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| Tell me I'm your National Anthem – Adrience [Chez les Thornfield] | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Tell me I'm your National Anthem – Adrience [Chez les Thornfield] Sam 27 Avr - 21:55 | |
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Pendant le dîner, Prudence n’avait pas beaucoup mangé, comme tous les jours. En même il n’y avait pas grand chose. Du pain, ça au moins il ne manquait pas. Grâce aux tesserae, ils avaient assez de blé pour l’année. Leur mère faisait le pain tous les jours. De bonnes miches bien chaudes cuites dans la cheminée. Le reste, ils devaient l’acheter. Ce soir-là, ils avaient pu avoir des pommes de terre et un peu de fromage pour mettre sur le pain. Prue n’avait pas fini sa part et l’avait laissé à Adrian, elle savait qu’il avait souvent plus faim qu’elle.
Après cela, elle était allée se laver dans la chambre qu’elle partageait avec son jumeau puisqu’elle n’avait pas encore eu le temps de le faire, le priant de la laisser en attendant qu’elle eut fini. Elle avait récupéré la bassine que sa mère gardait dans sa propre chambre et l’avait remplie d’eau chaude. Assise nue sur un tabouret, elle se lava rapidement en se frottant vigoureusement, quitte à faire rougir sa peau blanche comme la neige. Elle avait froid, même si le printemps était arrivé, les nuits étaient encore très fraîches. Frissonnante, la jeune fille se dépêcha de revêtir sa chemise de nuit grise. Ceci fait, elle alla vider et remettre la bassine à sa place.
- Adri ? J’ai terminé. Tu peux venir si tu veux. lança-t-elle dans le couloir.
Prudence ferma les volets, puis les rideaux et s’assit sur son petit lit. Il grinçait, elle avait consolidé tant bien que mal le sommier avec des planches de bois. Heureusement qu’elle n’avait pas vraiment les moyens de prendre du poids. Récupérant sa brosse sur sa table de nuit, elle commença à démêler soigneusement ses longs cheveux roux. Ils lui tombaient jusqu’en bas du dos, épais et légèrement bouclés.
Le plus grand atout de Prudence, c’était certainement cette chevelure flamboyante, cela ne faisait aucun doute. On se retournait sur elle dans la rue, elle les arrangeait toujours de manière à attirer les regards, surtout des hommes. Parce qu’elle aimait ça, qu’elle avait l’impression d’avoir de l’importance. Elle sentait bien que son physique pouvait être un avantage non négligeable et qu’il pourrait lui permettre d’obtenir certaines choses. Elle n’hésitait jamais à s’en servir.
Lorsque son frère rentra dans la chambre, Prue était assise en tailleur sur son lit et se débattait avec un nœud dans l’espoir de se tresser les cheveux en une grosse natte très serrée. Il n’y avait rien de mieux pour les discipliner et éviter de se retrouver avec une crinière indomptable le lendemain matin. A force de persévérance, elle vint à bout de ses nœuds et sa brosse glissa sans problème dans sa chevelure pourtant épaisse. Elle leva ses yeux bleus sur son jumeau et lui sourit.
- ça va ? Tu veux bien me natter les cheveux s’il te plaît ? demanda-t-elle en se tournant de côté pour laisser à Adrian un accès facile à sa chevelure. Fais-la bien serrée pour qu’elle ne se défasse pas pendant la nuit.
Son jumeau avait l’habitude de jouer au coiffeur, depuis le temps. Prudence aimait beaucoup quand il s’occupait d’elle de cette manière.
- Ta journée s’est bien passée ? le questionna-t-elle distraitement, heureuse de partager un moment de complicité avec son frère. |
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| Sujet: Re: Tell me I'm your National Anthem – Adrience [Chez les Thornfield] Dim 28 Avr - 0:48 | |
| Le pain et l'huile pour mettre sur ce qu'ils arrivaient à acheter, c'était bien. Certainement pas suffisant pour faire des repas complets et qui tenaient au ventre, mais assez pour survivre. Ce n'était déjà pas si mal. C'était certain que contrairement à la famille du maire ou aux gens du Capitole, ils ne mangeaient pas de viande tous les jours. C'était bien trop cher. Et ces gens trop maquillés ne risquaient pas leur vie pour un peu de pain. Adrian ne comprenait même pas comment on pouvait apprécier ce gouvernement de malades. Entre le district 1 où tout le monde vivait assez heureux, et vendait d'eux-mêmes leurs gamins aux Hunger Games et leur district où deux-tiers des gens vivait dans la misère... Enfin, ils étaient six. Ce n'était pas si simple de joindre les deux bouts. C'était bien pour ça que tout le monde faisait un effort. Adrian espérait tout de même qu'avec le salaire de quatre personnes, Nate ne serait pas obligé de prendre des tesserae l'année suivante. Il ne voulait pas sacrifier son frère...
Il attendit dans le salon que sa soeur ait fini de se laver en discutant avec sa soeur. Lui aussi aurait voulu avoir neuf ans à nouveau. Et ses deux parents, les deux vrais. Même s'il aimait beaucoup April, suffisamment pour la suivre jour après jour, il n'arrivait pas à se faire à l'idée que ce n'était pas elle qui leur avait donné naissance. Elle était arrivée là, quand ils étaient encore tout petits et avait pris une place vacante... Vide à cause des Hunger Games. A cause de ce foutu gouvernement qui les méprisait tous.
"Ca va pas Adrian ? T'as l'air fâché ?" "Mais non, Gwen... Je suis pas énervé. Comment ça se fait que tu n'es pas couchée toi ? Elle est où Maman ?" "Il y a eu une urgence, elle m'a dit que quelqu'un s'était électrocuté avec le grillage. Elle a pas voulu te déranger, elle a dit que t'avais fini ta journée."
Cool. Fallait qu'elle le dise s'il servait à rien. Enfin, elle avait voulu le laisser se reposer mais bon... Il pouvait faire du hors-journée aussi, il n'avait plus dix ans. Il faudrait bien qu'il le fasse un jour. Bref, il alla donc emmener sa petite soeur dans sa chambre où Nate était déjà en train de lire sur son lit. Il n'avait pas eu besoin de sa mère pour savoir qu'il était l'heure.
Il venait de faire un dernier bisou sur le front de Gwen quand il entendit la voix de Prue. Il retourna donc dans leur chambre. Sa soeur était déjà assise en train de se coiffer. Ce devait être un cauchemar de déméler des cheveux aussi longs. Même si ceux de sa soeur étaient magnifiques. Lui n'avait pas besoin d'y passer autant de temps. Il comptait bien plus sur ses yeux bleus pour déstabiliser les gens. Surtout les femmes.
"Oui, je te fais ça." Il s'agenouilla sur le lit derrière sa soeur pour attacher ses cheveux. Il faisait ça régulièrement, il maîtrisait le truc pour faire des noeuds serrés.
"Hum... Comme d'habitude. Entre ceux qui ont la grippe tardivement et ceux qui ont fait une chute malencontreuse dans leur jardin parce qu'il avait plu... Maman est repartie, il y en a un qui a essayé de s'enfuir du district 3, à croire qu'il avait oublié que le grillage était électrifié."
Ce n'était pas vraiment la première fois. Adrian les comprenait, la vie dans cet endroit pouvait être étouffante parfois. Mais le Capitole était loin de les laisser s'enfuir à leur guise. Si ça avait été aussi simple...
"Et toi, pas de problème de programmation ?"
Adrian n'y comprenait pas grand chose en matière d'informatique. Ils en avaient eu des cours quand ils allaient encore à l'école, mais il n'avait jamais réellement accroché. Il en parlait distraitement avec sa soeur, mais il aurait bien été incapable de résoudre le moindre souci technique sur un ordinateur. Même si c'était la fierté de son district.
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| Sujet: Re: Tell me I'm your National Anthem – Adrience [Chez les Thornfield] Ven 3 Mai - 23:37 | |
| Prudence aimait beaucoup ces moments de complicité avec son jumeau. Ce n’était pas grand chose, mais c’était déjà beaucoup. L’un comme l’autre travaillait beaucoup et ils se voyaient rarement en journée depuis qu’ils n’allaient plus à l’école. Au final, il n’y avait bien que le soir où ils pouvaient avoir des moments tous les deux et le coiffage de la chevelure de la jeune fille était presque une institution. En même temps, elle devait s’en occuper tous les soirs, sinon ils se transformaient en crinière indomptable et elle pouvait passer plusieurs heures à les remettre en place. Donc tous les soirs, elle faisait ou faisait faire par Adrian une tresse très serrée. Une question de survie capillaire. De quoi aurait-elle l’air avec des cheveux décoiffés et emmêlés ? De rien du tout. Prudence ne l’aurait pas supporté, elle prenait bien trop soin de son apparence - autant que possible - pour cela.
- Merci.
Elle aimait bien quand il lui touchait les cheveux. C’était très intime, les cheveux, quoi qu’on en dise. Prudence ne laissait pas n’importe qui les toucher. Parfois, des inconnus se permettaient d’attraper une mèche pour lui dire qu’elle avait de beaux cheveux, elle ne supportait pas ça. Alors que quand son frère s’en occupait, elle trouvait cela extrêmement agréable. Comme une caresse. En plus, Adrian faisait cela très bien, bien mieux qu’elle quand elle le faisait toute seule, ce n’était pas évident de tresser l’arrière de sa propre tête...
En même temps qu’elle profitait de ce petit moment où elle était le centre de l’attention, Prue écoutait son frère lui raconter sa journée. Il y avait toujours des malades et des accidentés au district 3, heureusement leur belle-mère et Adrian étaient là pour s’occuper d’eux. Prudence admirait beaucoup le travail de son jumeau, elle ne savait pas si elle aurait eu la patience de faire la même chose que lui, supporter les gémissements, les plaintes... Elle préférait de loin le contact avec les ordinateurs, eux au moins étaient silencieux.
- Je vois... Vivement que le beau temps revienne pour de bon.
Elle ne fit pas de commentaire sur le grillage, ne tenant pas à ce que son frère parte dans un discours sur la politique de Panem, la privation de liberté, la révolte, ce genre de choses. Elle rebondit sur sa propre question.
- Eh bien, pour tout te dire, il y a eu un gros bug ce matin sur un des super-ordinateurs de traitement de données, mais Papa est parvenu à arranger ça. Elle fit une courte pause avant de reprendre, un peu plus hésitante. En ce moment, on travaille sur des programmes pour les... pour les Jeux. Je ne sais pas exactement à quoi cela va servir, je ne fais que traiter des suites de chiffres et de calculs.
Les Jeux. Plus les jours passaient et plus la Moisson se rapprochait. Elle le voyait dans les bureaux des informaticiens, de plus en plus de travaux concernaient les Jeux. Tous les ans, c’était la même chose, mais cette fois-ci, Prudence avait la désagréable impression que c’était bien pire. À cause de la récente tentative de Rébellion, il était évident que les Jeux de cette année allait être horrible. Les informaticiens avaient bien plus de travail que d’habitude, cela voulait tout dire... |
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| Sujet: Re: Tell me I'm your National Anthem – Adrience [Chez les Thornfield] Mar 7 Mai - 21:48 | |
| Adrian savait que leur district n'était pas le pire à vivre. Loin de là, à part les rudes hivers qu'ils devaient traverser chaque année, c'était même supportable. Ils n'étaient pas riches, pas aidés par le Capitole comme les deux premiers districts mais mieux lotis que les derniers. Adrian n'était pas satisfait, certes, mais il reconnaissait parfaitement que ça aurait pu être pire. Tout comme cela aurait pu être mieux, si les Hunger Games n'avaient jamais existé, si la nourriture n'était pas donnée contre leur vie. On ne choisit pas toujours...
"Oui, ça ne devrait plus tarder. Enfin, ça n'empêchera pas les gens d'êtres malades, je sens déjà les allergies au pollen arriver."
Il n'y avait pas de période creuse dans leur cas. Peu importait les saisons, il y en avait toujours un pour s'électrocuter avec son ordinateur en essayant de le réparer lui-même, pour tomber d'un arbre dans lequel il aurait vu un fruit. Un misérable fruit qui semblait si magnifique quand on avait plus rien. Adrian savait ce que c'était qu'avoir faim, mais il n'avait jamais été suicidaire. Peur d'avoir mal. C'était bien pour ça qu'il soignait ceux qui souffraient, il ne supportait pas ça lui-même. Cependant, les anti-douleurs étaient cher, très cher. Souvent, il fallait les subtiliser discrètement. Prétendre avoir une autorisation du maire, même si c'était n'importe quoi.
Quand Prudence parla des Jeux, il fut intrigué, piqué par sa trop grande curiosité. Et si... elle pouvait en savoir un peu plus. Oh, il ne demandait pas grand chose, un détail sur l'arène, un indice qui aurait pu permettre aux tributs de s'en sortir. Il n'oubliait pas que cette année encore, il pouvait être parmi eux. "Tu penses que... c'est traduisible ?" N'oublions pas qu'Adrian ne connaissait pas grand chose de l'informatique et des possibilités de compréhension de sa soeur sur les informations qu'elle travaillait, mais ce serait génial si c'était possible, non ? Lui trouvait ça génial. C'était sans doute très illégal, aucun doute que si quelqu'un apprenait qu'ils essayaient de décrypter l'arène avant le lancement des jeux... Oh, ils seraient sans doute affreusement punis. Mais comme toujours, ils pouvaient prétendre ne pas avoir fait exprès. C'était si simple, de mentir.
"Je veux dire... Si tu pouvais obtenir des informations sur l'arène ou sur... quelque chose. Si jamais l'un d'entre nous avait le malheur... d'être tiré au sort, ce serait un atout, non ?"
Il ne rêvait pas et ne tirait pas de plans sur la comète. Adrian prenait toujours les choses très à coeur. Il ne supportait pas l'idée de laisser mourir un patient par exemple. Ou de faire pleurer un gosse. Mais dans ce cas précis, ça n'avait rien à voir. La vraie question était s'il y avait un moyen technique de lire les données qui passaient devant elle et si elle en était capable ou pas du tout.
"J'ai l'impression que les jeux sont pires d'année en année. Et si t'arrivais à savoir quelque chose, ce serait bien. Même si c'est pas pour nous... L'année prochaine, Nate sera peut-être concerné et..."
Rien que de pensée à ça, il en avait la gorge nouée. Est-ce qu'il supporterait l'attente de savoir si ses cadets allaient finir à l'abattoir ? Il ne voulait jamais, jamais voir quelqu'un qu'il aimait mourir. Le capitole lui avait déjà pris sa mère, il avait payé sa dette concernant cette foutue ancienne rébellion, non ? Naïf, Adrian l'était. Il savait pourtant qu'à Panem, la justice n'existait pas...
Dernière édition par Adrian S. Thornfield le Dim 19 Mai - 11:45, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Tell me I'm your National Anthem – Adrience [Chez les Thornfield] Ven 17 Mai - 19:18 | |
| Les allergies au pollen, oui, c’était un problème pour certains. Prudence n’était pas concernée alors elle n’en avait pas grand chose à faire. Mais Adrian avait raison, ce n’était pas parce que l’été revenait qu’il n’y aurait plus de malades ou de blessés. C’était quelque chose de continuel au district 3, il fallait dire qu’il n’y avait pas non plus grand chose pour soigner dans de bonnes conditions. Les médecins comme sa belle-mère et son frère avaient parfois bien du mal à se procurer les médicaments nécessaires au rétablissement de leurs patients. Trop chers. Alors les épidémies pouvaient être très importantes, la seule solution restait la mise en quarantaine. Prudence remerciait le ciel car Adrian, malgré le contact constant avec les malades, avait été relativement épargné par les ans.
– Ça ira. Mais fait attention à toi, hein ? Je ne veux pas que tu chopes une saloperie, le prévint-elle. Tu as fini ma tresse ou pas ? lui demanda-t-elle en tournant doucement la tête vers lui.
Mais évidemment, il fallait parler des Jeux. Ils approchaient à grands pas et Prudence avait comme un mauvais pressentiment. Elle n’aimait pas en parler, même avec son jumeau. C’était trop bizarre et lorsqu’il évoqua l’éventualité que l’un d’eux se retrouve dans l’arène, un long frisson la parcourut. Elle ne supportait pas qu’il dise une chose pareille. Ils n’avaient pas le droit de les séparer, même si c’était complètement stupide de vouloir aller à deux dans l’arène sachant que cela voudrait dire qu’un d’entre eux mourrait obligatoirement. Prudence n’était pas forcément très logique dans sa tête, c’était un fait. En tout cas, Adrian se trompait, elle ne savait rien sur l’arène ou quoi que ce soit.
– Non, tout est codé. Et je ne fais que des calculs. C’est comme si... Enfin si tu faisais des additions au hasard pour faire simplement. Ça veut dire quelque chose, c’est certain, mais personne n’est capable de décoder. Ils ne sont pas stupides... Et ne parle pas de malheur... murmura-t-elle en se nichant dans les bras de son frère, les entraînant sur le petit lit.
Les Jeux. Quelle idée immonde, horrible, insupportable. Des adolescents poussés à se battre jusqu’à la mort, c’était dégoûtant. Et Adrian parlait d’eux, de Nate et... Prudence serra son frère un peu plus fort dans ses bras.
– C’est la dernière année... Putain et Nate l’an prochain, ce truc va finir par me rendre dingue. J’ai l’impression que... J’ai peur pour cette année. C’est à cet âge que Maman a été moissonnée, des fois je me demande si... Tu vois ? J’ai essayé de me préparer un peu mais... Je ne sais rien faire. Enfin pas de quoi... tuer.
Et merde. En fait, le dire à voix haute était encore pire. Ça rendait les choses encore plus vraies. |
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| Sujet: Re: Tell me I'm your National Anthem – Adrience [Chez les Thornfield] Dim 19 Mai - 13:30 | |
| Adrian devait avoir un bon métabolisme, malgré son exposition continue aux bactéries et virus, il était rarement malade. Enfin, ce n'était pas comme si April veillait à ce qu'ils agissent avec précaution en cas de maladie grave. Ils n'étaient pas suicidaires.
"Je ferai attention, comme toujours. Oui, j'ai fini, c'est bon."
Dans certains domaines, Adrian n'avait pas peur, ni des conséquences ni du reste. Il ne craignait pas spécialement les pacificateurs et les marchands. Mais on ne pouvait pas duper un virus mortel sans traitement disponible, ça il le savait. Il pouvait toujours mentir à cette femme qui allait mourir en moins d'une semaine, en laissant quatre enfants derrière elle, mais... Bizarrement, ça lui semblait beaucoup plus dur de mentir dans ce genre de situations. Prétendre que tout ira bien.
Il eut envie de ricaner quand Prudence suggéra qu'ils n'étaient pas stupides. Ne fallait-il pas l'être pour jeter des gamins dans une arène et faire travailler ces dit-gamins sur les préparations, ou leurs parents, cousins, frères ou soeurs ? C'était soit stupide, soit d'un sadisme si énorme qu'Adrian ne parvenait pas à concevoir un pareil humain. Ils n'étaient pas humains, seulement des monstres. Qui prétendaient oeuvrer pour le bien et la paix. Mensonges. Il aurait suffi d'une étincelle de plus pour qu'Adrian se rebelle lui aussi. Si Prue ne lui avait pas rappelé que ça ne tenait pas qu'à lui et que s'il se dressait contre le Capitole, peut-être que toute leur famille serait prise comme exemple. Il ne pouvait décemment pas faire ça à ses parents, à Nate et Gwen. Ni même à Prue qui ne l'aurait pas suivie.
"Désolé... C'est juste que... t'es pas seule à avoir peur. La dernière année, c'est aussi celle où on a le plus de papiers. C'est pour ça que c'est souvent celle où..."
Où les tributs étaient sélectionnés. Les gosses de douze ans, ça arrivait mais le plus souvent, il y avait un volontaire pour les aider. Toujours. A dix-huit ans, ils auraient dû avoir les capacités de se défendre. Adrian savait que c'était faux. Rien que du vent. Il ne savait pas se battre. Il connaissait les points vitaux d'un humain, savait où frapper pour faire saigner s'il le souhaitait. Mais est-ce qu'il oserait seulement ? Est-ce qu'il avait vraiment la volonté de tuer quelqu'un ? Il le savait, il ne le voudrait pour rien au monde. Son envie n'avait jamais été de devenir un tueur en série. Putain, il ne fallait pas qu'il soit moissonné.
"Je... on aurait peut-être dû essayer, par précaution. Mais je crois que c'est trop tard pour y penser... Le sort nous a été favorable jusque là." Sa voix était pleine d'ironie. Expression stupide. Tout le monde avait souffert des Hunger Games dans chaque district, favorable, mon oeil. "Encore une année, plus que cette année pour nous... Et une fois que Gwen aura dix-huit ans, ça sera fini." Il n'y croyait pas lui-même. Ils auraient peut-être des enfants, des amis concernés. Ce ne serait jamais fini.
"Faut qu'on garde espoir. Il y a des gens qui ont plus de papiers que nous, hein ?" Ca le forçait presque à souhaiter la mort de deux autres personnes de leur âge pour que ça ne soit pas eux. Pas deux générations de suite. Adrian ne voulait pas y croire. "On devrait parler d'autre chose, c'est trop stressant..." Ca lui rappelait leur mère... et l'épée de damoclès au-dessus de leur tête. Si proche. Si Prudence avait un mauvais pressentiment, lui avait peur à l'approche de la moisson depuis ses douze ans, il ne voyait pas la différence. |
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| Sujet: Re: Tell me I'm your National Anthem – Adrience [Chez les Thornfield] Ven 31 Mai - 22:24 | |
| Adrian aussi avait peur, cela ne l’étonnait pas. Il n’avait jamais été très fort psychologiquement, normalement c’était elle qui était censée être la plus courageuse. Il était encore un gamin, même s’ils avaient exactement le même âge. Ou peut-être Prudence se disait-elle cela pour justifier cette attitude protectrice, presque maternelle qu’elle prenait pour son frère.
Dans tous les cas, il avait raison. Ce serait l’année où ils auraient le plus de papiers dans l’urne. Vingt-huit. Même s’ils se les étaient répartis équitablement, c’était toujours un risque. Peut-être n’avait-ce pas été un bon calcul ? Peut-être qu’il aurait mieux fallu que l’un d’entre eux prennent la totalité pour faire baisser les probabilités pour l’autre, ils auraient pu tirer au sort par exemple... Prudence aurait accepté sans hésiter de multiplier son nom pour qu’Adrian ait plus de chances de s’en sortir, mais il n’aurait certainement pas été d’accord.
– Oui, mais de toute manière, on n’aurait jamais pu être aussi forts que des carrières. C’est presque couru d’avance... Et puis c’est trop tard comme tu dis. J’espère qu’on s’en sortira encore, il y a beaucoup d’autres jeunes de notre âge et certains ont même plus de tesserae que nous.
Mais même si eux passaient entre les mailles du filet, est-ce que ce serait le cas pour Nate et Gwen ? Rien n’était moins sûr. Les années seraient encore longues jusqu’à ce que Gwen ait dix-huit ans et soit alors assurée de vivre. Du moins, autant qu’il était permis de vivre dans le district trois. Mais il faudrait attendre neuf ans. Eux auraient alors vingt-sept ans, peut-être même auraient-ils des enfants. Et tout recommencerait. Ils ne seraient jamais en paix.
– Tu as raison, arrêtons de parler de ça. La moisson arrivera bien assez tôt... Je crois qu’on devrait se coucher, il se fait tard et on travaille tous les deux demain. conclut la jeune fille en se levant pour se glisser dans son lit.
Dans le lit voisin, elle observa Adrian fait de même. Elle attendit qu’il soit installé avant d’éteindre la lumière.
– Bonne nuit, fais de beaux rêves. |
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| Sujet: Re: Tell me I'm your National Anthem – Adrience [Chez les Thornfield] | |
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