bellatrix alavès

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

➺ TA MORT TU LA VOIS COMMENT ?

Ta mort, tu l'imagines sanglante, terrible, douloureuse. Tu te vois crever au bout de ton sang, pousser un dernier râle de martyr, un couteau enfoncé dans ta chair. Tu sais pertinemment que dans ce monde, c'est pas une mort douce et sans problèmes qui t'attend, t'es pas stupide, tu sais que tu finiras tuée sous les bombardements, décapitée dans les jeux ou ravagée par la famine, pour faire dans le moins morbide. T'es née dans la mauvaise époque, au mauvais moment probablement et t'as finis par t'y habituer, par te faire à cette idée que tes derniers instants seront les plus souffrants de toute ton existence.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Pour tout. Pour toi, pour eux, pour les autres districts, pour qu'un jour ils soient tous débarrassés du capitole. T'irais même jusqu'à crever pour sauver ton chat. Enfin, presque. T'es pourtant pas une sauveuse dans l'âme, tu figes dès que le danger approche, mais à tes yeux, la mort n'est peut-être pas si horrible et si tu dois la vivre pour que quelqu'un d'autre continue sa piètre existence, tu le feras, les doigts dans le nez. Les autres, ils valent plus que n'importe quoi et tu serais prête à tout pour eux. Concernant les jeux, bien que tu sois complètement contre, comme une bonne partie de tous les districts, si tu venais à être pigée, tu t'y rendrais la tête haute et tu te refuserais de mourir en lâche. Gagner ? Non. Mourir la tête haute, oui.

➺ QUEL PETIT PLUS T'AIDE DANS LA VIE (OU JEUX) ?

Certes, tu n'est pas un carrière, tu n'arrives pas à tout faire et tu ne t'est même jamais entraîné pour les jeux ou même pour le plaisir. Néanmoins, depuis toute petite, tu possèdes un certain talent pour grimper un peu partout, te faufiler dans les moindres recoins, les hauteurs, tout. Plus jeune, tu prenais mal plaisir à battre tout le monde à la cachette ou encore au jeu du chat. Tu grimpais dans les arbres le plus hauts, sur les toits des vieilles cabanes ou même sur quelques rochers pourtant considérés dangereux. Ça ne t'a jamais effrayé, bien au contraire. C'est certainement ce qui viendrait un jour à ta sauver la vie si cette dernière serait en danger. Rares sont ceux qui peuvent grimper avec une telle facilité, du moins, pour ceux qui ne passent pas leur existence à s'entrainer.

➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?

T'aurais aimé pouvoir répondre à cette question avec un fier sourire, pouvoir affirmer avec tout le bonheur du monde que tu ne connais personne ayant participer aux jeux, que durant tes piètres années d'existence, tu n'as jamais eu à supporter cette horrible perte, mais ce n'est pas le cas. C'était les soixante-douzième jeux, ou treizième, t'arrives même plus à t'en rappeler, ou du moins, t'essaies. Tu te souviendras toujours de cet instant où il a été appelé, où son nom s'est mit à résonner partout au travers le district. Timeo Alavès. Pendant quelques instants, t'as senties tout ton être cessé de vivre, l'univers au grand complet s'arrêter, puis, il est monté sur la scène et à cet instant t'as compris, t'as su que c'était la dernière fois que tu le voyais respirer. Il est mort, quelques jours plus tard, dès le premier jour. Il a bien essayé de se battre, de survivre, mais il a pas vu cette hache arriver. Et toi, t'es resté là, assise devant le téléviseur à le regarder se vider de son sang.

➺ APPRÉCIES-TU LE VISIONNAGE DES JEUX ?

Voir des innocents perdent au combat, des gamins se faire arracher les membres, taillader par d'autres qui finiront aussi par périr dans d'atroces circonstances. Est-il réellement possible d'apprécier de pareils horreurs, à l'exception de ces pro-capitoles ? Chaque année, tu appréhendes ce moment où tu devras te planter devant ton téléviseur, ordre du capitole et où, les yeux grands ouverts et dans la plus grande des impuissances, tu devrais tous les voir mourir, une certaine peur au coeur en te disant qu'un jour ou l'autre, ça pourrait très bien être toi.

➺ COIN A ANNONCÉ LORS DES DERNIERS JEUX PAR MESSAGE PIRATE QUE LE TREIZE EXISTAIT TOUJOURS. TU ESSAIES DE TE JOINDRE À EUX OU AU CONTRAIRE, TU FAIS TOUT POUR STOPPER CETTE RÉVOLTE ?

La seule chose qui te retiens encore ici, au district dix, c'est ta famille. Rien d'autre. Si ce n'était pas de eux, tu serais probablement déjà en route pour le treizième district, au risque d'y laisser ta peau en chemin. Pour toi, ils sont l'avenir, ils sont l'unique chance que les autres districts puissent un jour se sortir de cet enfer. Tu n'en sais pas encore énormément à leur sujet, mais suffisamment pour prendre leur part. Tu sais que ça risque à tout moment de se transformer en un bain de sang, que toi et tous les autres habitants de Panem risquent de ne pas s'en sortir vivant. Le Capitole fera tout pour les stopper, quitte à mettre la vie de tous les autres en danger, mais ce n'est pas ce qui les arrêtera, ni toi d'ailleurs. Ils sont l'avenir, rien de plus, rien de moins.

Je viens d'un milieu défavorisé, ainsi, pour moi, la nourriture tient bien plus de la légende. Du coup, mon nom a sept risques d'être tiré au sort. J'exerce le métier d' étudiante et pour tout vous dire, je n'aime pas. Je suis dans le dixème district. Ayant seize ans je peux participer aux hunger games et j'appréhende. Enfin, j'atteste qu'en créant ce personnage, j'accepte de le livrer à la barbarie des jeux s'il est tiré au sort.

reality is here.

tell us your story.

----------------
i shot for the sky, i'm stuck on the ground. so why do i try, i know i'm gonna fall down. i tought i could fly, so why did i drown ?

Bientôt, tu fonceras probablement vers une mort certaine. Tes cheveux au vent, une jolie boucle sur le dessus de tête et cette vieille robe froissée qui appartenait à ta mère sur le dos, tu fileras vers l'inconnu, ce que plusieurs n'ont cessés de te décrire comme étant un enfer, un destin tragique. Mais t'as même pas peur, non, toi tu continues de sourire, de tenir délicatement la main fragile de ton père, lui apportant le plus grand des réconforts. T'es naïve, t'as aucune idée de ce qui t'attend, malgré tout ce qu'on a pu te dire, malgré tous ces vidéos dont tu as été témoin, toutes les fois où Timeo a risqué être pigé. À tes yeux, vous êtes invincibles, vous ne vous retrouverez jamais dans cette arène et vivrez heureux jusqu'à la fin de vos jours. Pour certains, t'es qu'une idiote, une rêveuse qui finira charcutée sous les coups d'un tribut. Assis sur le vieux canapé de ce qui semble être un salon, ton aîné tremble de la tête aux pieds, il semble perdu dans un tout autre univers, déjà plongé dans cet enfer et malgré tous ces beaux sourire que tu te tues à lui offrir, il ne daigne pas te regarder. Probablement la peur, cette crainte de ne plus jamais pouvoir revoir cet air espiègle qui le fait craquer chaque fois, ou cette incapacité à plonger son regard dans tes yeux pour - peut-être - l'une des dernières fois. Il a beau prétendre ne pas avoir peur, feindre ressentir la moindre émotion à l'égard des Hunger Games, tu n'es pas stupide, tu vois bien que d'années en années, il ne fait qu'en souffrir un peu plus. Il devrait pourtant être rassuré, serein à l'idée d'aujourd'hui vivre sa toute dernière fois à la pige. Son regard trahi une peur que tu ne lui avais jamais vu auparavant et ce n'est qu'au bout d'un long moment que tu finis par réaliser. Aujourd'hui, pour la toute première fois, ses craintes se sont multipliés pour toi, parce qu'à ton tour, tu risquerais d'être entraînée dans ce bain de sang. Un raclement de gorge vient tous vous sortir de vos pensés et doucement, tu tournes la tête vers ta droite pour tomber sur celle que tu considéreras probablement toujours comme ton modèle. Elle se tient difficilement sur ses jambes et au travers tout ce paquet de larmes, elle tente vainement de vous adresser un sourire avant de vous entraîner vers elle d'un léger signe de main. C'est l'heure. D'un coup, tu sens cette nervosité s'emparer de ton corps, cette peur que tu avais si souvent vu sur le visage des autres. T'avais jamais réalisé auparavant mais cette fois, ça y'est. T'ignores comment les choses se passeront, ce qu'ils feront de toi, comment ils te traiteront au travers tous les gamins du dix. Tu voudrais rester ici, te tapir sous ton lit et attendre que l'évènement se termine, t'aurais envie de te sauver avec Timéo, tous les laissé en plan et filer vers un avenir moins sombre, mais tu le fais pas. Tu sais ce que tu risques, au nombre de fois où les pacificateurs ont pu venir vous faire la leçon en cours, tu ne les compte même plus. À peine dix minutes plus tôt, tu souriais, tu réconfortais la maisonnée au grand complet avec ta joie de vivre, puis voilà que maintenant, tu te retrouves à trembler, à chercher de l'aide au travers tous les regards que tu croises dans les rues du district. Les minutes défilent, ils te font passer dans une file pour tous ces enfants de douze, ceux qui tentent leur vie pour la toute première fois et t'enfoncent des aiguilles dans le bras sans même te prévenir de quoi que ce soit. Tu restes plantée là, à leur merci, à leur froideur. Puis, ils finissent par t'envoyer avec les autres où tu cours y rejoindre Timéo, abritant ta tête au creux de ses bras. Ton regard balaies les alentours et tu ne peux t'empêcher de ressentir la misère de tous. Ils ont peut-être dit adieu à leurs familles une dernière fois, peut-être vivent-ils présentement leurs derniers instants en tant qu'enfants libres, tout comme toi, tout comme Timéo. « Joyeux Hunger Games et que puisse le sort vous être favorable. » Tu sursautes. Des cheveux ramenés en une drôle de coiffure trop colorée, un visage quasi blanc et des lèvres d'un rouge vif, tu la reconnaîtrais parmi un bon paquet. C'est cette imbécile du capitole, celle qui chaque années, traîne deux enfants du dix vers la mort. « Les dames d'abord ! » Ton coeur cesse de battre, tu figes de partout et à tes côtés, tu vois bien que Timéo a la même réaction. Son regard ne s'est toujours pas posé sur toi, mais tu pourrais presque voir les larmes lui piquer les yeux. Les secondes s'éternisent, plus que tu ne le voudrais. Puis, elle le prononce enfin. T'écoute plus rien, tu ne regardes plus rien, c'est comme si tout s'effondrait sous toi. On ne t'a pas nommé, on t'as sauvé les fesses pour cette année. T'ignore qui a été tirée, tu t'en fiches presque à vrai dire. « Timeo Alavès. » Plus rien. Un silence profond, presque énervant. L'univers ne tourne plus, les gens ne bougent plus, t'arrives plus à respirer, c'est comme si on t'avait arracher le coeur, que tout avait cessé de vivre. Tout se met à dérailler, les pacificateurs l'entrainent vers l'estrade et lui, il peine à bouger. Son visage reste sans émotions, ils les dévisagent tous en prenant bien soin de t'éviter, toujours incapable, voir même plus. T'aurais envie de crier, de hurler à pleins poumons et de les stopper, mais tu ne peux pas, tu ne pourras jamais les arrêter, t'en a pas la force, un district entier ne l'aurait même pas. Impuissante, tu regardes ton seul frangin courir vers une mort horrible. Sur scène, il ne semble pas prendre conscience des rires agaçants de notre hôte à tête rose. D'ici quelques secondes, ils l'embarqueront et ce sera la fin. Il se retrouvera au capitole, s'entraînera quelques jours et finira par être envoyé dans l'arène où, malgré toute la confiance que tu peux avoir envers lui, tu sais qu'il ne fera pas long feu. Du haut de tes douze ans, tu lui adresses un dernier regard puis, le regarde disparaître. Une toute dernière fois.

Bellatrix Alavès a écrit:

Oh la sublime Maggie, merci beaucoup.