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| MORRIBALT ➺ Wipe that smile off your face. | |
| Auteur | Message |
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Thybalt M. Homens △ correspondances : 8988 △ points : 29 △ multicomptes : raven, gwendal, eurydice (denahi) △ à Panem depuis le : 22/12/2011 △ humeur : désabusé △ âge du personnage : trente quatre ans △ occupation : médecin de campagne ~ bras droit du chef des rebelles
| Sujet: MORRIBALT ➺ Wipe that smile off your face. Jeu 7 Fév - 17:21 | |
| Morrigan & Thybalt WIPE THAT SMILE OFF YOUR FACE Ҩ the time has come to drop the bomb, on all the pain you've been selling. see I don't like you, or your attitude, or the company that you keep. and this is war, and I'm gonna wipe that smile off your face.
gifs © divisiongifs & skinsplace • codage © yumita • musique wipe that smile off your face, by our lady peace Rien ne semblait avoir changé. Ni l'odeur des marais, ni le grincement discret des quelques grillons à qui le mois de janvier ne faisait pas peur, ni le bruit du vent dans les roseaux … Rien du tout, et pourtant Thybalt savait que par delà les barbelés bordant la frontière du district cinq rien ne devait plus être comme avant. Comme lorsqu'il s'était éclipsé ce soir de début novembre pour rejoindre le district huit et son hôpital rebelle de fortune. Deux mois. Cela faisait deux mois que Thybalt avait quitté de district qu'il n'avait jamais le souvenir d'avoir quitté auparavant, ce district auquel il portait un attachement pareil à celui qu'il aurait s'il y était né … Peut-être parce qu'il ne savait pas où il était né au fond, le cinq c'était tout ce qu'il connaissait. C'était tout ce qu'il connaissait et alors qu'il se remettait doucement de ses blessures et de ses émotions caché au district quatre il n'avait pu ignorer ce malaise intérieur, ce sentiment de ne pas être à sa place : le mal du pays. Décidément, s'était-il dit, il faisait un bien piètre rebelle, si le simple fait de quitter son district lui paraissait à ce point peu naturel. Jamais ne pourrait-il assez remercier l'hospitalité de la jeune rebelle qui l'avait caché tout ce temps au district quatre ; Elle avait pris tellement de risques en ces temps troublés que sans doute Thybalt ne pourrai-il jamais rembourser la dette qu'il avait envers elle. Certainement ne serait-il pas là non plus sans l'aide de cette couturière de bonne famille qui avait accepté de le cacher une nuit durant, la pire, celle qui aurait peut-être fini de l'achever s'il l'avait passée dehors, et si à elle le souvenir d'un rebelle l'attrapant par surprise et la menaçant à moitié pour implorer son aide ne resterait pas un bon souvenir, elle avait cependant fait preuve d'assez de bonté et de bienveillance pour ne pas le balancer à la première escouade de pacificateurs qui passerait, ni même à celui avec lequel elle partageait visiblement son toit. La rébellion lui avait souvent parrue lointaine, et nombreux étaient les efforts qu'il avait déployé pour que jamais les activités illégales ne se répandent trop dans son cher district cinq – Thybalt avait toujous soupçonné d'ailleurs que si les pacificateurs ne lui cherchaient pas trop de soucis là dessus, c'était peut-être en partie pour cela, parce que la rébellion au cinq n'avait jamais été aussi inexistante que depuis qu'on le soupçonnait d'en être à la tête – mais aujourd'hui les choses avaient changé. Le jour où un pacificateur avait décidé de menacer Heidi les choses avaient changées pour Thybalt, parce qu'alors il avait eut l'impression que tenir la rébellion éloignée n'empêcherait pas la répression, et que si répression il devait y avoir autant qu'elle soit là pour une vraie raison.
Thybalt était de ceux qui détestaient les pacificateurs encore plus qu'ils ne détestaient le gouvernement. Parce qu'au fond le Capitole et ses lois leur semblait bien loins à tous, ce n'était pas eux mais bien les pacificateurs qui chaque jour usait de la violence et du chantage pour maintenir ce qu'ils appelaient le calme, mais qui s'apparentait plutôt à une terreur muette. Et si le jeune rebelle avait déjà écopé de quelques menaces et légères corrections pour son insolence envers ces représentants de l'autorité, sa haine envers eux trouvait sa source ailleurs. Dans ce jour de juin 2301 où Andy Wakefield, époux d'Heidi et ami de Thybalt, avait été exécuté en place publique comme un animal en fin de vie, la cruauté en plus, face à une population horrifiée qu'on avait forcé à se rassembler pour « faire un exemple », la femme et la fille du condamné au premier rang comme punition supplémentaire au fait de n'avoir pas dénoncé celui qu'on accusait de crime contre le gouvernement. Une balle dans la tête assénée par un homme dont beaucoup n'avaient jamais oublié le visage, et dont la cruauté faisait cette réputation qui le précédait où qu'il aille. Hunter Blackbord-Crowley. Le père du médecin avait eut beau lui enseigner et lui répéter maintes et maintes fois que l'habit ne faisait pas toujours le moine et que tous les pacificateurs ne se valaient pas le raccourci était toujours bien trop facile à faire. Et ce sourire carnassier qui s'était affiché sur le visage de Blackbord-Crowler lorsqu'il avait pressé la détente et regarder le cadavre d'Andy s'affaler mollement sur les pavés, Thybalt avait la sensation de le retrouver sur le visage de chaque pacificateur ou presque. A commencer par celui de la psychopathe qui leur servait de chef au cinquième district. Psycho-pathe-et-rigide, c'était ainsi que Thybalt aimait appeler la chef pacificateur du cinq lorsqu'elle avait le dos tourné, mais la vérité c'était que quand bien même Thybalt était une tête brûlé et faisait preuve d'une insolence incroyable, il faisait son possible pour la mettre en veilleuse lorsqu'elle était dans les parages … Il tenait à sa vie, et à son intégrité physique par la même occasion. Même sans y être le médecin avait entendu des rumeurs à propos du cinq ces dernières semaines, on y parlait d'exécutions sommaires en exemples, et d'une répression comme on en avait rarement vue dans ce district que le Capitole tentait d'habitude de ménager, dépendant bien trop des besoins en électricités qu'il lui fournissait. A n'en pas douter Morigan Morriary, puisque c'était son nom, devait se délecter de pouvoir enfin imposer sa cruauté aux habitants sans risquer de se faire taper sur les doigts par sa hiérarchie … C'était peut-être ça aussi, l'appréhension que ressentait Thybalt tandis qu'il se rapprochait des frontières du cinq. Qu'allait-il trouver en arrivant ? Qui étaient les exécutés, à quelles familles déjà misérables avait-on enlevé un enfant, un parent, un frère ou une soeur ? C'était cette répression injuste et exagérée qui avait réveillé le désir de rébellion en lui, mais c'était aussi ce désir qui réveillé chez d'autres personnes en avait fait les victimes d'un combat où le district treize semblait n'avoir que faire des dommages collatéraux.
Allongé à même le sol, ignorant tant bien que mal le mélange de boue et de verglas à moitié craquelé qui recouvrait par endroit le sol, Thybalt patientait en silence depuis près de trois heures, embusqué entre un rocher et une souche d'arbre mort. La nuit était tombée depuis un long moment mais craignant que les rondes de garde des pacificateurs aient changés d'horaires durant son absence il avait décider de compter une heure après le passage du dernier uniforme avant de se décider à sortir pour passer les barbelés. Allongé là il n'avait pu penser à autre chose qu'à Heidi ; Comment allait-elle ? Les pacificateurs la laissaient-il tranquille maintenant qu'il s'en tenait éloigné et qu'on ne l'avait pas vu depuis un moment ? Et si elle était … Non, c'était impossible. Ravalant sa salive avec appréhension, le jeune homme décida qu'il était temps de bouger, et que ce n'était pas en se posant ainsi ce genre de questions qu'il en trouverait de toute façon la réponse. Peut-être pourrait-il écrire un mot, et le déposer sous sa porte avant que le jour ne se lève, avant qu'il ne rentre chez lui … Peut-être. Mais à trop penser à ce qu'il ferait après, il en avait oublié de penser à ce qu'il faisait en ce moment, et perdant sa concentration durant une minute à peine le jeune homme n'en avait pas remarqué l'ombre embusquée derrière une vieille bâtisse abandonnée ; Une ombre qui à peine avait-il rampé sous les barbelés en osant à peine respirer tant le fait de se faire électrocuter ne lui disait rien, s'était précipitée vers lui et lui avait asséné sur le crâne un coup qui le plongea instantanément dans l'inconscience.
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Plus jamais je ne boirais une seule goutte d'alcool. Telle était la première pensée qui était passée par la tête de Thybalt quand enfin il sembla sortir du brouillard dans lequel était plongé son esprit depuis … depuis quand ? Il ne savait même pas. Des gueules de bois il en avait connues, surtout avec le tord-boyaux que servait le vieux Byron dans son bar, mais jamais ô grand jamais il n'avait ressenti un mal de tête de ce calibre là. Instantanément, et alors que bouger la tête lui demandait déjà un gros effort, il avait voulu porter ses mains à son visage … et c'est là qu'il avait compris. Il n'avait pas la gueule de bois, et il n'était pas dans son lit ou échoué sur le vieux fauteuil près de l'entrée chez lui. Il était attaché. Il avait les mains liées, la tête qui tournait et le regard brouillé, une odeur âcre d'humidité et de moisissure le prenant à la gorge. Son rythme cardiaque avait augmenté sensiblement en un temps record, et rapidement il avait senti la panique le gagner … Il faisait noir, il avait froid, son épaule et sa tête lui faisaient affreusement mal, et il avait comme l'impression que sa situation venait d'empirer sensiblement, assez pour que sa seconde pensée, juste après la gueule de bois, soit de savoir s'il allait mourir bientôt. « Bordel de m... » Il n'avait pas pu terminer sa phrase, il n'avait même pas réalisé que quelqu'un d'autre se trouvait dans la pièce, dans le noir face à lui, et lorsque le seau d'eau glacé s'était déversé sur sa tête il avait hurlé. De surprise, de peur aussi peut-être, et finalement de douleur lorsque sous le coup de la surprise il avait basculé sur le sol, toujours attaché à sa chaise, sa tête et son épaule déjà meurtries heurtant violemment le ciment.
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| Sujet: Re: MORRIBALT ➺ Wipe that smile off your face. Sam 9 Mar - 16:57 | |
| Morrigan n'avait jamais autant aimé être dans le 5 qu'en ce moment, sans doutes car elle pouvait enfin y exercer son autorité comme elle le souhaitait sans craindre de se faire remonter les bretelles par ses supérieurs au capitole. Ces derniers étaient plus inquiets qu'ils ne voulaient le faire croire par rapport à la rébellion, et il n'avait pas été difficile pour la pacificatrice de les convaincre d'élargir sa marge de liberté, se servant des rebelles comme simple excuse pour enfin régner comme bon lui semblait. Et autant dire qu'elle se faisait plaisir, son nom n'avait jamais autant été craint auparavant, et ce pour une bonne raison. En effet, elle ne laissait rien passer, et la réputation qui la précédait ne cessait de s'étoffer pour devenir encore plus mauvaise qu'elle l'était déjà. Rien ne pouvait lui faire plus plaisir. Sa façon de gérer le district n'avait rien de bien sorcier, et elle se servait d'une arme non très surprenante, mais dont elle se servait avec une facilitée et une efficacité déconcertante : la peur. C'était comme ça qu'il fallait agir, car il n'y avait que comme ça que les gens retenaient les leçons. En ses temps de rebellions, n'importe qui était susceptible d'en profiter et de se retourner contre le capitole, et les rebelles étaient déjà bien assez nombreux pour que leur nombre accroisse. Il fallait montrer à la population, leur faire comprendre que la vie d'un rebelle ne se terminait que bien trop tôt, et dans d'horribles souffrances, leur faire comprendre que ce n'était pas de cette vie qu'ils voulaient mais surtout … qu'ils subiraient le même sort si jamais ils décidaient de rejoindre leur rang. Pour ça, Morrigan n'avait rien trouvé de pus efficace que d’exécuter tous les rebelles qu'elle attrapait sur la place publique où, tous les habitants du district se réunissaient pour regarder. Cruel ? Oui ! Mais aussi efficace. Et pour les femmes telles que Morrigan, seul le résultat importait. Elle pouvait être fière d'elle, puisque ses méthodes portaient ses fruits. En effet, le district 5 était sans doutes un des plus calmes de tous, et, tandis que de nombreuses batailles faisaient rage dans les états voisins entre pacificateurs et rebelles, ici, ils étaient rapidement repérés et efficacement mis hors d'état de nuire.
Pour empêcher quiconque de rentrer ou de sortir, Morrigan avait renforcé la garde près des frontières. Ils avaient, les premières nuits, arrêtés bon nombre de rebelles qui tentaient de pénétrer dans le district ou bien d'en sortir puis, la nouvelle avait du se rependre puisqu'ils se firent de plus en plus rare. Une seconde victoire pour la chef pacificatrice. Nul doutes que ses supérieurs sauront la récompenser une fois que tout ceci sera terminé. Mais pas question de baisser sa garde pour autant, malgré la quiétude, les pacificateurs restèrent sur leur garde, et la situation ne bougea pas … jusqu'à ce quelqu'un atterrisse enfin dans l'une de ses cellules. Quelqu'un que Morrigan connaissait plutôt bien. Quelqu'un qu'elle avait souvent rêvée de voir derrière les barreaux, mais pas pour les raisons pour lesquelles il y était actuellement. Thybalt Homens, un jeune du district qu'elle ne pouvait pas voir en peinture et dont la seule vision de sa tête lui donnait envie de le faire fondre. Elle aurait dû se réjouir de le voir enfin là où elle le supporterait mieux, mais au contraire, elle fut prise d'une grande colère aussitôt qu'elle fut mise au courant. Ça faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas vu dans le cinq, et ce n'était que maintenant qu'elle s'en rendait compte. Il avait quitté le district, il avait échappé à sa surveillance … Elle qui se vantait d'avoir tout sous contrôle, le voilà qu'il remettait tout en doute. S'il avait réussi à passer malgré les gardes, d'autres avait sans doutes réussis aussi, ce qui transformait ce qu'elle pensait être un succès, en un cuisant échec. C'était inacceptable. La rage au cœur, elle se mit en chemin pour aller le rencontrer, avec la ferme intention de le punir pour, premièrement, avoir enfreint la loi, et deuxièmement, pour l'affront qu'il venait de lui faire.
Heureusement pour lui, sa colère s'évapora lorsqu'elle pénétra dans la pièce où il était retenu où elle le vit attaché à une chaise, inconscient. Elle se délectait de cette vision de l'homme à sa merci, privé de sa liberté par d'aussi simple objet qu'une corde et qu'une chaise. Mais il y avait encore mieux. Ce qu'elle aimait par dessus-tout, c'était le désespoir dans leurs yeux quand ils se rendaient compte d'où ils étaient, et à qui ils avaient affaire. La peur de souffrir, la peur de mourir. Oui, c'est le genre de peur qu'elle inspire, car tout le monde sait qu'avec elle, c'est soit l'un, soit l'autre … ou soit les deux. Elle avait hâte de voir ce désespoir, cette peur dans les yeux de Thybalt, hâte d'enfin lui faire effacer ce sourire arrogant de son visage. Tellement hâte qu'elle ordonna au pacificateur qui l'avait accompagné de lui verser un seau d'eau sur la tête aux premiers mouvement qu'il fit. La chaise tangua et finit par basculer, accompagnée par les cris du jeune guérisseur … et par les rires de Morrigan qu'elle ne put retenir. Sans même daigner ordonner au pacificateur de le relever, elle s'approcha de lui. « Thybalt, comme je suis heureuse de te voir. Ça fait un sacré moment que je ne t'ai pas croisé. Où tu étais passé ? » Elle aimait ce rapport de domination qui s’exerçait entre elle debout, le surplombant, et lui au sol, comme une vulgaire larve dans l'attente d'être écrasée. « Je dois le dire, ça fait longtemps que je rêve de te voir dans cette posture, mais je ne pensais pas que ça arriverait un jour. Il semblerait que la chance soit avec moi ces temps-ci ! » Elle ne dissimulait pas son plaisir, et elle comptait bien profiter de la situation pour s'amuser un peu.
- SO SORRY T__T:
plus d'un mois pour répondre un truc aussi moyen, c'est vraiment nul de ma part. Je suis désolé, je te promet de répondre plus rapidement à l'avenir
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| | | Thybalt M. Homens △ correspondances : 8988 △ points : 29 △ multicomptes : raven, gwendal, eurydice (denahi) △ à Panem depuis le : 22/12/2011 △ humeur : désabusé △ âge du personnage : trente quatre ans △ occupation : médecin de campagne ~ bras droit du chef des rebelles
| Sujet: Re: MORRIBALT ➺ Wipe that smile off your face. Jeu 14 Mar - 16:48 | |
| Il aurait du le savoir, pourtant, que les choses ne pourraient que mal se terminer. Il aurait du le savoir au moment même où il avait pris la décision de quitter le cinq deux mois plus tôt, et sinon lorsque cette réunion au district huit avait tourné à la partie de chasse. Qu'il traîne sa carcasse jusqu'au district quatre et croise le chemin de cette couturière puis de cette rebelle étaient de véritables miracles, le fait que la couturière ne l'ait pas dénoncé à son pacificateur de fiancé était également un miracle en soi … Mais on ne jouait pas éternellement avec la chance, un jour ou l'autre elle finissait forcément par tourner et vous quitter, et de toute évidence celle de Thybalt avait décidé qu'il avait assez tiré sur la corde. S'il avait été parfaitement lucide tout cela Thybalt aurait du le savoir, en aurait eut conscience, mais sa lucidité semblait s'être perdue entre les diverses péripéties auquel il avait échappé durant ces deux derniers mois, et bêtement il s'était cru assez malin pour rentrer chez lui sans être inquiété. Et le voilà désormais, piégé comme un poisson dans un bocal, à se démener tout en sachant bien qu'il n'allait pas pouvoir se sortir de là simplement parce qu'il le voulait plus que toute autre chose. Il avait froid ; Véritablement froid. L'hiver était rude dans Panem cette année là et peu importe l'endroit où il se trouvait le chauffage central n'était pas compris dans les frais. Où était-il au juste d'ailleurs ? C'était la première question qui lui avait traversé l'esprit lorsqu'il avait ouvert les yeux, avant même de réaliser qu'il était là en tant que prisonnier et ses blessures déjà existantes risquaient d'être bientôt le dernier de ses soucis. A ce qu'il en savait il y avait deux endroits au district cinq où l'on gardait des prisonniers, les sous-sols de l'hôtel de ville et certaines usines désaffectées, notamment celle où un incendie s'était déclaré une dizaine d'années plus tôt et qui n'avait pas rouverte ensuite. Et peu importe l'endroit où il se trouvait actuellement une chose était sûre, il pourrait hurler à s'en crever les tympans et s'en arracher les cordes vocales personne ne l'entendrait. Et un cri justement, pas tant de douleur que de surprise, et sans doute aussi de frustration, tandis que l'eau glacée était venue lui fouetter le visage et raidir la quasi-totalité de ses muscles, le précipitant bien malgré lui sur le sol cimenté. Sans doute la chute aurait été encore plus douloureuse si la sensation de froid n'avait pas été à ce point mordante, sans doute aussi son épaule avait-elle tellement pris ces derniers mois – depuis que le pacificateur Lewis en avait fait son affaire – qu'à force de douleur elle paraissait presque s’anesthésier peu à peu. Mais cela n'avait pas arrêté le jeune homme, dont la colère et la frustration s'étaient muée en une salve de noms d'oiseaux adressés à la silhouette encore informe qui se trouvait face à lui, mais dont le rire eut rapidement trahi l'identité. Un rire presque douloureux tant il illustrait la situation désavantageuse dans laquelle Thybalt se trouvait. « Thybalt, comme je suis heureuse de te voir. Ça fait un sacré moment que je ne t'ai pas croisé. Où tu étais passé ? » Difficilement, et malgré la position désavantageuse dans laquelle il se trouvait, le rebelle avait relevé les yeux vers son interlocutrice et laissé passé plusieurs secondes – qui lui parurent être une éternité – avant de finalement se risquer à une réponse, le sourire narquois qu'affichait son visage jurant avec la crispation générale du reste de son corps. « Ici et là, je pensais pas vous manquer autant. J'enverrai une carte postale la prochaine fois. » Cette insolence, toujours la même, mais qui ne suffisait pas à l'empêcher de claquer des dents, tant le froid était en train de le gagner, ses vêtements trempés lui collant à la peau de manière désagréable. Il pouvait bien dire ce qu'il voulait, faire le malin autant que cela lui chantait, il était celui qui avait des ennuis, et elle celle qui le tenait à sa merci, se demandant déjà sans doute ce qu'elle allait faire de lui. A moins qu'elle n'en ait déjà eut une idée précise en l'amenant ici. « Je dois le dire, ça fait longtemps que je rêve de te voir dans cette posture, mais je ne pensais pas que ça arriverait un jour. Il semblerait que la chance soit de mon côté ces temps-ci ! » Grognement incompréhensif du jeune homme, qui se mua finalement en un ricanement sinistre, comme si bien plus que la phrase de cette femme c'était sa propre situation qui provoquait cette envie de rire ; De rire jaune. « Vous savez ce qu'on dit, la chance elle fini toujours par tourner. Je m'y habituerai pas trop à votre place. » Il fallait bien avouer cela dit que dans l'état actuel des choses c'était lui que la chance avait quitté, et pas le contraire. Bon dieu qu'il avait froid, cette cinglée avait bien réussi son coup, c'était pratiquement la seule chose à laquelle il réussissait à penser, le froid qui lui dégoulinait le long de l'échine, qui lui donnait la chair de poule, qui faisait s'entrechoquer ses dents et anesthésiait ses pensées. Concentre-toi idiot, tu penses que c'est comme ça que t'as une chance de t'en sortir ? Secouant machinalement la tête, ou du moins tentant de le faire avec le visage à moitié écrasé contre le sol, il essayait de remettre de l'ordre dans ses idées, de stopper la paralysie du froid sur ses neurones pour tenter de réfléchir à nouveau efficacement. La situation n'était pas des plus optimistes, cette fois-ci je suis vraiment dans la merde, s'était-il même dit juste après, mais il ne pouvait pas se permettre de penser de cette façon. Ce n'était pas le moment de faire preuve de pessimisme, quand bien même la situation n'était absolument pas à son avantage : personne ne savait qu'il était là, et par conséquent personne ne viendrait le chercher. Mais cela Moriarty n'était pas obligée de le savoir, du moins Thybalt comptait-il bien là-dessus pour l'empêcher de croire la partie aussi facilement gagnée. « Vous savez quoi ? J'ai toujours su que vous étiez totalement dérangée. » Ce n'était sans doute pas la chose à dire, pas alors qu'il était déjà au sol et que la pacificatrice se tenait ainsi au dessus de sa tête, sa botte si près de son visage. Mais c'était plus fort que lui, et surtout tant qu'il continuait à jouer au plus malin il pouvait encore lui laisser croire qu'elle ne l'impressionnait pas le moins du monde. « Si c'était moi que vous vouliez suffisait de demander, j'suis plus très difficile après quelques verres. Mais, les coups, les poings liés, tout ça … J'suis pas vraiment un adepte de ce genre de … pratiques. » C'était le souci de Thybalt, il ne fermait jamais sa grande bouche. Même lorsqu'il avait conscience d'aggraver son cas. Surtout lorsqu'il avait conscience d'aggraver son cas, en fait. C'était comme le lapin qui s'immobilisait devant les phares de la voiture, qui face aux ennuis ne parvenait plus à faire marche arrière. « Mais je juge pas, hein, chacun ses fantasmes. »
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| Sujet: Re: MORRIBALT ➺ Wipe that smile off your face. Ven 15 Mar - 23:10 | |
| « Ici et là, je pensais pas vous manquer autant. J'enverrai une carte postale la prochaine fois. » Il était attaché, prisonnier, face contre terre, dominé par une femme qui, il le savait, n'allait pas lui faire de cadeaux et il trouvait quand même le courage de jouer les insolents. Décidément, il y en avait certains qui ne savaient vraiment pas quand la fermer. Morrigan ne savait pas dans quel but il agissait ainsi, mais si c'était pour l'énerver, il pourra au moins être fier d'avoir réussi, car cette attitude l'agaçait énormément. Elle savait très bien que Thybalt ne faisait qu'user de la dernière arme qu'il lui restait, mais elle appréciait très peu qu'il ne se soumette pas comme elle l'aurait désiré, et que ce sourire arrogant reste malgré tout collé à son visage. Mais elle mettait un point d'honneur à garder son sang-froid et à ne pas montrer son agacement, ne voulant surtout pas offrir cette joie à Thybalt qui s'en délecterait sûrement. « Si il y a une prochaine fois ... » répondit-elle enfin dans un ton qui trahissait parfaitement la réjouissance que lui inspirait cette perspective. A sa place, elle n'y croirait pas trop. « Vous savez ce qu'on dit, la chance elle fini toujours par tourner. Je m'y habituerai pas trop à votre place. » Elle haussa les épaules. La chance, elle n'y croyait pas de toutes façons, et la phrase qu'elle avait sortie quelques secondes plutôt n'était que sarcasme uniquement employé dans le but de faire comprendre à Thybalt à quel point elle le détestait, ce qui, visiblement, et à son grand déplaisir, n'avait pas l'air de lui faire plus d'effet que ça. Ah celui-là, toujours réponse à tout. Existait-il plus insupportable ? « Ne t'occupe pas de la mienne va ! Songe plutôt à combien tu en as de sortir d'ici indemne. » En voilà un message on ne peut plus rassurant.
Elle s'était mise à faire les cents pas près de sa carcasse en même temps qu'elle lui répondait. Les bras croisés, elle réfléchissait à ce qu'elle pourrait bien faire de lui maintenant qu'elle l'avait portée. Elle avait imaginée tellement de choses à lui faire subir durant toutes ces années qu'elle ne parvenait pas à faire le tris dans ses multiples idées et à en choisir une. Plus horribles les unes que les autres, elle n'en trouvait pourtant aucune trop horrible pour son cas. « Vous savez quoi ? J'ai toujours su que vous étiez totalement dérangée. » Elle s'arrêta net. Ce petit ne manquait décidément pas d'audace, et elle n'était pas sur qu'il sache dans quoi il s'embarquait en disant de telles choses. Ce n'était pas tant le joli adjectif dont il l'avait affublé qui la dérangeait, elle était dérangée et ce n'était un secret pour personne, même pas pour elle. Oh non, ce qui lui déplaisait, c'était qu'il osait lui dire ça malgré la position dans laquelle il se trouvait. C'était plutôt lui qui était dérangé pour aggraver son cas de la sorte. N'avait-il pas compris que le combat était terminé, qu'il avait perdu, qu'il était inutile de se battre ? Mais qu'il continue, c'était lui qui allait, après coups, payer le prix de sa propre stupidité. « Si c'était moi que vous vouliez suffisait de demander, j'suis plus très difficile après quelques verres. Mais, les coups, les poings liés, tout ça … J'suis pas vraiment un adepte de ce genre de … pratiques. » Encore mieux, pensa Morrigan. Manquerait plus qu'on procède à sa façon. « Mais je juge pas, hein, chacun ses fantasmes. » ... Le coup était parti tout seul. Tout droit dans le Thorax, rapide et puissant. Thybalt avait été trop loin cette fois-ci et il était temps qu'on lui enseigne les bonnes manières. Morrigan fouilla dans sa poche et en sortit un petit bout de corde. Furieuse, elle contourna le corps du rebelle et s'abaissa près de sa tête. Elle passa la corde à son cou et tira pour le remettre, lui et la chaise, droit, lui coupant en même temps la respiration. Une fois chose faite, elle tira de plus belle sur la corde puis, avança ses lèvres près de son oreille. « Ah mon pauvre Thybalt, il est temps qu'on t’apprenne quand il est bon de fermer sa gueule ! » Horrible murmure d'une voix à vous en glacer le sang. Elle était furieuse, et elle comptait bien lui faire payer. Repoussant sa tête en avant, elle finit par lâcher le bout de corde qui lui avait rougi la main à force de tirer. Le visage de glace, elle contourna de nouveau la chaise puis s'enfonça dans l'ombre, où une table qu'il n'avait certainement pas remarqué, était posée. Dessus étaient posés divers accessoires de la vie de tous les jours qu'elle aimait transformer au gré de son imagination en instruments de torture. Elle caressa la table du bout du doigts, en cherchant l'instrument qu'elle convoitant avant de le saisir. « Je suis désolé Thybalt, je ne voulais pas en arriver là. » Il ne la voyait pas, mais elle souriait dans l'obscurité. Se saisissait d'un outil en plus de ce qu'elle avait déjà, elle se tourna enfin et retourna en face de sa victime dont le visage était écarlate, ce qui lui tira un énorme sourire de satisfaction. « Je fais ça pour t'aider, pour t'éviter de t'attirer d'autres ennuis. » Et, un sourire faussement compatissant, elle dévoila ce qu'elle était partie chercher : une pince universelle incrustée de sang, et un petit couteau à la lame brillante bien aiguisée. Un sourire mauvais sur le visage, elle s'avança vers Thybalt. « Et maintenant on ouvre grand la bouche ! » Elle fit un signe de tête, et le pacificateur qui était là aussi s'avança derrière Thybalt et lui saisit fermement la tête pour l'empêcher de bouger. Elle brandit ses deux outils et s'approcha encore.
Lui faire ouvrir la bouche ne fut pas facile, et elle se plut à violemment tirer dessus avec la pince quand elle réussit enfin à attraper la langue. Elle était là, tendue en face d'elle. Un geste, et Thybalt serait privé de sa parole ... pour le plus grand bien de tous. « On fait moins le malin maintenant hein ! » Plus impatiente que jamais, elle s'apprêtait à faire le geste final quand elle fut alertée par un bruit. Un bruit de l’extérieur qui ressemblait à celui d'une petite explosion. La mâchoire crispée par la frustration, elle lâcha finalement la langue de Thybalt et se recula. Bien qu'elle aurait rêvé en finir maintenant, il fallait qu'elle aille voir, c'était peut-être des rebelles. « Surveille-le bien ! » ordonna-t-elle d'un ton froid au pacificateur avant de lancer au jeune homme un regard des plus haineux puis de s'éloigner. |
| | | Thybalt M. Homens △ correspondances : 8988 △ points : 29 △ multicomptes : raven, gwendal, eurydice (denahi) △ à Panem depuis le : 22/12/2011 △ humeur : désabusé △ âge du personnage : trente quatre ans △ occupation : médecin de campagne ~ bras droit du chef des rebelles
| Sujet: Re: MORRIBALT ➺ Wipe that smile off your face. Sam 23 Mar - 1:56 | |
| Thybalt n'était pas préparé à cela. Il n'était pas de ces rebelles qui se préparaient à l'éventualité, un jour, de peut-être être attrapé par un pacificateur, d'être interrogé, d'être torturé. Il ne s'était pas préparé à cela parce que n'ayant jusqu'à présent jamais été du genre à se foutre dans de trop grosses emmerdes il n'avait jamais eut la moindre crainte que ce genre de chose lui arrive … Bien sûr certains pacificateurs avaient un peu une dent contre lui, il s'était déjà un peu fait taper sur les doigts et son insolence lui avait déjà valu quelques réprimandes … Mais il avait la tête dure, et il ne pensait pas craindre un jour plus que cela. Mais c'était sans compter les évènements survenus ces derniers mois, c'était sans compter la révolte qui grondait, les menaces subies par Heidi, l'épée de Damoclès qui avait pesé au dessus de sa tête à partir de ce moment là. Il fallait bien se rendre à l'évidence, si Thybalt en était là où il en était aujourd'hui, à la merci de cette cinglée, c'était parce qu'il n'avait pas été assez prudent, parce qu'il n'avait pas vraiment changé ses habitudes et sa façon de faire quand clairement la situation extérieure avait elle changée du tout au tour. Il avait été stupide, et il allait visiblement aujourd'hui en payer les conséquences, à la grande joie de la pacificatrice qui de toute évidence semblait ne pas vouloir prendre le risque de laisser le rebelle s'échapper à nouveau, maintenant qu'elle l'avait sous la main, et surtout maintenant qu'elle avait enfin un début de bonne raison de le garder. Vagabonder aux abords de la frontière mais du mauvais côté de la barrière, cela lui aurait valut quoi, en temps normal ? Une menace ? Quelques coups de fouets pour faire un exemple, dans le pire des cas … En temps normal, oui. Mais nous n'étions pas en temps normal, nous étions en janvier 2312, et nous étions en guerre. Et ce « Si il y a une prochaine fois … » prononcé avec une telle acidité, ce n'était pas simplement pour lui faire peur, s'était-il dit. C'était parce que pour la première fois la pacificatrice possédait une occasion en or de régler ses comptes personnels, et de tout mettre sur le dos de la rébellion, sans jamais être réellement inquiétée. Pas que Thybalt ne se soit de toute manière un jour imaginé qu'un pacificateur faisant un peu trop de zèle en temps normal soit réellement inquiété, à vrai dire. Reste que peu importe qu'il s'agisse de bêtise ou d'une grosse dose de malchance, ce n'était pas la chance en tous les cas qui lui suffirait à se sortir de la situation dans laquelle il se trouvait. Quoi qu'il s'amuse à en dire à Moriarty pourvu qu'il puisse se foutre un peu d'elle. Se payer sa tête, c'était bien la seule chose qu'il soit pour l'instant encore en mesure de faire, et même s'il doutait que cela fonctionne longtemps il ne comptait pas se priver de ce petit plaisir tant qu'il avait encore l'occasion d'en user. « Ne t'occupe pas de la mienne va ! Songe plutôt à combien tu en as de sortir d'ici indemne. » Peu, il est vrai. Et bien qu'il fasse tous les efforts du monde pour repousser cette idée, et la peur qui allait avec, dans un coin de sa tête, il ne pouvait pas ignorer le fait que cela lui pendait au nez. Tandis que les bottes de la pacificatrice faisait des allers-retours devant lui il avait laissé échappé un ricanement, sans doute autant moqueur que nerveux. « J'ai toujours été très mauvais en maths, alors les probabilités … je passe mon tour. Mais je sortirais d'ici, personne me supporte éternellement, c'est ce qui fait mon charme. » Il ne savait même plus ce qu'il racontait. C'était même là le noeud du problème, il n'avait aucune idée de ce qu'il racontait, comme si sa tendance à dire des conneries était devenue un seconde nature, au point qu'il n'ait même plus besoin de se concentrer pour sortir une ânerie et en goûter aux conséquences ensuite. Peut-être était-il plus lucide qu'il n'y paraissait quant à sa situation, peut-être se permettait-il de dire tout cela sans hésiter la moindre seconde parce qu'il savait qu'il n'avait plus rien à perdre … peut-être était-ce pour cette raison que s'il n'en avait pas moins manqué craché ses poumons, lorsque le pied de la pacificatrice s'était écrasé contre ses côtes, le craquement qui en avait résulté à demi-étouffé par le cri étranglé et la quinte de toux qui avaient secoué Thybalt. Il était même tellement occupé à cela qu'il n'avait pas eut la rapidité d'esprit nécessaire pour comprendre ce qui lui arrivait, et bien cru sa dernière heure arrivée lorsqu'il avait senti la corde se resserrer autour de son cou, le brûler la peau et lui coupant brutalement la respiration. Il n'avait eut le temps de penser à rien d'autre, il s'était seulement demandé pourquoi … Pourquoi s'être cassée la tête à l'attraper et à le ramener ici, pour finalement le tuer presque aussitôt ? Pas de je ne veux pas mourir, pas de je suis trop jeune, simplement un pourquoi, qui après coup lui ferait se poser bien des questions. « Ah, mon pauvre Thybalt, il est temps qu'on t'apprenne quand il est temps de fermer sa gueule ! » avait vociféré Moriarty à son oreille avant de tirer à nouveau sur la corde, le faisant suffoquer un peu plus, avant de finalement le lâcher sans aucune grâce. L'air repassant difficilement de sa bouche jusqu'à ses poumons lui brûla la trachée et provoquant une nouvelle violente quinte de toux, la tête lui tournant d'avoir été ainsi privé d'oxygène de longues secondes. Les yeux embués de larmes que la sensation d'étouffement avait provoqué, il avait cherché la pacificatrice du regard sans la trouver, et regardé autour de lui avant de l'entendre parler à nouveau dans l'obscurité « Je suis désolée Thybalt, je ne voulais pas en arriver là. » Fidèle à lui-même Thybalt aurait voulu répliquer quelque chose de cinglant, mais ne réalisa finalement qu'aucun son ne sortait de sa bouche autre que d'incompréhensibles syllabes etouffées. Comme elle devait jubiler dans le noir, d'avoir réussi l'exploit de le faire taire, même provisoirement. Lentement elle était réapparue face à lui, sans qu'il ne parvienne à évaluer la distance qui les séparait, ayant encore à moitié l'impression de voir double. Ce n'est que lorsqu'elle s'était plantée devant lui, lui adressant un sourire de satisfaction et une autre salve d'acide ironie « Je fais ça pour t'aider, pour t'éviter de t'attirer d'autres ennuis. » qu'il avait vu briller la lame d'un couteau, et senti ses yeux s'écarquiller de terreur à la vue de la pince qu'elle tenait dans l'autre main. « Et maintenant on ouvre grand la bouche ! » S'il avait senti la panique le gagner lorsqu'il avait compris où il se trouvait en émergeant, cela n'avait rien à voir avec la panique qui venait de l'envahir lorsqu'il avait senti les mains de l'animal de compagnie de Moriarty se resserrer autour de son visage. « Non, NON ! » Lui arrachant la gorge par la même occasion cette protestation n'avait pas suffit à arrêter la folie de la pacificatrice qui malgré les tentatives du rebelle pour se débattre, pour serrer les dents, secouer la tête, avait attrapé sa langue avec la pince et tiré tellement fort qu'il eut l'impression de suffoquer à nouveau. « On fait moins le malin maintenant hein ! » Elle avait raison, Thybalt n'avait plus envie de rire, ni même de faire le mariole. S'il était resté plus lucide il aurait pensé à l'éventualité qu'elle ne fasse ça que pour lui faire peur, que si elle l'avait amené ici c'était parce qu'elle avait besoin qu'il parle, et que pour cette raison elle ne pouvait pas mener à bien son besoin de cruauté. Mais il n'était pas assez lucide pour cela, pas alors qu'immobilisé de cette manière la seule chose qu'il pouvait regarder c'était cette lame que Morrigan faisait danser à quelques centimètres de sa langue, un air affreusement mauvais sur le visage. Il n'avait même pas entendu le bruit ayant arrêté la pacificatrice dans son élan, et n'avait réalisé qu'elle s'était stoppée qu'au moment où, de façon inespérée, elle avait lâché prise, laissant à Thybalt le loin de refermer précipitament sa bouche sur une langue qu'il ne sentait à moitié plus. « Surveille-le bien ! » avait-elle lancé avec froideur à son chien de garde avant de s'éloigner, ne posant sur le jeune homme chancelant et tremblant de façon incontrôlée qu'un regard méprisant. C'était le genre de répis auquel il n'aurait pas le droit une seconde fois, le genre de chance qu'il se devait de saisir sans quoi il se savait définitivement perdu. Peut-être cette psychopathe n'attendait-elle rien de lui, peut-être souhaitait-elle seulement s'amuser un peu à ses macabres occupations avant de lui faire la faveur de le tuer pour le laisser tranquille. Il n'avait pas le temps de réfléchir, il fallait agir, il fallait … Tentant seconde après seconde de reprendre le contrôle de son corps et de ses esprits, il n'avait pas mis longtemps à réaliser que sa chute et la façon dont il s'était débattu pour tenter d'échapper à Morrigan avaient desserré les liens entravant ses chevilles. Il n'avait peut-être jamais appris à se battre mais il savait parfaitement se montrer inventif et tirer parti de certaines autres de ses capacités. « Tu veux un scoop ? » avait-il murmuré à la tête de bois qui lui servait de garde, encore un peu haletant. S'attendant sans doute à entendre quelque chose d'intéressant sortir de la bouche du médecin – quel imbécile, on voyait bien qu'il ne savait pas à qui il avait à faire – le pacificateur s'était approché ; Un pas, puis deux, trois, et finalement il s'était retrouvé assez près pour que sans crier gare Thybalt ne bloque sa cheville avec ses deux pieds et ne tire un grand coup pour le faire basculer. Bien qu'encore attaché à la chaise il avait profité de l'obscurité ambiante pour libérer entièrement ses pieds, et une fois l'homme à terre il avait péniblement réussi à se remettre debout, non sans chanceler deux ou trois fois, manquant d'équilibre le buste et les mains toujours entravés au mobilier. Il n'avait pas franchement eut le temps de reprendre ses esprits pourtant, car pestant de s'être fait avoir l'autre s'était relevé et avait tenté de l'attraper, avant que Thybalt ne l'envoie à nouveau valser sur le sol, se servant de la chaise comme de la seule chose qui puisse l'aider à se défendre. Vieux souvenir, vieille blessure que celle infligée quelques mois plus tôt par Thybalt à un certain Phoenix Lewis, chute de bois atterrissant par erreur dans le visage du pacificateur, et débri d'une chaise enfoncé maintenant dans la gorge d'un pacificateur dont Thybalt se souviendrait du visage pour le restant de sa vie, peu importe le temps qu'elle devait durer désormais. Avec horreur il avait regardé l'homme se contorsionner quelques instants, haleter difficilement tandis que du sang s'échappait à la fois de sa bouche et de la plaie causée par le rebelle. Peu de temps cependant, la carotide ne pardonnait pas, et quelques secondes plus tard ce ne fut que le corps inanimé d'un homme baignant dans une flaque de sang qu'il contemplait. Il venait de tuer un homme ; Un pacificateur peut-être, qui en aurait fait de même avec lui sans doute, mais un homme tout de même. Il sentait la nausée le prendre, il tremblait à nouveau, et c'est dans un état second qu'il s'était jeté contre le mur le plus proche pour briser ce qu'il restait de la chaise sur laquelle il était encore collé, et s'en défaire, enfin. Se contorsionnant après être tombé lourdement sur le sol froid et humide de la pièce, il était parvenu à faire repasser devant lui ses mains toujours liées, et en titubant il s'était relevé tant bien que mal, regardant à nouveau d'un air hagard autour de lui à la recherche d'un moyen de se sortir de cet enfer. Il ne savait même pas où il était, il ne voyait rien et trébucha même sur le corps du pauvre bougre dont il venait d'écourter l'existence, mais arriva finalement jusqu'à cette table où Morrigan avait étalé ses instruments, dont certains prirent une nouvelle fois le jeune homme d'horreur avant qu'il ne se persuade de reculer, ayant auparavant attrapé un couteau pour espérer s'en servir et enfin détacher ses mains. Il avait manqué lâcher l'arme deux fois et en serrait maintenant le manche tellement fort que ses doigts en devenaient progressivement blancs, puis bleus. Il allait s'attaquer à la corde lorsque Morrigan fit à nouveau irruption dans la pièce. Maintenant c'était à nouveau elle, lui, et le couteau qu'il tenait à la main sans vraiment savoir ce qu'il allait être capable d'en faire.
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