| Sujet: Encore une mission suicide [Alyannah] Dim 10 Fév - 10:28 | |
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J’avais été appelé dans la salle de réunion des rebelles dans la matinée. J’avais eu ordre de m'y rendre pour avoir plus d’informations sur la mission de la nuit. J’avais grimacé à la lecture du document. Encore une mission de nuit. C'étaient loin d'être les plus agréable, et puis, elles étaient souvent synonymes de danger maximal. Je fus mis au courant de ma mission. Ça n’allait pas être de la rigolade. Tout d’abord c’était une mission complexe, dangereuse. Et puis, ça se passait avec Alyannah. Comme d'habitude on allait mutuellement avoir tendance à se déconcentrer … Sans compter que c’était à moi que reviendrais l’honneur de lui annoncer la mission sur place. Je me demandais pourquoi ils prenaient cette précaution. Ce n'est pas comme s'ils étaient censés avoir peur qu'elle renonce, elle était plutot tête brûlée d'habitude. Enfin, je pris quelques affaires avant de partir. Je fus arrêté au district 6. Je devais y retrouver un allé de la résistance de longue date. C’était une jeune femme qui avait à peu près mon âge, et avec laquelle j’avais déjà pu discuter au cours de plusieurs missions. Elle était sur une mission de longue date qui impliquait son mariage avec un pacificateur, et il arrivait qu’elle ait besoin de réconfort, ainsi je prenais toujours un peu de temps pour parler avec elle, bien qu'au fond je pensais qu'elle ne devait s'en prendre qu'à elle même, et que ce courageux pacificateur méritait quand même mieux qu'une femme qui le détestait. Enfin, c’est cette « alliance » qui lui donnait accès à certains documents utiles pour nous, comme celui qu’elle devait me remettre aujourd’hui. Lorsque je la vis arriver, je fus surpris. Elle me prit dans ses bras et me serra fort. Je lui rendis son étreinte en fronçant les sourcils. Elle avait maigrit, et elle semblait fatiguée. Lorsque je reculai, je vis dans ses yeux que ça n’allait pas … Et bien que je n’avais que peu de temps, je pris la peine de m’informer de ce qui n’allait pas. Son mari était parfois violent, mais elle ne pouvait pas rendre les coups. Enfin, elle était forte, elle aurait pu, mais elle ne devait pas griller sa couverture. Et en tant que femme de pacificateur, elle n’avait pas d’ami dans son district … Je lui promis de toucher un mot aux rebelles à ce sujet, bien que je savais que mes mots auraient peu de valeurs : elle était bien trop utile dans cette position. J'avais de la peine pour elle. Bien que je n'oubliai pas dans quel camp je me trouvais, je savais qu'il avait des cons chez les pacificateurs. Tout comme il y en avait chez les rebelles, tout comme il y avait des bons et des mauvais dans chaque camp. Ce qui comptait c'était de se rappeler quelle cause on soutenait.
Elle me tendit le fameux document. Nous devions l’échanger à un contact, dans un lieu très protégé, auquel nous ne pourrions avoir accès si facilement. Lorsqu’elle me souhaita bon courage, je vis dans ses yeux qu’elle avait peur pour moi, et son au revoir sonna presque comme un adieu. Je savais parfaitement que cette mission était périlleuse, mais j’avoue que j’étais un peu vexé. On aurait presque dit que personne ne nous pensait capable d’y arriver. On n’en était quand même pas à notre première mission suicide …
Je me rendis donc au lieu de rendez-vous pour retrouver Aly. J’attendis un petit moment avant de la voir débarquer. Lorsqu’elle arriva, je lui lançai donc un « Salut » détendu (ou du moins j’espérais qu’il en avait l’air... Cette mission commençait à me stresser). « Toujours en retard, tu ne changes pas tes habitudes. » J’avais souris, et j’avais cru percevoir l’ombre d’un œil amusé en retour. Okay, visiblement elle était elle aussi un peu tendue.
Je pris les devants. Je savais pertinemment où nous devions retrouver notre client. Joshua m’avait montré les plans et j’avais passé de longues minutes à les retenir, ainsi que la position des personnes qu’il nous faudrait éviter. Les premiers mètres se firent en silence. Nous savions que nous devions nous faire discret, et ça faisait quelques jours qu'elle n'était pas passée chez moi. Avait-elle eu un soucis ? Ou peut-être avait-elle juste été très occupée. A moins qu'elle se soit trouvé une autre occupation. Je me promis de creuser le sujet plus tard si elle ne me le disait pas d'elle même.« C’est d'avoir une mission ensemble. Ca fait un moment qu'on avait envie de sortir ... » Ne lui laissant pas le temps de répondre, je la plaquai au mur. J’avais été inattentif, et nous arrivions dans la zone risquée. Je plaquai un doigt sur ses lèvres pour lui intimer l’ordre de se taire. D’un doigt, je pointais la direction à suivre, avant d’avancer. L’entrepôt était rempli de camions, avec des numéros à dix chiffres. Ils étaient imposants et ressemblaient à des monstres dans l’obscurité. Heureusement, personne ne croisa notre chemin.
Arrivés derrière le camion 7586512458, nous retrouvâmes notre « allié » de fortune. « Bonsoir Blaze. Voici ton courrier. » Je lui tendis l’enveloppe. Il me jeta un regard suspicieux avant de l’ouvrir en d’en vérifier le contenu. Apparemment il s’agissait des horaires de relève des pacificateurs du district 6. Je me demandais en quoi cela allait lui servir. Il attrapa ma main et nota un numéro au marqueur. « Si t’es pris Nightingale, on ne s’est jamais vu. C’est carrément du suicide cette mission. » Je grimaçai. Aly devait se demander exactement ce qui allait se passer. Moi je le savais … « Tu n’as pas idée. » J’avais dit ça pour moi-même. « A un de ces jours Blaze. » Je me tournai vers Aly et lui montrai la paume de ma main. « Ok ma jolie, allons trouver ce camion. Première partie de la mission, s’infiltrer dedans et y rester bien planqué. Faut se dépêcher, il part dans une heure pour le District 2. Il s’alimente en armes avant de faire route vers le Capitole. » J’espérais avoir fait passer la pilule en douceur. Évidemment, nous devions rester dans le camion pendant le trajet. Inutile de dire que le trajet entre le district 6 et le 2 allait nous prendre toute la nuit. « Une fois les armes chargées, on fait sauter le camion ». C’était le deuxième morceau. Évidemment, on allait être traqués. Bon, l’idée était de la laisser dans la confusion quant à notre moyen de rentrer. Elle n’avait pas besoin de savoir, pour le moment du moins, qu’on était laissé à la dérive et qu’il nous faudrait revenir par nos propres moyens.
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