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 RAVEN&MILENA ღ i'm scared but i don't regret it, all i want is you

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Miléna E. Andréis-Wheeler
DISTRICT 13
Miléna E. Andréis-Wheeler
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△ humeur : cruellement arrachée à sa famille
△ âge du personnage : vingt sept ans pour toujours


can you save me?
statut: On ne touche qu'avec les yeux, coeur et corps pris par un homme jaloux.
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RAVEN&MILENA ღ i'm scared but i don't regret it, all i want is you Vide
MessageSujet: RAVEN&MILENA ღ i'm scared but i don't regret it, all i want is you   RAVEN&MILENA ღ i'm scared but i don't regret it, all i want is you Icon_minitimeSam 17 Nov - 21:35



❝ i'm scared but i don't regret it, all i want is you ❞


i don't wanna miss this moment, i don't wanna let this go. i don't wanna waste one minute more, when you need to know, i'm falling... i'm falling fast... i can't stop myself, there's no one else. i'm falling... i'm falling... there it is, i said it. and every word is true. i'm scared but i don't regret it, no. all i want is you. what am i supposed to do ? you were just afraid of letting go, letting go. if this is real, i don't want to fake it. i don't wanna hide anymore. we don't have to be afraid of letting go.

CODAGE © STAIRSJUMPER - IMAGE © ANNATORV


    quatre jours plus tôt ...

Tirée d'un sommeil agité par une douleur vive au niveau au niveau de mon abdomen j'avais étouffé un cri, un cri de douleur et de panique, et me reprenant j'avait tenté prendre une bouffée d'air, de me calmer, avant qu'une vague de douleur me tire un gémissement cette fois ci bien réel. Tentant de me redresser, je fus pliée en deux par une nouvelle vague de douleur vive, et alors que je sentis la main de Raven se poser sur mon épaule, je portai une main sur ma cuisse, et m'apercevant en la relevant qu'elle était couverte de sang je sentis mon coeur rater un battement et manquer de s'arrêter. Est-ce que ce dont j'avais eu peur pendant ces deux derniers mois était en train d'arriver ? Est-ce qu'il était arrivé quelque chose à l'enfant que je portais ? Je relevai un regard terrorisé vers Raven, avant de me tordre de douleurs une fois de plus et de pousser un hurlement de plus. Incapable de bouger, je sentis Raven bouger, se lever, et avant que je ne me rende compte de quoi que ce soit ses bras m'enserraient et me soulevaient du lit, et je me retrouvai des ses bras. Il me murmurait des mots pour me calmer, tentait de me faire retrouver mon calme, mais tout ce que je voyais, tout ce que je fus capable de voir avant qu'il ne m'éloigne du lit c'était la quantité affolante de sang couvrant les draps. Ce n'était pas normal, je sentais que ce n'était pas normal, il y avait bien trop de sang, et tentant de ne pas laisser les souvenir de ces heures que j'avais passé entre les mains de Hunter et Phoenix affluer à mon cerveau, j'avais détourné le regard et cherché à accrocher mes yeux à Raven, à son visage. Ce que je vis dans ses yeux me terrifia. Je ne l'avais jamais vu si inquiet, si terrorisé, et pourtant je savais, je savais qu'il devait tenter de le dissimuler, et que ce que je voyais n'était pas la moitié de ce qu'il ressentait. Ça me faisait d'autant plus peur à vrai dire.

Alors qu'il avait quitté l'appartement sans refermer la porte pour se diriger d'un pas rapide vers ce que je devinais être l’hôpital du district je fus tentée un instant de fermer les yeux, juste fermer les yeux... Avant qu'une nouvelle vague de douleur ne me ramène à la réalité, et ne me tire à nouveau un hurlement que je ne tentai même pas d'étouffer. Et malgré mes effort, je ne pus m'empêcher de baisser les yeux vers le bas du long tee shirt de nuit que je portais, pour le découvrir maculé de sang, le mien. Je sentis des larmes glisser sur mes joues. Des larmes ? Je pleurais donc ? Je pleurais, je pleurais de douleur, de panique, et si je savais que Raven s'empêcherait d'y céder lui aussi pour moi, je n'avais qu'à lever les yeux vers lui pour savoir qu'il était aussi terrorisé que moi.

Quelqu'un du lui venir en aide, puisqu'en beaucoup moins de temps que je ne l'aurais cru il arriva à l'infirmerie, alors que je commençai a tourner de l'oeil. Je dus perdre connaissance juste après avoir été déposée sur l'un des lit blanc de l’hôpital, puisque je ne sentis pas les médecin déposer un masque à gaz sur mon visage, et n'entendis pas Raven hurler mon prénom.

◮ ◮ ◮ ◮ ◮


La douleur, la douleur avait cessé. Ce fut ma première pensée en ouvrant les yeux. Plus de douleur, disparue. A peine un léger tiraillement au niveau de l'abdomen, mais sinon plus rien. Les drogues qu'on m'avait administrées commençaient à peine à se dissiper, me laissant encore dans un état de semi rêve. Duquel je fus tiré en posant les yeux sur mon ventre, par une bouffée de panique. Brusquement les souvenir de mon réveil brutal me revinrent en mémoire, sans me laisser le temps de reprendre ma respiration. Douleur, sang, peur, je sentais les battement de mon coeur s'accélérer, avant qu'une main se pose sur mon bras. Raven. Mon regard s'accrocha au sien. « Je suis là... » Sa main attrapa la mienne. Il était là. Mon cœur ralenti. De façon bien éphémère puisque déjà mes yeux se posaient à nouveau sur mon abdomen, sur mon ventre, pour constater que ce n'était pas un rêve, qu'il était... plat, il était plat, peut être pas autant qu'il l'était en temps normal, mais sous des vêtements j'aurais pu presque dissimuler ma grossesse. Ma grossesse, étais-je encore enceinte au moins ? J'avais relevé les yeux vers Raven, terrorisée, terrorisée à l'idée de peut être me rendre compte qu'une des craintes que j'avais nourrie en secret pendant des mois s'était peut être réalisée, que peut être que cet enfant je l'avais perdu. J'avais à nouveau levé les yeux vers Raven, sans penser que si j'avais réellement perdu son enfant il aurait eu l'air beaucoup plus dévasté que ça. « Où il est ? Où il est ? » Sans m'en rendre compte je broyais la main de Raven dans la mienne, et je tremblais, je tremblais comme jamais je n'avais tremblé, me rendant compte après des mois à ne pas en vouloir que si j'avais réellement perdu cette enfant Raven ne serait pas le seul à être détruit... « Elle va bien... Elle va bien Milé... » Je ne comprenais rien, mon esprit était embué, perdu, plus perdu qu'il ne l'avait jamais été, plus que lorsque Hunter et Phoenix m'avait malmenée, plus que pendant ces heures passées dans l’aile psychiatrique. « Elle ? » J'étais incapable d'aligner deux pensées cohérentes, et dans tout ce que venait de dire Raven la seule chose à laquelle je m'étais accrochée c'était que Raven avait parlé de notre enfant comme d'une elle. Plus l'enfant, le bébé, elle. « Oui, elle. Elle va bien, je te le promets... Elle est trop petite et trop fragile, ils doivent la garder, mais elle va bien, promis. Elle va bien, je te le promets. » J'avais desserré ma main tout en la gardant dans la mienne. Ma tête avait du mal à comprendre ce que mon coeur assimilait déjà, sans réfléchir. Elle allait bien. J'avais une petite fille et elle allait bien.

Les médecins étaient venus, Raven avait parlé, ils avaient parlé, on m'avait parlé d'hémorragie massive, de souffrance foetale, de malformation placentaire, on m'avait dit qu'ils avaient été obligé de pratiquer une césarienne d'urgence, qu'il avait fallu me réanimer, mais je n'écoutais plus, ou du moins je ne retenais pas. Il avaient parlé de ma fille, du fait qu'à 27 semaines de grossesse seulement elle n'avait pas finit de se développer correctement et qu'elle devrait passer des jours, des semaines loin de moi, mais je ça n'importait pas. Ma fille allait bien. Et croisant le regard de Raven, je me rendis compte que je pouvais sentir son émotion, sa fébrilité et son trouble, je pouvais sentir qu'il était profondément bouleversé.

    ... retour au présent

Ce fut la main de Raven se promenant sur ma joue qui me réveilla. J'avais ouvert les yeux doucement pour m'adapter au changement de luminosité, péniblement. Jamais je n'avais autant dormi en si peu de temps que depuis que j'étais à nouveau patiente de l’hôpital du district. Pourtant ils me donnaient rien, non c'était simplement le fait d'être coincée ici, allongée, sans avoir encore le droit de me lever et rien à faire. Raven passait tous son temps libre à mes côtés, mais le reste du temps je trouvais le temps bien long. La première nuit j'étais tellement terrifiée à l'idée de devoir passer la nuit entière dans une chambre d'hôpital qu'il était resté avec moi, s'était glissé tout habillé à mes côtés pour me serrer contre lui, et ce n'est que grâce au contact rassurant de ses bras autour de mes épaules que j'avais finalement réussis à m'endormir.

Nous n'avions pas encore parlé, pas réellement, de ce que je ressentais, de ce qu'il ressentait. Il n'avait pas besoin de le dire, je lisais dans ses yeux sa joie, et je voyais à quel point ils pétillaient. Je ne pouvais pas ne pas savoir. Quant à moi c'était plus difficile à dire. La peur ne s'était pas évaporée du jour au lendemain, et maintenant tout était plus réel et faisait d'autant plus peur. Mais pourtant, lorsqu'après deux premiers jours à ne pas pouvoir quitter ma chambre j'avais demandé à la voir, et qu'on m'avait mis dans une chaise roulante le temps de m'amener dans la pièce où elle était, après avoir pu la contempler, après avoir senti des larmes se noyer dans ma gorge lorsque j'avais pu poser mes doigts sur la vitre en verre de la couveuse, je m'était rendu compte que tout avait changé. Et le lendemain lorsqu'ils m'avaient proposé d'enfiler une pair de gant pour pouvoir la toucher, je n'avais pas réussis à émettre le moindre mot alors que j'effleurais son visage, doucement, comme si j'avais peur de la casser. J'avais ravalé un sanglot en la voyant, si petite, vraiment trop petite, et d'apparence si fragile. Et la nuit suivante je n'avais pas pu m'empêcher de me réveiller une bonne dizaine de fois, terrorisée à l'idée qu'il lui arrive quelque chose pendant que je dormais. Et je savais que Raven partageait mes craintes, puisqu'épuisé, il s'était encore une fois endormi contre moi au lieu de rentrer à l'appartement. Je suppose qu'au fond de lui il avait peu, aussi peur que moi, qu'il lui arrive quelque chose alors qu'il était absent. Il allait bosser, il faisait son travail et ce que le 13 attendait de lui, mais je sentais que son cœur était ici, et il passait chaque minute de temps libre ici, à mes côtés, ou encore à observer notre fille dans la pièce voisine. C'est pourquoi je ne fus pas surprise d'être réveillé par son arrivé, alors qu'il devait être aux environs de midi. J'avais tenté de me tirer du lit dans la matinée, et si me mettre debout ne m'avait tiré que des petits picotements au niveau de ma cicatrice à l'abdomen, la douleur s'était intensifiée jusqu'à devenir trop forte lorsque j'avais tenté de soumettre mon corps à des étirements pourtant basiques. Au bout d'une ou deux minutes je m'étais recouchée, abandonnant pour aujourd'hui.

Pourtant j'étais loin d'abandonner l'idée d'être sur pied rapidement. J'avais survécu à pire, je m'étais remise de pire. Et cette inactivité me pesait plus que la douleur. J'étais déchirée par un corps me criant de le remettre au travail, mais me rappelant à l'ordre dès que je tentai de le faire. Non, je recommencerais simplement le lendemain. Et celui d'après, et ce jusqu'à ce que je puisse sortir d'ici et reprendre un entraînement progressif. Savant pertinemment ce que Raven en aurait pensé, l'idée de m'avait pas effleuré de le faire en sa présence, et lorsqu'il était arrivé je dormais bien depuis une bonne demie heure. Me redressant doucement je lui avais souris.

    « Bonjour vous. » Je ne l'avais pas vu le matin lorsqu'il avait quitté ma chambre, mais une chose était sure, il avait l'air terrassé par la fatigue. Et alors qu'il s'était penché pour m'embrasser, j'avais caressé sa joue. « Tu devrais aller dormir... Dans un vrai lit je veux dire. On sera toujours là ce soir. »Je ne comptais aller nulle part, et les médecins nous avaient le soir précédent affirmé que Megara s'en sortait réellement bien pour un bébé de cet âge, et qu'elle ne courrait aucun danger immédiat. J'étais donc relativement sûre de ce que j'avançais. Attrapant sa main dans la mienne je l'avais dévoré du regard. « Promis. » Lui souriant à nouveau je l'avais regardé tiré la chaise du coin de la pièce pour s'asseoir à côté de moi.

Je le sentais, je n'aurais su dire comment, mais je sentais que ces derniers jours nous avait rapproché Raven et moi. Nous n'avions pas parlé de nos sentiments respectifs, et de ce qu'il se passait dans notre tête maintenant que nous n'étions plus deux mais trois, mais je le sentais. Ces barrières invisibles qui s'était tenues entre nous pendant presque sept mois s'effondraient les unes après les autres, et j'étais persuadée qu'il le sentais aussi bien que moi. Et c'était peu être pour ça aussi, que c'était si dur d'en parler, si dur de mettre des mots sur ce que nous ressentions au plus profond de nous.

Et je n'avais jamais été aussi amoureuse de Raven.
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Raven H. Abernathy
DISTRICT 13
Raven H. Abernathy
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△ multicomptes : thybalt, gwendal, eurydice (denahi)
△ à Panem depuis le : 22/01/2012
△ humeur : la mort de Coin, dont les idées commençaient à lui déplaire, a donné un nouvel élan à son implication dans la lutte contre le Capitole
△ âge du personnage : trente-six ans
△ occupation : lieutenant-colonel dans l'armée du 13 (chef de section, tireur d'élite) ~ membre du conseil de décision post-Coin


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MessageSujet: Re: RAVEN&MILENA ღ i'm scared but i don't regret it, all i want is you   RAVEN&MILENA ღ i'm scared but i don't regret it, all i want is you Icon_minitimeMer 21 Nov - 21:47

Miléna & Raven
YOU HAVE STOLEN MY HEART Ҩ We watch the season pull up its own stakes, and catch the last weekend of the last week before the gold and the glimmer have been replaced, another sun soaked season fades away. Invitation only, grand farewells crash the best one, of the best ones, clear liquor and cloudy-eyed, too early to say goodnight ... And from the ballroom floor we are in celebration, one good stretch before our hibernation, our dreams assured and we all, will sleep well. You have stolen my heart, you have stolen my heart ...
gifs © fuckyeahmichaelandnikita • codage © yumita • musique stolen, by dashboard confessional


    Quatre jours plus tôt ...

C'était un cauchemar. Presque comme ceux que je faisais la nuit, non, pire encore, et de celui-là je ne réussissais pas à me réveiller parce que ce n'en était pas un. C'était simplement la réalité, l'horrible réalité et il n'y avait rien qui me permettrait de m'en échapper. Rien qui me permettait de revenir en arrière, de faire attention, de me rendre compte que peut-être quelque chose n'allait pas … mais je n'avais rien vu, rien du tout, j'étais fatigué et je n'avais rien vu, et maintenant c'était le sang de Miléna que j'avais sur les mains. C'était toujours la même chose, toujours la même question qui revenait sans cesse : comment ? Comment en étions nous arrivés là, à ce sang sur mes doigts, mon tee-shirt, mon pantalon, à ces cris douleurs qui me donnaient l'impression de continuer à raisonner dans ma tête, aux sanglots de Miléna … c'était un cauchemar.

J'avais parcouru tout le chemin entre notre appartement et l'aile médicale en la tenant contre moi, avec l'impression de ne jamais aller assez vite. J'aurais voulu pouvoir faire quelque chose, n'importe quoi, mais j'étais on ne peut plus impuissant face à la situation et les mots que je murmurais pour tenter de la rassurer ne trompaient personne, surtout pas moi ; Non cela n'allait pas aller, non ce n'était pas rien, elle était en train de mourir. Miléna était en train de mourir et il n'y avait rien que je puisse faire, j'avais beau la serrer un peu plus fort à chaque seconde j'avais tout de même la sensation qu'elle m'échappait, qu'elle me filait entre les doigts et que je n'étais pas capable de quoi que ce soit pour la retenir. Et pour cette raison je n'avais pas compris tout de suite quand le médecin m'avait demandé de la lâcher, même après deux ou trois tentatives de sa part ; Il ne comprenait pas ? Je ne pouvais pas la lâcher, je ne pouvais pas. Lorsqu'il l'avait prise j'avais eut la sensation que jamais mes bras n'avaient semblé aussi vides, lorsque j'avais vu sa main retomber mollement j'avais à nouveau tenté de me persuader que cela ne pouvait pas être vrai, que j'allais me réveiller et que comme d'habitude je trouverais Miléna à côté de moi, que j'écouterais le bruit régulier de sa respiration et que je réussirais à me rendormir, parce que c'était comme ça que cela devait se passer, il ne pouvait pas réellement lui arriver quelque chose, pas après tout ce qu'elle avait déjà vécu ces derniers mois. J'avais crié son prénom, par désespoir, par peur et parce que je voulais qu'elle l'entende, comme pour qu'elle se souvienne qu'elle n'avait pas le droit de me laisser, pas maintenant, mais sans que je ne comprenne comment j'étais dehors, le médecin me refermant la porte au visage et me laissant seul dans un couloir d'où le silence s'était abattu instantanément sur mes épaules.

Miléna. J'avais murmuré à nouveau son prénom, l'air hagard, reculant jusqu'au mur derrière moi comme un automate, et m'y laissant glisser jusqu'à m'échouer lamentablement sur le sol. J'avais cette affreuse sensation au creux de l'estomac, et tandis que le sang battait à mes tempes et faisait bourdonner mes oreilles je voyais mes mains trembler, pourtant je n'avais pas froid. Non, j'avais peur, et quand machinalement j'avais frotté mes mains l'une contre l'autre, puis sur mon tee-shirt pour essayer de me débarrasser de ce sang qui les en recouvrait je n'avais réussi à l'étaler un peu plus. J'avais envie de hurler mais c'était comme si aucun son ne pouvait plus sortir de ma bouche, j'avais envie de frapper contre cette porte pour qu'on me laisse entrer mais je n'étais même pas capable de me remettre debout … j'avais perdu toute rationalité, et on avait peine à reconnaître le gars au sang froid imperturbable et à toute épreuve que j'avais la réputation d'être. Mais je me foutais bien de ce dont je pouvais avoir l'air, je me foutais bien de ressembler à un gosse apeuré assis contre ce mur, je voulais juste que Miléna aille bien, je voulais juste qu'elle vive, même si … même si cela voulait dire sacrifier cet enfant. Si c'était elle ou lui alors c'était elle. Je pouvais vivre sans cet enfant que je n'avais jamais vu, je pouvais, mais pas sans Miléna. Alors si c'était la seule solution …

◮ ◮ ◮ ◮ ◮

Elle était magnifique. Mais en même temps si petite, si frêle que j'étais persuadé qu'un rien pourrait la casser, que même le moindre bruit pourrait lui faire du mal … peut-être était-ce pour cela que sans m'en rendre compte je me retenais presque de respirer lorsque mes yeux se posaient sur elle. Qui aurait pu croire que je serais un jour intimidé par un être encore tellement petit que j'aurais pu le tenir presque d'une seule main, qui n'ouvraient même pas les yeux ni ne prononçait le moindre mot … pourtant c'était le cas, je n'avais jamais été aussi intimidé par quelqu'un ou quelque chose avant elle. Ma fille, celle de Miléna, notre fille était la personne la plus intimidante et la plus magnifique que j'ai vu jusqu'à présent. « Vous avez choisi un prénom ? » A côté de moi mon père chuchotait lui aussi, ses yeux quittant la couveuse pour se reporter sur moi, qui contrairement à lui n'arrivais pas à détacher mes yeux de son tout petit corps, de ses mains tellement minuscules qu'elles pourraient à peine attraper mon petit doigt sur la paroi vitrée ne me séparait pas d'elle. « Pas encore non … on a pas eut le temps d'y réfléchir. » A vrai dire nous n'avions jamais abordé le sujet pour être parfaitement exacts ; Ce n'était pas quelque chose dont Miléna avait envie de parler et parce que nous étions censés avoir encore largement le temps je n'avais jamais provoqué la discussion. « Elle ira bien, tu verras. » avait-il finalement ajouté en posant un main sur mon épaule. Comment réussissait-il à faire ça ? A deviner ce qui me tracassait sans que je n'ai rien à dire ? C'était donc si flagrant, ou bien était-ce simplement une question qu'il s'était posé à l'époque lui aussi … Ce n'était pas la même chose quoi qu'il en soit. Parce que j'y avais pensé, et même l'espace de quelques instants je l'avais accepté, j'avais accepté l'idée qu'il lui arrive quelque chose ou qu'elle ne s'en sorte pas, pourvu que cela me permette de garder Miléna. Et maintenant que c'était le cas je ne pouvais pas m'empêcher de me demander : et si ? Et si je lui avais porté la poisse, et si à cause de ce que j'avais pensé il lui arrivait quelque chose ? « Je sais. » Non, je ne savais pas, j'essayais simplement de m'en persuader, et je savais au fond que mon père n'était pas dupe, même s'il n'avait pas insisté.

Après un petit moment j'avais vérifié l'heure, et réalisé que Miléna devait sans doute avoir regagné sa chambre. Le médecin l'avait prise le temps de l'emmener faire quelques examens mais depuis le temps elle devait être revenue, aussi mon père et moi avions regagné le couloir, non sans que je n'ai d'abord sur ma fille en regrettant comme à chaque fois qu'elle soit coincée ici, pour je ne savais même pas combien de temps ; J'aurais voulu la prendre avec moi, ou juste la tenir dans mes bras, mais je ne pouvais pas, et cela me frustrait à un point que je n'aurais même pas cru possible. « Tu diras à Miléna de prendre soin d'elle. » avait-il finalement timidement demandé lorsque nous avions atteint le bout du couloir. La situation entre mon père et Miléna était singulière, chacun semblant persuadé que l'autre ne l'appréciait pas quand en réalité il s'agissait plutôt du fait qu'ils ne se comprenaient pas, venant d'horizon on ne peut plus différents. Penchant légèrement la tête sur le côté j'avais répondu « Pourquoi tu ne viens pas lui dire toi-même ? » Je savais que si je ne le poussais pas il ne le ferait jamais, que lui et Miléna étaient tellement différents qu'il n'y avait bien que pour me faire plaisir qu'ils pourraient faire l'effort d'apprendre à se connaître un minimum et à s'accepter … et c'est vrai, c'était important pour moi, parce qu'ils étaient deux des désormais trois plus importantes personnes de ma vie et que j'espérais qu'un jour ils se regarderaient autrement qu'avec ce mélange de méfiance et de curiosité. « S'il te plait. » Finalement il avait capitulé. Acquiesçant d'un léger signe de tête mon père avait accepté de me suivre, et si j'étais loin d'avoir gagné la partie c'était déjà une petite victoire.

    ... retour au présent.

Ce n'était encore jamais arrivé, pas depuis que j'étais un soldat, mais pour la première fois je m'étais surpris à faire mon travail tel un automate se reposant sur ses habitudes bien plus qu'il ne le devrait. Ce n'était pas ce qu'on attendait d'un soldat, bien au contraire, mais je devais bien avouer que si mon corps était présent mon esprit lui était ailleurs, et n'avait pas quitté une seconde l'aile médicale du district. Pourtant j'essayais de me raisonner, et de forcer ma concentration, parce que je ne me rendais assurément pas service en paraissant si absent, surtout alors deux des membres de mon unité avaient demandé un reclassement temporaire afin de pouvoir retourner sur le terrain plus vite. Jamais concilier ma vie et mon métier ne m'avait semblé si compliqué, et à vrai dire j'espérais que les choses finiraient par se caler un peu mieux, par s'équilibrer, au moins un peu une fois que Miléna et Megara seraient sorties de cet endroit. Parce que cela me pensait, dans un sens comme dans l'autre : lorsque j'étais avec mes hommes je ne cessais de penser à elles, mais lorsque j'étais là-bas je ne pouvais m'empêcher de ressentir une pointe de culpabilité à chaque fois que l'envie d'arriver sciemment en retard me traversait l'esprit.

Reste en tout cas que ce midi là encore j'avais avalé le contenu de mon plateau à une telle vitesse que je n'aurais même pas été capable de me souvenir de ce que j'avais mangé, et à peine terminé j'avais quitté la cafétéria comme si chaque seconde comptait. J'avais fait un effort pour ne pas courir dans les couloirs, c'était toujours mal vu, mais malgré tout c'est à vive allure que j'étais arrivé à destination. J'étais anxieux ; J'avais des choses à dire à Miléna, des choses à lui avouer et pour lesquelles j'attendais « le bon moment » … Et je ne savais pas vraiment si ce moment était arrivé ou non, mais ce que je savais en revanche c'était que je ne pouvais plus garder cela pour moi, et que plus j'attendrais plus Miléna risquerait de m'en vouloir de n'avoir rien dit plus tôt. Pour cette raison je ne savais pas trop si j'étais déçu ou soulagée de la voir endormie en ouvrant la porte ; Une partie de moi s'arrangeait presque de devoir reporter cela au soir. Quoi qu'il en soit endormie ou non je ne me voyais pas être ailleurs, aussi avais-je aussi silencieusement que possible refermé la porte derrière moi et m'étais approché du lit. Doucement j'avais remonté jusqu'en haut sa couverture, et dans un léger sourire j'avais caressé doucement son visage, le poids de l'inquiétude qui me pesait à chaque fois que je quittais la pièce s'évaporant doucement tandis que je la voyais respirer paisiblement. Pourtant lorsqu'elle avait frissonné au contact de mes doigts j'aurais eut envie de me mettre des baffes, si elle dormait c'était qu'elle était fatiguée, et je venais de la réveiller, quel idiot.

    « Bonjour vous. » avait-elle pourtant murmuré en se redressant, et posant ma main sur son bras j'avais répondu à voix basse « Désolé je voulais pas te réveiller. Tu dormais depuis longtemps ? » Je m'étais finalement penché pour déposer un baiser sur ses lèvres, souriant tout de même à nouveau en sentant sa main caresser ma joue. « Tu devrais aller dormir … dans un vrai lit je veux dire. On sera toujours là ce soir. » J'avais penché la tête sur le côté, comme je le faisais toujours lorsque j'étais dubitatif. Bien sûr, elles seraient toujours là ce soir parce qu'il n'y avait pas de raison pour qu'il en soit autrement, mais pourtant je ne réussissais pas à me débarrasser du Et si ? « Promis. » avait-elle ajouté comme si elle réussissait à lire dans mes pensées. Machinalement j'avais tiré vers moi la chaise près du lit et m'y étais assis avant d'attraper sa main. « Je sais. Mais je suis plus tranquille ici. Et puis j'arrive pas … j'arrive pas à dormir là-bas. » Là-bas, dans l'appartement. Parce que tant que Miléna et Megara étaient ici cela me paraissait être à des kilomètres, mais pas uniquement.

Je n'avais fait qu'y remettre brièvement les pieds ces quatre derniers jours, pour prendre des habits propres et une douche quand je ne pouvais pas la prendre dans les vestiaires, mais je me sentais oppressé dès que j'y entrais ; Le sol et les draps sur le lit étaient toujours couverts de sang, et je n'avais pas encore eut le courage d'y changer quoi que ce soit. C'était peut-être stupide, mais je n'y arrivais pas, dès que je posais les yeux sur le spectacle de cette chambre en désordre et où un meurtre semblait avoir été commis j'avais des sueurs froides et ce besoin de retourner presque immédiatement vérifier si Miléna allait bien. Alors je préférais rester là, passer tout mon temps là, dormir là, et ce tant que je n'aurais pas réussi à me raisonner … je ne savais simplement pas combien de temps il me faudrait. En attendant j'avais déposé un baiser sur la main de Miléna, sans pour autant la lâcher ensuite … j'étais comme un gosse, qui après avoir failli perdre sa peluche préférée refusait de la lâcher par peur de la perdre à nouveau.
Après de temps pourtant j'avais momentanément lâché sa main, et après une légère hésitation j'avais sortit quelque chose de la poche arrière de mon pantalon. Une enveloppe. Je l'avais récupérée avant de partir ce matin mais je n'avais toujours pas trouvé le courage de l'ouvrir ; Même maintenant le simple fait de l'avoir entre les mains faisait accélérer les battements de mon cœur, et l'idée de ce qu'il y avait à l'intérieur me rendait fébrile. Dedans il y avait des réponses, il y avait LA réponse à la question que je me posais depuis le moment où je savais que Miléna était enceinte. Étais-je le père ? Parce que Megara était ma fille, c'était quelque chose que m'avais frappé dès la première fois où j'avais posé mes yeux sur elle, mais étais-je réellement son père ? Une partie de moi aurait préféré ne jamais avoir de réponse à cette question, et pouvoir juste se persuader de la réponse qui conviendrait le mieux … Mais ce n'était pas juste, pas pour elle. J'avais cette crainte qu'un jour, dans plusieurs années, elle ne découvre par hasard que peut-être je n'étais pas son père, et qu'elle ne nous pardonne jamais de lui avoir caché ce genre d'information. Mais j'avais peur de ce que contenait dans cette enveloppe, et c'était sans doute la raison pour laquelle je ne l'avais pas ouverte et m'étais contenté de la poser sur le bord du lit, avant de relever les yeux vers Miléna.

    « J'ai pas … j'ose pas l'ouvrir. » Et je ne savais pas ce que j'espérais en disant ça. J'avais envie d'ouvrir cette fichue enveloppe pour être débarrassé, autant que j'avais envie de la déchirer en petits morceaux et d'oublier ce qui se trouvait à l'intérieur … peut-être que j'espérais juste que Miléna saurait faire un choix. « Mais ça change rien … J'veux dire, ce qu'il y a à l'intérieur. Ça change rien … » Pour moi en tout cas. Megara était ma fille, cela ne faisait que quatre petits jours mais c'était déjà ma fille et ça rien n'y changerait plus rien.
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Miléna E. Andréis-Wheeler
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Miléna E. Andréis-Wheeler
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MessageSujet: Re: RAVEN&MILENA ღ i'm scared but i don't regret it, all i want is you   RAVEN&MILENA ღ i'm scared but i don't regret it, all i want is you Icon_minitimeVen 23 Nov - 22:43

Quatre jours, Megara était née depuis quatre petits jours et déjà je sentais au fond de moi qu’elle était ma fille. Pas seulement au sens biologique du terme, mais réellement, au fond de moi. Cet enfant je n’en avais pas voulu, pendant des mois j’avais souhaité ne jamais être tombée enceinte, j’en avais eu peur, et maintenant je me sentais déjà prête à arracher la tête de tous ceux qui s’approchaient trop d’elle à mon goût. A côté de ça, ma possessivité lorsqu’il était question de Raven et des files qui l’approchaient trop était reléguée au rang de ridicule inquiétude. Jamais je n’avais cru possible que je puisse avoir autant non pas d’amour ou d’attachement, parce que ça je le vivais déjà avec Raven, mais autant de dévotion et de dévouement pour quoi ou qui que ce soit. J’aurais été prête à tuer pour elle, que la personne l’ait mérité ou pas, j’aurais été prête du pire, et je n’arrivais pas à comprendre comment il était possible que je ressente ce genre de chose pour un tout petit être plus petit que tout ce que j’avais pu voir et que je n’avais jamais encore pu tenir dans mes bras. Raven et moi vivions les choses de façon complètement opposées à y réfléchir. Il s’était toujours senti père de notre fille, jamais il n’avait douté depuis le jour où il avait appris son existence, et il était son père, sans même savoir s’il était son père biologique il s’était toujours senti son père. Alors que moi il avait fallu attendre sa naissance pour que réellement je me sente mère, alors qu’il n’y avait jamais eu aucun doute sur le fait qu’elle ait le même sang que moi. Et je savais, je savais qu’au fond il serait blessé s’il apprenait que Megara était la fille de Cray, j’osais juste espérer qu’il ne le serait pas trop. Et si j’avais eu peur pendant des mois que ça change quelque chose à ses yeux, je savais maintenant que rien ne pourrait jamais le détacher de sa fille, je l’avais compris quelques semaines auparavant déjà.

Je savais que les premières semaines de vie de ma fille ne seraient pas faciles, je le savais bien avant que les médecins ne me le confirme. Quand j’avais vu la taille qu’elle faisait, quand je l’avais vue pour la première fois je n’avais pas pu m’empêcher de sentir ma gorge se serrer, et je n’avais pas pu m’empêcher de me demander, et si c’était ma faute ? Si je m’étais plus ménagée, si je ne m’étais pas entêtée à tenter de rester utile et si j’avais accepté de rester allongée le plus possible, est-ce que ça aurait changé quelque chose ? Est-ce que je ne me serais pas vidée de mon sang en pleins milieu de la nuit, forçant les médecins à la sortir de là alors qu’elle aurait encore eu besoin de grandir plus, beaucoup plus ?

Je découvrais chaque jours des nouvelles émotions sur le visage de Raven, et chaque jour plus encore quand je voyais sa façon qu’il avait de parler d’elle comme si elle prenait déjà toute la place dans sa vie, lorsque je voyais ses yeux s’illuminer lorsqu’il revenait de la pièce ou elle dormait dans sa couveuse, lorsque parfois en le regardant je comprenais qu’il pensait à elle, ou même l’immense fierté lorsque pour la première fois son père était venu la voir. Il était venu me voir aussi j’avais été surprise. Le père de Raven ne m’avait jamais aimé, j’étais persuadée qu’il ne m’avait jamais aimé et qu’il ne me pensait pas digne de son fils, et une chose était certaine il n’aurait jamais l’attachement qu’il avait pour Vanya pour moi parce que nous étions trop différent, pourtant lorsqu’il m’avait adressé quelques mots avant de nous laisser seuls Raven et moi je n’avais rien ressenti de tout ça. J’avais compris que lui aussi était profondément ému, et je m’étais aussi rendu compte que jamais je n’aurais qui que ce soit pour regarder Megara et me dire qu’il était fier de moi, que petite je lui ressemblais terriblement, ou quelqu’un pour simplement la regarder comme le père de Raven le faisait. Si les choses avaient été différente est ce que ma mère seraient la aujourd’hui pour ces choses là ? Ou mon père, ou Mona puisqu’elle était la seule dont je sois capable de me souvenir le prénom, et la seule dont finalement je me souvenais l’existence. Je m’étais longtemps interrogée à ce sujet, j’y avais perdu trop de temps, et pendant des années jusqu’à aujourd’hui je n’y avais pensé qu’occasionnellement. Quoi qu’il en soit je savais, je savais que si les choses s’étaient passées autrement jamais je n’aurais atterri au district treize, je n’aurais surement jamais rencontré Raven ou eu Megara. Je n’arrivais pas à imaginer ma vie avec qui que ce soit d’autre c’était lui, c’était eux. Ca n’aurais jamais eu être autrement. Et je m’en rendais compte aujourd’hui encore alors que le simple contact de sa main effleurant ma joue me fit tressaillir.

    « Désolé je voulais pas te réveiller. Tu dormais depuis longtemps ? » Doucement il avait caressé ma main, et j’avais souhaité me réveiller comme ça tous les jours du reste de ma vie. « Arrêtes de t’en faire pour ça, je crois que j’ai plus dormi en quatre jours que depuis le début de ma vie ! » J’exagérais bien sur, mais ça en restais vraiment époustouflant de voir combien de temps j’étais capable de dormir dans une journée. Jamais je n’avais eu besoin de plus de cinq six heures de sommeil, et parfois en opération en dehors du district j’étais capable de ne pratiquement pas dormir de la nuit, mais la jamais je n’avais été aussi fatiguée, par le moindre mouvement. Je ne savais pas si c’était le fait d’avoir perdu tant de sang que j’avais passé ma première demie journée sous transfusion, ou encore l’opération mais en tout cas j’étais pressée de retrouver la forme. Il m’avait embrassée, et prolongeant le baiser je m’étais enivrée de son odeur. J’aurais voulu pouvoir passer chaque seconde de chaque journée à ses côtés. « Et je sais pas trop, un peu moins d’une heure, mais je suis contente que tu sois passé me voir, je commençais à penser que tu allais m’oublier maintenant que tu as une nouvelle femme dans ta vie. » J’avais laissé un sourire amusé se dessiné sur mon visage, avant de finalement retirer doucement dans une dernière caresse ma main de sa joue, le temps qu’il tire une chaise pour la placer à côté de mon lit et pour doucement à nouveau serrer ma main dans la sienne. « Je sais. Mais je suis plus tranquille ici. Et puis j'arrive pas … j'arrive pas à dormir là-bas. » Dans un sens j’étais soulagée, parce que si je savais que lui il aurait été mieux à l’appartement j’étais aussi plus tranquille si je l’avais près de moi. Mais je savais que c’était égoïste, et c’est pour cette raison que je ne lui avais pas demandé de rester auprès de moi. Quoi qu’il en soit dans un sens sa réponse me soulageait, parce que je savais que cette nuit encore je ne serais pas seule, que je sentirais sa présence contre la mienne. Et c’était sur le même ton amusé que précédemment que je lui avais répondu. « Je suppose que je peux te faire une petite place cette nuit encore. .. » Pour rien au monde je n’aurais avoué que je préférais largement qu’il reste.

Je ne savais pas réellement dans quel état était resté l’appartement depuis cette nuit qui resterait surement dans ma mémoire l’une des pire de ma vie. J’avais eu si peur, si mal, j’avais réellement pensé que j’allais mourir, peut être autant que pendant que j’étais aux mains des pacificateurs au Capitole. Non le jour où ma fille était née n’était décidément pas un jour qui me marquerait à vie comme l’un des plus beaux jours de ma vie. Surtout que je n’avais pu voir ma fille que le lendemain, assommée pas les drogues la quasi-totalité de la première journée. J’osais espérer que quelqu’un s’était occupé de nettoyer le sang qui devait tâcher le sol et les draps pour lui, parce que je savais dans quel état ça aurait pu le mettre de s’en occuper tout seul. Je sentais, je sentais à la façon qu’il avait de ne pas pouvoir s’empêcher de m’embrasser presque toutes les deux minutes, que ce soit un tendre baiser ou une simple caresse de ses lèvres sur ma main, comme si… Comme si j’étais quelque chose de réellement précieux. Je savais qu’il avait eu peur, je savais, jamais je n’avais vu le visage que Raven avait montré cette nuit là, jamais je ne l’avais vu aussi peu maître de ses émotions, et jamais ses tout ira bien n’avaient sonnés aussi faux qu’alors qu’il me serrait contre lui me transportant à l’hôpital.

Finalement il avait sorti une enveloppe de sa poche, et l’avait doucement déposée sur le lit. J’avais relevé les yeux vers lui, et j’avais lu toute sa fébrilité, sa nervosité dans son regard. J’avais regardé ses mains et je les avais vues trembler. J’avais compris, j’avais compris ce que contenait cette enveloppe. Je savais que Raven avait fait un test pour savoir si son sang coulait des les veines de Megara, et si je savais à quel point il l’aimait j’avais peur, peur de ce qu’il se passerait si ce n’était pas le cas. C’était peut être le cas ? Je ne savais pas, je n’arrivais pas à décoder le flot d’émotions sur son visage. Répondant à une question que je n’avais pas osé poser il avait parlé d’une voix que je ne lui connaissais pas. C’était de la peur et du doute que je sentais l’emplir.

    « J'ai pas … j'ose pas l'ouvrir. » Un poids avait quitté mon cœur. J’avais eu peur qu’il l’ait lue, et que la réponse soit négative. Non, ce n’était pas sur, je pouvais toujours espérer, et je me sentais coupable au fond, de tellement espérer… Tendant ma main j’avais attrapé l’enveloppe, la regardant dans un premier temps quelques seconde sans oser faire quoi que ce soit de plus. Et comme lisant une fois de plus dans mes pensées, il avait ajouté quelques mots que je savais destinés à me rassurer. « Mais ça change rien … J'veux dire, ce qu'il y a à l'intérieur. Ça change rien … » Doucement j’avais resserré ma main dans la sienne, une pression qui veut dire je suis là, quoi qu’il arrive je suis là et je me rend compte de la chance que j’ai de t’avoir dans ma vie. Ces mots là j’aurais pu les dire, mais j’en étais incapable, je n’avait déjà été jamais très douée pour ça, mais là, à cet instant présent j’étais incapable de parler alors je m’étais contentée de laisser mes yeux dire ce que je pensais au fond de mon cœur. Finalement j’avais lâché sa main pour ouvrir l’enveloppe et déplier la feuille de papier qu’il y avait à l’intérieur. Mes yeux l’avaient rapidement parcourue, survolant tout ce charabia de médecin auquel je ne comprenais rien, à la recherche d’une réponse, la réponse que je cherchais, la réponse que j’espérais. La promesse qu’à partit d’aujourd’hui les choses seraient plus simples. Et j’avais vu, j’avais vu cette petite ligne, tout en bas de la page, ce simple mot. Positif. Résultat du test, positif. Portant une main a mes lèvres je n’avais pu empêcher une larme, une seule et unique larme de couler, tout en sachant que le bonheur que je ressentais moi n’était rien face à celui qu’il allait ressentir lui. Je ne savais même pas si je pouvais appeler ça bonheur, je ne savais même pas s’il existait un mot assez fort de toute façon. « Raven je… » Ma voix tremblait. Est-ce que c’était l’émotion, ça d’avoir la voix qui tremblait à ce point parce que j’étais bouleversée ? Finalement j’avais lâché la lettre d’une main pour poser ma main sur la joue de Raven et l’embrasser, un baiser émoi. Peut-on mourir de bonheur ? Finalement je ne m’étais détachée que de quelques centimètres et j’avais laissé mes lèvres glisser jusqu’à son oreille, pour lui glisser à l’oreille ce que je voulais lui dire sans réussir à le faire d’une façon qui me semblait assez forte. « … c'est toi. C'est toi son père. » J’avais laissé glisser ma main derrière sa nuque pour resserrer ma main autour de son cou, pour le tenir comme ça contre moi, J'aurais tant aimé être dans sa tête à cet instant là, ressentir les sentiments qu'ils pouvait ressentir avec la même puissance, la même pureté.

Je savais que j’en étais incapable, que jamais je ne pourrais savoir ce que j’aurais ressenti, si déjà complètement mère à mes yeux de Meg il était resté un doute, un doute que légitimement elle ne soit pas ma fille. Mais ce que je savais c’est que je me sentais libérée. Parce que si j’avais réellement était profondément attachée à Cray, j’étais soulagée, soulagée qu’il quitte enfin ma vie, soulagée qu’il ne soit pas le père de Megara, parce que ce n’était pas ce que je voulais, et pas simplement parce qu’il n’était plus là, non parce que je voulais, je voulais que Raven ne soit pas juste le père que j’avais choisit pour ma fille. Parce que j’avais enfin le sentiment après toutes ces semaines, tous ces mois et toutes ces années que plus rien ne comptais, que ce qu’il s’était passé quatre ans auparavant ne comptais pas, que ce qu’il s’était passé au capitole ne comptais pas, que tout ce qu’il s’était passé avant que mes lèvres ne retrouve enfin celle de Raven ce soir là ne comptais pas. Libre, je me sentais libre alors que je n’avais jamais été aussi enchainée à mes responsabilités. Et avec cette liberté un fond de culpabilité. Comme a chaque fois que mes pensées me portaient vers Cray Templesmith. Une culpabilité rapidement avalée, ravagée, détruite par le regard de Raven alors que je m’étais reculée pour pouvoir observer ses réactions, et pour tenter d’interpréter de de profiter de chaque émotions qui traversait son visage.
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Raven H. Abernathy
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Raven H. Abernathy
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MessageSujet: Re: RAVEN&MILENA ღ i'm scared but i don't regret it, all i want is you   RAVEN&MILENA ღ i'm scared but i don't regret it, all i want is you Icon_minitimeMar 27 Nov - 14:26

S'il y avait bien quelque chose que j'avais appris de Miléna avec le temps c'était qu'elle se remettait toujours de tout ce qui lui arrivait, peu importait le temps que cela pouvait prendre et la difficulté elle prouvait à chaque fois qu'elle était plus forte que tout ce qui pouvait se mettre en travers de son chemin. Je ne savais pas si elle-même en avait conscience à vrai dire, mais je le savais, et ces derniers mois j'avais plusieurs fois eut l'occasion de m'en rendre compte. Cela ne voulait pas dire qu'elle ne changeait pas, que toutes les choses qui lui étaient arrivées n'avait pas changé qui elle était et la façon dont elle vivait, mais elle s'en relevait toujours et à chaque fois elle m'impressionnait un peu plus, parce que je ne savais pas si moi je serais capable d'en faire autant. Et pourtant, je savais aussi que dans sa tête tout ne devait pas toujours être limpide, parfois je surprenais son regard perdu dans le vague et son air préoccupé, et la seule chose que j'avais envie de faire c'était de lui demander à quoi elle pensait, ou simplement de lui dire : Parle moi, parle moi et dis-moi ce qui te tracasse. Mais Miléna n'était pas le genre qui parlait, alors bien souvent je me contentais de rester silencieux et d'attraper doucement sa main ou de caresser ses cheveux ou sa peau, en me demandant si un jour elle me laisserait entrevoir ce qui parfois semblait peser si lourd sur ses épaules.

Mais il y avait aussi quelques rares moments où j'avais la sensation de ne rien lire d'autre sur son visage qu'un bonheur sincère, qu'un sourire souvent fugace mais durant lequel elle me donnait l'impression qu'elle avait envie d'être là, à cet instant précis, et de vivre ces quelques secondes sans rien vouloir y changer ; Ces moments là me rassuraient, parce qu'alors j'avais l'impression que peu importait ce que l'avenir nous réservait, l'issue de cette fichue guerre ou le reste, nous pourrions quand même réussir à être heureux. Et c'était ce sourire si particulier que j'avais cru voir sur son visage au moment où elle avait ouvert les yeux et croisé les miens, l'impression que même si elle se trouvait dans un des endroits – si ce n'était l'endroit – qu'elle détestait le plus dans ce district elle se sentait bien, mieux en tout cas qu'elle ne s'était jamais sentie durant ces dernières semaines, et même ces derniers mois. Et j'étais soulagé, aussi parce qu'après avoir vu la façon dont elle tentait de nier l'existence de cet enfant qu'elle attendait elle ne s'en détache et désintéresse totalement après sa naissance, comme si en étant plus obligée de le porter elle n'aurait plus besoin de prétendre s'y intéresser … J'avais eut peur qu'elle m'oblige inconsciemment à choisir, qu'elle me reproche de ne pas vouloir renoncer à l'intérêt et même l'amour que j'avais eut pour ce bébé avant même sa naissance et de ne pas pouvoir me contenter simplement de ce que nous avions à deux.
J'étais passé par tout un tas de phases et d'émotions entre le moment où Miléna s'était réveillée en pleine nuit et le moment où elle s'était réveillée dans cette chambre un jour et demi plus tard, en passant par le moment où pour la première fois j'avais posé les yeux sur ma fille. Inquiétude, culpabilité, émerveillement, questionnement, tant de raisons pour lesquelles j'attendais le réveil de Miléna avec impatience et appréhension. Et j'avais rapidement réalisé, lorsque j'avais croisé son regard et attrapé sa main pour l'empêcher de paniquer, que l'une de mes plus grosses craintes n'avait plus raison d'être et que ce bébé ne serait pas un sujet de dispute ou d'incompréhension, seulement un défi de plus que nous étions censés relever à deux. Et c'était sans exagération le défi le plus excitant et le plus terrifiant auquel j'ai été confronté depuis le début de ma vie, mais c'était ce que je voulais. C'était ce que j'avais toujours voulu.

La première des priorités cependant, bien avant de commencer à penser à l'avenir même le plus direct, c'était que Miléna aille mieux, que son corps une fois de plus ébranlé se remette d'aplomb, et cela ne se ferait pas en un jour. Je la connaissais, je savais qu'aujourd'hui déjà elle devait bouillonner d'être clouée ici, soupirer au nez du médecin qui lui dirait de se ménager, rouler des yeux en l'entendant lui dire qu'elle n'écoutait pas assez son corps. Mais je savais aussi que neuf fois sur dix quand je passais la porte de cette chambre je la trouvais endormie et que ses yeux brillaient de fatigue dès qu'elle se forçait à rester éveillée malgré une envie de se rendormir qu'elle ne parvenait même pas à cacher.

    « Arrête de t'en faire pour ça, je crois que j'ai plus dormi en quatre jours que depuis le début de ma vie ! » m'avait-elle finalement répondu d'un ton résolu, m'arrachant un léger sourire amusé. Qu'est-ce que je disais. « Et je sais pas trop, un peu moins d'une heure, mais je suis contente que tu sois passée le voir, je commençais à penser que tu allais m'oublier maintenant que tu as une nouvelle femme dans ta vie. » M'asseyant, j'avais haussé les épaules d'un air innocent, j'avais reposé ma main sur la sienne et répondu sur le ton de la – fausse – confidence. « Pour le moment j'arrive à jongler entre vous deux, je crois que c'est parce qu'elle aussi a plus dormi en quatre jours que depuis le début de sa vie. Mais je ne sais pas encore si elle est jalouse ou non, alors vaut mieux garder ça secret. » Mon air faussement sérieux n'avait pas tenu plus de deux ou trois secondes avant que je ne laisse finalement échapper un petit rire et ne sers la main de Miléna dans la mienne pour y déposer un baiser. Rien que ça, rien que le besoin du contact avec sa peau faisait que je n'arriverais pas à dormir à l'appartement, là-bas je ne savais pas, il pourrait se passer n'importe quoi ici je ne saurais pas, alors qu'ici il me suffisait de prendre la main de Miléna dans la mienne pour savoir si les choses allaient bien, qu'elles n'étaient peut-être pas parfaites mais qu'elles allaient bien. « Je suppose que je peux te faire une petite place cette nuit encore … » avait-elle finalement concédé du même air taquin que le mien quelques instants plus tôt. Je ne savais pas trop si cédait parce qu'elle sentait que cela me tenait à cœur, ou bien si peut-être elle aussi préférait l'idée de ne pas être seul, mais dans un cas comme dans l'autre j'étais reconnaissant, et surtout plus tranquille. « Je me ferai tout petit, et je serais sage comme une image. Promis. » avais-je finalement répondu dans un clin d'œil.

Je ne savais pas encore vraiment ce qui avait le plus le goût d'irréel, le fait que quatre jours plus tôt j'avais bien cru perdre Miléna pour de bon à nouveau, ou au contraire le fait que si peu de temps après nous soyons capable de plaisanter, comme si nous ne venions pas une fois de plus d'échapper au pire. En définitive de cette nuit il y a quatre jours je ne me souvenais pas de grand chose, j'étais là, j'étais parfaitement éveillé mais c'était comme si du moment où le médecin m'avait refermé la porte au visage jusqu'au moment où j'avais su que Miléna était tiré d'affaire et que j'étais devenu le père d'une petite fille aussi minuscule que magnifique, j'étais passé en mode pilotage automatique. C'était comme un rêve, ou plutôt un cauchemar, qui une fois passé le réveil ne me revenait que par brides décousues et incertaines, et dont seules les émotions négatives restaient ancrées dans mon esprits, avec elles une infinie précision. Pour ça et pour les choses que j'avais pensé à son sujet, la naissance de ma fille ne resterait assurément pas un bon souvenir.

Mais cela ne changeait rien bien sûr, cela ne changeait rien au fait que Megara était ma fille et ce depuis aussi longtemps que j'en connaissais son existence, depuis le tout début. Jamais je n'avais voulu me résoudre à l'idée que ce ne soit pas le cas, même si c'était possible, même si il y avait autant de chances que ce soit mon sang que celui de Templesmith qui coule dans ses veines … je n'avais jamais voulu y penser et même j'avais toujours eut peur qu'à trop me poser la question je finisse par m'attirer le mauvais œil. C'était moi son père, c'était moi qui avait passé des heures à me demander à quoi elle ressemblerait, de quoi serait fait son futur, quel père je devrais être pour elle, c'était avec moi que Miléna avait cherché un prénom, pas avec Cray … c'était moi son père, il fallait que ce soit moi. Il fallait que ce soit ce que le bout de papier dans cette enveloppe disait, parce que je n'étais pas prêt à me faire à l'idée qu'un jour il faudrait peut-être expliquer à Megara que si elle ne me ressemblait pas du tout en grandissant c'était qu'il y avait une raison. C'était égoïste mais je ne voulais pas la partager avec un fantôme, particulièrement si le fantôme était celui de Templesmith ; Je ne voulais pas la regarder grandir tout en craignant d'entendre un jour un « T'es pas mon père » ou autre connerie de ce genre, je ne voulais pas que Miléna et moi ayons un jour à répondre à des questions concernant Cray, je voulais simplement que ce type sorte définitivement du tableau et n'y revienne jamais.
Mais pour ça il allait falloir que j'ouvre cette satané enveloppe, et depuis le début de la matinée qu'elle était en ma possession je n'avais pas réussi à faire autre chose que la regarder et la tenir fébrilement comme si j'avais peur qu'elle ne m'explose à la figure. Je savais que si le choix n'avait été que celui de Miléna elle aurait préféré que je ne fasse pas ce test, elle était capable de vivre en se convainquant que Cray n'était pas le père de Megara et qu'à force de se le répéter elle pourrait peut-être même finir par y croire complètement, mais moi je ne pouvais pas … Je ne pourrais pas me torturer avec cette question éternellement, la réponse serait peut-être difficile à accepter mais cela me paraissait moins difficile que de vivre dans le doute éternellement. Et on ne savait jamais ce qui pouvait arriver par la suite, si pour une raison ou pour une autre je n'étais pas le père et que Megara ne vienne à le découvrir autrement … Je ne voulais pas prendre ce risque, risquer qu'un jour elle ne nous jette cela à la figure et ne nous pardonne pas pour un tel mensonge.

Je n'avais rien dit lorsque Miléna m'avait pris l'enveloppe et l'avait regardée quelque instants, comme je l'avais fait moi aussi lorsque le médecin me l'avait tendu, comme je l'avais encore faire en la récupérant dans mon vestiaire après l'entrainement, comme je l'avais encore fait au bout du couloir peu avant de rentrer dans cette chambre quelques instants plus tôt. Les battements de mon cœur s'étaient brusquement accélérés lorsqu'elle avait ouvert l'enveloppe, et si je savais qu'il aurait bien fallut l'ouvrir un jour une toute petite partie de moi avait presque envie de la lui reprendre immédiatement, de la ranger à nouveau dans ma poche et de réfléchir à une façon de m'en débarrasser pour de bon, en la brûlant ou en en faisant des confettis si petits qu'elle serait impossible à reconstituer, aussi avait-il fallut que je me raisonne avec beaucoup de volonté pour me contenter de simplement la laisser faire et de ne rien dire. Chaque seconde qui passait était une torture, chaque seconde où je la regardais, où je voyais ses yeux parcourir la feuille, me semblait être une éternité … et finalement quand j'avais vu une larme couler le long de sa joue j'avais eut la sensation que le ciel me tombait sur la tête.

    « Raven je … » Non, non, non, je ne voulais pas entendre la suite, je ne voulais pas qu'elle mette des mots sur ce qu'elle venait de lire. Je n'avais pas menti, tout cela ne changeait rien à ce que je ressentais pour Megara, au fait qu'à mes yeux elle était déjà et serait toujours ma fille … Mais je n'étais pas son père. « Non … » J'avais murmuré de façon presque inaudible, j'avais l'impression qu'un poids énorme m'oppressait la poitrine et m'empêchait de respirer convenablement. Je détestais Cray, ce n'était plus simplement l'attitude qu'il avait eut envers moi qui me rendait amer, je le détestais pour de bon, parce qu'il était en train de me voler la chose la plus précieuse à mes yeux. Il me volait la fierté que j'avais d'être le père de ce bébé que je ne m'étais pas lassé de contempler un seul instant depuis sa venue au monde, il me volait le faire de pouvoir poser les yeux sur ma fille en ne pensant qu'au fait qu'elle était la conséquence de l'amour que j'avais pour sa mère … Il était en train de me voler tout ça. Il était mort et il était quand même en train de me voler tout ça. « C'est pas juste … » J'étais comme … presque comme en état de choc, je n'arrivais pas à assimiler la chose. Et pour cette raison j'avais à peine réagi lorsque Miléna avait laissé glisser sa main sur ma joue et m'avait finalement embrassée … pour quoi, pour me consoler ? Elle pensait que j'étais déçu ? Bien entendu que je l'étais, et je ne trompais personne, mais il fallait que je me ressaisisse. Je me préparais même déjà à ravaler toute ma fierté et mes émotions pour tenter de donner le change lorsqu'elle avait passé ses bras autour de mon cou et approché ses lèvres de mon oreille. « … c'est toi. C'est toi son père. »

A nouveau j'avais eut un léger temps de réaction, j'avais peur d'avoir mal compris ; Avais-je mal compris ? Il m'avait fallut quelques secondes mais enfin l'information m'était apparue claire comme de l'eau : c'était moi. Son père, c'était moi ; Ce n'était pas Cray, c'était moi. J'aurais voulu pouvoir dire quelque chose mais contre toute attente ma gorge était encore plus nouée que quelques instants auparavant, et en désespoir de cause je m'étais donc simplement contenté de passer mes bras autour de Miléna en prenant garde à ne pas lui faire mal, et de poser ma tête sur son épaule. Je venais de vivre un tel ascenseur émotionnel que mes mains tremblaient encore légèrement, mais je me sentais maintenant étonnamment léger, comme si un poids énorme s'était retiré de mes épaules, comme si j'apprenais une seconde fois la naissance de ma fille, avec les mêmes appréhensions mais surtout avec la même émotion. C'était d'ailleurs peut-être de là que venaient les quelques larmes qui sans que je n'ai eut le temps de les retenir étaient venues brouiller ma vision. Je n'avais rarement, jamais à vrai dire, eut la sensation d'être aussi heureux ; Parce que ce n'était peut-être qu'un détail, mais au fond de moi c'était un détail qui avait toute son importance. Et lorsque Miléna s'était détachée de moi je n'avais eut le temps que d'essuyer mes yeux prestement d'un revers de manche, au moment où une de ses mains se posait sur ma joue.

    « C'est bon, je reconnais, tu m'as eut. » avais-je simplement dit avec humour en essuyant une dernière fois mes yeux. J'étais quelqu'un de posé, de tempéré, et pour cette raison je ne me laissais pratiquement jamais allé à des démonstrations excessives de mes émotions ; J'étais bien plus à l'aise pour manier les mots, aussi étrange que cela puisse paraître. Et pourtant, en une seule phrase Miléna avait réussi l'exploit de m'émouvoir aux larmes ; Parce que c'était ça, j'étais ému, comme je ne l'avais encore jamais été. « J'suis juste … tellement, tellement heureux. » avais-je finalement ajouté en prenant ses mains dans les miennes et en plongeant mon regard dans le sien en souriant. Les secondes qui s'égrainaient semblaient durer une éternité, mais cette fois-ci j'aurais souhaité que le temps s'étire encore plus, et que ces quelques secondes ne finissent jamais. Parce que tout semblait parfait, tout était à sa place. « Je t'aime. » Murmurant toujours, j'avais posé mon front contre le sien avec douceur, sans un instant lâcher ses mains.

Elle le savait, je le lui avais assez répété. Mais que je l'ai maintes et maintes fois répété ne signifiaient pas que le poids des mots n'était plus le même, et d'ailleurs je ne le pensais pas moins que les premières fois. Au contraire, j'avais l'impression qu'avec la naissance de Megara ma capacité à aimer s'était comme décuplée, et si j'avais cru avant ne pas pouvoir aimer plus Miléna que ce n'était déjà le cas je réalisais que j'avais eut tort.
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Miléna E. Andréis-Wheeler
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Miléna E. Andréis-Wheeler
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RAVEN&MILENA ღ i'm scared but i don't regret it, all i want is you Vide
MessageSujet: Re: RAVEN&MILENA ღ i'm scared but i don't regret it, all i want is you   RAVEN&MILENA ღ i'm scared but i don't regret it, all i want is you Icon_minitimeDim 2 Déc - 23:26

Pendant des années j’avais construit ces murs, ces immenses murs entre moi et le reste du monde, je l’avais fait parce que je pensais que ça me reprochait, je pensais qu’en ne laissant personne s’approcher réellement de moi je ne risquais pas d’être blessée, utilisée et laissée de côté une fois chose faite. J’avais fais ça dans le simple but de me protéger du monde extérieur, parce que j’en avais terriblement besoin, parce qu’au fond je n’avais peur de rien plus que de devenir dépendante de quelqu’un. Et quatre ans et demi auparavant lorsque j’avais commencé à fréquenté Raven je n’avais jamais réellement fait tomber les murs, et justement sans réellement le faire de façon volontaire ces murs je les avais renforcé, parce que j’avais eu peur qu’il soit à même de complètement les détruire. J’avais eu peur, peur du contrôle que sentais qu’il avait déjà sur moi, sur mes actes et mes pensées sans même le vouloir. Et sans que je n’y ai réellement réfléchis une partie de moi était arrivée à la conclusion que peut être que c’était la solution, que peut être que c’était le seul moyen pour éviter d’être blessée. Alors jamais je n’avais laissé Raven accéder entièrement à qui j’étais réellement, sans me cacher, sans tenter de lui dissimuler certaines de mes pensées, certains pans de mon passé. Et c’était vrai, je vivais et je venais d’avoir un enfant avec un homme qui ne savait pratiquement rien de ce qu’avait été ma vie avant mes dix sept ans, qui ne connaissait pas mes peurs les plus profondes, celles liées à ce mal qui m’avait rongé toute mon adolescence, et qui continuait surement à me ronger aujourd’hui. Je vivais avec un homme avec lequel j’avais parfois peur de partager les plus obscures de mes pensées, et les pans les plus noirs de mon passé, parce que j’avais peur, j’avais peur qu’il me juge, qu’il soit incapable de me voir pareil s’il savait, s’il savait tout. C’était paradoxal quand on savait que jamais je n’avais été aussi proche de qui que ce soit, a quel point personne ne m’avait jamais mieux connue que lui, et à quel point j’aurais eu envie qu’il sache tout. Parce que je n’étais pas aveugle, et je savais qu’il se posait des questions, je surprenais son regard parfois hésitant d’autre fois désemparé lorsque me trouvant au prise avec mes pensées il ne savait pas comment réagir. Ce que Raven savait c’était mon dossier qui le lui avait dit, et j’avais parfois évoqué mon passé de façon succincte, quand j’avais du lui expliquer pourquoi je prenais tous les matins en me levant des médicaments qui continuaient à m’être prescrit pas l’hôpital du 13, ou quand quelques phrases sur mon passé m’avait échappées.

Et pourtant je savais, je sentais que jamais les murs qui je dressais entre moi et le monde n’avait été aussi proches de s’effondrer qu’avec Raven, je sentais que je lui appartenais et que j’étais dépendante. Et si parfois ça continuait à me faire peur, souvent, j’avais aussi appris à apprécier ce sentiment, ce sentiment que je pouvais juste fermer les yeux et me laisser tomber dans le vide, qu’il serait toujours là pour me rattraper. Parce que j’étais heureuse, jamais quelqu’un n’avait réussit à me rendre aussi heureuse que Raven. Ni personne, ni même mon job. J’aimais mon job, j’étais dévouée à ma cause, à la cause du 13, mais ce n’était plus elle qui me donnait envie de me lever le matin, qui me donnait envie de m’abandonner à elle corps et âme, plus depuis que j’avais rencontré Raven. Parce que j’étais égoïste, et que si un jour j’avais un choix à faire, un choix entre le district et Raven je choisirais Raven, et si un jour je devais faire le choix de sauver la vie d’une dizaine de soldats ou la sienne, je choisirai la sienne sans hésiter une seule seconde. J’avais cru pendant longtemps que c’était ça la définition de l’amour entre deux personnes, qu’aimer d’amour c’était ça, c’était être capable de faire des choses que l’on aurait jamais faite et sans ciller. J’avais cru qu’il n’y avait qu’une seule personne pour laquelle on était capable de faire ce genre de choses. Puis Kathleen était entrée dans ma vie, et quatre jours auparavant Megara avait à son tour fait une entrée fracassante, me forçant toutes les deux à revoir ma définition. Et d’un côté ça me terrifiait, parce que je n’avais jamais cru posséder autant d’amour dans mon cœur. Pour Raven tout semblait si naturel, comme s’il marchait simplement sur une route large et toute tracée dont il avait toujours su qu’elle serait la sienne, alors que je ressemblais plus à un funambuliste débutant.

    « Pour le moment j'arrive à jongler entre vous deux, je crois que c'est parce qu'elle aussi a plus dormi en quatre jours que depuis le début de sa vie. Mais je ne sais pas encore si elle est jalouse ou non, alors vaut mieux garder ça secret. » J’avais souris lorsqu’il m’avait attrapé la main. Avec lui j’avais parfois l’impression d’être faite de verre, et dans ces moments plus que n’importe quand, depuis quatre jours plus que n’importe quand. Mais d’une façon étrange cette fois ci ça ne me dérangeait pas un seul instant. J’avais attrapé sa main avec ma main libre, entrelaçant mes deux mains dans la sienne. « Mais moi je suis jalouse par contre, très jalousie… Tu ferais mieux de te méfier avant que je ne découvre que je ne suis plus la seule et l’unique… » Est-ce que j’aurais aimé que les choses se passent différemment, ne pas tomber enceinte juste après avoir failli perdre la vie, ni pendant la guerre la plus importante de notre vie, ni alors que je venais de me remettre avec Raven et que j’avais eu peur que le moindre coup porté à notre relation fragile ne la fasse vaciller ? Oui, est ce que j’aurais voulu que tout se passe mieux, en avoir parlé avec lui, accoucher sans me vider de mon sang et sans passer une fois de plus près de la mort ? Bien sur, mais pourtant en cet instant il n’y avait qu’une seule chose qui accaparait mes pensées, ce petit être dans la pièce d’à côté, et seul le besoin inexplicable d’arracher ma fille aux médecins pour la serrer contre moi me hantait. J’avais perdu tellement de choses, tellement de gens que j’aimais, Cray, puis Kathleen, mais j’étais heureuse autant que je pouvais l’être. Bien sur que ces morts me hantaient toujours, surtout celle de ma protégée, bien sur que j’étais encore réveillée en sueur la nuit par des cauchemars atroce se situant tous au capitole, et me mettant tous en scène aux mains de ces pacificateurs, bien sur que je n’arrivais toujours pas à me regarder dans une glace sans avoir envie de vomir à la vue du tatouage sur le haut de ma poitrine, que les simples débardeurs d’entrainement ne cachaient pas. Mais contrairement à quelques mois auparavant je sentais aussi une puissance dévastatrice en moi, une puissance que la simple réalité de l’existence de ma fille réussissait à créer. « Je me ferai tout petit, et je serais sage comme une image. Promis. » De toute façon il n’avait rien besoin de promettre, sa simple présence contre moi réussissait à me combler, et le simple fait de dormir serrée contre lui dans un lit prévu à la base pour une personne me ramenait aux débuts de notre relation d’une façon agréable. « Puisque c’est demandé si gentiment… »

Mais je savais aussi que si j’aurais pu me convaincre toute ma vie que Megara était notre fille, qu’elle était la fille de Raven et qu’il était impossible qu’il en soit autrement, Raven avait besoin de réponses. J’étais très douée pour mentir, et particulièrement lorsque c’était à moi-même, je pouvais me mentir jusqu’au point où j’en oubliais la vérité, où je réussissais moi aussi à y croire dur comme fer. J’étais capable de me tromper moi, mais ce n’était pas le cas de Raven. Après la naissance il me l’avait dit, il m’avait dit qu’il avait réfléchis et qu’il avait besoin de le savoir. Que ça ne changerait rien mais qu’il avait besoin de savoir. Et je voulais le croire, je voulais le croire de tout mon cœur mais j’avais peur qu’il se trompe, qu’il pense que cela ne changerait rien mais que d’une façon d’abord imperceptible puis qui prendrait de l’ampleur avec le temps ça changerait quelque chose. Pour ces raisons je n’avais pas envie de savoir, je n’avais jamais eu envie de savoir au fond, et j’aurais voulu que Raven n’en ai pas besoin lui non plus. Je comprenais ça, bien sur que je le comprenais, mais une partie de moi aurait voulu qu’il en soit autrement. Elle aurait voulu ne pas avoir cette enveloppe dans les mains aujourd’hui.

Et d’ailleurs jusqu’à aujourd’hui je n’avais même pas réussit à décider si oui ou non je voulais savoir, je luis avais dit que j’étais d’accord avec ça mais au fond je ne savais pas. Mais face à la détresse de Raven j’avais senti d’une façon inexplicable que c’était à moi de le faire. Que pour lui je devais le faire, qu’il se passerait peut être encore des jours sans qu’il n’arrive à trouver le courage d’ouvrir la lettre pour y lire ce qui peut être changerait tout au fond. Je n’avais pas besoin de savoir mais il avait besoin que ce soit moi qui ouvre cette fichue lettre. Et je lui devais ça, au fond je savais que je lui devais ça, parce que si je disais ne rien avoir à me reprocher au fond je savais que c’était ma faute, que c’était moi qui nous avais mis dans cette situation.

Et la réponse avait changé des choses. Ca n’avait pas changé l’amour que je portais déjà a Megara, ou celui si profond qui me liait à Raven depuis plus de quatre ans, non ça avait ôté un poids de mon cœur, un poids que je savais avoir mais dont je n’avais pas pris conscience de l’importance. Ca m’avait libérée, Megara était ma fille, celle de Raven, notre fille et jamais rien ni personne ne pourrait venir remettre ça en cause. Jamais rien ni personne ne pourrait venir et dire que ce n’était pas le cas, parce que c’était sur, parce que c’était écrit sur ce petit bout de papier. Je ne savais pas si j’avais été incroyablement chanceuse, ou si le destin existait et avait compris que cet enfant devait être celui de Raven, parce que nous étions fait pour passer notre vie l’un avec l’autre, mais c’était sa fille. J’étais libérée, libérée d’un côté de Cray, de la tournure atroce qu’avait prise notre relation et même un peu du poids sur la conscience que sa mort avait été. J’avais tué un ami, parce qu’il était mort par ma faute, mais je n’avais pas tué le père de l’enfant que je portais. Je pouvais tenter de l’oublier, d’oublier ce qu’il s’était passé, et si je me sentais coupable de me sentir libérée à ce point ce n’était rien face à la vague de chaleur que je ressentais au fond de mon cœur. Je n’avais même pas fait attention au fait que je n’étais pas claire, que j’étais trop troublée et émue pour l’être, et je n’avais pas compris tout de suite la détresse de Raven, et la comprenant je m’en étais voulu.

    « Non … C'est pas juste … » J’avais compris, j’avais compris ce qu’il croyait, et je n’étais restée que quelques secondes immobile et incapable de réagir avant de lui dire qu’il se trompait, avant de lui dire qu’il avait mal compris, qu’il était bien le père de Megara. Mais pendant ces quelques secondes j’avais su que j’avais eu raison, et que faire ce test avait été prendre un risque. J’avais su que si Cray avait réellement été le père de Megara ça aurait détruit Raven, ça l’aurait bouleversé, et mon cœur avait pris un léger coup en même temps que cette prise de conscience et cette découverte. Si Cray avait été le père de Megara ça aurait changé des choses, ça n’aurait peut être pas altéré l’amour que Raven lui portait, mais ça aurait changé des choses dans son cœur à lui. Et je savais, je savais que je n’avais pas besoin de penser à ça, pas besoin de me torturer l’esprit avec ça parce que Raven était bel et bien le père de ma fille, mais j’étais incapable de sortir cette idée de ma tête, j’étais incapable d’oublier cette déception, ce désespoir et cette tristesse que pendant l’espace de quelques seconde j’avais vus traverser les yeux de Raven. Déglutissant j’avais fermé les yeux alors que j’avais la tête posée au creux de son cou, oui, fermant les yeux, comme on chassait un mauvais rêve.

Est-ce qu’un jour Raven réussirait à faire la paix avec Cray ? Est-ce que moi-même je réussirais à faire la paix avec moi-même pour ce qu’il s’était passé par ma faute, pour ce que je lui avais fait ? Je n’avais pas la réponse à cette question, je ne savais pas si je la trouverais un jour. Pourtant alors que Raven avait resserré ses bras autour de mon corps ça n’avait plus eu la moindre importance, et je m’étais abandonné à son étreinte et alors qu’il avait tenté de ne pas serrer trop fort pour me préserver j’avais pour ma part resserré mes bras si fort que j’avais du lui couper la respiration, et lorsque je m’étais détachée de lui ma main qui s’était enfouie dans ses cheveux avait glissé doucement jusqu’à sa joue. J’avais découvert ses yeux embués, et alors qu’il tentait d’essuyer des larmes qu’il avait empêché de couler j’avais doucement passé ma mains sous ses yeux et un frisson m’avait traversé. Jamais je n’avais vu Raven verser la moindre larme, jamais, je ne m’étais jamais fait la réflexion mais là j’en prenais conscience. Et j’avais beau savoir que c’était des larmes de joie qu’il retenait je ne pouvais pas empêcher mon cœur de se serrer violement. Jamais je n’avais vu Raven verser la moindre larme. Je ne pouvais pas imaginer comment il se sentais, je n’étais déjà pas douée avec les sentiments en temps normal… Je ne savais même pas s’il aurait été mieux que je parle ou que je me taise, mais j’étais de toute façon incapable d’émettre le moindre son.

    « C'est bon, je reconnais, tu m'as eut. » J’étais stupéfaite de voir comment il arrivait à en plaisanter alors que je savais, j’avais vu la détresse dans ses yeux, j’avais eu l’impression que je venais de lui donner un coup de couteau dans le cœur. Comment était-il capable de faire ça ? Il était capable de me parler de ses sentiments avec une honnêteté et surtout sans jamais le moindre doute, et pourtant à certains moment il était capable de les refouler et de les dissimuler comme même moi je ne savais pas le faire. Comment arrivait-il a faire ça sans construire les murs que j’étais obligée moi de construire pour garder une partie de moi à l’abris ? Je l’enviais et je l’admirais pour ça, tellement… « Je suis désolée… » J’avais souris, pourtant je m’en voulais réellement et j’étais incapable de le dissimuler. J’aurais du être claire toute de suite, je n’aurais pas du laisser un doute. J’étais réellement désolée. J’avais murmuré, laissé tomber ma main de sa joue. Il avait saisi mes mains dans les siennes et avait resserré ses doigts sur les miens. Même avec une étreinte comme celle la il était capable de me dire je t’aime quand moi j’avais encore tant de mal à le lui faire comprendre. Parce que pendant des mois j’avais cru qu’il savait, que mes regard, mes actes étaient suffisant, mais j’avais découvert qu’il ne pouvait s’empêcher de douter là ou lui m’offrait la possibilité d’être sure. « J'suis juste … tellement, tellement heureux. » Mon cœur s’était resserré, mais cette fois ci ce n’était pas de la tristesse ou de l’amertume. Non c’était un bonheur, un vrai bonheur comme je n’en avais jamais réellement ressenti. Je m’étais souvenu de mes paroles deux mois auparavant tu me rend tellement heureuse…. Il savait, il savait à quel point il exprimait mes pensées en même temps que les siennes. Je n’avais pas besoin de parler, pas alors que mon cœur était si serré que je n’étais pas certaine d’être capable de le faire. « Je t'aime. »

Je le savais, il me l’avait dit tellement de fois et même si ça n’avait pas été le cas je l’aurais su quand même. Il n’avait pas besoin de le dire. Il avait collé son front contre le mien et j’étais resté comme ça une éternité, avant de me décoller, et de me lever doucement du lit pour me laisser retomber sur ses genoux sur le fauteuil qu’il occupait, ramenant mes genoux contre lui et le serrant contre moi. Doucement j’avais fermé les yeux, et sans que je le veuille un flot de pensées m’avait assailli. Des souvenirs, des craintes passées, de regrets, et j’avais dans un sourire chassé tout ça pour ne garder que ce sentiment que je ne ressentais que lorsque j’étais contre Raven.

    « Tu sais je… Il m’est arrivé un certain nombre de choses dont j’ai cru qu’elles me détruiraient… Quand j’étais adolescente, quand j’ai cru mourir au fond de cette cellule au capitole, la… La mort de Cray, puis celle de Kathleen et je… » J’avais du mal à mettre des mots sur mes pensées, et je ne savais même pas pourquoi je disais tout ça, je n’étais pas du genre à partager la moindre de mes pensées, mais là j’avais senti que j’avais besoin de le faire. « Mais ça l’a pas fait, aucune de ces choses m’a détruite et si c’est sur que j’aurais voulu faire certains choix différemment si j’avais l’occasion de recommencer ma vie je choisirais de revivre toutes ces choses si j’avais la certitude que c’était le seuls moyen pour arriver à ce moment, toi contre moi, et le minuscule petit être dans la pièce d’a côté… » Je savais que je m’exprimais mal, je n’avais pas l’habitude de le faire et je ne voulais pas dire que je ne regrettais rien, aucune de mes décision, ni que ces morts ne m’avaient pas blessée parce que blessée je l’étais toujours, simplement je voulais qu’il sache que… Que si seule les routes que j’avais empruntées tout au long de ma vie m’avait conduite à celle que je partageais aujourd’hui avec lui, alors si j’avais le choix je les reprendrais toutes. « J’échangerais la place à laquelle je suis aujourd’hui pour rien au monde, parce que c’est la mienne, j’ai jamais eu l’impression d’appartenir à un endroit plus qu’à tes bras… » C’était rare que je m’étende autant sur ce que je ressentais, ces pensées je ne les avait jamais partagées avec lui et aujourd’hui encore ma voix était plus hésitant qu’assurée, mais ça n’avait pas d’importance, je n’avais jamais cru au destin avant de rencontrer Raven et aujourd’hui j’étais persuadée que dans un certain sens, c’était le destin que ma vie et celle de Raven se croisent. Mon dieu les murs n’avaient jamais semblés si fin, et ça n’avait jamais été à la fois si effrayant et excitant…
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Raven H. Abernathy
DISTRICT 13
Raven H. Abernathy
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△ multicomptes : thybalt, gwendal, eurydice (denahi)
△ à Panem depuis le : 22/01/2012
△ humeur : la mort de Coin, dont les idées commençaient à lui déplaire, a donné un nouvel élan à son implication dans la lutte contre le Capitole
△ âge du personnage : trente-six ans
△ occupation : lieutenant-colonel dans l'armée du 13 (chef de section, tireur d'élite) ~ membre du conseil de décision post-Coin


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RAVEN&MILENA ღ i'm scared but i don't regret it, all i want is you Vide
MessageSujet: Re: RAVEN&MILENA ღ i'm scared but i don't regret it, all i want is you   RAVEN&MILENA ღ i'm scared but i don't regret it, all i want is you Icon_minitimeJeu 6 Déc - 2:10

Est-ce que c'était une question de confiance ? Est-ce que c'était la seule raison pour laquelle je ne savais presque rien de Miléna quand elle en savait autant sur moi ? Presque tout à vrai dire, je n'étais pas forcément loquace sur tous les sujets mais je n'avais rien à cacher … ou bien peut-être était-ce ça le vrai fond du problème, que parce que j'avais eut la chance de naitre et et vivre au treize une vie somme toute des plus banales, Miléna estimait que j'étais trop étroit d'esprit, ou pas à même de réaliser que j'avais eut de la chance et pas elle. Elle ne réalisait simplement pas à quel point même si elle me disait tout, même si certaines choses étaient dures à dire mais aussi dures à entendre, il n'en demeurait pas moins que c'était ce qu'elle avait vécu qui faisait ce qu'elle était aujourd'hui … et c'était de cette personne là que j'étais tombé amoureux, c'était de ces milliers de petits détails qui faisaient ce qu'elle était que je continuais à aimer un peu plus tous les jours. Mais ce ne serait peut-être jamais assez, c'était ce qui me revenait en pleine tête chaque fois que je posais une question que je n'aurais pas du et que Miléna me regardait avec cet air si particulier qui voulait dire « n'insiste pas ». Et je n'insistais pas, jamais, mais parfois je me demandais ce qui manquait, ce qui me manquait pour qu'elle réalise, peut-être, qu'il n'y avait rien dont elle ne pouvait pas me parler, parce que si un jour elle venait me voir en me demandant d'écouter et de ne pas poser de questions je le ferais. Si c'était ce qu'elle avait besoin que je fasse pour avoir l'impression d'être en confiance alors je le ferais, sans avoir besoin de réfléchir.
Jamais, ou rarement tout du moins, je n'avais eut besoin de me remettre en question avant de rencontrer Miléna. Avant elle j'avais toujours tout fait sans me poser de questions, je m'étais toujours laissé porté par le cours de la vie sans chercher à le modifier, sans chercher à me demander si c'était tout ce à quoi je pouvais prétendre, sans me demander si ailleurs les choses n'étaient pas différentes. Et c'était pour cette raison que Miléna était important,e indispensable à ce que j'étais devenu ; Parce qu'elle était la première personne pour quoi j'avais du me poser toutes ces questions, me demander ce que je voulais réellement, de quoi j'espérais que ma vie soit faite … Miléna m'avait appris à ne plus simplement penser en fonction de moi, et à remettre en question certains de mes actes pour me demander si j'avais bien agi ou fait une erreur. Elle m'avait appris la nécessité de savoir pardonner, et fait comprendre que lorsque l'on avait droit à une seconde chance on ne pouvait pas perdre de temps à se poser des questions, juste la saisir avant qu'il ne soit trop tard.

Et Megara était le résultat de cette seconde chance, elle était là parce que Miléna avait trouvé le courage de venir jusqu'à ma porte sept mois plus tôt quand moi je ne l'avais pas eut, elle était là parce que j'avais compris que si je n'étais pas capable de pardonner j'allais passer à côté de ma vie … Megara était là parce que Miléna et moi nous aimions trop pour nous imaginer passer plus de temps séparés. Je ne savais pas vraiment où j'en aurais été sans Miléna aujourd'hui, ou dans quelques années … est-ce que j'aurais rencontré quelqu'un d'autre, quelqu'un avec qui j'aurais pu me persuader que je finirais par être heureux ? Quelqu'un avec qui j'aurais fondé une famille, peut-être, une famille qui aurait pu me donner l'illusion que ma vie était telle que j'avais toujours rêvé qu'elle soit … à cette différence près que Miléna n'en aurait pas fait partie, que Megara n'aurait pas existé, et que même en tentant de m'en convaincre, même en étant sincèrement heureux qui sait, je ne l'aurais jamais été autant que je l'étais en ce moment, pas de la même manière, pas avec la même force. Parce qu'à cet instant les choses me paraissaient justes, comme si tous les évènements survenus ces dernières années avaient tous eut pour but de mener ici. Avec une autre je n'aurais eut de cesse de penser à ce que les choses auraient pu être si Miléna et moi ne nous étions pas séparés, alors que là il n'y avait pas de question à se poser, au fond de moi j'étais persuadé qu'il était écrit que les choses devaient se dérouler ainsi.

    « Mais moi je suis jalouse par contre, très jalouse … Tu ferais mieux de te méfier avant que je ne découvre que je ne suis plus la seule et l'unique … » Esquissant un sourire amusé j'avais penché la tête sur le côté d'un air pensif, avant de me pencher vers Miléna et de déposer un baiser à la commissure de ses lèvres en murmurant « Y'a certaines choses pour lesquelles tu seras toujours la seule et l'unique. Même si, et je devrais sans doute pas le dire mais, j'aime assez ça, te voir un peu jalouse. » et disant cela j'avais resserré mes doigts autour des siens en la gratifiant d'un clin d'oeil. Finalement j'avais rajouté d'un ton amusé, mais pourtant pas totalement dénué de sérieux « Et puis, je suis sûr qu'avec de l'entrainement je réussirais à me partager équitablement entre vous deux, c'est qu'une question d'organisation. » Au fond avoir attendu Megara avec impatience ne voulait pas forcément dire que j'étais entièrement préparé à tout ce que cela signifiait, à tout ce que cela impliquait. Miléna n'en avait sans doute pas encore conscience mais je n'en menais pas beaucoup plus large qu'elle, et je savais que plus d'une fois j'allais apparaître penaud sur le pas de la porte de mon paternel pour quémander un de ses conseils avisés. Mais pour le moment je n'avais pas encore pris le temps de penser à tout cela, peut-être parce que nous n'avions pas d'autre choix que celui de laisser notre fille aux mains des médecins, avec cette désagréable impression qu'elle ne nous appartenait pas encore totalement, et qu'il en serait ainsi tant qu'elle serait coincée derrière cette paroi de verre. En attendant il n'y avait que Miléna et moi, et même si c'était sans doute un peu stupide, la savoir à côté de moi me rassurait. « Puisque c'est demandé si gentiment … » J'avais sourit, la perspective d'éviter une nuit de plus de remettre les pieds dans cet appartement suffisant à repousser mon angoisse à plus tard.

C'était reculer pour mieux sauter, c'est vrai, mais au fond c'était aussi cette impression d'être bien plus à ma place là où se trouvaient Miléna et notre fille que dans un appartement qui une fois vide n'avait au demeurant rien qui le différenciait des dizaines d'autres appartements que comptaient le treize. Si je préférais passer mon temps ici dans cet hôpital c'était parce que j'avais aussi l'impression que tant qu'elles y seraient toutes les deux c'était ici qu'était ma place, parce que cela ne faisait peut-être que quatre petits jours mais que nous étions déjà une famille, et qu'une famille était faite pour rester ensemble … Arriverait un moment où je reprendrais les missions actives, et Miléna aussi, où séparés nous le serions alors forcément parfois par la force des choses. Alors en attendant je ne voulais pas que ce soit le cas, ce n'était peut-être quelques étages et couloirs mais c'était déjà trop à mon goût. Et surtout il y avait moyen d'y remédier.

Et cela n'aurait rien changé à tout cela, au fond, que je sois ou non le père de Megara. Cette impression qu'il n'y avait pas bébé plus magnifique au monde alors qu'en définitive je n'en avais vu que très peu, cette sensation qu'il était de mon devoir de la protéger, de faire en sorte qu'elle aille bien et que jamais il ne lui arrive rien, que celui ou celle qui oserait s'en approcher sans faire patte blanche le regretterait amèrement … Tout cela faisait déjà partie de moi bien avant que ne se pose la question de qui était biologiquement le père de cette petite chose magnifique dans sa couveuse. J'avais besoin de savoir, c'est vrai, mais pas parce que la réponse changerait quelque chose à la façon dont je voyais où dont j'aimais ma fille ; J'avais besoin de savoir parce que je voulais avoir le temps de me faire à l'idée si je devais la voir grandir et réaliser les traits communs qu'elle pourrait avoir avec Cray, je voulais avoir le temps d'appréhender la chose, de me faire une raison, parce que peut-être ainsi quand la réalité sauterait aux yeux elle me ferait un peu moins mal … Un peu. Pourtant cela ne signifiait pas que je ne comprenais pas la réticence de Miléna, le fait qu'elle aurait sans doute préféré ne pas avoir de réponse à cette question. Et je ne savais pas, peut-être qu'elle était sincère lorsqu'elle disait que pour elle cela ne changeait rien, et qu'elle n'avait pas besoin de savoir … Elle n'en avait peut-être pas besoin, c'est vrai, mais moi oui. Et même si c'était égoïste je ne voulais pas porter le poids de cette question indéfiniment sur mes épaules. Je n'étais pas le genre qui faisait l'autruche, qui ignorait les choses jusqu'à espérer qu'elles disparaissent ou qu'elles cessent d'exister ; Je savais que cette question, bien plus que n'importe laquelle de ses réponses, allait me grignoter de l'intérieur si je n'y mettais pas un terme. Elle ne me quittait déjà presque jamais depuis quatre jours, alors qu'en serait-il dans quatre mois, quatre ans ? Quand on commencerait à dire « Elle ressemble à sa mère » et que la seule chose qui me viendrait à l'esprit serait de demander « Et moi ? Est-ce qu'elle me ressemble, à moi ? » J'avais besoin d'une réponse ferme et définitive. Raison pour laquelle pour une fois les réticences de Miléna n'avaient pas suffit à me dissuader.
Et j'avais été déçu, bien sûr. Quand j'avais pris le silence de Miléna pour un non, pour la réponse que j'aurais souhaité différente à cette question que je me posais depuis sept mois. Plus déçu que je ne l'aurais imaginé sans doute même, parce qu'au fond de moi je considérais déjà tellement Megara comme ma fille qu'une telle preuve contraire me paraissait irréaliste. J'essayais de toutes mes forces de faire cesser ma rancœur envers Cray, pas parce que j'avais de quelconques remords vis-à-vis de lui mais parce qu'il avait été et était toujours important pour Miléna. Mais c'était difficile … particulièrement difficile à cet instant. Parce que j'avais eut l'impression qu'il me volait la seule et unique chose que je ne voulais pas avoir à partager, la seule chose que je ne supportais pas qu'on puisse me voler ; Cette certitude que Megara n'aurait toujours qu'un seul et unique père et que ce père c'était moi. Ça devait être moi. Ça devait être moi et c'était ce que je me répétais silencieusement tandis que Miléna resserrait ses bras autour de mon cou.

Ce n'était donc pas simplement du soulagement que j'avais ressenti lorsque je l'avais entendue murmurer à mon oreille, c'était comme si … comme si tout revenait enfin à sa place, comme si cette simple phrase n'avait pas seulement balayé la déception des secondes précédentes mais aussi tous les doutes de ces derniers jours, de ces derniers moi. Comme si désormais plus rien, pas même le fantôme d'un autre ne pouvait plus se mettre entre ma fille et moi, entre Miléna et moi, et entre la famille que nous formions tous désormais tous les trois. Alors je me fichais bien de ce que j'avais pensé ou ressenti juste avant, cela ne comptait plus, et si la main de Miléna sur ma joue m'avait arraché un sourire léger c'était simplement parce que j'étais pris pas un flot trop important d'émotions pour réussir à toutes les remettre en ordre et faire semblant de garder mon calme.

    « Je suis désolée … » Elle avait tenté un sourire, mais je connaissais assez le son de sa voix pour comprendre qu'elle s'en voulait, qu'elle était réellement désolée, et à peine avait-elle laissé tombé à nouveau sa main sur le lit que je l'avais attrapée et serrée dans la mienne, avant d'attraper la seconde et de faire de même. « Le soit pas. J't'assure … » Lâchant un instant sa main j'avais attrapé l'enveloppe et son contenu, et finalement en tentant de ne pas trembler je l'avais lu moi-même, j'avais fait ce dont je n'avais pas trouvé le courage la première fois. Positif. On imaginait pas comme un mot aussi neutre pouvait d'un seul coup prendre un pareil sens, et changer une vie. « Y'a rien, aucune raison d'être désolé aujourd'hui. » avais-je finalement ajouté en reposant la lettre sur le lit puis en déposant un baiser sur son front.

J'avais failli protester lorsqu'elle s'était levée, mais puisqu'elle se dirigeait vers moi j'avais simplement repris ma place au fond du fauteuil et ouvert mes bras pour lui faire une place. Lorsque l'on se retrouvait face à Miléna pour la première fois on avait tout de suite la sensation d'être face à quelqu'un qui ne laissait rien ni personne l'atteindre, quelqu'un qui avait travaillé durant des années pour se forger un caractère et une façon d'être telle qu'on avait la sensation que rien ne l'atteignait jamais vraiment, que tout rebondissait simplement sur elle comme sur une armure. C'était ce que j'avais cru les premiers mois, c'était ce que je croyais encore même après avoir compris la nature des sentiments que j'avais développé à son égard … c'était peut-être même la raison pour laquelle j'avais réellement cru son désintérêt sincère lorsque j'avais dit vouloir la quitter. Mais maintenant je savais. En l'espace de quelques mois qui venaient de s'écouler j'avais compris à quel point derrière tout cela il y avait quelqu'un de fragile, une fragilité parfois pareille à celle d'une enfant, et même si je savais que je ne saurais peut-être jamais plus du quart de ce qui la rendait ainsi, je savais aussi que je ne referais plus jamais l'erreur de croire que parce qu'elle ne le disait pas clairement Miléna ne pensait pas, ou ne ressentait pas. Et plus jamais je ne referai l'erreur de ne pas être là pour elle, c'était ce que je m'étais une nouvelle fois promis tandis qu'elle passait à nouveau ses bras autour de mon cou et posait sa tête contre mon épaule.

    « Tu sais je … Il m'est arrivé un certain nombre de choses dont j'ai cru qu'elles me détruiraient … Quand j'étais adolescente, quand j'ai cru mourir au fond de cette cellule au Capitole, la … La mort de Cray, puis celle de Kathleen et je … » J'avais légèrement tressailli à l'évocation du prénom de la jeune fille. Parce que moi je savais, je savais que la vérité n'était pas aussi simple et que si j'étais venu la boule au ventre ce midi c'était aussi à cause de cela. Pourtant je n'avais rien dit, pas encore, parce que Miléna s'était arrêté au milieu de quelque chose et que je ne voulais pas l'interrompre, trop peu habitué à l'entendre se livrer de cette manière. « Mais ça l'a pas fait, aucune de ces choses m'a détruite et si c'est sûr que j'aurais voulu faire certains choix différemment si j'avais l'occasion de recommencer ma vie je choisirais de revivre toutes ces choses, si j'avais la certitude que c'était le seul moyen pour arriver à ce moment, toi contre moi, et le minuscule petit être dans la pièce d'à côté … » Elle ne se rendait probablement pas compte, d'à quel point ses mots pouvaient me toucher et me rassurer. Parce que pendant sept mois j'avais eut peur que la naissance de cet enfant nous éloignerait, j'avais tenté de me convaincre et de la convaincre du contraire lorsque Miléna avait exprimé ses peurs à ce sujet mais la vérité c'était que je l'avais craint moi aussi. Et de voir, mais aussi de l'entendre me dire que ce n'était pas le cas, que cette peur comme d'autres avant elle n'était plus qu'à ranger dans un tiroir très au fond de notre mémoire, ça signifiait énormément de choses à mes yeux. Resserrant mes bras autour d'elle j'avais posé une main sur ses cheveux pour les caresser doucement, mais sans l'interrompre une fois encore. « J'échangerai la place à laquelle je suis aujourd'hui pour rien au monde, parce que c'est la mienne, j'ai jamais eut l'impression d'appartenir à un endroit plus qu'à tes bras … » Mes doigts glissant toujours le long de ses cheveux, j'avais gardé le silence quelques instants, étant contre toute attente celui qui ne savait pas quoi répondre cette fois-ci. Finalement, sans desserrer mon étreinte pour autant, j'avais murmuré « T'as toujours été tellement plus forte que tu sembles le croire, tu sais … » me détachant légèrement d'elle j'avais posé mon regard sur le sien avant de continuer « Mais peu importe ce qui peut arriver plus tard, souviens-toi juste que cette place tu l'auras toujours. Quoi qu'il se passe. »

C'était quelque chose que je lui avais déjà promis, de toujours être là, de ne plus jamais la laisser. C'était même LA première chose que je lui avais promis ce soir là, sept mois avant aujourd'hui. Et depuis ce soir là ma promesse n'avais jamais faibli, pas une fois … c'était même tout le contraire, plus les jours et les semaines étaient passées plus j'avais compris que cette seconde chance était là pour une bonne raison, que tout ce qui s'était passé auparavant l'avait été pour une bonne raison également. Miléna l'avait compris elle aussi, c'était l'addition de tout ce que nous avions vécu qui avait amené à ce que nous étions aujourd'hui, à cet instant précis … Toutes nos erreurs, tous nos faux pas, tous ce qui avait fait ce que nous étions, tout ce qui nous avait rendu heureux ou moins heureux, tout ce qui avait donné un sens à notre vie ou nous avait fait nous questionner. Tout cela avait un sens, parce que tout cela nous avait mené à nous, Miléna, Megara et moi. Et j'avais aussi compris, j'étais venu ici ce midi pour deux raisons, la première était de mettre un point final à la question que cette foutue lettre était censée régler ; Et elle l'avait réglé, de la meilleure des manières possible. La seconde, et bien …

    « Y'a quelque chose que je dois te dire … » Le ton sérieux que j'avais tout à coup employé semblait avoir attiré l'attention de Miléna, et qui en l'espace d'une seconde m'avait fixé de ce regard interrogateur si propre à elle-même. Cherchant un instant mes mots, j'avais fini par reprendre, d'un air hésitant, mais pourtant aussi résolu « J'ai appris ça y'a une dizaine, une douzaine de jours. Le médecin m'avait déconseillé de t'en parler à cause de … enfin, je pense que maintenant je peux. » Et je n'essayais pas de me chercher des excuses. Je lui en aurait réellement parlé tout de suite, si le contexte avait été différent, si sa santé n'avait pas été si préoccupante et son état jugé fragile par le corps médical. J'avais du faire un choix, je savais que Miléna risquait de m'en tenir rigueur mais je n'avais pas hésité, parce que j'avais jugé sa santé prioritaire, sur tout le reste, y compris là-dessus. « C'est à propos de Kathleen. »
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Miléna E. Andréis-Wheeler
DISTRICT 13
Miléna E. Andréis-Wheeler
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RAVEN&MILENA ღ i'm scared but i don't regret it, all i want is you Vide
MessageSujet: Re: RAVEN&MILENA ღ i'm scared but i don't regret it, all i want is you   RAVEN&MILENA ღ i'm scared but i don't regret it, all i want is you Icon_minitimeMar 11 Déc - 10:34

Jamais je n’aurais imaginé que ma vie prendrais un jour ce genre de chemin. Si je me projetais juste cinq ans en arrière, je pouvais même dire que jamais je ne me serais imaginée avoir une relation amoureuse stable et durable. Je pensais être ce genre de femme qui finirait mariée à son boulot, comme la plupart des soldates, le genre de femme qui n’apprend jamais réellement le sens du mot aimer et dont le lit est peut être souvent rempli, mais par des inconnus. Je m’imaginais mourir jeune et sur le terrain, tuée d’une balle dans le front ou d’une hémorragie interne a cause d’un impact trop puissant dans mon kevlar. Une mort de soldat, une mort de héros pour le district 13. Et ce genre d’idée ne me dérangeait pas, je l’avais acceptée et il y avait même un certain côté qui me séduisait dans ce genre de mort à l’époque. Alors qu’aujourd’hui j’étais prête à traverser l’enfer s’il le fallait pour revenir entière au district, et ce même avant la naissance de Meg, ce depuis que j’avais rencontré Raven. Même lorsque nous étions séparés, lorsque Hunter m’avait enlevée et emmenée au capitole je n’avais pas réussit à me résoudre à obéir un ordre simple. En cas de capture, j’étais censée avaler directement la capsule de cyanure dans ma manche, j’avais tardé, j’avais hésité, je m’étais battue jusqu’au bout et à cause de ça Hunter m’avait privée de ma capsule. Je l’avais fait parce que d’un côté l’idée de ne pas rentrer me faisait aussi peur que l’idée de mourir. Ne pas rentrer et ne jamais revoir Raven, mourir sans arriver à me souvenir de la chaleur de ses bras ou encore du gout de ses baisers… Je n’étais tout simplement pas prête à l’accepter. Alors même là bas, lorsque je me pensais perdue, j’avais continué de me battre, et alors que mon sang quittait mon corps ce dernier n’avait pas réussit à lâcher prise. Et je n’étais pas morte de ces blessures qui auraient pu me tuer, je m’étais réveillée de mon long sommeil d’une semaine, j’avais survécu, parce que je voulais vivre. Et maintenant, alors que j’avais enfin l’impression d’avoir trouvé la place qui était mienne, lorsque je pensais que bientôt je repartirais en mission il n’y avait plus seulement que l’excitation, elle était toujours là bien sur parce que c’était aussi qui j’étais, mais désormais il y avait cette peur, cette crainte de ne pas revenir et de laisser Raven et Megara derrière moi. J’avais besoin d’eux autant que j’avais besoin d’être une soldate. Non plus. J’avais bien plus besoin d’eux.

Ils étaient ma famille. Je n’avais jamais pris conscience de ça avant aujourd’hui. Le fait que je n’ai aucun souvenir de mes parents, de Mona, de qui j’étais avant le 13 n’avait aucune importance, parce que si pendant des années je n’avais pas eu de famille aujourd’hui j 'en avais une. Raven était ma personne, j’étais censée terminer ma vie dans ses bras. Plus rien n’avait d’importance, le fait qu’il ai été fiancé, nos débuts mouvementé à cause de nos caractère radicalement différents, ma trahison, notre séparation, les mots si durs qu’il m’avait adressé, Cray, tout ça n’avait aucune importance, parce que je savais que c’était ce qui m’avais conduite ici. Les obstacles que notre relation avait connu c’était ce qui faisait qu’elle était si profonde aujourd’hui, et si particulière. Parce que j’avais peur, mais j’avais l’impression d’appartenir autant à Raven qu’il m’appartenait, et c’était sans parler de la petite chose dans la pièce voisine qui avait déjà une emprise affolante sur mes actes lorsqu’on savait qu’elle n’avait même pas une semaine.

    « Y'a certaines choses pour lesquelles tu seras toujours la seule et l'unique. Même si, et je devrais sans doute pas le dire mais, j'aime assez ça, te voir un peu jalouse. » J’avais souris. Il m’avait déjà vu réellement jalouse, et il savait que c’était loin de ressembler à ça. Il avait vu à quel point je pouvais parfois me rendre malade de jalousie, a quel point des simples regards ou paroles mal interprétées pouvaient me faire sortir de mes gonds. J’étais comme ça, et rien que le fait de le voir accorder un peu trop de temps à une autre femme me mettait hors de moi. Et je savais que c’était irrationnel, et je savais que c’était paradoxal avec le fait que je lui faisais confiance les yeux fermés. Les seuls doutes bien réels que j’avais eu étaient à propos de Vanya, et je n’avais pas peur qu’il se passe quelque chose dans mon dos, jamais je n’avais eu peur de ça, non j’avais eu et j’avais parfois aujourd’hui peur qu’un jour il se rende compte avoir fait une erreur en me choisissant moi alors qu’il était fiancée à une fille comme elle, une fille altruiste et à dix mille lieux de moi. Et même aujourd’hui c’était la principale raison qui entretenait ma rancœur pour l’infirmière, cette impression que c’était trop beau pour être vrai et qu’un jour il reviendrait à la raison. J’avais tenté de repousser ça dans un coin de ma tête, mais depuis ces choses qu’il avait dites en me quittant presque quatre ans auparavant m’en empêchaient. Un jour je serrais certainement capable de me rendre compte qu’il ne l’avait fait que pour me faire réagir, un jour je l’accepterais, mais pas maintenant. Pas quand à chaque fois que je croisais Raven en train de parler avec Vanya dans un couloir j’avais envie de pleurer de rage et de frustration, sans réussir à contrôler ce qu’il se passait dans ma tête. « Et puis, je suis sûr qu'avec de l'entrainement je réussirais à me partager équitablement entre vous deux, c'est qu'une question d'organisation. » Bon par contre il était clair ici que ce n’était que plaisanterie, et jamais je ne pourrais être jalouse du temps que Raven passait avec ma fille, après des mois à me demander ce qu’il se passerait si elle était l’enfant de Cray. J’avais déposé un baiser sur ses lèvres, que j’avais laissé duré quelques secondes m’imprégnant une fois de plus du gout de ses lèvres, avant de finalement lui répondre en murmurant et dans un sourire. « De l’organisation, tu m’en dirais tant… »

Mes doigts s’étaient égarés sur sa joue quelque secondes avant de retomber sur le lit. Et si j’avais senti une bouffée de stress s’emparer de moi en ouvrant la lettre qu’il m’avait tendue, je savais que ce n’était rien face à ce qu’il devait ressentir lui, et lorsque j’avais compris bien tard qu’il pensait la réponse négative à cause de moi je m’en étais voulu, surement bien plus qu’il ne m’en avait voulu. Et rien que pour ça j’étais contente qu’il reste près de moi ce soir, contente de pouvoir le serrer contre moi, pour a mon tour lui rappeler que j’étais là, et que tant qu’on étaient tous les deux rien ne pouvait vraiment arriver. J’étais souvent celle qui avait ce besoin irrationnel d’être rassuré, sur notre avenir comme parfois sur ce qu’il ressentait pour moi, c’était un contraste parfait avec cet abord de femme forte que je m’étais construit. Il était la seule personne que je laissais entrevoir ma vulnérabilité, parce que je n’avais pas le choix au fond. Pendant la première année que nous avions passés ensemble ça n’avait pas été le cas, j’avais fait tout pour que ça ne soit pas le cas, mais lorsque nous avions repris notre relation il s’était juste passé trop de chose pour que j’arrive à garder le masque, sans m’écrouler alors dans les moments où il me serrait dans ses bras. Sans m’écrouler lorsque quand j’étais rentrée de chez Hunter nous avions parlé de notre séparation, et sans m’écrouler tout au long de ma grossesse, tentant pourtant de me battre tellement fort pour garder la face. C’était ironique, a quel point j’avais l’impression que plus j’essayai plus au contraire Raven me perçait à jour, et lisait en moi avec une facilité que jamais personne n’avait eue.

Et je n’aimais pas ça dans un sens. J’avais beau aimer Raven de tout mon cœur je n’aimais pas ça. Parce que jamais je n’avais permis à personne d’avoir ce genre d’emprise sur moi. Et je savais qu’il n’essayait pas, que c’était très loin d’être semblable à ce que les médecins avaient essayé de faire pendant des années, mais parce que je l’aimais bien plus que de raison je lui donnais ce contrôle. J’avais tenté d’y remédier, j’avais cherché un moyen d’aimer sans lui appartenir complètement, mais je m’étais rendu compte que c’était impossible, comme je m’étais rendue compte que si je lui appartenais c’était aussi son cas.

Mais aujourd’hui je n’avais envie de penser à rien, j’avais juste envie que Raven me pardonne ce qu’à cause de moi il avait pensé, mais pas seulement ça. Je voulais qu’il me pardonne pour ce qu’il s’était passé sept moi auparavant, je voulais qu’il me pardonne parce qu’à cause de moi il avait douté, il avait eu peur pendant tout ce temps que Cray soit le père de notre fille, je voulais qu’il me pardonne d’être tombée dans les bras de Cray, avant de tomber dans les siens. Parce que je savais que rien ne pourrait lui faire oublier qu’au même titre que j’avais laissé Hunter le faire, j’avais laissé Cray me toucher alors que j’aurais souhaité que ce ne soit jamais le cas. Et je voulais qu’il comprenne, que c’était pour ça, que j’étais désolée. Je savais que je n’avais aucun compte à rendre, mais pour moi, ça comptait.

    « Le soit pas. J't'assure … Y'a rien, aucune raison d'être désolé aujourd'hui. » J’avais déglutis et je l’avais regardé, avec ce mélange de curiosité et de tendresse qu’il était le seul à savoir susciter chez moi. Causé cette fois ci par le fait d’avoir vu une larme couler sur sa joue, alors que je me rendais compte que c’était bien la première fois. Je l’avais vu parcourir une dernière fois des yeux la lettre. J’aurais voulu la prendre, la déchirer et la bruler, je voulais mettre tout ça derrière nous. « Tu comprend pas… Je suis désolée… Pour tout, je suis désolé pour… Ce qui t’as donné à la base des raisons de douter… » Je suis désolée d’avoir passé la nuit avec Cray avant de me rendre compte que c’était avec toi que je voulais être, voila ce que je voulais dire et qui ne sortait pas. Je ne l’avais jamais dit, je n’avais jamais même sous entendu que je pouvais m’en vouloir pour ça, parce que c’était vrai, je n’avais sur le papier rien à me reprocher. Mais j’avais envie que Raven sache que si j’avais pu retourner en arrière, je changerais définitivement ce que j’avais fait. Je ne l’avais jamais laissé entendre à Raven, encore une fois retenue par cette foutue fierté, par le fait que je n’avais pas envie d’en parler aussi, d’un côté. J’avais envie que ce soit loin derrière nous, je venais de comprendre que j’avais besoin du pardon de Raven, comme j’avais besoin qu’il comprenne. Sept mois après et je ne savais toujours pas s’il avait compris ce qui m’avait poussé à la porte de Cray ce soir là, où s’il ne voulait simplement pas y penser. Je voulais qu’il sache, je voulais être sure qu’il savait que jamais mon cœur n’avait battu ne serait-ce qu’un soupçon pour Cray, je voulais qu’il sache que ça avait été lui, tout ce temps. « Je veux juste que… Que tu sois conscient que rien de toute ça ne se passerait, si c’était à refaire… » Cray et moi, voila de quoi je parlais. Et ça je le savais, parce que je me l’étais toujours dit, pas seulement pour Raven, mais aussi parce qu’au fond de moi j’étais toujours certaine que cette nuit là j’avais provoqué la mort de Cray.

Lorsque je m’étais levée Raven n’avait pas protesté, pourtant je savais qu’il en avait envie. Je le connaissais, je le connaissais surement mieux que je me connaissais moi-même. Il avait envie de me demander de rester allongée, et rien que de penser aux étirements auxquels j’avais tenté de soumettre mon corps me faisais sourire, ce petit déplacement pour me coller contre lui n’était rien en comparaison. Prenant sur lui il avait simplement ouvert ses bras pour les refermer sur mon après que je me sois lovée contre lui. J’en avais besoin, à cet instant précis j’avais besoin de sentir son cœur battre contre ma poitrine, et j’avais besoin de cette proximité que la contrainte de rester allongée sur ce lit d’hôpital ne me permettait pas. Et je n’étais pas en sucre de toute façon, si les infirmières préféraient me déplacer dans mon fauteuil moi je n’attendais qu’une seule chose pouvoir reprendre l’entrainement, et si les étirements de ce matin avaient tirés sur ma cicatrice je savais pertinemment que demain je recommencerai, et le lendemain aussi jusqu’à ce que mon corps ai retrouvé sa souplesse habituelle. J’avais des semaines, des mois pour me reposer et ne rien faire. Je n’en pouvais plus de n’être aucune utilité pour mon district, j’avais besoin de sentir à nouveau le contact de ma combinaison noire de terrain, j’avais besoin de sentir à nouveau l’euphorie de pouvoir se défouler sur un sac de sable sans faire attention à se blesser, j’avais besoin du grand air et j’avais besoin de me reconstituer une équipe pour remplacer celle que j’avais perdue. J’avais beau avoir besoin de Raven contre moi et de pouvoir regarder et toucher ma fille, ces choses là faisaient partie de moi et je ne pouvais simplement pas les réduire au silence. Je ne voulais pas simplement les réduire au silence. Une partie de moi voulait rester ici pour toujours, avec eux, avec ma famille, mais l’autre n’avait qu’une envie, aller botter des fesses de pacificateurs, reprendre les missions actives, faire mes preuves au sein de la rébellion, gagner du galon… Le temps me permettrait surement d’apprendre à concilier ces deux parties de moi, mais pour l’instant dès que l’une semblait prendre du dessus je me sentais coupable pour l’autre. Les médecins m’avaient donné un mois avant de retrouver la forme, pas 100% de mes anciennes compétences, mais une forme respectable. J’avais le temps d’apprendre. Parce qu’après tout la vie était faite d’apprentissage non ? Je sentais d’hors et déjà que j’allais plus apprendre dans les mois qui allaient suivre que durant toute ma vie. Je n’avais jamais eu peur de ça, mais aujourd’hui l’inconnu me faisait peur pourtant. Parce que cet inconnu n’était pas juste un ennemi, ou un nouveau défi de plus, cet inconnu c’était ma fille, c’était la fait d’être mère. Pourtant sentir les bras de Raven se resserrer autour de moi et sa main me caresser les cheveux eu une fois de plus cet effet apaisant que je n’arrivais pas à comprendre.

    « T'as toujours été tellement plus forte que tu sembles le croire, tu sais … » C’était comme si ces paroles faisaient écho à mes pensées. La tête toujours posée sur son épaule j’avais souri, souri à la pensée qu’il était bien la seule personne capable de dire ça a mon sujet. La seule personne capable de voir derrière ce que je voulais bien montrer, la seule capable de deviner mes peurs, la seule capable de voir que parfois j’étais simplement terrifiée. « Mais peu importe ce qui peut arriver plus tard, souviens-toi juste que cette place tu l'auras toujours. Quoi qu'il se passe. » Toujours, cette idée me séduisait, celle de toujours le trouver là pour moi, celle d’appartenir à quelque part pour toujours. C’était quelque part quelque chose d’assez nouveau pour moi, alors que ça devait lui semblait familier, il avait surement déjà eu cette impression, que ce soit vis-à-vis de Vanya, vis-à-vis de son père, ou même l’impression d’appartenir pour toujours à ce district. Je n’avais pas de famille, et si le treize c’était chez moi, jamais je ne m’y sentirais comme Raven, et jamais je n’aurais ce sentiment presque patriotique qui habitait Raven. J’avais besoin des missions d’extérieurs parce parfois les souterrains me pesaient, parce que parfois j’avais l’impression que aussi intégrée que je l’étais je resterais toujours une intruse. Et ce sentiment d’être chez moi, aucun district, aucun lieu ne me l’avait jamais réellement fait ressentir. Mais je supposais que c’était ça la réponse, qu’importe ou étais Raven, alors c’était aussi chez moi. « De toute façon tu risques d’avoir du mal à te débarrasser de moi maintenant… »

J’avais esquissé un sourire me décollant lentement de lui, simplement parce que j’avais envie de voir son visage. Mes bras avait glissé de son cou à ses épaules, puis le long de ses bras et j’avais simplement attrapé sa main dans la mienne. J’avais dit cette dernière phrase sur le ton de la plaisanterie, mais c’était simplement pour masque mon trouble et les émotions qui bouillonnaient en moi à cet instant. Sans m’en rendre compte je serrais pourtant la main de Raven bien plus que de raison.

    « Y'a quelque chose que je dois te dire … » Ma main s’était desserrée et je lui avait lancé ce regard, ce regard qui signifiait que je ne comprenais pas où il voulait en venir, le poussant à continuer. « J'ai appris ça y'a une dizaine, une douzaine de jours. Le médecin m'avait déconseillé de t'en parler à cause de … enfin, je pense que maintenant je peux. » Deux semaines, quelque chose qu’il s’était passé deux semaines auparavant. Pourquoi le médecin lui avait-il conseillé de ne pas m’en parler, et ce avant la naissance de Megara. Qu’est ce qu’il s’était passé bordel ? Je ne voulais pas apprendre une mort supplémentaire, je n’en pouvais plus, j’étais lasse de pleurer des gens que j’aimais, j’étais lasse d’apprendre qu’Hunter ou un autre sous fifre du capitole m’avait encore pris quelqu’un auquel je tenais, parfois autant qu’à ma propre vie, comme ça avait été le cas de ma jeune protégé du neuf. « C'est à propos de Kathleen. » Kathleen. Mon sang s’était figé lorsque j’avais entendu son prénom. Non c’était trop, je ne voulais pas apprendre que c’était ce fils de pute de Blackbird-Crowley ou son acolyte qui l’avait tuée, je ne voulais pas apprendre dans quelles circonstances elle était morte, je ne voulais pas entendre combien elle avait souffert ou combien son exécution était été humiliante, combien ces fumiers l’avait privée de tout dignité. Elle était morte, depuis cinq mois elle était morte, je n’étais pas assez forte pour entendre toutes ces choses, et pour un fois je n’avais même pas envie de faire semblant. « Kathleen est morte… Je… Je sais que je t’ai repproché de pas m’avoir dit qui avait tué Cray, et comment ça s’était passé mais je… » J’avais dégluti, tentant de retenir une larme que je ne voulais pas laisser couler. J’avais finis de pleurer Kathleen, je la pleurerais surement toute ma vie mais j’avais finis de le faire à la vue de tout le monde, je voulais juste pouvoir… Pas oublier, juste trouver je ne sais comment une sorte de paix avec tout ça. Et je n’avais pas envie d’entendre ces choses, pas aujourd’hui, pas alors que j’étais heureuse. « Je veux pas entendre qui a fait ça, et je veux pas entendre comment. Ca pas ramené Cray de savoir, c’est toi qui avais raison, je veux pas l’entendre, pas aujourd’hui… » Parce que si c’était Hunter je laisserait jamais ce crime impuni, j’avais peut être promis que je ne laisserais plus mon idée de vendetta personnelle contre lui prendre le contrôle de mes actes et des mes pensées, mais si c’était ça qu’il avait à me dire, si c’était Hunter qui m’avait pris Kath, alors il paierait, et je m’en assurerait. Mais je n’étais pas capable de l’entendre aujourd’hui.
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Raven H. Abernathy
DISTRICT 13
Raven H. Abernathy
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△ humeur : la mort de Coin, dont les idées commençaient à lui déplaire, a donné un nouvel élan à son implication dans la lutte contre le Capitole
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△ occupation : lieutenant-colonel dans l'armée du 13 (chef de section, tireur d'élite) ~ membre du conseil de décision post-Coin


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MessageSujet: Re: RAVEN&MILENA ღ i'm scared but i don't regret it, all i want is you   RAVEN&MILENA ღ i'm scared but i don't regret it, all i want is you Icon_minitimeMer 12 Déc - 1:28

C'était une plongée totale vers l'inconnu, et même en ayant eut des mois pour y penser cela ne rendait pas la chose moins terrifiante. Je n'étais pas le genre à ne pas aimer les responsabilités, posséder un grade tel que le mien à l'âge que j'avais était même une véritable fierté pour moi et il y n'y avait pas un seul jour de boulot où je ne mettais pas tout en œuvre pour prouver aux autres et à moi-même que ce grade je l'avais mérité et que je pouvais le porter sans honte … Mais aujourd'hui cela n'avait rien à voir. Ce n'était pas le même genre de responsabilité et c'était ce qui rendait la chose si terrifiante, c'était de savoir que rien de ce que j'avais vécu avant n'aurait pu me préparer à ce qui m'attendait désormais, au fait de devenir père. Ça paraissait toujours tellement facile quand c'était les autres, mais tellement moins quand on se retrouvait devant le fait accompli … Megara était si petite, si fragile, que j'avais l'impression que s'en occuper correctement relevait de l'inaccessible. Comment était-on supposé s'occuper d'un enfant quand on ne pouvait la voir qu'à travers une vitre, quand on appréhendait le moment où on pourrait la tenir dans ses bras tant on avait peur de mal faire, que faudrait-il faire si elle se mettait à pleurer ? C'était autant de questions que je me posais dès que je rentrais dans la pièce où elle dormait, autant de question dont Miléna s'imaginait sans doute que j'avais déjà une réponse quand en réalité il n'en était absolument rien. J'étais probablement aussi déboussolé qu'elle, mais parce que je ne voulais pas rajouter à ses propres inquiétudes je me contentais de garder cela pour moi, et en tentant de me rassurer en me disant que si les autres avaient appris il n'y avait pas de raison que je m'en sorte plus mal … du moins c'était ce que j'espérais. Il resterait pourtant toujours quelque chose que je ne pouvais pas promettre parce que mon métier me l'empêchait ; Je pouvais tenter de me convaincre que quoi qu'il arrive je réussirais toujours à rentrer au treize peu importait les risques et la dangerosité des missions dans lesquelles moi et le reste de mes hommes nous embarquions, mais je savais que ce n'était pas la vérité et que le risque zéro n'existait pas, surtout pas lorsque l'on faisait partie d'une armée et que la guerre était déclarée. Et ça cela me faisait peut-être encore plus peur que l'idée de ne pas réussir à m'en sortir, la crainte de ne tout simplement pas rentrer un jour, parce que je ne pouvais déjà pas me le permettre avant pour Miléna et pour mon père, mais encore moins maintenant que Megara était là. Elle ne pouvait pas grandir sans que je sois là, je ne laisserais pas ça arriver, jamais. Et c'était sans doute ce qu'il y avait de plus dangereux, parce que pour la première fois l'idée de mourir me faisait peur, et avoir peur de la mort rendait désespéré, faisait faire des choses stupides et surtout des choses irrationnelles … c'était dangereux, et je savais que la plus grosse des difficultés serait d'apprendre à concilier la rigueur du corps militaire et l'importance que prenait ma famille. Ce n'était qu'une question d'organisation, comme quoi ma plaisanterie avait un petit quelque chose de vrai « De l'organisation, tu m'en diras tant … » avait-elle finalement murmuré après avoir déposé un baiser sur mes lèvres. J'avais esquissé un sourire, et décidé de chasser tout cela de mon esprit, au moins encore quelque chose … J'avais bien le temps plus tard de m'inquiéter.

J'avais le temps et surtout bientôt plus rien d'autre n'emplissait mon esprit que le fait qu'enfin je n'avais plus à me poser cette question, même inconsciemment, même lorsque j'aurais souhaité qu'il en soit autrement … Je n'avais plus besoin de le faire parce que désormais je savais, j'avais cette certitude que plus rien ni personne, pas même le fantôme de Cray ne pourrait prétendre vouloir me prendre ma fille. Megara était MA fille et plus rien ni personne ne viendrait me l'enlever. Peut-être un jour pourrais-je donc entendre le nom de Cray sans me crisper ou éprouver de la rancœur à l'égard de cet homme qui plus que les autres avait compris le valeur de Miléna et le fait que peut-être je ne la méritais pas. Que sans doute ce temps supplémentaire je ne le méritais pas non plus après ce que je lui avais dit, après la façon dont je l'avais jugé … peut-être. Mais à ça nous plus je n'avais pas envie de penser maintenant, pour l'heure j'avais même envie de faire comme si Cray n'avait jamais existé, chose que je n'avais pas pu faire durant ces sept derniers mois.

    « Tu comprends pas … Je suis désolée … Pour tout, je suis désolée pour … Ce qui t'as donné à la base des raisons de douter … » J'avais froncé les sourcils. Je ne comprenais pas. Ou plutôt si, je comprenais de quoi elle parlait bien entendu, mais je ne comprenais pas pourquoi elle s'en disait désolée, pourquoi elle avait l'impression de devoir s'en excuser vis-à-vis de moi quant en réalité je savais aussi bien qu'elle qu'elle n'avait ni besoin ni raison de se justifier. Et alors que je secouais légèrement la tête comme pour lui faire comprendre qu'elle n'avait pas besoin de faire ça, qu'elle ne devait pas s'y sentir obligée, elle avait pourtant rajouté « Je veux juste que … Que tu sois conscient que rien de tout ça ne se passerait, si c'était à refaire … » J'étais resté silencieux quelques instants, tout en sachant au fond de moi que si les choses s'étaient passées ainsi c'était peut-être tout simplement qu'il y avait une raison. Qui sait ce qui se serait passé si les choses avaient été différentes, Miléna serait-elle venue jusqu'à ma porte ce soir là, et sinon aurais-je moi trouvé le courage de le faire après ? A ces questions nous n'auront jamais de réponse, mais le fait était que ce qui s'était passé entre elle et Cray, même si d'y penser me crispait entre autres choses, avait mené à où nous étions aujourd'hui, au même titre que tous les autres évènements de ces derniers mois. « C'est pas important. » Avais-je finalement répondu d'un ton résolu avant de reprendre « On refera pas le passé, pas plus toi que moi, mais c'est pas important … ce qui l'est c'est ce qu'on a là, aujourd'hui, c'est que tu ailles bien, c'est que Meg aille bien … c'est ça qui est important. » et disant cela j'avais resserré ma main sur la sienne et soutenu son regard plusieurs secondes, pour qu'elle n'entende pas simplement ce que je venais de dire mais pour qu'elle y croit, pour qu'elle finisse par s'en convaincre réellement.

Il y avait une époque où Miléna me semblait remplie de certitudes, me semblait être ce genre de personne qui savait ce qu'elle voulait sans jamais en démordre et qui agissait sans jamais avoir besoin de se poser de questions, se suffisant à des actions jamais superflues et toujours calculées. Et peut-être que c'était ce qu'elle était à l'époque au fond, peut-être ne m'étais-je pas trompé … mais reste que si tel était le cas il y a quatre ans les choses avaient changées depuis, car si durant la première année qu'avait duré notre relation que n'avais que très rarement eut l'occasion de véritablement me rendre compte de la vulnérabilité de Miléna, ces derniers mois avaient apporté avec eux assez de drames et de situations compliquées pour que je n'ai plus à me questionner à ce sujet. Et parce que je savais aussi comme Miléna détestait cette sensation de pas être en contrôle de ses émotions je n'avais pas fait de commentaire quand elle avait quitté son lit, me contentant de lui faire une place lorsqu'elle était venue se lover dans mes bras, et de l'écouter sans chercher à l'interrompre parce qu'elle avait besoin de parler, sans doute bien plus que de m'entendre lui répondre. Mais je croyais en elle, et en la force qui se cachait en elle, et parce que je savais que Miléna ne croyait pas à ces choses là parfois sans qu'on ne les lui dise pour de bon j'avais fin par le faire, tout en lui assurant que cette place qu'elle avait avec moi – autant au sens propre que figuré – elle ne la perdrait plus. Elle pourrait s'en servir comme d'un repère, comme d'une bouée ou comme n'importe quoi d'autre, mais elle ne la perdrait jamais. « De toute façon tu risques d'avoir du mal à te débarrasser de moi maintenant … » avait-elle seulement répondu en esquissant un sourire, se détachant assez de moi pour pouvoir me regarder à nouveau dans les yeux, mais trop peur pour que mes bras n'aient à se détacher d'elle.

Et c'était peut-être en espérant la protéger encore un peu que je ne l'avais pas plus lâchée lorsque j'avais enfin mis sur le tapis l'autre sujet qui me préoccupait, celui dont je savais depuis deux ou trois jours maintenant que plus rien ne me retenait de le lui dire si ce n'était la peur de sa réaction. Pas simplement vis-à-vis de moi et du fait que je gardais cela pour moi depuis quinze jours, mais aussi et surtout vis-à-vis de ce qu'elle déciderait de faire de cette information. Elle ne se résignerait pas, elle n'abandonnerait pas la partie aussi facilement et à vrai dire je n'espérais même pas qu'elle le fasse parce que c'était qui elle était et que si j'avais été à sa place j'aurais sans aucun doute réagi de la même manière … Mais malgré tout j'avais peur, de ce qui pourrait arriver et du fait que la bulle dans laquelle nous vivions depuis quatre jours n'en avait plus pour très longtemps. J'avais peur, et j'avais senti que j'avais vu juste dès le moment où j'avais prononcé le prénom de Kathleen et senti le corps de Miléna se crisper entre mes bras, et vu son visage se décomposer bien qu'elle tentait sans doute de ne rien en montrer.

    « Kathleen est morte … Je … Je sais que je t'ai reproché de pas m'avoir dit qui avait tué Cray, et comment ça s'était passé mais … » Ravalant sa salive avec difficulté elle avait détourné les yeux pour fixer un point quelque part devant elle, comme pour m'empêcher d'apercevoir tout ce qui pourrait passer au travers de ses yeux tandis que les souvenirs du jour où elle avait appris la morte de la jeune fille lui revenaient peut-être en tête. Resserrant mes bras autour d'elle j'avais secoué légèrement la tête, mais ne m'ayant pas vu ou n'y ayant pas prêté attention Miléna avait continué avant que je n'ai pu répondre quoi que ce soit. « Je veux pas entendre qui a fait ça, et je veux pas entendre comment. Ça a pas ramené Cray de savoir, c'est toi qui avais raison,je veux pas l'entendre, pas aujourd'hui … » Secouant à nouveau la tête j'avais posé une main sur sa joue avec délicatesse, pour essayer de la rassurer, pour faire en sorte qu'elle se concentre sur autre chose que les images de ce qu'elle imaginait avoir été fait à Kathleen parce que je savais que depuis qu'on l'avait cru morte c'était une des choses auxquelles elle devait penser régulièrement, au même titre que je l'avais fait avec Ludmilla pendant un an. « Non, c'est pas … c'est pas ça. » J'avais croisé ce regard interrogateur, et pourtant j'avais hésité quelques instants. Parce que dans d'autres circonstances j'en serais venu aux faits directement, mais que dans le cas présent j'avais le sentiment qu'apprendre la vérité pourrait être pire que mieux aux yeux de Miléna, que si ce qu'elle allait entendre la soulagerait les circonstances elles lui sembleraient peut-être impossibles à entendre. « Elle est pas … Elle est pas morte Milé. Kathleen n'est pas morte. »

Kathleen était vivante, voilà quelle était l'information que nous avait rapporté un de nos espions voilà une quinzaine de jours. Une information qui au lieu d'être prise avec soulagement l'avait été avec désarroi, et même horreur lorsque nous avions aussi appris les circonstances dans lesquelles le fait qu'elle soit encore en vie avait été découvert. Kathleen n'était pas morte non, c'est vrai, mais un seul mot avait suffit à me faire comprendre que la jeune fille n'était plus celle que Miléna avait perdu et pleuré voilà plusieurs mois : pacificateur. C'était sous cet uniforme que la jeune Harper avait été reconnue, déambulant dans les rues d'un district dans lequel l'adolescente rebelle et engagée qu'elle était encore avant de disparaître n'aurait sans doute jamais voulu mettre les pieds pour autre chose qu'y semer la pagaille pour le compte du treize ou de la rébellion plus généralement. Cet uniforme qui si on le portait après avoir vécu au district treize vous transformait instantanément en traitre aux yeux des autres, comme avec Falk-Lawson, et comme avec Duncan. Duncan. C'était son visage qui instantanément m'était apparu lorsque j'avais appris ce qu'il était devenu de la jeune rescapée des jeux. Et sans le vouloir je l'avais désapprouvée avec autant de force et peut-être même un peu plus que lorsque Duncan avait changé de camp, avec ce mélange de rancœur, d'incompréhension et de déception, parce que c'était tout ce que j'étais capable de ressentir à l'égard de ceux qui trahissait ce district leur avait à l'un et à l'autre donné tellement de choses, ainsi que toutes les cartes pour que leur volonté de combat prenne enfin un sens. Une traître. Kathleen était une traître et c'était ce que je devais annoncer à Miléna sans savoir du tout comment formuler la chose, perdu entre ma volonté de ne pas la brusquer et la rancœur que cette vérité provoquait pourtant en moi.

    « Un de nos espions nous a confirmé l'avoir reconnue à plusieurs reprises, et on a envoyé quelqu'un vérifier pour confirmer. Mais c'est pas … elle est pas prisonnière, elle l'est plus … Elle est avec eux Milé. Elle porte leur uniforme … » Je n'avais pas besoin de préciser lequel, bien sûr, tout comme je n'avais pas besoin de préciser qui ils étaient, eux, ceux avec qui Kathleen avait décidé de rester. Kathleen paradait maintenant sous l'uniforme de l'ennemi, et même si Miléna ne le savait pas j'imaginais avec une infinie précision l'incompréhension qui devait l'habiter et les questions qui devaient se bousculer dans sa tête. « Elle est au district deux. » avais-je finalement ajouté en baissant les yeux à mon tour. Le district deux, l'antre des pacificateurs, la région de Panem où entreprendre quoi que ce soit d'illégal était toujours délicat et dangereux, particulièrement lorsque l'on portait l'uniforme du treize. C'était là qu'était la gamine pour laquelle Miléna serait allée partout, et c'était la raison pour laquelle j'étais déjà rongé par l'inquiétude. « Écoute … j'ai pas l'intention de … je sais que tu vas aller la chercher. Que tu essayeras de la ramener, et j'ai pas l'intention de t'en empêcher ou de chercher à t'en dissuader … je sais aussi que si tu ne le fais pas, te le regretteras toute ta vie. » Déglutissant à mon tour avec difficulté j'avais relevé les yeux vers elle et l'avait fixée avec intensité avant de reprendre d'une voix calme, mais qui ne masquait que très mal mon appréhension. « Mais je veux juste que … garde à l'esprit que peut-être, peut-être elle reviendra pas … » J'avais prononcé la fin de ma phrase dans un murmure, détournant à nouveau légèrement les yeux.

Je savais que ce n'était pas quelque chose que Miléna voudrait entendre, mais c'était pour cette raison que je pensais devoir le lui dire. Parce que c'était une possibilité, et que la garder à l'esprit dans un coin de sa tête rendrait sa chute moins douloureuse si les choses s'avéraient se passer de cette façon … même si j'espérais qu'il en soit autrement. Quand Duncan était partit j'avais espéré pendant des semaines, des mois même qu'un jour il se rende compte de son erreur et ne finisse par revenir, qu'au fond de lui il avait toujours assez de loyauté envers le treize et envers moi pour réaliser que sa place était et serait toujours ici … Mais Duncan n'était jamais revenu, et j'avais appris à le haïr pour cette trahison, à le haïr tellement que j'avais préféré le considérer comme mort plutôt que de continuer à me confronter au choix qu'il avait fait. Et si parfois j'avais encore des regrets c'était parce que j'avais toujours eut la sensation que peut-être si je l'avais ramené ici de force, peut-être qu'en ne lui laissant pas le choix il aurait fini par voir la réalité en face … C'était ces peut-être que je voulais éviter à Miléna, c'était la raison pour laquelle si j'avais encore eut envie de tenter de la dissuader d'aller chercher Kathleen je n'aurais eut qu'à penser à mes propres regrets pour qu'il ne soit rien.
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Miléna E. Andréis-Wheeler
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RAVEN&MILENA ღ i'm scared but i don't regret it, all i want is you Vide
MessageSujet: Re: RAVEN&MILENA ღ i'm scared but i don't regret it, all i want is you   RAVEN&MILENA ღ i'm scared but i don't regret it, all i want is you Icon_minitimeVen 28 Déc - 17:28

Il y avait ces moments ou lorsque je levais les yeux vers Raven tout ce que je voyais c'était qu'il était certain, qu'il était heureux, qu'il n'avait pas peur. Et ces moments étaient nombreux, beaucoup plus nombreux peut être parce ce que je voulais y croire, parce que je voyais ce que je voulais bien voir. Parce que plus rarement il y avait ces autres moments, ces moments où lorsque je levais les yeux vers lui j'avais l'impression de surprendre un regard perdu sur son visage, une détresse que je comprenais parce que je la connaissais, parce que détresse ça résumait bien ce que je ressentais face à l'idée d'être mère, plus parce que je ne voulais pas de Megara, je ne l'aurais échangée contre rien au monde, c'était trop tard, mais parce que je savais très bien que je pouvais essayer aussi fort que possible, faire de mon mieux, jamais ça serait assez, jamais je ne serais le genre de mère dont un enfant a besoin. Un certain nombre de fois dans ma vie j'avais refusé d'admettre que j'avais peur, parce que la peur est une faiblesse quand on est soldat, parce qu'à mes yeux la peur est une faiblesse tout court. Parce qu'à mes yeux laisser apparaître ses sentiments est déjà se montrer faible en soi. Et s'il y avait bien une personne chez qui je ne tolérais pas cette faiblesse, c'était bien moi. J'étais plus dure avec moi même qu'avec quiconque. Quoi qu'il en soit depuis que j'étais tombée enceinte je n'avais plus aucune emprise sur mes peurs et craintes, plus comme avant, et je ne pouvais mentir à personne, même pas à moi même. Alors si parfois je saisissait les craintes de Raven, j'avais l'impression de ne jamais le voir douter. Comme s'il était sur, comme si d'une façon que je ne comprenais pas il savait, il savait que cette vie était faite pour lui, que c'était ce qui l'avait toujours attendu. La différence venait sûrement là de toute façon, du fait que Raven s'était destiné à ce genre vie depuis son adolescence, alors que moi je ne l'avais jamais envisagé. Et encore aujourd'hui parfois en me réveillant le matin j'avais l'impression que c'était impossible, que ça ne pouvait pas être ça ma vie. Que je ne pouvais pas être cette personne qui a une famille. Pendant plus de huit ans je m'étais réveillée en soldate, mon devoir envers le district, envers mon équipe et plus tard envers mes hommes avait été ma seule préoccupation, et le seul objectif que j'avais dans la vie c'était de devenir meilleure, une meilleure soldate, un meilleur sergent, un meilleur exemple pour les hommes que j'avais sous mon commandement. Jamais une meilleure personne, ni même une meilleure petite amie, et encore plus une bonne mère. Cette vie là me manquait parfois. Certain de ses aspect du moins, cette insouciance, cette certitude, je savais, je savais de quoi ma vie était faite, de quoi elle devait être faite et ce n'était jamais compliqué. J'essayais de chasser ces pensées quand elles me traversaient l'esprit, parce que j'aimais Raven, j'aimais déjà le tout petit être dans la pièce d'à côté, et j'avais l'impression de les trahir quand il m'arrivait de me dire que tout était plus simple avant. Mais Raven avait raison. J'avais besoin de la même chose que lui au fond, de m'organiser. De trouver un milieu, un juste milieu qui n'effacerait aucune de mes deux parties, qui me permettrait d'être la mère, l'amante et la soldate. Un équilibre.

Si j'avais parlé de Cray, de ce qu'il s'était passé quelques mois auparavant ce n'était en aucun cas parce que j'en avais envie, je voulais que toute cette histoire appartienne au passé moi aussi, j'en avais même besoin pour réussir à me regarder dans un miroir. Mais je le devais à Raven, je devais lui dire ça et je devais lui donner des explication qu'il n'avait jamais eues. Parce que je ne m'étais jamais expliquée, jamais. Pourquoi j'avais fait ce que j'avais fait, pourquoi ça m'avait poussé à la décision d'aller frapper à sa porte. Je sentais que je le lui devais, sans réussir à expliquer pourquoi. Pourtant il m'avait arrêté, il m'avait empêché de continuer.

    « C'est pas important. » J'avais relevé les yeux vers lui. J'étais heureuse, heureuse qu'il m'ait pardonné. C'était ce que j'avais toujours voulu, la seule chose dont j'avais jamais douté, je voulais son pardon et j'en avais besoin. « On refera pas le passé, pas plus toi que moi, mais c'est pas important … ce qui l'est c'est ce qu'on a là, aujourd'hui, c'est que tu ailles bien, c'est que Meg aille bien … c'est ça qui est important. » Megara. Bon sang je voulais serrer cette petite chose dans mes bras, je le voulais tellement fort, c'est presque douloureux, douloureux physiquement de ne pas pouvoir le faire. Qui aurait pu penser que quelqu'un comme moi ressentirai un jours ces choses là, cet amour démesurée pour un enfant ? Parce que c'était démesurée, j'avais toujours considéré ça comme démesuré cet amour sans limite, le fait qu'une mère puisse être prête à tout pour ses enfant, puisse les aimer quoi qu'il arrive, même s'ils devenaient mauvais, et je ne l'avais même jamais compris. Ce sont des question qu'on est censé poser à sa mère de toute façon non ce genre de chose ? J'en avais jamais eu l'occasion. Raven avait raison. Le passé n'était plus important, ce n'était pas important que nous ayons passé trois ans à essayer de nous détester l'un l'autre, ce n'était pas important ce qu'il s'était passé, ce qu'il m'avait dit. Plus aujourd'hui. Ça semblait presque futile, en comparaison à ce que je ressentais aujourd'hui. Mais il y avait des choses que j'avais besoin de lui dire, ou plutôt que j'avais besoin qu'il sache. Et quand il avait resserré sa main autour de la mienne, j'avais compris, j'avais compris que si j'avais tenté de lui dire ces choses ce n'était pas parce que je sentais que je lui devais quoi que ce soit, mais c'était seulement parce que je voulais être sure, sure qu'il savait, que jamais il n'aurait le droit d'être douter. « Je veux juste que tu saches que... Ce qui s'est passé ça s'est passé parce que j'étais complètement perdue et... Et je n'ai jamais douté une seule seconde que je prenais la bonne décision, en te choisissant toi. »

Pourquoi j'avais ce besoin de lui dire ces choses là, ces choses que j'avais déjà dites ou sous entendues ? Je voulais qu'il sache, qu'il sache que si j'étais avec lui aujourd'hui ce n'était pas parce qu'il était le choix qu'il me restait après la mort de Cray, parce même si Cray avait été encore en vie aujourd'hui, ça n'aurait rien changé. Rien du tout. Le simple fait qu'il ai pu me questionner sur mes sentiments envers Cray, qu'il ai pu me demander si j'étais certaine que c'était ce que je voulais ce soir où je l'avais rejoint m'avait complètement prise de court. Et je ne pouvais m'empêcher de me demander si au fond il n'aurait pas toujours cette question en tête, et s'il était encore vivant ? Non, cette question m'était insupportable. Je n'attendais pas de réponse précise, et j’espérais au fond que c'était inutile, qu'il n'avait aucun doute. Mais je n'avais pas pu m'empêcher de le rajouter.

Bon sang je voulais redevenir celle que j'étais avant, je voulais redevenir cette fille forte, cette fille qui ne laisse filtrer aucune faiblesse. Une partie de moi voulait terriblement redevenir cette fille dure et qui n'avait pas peur, peur de rien. Et je voulais, je voulais terriblement faire disparaître cette vulnérabilité, parce que ce n'était pas qui j'étais, et parce qu'au fond je n'aimais pas forcément toutes les parties de la personne que j'étais devenue. Beaucoup de choses m'avaient changée, il était impossible de trouver une seule raison à ce changement, à cette fragilité nouvelle que je n'avais pas apprivoisée et que je ne voulais pas apprivoiser. Il y avait ces tortures que j'avais subies au Capitole, la fin de mon amitié avec Cray, sa mort, d'avoir retrouvé Raven, cette rage lorsque je repensais à ce qu'il s'était passé au district un, de ne pas avoir réussit à me décider à prendre la vie d'Hunter assez rapidement, la mort de Cray, la mort de Kathleen, ma grossesse, et maintenant Megara. Je ne pouvais changer rien de toute ça, et il y avait des choses que je n'aurais changées pour rien au monde, mais j'étais une soldate avant tout, je ne pouvais prétendre être une mère autant qu'une soldate, il me restait encore beaucoup de chemin avant ça, alors pour l'instant je restais une soldate. Et je ne pouvais pas me permettre d'être faible, je ne pouvais pas me permettre d'avoir des doutes, je ne pouvais pas me permettre d'éprouver une seule fois des remords à l'idée d'exécuter un ennemi inconscient. J'allais avoir du travail, un sacré travail pour me reconstruire, mais c'était ma priorité. Je ne voulais plus pleurer, plus crier, plus douter. Je ne pouvais pas me permettre d'être faible, il suffisait de voir avec quelle facilité Hunter avait pris le dessus sur moi psycologiquement après la mort de Cray. Avec quelle facilité il avait réussit à me faire basculer à la limite de la folie.

Et pourtant lorsque Raven prononça le prénom de Kathleen, mon corps entier se raidi, et sans que je le veuille des images me parvinrent en tête. Ma rencontre avec la pauvre adolescente perdue, cette jeune adulte forte que peu a peu j'avais réussit à faire d'elle, puis sa mort, l'annonce brutale et douloureuse de sa mort, suivies par des images plus atroces, sorties tout droit de mon imagination de ce que le capitole avait pu lui infliger. Je ne voulais plus ressentir cette détresse, cette douleur, pourquoi avait-il besoin de me parler de ça ? Pas maintenant Raven, je t'en supplie pas maintenant.

    « Non, c'est pas … c'est pas ça. » Il avait fait une pause. Je ne comprenais pas. Je ne comprenais pas où il voulait en venir, qu'est ce qui pouvait être si important. « Elle est pas … Elle est pas morte Milé. Kathleen n'est pas morte. » Mon cœur avait raté un battement. Je ne voulait pas y croire, je n'arrivais pas à l'assimiler. Kathleen avait disparu un peu moins de cinq mois auparavant. Elle était morte, voilà ce qu'on nous avait rapporté, voilà ce que le seul membre de son équipe qui était revenu nous avait dit, ils étaient tous morts, tous, aucun n'avait survécu. Tombés dans un piège tendu par le capitole. Je n'arrivais pas à comprendre, qu'est ce qu'il s'était passé ? Pourquoi avait-elle survécu, ou était elle ? Que faisait-elle, pourquoi n'avait-elle pas essayé de revenir ? Est-ce qu'elle était prisonnière ? Pourquoi la garder en vie  Il y avait tant de question qui se bousculaient dans ma tête, mais je n'arrivais pourtant pas à prononcer le moindre son. « Un de nos espions nous a confirmé l'avoir reconnue à plusieurs reprises, et on a envoyé quelqu'un vérifier pour confirmer. Mais c'est pas … elle est pas prisonnière, elle l'est plus … Elle est avec eux Milé. Elle porte leur uniforme … » Il me fallu quelques secondes pour comprendre. Elle n'était pas prisonnière ? Où était-elle alors ? Puis j'avais compris. Pacificateur. Cette gamine pour laquelle j'aurais donné ma vie. Elle était avec eux. C'était ce que Raven était en train de dire en tout cas, mais c'était impossible, je ne voulais pas le croire, c'était impossible. « Dis pas n'importe quoi Raven, c'est impossible, c'est pas possible... » C'était moi que j'essayais de convaincre. Mais ça ne fonctionnait pas. J'étais une personne rationnelle, parfois même un peu trop aux yeux de certains, et je savais que Raven n'aurait jamais dit ça s'il n'avait pas été sur. Si le district n'avait pas été sur. Mais je n'arrivais pas à comprendre, comprendre pourquoi ils l'avaient gardée en vie, et comment elle avait pu accepter ça. « Elle est au district deux. » J'avais assimilé l'information sans y porter la moindre attention, parce que ça n'avait pas d'importance, si elle avait été au capitole j'y serais allée. Je lui devais ça. Je lui avait promis que tout serait plus simple, que les jeux étaient derrière elle, que cette souffrance était derrière elle. Je lui avait promis une seconde chance, je lui avait promis une vie meilleure, un échappatoire, je lui avait promis qu'au treize elle pourrait se reconstruire et trouver de nouvelles raisons de se battre. De nouvelles raisons de vivre. J'allais aller la chercher, j'allais aller la chercher pour tenir ma promesse, et parce que même si je ne l'avais jamais avoué j'aimais cette gamine, profondément. Elle arrivait parfois à être aussi chiante que je pouvais l'être, mais je l'aimais. « Écoute … j'ai pas l'intention de … je sais que tu vas aller la chercher. Que tu essayeras de la ramener, et j'ai pas l'intention de t'en empêcher ou de chercher à t'en dissuader … je sais aussi que si tu ne le fais pas, te le regretteras toute ta vie. » De toute façon il devait savoir que c'était peine perdue, et que plus qu'une question de regret s'il tentait de m'en empêcher jamais je ne lui pardonnerait. Mais il devait savoir ce que c'était non ? Il était venu, il était venu me chercher jusqu'au capitole. Il savait, il savait qu'il y a des questions qui ne se posent même pas. Je ne m'étais même pas posée la question de savoir ce que j'allais faire. Si avant ces révélation retrouver la forme était une obsession, ça venait de devenir ma priorité. « Mais je veux juste que … garde à l'esprit que peut-être, peut-être elle reviendra pas … »


Je l'avais dévisagé quelque secondes, avant de me retirer doucement à l'étreinte de ses bras pour me lever et pour marcher dans la pièce, juste marcher pour essayer de m'éclaircir les idées. Je ne voulait même pas prêter la moindre attention à ce qu'il venait de dire, elle allait revenir, j'allais la ramener, ce n'était plus qu'une question de semaine avant que Kathleen Harper arpente à nouveau les couloirs du treize. Il avait raison, il avait raison au fond, je pourrais ramener son corps ici, mais qu'est ce que j'allais trouver en allant là bas ? Est-ce que ma protégé, la Kathleen que j'avais connue, est ce que elle elle reviendrait. J'avais besoin qu'elle revienne, j'avais besoin de ne pas douter. J'avais confiance en elle, je la connaissais et je la comprenais sûrement mieux que je n'avais jamais compris personne, parce que j'avais été elle. Elle était la personne qui me ressemblait le plus, j'en avais conscience. Elle reviendrait, je voulais croire que je pouvais la faire revenir.

    « Elle va revenir Raven, je le sais. Je la ramènerai ici de grée ou de force, et elle reviendra. » Quelque part au fond de moi j'en avais la certitude, parce que sans savoir pourquoi elle était l'une des personne à laquelle j'avais le plus rapidement accordé ma confiance. Pas seulement mon affection, il était question de beaucoup plus que ça, ma confiance et mon respect. J'avais continué à faire les cent pas, me mordant nerveusement les ongles comme j'avais l'habitude de le faire. « Combien de temps ? Depuis combien de temps on est surs qu'ils l'utilisent ? » Je n'arrivais pas à me résoudre à dire depuis combien de temps est-elle avec eux. Parce que ça ne pouvait pas être ça, je ne sais pas qu'est ce qu'ils avaient pu lui foutre comme conneries dans la tête, mais ils l'utilisaient, j'en était intimement persuadée. Finalement une évidence s'imposa a moi. Un frisson me parcouru, avant que je ne m'arrête net et que je dévisage Raven. « Qu'a statué Coin ? Qu'est ce qu'elle a décidé à son sujet ? » J'avais besoin de savoir si la présidente avait décidé de considérer la jeune fille comme étant une traître. J'en avais besoin, parce que ça changeait un paquet de choses. Parce que si il avait été décidée qu'elle avait trahit, alors aucun soldat du treize n'hésiterait à lui coller une balle dans la tête à la première occasion, et si Coin avait décidé de mettre sa tête à prix, alors il serait affreusement difficile de la convaincre de me laisser aller chercher la gamine, parce que c'était quelque chose que j'avais en commun avec la présidente. L'une comme l'autre lorsque nous avions une idée en tête, il était difficile de nous l'ôter. Et quant à moi, j'avais décider d'aller chercher ma protégée.
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Raven H. Abernathy
DISTRICT 13
Raven H. Abernathy
△ correspondances : 2104
△ points : 1
△ multicomptes : thybalt, gwendal, eurydice (denahi)
△ à Panem depuis le : 22/01/2012
△ humeur : la mort de Coin, dont les idées commençaient à lui déplaire, a donné un nouvel élan à son implication dans la lutte contre le Capitole
△ âge du personnage : trente-six ans
△ occupation : lieutenant-colonel dans l'armée du 13 (chef de section, tireur d'élite) ~ membre du conseil de décision post-Coin


can you save me?
statut: veuf & père célibataire
relationships:


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MessageSujet: Re: RAVEN&MILENA ღ i'm scared but i don't regret it, all i want is you   RAVEN&MILENA ღ i'm scared but i don't regret it, all i want is you Icon_minitimeVen 11 Jan - 18:57

Au fond c'était entièrement vrai, qu'elle n'avait aucun compte à me rendre à propos de ce qui s'était passé entre elle et Cray, qu'il s'agisse du jour avant qu'elle ne vienne frapper à ma porte comme de ce qui aurait pu se passer ou non entre elle et lui durant les trois années précédentes. Je n'étais pas non plus blanc comme neige à ce sujet, et contrairement à Miléna je n'aurais même pas pu nier si je l'avais voulu, puisque le pire dans cette histoire c'était que dans un coin de ma tête j'avais toujours cherché à provoquer une quelconque réaction chez elle en m'affichant un en flirtant avec une autre … Au bout de trois ans on aurait pu croire que j'avais fini par faire une croix sur tout ça, mais la vérité c'était que j'avais toujours cet espoir ridicule que l'idée de m'imaginer avec une autre lui était aussi insupportable que cela pouvait l'être pour moi de l'imaginer avec Cray. Mais elle n'avait pas de comptes à me rendre, tout comme je n'en avais pas non plus … Alors pourquoi, pourquoi se sentait-elle tout de même obligée de le faire, de se justifier alors qu'elle était d'ordinaire du genre à ne jamais remettre en cause la moindre de ses actions, même quand elle se savait en tort. Et là qu'elle ne l'était même pas elle le faisait, c'était à ni rien comprendre … Attendait-elle quelque chose de moi ? Était-ce une sorte de message caché, de tentative pour me faire passer un autre type de message ? Si oui je ne voyais pas lequel, et je n'avais pas spécialement envie de me creuser la tête pour y réfléchir plus en profondeur à vrai dire. C'était un peu lâche sans doute, mais je n'avais plus envie de penser à tout cela, à vrai dire si j'avais pu faire en sorte que plus jamais Cray ne vienne s'immiscer dans aucune de nos conversations je n'en serais sans doute que plus heureux … Je ne pouvais pas faire en sorte que cela soit le cas bien sûr, et je ne niais pas l'importance qu'il avait eut pour Miléna … Mais une partie de moi continuait d'en rêver secrètement, et ceci ne changerait probablement pas de sitôt. « Je veux juste que tu sache que … Ce qui s'est passé ça s'est passé parce que j'étais complètement perdue et … Et je n'ai jamais douté une seule seconde que je prenais la bonne décision, en te choisissait toi. » Je n'avais plus envie de remuer tout cela mais malgré tout je ne pouvais pas non plus nier que la fin de sa phrase me faisait un bien fou … Même si je ne savais pas si j'y croirais un jour complètement. Ce n'était pas que je doutais de la sincérité de Miléna, en réalité je la savais on ne peut plus sincère, mais je doutais simplement que ce soit objectivement la vérité … Parce que même si c'était son ressenti actuellement personne ne saurait jamais si plus tard elle n'aurait pas eut des regrets, si à force de persévérance Cray n'aurait pas fini par devenir exactement ce que Miléna voulait. Je n'étais pas vraiment capable de faire ça, de changer qui j'étais pour quelqu'un ou pour quelque chose … Je savais faire des concessions, je savais prendre sur moi, mais je ne changeais pas réellement, et je me disais que peut-être Cray aurait pu lui. Mais elle avait raison, à quoi bon continuer à se torturer avec des si, n'avais-je pas toutes les raisons d'être heureux à cet instant ? Assurément, je n'avais aucune envie de gâcher tout cela avec des questions qui ne trouveraient de toute manière jamais de réponses. J'aimais Miléna, et j'avais tout le loisir de lui prouver plus tard que jamais elle ne regretterait ce choix qu'elle avait fait, que jamais elle n'aurait à se demander si elle n'aurait pas été plus heureuse avec un autre … La balle était dans mon camp en définitive, et il ne tenait qu'à moi à faire en sorte que jamais les choses ne tournent plus en ma défaveur.

Et cela commençait par cette honnêteté à toute épreuve, celle que j'avais occultée la dernière fois en omettant de lui avouer le nom du responsable de la mort de Cray simplement par peur de ce qu'elle ferait de cette information ; J'avais eut tout le loisir de prendre conscience qu'avec ou sans mon honnêteté le résultat n'avait pas été différent, et j'avais regretté. J'avais reproché des choses légitimes à Miléna mais elle aussi avait pu légitimement me reprocher ce que je lui avais caché, et en lui promettait à elle je m'étais également promis à moi-même de ne plus jamais refaire la même erreur, même si cela devait partir d'une bonne intention, et même si cela me semblait être la meilleure chose à faire … Et c'était pour cette raison que cette fois-ci la question ne s'était pas posée. Lorsque j'avais appris la vérité à propos de la jeune Harper je ne m'étais pas demandé si je devais ou non le dire à Miléna, je m'étais simplement demandé quand. Et je devais bien avouer que les recommandations du médecins m'avaient fait peur, qu'à son air sérieux et son regard perçant lorsqu'il m'expliquait qu'un choc émotionnel de ce genre ne pourrait être que d'une mauvaise influence sur son état de santé déjà préoccupant, j'avais compris qu'il n'était pas en train de simplement essayer de me faire peur pour me persuader de veiller à ce que Miléna se tienne tranquille, il était au contraire on ne peut plus sérieux. Pendant plus de dix jours j'avais du faire l'effort de regarder Miléna dans les yeux l'air de rien, regarder l'air triste qu'elle ne parvenait souvent plus à chasser de son visage sans savoir si ce que je savais la rendre plus heureuse – Kathleen était vivante après tout – ou plus triste – elle était aussi devenue pacificatrice, et ça c'était beaucoup moins réjouissant. Une chose était certaine en tout cas je ne pouvais plus garder cela pour moi désormais, et j'avais été plus surpris qu'autre chose en réalisant que ce que j'avais à dire elle n'avait finalement peut-être pas envie de l'entendre. Je ne savais pas ce qu'elle s'imaginait, mais ce que je savais c'était que cela ne pouvait pas être à la hauteur de la vérité … et là dessus je ne m'étais pas trompé.

    « Dis pas n'importe quoi Raven, c'est impossible, c'est pas possible … » Elle avait secoué la tête, comme si elle espérait que ce simple geste chasserait ce que je venais de dire, comme si elle pourrait encore se persuader qu'elle n'avait rien entendu, mais il était trop tard pour revenir en arrière. « Tu penses que je te le dirais … si j'étais pas certain ? Tu penses que j'ai pas cherché à vérifier avant ? » Bien sûr que si, elle le savait, elle me connaissait assez bien pour savoir que je n'aurais jamais lancé un tel pavé dans la mare, et fait de telles accusations si je ne les pensais pas entièrement fondées, si je ne savais pas avec la plus grande des certitudes qu'il s'agissait de la vérité, et rien d'autre que de la vérité.

Finalement elle s'était levée, se détachant de moi elle avait quitté le fauteuil dans lequel nous étions installés et elle avait fait quelques pas à travers la pièce, comme elle l'avait fait ce jour où je lui avais annoncé ce qui était arrivé à Cray. Outre le fait que je mourrais d'envie de me lever moi aussi et usait de toute ma pensée pour m'en dissuader, je devais aussi m'empêcher de faire cette réflexion sur le fait qu'elle devrait plutôt se remettre au lit, plutôt que de déambuler pieds nus sur ce carrelage, et la seule raison pour laquelle je n'avais rien c'était sans doute que je savais déjà que la remarque n'aurait pas le moindre effet, si ce n'était celui de définitivement la persuader de ne pas retourner dans le lit en question. J'avais conscience que mes paroles n'étaient pas ce qu'elle espérait entendre, qu'en lui assénant directement que peut-être aller chercher Kathleen ne changerait plus rien à la situation, que peut-être le mal était déjà fait j'avais des chances de m'attirer son hostilité, de la voir se tourner vers moi et me regarder dans les yeux en me disant que j'avais tort. Et peut-être que c'était le cas, peut-être que j'avais tort, mais peut-être aussi que j'avais raison et si tel devait être le cas alors en l'ayant déjà entendu de ma bouche peut-être la chose lui serait-elle moins difficile à accepter si elle se réalisait. Me redressant sur mon fauteuil, sans pour autant m'en lever mais mes yeux ne quittant plus le corps de Miléna qui me tournait le dos, je n'avais rien dit de plus, me contentant d'attendre qu'elle dise quelque chose, n'importe quoi … Qu'elle me parle, simplement.

    « Elle va revenir Raven, je le sais. Je la ramènerai ici de gré ou de force, et elle reviendra. » Je n'avais pas répondu, je savais que Miléna en était capable, et ce n'était en réalité pas ce qui m'inquiétait. En disant que peut-être elle ne reviendrait pas ce n'était pas tant que la personne physique que de la Kathleen que Miléna connaissait que je parlais. Celle qui pour rien au monde ne se serait laissée embrigader chez les pacificateurs, celle qui partageait les idéaux de la plupart des gens dans ces souterrains … Celle là ne reviendrait peut-être pas, peu importait ce que ferait Miléna. Recommençant à faire les cents pas elle avait finalement repris « Combien de temps ? Depuis combien de temps on est sûr qu'ils l'utilisent ? » Ne pouvant retenir un soupir j'avais baissé les yeux vers le sol en marmonnant un « On en sait rien … tu sais à quel point c'est difficile d'obtenir des informations en ce moment, surtout là-bas. » Et à dire vrai je doutais fortement que le temps soit quelque chose dont Coin se soucie si on lui ramenait la jeune femme jusqu'ici ; Notre Présidente n'étant pas franchement reconnue pour sa tendance à mettre de l'eau dans son vin, ou à faire du cas par cas. Et d'ailleurs, comme si elle avait lu dans mes pensées Miléna s'était arrêtée aussi net et avait relevé les yeux vers moi pour me fixer avec anxiété « Qu'a statué Coin ? Qu'est-ce qu'elle a décidé à son sujet ? » Haussant légèrement les épaules j'avais secoué la tête avant de répondre « Rien, pour l'instant. Kathleen est pas restée ici assez longtemps pour lui sembler compromettante, c'est sans doute ce qui la sauve pour le moment. » Du moins tant que Kathleen ne se mettait pas en travers de quoi que ce soit en rapport direct avec la rébellion, et ça, dans le contexte actuel, cela ne pourrait pas durer éternellement ; Elle devrait faire ses preuves face au nouveau camp qu'elle avait choisi, et quand on était un pacificateur des manières de faire ses preuves il n'y en avait pas des tonnes. « Mais pour ce qui est de ce qu'elle décidera de faire si tu ramènes Kathleen ici … » Je n'avais pas eut besoin de terminer ma phrase, Miléna avait sans doute très bien compris où je voulais en venir. Quelqu'en soit la raison et le temps que cela durerait Kathleen aurait l'étiquette de traître collée sur le front, et nous savions tous de quelle manière Coin traitait habituellement ceux qui retournaient leur veste contre elle. « Je pourrais lui parler, si besoin … Mais tu connais Coin. Elle a aucune espèce de compassion, pour personne. »

La fin de ma phrase raisonnait d'une certaine amertume. Coin n'était pas quelqu'un de compréhensif, à dire vrai j'étais même persuadé qu'elle aurait été capable de tuer père, mère, frères et sœurs si un membre de sa famille s'était révélé être un traître … Le fait était qu'on ne connaissait à la Présidente aucune famille quelle qu'elle soit, mais le principe restait le même. C'était une femme qui avait sans doute certains qualités, on ne faisait pas ce qu'elle faisait et on n'était pas où elle était si on en avait aucune, mais la compassion et le pardon n'en faisaient en tout cas absolument pas partie et à ses yeux un traître restait un traître, qu'il l'ait été directement ou indirectement, volontairement ou accidentellement, cela ne changeait rien pour elle. Et cela ne datait pas d'hier, on avait vu la tête d'anciens alliés être mises à prix plus rapidement que ne l'aurait imaginé possible, parfois de manière méritée, parfois de manière sans doute un peu exagérée … Mais qui étions nous tous au fond, pour juger d'où se situait la limite entre l'hésitation, les convictions un peu floues et le véritable acte de trahison ? C'était une question que je m'étais posée, sans doute parce que c'était le genre de choses que je savais faire comme personne, me remettre en question pour tout et n'importe quoi … Mais assurément, c'était le genre de question dont Coin elle ne s’embarrassait pas, en mettant tous les œufs dans le même panier.

    « Si elle revient … si tu la ramènes ici, Coin la fera enfermer. Elle sera traitée comme n'importe quel autre membre de cette armée qui a décidé de changer de camp. » Tout cela je savais que Miléna ne voudrait pas l'entendre, mais aussi bien que moi elle savait que j'avais raison, et que si la Présidente se contentait de faire enfermer la jeune fille cette dernière pourrait déjà s'estimer chanceuse, car la vengeance de Coin lorsqu'elle le souhaitait allait bien plus loin. « Et je suis pas là pour te dire ce que tu dois faire mais … penses-y. A ce qui l'attend si elle remet les pieds ici, à ce qu'elle devra endurer pour prouver sa bonne foi. A ce qui se passera si elle assume ce qu'elle a fait au lieu de le regretter. » Et si elle ne regrettait pas ? Et si contrairement à ce que voulait croire Miléna la jeune fille n'était pas utilisée mais avait simplement revu sa façon de penser et de voir les choses ? Et si les pacificateurs lui avaient donné quelque chose auquel elle n'avait pas accès chez nous ? « C'est pas … c'est pas toujours une histoire de bien ou de mal. C'est pas toujours aussi simple. »

Je n'en revenais pas d'avoir prononcé cette phrase, cette phrase que j'avais tellement détestée lorsqu'elle était sortie de la bouche de Duncan mais à laquelle j'avais par la suite eut maintes et maintes fois l'occasion de réfléchir. Cela pouvait se limiter à être avec Coin ou bien avec Snow, cela pouvait être simple comme bonjour si l'on décidait que ça le soit, mais ce n'était pas la seule et unique vérité … Combien de fois ailleurs dans Panem avions-nous entendu des rebelles nous dire que s'ils souhaitaient voir Snow tomber autant que nous ils n'avaient aucune envie de voir Coin prendre sa place, et combien de fois malgré moi m'étais-je demandé si ils avaient réellement tort ? Coin n'avait-elle pas elle-même mis le ver dans la pomme en interdisant aux tributs sauvés de revoir ne serait-ce qu'une seule fois leur famille, leur ayant accordé de continuer à vivre encore un peu mais en leur interdisant de récupérer ce qu'ils avaient de plus cher ? Ce n'était pas aussi simple finalement, chacun voyait midi à sa porte, et peut-être Kathleen au même titre que Duncan avait-elle fait l'erreur de croire que le camp adverse lui permettrait d'obtenir ce qu'elle n'avait plus ici, quand en réalité j'étais persuadé que rien de meilleur ne les attendait là-bas, et sous cet uniforme.
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