Hannah. Christine. Pepper. N’importe quel nom aurait pu être tiré : ça m’aurait fait le même effet que de l’eau sur le dos d’un canard. Mouillé. Perlé. Glissé. J’aurais pu m’envoler, passer à autre chose. Recevoir la punition que mon grand-père me réservait – je n’avais pas réussi à prononcer mot quand le temps de me porter volontaire fut venu Je serais retournée à la maison. Rien n’aurait vraiment changé. J’aurais remis l’écrou à sa place, on aurait fait une fête pour une raison x. L’année d’après, j’aurais réussi à crier mon désir de participer, vraiment convaincue cette fois. Ça aurait été la fin; quelque chose de tolérable. Peut-être que papi aurait réalisé que notre famille avait assez souffert pour un moment, et nous auraient laissé vivre des jours heureux, au manoir. Bague au doigt, mariage, deux enfants. J’aurais eu la vie dont ma mère rêvait pour ses enfants. Je suppose que ça aurait été bien.
Bien sûr, le prénom de Christine, la jeune fille fictive, ne fut pas annoncé; ça aurait été beaucoup trop facile. Lyme aurait pu être heureuse pour une fois en un an; Qu’a-t-elle fait pour mériter une telle récompense? Reeven-Sham Skenandore. C’est ce que l’hôte dit. Pas Wendy ni Eva. Ree. Je sens sont bras me frôler; elle passer. Des frissons m’attaquent le bras tel un puissant venin. Elle avance. J’aurais pu prendre sa place. Aurais-je du? Le faire aurait été comme une insulte à son égard. Je lui aurais confirmé mon manque de confiance en elle. Ç’aurait également été une honte pour le nom; un enfant si mal entrainé qu’on se porte volontaire pour le sauver? Je ne bougeai pas; le temps imparti pour crier son désir d’aller au jeu était déjà dépassé. Je regardai Reeven faire son chemin; prendre sa place sur l’estrade.
C’était comme si j’étais déjà consciente que c’était la dernière fois que je la voyais comme cela. Elle ne reviendrait pas. Mon attitude était défaitiste, mais raisonnée. Je ne voulais pas me faire des cachettes, cette fois. J’avais eu ma dose de rêves brisés. Ma cousine était comme une poule sans tête lorsque libre; Elle faisait tout et n’importe quoi, sans trop être consciente des répercutions de ses actes. Elle s’était engagée dans la rébellion sans penser aux leçons qu’Aspen nous avait fait; Elle avait créé un lien avec ce garçon d’un autre district, sans penser que, hey, c’était possible de tomber enceinte; Elle avait tiré avant de regarder sa cible et avait tué son propre père. Reeven était une bombe qui se déclenchait sans avertissements; pas prête pour les jeux de la faim. Elle allait avoir un coup de cœur pour un joli garçon qui allait la poignarder dans le dos. Elle se trouverait une ennemie et la haine seul suffirait à la faire tomber dans un piège tout bête. Elle n’allait pas revenir. Peut-être même que sa vie allait s’arrêter avant la fin du décompte. Elle voudrait aller trop vite, encore, mal compter . Elle était perdue d’avance. N’importe quel œil avertis pouvait le voir; Son regard était incertain – Elle n’avait pas la force mentale qu’il fallait. Reeven allait partir. On l’envoyait à l’abattoir. Fin. J’avalai difficilement, cherchant des points positifs comme une folle. Notre nom allait aider. Les sponsors allaient lui tomber dessus comme une lourde pluie de printemps, mais, bien sûr, il en valait de même pour les ennemis; Tous voulaient tuer un nom si légendaire, on ne pouvait les en blâmer. Je tentai d’inspirer un bon coup pour me ressaisir. Droit devant moi, la nouvelle tribut du district deux était placée; nos regards se croisèrent, je tentai de la conseiller sur son attitude de quelques mouvements discrets. C’était tout ce que je pouvais faire pour elle