Jared Sevan Fetherson

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

➺ TA MORT TU LA VOIS COMMENT ?

Ah, fameuse question. Je préfèrerai ne pas la voir, c’est quand même super glauque, mais j’avoue que quand je pense à ma mort, je vois du sang. C’est tout. Du coup, je me dis que je vais certainement finir fouetté sur la place publique, ou torturé, ou je ne sais de quelle autre manière encore. Mourir de vieillesse ? Sûrement pas. Avec les risques que je prends en infiltrant les pacificateurs, il y en aura bien un qui va comprendre qui je suis réellement et qui me dénoncera. Non sérieusement, je ne sais pas. Je n'ai pas peur de mourir, mais j’ai du mal à m’avouer le fait qu’il soit possible que tout cela s’arrête. Avec tout le mal que je me donne, ça ne peut pas se terminer trop tôt. J’ai besoin de voir, de savoir que tout ce pourquoi nous nous battons tous ensemble –même si rares sont les rebelles qui savent que je suis dans leur camps- vaincra. J'ai besoin d'être sûr que les générations futures ne connaîtront jamais les jeux, qu'ils seront heureux et égaux.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

J'aurai bien aimé pouvoir répondre "pour mon petit frère", "pour ma mère" ou quelque chose comme ça, mais... non. A vrai dire, je n'ai pas de famille; je n'ai même plus d'amis. Je veux dire, de vrai ami. Du genre de ceux pour qui on pourrait se jeter dans un bain d'huile, ou prendre la place aux jeux... La seule raison que je peux vous donner : pour la révolte. Ouais je suis d'accord, je passe pour le mec qui se prend pour un chevalier mais c'est réellement la seule réponse que j'ai. C'est pour la révolte que je suis devenu Pacificateur, pour la révolte que je n'ai plus jamais revu mes parents... Je vais d'ailleurs très certainement mourir pour cette rébellion, et si tel est mon destin alors qu'il en soit ainsi. Je l'accepterai sans broncher parce que je sais que ce que je fais est bien. Ce que je fais est courageux, et culotté, et utile. Je pourrais définitivement mourir pour la liberté.

➺ QUEL PETIT PLUS T'AIDE DANS LA VIE (OU JEUX) ?

Ma capacité de persuasion. Je ne sais pas trop comment je fais, mais quand je veux faire croire quelque chose à quelqu'un, j'arrive généralement à mes fins. Quand j'étais gosse, ma mère me disait que mes yeux pouvaient faire s'écrouler les plus fortes convictions, mais je pense que je suis assez manipulateur. Que ce soit une bonne chose ou non, car j'ai tendance à me méfier de ce trait de caractère! Cependant, avec la mission que je me suis donné, il faut que je sois persuasif et manipulateur. Je n'ai pas tellement d'autre capacité dont je puisse me vanter, je suis certes un peu sportif sans prétendre être un champion, je sais me battre à peu près correctement. Vraiment, la seule chose dont je puisse réellement me vanter, c'est ma capacité à convaincre les autres de ce que je veux. C'est plutôt pratique.

➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?

Absolument aucun. C'est d'ailleurs ce que je trouve assez étrange, car ma haine envers le Capitole n'a pas de justification sentimentale. Je veux dire que la plupart des rebelles le sont car ils ont perdu un de leurs proches lors d'une édition des jeux et toute la tristesse qu'ils ont pu ressentir s'est peu à peu transformée en haine mais moi, je trouve juste les jeux inadmissibles. Je n'ai jamais été touché directement par eux mais depuis mon adolescence je ne comprends pas qu'une telle chose puisse se passer. Mais finalement, quand je vois à quel point je méprise le capitole, je me dis que si en plus l'un de mes proches avait été tué lors des jeux, je ne serai qu'une boule de rage.

➺ COIN A ANNONCÉ LORS DES DERNIERS JEUX PAR MESSAGE PIRATE QUE LE TREIZE EXISTAIT TOUJOURS. TU ESSAIES DE TE JOINDRE À EUX OU AU CONTRAIRE, TU FAIS TOUT POUR STOPPER CETTE RÉVOLTE ?

Je me joins à eux en faisant tout pour stopper cette révolte. J'ai décidé de me battre contre le gouvernement de manière insidieuse et secrète. A vrai dire, je ne sais pas trop pourquoi ni comment j'ai eu cette idée, mais être un pacificateur rebelle est quelque chose de vraiment passionnant. Il y a le goût du risque, et j'avoue que je prends un malin plaisir à jouer le parfait petit pacificateur qui rêve de gagner du grade. Seuls quelques rebelles savent que je suis de leur côté, et c'est à eux que je donne les résultats des informations que je récupère grâce à mon métier. Comme ça, ils savent ce que prépare le gouvernement. J'espère un jour pouvoir arracher mon costume de Pacificateur, le déchirer et dire à tous que je ne suis pas l'un des leurs. Que je ne l'ai jamais été. Que mon seul but est de faire imploser le gouvernement. Je veux me battre.

JE VIENS D'UN MILIEU favorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est abondante. DU COUP, MON NOM A zéro CHANCES/RISQUES D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER DE pacificateur ET POUR TOUT VOUS DIRE, je n'aime pas. JE SUIS DANS LE 4ÈME DISTRICT. AYANT 25 ans JE ne peux plus PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j'appréhende la prochaine moisson. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

tell us your story.

J’aime son sourire. J’aime son humour, j’aime ses sautes d’humeur. J’aime sa façon de penser, sa façon de me regarder, de se moquer de moi. Aspen. On se connaît depuis tellement longtemps elle et moi, et on a beau passer toutes nos journées ensemble, ce n’est pas assez. Ce ne le sera certainement jamais. Je m’ennuie quand elle n’est pas là. Quand je suis entouré de ces fous qui ne pensent qu’aux Jeux, qu’à tuer. Comment à quinze ans peuvent-ils avoir envie de participer à quelque chose comme ça.
J’ai l’impression d’être le seul à trouver les Jeux immondes. Avec Aspen, on n’en a jamais réellement parlé. Quelques fois on y faisait allusion, mais c’est comme si Snow et son gouvernement n’existaient pas quand on est ensemble. Comme si on n’avait pas envie de parler de ces choses là, de ces choses horribles qui nous entourent.
Dans le district, les gens aiment s’inviter les uns chez les autres pour regarder les Jeux. C’est un genre de… plaisir que tous attendent impatiemment. Aspen et moi n’avons jamais souhaité faire ça. Heureusement d’ailleurs, car je n’aurai pas pu être aussi faux devant elle que je ne le suis avec mes parents. Je n’arrive pas à lui mentir, à jouer le rôle de quelqu’un que je ne suis pas face à cette fille.
Je ne suis pas amoureux d’elle. Elle est comme ma sœur. J’ai envie de la protéger de tout, de tous, d’être toujours là pour elle.
Pourquoi est-elle déjà là ? Aspen arrive rarement à nos rendez-vous à l’heure, et la voilà en avance. Quelque chose ne va pas. Je le sens.
Je claque la porte de chez moi plus fort que je ne le voulais et j’entends ma mère qui gueule derrière mais ce qui m’importe c’est le regard de la fille que j’ai face à moi. Elle ne veut rien me dire, maintient que tout va bien. Tout ne va pas bien.
Je sens qu’il se passe quelque chose que je ne comprends pas.

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« Tes amis sont tellement courageux, Jared ! Cette envie qu’ils ont de se battre, de défendre leur honneur et leur district dans une arène je trouve ça… magnifique. »

La mère du jeune homme regarda le plafond de leur maison l’air pensif, puis elle s’ébroua, comme si elle sortait d’un rêve, et sirota tranquillement son thé.
Elle sortait peut-être d’un rêve, finalement. Celui de voir son fils s’entraîner jour et nuit pour devenir le meilleur. Celui de voir son fils à la télé, massacrant d’autres enfants.
Un rêve émouvant.
Lorsqu’elle posa son regard sur lui, Jared sût ce qu’elle ressentait. De la déception. Après tout, il avait désormais 21 ans et n’avait pas participé aux Jeux. N’en avait même jamais eu envie. Elle était sûre que tout ça était la faute de cette voisine, cette folle. On avait bien fait de la faire interner il y a 4 ans de cela. Depuis qu’ils étaient petits, Jared et cette fille se voyaient très souvent. Trop souvent. Elle avait dû lui retourner le cerveau, lui faire croire que le Président Snow était quelqu’un de mal intentionné, alors qu’il ne voulait que leur bien. Ces jeux étaient une aubaine, une chance que le Président offrait à chaque habitant du capitole. Et Jared semblait ne pas avoir mesuré la véritable opportunité que cela représentait. Pourquoi avait-elle eu un fils comme celui-là ?

Il avait l’habitude de ces regards. Son père comme sa mère avaient depuis sa plus jeune enfance rêvé qu’il participe aux Jeux. Non pas qu’il les gagne, ce n’était qu’un plus, mais seulement le fait de le voir se battre les aurait rendu heureux. Ils auraient pu être fiers de leur fils, et lors de son enterrement ils auraient pu faire l’éloge de cet être si courageux qui allait désormais affreusement leur manquer.
Eux par contre n’allaient pas lui manquer.
La décision était prise : il partait. A tout jamais.

Le jeune homme plaqua un sourire forcé sur son visage et s’assit solennellement face à ses parents.

« Maman, Papa, je m’en vais. Je vais devenir Pacificateur et faire régner l’ordre. Je vais me battre contre cette révolte, me battre au nom du Président Snow et de sa puissance. »

Peut-être avait-il finalement eu cette idée uniquement pour voir au moins une fois dans sa vie de la fierté dans le regard de ses parents. Et il n’avait pas été déçu. Sa mère avait lâché sa tasse de surprise et il lui avait semblé que son père avait écrasé une larme au creux de son œil droit.
S’ils savaient.

S’ils savaient que je ne fais ça que dans le but de détruire Snow. S’ils savaient à quel point je les méprise, à quel point j’ai envie de leur hurler que je hais ces jeux. Ils ne savent pas. Ils ne devinent pas la tristesse que je ressens au plus profond de mon cœur depuis ce jour où ils me l’ont arrachée. Depuis ce jour où ils ont regardé avec un sourire aux lèvres Aspen se faire interner. Je suis sûr qu’ils pensent que c’est à cause d’elle que je ne suis pas formaté comme un Carrière. Que non, excusez moi, mon rêve n’a pas été de me préparer à tuer pour une dictature immonde.
Désormais ils comprennent. Ils savent que ce que j’ai toujours voulu est de les protéger et essayer de contenir la révolte. Que si je m’en vais aujourd’hui, c’est pour une bonne cause.
Ils ne se doutent seulement pas de laquelle.

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Voilà quatre ans qu’il n’avait plus remis un pied au District 4. Après les deux ans de formation dans le District 2, Jared avait été envoyé en mission dans le reste de Panem, mais n’avait jamais été affecté à l’endroit où il était né. Cela ne lui avait d’ailleurs pas manqué, car il savait à quel point retourner chez lui allait lui être difficile. Peut-être croiserait-il ses parents. Ou Aspen.
Aspen.
Qu’était-elle devenue ? Il n’avait aucune information à son sujet, ne savait même pas si elle était sortie de sa prison dorée. Certainement y était-elle encore. Sinon elle aurait tenté de le retrouver, il le savait. Il l’espérait.

Aussi, ce fut stressé au possible que Jared posa les pieds sur sa terre d’origine. L’hovercraft qui les avait amenés lui et son équipe était déjà parti lorsqu’il leva les yeux au ciel, et il poussa un profond soupir. Décidément, la vie ne lui était pas aussi simple que ce qu’il avait imaginé en devenant Pacificateur. Avoir une double vie lui faisait prendre des risques dont il ne mesurait même pas l’ampleur, mais il pouvait cependant se féliciter d’être encore en vie. D’avoir été jusqu’à présent assez discret pour pouvoir aquir la confiance de ses supérieurs et de ses collègues et en même temps pour pouvoir fournir aux rebelles toutes les informations qu’il pouvait récolter.
La peur qui nouait ses entrailles dépassait toutes celles qu’il avait jusqu’à présent expérimenté. Ironiquement, il était terrifié à l’idée de recroiser des connaissances, ses parents ou de savoir ce qu’était devenue Aspen alors qu’il avait menti à des Pacificateurs haut placé qui auraient pu le tuer sur le champ s’ils avaient découvert son vrai visage.

Inconfortable dans son costume de Pacificateur, il suivit son groupe et tous entrèrent dans la ville.

Spoiler: