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| CAITHYBALT ➺ Spittin' out smoke on the side of the road. | |
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Auteur | Message |
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| Sujet: Re: CAITHYBALT ➺ Spittin' out smoke on the side of the road. Lun 24 Juin - 13:35 | |
| « Je suis désolé. » Je n’avais pas bougé du canapé, je l’avais regardé me rejoindre. Je ne savais pas s’il était sincèrement désolé ou s’il disait cela simplement pour la forme. Peu importait, je décidais de ne répondre qu’avec un signe de tête bref. Il avait alors continué. « Ça n’a pas dû être facile, votre père, puis votre frère. Il y a longtemps ? » Je replongeais dans mes souvenirs. Instantanément. La découverte de mes parents baignant dans leur propre sang. La recherche de Thybalt, il était si jeune. J’avais toujours refusé de croire que les pacificateurs avaient également tué mon si petit frère. Quiconque aurait voué une haine au Capitole pour ça mais je n’avais jamais eu la preuve que c’était bien eux. Peut-être était-ce les rebelles parce que mon père n’avait pas fait quelque chose pour eux. Je n’en savais rien. C’était en grande partie pour cela que je restais neutre, que je ne voulais pas me mêler de tout ça. Je voulais simplement continuer de vivre, me marier, avec des enfants même si je n’étais pas certaine d’en vouloir car je ne voulais pas avoir cette peur que mes enfants soient tirés au sort. Je fermais les yeux quelques secondes avant de répondre. « Vingt-sept ans. » Je l’avais entendu bafouiller au même moment. « Désolé, je suis sans doute trop curieux. » J’avais eu un sourire. Peut-être qu’il était curieux, trop curieux. Mais, de toute manière, l’un comme l’autre ne parlerait pas de cette rencontre pour le moins inhabituelle. Ce n’était pas comme si je lui racontais mes moindres secrets. Tout le monde au district quatre connaissait l’histoire des Donalbain ; le maire Donalbain et sa femme assassinés, leurs deux grands enfants les découvrant, le petit dernier disparu, et les meurtriers jamais retrouvés. C’était comme une histoire qu’on racontait lorsqu’on voulait faire peur aux autres. Certains en rajoutaient pour la rendre plus… croustillante. J’en avais entendu des versions de cette histoire. De mon histoire. Certains étaient vraiment ridicules. Aucune ne me faisait oublier la véritable histoire. J’avais passé vingt-sept à essayer de reconnaître mon petit frère dans chaque visage que je croisais. Si ces gens avaient vu ce que j’avais vu, jamais ils ne raconteraient toutes ces histoires. Cet homme avait raison sur une chose, ça n’avait pas été facile. J’avais perdu mes parents ainsi que mon petit frère le même jour. Je n’avais plus que Phoebus. Et je l’avais lui aussi perdu, d’une certaine façon. Aujourd’hui, nous étions obligés de nous voir dans le secret, et nous nous voyions très peu. En outre, chaque fois que l’on se voyait, cela se finissait en dispute. Il ne comprenait pas que j’épouse un pacificateur, je ne comprenais pas qu’il soit prêt à sacrifier sa vie ainsi. Pour un père qu’on connaissait à peine. Phoebus avait dix ans quand nos parents étaient morts, il avait sans doute plus de souvenirs que moi. Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, il était la seule famille qui me restait, même si nos relations n’étaient pas des plus courtoises parfois. Je fixais l’homme que je venais de soigner sans trop le voir. J’étais dans mes pensées. Cet homme pouvait très bien être mon petit frère. Il avait l’air d’avoir la trentaine, comme Thybalt. Il était blond, comme Thybalt. Il avait quelque chose de déterminé dans les yeux, comme ce que je voyais dans les yeux de Thybalt à l’époque. Seulement, à force de tomber sur des échecs, je commençais à croire que je ne reverrais jamais mon petit frère. Et l’homme avait refusé de mon donner son nom, alors je ne pourrais jamais en être certaine. Il regarda la couverture que j’avais posée pour lui, et dans un sourire, il releva les yeux vers moi. Je n’arrivais pas à cerner ce qu’il pensait, c’était difficile. J’étais persuadée qu’il allait reprendre la parole. Allait-il encore me poser une question sur moi ? Ou allions-nous passer à autre chose ? Je ne voulais plus penser à ce jour où mes parents étaient morts, à ce jour où mon petit frère avait mystérieusement disparu. Des années étaient passées mais, au final, on ne se remettait jamais vraiment de ce genre de drames. C’était impossible. Et y repenser était toujours plus douloureux. Je pensais que les images seraient moins nettes au fil des années, mais ce n’était pas le cas, c’était toujours aussi clairs, aussi abominables.
« Merci beaucoup. Pour votre hospitalité. » Encore une fois, je lui répondis d’un signe de tête. Je n’avais rien à répondre de plus. Il avait un peu forcé mon hospitalité, alors il était légèrement malvenu de me remercier. Autant ne rien répondre. « Je vous promet que dès demain, vous n’entendrez plus jamais parler de moi. » J’allais presque répondre que je l’espérais. Mais, au fond, je ne savais pas si je l’espérais. Il était un homme sympathique, plein de bonnes convictions, il se battait pour ce qu’il croyait. C’était courageux de sa part, sans doute stupide mais courageux. Tout ce que je trouvais à dire était « Essayez de ne pas vous faire tuer. » Comme si je me préoccupais de le savoir vivant. Peut-être bien après tout. Je n’étais pas du genre à souhaiter la mort de quelqu’un, même ceux que je détestais le plus. « Dormez maintenant. Et ne volez rien. » Je m’étais levée. J’avais dit la dernière phrase dans un ton presque ironique. Je ne savais pas pourquoi, je savais qu’il ne ferait rien d’illégal. Je me dirigeais vers la porte afin de me rendre dans ma propre chambre. Je ne savais pas si j’allais réussir à dormir mais j’étais exténuée par ce qu’il s’était passé ce soir. A bout de force, je me glissais tout habillée dans mes draps.
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| | | Thybalt M. Homens △ correspondances : 8988 △ points : 29 △ multicomptes : raven, gwendal, eurydice (denahi) △ à Panem depuis le : 22/12/2011 △ humeur : désabusé △ âge du personnage : trente quatre ans △ occupation : médecin de campagne ~ bras droit du chef des rebelles
| Sujet: Re: CAITHYBALT ➺ Spittin' out smoke on the side of the road. Sam 26 Oct - 14:57 | |
| Il ne savait pas vraiment ce qu'il espérait entendre, pourquoi il se sentait obligé de pousser plus loin sa curiosité, d'en apprendre plus ... Parce qu'au fond, qu'est-ce que cela lui apporterait. C'était comme regarder un écran de télévision et rêver de saisir ce qui se trouvait à l'intérieur, c'était une utopie, un simple moyen de se faire du mal, et rien de plus. Et ce n'était qu'une coïncidence de toute façon, ça ne pouvait pas être autre chose ... Thybalt avait accepté il y a bien longtemps le fait de ne jamais avoir aucune réponse sur ses origines, il l'avait accepté et même il avait su s'en contenter, se persuadant au fil du temps que la vérité ferait de toute manière plus de mal que de bien. Qui aurait eu envie de savoir pourquoi il avait été abandonné, de connaître l'identité de personnes capables de lâcher seul en pleine forêt un enfant de trois ans, à la merci du froid, de la pluie, des bêtes sauvages ? Alors il fallait vraiment que Thybalt soit à bout de nerfs pour penser une telle chose, pour s'imaginer une seule seconde que le nom du jeune frère de son hôte puisse être autre chose qu'une simple coïncidence. Pourtant il avait demandé plus, voulu savoir, depuis combien de temps ? « Vingt-sept ans. » C'était impossible. Cette femme ne pouvait pas être sa sœur, il refusait de croire que cela puisse être la vérité. C'était donc ça, l'explication ? Fuir la peur au ventre, pendant que ses parents étaient assassinés ? Pourquoi n'en avait-il aucun souvenir alors, être trop jeune n'était pas une excuse, on se souvenait de ce genre de chose, on s'en souvenait forcément ... non ?
Terrifié à l'idée de poser la question de trop, d'être découvert, de trahir il ne savait quel secret qu'il se sentait obligé de garder, le rebelle avait finalement coupé court en remerciant une nouvelle fois la jeune femme pour son hospitalité, et en lui promettant de disparaitre pour de bon de son existence dès le lendemain matin. Parce que cela ne changeait rien au fond, pas vrai ? Il était un rebelle en fuite, elle allait épouser un pacificateur, même s'il s'avérait qu'ils partageaient les mêmes gènes ils n'avaient pourtant rien à voir l'un avec l'autre, ils étaient deux étrangers. Aux idéaux différents, aux styles de vie opposés ... et peut-être était-ce mieux ainsi. Sans doute. « Essayez de ne pas vous faire tuer. » Voilà ce qu'elle lui avait conseillé en retour, au point qu'il se surprenne à la penser sincère, un instant ... ou bien peut-être était-ce surtout ce qu'il avait envie de croire, bêtement, parce qu'au fond pourquoi se soucierait-elle du sort d'un rebelle comme lui. Il n'était rien, il ne serait définitivement plus rien une fois ressortit d'ici, et si elle en venait finalement à vendre la mèche sur sa venue plus tard, il ne pourrait même pas lui en tenir rigueur. « Je ferai de mon mieux. » avais-il alors répondu avec un faible sourire, désireux de ne pas lui servir un mensonge de plus et sachant qu'il ne pouvait pas assurer pouvoir faire plus. Il avait un trop mauvais pressentiment concernant les semaines à venir, les mois à venir ... Les choses n'allaient pas s'améliorer dans le pays, et par conséquent sa propre situation non plus. « Dormez maintenant. Et ne volez rien. » avait-elle alors ironisé avant de se lever. Secouant légèrement la tête, Thybalt avait laissé échappé un soupir amusé, sans oser rien répondre cependant. Il n'avait ni l'énergie nécessaire ni l'envie de faire le malin à nouveau, il avait conscience de lui en demander plus qu'il n'en avait le droit et de rester entièrement dans son tort même après lui avoir prouvé qu'il ne lui voulait aucun mal ; Il l'avait forcée à l'aider, forcée à lui ouvrir son toit. Et il avait honte, sincèrement honte. Sans un mot il avait suivi Caithness des yeux tandis qu'elle s'éloignait, fermait la lumière du salon, et il avait écouté le bruit de ses pas montant à l'étage ... puis il avait fermé les yeux.
Il n'avait pas vraiment pu profiter du sommeil cela dit. Il était tenaillé par la peur de voir le mari de la jeune femme revenir, il aurait voulu partir tout de suite s'il l'avait pu, mais il se sentait si faible. Il avait tant bien que mal essayé de trouver une position confortable sur le canapé, la douleur dans sa cage thoracique ne semblait pas vouloir s'atténuer peu importe la manière dont il se calait ; Un mouvement trop rapide l'avait même forcé à enfouir son visage contre le cuir du canapé en se mordant l'intérieur des joues, pour ne pas crier. Il ne pourrait jamais repartir au cinq dans cet état, il fallait qu'il trouve un endroit où se cacher, où pouvoir rester un moment ... mais il ne pouvait pas rester ici. Il faisait encore nuit noire lorsqu'il s'était relevé, cherchant à tâtons sa sacoche posée à côté de lui, une main crispée contre son côté droit. Lentement, luttant contre la sensation de tournis, il avait rejoint la cuisine, où il avait récupéré son couteau dans le tiroir où la propriétaire des lieux l'avait rangé. Malgré lui ses yeux étaient tombés sur la corbeille de fruits ... Il avait faim. Mais alors que ses doigts glissaient avec envie contre la peau d'une orange, les mots de Caithness luis revinrent en mémoire « Et ne volez rien. » ... Rien. Une orange ce n'était pas rien. Et il avait faim mais il ne voulait pas s'abaisser à cela, voler, encore moins auprès de cette femme qui lui avait offert son toit quand elle aurait très bien pu le dénoncer et participer à ce qu'il soit enfermé. Ou exécuté, peut-être. Rangeant le couteau à sa ceinture, le rebelle était retourné au salon sans un bruit, regardant autour de lui sans sembler trouver ce qu'il cherchait ... jusqu'à ce que si.
L'horloge de l'entrée indiquait cinq heures et quart lorsqu'il avait refermé la porte derrière lui, quittant pour de bon la maison et son occupante. Elle l'oublierait peut-être vite, sans doute, mais lui non. Parce qu'elle lui permettait d'espérer encore s'en sortir libre de cette galère, et parce qu'il savait qui elle était ... même s'il avait décidé que cela ne changeait rien. Non, qu'il n'y ait qu'un seul et unique Thybalt dans leur deux histoires ne changeait rien, parce que Thybalt était un Homens, parce que sa famille c'était celle qu'il avait trouvé en Magnus, et qu'il en serait toujours ainsi ... Mais il savait. Et c'est avec un petit pincement au coeur qu'il s'était éloigné, sans se retourner, pour disparaitre dans la brume matinale si caractéristique du district quatre, par delà les buissons d'où il était sorti la veille. A Caithness il n'avait laissé que quelques mots sur une feuille de papier, en lieu et place de son couteau qu'il avait récupéré.
Merci, pour tout. Thybalt.
fin du sujet.
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