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reeven-sham sûrya skenandore

❝ WORLD ON FIRE WITH A SMOKING SUN ❞

about games and relative.

➺ QUEL(S) PETIT(S) PLUS T'AIDE(NT) DANS LA VIE (OU LES JEUX) ?

MÉDECINE

• Parce que c'est la base de la survie. Parce que c'est ce qui a maintenu Aspen en vie, selon certains dires. Parce que c'est ce qu'il faut pour sauver une vie ou en condamner une. Grâce à cet entraînement psychologique développé, j'ai réussi à garder la tête froide devant les scènes les plus glauques, tout en apprenant par coeur une foule de plantes médicinales et de poisons dévastateurs. Étudiant cela depuis mes plus jeunes années, je suis capable de soigner presque toute blessure non mortelle. Cependant, n'étant pas capable de ressentir la compassion, il est déconseillé de me faire soigner autrui; bien que cette personne en ressortira indemne à tous les coups, les heures d'opération lui seront un véritable calvaire. Je fais mon travail à froid.
  

CHAKRAM

• C'est dans les monastères les plus sacrés de l'Inde antique qu'a été créée cette arme exotique, ayant la forme atypique d'un cerceau d'une vingtaine de centimètres de diamètre. Aussi utile au contact que de loin, on le fait tournoyer avec son doigt afin de le propulser comme un frisbee meurtrier sur sa victime malheureuse. C'est très propre, comme arme. D'un mouvement sec, on peut décapiter n'importe quel adversaire sans trop se salir. Bien entendu, il faut au moins dix ans d'expérience pour arriver à maitriser toutes les facettes du chakram... ce qui n'est pas un problème dans mon cas.
  

DÉTECTION DES MENSONGES

• Il me semble qu'aussi loin que je puisse remonter, j'ai toujours pu deviner quand quelqu'un me mentait. Il y avait toujours quelque chose dans son regard, des mouvements particuliers qui trahissaient sa parole. Grand-Père a très tôt commencé à exploiter au maximum ce talent en m'apprenant tous les aléas du langage corporel, me permettant de détecter le moindre changement suspect dans l'attitude de mon interlocuteur. Selon le plus récent test, j'ai détecté vingt-sept mensonges sur une liste de trente. Malheureusement, ce don a entraîné certaines complications, du moins selon Grand-Père. Je ne comprends pas ce qu'il y a de problématique là-dedans, mais étant incapable de ressentir la moindre gêne, la moindre compassion et la moindre peur, je dis tout ce qui me passe par la tête, et je suis incapable de mentir. Du moins, je ne le fais jamais, car je n'en vois pas l'utilité. Nul doute que je serais excellente menteuse, étant capable de déjouer mes failles, mais j'ai encore de la difficulté à comprendre le principe du mensonge.
  

➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?

Des proches? Mot particulier. Je ne me souviens pas avoir été particulièrement proche de personne, et encore moins de ma famille. Ils me font croire que je vis dans un palais, mais je le sais prison dorée. J'ai depuis toujours été formée à ne pas m'attacher, sous aucun prétexte. C'est difficile. Très difficile. J'ai échoué de nombreuses fois. Or, je peux affirmer que je connais beaucoup de gens qui y sont allés, aux Jeux. Principalement des Vainqueurs. Grand-Père s'assure que nous soyons prêtes, Lyme et moi, à retenir de leurs actions afin d'avoir les capacités de gagner nous mêmes.

QUE PENSES-TU DE LA REVOLTE ET DES REBELLES ? CROIS-TU A LEUR EXISTENCE ?

Il me serait bizarre de ne pas croire en la menace après les récents évènements. Ça me fait tout drôle... Pendant des années, les Insurgés n'étaient que des monstres inventés par mes parents pour me faire peur le soir et 'obliger à obéir. Par la suite, ils sont devenus nos ennemis, le mal incarné. Lorsque le message pirate envoyé il y a deux ans est apparu à la diffusion de l'Expiation, je ne savais plus du tout que croire. Des contes sordides devenus réalité? À l'époque, j'étais encore un instrument contrôlé par ma famille extrémiste, un robot sans pensée propre. Par après, alors que les évènements ont continué d'eux-mêmes, j'ai été confrontée à une réalité des plus invraisemblables, du moins pour mes yeux de Skenandore. Ce n'est que lorsque mon frère a quitté le foyer familial que j'ai ouvert les yeux. La peur me dominait encore, je ne savais dire haut et fort ce que je pensais - je ne le sais toujours pas, d'ailleurs. Alors que Falken se droguait sans considération et que mes cousins et moi subissions l'entraînement visant à nous transformer en "génération parfaite", je ruminais peu à peu de sombres pensées: et si mon junkie de frère avait raison? Et si ce que le gouvernement faisait, ce que nous faisions, était mal? Je n'ai jamais osé prononcer ces mots. Une simple profération me crée une peur indescriptible, terrible, d'être entendue. Chez nous, nous ne connaissons pas la pitié. J'ai été surprise, lorsque j'ai découvert que certaines familles ne frappaient pas leurs enfants pour les rendre meilleurs. Même mon frère n'est pas au courant de mes doutes.

➺ QUE PENSES-TU DES VAINQUEURS DES JEUX ?

Je n'en ai aucune opinion. Certains ont l'air bien plus faibles que nous. Dépressifs, victimes d'addictions, suicidaires. D'autres sont de sales prétentieux sans vergogne, le genre que même mon grand-père insupporte. Seule la dernière classe nous intéresse: ceux qui brûlent d'une flamme silencieuse, projetant une force tranquille. Ni bons ni mauvais, parfois peu remarquables. C'est cependant d'eux que Grand-Père veut que Lyme et moi nous inspirions. Résistantes à tout, voilà ce qu'il veut de nous. Depuis la mort de Zeb, j'ai été capable de mimer cette attitude en calquant les agissements d'Azrael, l'un des seuls vainqueurs de par chez-nous qui a ce profil. C'est ainsi que je suis devenue la préférée de Grand-Père, à mes dépends, m'obligeant à garder mon allure fière et impitoyable, alors que je sens peu à peu la pression me faire craquer.

➺ AS-TU PRIS PART AUX DERNIERS EVENEMENTS, QUE CE SOIT POUR OU CONTRE LE CAPITOLE ?

Non, fort heureusement. Ma tête serait déjà sur le bout d'un pic comme exemple pour Lyme. Maintenant que nous ne sommes plus que deux dans la Génération (les deux filles, ironiquement), je n'ai le droit à aucune erreur, aucun écart de conduite. Mon désir de rébellion envers mon autorité directe pulse silencieusement en moi, et pourtant je dois le refouler sans cesse, m'empêcher de commettre l'irréparable. S'il n'en tenait qu'à moi, je tuerais Snow pour le simple et unique désir d'énerver mon père, mon oncle et Grand-Père. Or, je n'ai aucun grief contre notre président... En fait, c'est faux. Sans le vouloir, je lui en veux pour la mort de Zeb, même si je sais ma famille la plus responsable dans l'histoire. Je lui en veux aussi pour la vie que je subis tous les jours, sans espoir d'échappatoire, une vie cloîtrée, éreintante, où mon seul moyen de m'en sortir serait de partir tuer vingt-trois autres jeunes et ramener la gloire des Skenandore, sous la forme ultime de l'Héritière d'Aspen, premier vainqueur des Jeux de la Faim.

➺ COMMENT QUALIFIERAIS-TU TA VIE DANS TON DISTRICT ? EN ES-TU SATISFAIT ?

Avant, je vous répondrais tout simplement que j'en suis bien heureuse. Nous sommes les riches chez les riches, les fortunés du Deux. Même dans notre district, presque tout le monde nous envie, dans notre immense manoir à l'argenterie et aux verres de cristal rivalisant avec le Village des Vainqueurs. Or, la guerre civile a commencé à compliquer drastiquement les choses. Nous ne sommes plus que deux districts à résister aux affrontements; le Un et le Deux. C'est malheureusement couverts de pénuries et croulants sous les dettes que nous devenons, particulièrement les habitants du second district. Nous sommes ceux qui envoyons les armées du Capitole, qui lui fournissons le fer de lance dont il a besoin; cette crise économique se fait puissamment ressentir. Nous ne sommes plus couverts par les fonds du gouvernement depuis le décès d'Aspen, il y a quatre ans. C'est donc pour la première fois depuis bientôt soixante dix-sept ans que nous allons devoir travailler, récolter le fruit de l'effort. Je n'ai pas envie de rejoindre les Pacificateurs; avoir mon père et mon oncle comme patrons sont une option non disponible, sans quoi j'exploserais. Je me dois de trouver une occupation qui ne remplirais pas tout mon temps non plus, me permettant à la fois de perdurer mon entraînement et d'observer l'examen d'initiation des jeunes recrues Pacificatrices. Je suis toujours en recherche d'emploi, mais je devrai faire très, très vite, avant que nous ne nous retrouviions à la rue, sans le sou, à nous nourrir de gibier chassé par nous-même comme les pauvres des districts au nombre supérieur.

➺ QUEL EST TON OPINION SUR LES PACIFICATEURS, LEUR ROLE, LEUR COMPORTEMENT ?

Je paraîtrais bien stupide de dire que je les déteste, ayant un père et un oncle supervisant leur formation et leur initiation! J'appuierai seulement le fait que ces derniers temps, ils font sacrément pitié. La plupart n'ont même pas été carrières dans leur jeunesse, et ne sont animés que par le désir de geler la flamme de la révolte sur place. Des enfants. Voilà ce qu'ils sont devenus. Ceux qui me fichaient une peur bleue au départ ne sont devenus qu'une bande de gosses rêvant de grandeur, alors qu'ils mourront au premier affrontement. La majorité des postulants ne passent même pas l'initiation, se faisant battre rapidement et proprement par leur compères plus sérieux.

➺ CROIS-TU AU BONHEUR ?

Je n'ai pas le loisir de me poser cette question. Le bonheur, l'amour, l'amitié, ces sentiments et émotions sont le fruit de la faiblesse, ce que les victimes ressentent pour masquer leur propre incapacité sous un masque fleuri. Depuis ma naissance, on m'a montré à écarter ces sensations damnées, me gardant de ces points faibles qui me condamneraient un jour ou l'autre. Je m'en écarte comme la peste. J'ai trop peur de me voir casser, briser, et de ne pouvoir me relever. Je suis un dragon, une créature puissante et éternelle, digne de la richesse que m'apportera une victoire totale sur les autres, et de mon souffle brûlant périra quiconque se posera en travers de mon chemin.

➺ COMMENT TE SENS-TU QUAND LE TEMPS DE LA MOISSON ARRIVE ?

Je ne l'avouerai jamais, mais je suis terrorisée. Et si, au moment du grand jour, je me retrouverais à faire honte à ma famille? Et si des années d'entraînement se verraient complètement inutiles, écrasées par un enfant de treize ans happé par la chance du débutant? Ces jours-là, particulièrement depuis l'an dernier, quand Zeb a succombé, j'ai peur de ne pas être à la hauteur, de ne pouvoir prouver ma valeur que ma famille sous-estime ou surestime selon ses humeurs. La pression est horrible, et bien que je juge mon cousin faible d'avoir expiré le matin de la Moisson, écartant ses chances d'aller aux Jeux, je commence peu à peu à le comprendre.

JE VIENS D'UN MILIEU favorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE commence à  manquer, à  cause de la Révolte. DU COUP, MON NOM A peu DE RISQUES D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER DE carrière ET POUR TOUT VOUS DIRE, JE m'en contente. JE SUIS DANS LE 2ÈME DISTRICT. AYANT seize ans, JE peux PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j'appréhende et ai hâte en même temps, et me suis déjà entraînée. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

reality is here.

Devinez

FEATURING kaya scodelario © COPYRIGHT teresaagnes.tumblr

tell us your story.

➺ a song of ice and fire

De l'arbre de la connaissance du Bien et du Mal tu ne mangeras pas, car le jour où tu en mangeras, tu en mourras - GÉNÈSE

Ça devait être Zeb. Cette scène, ces gens, ce ciel, cette terre, tout cela semble si faux qu'on dirait une mauvaise blague. Ça devait être Zeb. Le vent qui souffle dans ma robe blanche et vaporeuse me semble porter les échos d'un monde lointain, perdu et abandonné, appartenant à un autre âge. Époque qui nous a abandonnées, ma cousine et moi, depuis si peu de temps qu'on en dirait une éternité.

Silence.

J'entends presque les abeilles bourdonner autour des fleurs qui décorent le piédestal. Sauf qu'elles sont fausses; même les insectes ne sont pas dupés par la supercherie maladroite. Il me semble percevoir la respiration haletante des autres filles de seize ans autour de moi. Malgré le nombre important de carrières, dans notre district, le nombre de chair à canon est plutôt important. Ceux de cette classe-là, autant chez les garçons que de notre côté, me font pitié à voir. Je les regarde bizarrement, bien que dispensée de dégoût. Il m'est juste inconcevable de transparaître à leur façon mes émotions et s'afficher ainsi comme une proie facile. J'ai l'impression d'observer un paradoxe temporel.

Je suis réveillée par le vidéo de présentation qui commence.

Le visionnement se fait sous mon inspection perplexe. Quelque chose sonne étrange dans le court-métrage. Moi qui a toujours apprécié le discours encourageant, donnant vigueur et bravoure aux potentiels tributs, cette fois-ci, je le contemple comme s'il n'existait pas. Comme si je ne comprenais pas en quel but il avait été présenté.

Le vent souffle un instant après la fin de la projection. Chaud, froid, bien que tiède, il apporte les effluves terreuses du désert, au Sud, et de la montagne, au Nord. La montagne... Là où il y a le Manoir Skenandore. Là où... Non, Ree. Ce n'est pas le temps de penser à ça. C'est la Moisson, profites-en.

Je croise mes jambes. Je suis nerveuse. Je n'ai presque aucune inscription, et pourtant je n'ai jamais réussi à engourdir cette anxiété qui m'assaille à chaque année. J'ai peur de me faire avoir avant d'être fin prête. De ne pas pouvoir démontrer mon maximum, mon plein potentiel, au peuple de Panem et à notre dirigeant. De ne pas me dévoiler digne de ma dynastie.

Ça aurait dû être Zeb. Zeb aurait dû y aller, cette année. Personne, pas même les plus fous parmi les carrières, n'oserait s'imposer face à un Skenandore. Sauf que cette fois-ci, Skenandore il n'y a pas.

➺ in this game, you win or you die