enfants arrivés un peu par accident et personne ne s'est dévoué pour prendre sa place. Malgré une rage de vaincre évidente pour nous retrouver (c'est ce que dit mon père) et des sponsors présents justement parce qu'elle était mère et que ces enfoirés du Capitole aiment particulièrement les drames, elle a été tuée lors des quart de final si on peut dire. Même si je n'ai donc jamais connu ma mère, je l'ai parfois vue à la télévision lors des rediffusions des précédents HG... Je n'ai jamais voulu regarder sa mise à mort, c'est trop dur. Je sais qu'à cause de tout ça, mon frère et moi sont particulièrement en danger. Le sort qui s'acharne sur une même famille, personnellement je trouve que ça arrive bien trop souvent pour que ce ne soit qu'un hasard.

➺ APPRÉCIES-TU LE VISIONNAGE DES JEUX ?

Comment peut-on apprécier une telle horreur ? Il faut avoir un sérieux problème mental pour suivre avec excitation un jeu où des adolescents meurent les uns après les autres... Depuis que je suis toute petite, je sais que si je ne connais pas ma mère biologique, c'est à cause de ces stupides jeux. Que de cauchemars n'ai-je pas fait à cause de ces horreurs ? J'imaginais ma mère dans l'arène, parfois moi, parfois nous y étions tous. Les Hunger Games à la télévision, c'est presque une torture. Un rappel constant que peut-être un jour, ce sera mon tour.

QUE PENSES-TU DE LA REVOLTE ET DES REBELLES ? CROIS-TU A LEUR EXISTENCE ?

La révolte a eu lieu l'an dernier dans le 3, je ne peux qu'y croire, je l'ai vu de mes propres yeux. Avec les miens nous avions choisi de rester neutres. Trop peur des représailles, des deux côtés. Avec les enfants, nous ne pouvions nous permettre selon moi de prendre part à la révolte. Et nous avions bien fait, vu les exécutions qui ont eu lieu après la reprise des Pacificateurs. Je ne sais que penser, est-ce que la Rebellion a véritablement une chance ?

➺ COMMENT QUALIFIERAIS-TU TA VIE DANS TON DISTRICT ? EN ES-TU SATISFAIT ?

La situation n'y est pas si mauvaise que ça. Nous n'avons juste pas beaucoup de chances... Avec quatre enfants à charge, nos parents ont eu bien du mal à joindre les deux bouts, mon père s'est même un peu endetté quand nous étions petits, avant qu'il ne rencontre notre belle-mère. Les hivers sont rudes, j'ai été souvent très malade quand j'étais petite, j'avais la santé fragile. Heureusement ma belle-mère connaissait les bienfaits des plantes, sinon je crois que je n'aurais jamais passé 10 ans. Parfois, j'imagine ce qu'aurait été ma vie si j'étais née dans un district comme le 1 ou le 2. Ne pas craindre la moisson quand on sait qu'il y aura toujours un Carrière pour se porter volontaire, ce doit être rassurant. Et puis gagner de quoi faire vivre sa famille... Pendant longtemps, il était possible de vivre très convenablement dans le 3, mais j'ai l'impression que les familles aisées se font de plus en plus rare, comme si le Capitole avait resserré la vis.

➺ COMMENT TE SENS-TU QUAND LE TEMPS DE LA MOISSON ARRIVE ?

Tous les ans, lors de la moisson, je tremble de tous mes membres, souvent je fais des insomnies durant la semaine qui la précède. Je crois que ma pire peur, ce serait de voir mon frère moissonné. Parce que la sélection de la fille se fait avant celle du garçon, je ne pourrais pas le suivre. Pourquoi le suivre ? Pour le protéger. Il a beau avoir dix-huit ans, c'est encore un gamin, vous savez ? Il a besoin de moi. Je sais ce que vous allez dire, ce serait complètement stupide de me sacrifier, d'abandonner ma famille pour mourir dans l'arène avec le fol espoir de l'amener jusqu'à la victoire. Je ne sais pas si j'aurais le courage de le faire, en situation réelle. La question ne se posera jamais, puisque je ne saurais jamais à l'avance s'il sera ou non moissonné. Je ne lui ai jamais demandé ce qu'il ferait si jamais j'étais moi-même moissonnée, c'est quelque chose dont on évite de parler. En secret, je me suis déjà entrainée. Comme je peux, juste au-cas-où... Avec tous les papiers que j'ai dans l'urne, chaque année j'essaye d'évacuer un peu de mon stress en me préparant psychologiquement et physiquement. Dans la mesure du possible bien évidemment. A part courir, monter aux arbres, nager et plonger dans le lac, je n'ai pas appris à faire grand chose... Je ne sais même pas si je le fais bien.

JE VIENS D'UN MILIEU défavorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE plutôt rare. DU COUP, MON NOM A 28 RISQUES D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER D'informaticienne avec mon père ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'adore ça. JE SUIS DANS LE 3ÈME DISTRICT. AYANT 18 ans JE peux PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET je me suis déjà entraînée. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

tell us your story.

Bonjour, je m'appelle Thornfield. Prudence Thornfield. Mon nom vous dit peut-être quelque chose si vous suivez activement les Hunger Games. En effet, ma mère a participé aux 60e jeux de la faim quand elle avait 18 ans, alors qu'elle avait deux enfants en bas âge. Elle a joué, elle a perdu. Vous trouvez cette histoire cruelle ? Eh bien moi aussi. Mon père James a eu bien du mal à se remettre après ça, mais il a fini par rencontrer quelqu'un d'autre. Elle s'appelle April et c'est la femme qui m'a élevé aussi loin que je m'en souvienne. Je lui suis très reconnaissante de s'être occupée de mon père et d'avoir ramené un peu de bonheur dans sa vie. De cette union sont nés deux enfants, Nate qui a aujourd'hui 11 ans et Gwen, 9 ans. Ces enfants, je les aime et je les chéris autant que je peux, d'ailleurs je crois qu'ils commencent à en avoir marre parce que je les empêche de faire n'importe quoi. Pour leur bien.

Mais j'ai oublié de vous parler du plus important, de la personne qui a la plus grande place dans ma vie : mon frère jumeau, Adrian. Il est aussi brun que je suis rousse, mais il n'en demeure pas moins que nous sommes jumeaux. Depuis tout petit, nous partageons tout. Nous n'avons pas besoin de parler pour nous comprendre, il suffit de simples regards pour communiquer. Il est la prunelle de mes yeux et je ferais tout pour qu'il soit heureux. Quand il est loin de moi, j'ai l'impression d'être abandonnée et même dans une pièce pleine de monde, je me sens désespérément seule. On se soutient l'un l'autre et ne serait-ce qu'envisager une séparation nous est insupportable.

Notre vie n'a pas toujours été facile, nous ne sommes pas issus d'un milieu très favorisé, voire pas du tout en fait. Quatre enfants, des dettes, peu de revenus, des conditions de vie déplorables... On en a connu des hivers difficiles. Nos parents faisaient bonne figure, mais à partir de 9 ans, nous avons bien vu, mon frère et moi, que quelque chose n'allait pas. Ils mangeaient rarement avec nous... C'est pour cette raison que quand j'ai eu 12 ans, j'ai voulu prendre des tesserae. Au début, mon père a refusé, et puis il a cédé. Adrian a tenu à le faire avec moi, si bien qu'à la première moisson, nous avions chacun 4 papiers dans l'urne. Ce n'était rien, 4 papiers, surtout quand nous savions qu'il y avait des adolescents avec une vingtaine, voire une trentaine de papiers dans l'urne. Mais avec les années... les papiers se sont multipliés. Jusqu'à notre dernière moisson cette année où ce ne sont plus 4, mais 28 papiers qui porteront notre nom. 28 chances, c'est beaucoup. Mais c'est encore moins que certains, puisque nous sommes deux. Mais il y a aussi le fait que notre mère soit une ancienne participante qui risque d'entrer en compte. Je crois les doigts pour mon frère et moi, comme toujours.

Depuis toute petite, je traîne dans les jambes de mon père. C'est lui qui m'a appris l'informatique quand il a vu que j'étais absolument fascinée par ce qu'il faisait. Manipuler les chiffres, créer des algorithmes, des programmes et les encoder, c'est une véritable passion pour moi. Je ne suis pas spécialement douée, il faut dire que je suis encore très jeune et que je commence tout juste à travailler officiellement, mais il paraît qu'on pourra peut-être faire quelque chose de moi. Mon père me dit souvent qu'à mon âge, il était loin d'avoir mon niveau. ça me donne de l'espoir, je me dis que peut-être un jour, j'arriverais à avoir un poste intéressant... Mais encore faut-il passer l'épreuve de la dernière moisson.

Au district 3, je suis connue comme la fille aux cheveux roux. Pour tout vous dire, les seules photos que j'ai de ma mère biologique sont celles des Jeux. Son mentor lui avait demandé de garder très longs ses cheveux roux et bouclés afin d'être facilement identifiable par le public et augmenter son charisme. Les Hunger Games, c'est de la télévision. C'est donc en son souvenir, comme pour être plus proche d'elle, que j'ai entretenu mes longues, très longues boucles rousses. Je suis aussi la mythomane, celle qui raconte des bobards pour que les gens la prennent en pitié. ça finit par se savoir au fil du temps, mais pour le moment ça continue de marcher. Souvent, je fais comme si je m'étais repentie, je me tiens tranquille quelques mois et ensuite je recommence mon petit manège. Mon frère est pareil, mais lui, rare sont ceux qui le pincent en flagrant délit de mensonges. On me connait aussi pour être une allumeuse, je joue souvent de mes charmes pour me sortir des fâcheuses situations. Les hommes s'en énervent, jusqu'à présent j'ai toujours réussi à leur filer entre les doigts au dernier moment, mais ça ne les empêche pas de continuer d'essayer de m'avoir. Souvent, on me traite de vipère, je crois que c'est un assez bon qualificatif...