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 ASTANA | Love The Way You Lie

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ASTANA | Love The Way You Lie Vide
MessageSujet: ASTANA | Love The Way You Lie   ASTANA | Love The Way You Lie Icon_minitimeLun 12 Nov - 17:33


❝ love the way you lie ❞

I can't tell you what it really is, I can only tell you what it feels like. And right now there's a steel knife in my windpipe. I can't breathe but I still fight while I can fight. Now you're in each others face, spewing venom in your words when you spit 'em. Maybe that's what happens when a tornado meets a valcano.



La jeep verte se stoppa dans un crissement de pneu sur les graviers. Les habitants du District s’approchèrent alors du petit convoi de rebelles. Dana qui se trouvait à l’avant, sortit d’un bond de la voiture avant de replacer son arme dans le creux de son dos. Clyde descendit à son tour et l’attrapa par le poignet avant qu’elle n’est le temps de disparaître dans la foule. Il la força à se retourner et encra son regard vert dans le sien. « Je sais que ça ne va pas être facile mais promets-moi de faire attention. » Car oui, il n’avait jamais réellement eu confiance en personne si ce n’est la jolie rousse qui se tenait face à lui. Il s’inquiétait profondément pour cette dernière qui semblait très perturbée depuis le début du voyage. Tout ce qu’il avait pu tirer comme informations était le fait qu’elle allait retrouver sa famille. Il n’avait nullement cherché plus loin sachant qu’avec elle c’était peine perdue. Dana releva la tête et encra son regard dans celui de son compatriote. « Distribue les provisions qu’on a apporté et laisse-moi faire le reste. » Sa voix était froide, tranchante mais Clyde avait l’habitude. Lorsque cette dernière n’était pas d’humeur, il ne valait mieux pas s’y piquer sinon on finissait bien souvent avec une droite bien placée. L’homme soupira avant de relâcher sa prise et de la regarder s’éloigner.

Alors c’était comme ça que tout allait se dérouler. Elle reviendrait simplement chez elle, écrasant toutes ses choses qu’elle avait tant de fois refoulé au plus profond de son être. Elle reviendrait de la même manière qu’elle était partie, tel un nuage de fumée. Insaisissable et trouble, les gens n’avaient jamais pu la cerner. Cependant, elle espérait que ce qui restait de sa famille allait l’accepter même si elle se doutait qu’on ne lui ouvrirait pas les bras et que les câlins ne seraient pas au rendez-vous. Après tout, elle avait détruit ce qui lui était cher en faisant de son frère un monstre qu’il n’aurait jamais dû rencontrer. Mais Dana s’était faite à cette idée, elle était prête à encaisser le regard dur de Sitaël. Ce qui l’inquiétait en revanche, c’était les pensées de sa propre mère. Que dirait-elle lorsqu’elle se pointerait chez eux après presque 20 ans sans donner de nouvelles ? Pour l’une des premières fois de son existence, la rebelle se mit à douter. Elle avait évité le District 11 pendant tellement d’années qu’elle n’était même pas persuadée de retrouver son chemin à l’intérieur de ce dernier. Aujourd’hui elle avait tant de questions sans réponse que son esprit commençait sérieusement à la torturer.

Ses pas la menèrent rapidement vers l’intérieur du District. Cependant après toutes ses années sans avoir vu les lieux, elle ne reconnaissait pas toutes les bâtisses. Arrêtée au milieu de la rue, elle observa les alentours durant quelques secondes avant de poser son regard sur une vieille femme assise dans un fauteuil sur son perron. S’approchant doucement de cette dernière, elle tenta d’être la plus accueillante possible pour ne pas effrayée la dame. De cette manière, elle cacha l’arme qui l’accompagnait partout et se présenta du côté où son épaule était intacte. S’abaissant à la hauteur de l’inconnue, elle l’aborda accompagnée d’un sourire. Enfin c’est vite dit mais pour Dana c’était déjà énorme. « Bonjour. Excusez-moi de vous déranger mais je cherche une maison. » Etonnée, la femme releva la tête et plissa les yeux pour discerner la jolie rousse. Elle sembla hésiter quelques instants avant d’ajouter. « Si je peux vous aider, ce sera avec plaisirs. » Soulagée de ne pas être refoulée, Dana se redressa légèrement et observa les alentours tout en continuant. « Je suis à la recherche de Madame Blackward et de son fils. » Son interlocutrice arrêta aussitôt son balancement et tira sur la manche de la rebelle pour qu’elle s’abaisse à sa hauteur. « Vous n’êtes pas au courant ? Il ne reste désormais de cette famille que l’Homme au Masque. La mère est morte d’une longue maladie il y a plus de 17 ans. »

La décharge fut violente, le temps qu’elle avale les informations que la vieille femme venait de lui offrir, ses mains se crispèrent. Un goût amer emplit alors sa bouche, elle se redressa et fourra son arme dans son dos. Ses jambes, quelques instants plus tôt tremblantes, ne l’étaient plus. Allant chercher jusqu’au fond de ses entrailles la volonté de s’en aller, elle parvint à se ressaisir. Ses yeux gris se levèrent sur le ciel de la même teinte triste que celui-ci et dans un soupir de rage elle se remit en chemin. Cependant, elle ne parvenait pas à digérer la pilule. C’était trop dur, trop soudain pour qu’elle puisse effacer l’ardoise aussi vite. Ainsi donc sa mère était malade avant qu’elle ne parte pour le 13 et son frère ne lui avait rien dit ?! Décidément, la rage qui s’était insinuée en elle, commençait à la ronger tel un fauve sur une carcasse. La jeune femme se mordit la lèvre tout en contenant la colère qui tentait vainement de s’échapper par tous les pores de sa peau. Se rendait-il compte seulement du mal qu’il laissait derrière lui ? Autrefois elle l’aurait défendu contre vents et marées. Aujourd’hui elle n’avait qu’une envie, lui arracher son putain de masque pour qu’il comprenne le goût de la douleur. Un goût ferreux vint alors se déposer sur sa langue et elle desserra la pression qu’elle exerçait sur sa propre chair. Sa lèvre se mit à saigner mais du revers de la main, elle l’essuya faisant disparaître toute trace de sang. Ce n’était pas le moment de se plaindre car le pire était à venir, elle le savait…

Il fallait bien un début à tout. En cet instant, tout ressemblait plus à une fin. Douloureuse et piquante comme lorsqu’on se coupe. Depuis quelques temps plus rien n’allait droit et un rien devenait une montagne. Dans la souffrance elle en avait à revendre, surement tout autant que de la haine, désormais profondément ancrée dans sa chair. Ses veines la brûlaient, et elle avait cette déroutante sensation d’étouffer. C’est ainsi, le bonheur ne peut durer éternellement. L’âge des contes de fées était bien loin aujourd’hui et le happy end ne faisait plus parti de son vocabulaire. Des pieux elle en avait reçu mais le jour où celui-ci frôla son cœur, elle se posa des questions. Peut-être était-ce trop tard ? A vrai dire, elle n’en savait rien. L’heure ne comptait plus et elle n’en avait plus rien à faire. Il lui fallait des réponses et vite. Hors de question de se regarder pendant des heures dans le blanc des yeux. Non, c’était bien trop soft à son goût et la souffrance qui emplissait son cœur devenait si importante, qu’elle lui lacérait les flancs. Si seulement elle avait pu tout effacer, cette douleur, cette rancœur, elle l’aurait fait. Malheureusement elle n’en avait pas le pouvoir et c’est ce qu’elle regrettait le plus. Dans ce monde de noirceur et d’enfer, il n’y avait plus de soleil, la justice avait disparu tout comme le sourire qui trônait autrefois sur ses lèvres.

D’un pas décidé, elle traversa toute la distance qui la séparait de cette maison immense et désertée. Elle s’arrêta face à cette dernière et la contempla durant de longues minutes. Il avait reçu ce cadeau lorsqu’il était revenu en vainqueur des Jeux. Ce fut la première fois de sa vie qu’avec toute la haine du monde, elle regretta fermement qu’il ne soit pas mort là-bas. Et dire qu’à cette époque, elle s’était mise à dos les ¾ du District et son seul ami, dans l’unique but de le défendre. Décidément, il n’en valait vraiment pas la peine. Qu’importe qu’elle l’ai défendu à cette époque, aujourd’hui la seule chose qu’elle avait envie de faire c’était de lui arracher les yeux. Elle se voyait déjà lui enlever son foutu masque et lui faire bouffer chaque partie jusqu’à ce qu’il s’étouffe avec. La violence qui grandissait dans son cœur était telle, qu’elle ressentait déjà les charges électriques dans ses poings. Qu’importe que son épaule ne se soit pas encore remise de sa séance de tortures avec Azalea. L’adrénaline arrangeait déjà tout ça pour elle. La douleur commençait à s’estomper dans son bras, sans compter sur l’alliance des médicaments. Elle était arrivée à un tel degré de rancœur qu’elle était désormais comparable à une cocotte-minute. Dans les secondes qui suivraient, toute sa haine se déverserait sur l’unique personne qui, au fond, serait capable de la comprendre. Après tout, quoiqu’ils en disent, ils ne pouvaient réfuter le fait que le même sang coulait dans leurs veines. Relevant l’échine, elle s’approcha de la maison à pas mesurés. Sa main hésita quelques instants, comme figée dans l’air puis elle l’abattit contre la porte en bois. 3 coups secs et distincts se répercutèrent avant de s’éteindre doucement. Sa respiration s’accéléra soudainement lorsqu’elle perçut des pas de l’autre côté de la porte. Son cœur battait si fort qu’elle avait l’impression qu’il tentait littéralement de sortir de sa cage thoracique. Elle fixa d’un regard sombre l’embrasure de l’entrée et il lui sembla que le temps s’arrêtait lorsqu’elle trembla sur ses gonds. Cependant, la rebelle ne se posa pas une seule question. Dès qu’elle put apercevoir la silhouette de son frère, elle donna un grand coup de pied dans la porte avant de lui envoyer un crochet du droit en plein dans la mâchoire. Elle ignora la douleur lorsque ses doigts rencontrèrent le masque puis ancra son regard dans celui de Sitaël ou plutôt... d'Astaroth.

    « Surprise ! J’crois que toi et moi on a beaucoup de choses à s’dire. »



musique : love the way you lie — eminem ft rihanna.
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ASTANA | Love The Way You Lie Vide
MessageSujet: Re: ASTANA | Love The Way You Lie   ASTANA | Love The Way You Lie Icon_minitimeMar 13 Nov - 18:58


❝ i must confess that i hate you. ❞

The secret side of me, I never let you see, I keep it caged but I can't control it. So stay away from me, the beast is ugly, I feel the rage and I just can't hold it. It's scratchin on the walls, in the closet, in the halls, it comes awake and I can't control it. Hidin under the bed, in my body, in my head, why won't somebody come and save me from this, make it end ?



Astaroth était debout dans une petite pièce, à l’arrière de sa maison. D’un œil noir, il regardait le sac de sable qui se balançait devant lui. Seul moyen d’évacuer sa colère, son stress, sa rage, sa rancœur. Il se sentait presque bien, à cogner cet objet conçu pour répondre tout spécialement à ce besoin de violence. Enfin presque bien. Disons plutôt qu’il ne s’était jamais senti aussi mal. Aussi bestial. Il n’avait qu’une envie ; frapper ce truc à l’en faire se décrocher du plafond. Et peut-être que c’était possible, même pour un être humain, qui sait. Mais là, il faisait une pause. Une semie-pause. Il se contentait de regarder le sac se balancer d’un air noir, sans se préoccuper réellement de la manière pour laquelle il s’était arrêté dans sa course. Son cœur battait frénétiquement, tandis qu’il serrait ses poings gantés, faisant craquer sans le vouloir quelques phalanges de ses mains. Il avait envie de commettre un meurtre. Et nul doute possible ; si il avait croisé quelqu’un qui aurait pu lui offrir cette possibilité, il aurait commis un meurtre. Si un Pacificateur imprudent avait pointé le bout de son nez dans le District Onze à cet instant précis, il n’aurait rencontré aucun rebelle. Du moins pas avant d’être mort sous les poings du vainqueur. C’était ainsi ; à certains moments, la rage revenait, le bousillant de l’intérieur. Cette rage était le résultat d’une transformation de son chagrin. Il avait payé le prix fort d’être un enfant si tendre et si innocent. L’arène, la mort, la monstruosité, le rejet. L’abandon pur et simple par la moitié de sa famille. C’était précisément cela qui avait fait bondir Astaroth dans cette salle, ce matin. Cette nuit, il avait encore été victime d’une insomnie. Elles revenaient de plus en plus souvent, il fallait avouer. Et, comme un idiot, il s’était finalement endormi. Et une petite heure après, à peine, il avait jailli hors de son lit, des larmes brûlantes s’échappant de ses prunelles foncées. Un cauchemar. Un cauchemar qu’il aurait voulu ne jamais refaire. Toute la nourriture offerte par le Capitole n’avait pas suffi à sauver sa mère. Sa chère et tendre mère. Elle avait craché du sang jusqu’à son dernier soupir. En regardant son fils d’un air totalement éperdu. Elle était restée là, à le regarder. En souriant. Une nouvelle fois, Astaroth serra les dents sous son masque. Et, d’un revers du poignet, il essuya ses yeux. Putain mais merde. Ça faisait des années qu’il ne pleurait plus. Ou presque. À chaque fois qu’il pensait à sa mère, il ne pouvait s’empêcher de se lâcher. Il ne se contrôlait pas. Il s’en voulait. Et même à trente-huit ans, il se sentait encore responsable de la mort de sa génitrice. Le syndrôme du petit garçon, qui s’en veut de ne rien avoir pu faire. D’avoir été impuissant, inutile. Et depuis, il se sentait inutile en à peu près tout, dès qu’il s’agissait d’aider les gens. Il avait l’impression de les faire souffrir quoiqu’il fasse, quoiqu’il se passe. Pessimiste. Destructeur.

Brutalement, le poing de notre vainqueur s’écrasa sur le sac, alors qu’il étouffait un grognement de rage. Il tourna finalement le dos à l’objet, sortant de la pièce sans se retourner, prenant la direction de sa cuisine. Là, il ouvrit par réflexe un placard. Il en sortit une boîte, assez violemment. Les dizaines de petites seringues disposées à l’intérieur s’entrechoquèrent, manquant de se briser pour certaines. En temps normal, il s’en serait peut-être inquiété. Mais là, il était trop en colère. Tellement en colère que briser ses rations de nutriments ne l’aurait même pas consolé. Même pas effrayé. Peut-être simplement… Énervé encore plus. Il attrapa une ration, décapuchonnant l’aiguille, la plantant sèchement dans son bras. Là, il serra les dents. Se détendant doucement. L’aiguille avait transpercé sa peau sans faire de chichis, mais il avait eu de la chance. Dans son état d’énervement, et dans sa précipitation, il aurait pu la briser par inadvertance. Mais non, pas sur ses muscles. C’est Astaroth, pas Superman.

Finalement, ses épaules s’affaissèrent. Pourquoi se piquer l’avait-il détendu ? Il n’en savait rien, il s’en foutait. Il ne l’avait même pas fait exprès. Il avait eu faim, il avait « mangé », point barre. Mais la douleur causée par l’aiguille l’avait fait tiquer. Et depuis, il regrettait un peu de toujours s’emporter de la sorte. Astaroth était un colérique. Depuis la mort de sa mère, il n’avait pas appris à corriger ce défaut. Toute son enfance, on l’avait poussé dans cette voix. Et maintenant qu’il y était, on voulait le pousser dans l’autre sens. Ou dans le juste milieu. Mais ce juste milieu, il ne l’avait jamais trouvé. Il n’y parvenait pas. Il était perdu, au milieu de nulle part, à se poser des questions sur tout et rien, à s’énerver pour pas grand chose, à ne plus savoir être gentil avec les gens. C’était triste. Les autres n’aimaient pas ça. Lui, il ne savait même plus ce qu’il aimait. Ni ce qu’il voulait. Toute sa vie avait été détruite. Les couleurs du tableau avaient été assombries, et le peintre avait rajouté bien trop de noir, croyant peut-être que ce serait plus joli. Que ç’aurait plus de charme. Mais ça avait rendu ce que ça devait rendre. Un tableau noir. Sans lumière. Sans aucun espoir que notre vainqueur ne daigne de voir.

Quelques coups à la porte lui firent tourner la tête en direction de l’entrée. Putain mais merde. On ne pouvait pas le laisser deux secondes tranquille, à ruminer ses tristes et sombres pensées ? On ne pouvait pas juste lui foutre la paix ? Ça commençait à devenir une putain de manie chez les gens de venir sonner chez lui. Hé, salut, y a pas marqué portes-ouvertes chez le monstre. Se forçant à prendre une longue inspiration pour tenter — j’ai bien dit tenter — de se calmer, Astaroth s’approcha de la porte d’entrée. Il déverrouilla celle-ci, commençant légèrement à l’entrouvrir. Aussitôt, sans même qu’il ne puisse réaliser, la porte s’ouvrit brutalement, poussée par un pied dans une extrême violence. Mais avant que l’homme n’ait pu réagir, une droite puissante venait s’écraser dans sa mâchoire. Ou plutôt dans son masque. Il hoqueta, vacillant sous l’impact. Un petit tuyau de sa protection venait de sauter. Aussitôt, la douleur le submergea, manquant de le faire tomber au sol. Il s’empressa de plaquer ses deux mains sur le masque, remettant fébrilement en place le petit tube métallique. Et ce, pendant qu’une voix parvenait à ses oreilles. Et, soudainement, son sang se glaça dans ses veines. Il tourna très lentement la tête vers la jolie rousse qui venait de faire une entrée pour le moins fracassante. Et violente.

Dana.

Astaroth sentit son cœur s’embraser. Manquer toute une série de battements. Être au bord de l’explosion. Et, avant même que son cerveau n’ait eu le temps de connecter deux neurones pour analyser la situation et tenter de calmer le jeu face à cette furie hors de ses gonds, son poing avait déjà tout calculé pour lui. Et il s’écrasait dans la face de sa sœur sans ménagement. Astaroth ne réalisait pas que depuis le jour où elle l’avait quitté, en même temps que sa mère, leur vie et leur district, il avait pris… Un peu de biceps, dirons-nous. Un peu de poids. Un peu de carrure. Un peu de muscles. Un peu de force, tout simplement. Et qu’il ne la contrôlait pas toujours. Avant même que Dana n’ait pu s’écarter, bouger, ou même perdre l’équilibre, les deux mains d’Astaroth étaient sur elle. L’une venait d’agripper son col, l’attirant vers lui. Quant à l’autre, elle s’était instantanément saisie de l’arme que la jeune femme avait d’accrochée dans le dos, pour la balancer à l’intérieur de la maison, loin de sa portée. Sait-on jamais. Puis, il se servit de sa deuxième main pour la plaquer contre le mur, la tenant au col d’une prise sûre.

« Je t’interdis de m’adresser la parole, espèce de traînée. » gronda-t-il. Ouah. Mais quelle conviction dans cette voix. Ce n’était pas pour ça qu’elle allait se taire, cependant. Mais ça ne l’empêcherait pas de la faire taire. Même si pour cela il devait lui faire du mal.

Et, violemment, il al souleva de terre, la gardant plaquée contre le mur. Appuyant avec férocité sur ses deux mains qui la tenaient toujours au niveau du cou. L’étranglant sans s’en rendre compte, avec toute la force dont il était capable. Toute la rage qu’il pouvait avoir. Toute la rancœur qu’il avait entassée au fond de son cœur, durant toutes ses années. Il la haïssait. De tout son être. Il lui compressait la gorge, l’empêchant de respirer. L’étouffant sans s’en rendre compte. Elle ne touchait même plus le sol. Mais ça, il n’en avait pas conscience. Il ne voyait rien. Plus rien. Hormis cette haine qui le bouffait de l’intérieur depuis toutes ces années. Dana allait payer. Dana payait.

Et sinon. Salut, comment ça va depuis toutes ces années ?


musique : monster — skillet.
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ASTANA | Love The Way You Lie Vide
MessageSujet: Re: ASTANA | Love The Way You Lie   ASTANA | Love The Way You Lie Icon_minitimeMer 14 Nov - 12:32


❝ love the way you lie ❞

I can't tell you what it really is, I can only tell you what it feels like. And right now there's a steel knife in my windpipe. I can't breathe but I still fight while I can fight. Now you're in each others face, spewing venom in your words when you spit 'em. Maybe that's what happens when a tornado meets a valcano.



Elle se tenait là, droite et fière dans l’entrée. Son frère avait reculé sous le choc produit par l’impact entre sa main et son foutu masque. L’un des tuyaux de ce dernier avait d’ailleurs sauté sous la force de son coup. Sa main commençait à la picoter, signe qu’un hématome était en train de se former au niveau de la jointure de ses doigts. Mais en cet instant, elle n’en avait plus rien à faire. La douleur dans son cœur était telle que toute autre souffrance d’ordre physique ne l’atteignait plus. Elle serra fermement les mâchoires tout en contemplant les dégâts qu’elle avait provoqué chez son frère. Apparemment ce dernier n’avait pas du tout apprécié qu’elle abime sa merveilleuse protection puisqu’il s’empressa de la remettre en état. Son regard assombrit par sa rage s’encra alors dans celui de Sitaël. Vas-y, t’attends que ça depuis des années. Elle savait parfaitement qu’à la minute même où il comprendrait qui était son assaillant, elle passerait un mauvais quart d’heure. Mais en vérité, elle n’en avait plus rien à secouer. Qu’importe qu’il la tue sous les coups, qu’il l’insulte ou la balance à travers la pièce. Après tout, dix-neuf ans de souffrances et d’interrogations devaient être difficiles à encaisser. Elle comprenait sa rage et le fait qu’il la haïssait surement de tout son être. Elle ne lui avait jamais donné de nouvelles et il devait la croire morte depuis des années. Cependant, contrairement à lui, elle avait toujours été honnête. C’est surement pour cette raison qu’à l’heure actuelle, la rancœur qui continuait à grossir dans son cœur commençait à l’engloutir. La noirceur de toute son âme remontait à la surface et désormais, l’homme qui se tenait face à elle n’était plus rien. Dire qu’elle s’en était voulu toute son existence à propos de ce masque. Décidemment, elle était véritablement à côté de la plaque.

Au moment même où elle posa enfin ses yeux dans les siens, tout son être se figea sur place. Elle avait trop souvent croisé ce regard dans la glace lorsqu’elle y contemplait son propre reflet. Ils avaient cette même haine et cette même douleur au fond des yeux. Et étrangement, elle se sentit bien plus proche de lui qu’elle ne l’avait jamais été. En fin de compte, il était tout simplement devenu comme elle. Ne parvenant pas à le quitter des yeux, elle ne bougea même pas lorsque ce dernier se redressa pour lui envoyer son poing à travers la figure. Dana eut à peine le temps de décaler légèrement la tête, histoire de se prendre le coup dans la mâchoire plutôt que dans le nez. La douleur fut rapide, brûlante même et elle sentit rapidement le goût du sang infester sa bouche. Sitaël n’était plus l’enfant qu’elle avait connu autrefois ni même celui qu’elle avait quitté il y a de ça dix-neuf ans. C’était un homme d’une carrure plus qu’imposante et qui semblait avoir beaucoup de mal à doser sa force. A moins qu’il ne souhaite réellement la tuer. C’était une autre possibilité, il est vrai. Elle n’eut même pas le temps de basculer vers l’arrière qu’il la rattrapa fermement dans sa chute. Aussitôt, elle sentit l’une de ses mains empoigner son col et se retrouva coller contre son frère, à quelques centimètres seulement de son visage. Tout à fait conscience de ce qui était en train de se produire, elle n’opposa aucune résistance quant au fait qu’il lui vola son arme pour l’envoyer à l’autre bout de la pièce. De toute manière, il était hors de question qu’elle l’emploie contre lui, ça aurait été bien trop simple. La suite des évènements n’allait pas être triste, ça c’était sûr. La rebelle sentit rapidement son frère la plaquer contre le mur et aussitôt, sa respiration fut coupée sous le choc. Elle ferma les yeux un court instant tout en serrant les mâchoires.

« Je t’interdis de m’adresser la parole, espèce de traînée. » Elle suffoqua sous la pression exercée par ce dernier. Cependant, la douleur ne l’empêcha nullement de sourire sous l’ironie de la situation. Encrant son regard bleu dans celui désormais enragé de son frère, elle tenta vainement de se débattre avant de laisser tomber. Les forces n’étaient pas égales alors autant ne pas trop se fatiguer. Les insultes qu’il venait de lui cracher à la figure ne l’atteignirent même pas. S’était-il regardé avant d’oser répandre son venin sur une sœur qui, certes ne lui avait pas apporté l’amour dont il avait besoin mais qui, à sa décharge, ne lui avait jamais menti ? De plus, c’était cette même sœur qui, en dernier recours lui avait proposé de lui suivre au District 13. Après tout, il avait refusé de son plein gré, il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. C’était l’ultime preuve qu’elle avait réussi à lui donner pour lui prouver qu’il comptait pour elle. Sitaël avait décliné son offre et elle ne lui avait jamais pardonné. Prenant une grande respiration, elle parvint enfin à ajouter quelque chose. « Tu peux m’insulter autant de fois que tu le voudras. Mais je crois bien que la plus grosse trainée des deux, c’est bien toi Asta. » Sa voix était froide, tranchante et pourtant si vraie que cela en devenait réellement dérangeant. Violemment, il se mit à la soulever de terre, la plaquant un peu plus contre la paroi dure qui se dressait dans son dos. Dana tenta vainement de garder contact avec le sol mais c’était peine perdue. La force qu’il employait contre elle ne pouvait être détournée. Peu à peu la pression autour de son cou se fit de plus en plus importante et l’oxygène commença à manquer. Elle parvint cependant à parler une dernière fois avant qu’il ne resserre encore son étreinte. « Je ne t’ai jamais menti… contrairement à toi. » Et sa voix s’éteignit faiblement tandis qu’elle sentait peu à peu ses forces la quitter.

Dans un ultime effort, elle parvint à ramener l’un de ses genoux contre son corps, le plaçant de cette manière entre son frère et elle. Dana tenta vainement de le repousser vers l’arrière grâce à ce dernier mais il n’y avait rien à faire. La masse de muscles que représentait son frère ne bougeait pas d’un millimètre. Il ne lui restait qu’une solution et cela ne l’enchantait pas plus que ça. Sa main droite se porta sur l’étreinte que son frère lui imposait et elle essaya de passer ses doigts contre sa propre gorge pour le faire lâcher prise. Son bras gauche étant libre, elle voulut s’en servir pour tenter de frapper son frère à la tête. C’était son compter sur sa blessure à l’épaule qui était loin d’être cicatrisée. Les chirurgiens du 13 lui avaient pourtant indiqué d’éviter certaines mouvements tel que celui de lever son bras vers l’extérieur. Malheureusement pour la jeune femme, elle avait oublié cette contre-indication. Ce ne fut que lorsqu’elle entama son mouvement que la douleur arriva. Fulgurante et brutale, elle lui lacéra le bras. La vague de souffrance se répercuta jusque dans le creux de son dos et elle dut abandonner. Elle aurait aimé hurler sous l’effet de la douleur mais plus aucun son ne pouvait sortir de sa bouche. Son bras gauche retomba lourdement le long de son corps. Impossible désormais d’en tirer quoique ce soit. Elle devait absolument faire son injection pour arrêter la douleur mais vu la situation actuelle ça risquait d’être très légèrement infaisable. Levant son regard, elle le posa au plus profond de celui de son frère et sembla s’excuser un court instant de ce qu’elle allait être obligée de faire. L’air devenait trop rare pour qu’elle se permette de rester plus longtemps comme ça. Prenant alors appui contre son frère, elle leva la main droite et la passa directement derrière la tête de ce dernier. Chopant les sangles du bout des doigts, elle tira fermement sur celles-ci qui finirent par se défaire, laissant ainsi le masque tomber lourdement sur le sol.

Aussitôt la pression autour de son cou se relâcha et l’air put enfin entrer dans ses poumons. Grâce à son genou qui la maintenait à une distance raisonnable de Sitaël, elle put prendre appui contre le mur et envoya valser son frère un peu plus loin. Après tout un bon gros coup de plus ne pouvait pas lui faire de mal après ce qu’il venait de lui faire subir. De cette manière, il recula et sembla s’effondrer un peu plus loin mais elle ne faisait déjà plus attention à lui. Dana se laissa glisser contre le mur, haletante. Ses poumons demandaient de l’air mais lorsque celui-ci parvenait jusqu’à eux, une brûlure incendiaire lui rongeait les côtes. Affalée sur le sol, elle était à présent secouée par de nombreux tremblements. Tout ceci était normal, ses muscles trop longtemps privés d’air se contractaient avant de se calmer peu à peu. Cependant la douleur lancinante de son bras était à la limite de la faire délirer. A ses yeux, son frère n’existait plus et qu’importe qu’il souffre le martyr à l’heure actuelle car elle avait ses propres blessures à combattre. De sa main valide, elle chercha la poche de son treillis où se trouvaient ses médicaments. Toujours affalée sur le sol froid de cette foutue baraque, elle parvint à sortir la petite boîte métallique et l’approcha de son corps. Avec les dents elle l’ouvrit rapidement et contempla les petites seringues qui s’entrechoquaient dans un tintement singulier. D’une main habile elle parvint à prendre appui et se redressa contre le mur, se retrouvant assise dos à celui-ci. Le souffle haletant, elle empoigna son t-shirt et entreprit de le retirer d’un bras. Cette manœuvre lui valut un cri de douleur mais elle finit par réussir. Désormais en débardeur, on pouvait aisément voir le massacre qu’avait subi son bras. Une longue estafilade rosée striait son épaule sans ménagement et les points de suture étaient encore visibles sur le dessus de celle-ci. En bref, ce n’était vraiment pas beau à voir. Attrapant la seringue, elle la débouchonna avec les dents et se piqua dans le pli même de sa blessure. Un nouveau cri retentit dans la baraque avant qu’elle ne se laisse glisser sur le sol. Elle relâcha la seringue qui roula sur le sol avant d’arrêter sa course folle contre un meuble. Balançant sa tête en arrière, la jolie rousse inspira plusieurs fois avant de tenter de se calmer. Au bout de quelques secondes, elle releva l’échine et reporta son attention sur Sitaël qui, lui aussi semblait se battre avec ses propres démons. Que voulez-vous, au fond, ils étaient semblables. Le Capitol leur avait infligé des blessures que tous les deux ne pourraient jamais oublier…


    T'es tombé dans l'piège, le nez dans la neige. En route vers le paradis. Tu parles d'un héros. Fauché en plein galop. Et dire que tout le monde applaudit. Tu tombes, tu te relèves. Jusqu'au jour où tu crèves. Tout ça pour tomber dans l'oubli. C'est fini, cowboy, fini, mais rassure-toi. On peut pas tomber plus bas. C'est du rodéo. C'est la vie pas le paradis.



musique : love the way you lie — eminem ft rihanna.
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ASTANA | Love The Way You Lie Vide
MessageSujet: Re: ASTANA | Love The Way You Lie   ASTANA | Love The Way You Lie Icon_minitimeMer 5 Déc - 20:32


❝ dead memories in my heart. ❞

Sitting in the dark, I can't forget. Even now I realize, the time I'll never get, another story of the bitter pills of fate. I can't go back again. But you asked me to love you and I did, traded my emotions, for a contract to commit, and when I got away, I only got so far. The other me is dead, I hear his voice inside my head. We were never alive, and we won't be born again, but I'll never survive with dead memories in my heart.



Astaroth écoutait les paroles de sa sœur. Et pétait littéralement les plombs. Non. Cette détestable fille n’était pas sa sœur. Elle ne l’avait jamais été. Une sœur ne traite pas son frère de la sorte. Une sœur n’est pas aussi mauvaise, aussi cruelle. Elle ne vous ridiculise pas aussi souvent que possible, elle ne vous gifle pas, elle ne vous invente pas un surnom monstrueux, répugnant et amer, juste pour vous blesser et vous enfoncer davantage. Une sœur aurait dû être aimante. Comme tant de ces frères et sœurs qu’Astaroth pouvait voir passer, et qui pleuraient leur fratrie sélectionnée pour les Jeux. Mais Dana n’avait jamais été comme ça. Dana n’avait jamais joué avec lui. Dana n’avait même pas pleuré lorsqu’il avait été sélectionné aux Jeux. Il était même intimement persuadé qu’elle aurait bien voulu qu’il lui reste, et davantage encore au vu de l’accueil qu’elle lui avait fait à son retour. Dana n’avait jamais apprécié son frère. Il était persuadé que la seule raison pour laquelle elle lui avait proposé de venir avec elle au District Treize était due à leur père. Il avait dû l’obliger à demander à son frère. Il n’y avait pas d’autre alternative possible. Cependant, lorsque la belle rousse prononça doucement son allusion au mensonge, le cœur de notre vainqueur se tétanisa. Et, aussitôt, il appuya davantage sur la gorge de sa sœur. Il se contenait, pourtant. Il avait envie d’appuyer encore davantage. Si fort qu’il lui en aurait fait sauter la tête. Au sens propre du terme. Barbouiller ses mains du sang de cette harpie. Voilà tout ce qui donnait envie à notre vainqueur, à cette seconde précise. Il avait déjà tué. Il s’était juré qu’il ne recommencerait jamais. Mais pour Dana, il pourrait bien faire une exception.

Mentir. Mentir. C’était elle qui parlait de mensonge ? Elle, qui l’avait haï, et qui était partie comme une voleuse, emmenant leur père, et toutes leurs promesses d’essayer d’être un jour une famille ? Alors certes, elle ne lui avait pas menti, pas au sens propre du terme. Mais Astaroth non plus ne lui avait jamais menti. Elle ne lui avait pas demandé ce qu’il en était de l’état de santé de leur mère. Elle ne s’en était pas inquiétée une seule seconde. Astaroth n’avait pas menti. Il avait gardé pour lui un secret, une vérité que jamais on ne lui avait demandé d’exposer. Elle se trompait. Elle se trompait sur toute la ligne. Et maintenant, elle payait. Son abandon, ses insultes, la souffrance qu’elle lui avait fait endurer. Et il n’avait pas l’intention de l’épargner. L’avait-elle fait, elle ? L’avait-elle épargné, durant toutes ces putains d’années à se foutre de sa gueule, et à le rabaisser en permanence, à le prendre pour un incapable ?! Non. Jamais. Elle ne l’avait jamais ménagé, jamais épargné. Et il n’avait pas l’intention de faire de même. Si elle se plaisait à jouer les victimes, tant mieux pour elle. Du même sang ou non, si elle crevait entre ses mains, il s’en foutrait. Royalement. Il en était convaincu.

Tout comme il savait qu’au fond, il se mettrait à pleurer, et regretterait plus qu’amèrement, s’il lui ôtait la vie. Malgré cela, il ne parvenait pas à se raisonner. Désolé. It’s time to pay.

Sous sa pression, sa sœur se débattait. Vainement, mais férocement. Il n’en démordait pas, cependant. Il avait juste envie d’en finir. De lui faire comprendre qu’avec les années, il avait changé. Il avait grandi. Mûri. Pris du recul. Et qu’il n’était plus l’enfant faiblard qu’elle pouvait se permettre de maltraiter sans danger de vengeance. Elle allait reconnaître ses faiblesses. Elle ne pouvait que le faire. Il la maîtrisait. Il gagnait. Il allait la tuer. Elle était en mauvaise posture. L’air lui manquait ; il voyait son visage rougir de plus en plus. Et lui, il restait là, tremblant de fureur. En train de mettre volontairement fin aux jours du dernier être de son sang qu’il lui restait. Mais bien entendu, rien n’est jamais aussi simple. Avait-ce seulement la moindre raison de se terminer ainsi ? Avait-il eu la moindre réelle chance de la rayer de la surface de la Terre ? Probablement que non. Et il comprit qu’il avait perdu lorsqu’il sentit la main de Dana agripper l’arrière de sa tête. Une lueur d’effroi s’accrocha au visage du vainqueur, qui relâcha involontairement sa pression. Et soudain, le masque tomba au sol. Aussitôt, Astaroth relâcha entièrement la gorge de sa sœur, la laissant retomber au sol, attrapant son crâne d’une main, sa bouche ouverte en un cri muet. Il se sentit repoussé, sans même avoir eu le temps de récupérer son précieux masque. Il tituba en arrière, se prit les pieds dans le tapis, tomba au sol. Ou plutôt, s’effondra. La douleur était lancinante, absolument insupportable. Il avait l’impression de mourir. Que sa tête allait exploser. Imploser. Éclater. Ou tant d’autres choses charmantes qui laisseraient de toute manière des petits bouts de cervelle sur le tapis. Les seuls moments où Astaroth pouvait enlever son masque sans trop souffrir étaient les moments de zenitude, comme on pourrait vulgairement les appeler. Les moments de calme, où il ne se prenait pas la tête. Où il n’avait aucune raison de s’énerver. Où il était serein. Mais lorsqu’il s’énervait, la douleur s’amplifiait. Et vu l’état de colère dans lequel il était actuellement, il aurait difficilement concevable pour lui d’avoir plus mal que cela un jour. Il se demandait même si ça lui était déjà arrivé. Mais au pire, il s’en foutait. Aucune autre pensée que celle de la douleur ne parvenait à filtrer jusqu’à son cerveau. Son supplice était partout. Il avait les yeux plissés, et voyait tout flou. Il ne parvenait même pas à localiser son cher masque. Il était perdu. Complètement perdu. Il pensait que Dana allait le tuer. Mais absolument rien ne venait. Il avait l’impression d’être seul. Seul, perdu dans un monde noir, et où personne ne pourrait lui venir en aide. Un monde de ténèbres, digne du monstre qu’il était, digne de l’abomination qu’il avait toujours été. Astaroth sentait les larmes lui monter aux yeux. Il tremblait, essayant d’endiguer par ses propres moyens cette douleur. Mais il n’y parvenait pas. Il ne pouvait que pleurer, encore et encore. Témoigner de cette souffrance qui s’emparait de lui à cet instant précis. Montrer à quel point il aurait voulu que tout ça se termine. Si Dana voulait le tuer, elle pouvait le faire. Il ne se débattrait pas. Il était las de vivre. Il avait perdu, absolument tout perdu. Personne n’avait besoin de lui. Pas même le dernier membre de sa famille qui lui restait. Dana n’avait jamais eu besoin de son frère. Elle aurait été plus heureuse sans lui, il en était persuadé. Et lui, qui s’était entraîné durant toutes ces années pour enfin lui faire payer lorsqu’il la reverrait… Il ne valait rien. Il ne servait à rien.

Laissant échapper un gémissement de douleur, à mi-chemin avec le sanglot, Astaroth se recroquevilla sur lui-même, cherchant brièvement son masque des yeux, essayant de lutter contre la douleur pour y voir clair. Il avait besoin de cet objet. Besoin de ce qui faisait de lui un monstre. Sans cela, il allait mourir. Avant de mourir, il ferait un malaise. Mais s’il s’avisait de garder son masque enlever pendant plusieurs heures, il pourrait en mourir. Dans d’atroces souffrances, certes, mais il savait qu’il pourrait en mourir. Et s’il se fichait de rendre l’âme maintenant, une chose était certaine ; il n’avait absolument pas envie de continuer à souffrir de la sorte. Et soudain, il aperçut l’objet métallique qu’il recherchait. Se redressant en titubant, il se déplaça rapidement, rampant à moitié pour récupérer son masque, à quelques mètres de lui. Puis il s’adossa à un mur, juste à côté, et passa rapidement l’objet autour de son crâne. Il ferma les sangles au cran maximal, et prit une inspiration digne d’un noyé retrouvant l’air frais. Sa poitrine se mit à trembler, alors qu’il avait une main plaquée sur l’amas de petits tuyaux, appuyant instinctivement dessus ; comme si ça allait l’aider, comme si le masque allait plus rapidement endiguer la douleur. Lentement, la souffrance diminua, sans pour autant disparaître. Les échos de son supplice étaient encore là, le faisant toujours autant souffrir. Mais ça allait progressivement mieux. Ses joues étaient humides, ses yeux encore brillants des larmes qu’il avait libérées sans s’en rendre compte. Il gardait ses paupières plissées, par réflexe de douleur, de lassitude et de fatigue. Lentement, son regard fit le tour de la pièce, avant de se poser sur sa sœur. Elle avait enlevé son t-shirt. Il remarqua brièvement son épaule, salement amochée, et une seringue, qui avait roulé à quelques mètres d’elle. Peut-être avait-elle crié, lorsqu’il se débattait avec l’atroce douleur qui le démangeait encore. Mais si c’était le cas, il ne l’avait même pas entendue. Trop occupé à essayer de ne pas mourir. Astaroth regarda la rebelle, tentant de calmer sa respiration, et la haine mortelle qui circulait dans ses veines, tel un poison. Il la haïssait. De tout son être. Et maintenant plus que jamais. Mais elle devait savoir. Elle devait connaître la vérité. Elle aurait mal ? Tant mieux. En cette seconde précise, il se foutait bien de ce qui pourrait se passer ensuite. Il avait juste envie de partir. Loin de tout cela. De crever. De ne plus jamais avoir à ouvrir les yeux, à respirer ce putain d’air qui lui brûlait les poumons, inlassablement filtré par ce masque atroce. Il n’avait plus envie de se battre contre ses démons, ses souvenirs. Même plus avoir à se battre contre le Capitole. Il se foutait bien de ce qui pourrait lui arriver à la suite de ce qu’il allait lui dire. Qu’elle le tue. Au fond, ne demandait-il pas que cela ?

« Elle… Elle était malade… » Bien sûr qu’il avait compris qu’elle parlait de leur mère. Bien sûr qu’il savait qu’elle pensait qu’il lui avait menti. Il n’était pas fou. Et de très loin. « Et elle m’avait fait jurer de ne rien vous dire… » Doucement, il cligna des paupières. La voix qui s’échappait d’entre ses lèvres n’avait rien du ton brutal et colérique qu’il avait employé quelques minutes auparavant. Cette fois, l’intonation était faible, rauque. Ce n’était qu’un murmure. Un tout petit murmure. Mais elle l’entendait ; il le savait. Il choisit volontairement de ne rien rajouter. Il attendait qu’elle s’énerve. Qu’elle le tue. Mais la vérité était que jamais il n’avait menti à sa sœur. Elle ne lui avait rien demandé. Pourquoi lui aurait-il dévoilé un secret qu’on lui avait fait promettre de ne pas répéter ?

Doucement, les yeux d’Astaroth se levèrent vers le plafond, tandis qu’il restait adossé contre son mur. Il avait l’impression de voir le ciel. Il se sentait tiré vers le fond. Loin de toute cette merde, loin de toute cette violence, et de toute cette rancœur. Il avait l’impression qu’un gouffre sans fin et sans nom l’attirait. Qu’elle se lève. Qu’elle reprenne son arme. Qu’elle tire une balle entre les deux yeux de ce frère qu’elle haïssait tant, et qu’elle avait toujours souhaité voir disparaître. Il s’en foutait. Qu’elle le fasse ou pas, il finirait de toute manière par se laisser crever. Comme un chien, comme un être lâche et abominable.

Comme le monstre qu’il était.


musique : slipknot — dead memories.
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ASTANA | Love The Way You Lie Vide
MessageSujet: Re: ASTANA | Love The Way You Lie   ASTANA | Love The Way You Lie Icon_minitimeJeu 6 Déc - 19:18


❝ in your eyes, i'm nothing ❞

Where were you when I fell from grace. A frozen heart an empty space. Something's changed and it's in your eyes. Please don't speak you'll only lie… I found treasure not where I thought, peace of mind can't be bought. Then, still I believe in you. Just hang on, suffer well. Sometimes it's hard. It's hard to tell…



A bout de souffle, la rebelle contemplait les dégâts qu’elle venait de causer sur son frère. Malgré ses poumons qui la brulaient de l’intérieur dû au manque d’oxygène, son cœur se serra fermement dans sa poitrine. De l’endroit où elle se trouvait, elle pouvait contempler la douleur qu’elle lui avait infligé. Mais, n’y avait-il que cette douleur physique ? Bien sur que non, et la jeune femme le savait parfaitement. Elle avait lu toute cette souffrance dans son regard, toute cette haine qu’il lui portait au plus profond de son être. Il lui en voulait et ce, depuis de nombreuses années. Peut être même depuis toujours. Son regard cristallin se focalisa sur son petit frère. Il semblait si faible en cet instant, roulé ainsi en boule sur son propre tapis, qu’elle se demanda si le monstre qu’elle avait créé de toutes pièces n’était pas en vérité qu’un colosse aux pieds d’argile. Ses yeux s’embuèrent sous ce spectacle de désolation et elle détourna un court instant le regard. Il était devenu son œuvre, sa plus belle création. Cependant, il semblait posséder de nombreux défauts de fabrication. Il était revenu en vie, bien plus fort que ce qu’elle n’aurait jamais pu espérer mais en contre partie, Sitaël semblait avoir perdu son âme. Il était un splendide monument bâti en vérité sur des mauvaises fondations. Le tout pouvant s’écrouler d’une seconde à l’autre et Dana avait la douloureuse impression de supporter sur son dos les derniers remparts de son frère. Elle perçut soudainement les larmes qui lui striaient les joues et elle plissa les yeux sous l’intensité de cette vision. Ce foutu masque était en réalité sa propre incarnation puisqu’elle était persuadée que son frère l’associait tout autant aux Jeux qu’à sa sœur. Tout était là, dans cet instrument de métal aussi froid et dur qu’elle l’avait été autrefois avec lui.

Dans un ultime soupire, la jolie rousse tendit sa jambe vers le masque et le poussa du bout du pied vers son frère. Ce dernier pourrait ainsi l’apercevoir et s’en saisir avant qu’il ne tombe dans un coma profond. C’était la seule chose qu’elle était capable de faire. Après tout, elle venait de lui infliger une douleur insupportable pour les trois quart de la population, la moindre des choses était d’abréger ses souffrances. Avec un calme olympien, elle attendit qu’Astaroth parvienne à remettre ses sangles en place. La souffrance qu’il endurait sembla peu à peu se dissiper dans la tête de ce dernier et il retrouva cet air sombre qui l’habitait d’ordinaire. Quoiqu’il en dise les liens du sang sont indéfectibles et même si l’on ne choisit pas sa famille, soit on s’y accommode, soit on la fait disparaître. Leur vie était en vérité une immense mascarade. C’était comme si un petit homme en noir les manipulait depuis des années, se jouant de leur destin et de leurs malheurs. Et en cet instant, l’homme à la fauche et la capuche semblait vouloir réclamer son dû. Ni l’un, ni l’autre n’avait eu la chance d’avoir une vie normale. L’une avait apprit à vivre avec. Le second avait enduré sans jamais réussir à avaler la pilule. Ce n’est qu’en cet instant tragique que Dana comprit réellement à quel point il la haïssait. Elle savait que s’il avait pu la tuer quelques minutes auparavant, il n’aurait pas hésité une seule seconde. Après tout, elle ne lui en voulait pas. Durant toute son existence, elle l’avait rabaissé pour faire de lui un homme, un survivant. Mais cela n’avait pas suffit. Son corps avait grandi, mais son âme s’était oubliée dans un coin sombre et profond. Il s’était renié de lui-même, avait par la suite créé l’enfer dans lequel il s’épanouissait aujourd’hui. Dana n’avait été que les premières pierres de l’édifice. Il avait ajouté les siennes par la suite mais ne s’en était pas rendu compte. Après tout, c’était tellement plus simple de tout reporter sur cette personne dure et sans cœur, celle qui aurait dû offrir de l’amour plutôt que de l’indifférence.

Au fond de son regard sombre, elle voyait bien qu’il n’espérait qu’une unique chose. Que ce cauchemar s’arrête enfin et qu’il retrouve la paix dont il avait toujours rêvé. Que voulez-vous, il était comme l’oiseau en cage qui rêve de liberté. Dana comprenait la douleur qu’il endurait et elle perçu dans son regard cette envie de tout foutre en l’air. C’était un peu comme la bête blessée et agonisante qui supplie son bourreau du regard pour que celui-ci l’achève enfin. Mais sa sœur n’était pas là pour mettre fin à son supplice. Elle n’était pas prête à lui ôter la vie. Après tout, elle l’avait fait plus souffrir que n’importe qui d’autre sur cette foutue planète. C’était à lui de prendre une décision, pas à elle. La jolie rousse encra son regard gris sur son frère, elle chercha à croiser son regard, en vain. Ce dernier s’obstinait à regarder le plafond comme si la solution se trouvait dans celui-ci. La rebelle soupira avant de bouger son épaule quelques instants. La douleur lancinante de sa blessure avait disparu, laissant place à quelque chose de nouveau, de plus profond. C’était comme une marque au fer rouge incrustée dans sa chair jusqu’au fond de son âme. Une petite voix lui criait que tout ceci était de sa faute et que son frère n’aurait jamais dû subir de telles atrocités. En vérité, elle avait été égoïste en faisant de lui un monstre. Après tout, le petit Sitaël aurait du mourir là-bas, dans l’Arène des Jeux. Au lieu de ça, elle avait façonné un Astaroth bien plus sombre et plus violent que le petit être qui l’habitait. Ce dernier avait finalement prit le dessus sur le premier. Mais à quel prix ? Dana ne s’en rendait compte qu’aujourd’hui. Qu’avait-elle fait… si ce n’est détruire celui qu’elle avait toujours défendu dans le secret le plus total plutôt que de le protéger de ce monde de sauvage. Elle avait entièrement contribué à sa chute et cette constatation la piqua en plein cœur.

D’un geste lent et calculé, elle se pencha en avant et tendit son bras au maximum. Ses doigts se refermèrent sur son arme à quelques centimètres de là. Serrant fermement la crosse contre sa paume, Dana ferma les yeux et inspira une grande bouffée d’air. Des larmes se mirent à perler aux coins de ses yeux mais aucune ne s’échoua sur le sol de la maison. Avec cette fierté dont elle avait toujours été dotée, la jolie rousse se redressa. Toujours adossée contre le mur, elle jeta un coup d’œil à son arme et vérifia que le cran de sécurité était bien enclenché. Ce ne fut qu’à cet instant qu’elle se permit de contempler son frère à nouveau. Ravalant sa tristesse au plus profond de son être, elle serra les poings avant de plaquer le flingue contre le sol. D’un geste machinal, elle l’envoya alors vers son frère dans un glissement contrôlé. Le canon frappa contre le pied de ce dernier pour arrêter sa course funèbre. Dana releva alors son regard et l’encra dans celui d’Astaroth. « Fais ce qui te semble juste. » Ses yeux brillaient de cette teinte étrange qui l’avait toujours habité, ce gris métallique et à la fois si doux. Cet air sauvage et inaccessible, tel un fauve impérieux que l’on contemple pour sa beauté, sa force mais également pour la crainte qu’il nous impose. Mais avant que son petit frère ait pu faire quoique ce soit, elle se contorsionna pour tenter d’attraper quelque chose. Après quelques secondes de recherche, la jolie rousse sortit un petit objet de sa poche de pantalon. Le contemplant une dernière fois, elle l’envoya valser à travers la pièce. Ce dernier atterrit juste à côté de la jambe du vainqueur dans un bruit de métal. « Mais avant, je pense qu’il serait temps que tu récupères ceci. » Sa voix n’avait plus aucune intonation distincte. Ce n’était qu’un murmure lâché dans ce silence de marbre.

L’objet en question était une petite rondelle de métal qui avait été polie par le temps, surement parce qu’elle avait été souvent manipulée. Malgré l’usure, on pouvait encore facilement y déceler la faible inscription qui était en son centre. « S + D » Sitaël alors âgé de 5 ans à cette époque était un jour venu voir sa sœur et lui avait offert cette rondelle de métal. Dana s’en souvenait comme si c’était hier puisqu’elle se remémorait encore son regard et sa mine attristée lorsqu’elle avait fait mine de s’en débarrasser en l’envoyant dans les fourrés. Ce que son frère ne savait pas c’est que cette petite rondelle ne l’avait jamais quitté depuis presque trente-trois ans. La rebelle soupira et détourna son regard du petit objet. Elle baissa alors l’échine, ramena ses genoux contre son corps et les encercla de ses bras. Elle n’était même pas certaine que son frère se souvienne de cette rondelle. Après tout, il était extrêmement jeune à l’époque où il la lui avait offerte. Cependant, elle lui appartenait et si tout devait se finir ainsi alors autant qu’il récupère son bien. Dana n'avait jamais été très douée pour parler alors elle n'ajouta rien. Attendant simplement que le petit Sitaël qu'elle avait connu autrefois prenne enfin une décision.

En vérité, plus le temps passe et plus ils se détruisent. Au fond, ils ne sont rien d’autre que deux âmes en peine, trop bouffées par le temps qui a finalement réussi à les séparer. L’un était doux, l’autre dur. Ce ne sont que des incompris, des indécis. Ils n’ont jamais parlé le même langage, n’ont jamais cherché à se comprendre non plus. Aujourd’hui c’est la fin et l’on ne sait quelle va être la conclusion. C’est une simple question d’autodestruction…

musique : Requiem — Mozart - Lacrimosa.

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ASTANA | Love The Way You Lie Vide
MessageSujet: Re: ASTANA | Love The Way You Lie   ASTANA | Love The Way You Lie Icon_minitimeSam 8 Déc - 1:25


❝ you became the light on the dark side of me. ❞

There used to be a greying tower alone on the sea. You became the light on the dark side of me. Love remained a drug that's the high and not the pill. But did you know, that when it snows, my eyes become large and, the light that you shine can be seen. I compare you to a kiss from a rose on the grey, the more I get of you. Oh stranger it feels, and now that your rose is is in bloom. A light hits the gloom on the grey.



Les paroles d’Astaroth semblaient s’être perdues dans le vide. Mais quoiqu’il en soit, il s’en fichait éperdument. Il avait dit ce qu’il avait sur le cœur, qu’importe si sa sœur y avait prêté attention ou non. Il était soulagé, il ne se sentait plus coupable de cela. Pour le moment, tout du moins. Doucement, il regardait le plafond, essayant de faire le tri dans ses pensées, dans ses sentiments. Il se sentait mal, et n’avait qu’une envie ; disparaître de la surface de la Terre, et enfin trouver le repos. Mais ce n’était pas possible. Ce n’était pas une chose qu’il était autorisée à faire, apparemment. Il avait survécu aux Jeux de la Faim. S’il avait dû crever jeune, ça se serait fait à ce moment-là, sans aucun doute. Mais non. Il était encore de ce monde. Malheureusement, ça ne l’empêchait pas de vouloir que tout cela s’arrête.

Il entendit quelques bruits, et daigna enfin baisser les yeux vers Dana. Sa sœur. Sa sœur… Car oui. Malgré tout ce qu’elle avait pu lui faire subir, malgré les humiliations, les insultes, malgré son mépris et sa haine, ces deux êtres qui se haïssaient tant restaient liés. Et par le lien le plus fort qu’il soit ; le sang. Un lien destructible uniquement par la mort. Et qui même dans l’au-delà, conserverait dans le cœur des vivants des forces inséparables. On ne pouvait pas renier le sang. Il finissait toujours par vous rattraper. Preuve en était faite aujourd’hui. Mais il arrivait parfois que le sang se retourne contre vous. Vous fasse subir les pires atrocités. Comme Astaroth et sa sœur, par exemple. Le sang n’était pas tendre avec eux ; il ne l’avait jamais été. Alors au final, quoi de plus normal que ce qui se jouait en cet instant précis ? Elle l’avait frappé, il avait essayé de la tuer, elle l’avait fait souffrir de la manière la plus atroce qu’elle ne pourrait jamais le faire souffrir. C’était l’ordre logique des choses. Et maintenant… Et maintenant, elle allait le tuer. Il la vit, se pencher vers son arme et la ramasser. Il observa tout, sentant petit à petit les larmes se tarir dans ses yeux… Avant de repartir de plus belle sur ses joues. Il renifla doucement, essayant de se détendre, d’arrêter de pleurer. Il la connaissait. Elle aimait jouer avec la nourriture. Mais il espérait qu’avec son frère, elle aurait une once de pitié, et abrègerait vite ses souffrances. Cependant, alors qu’il cherchait son regard une dernière fois, pensant qu’elle allait appuyer sur la gâchette, il vit l’arme glisser vers lui. Il cligna quelques instants des paupières, d’un air ébahi, ne comprenant absolument pas ce qu’elle attendait de lui. Lorsqu’elle parla, ce fut plus clair. Elle lui donnait l’occasion de finir ce qu’il avait commencé tout à l’heure. Elle lui donnait l’autorisation de la tuer. Il gardait ses yeux braqués sur elle, le regard fatigué, perdu, abattu. Mais elle n’avait pas fini. Elle cherchait quelque chose, au fond de sa poche. Une petite chose qui vola alors au travers de la pièce. D’une main, Astaroth l’intercepta, par réflexe. Son poing se referma autour du minuscule objet. Et, lentement, il l’amena devant son regard. Et, alors qu’il s’attendait à absolument tout et n’importe quoi, il sentit son cœur se fendre littéralement en deux. Sa gorge se noua, tandis que ses yeux plus foncés parcouraient l’objet, de long en large. Il se souvenait très bien de cette petite rondelle, qu’il avait gravé, il y avait trente-trois ans de cela. Elle l’avait jeté. Sous ses yeux. Ou du moins avait fait semblant. Au final, il semblait qu’elle l’ait gardé, ou qu’elle soit retournée le chercher alors qu’il n’était pas là. Le cœur du vainqueur s’était arrêté. Depuis combien de temps le gardait-elle dans la poche de son pantalon ? Depuis combien de temps l’avait-elle en sa possession ? S’en était-elle seulement séparée ?

Il releva la tête vers elle, la dévisageant doucement. Réfléchissant. Il savait ce qu’il voulait faire. Il savait ce qu’il avait envie de faire, depuis toujours. Mais voilà. Dana était sa sœur, sa chaire, son sang. Et s’il avait déjà pris des vies dans l’arène, cela n’avait foncièrement rien à voir. Pourtant, il avait envie de prendre cette vie. Aussi cruel et sans cœur que cela puisse paraître, il avait envie de supprimer de sa sœur. Il l’avait pensée morte, durant toutes ces années où elle n’avait pas laissé la moindre nouvelle. Et la voilà qui réapparaissait, l’attaquant directement, et lui donnant maintenant la possibilité de tuer une des personnes sur cette planète qui incarnait à elle seule une immense part de la rage et de la colère qu’Astaroth pouvait contenir en son cœur d’ours. Il avait le sort de sa sœur entre ses mains. Il n’appartenait qu’à lui de décider de ce qu’il allait faire de sa vie.

Et il était décidé.

Après un soupir pensif et blessé, il releva les yeux vers elle une nouvelle fois, lui lançant la petite rondelle qu’elle venait de lui envoyer. Il la laissa la rattraper, ou bien la regarder s’écraser. Qu’importe ce qu’elle fit, il ne le remarqua pas. Il se contenta de quelques mots simples, sous son masque, sa voix filtrée et abîmée par cet objet de métal. « Garde-le. Et emmène-le avec toi. » Doucement, il leva l’arme vers sa sœur, le cœur battant. Il avait l’impression de sentir son myocarde au bord de ses lèvres, recouvertes du masque. Il avait l’impression qu’il allait vomir. Qu’il allait exploser. Mais il le ferait quand même. Il le ferait. Il dardait son regard sur elle. La mâchoire serrée. Il ne s’excuserait pas. Il ne s’excuserait jamais. Il n’avait rien à s’excuser. Mais elle aurait pu le faire, elle, par contre. Tant pis. Sa mort l’excuserait. Il chargea l’arme, visant la tête de Dana. Il savait ce qu’il avait faire. Il allait le faire. Son doigt se posa sur la gâchette. Son regard se confondit un instant en excuses pour ce qu’il allait faire.

Désolé, Dana. Désolé pour tout, semblait-il dire. Désolé de ne pas avoir été le frère dont tu avais toujours rêvé, désolé d’avoir été aussi mauvais, pathétique, pitoyable. Désolé de t’avoir caché la vérité, d’être resté au Onze plutôt que de t’avoir suivie. Désolé de t’avoir déçue, une fois encore. Mais tout désolé que je suis, ça n’excusera jamais ton comportement envers moi. Désolé.

Autant de mots qu’il aurait voulu lui dire. Autant de mots que jamais il ne lui dirait. Car, à la seconde précise où il eut fini de les penser, il appuya sur la gâchette.

Et le coup de feu partit.

Astaroth sentit la puissance de l’arme entraîner son bras en arrière. Son épaule et son poignet le firent souffrir sur le coup, mais il ignora bien rapidement la douleur. Regardant simplement la balle, fichée dans le mur, à une quinzaine de centimètres seulement de la tête de sa sœur. Exactement là où il l’avait voulue. Doucement, il reposa l’arme au sol, gardant ses doigts enroulés autour. Son regard ne quittait pas celui de sa sœur. Qu’elle croie ce qu’elle veut. Qu’elle pense qu’il n’était qu’un raté, et qu’une fois encore il avait foiré son coup. Si ça pouvait l’amuser. Pour ce qu’il pouvait bien en avoir à faire, sérieusement. Mais il ne l’avait pas tuée. Il n’avait pas pu. Et jamais il ne pourrait le faire. Parce qu’elle était sa sœur. Et que lorsqu’il était enfant, derrière les pleurs et les protestations haineuses, il lui avait toujours hurlé qu’il l’aimait. Malgré les rejets permanents, il avait continué à croire qu’un jour sa sœur l’aimerait. Et même si avec le temps, tous ses espoirs semblaient s’être amenuisés jusqu’à disparaître, il en avait finalement découvert qu’il était tout autre. Il espérait toujours que sa sœur puisse l’aimer. Il était juste persuadé que ce n’était pas possible. Mais l’espoir fait vivre. Et cet espoir avait été ravivé par cette rondelle de métal, bien involontairement. Pourquoi l’avait-elle en sa possession ? Durant un instant, il fut tenté de lui poser la question. Mais il ne le fit pas. Il se contenta de la fixer. Le regard sûr. Dur. Franc.

Parce que de toutes les choses dont il était désolé, il y en avait une qui prédominait sur les autres. Une qui les écrasait toutes, aussi affligeant que cela puisse paraître. Une qu’il avait refoulée depuis des années, et qu’encore aujourd’hui il ne laissait pas voir. Pourtant, c’était cette excuse qui l’avait fait viser à côté. Il avait voulu qu’elle voie sa mort. Qu’elle comprenne que oui, il aurait pu le faire. Mais que non, il avait choisi de ne pas le faire. Parce qu’il n’avait pas le cœur de mettre fin à ses jours. Il était désolé de tout.

Mais surtout désolé qu’après tout ce qu’ils aient traversé, qu’après toute cette rancœur, cette colère, cette rage et cette haine, il soit incapable de la tuer. Il n’avait jamais été à la hauteur. Et c’était ce qui le rendait désolé. Désolé d’être comme il était. Et désolé de l’aimer comme ça.


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