| Sujet: I'M JUST A DREAMER. (r) Sam 6 Oct - 6:54 | |
| ✣ ✣ ✣ We have seen the pain that shaped our hearts and in our shame we're still breathing.@wake up ✻ all sons and daughters. T'es assise là depuis quelques temps déjà, peut-être deux heures, ou encore trois, t'as presque perdu la notion du temps. Enfin, ce n'est pas comme si c'était nouveau, t'as jamais réellement eu cette notion et ça t'importe peu, c'est comme si de cette manière, le temps filait plus rapidement et ça t'arrange assez bien pour tout dire. Le vient fouetter contre tes frêles jambes et par moments, tu regrettes presque de t'être vêtue d'une simple robe, bien qu'elle ressemble plus à un vieux haillon qu'autre chose. L'été semble s'être enfui du district depuis quelques jours, laissant place à un ciel gris et un vent quasi glacial, laissant ainsi apparaître un coté encore plus lugubre et pauvre du dixième district qui, même dans ses plus beaux jours, ne rayonne pas plus qu'il ne le faudrait. C'est terne, pourri par la pauvreté et la famine de certains et même si tu es consciente que d'autres vivent pire derrière, soit les onze et le douze, tu ne peux t'empêcher de t'apitoyer sur ton sort et celui de tous les autres habitants. Alors que certains semblent se la couler mieux dans les tous premiers districts ou encore même au Capitole, voilà que vous, pauvre rejetés de ce monde, vous devez vous tuez au boulot ne serait-ce que pour une miche de pain. Tu n'y comprends rien et tu n'y comprendras probablement jamais quelque chose, mais une chose est certaine la faute revient au Capitole et ça, tout le monde le sait. Tout revient à eux, n'importe quelle histoire se rapporte à ces hommes et ces femmes sortis tout droit de l'enfer. Ils vous regardent tous crever, vêtus de leurs plus beaux habits et devant des repas auxquels vous n'aurez probablement jamais droit, à moins de projeter finir vos jours dans l'arène des jeux. Là, c'est différent. Selon ce que tu as pu entendre de l'un des rares gagnants de ton district, lorsque vous êtes piochés pour vous rendre dans cette arène, vous passer les quelques les précédents à vous empiffrez de la meilleure nourriture, à être vêtu par les plus grands et vénérez de tout bord, tout coté. C'est le bonheur, puis ensuite vous crevez. Tu secoues délicatement en la tête tout en envoyant ricocher un caillou sur l'eau, ce n'est probablement pas ton plus grand talent puisque après seulement deux coups, il cale au fond du fleuve. L'étendue d'eau est à la fois effrayante et ô combien fascinante à tes yeux. D'un coté, tu y vois le mal, la profondeur qui t'attirerait plus que facilement mais de l'autre, tu ne peux que t'imaginer un monde différent. Toutes ces petites bêtes, ces poissons, tout est différent pour eux. Et voilà que tu dérailles encore à te faire toutes sortes d'idées tous plus ridicules les unes que les autres, seulement vaut mieux ça que de retourner à la maison. Tes parents vivent de mauvais jours ces temps-ci et bien qu'ils fassent tous les efforts possibles, tu te sens chaque fois interpellée par leur regard vide et rempli de douleur et bien vite, tu sombres dans le même état d'âme, chose que tu te refuses pour aujourd'hui. T'as pas envie d'être malheureuse, quoi qu'en même temps, tu n'as plus l'envie de te sentir heureuse, à croire que tu préfères rester entre les deux, impassible et sans la moindre émotion. Au bout d'un certain moment, des bruissement de feuilles se font entendre derrière toi et à l'affût comme jamais, tu te retrouves bien vite sur tes deux pieds, prête à bondir à n'importe quel moment, même si t'es loin de savoir te battre. L'idée de tomber nez à nez avec un pacificateur te fait légèrement tressaillir. Tu as le droit de te trouver ici, comme tout le monde, mais c'est cette personne en elle-même que tu redoutes. Ils sont toujours là, le regard froid à vous toiser de haut, comme s'ils valent mieux que vous, alors qu'au fond non, ils sont bien pires. Tu ramènes tes mains à tes cheveux, de plus en plus nerveuse. Si c'est un animal, t'es encore plus mal barrée, s'en serait finit pour toi le temps de le dire. Puis, elle finit par surgir du tas d'arbustes et de feuilles mortes. Grande et élancée, un regard sévère et quasi armée jusqu'aux dents, tu t'attendais à tout sauf tomber sur elle. Sa tête ne te dit rien, tu es d'ailleurs persuadée de ne l'avoir jamais croisé au district. Peut-être un autre genre de pacificateur, ou encore une évadée d'un autre district, bien que ça ne te semble très peu possible. D'ailleurs, que viendrait-elle faire ici alors que la vie n'est pas mieux qu'ailleurs ? Tout en restant sur tes gardes, tu relèves légèrement les yeux vers son visage. « Je peux vous aider ? » Un brin stupide comme question. Comment une gamine de seize ans pourrait-elle bien lui venir en aide ? D'autant plus qu'elle ne semble pas réellement en avoir besoin. |
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