Roza,

Tu sais combien notre nom incombe à nos personnes, tu sais combien la vie n'a aucune pitié dans le sein de Panem, combien nos rôles sont importants. Tu sais combien il est dur d'être nous, d'être moi. Nous sommes des O'Kelly, tu es notre battarde, notre sang. Tu n'as pas été désiré mais conçue dans l'amour le plus pure qui puisse être donnée & le plus lâche. Ton père n'est pas un salaud. Ton père n'est qu'un homme. Jeune, je suis tombée sous son charme, il avait pour nom Zhukov. C'était un pacificateur, également, il avait une femme à cette époque, j'étais la catin, la pute, la maitresse, une simple histoire de lendemain qui a engendré ta jolie frimousse. Quand tu es née, tu étais rose & charnue avec une jolie crinière rousse, c'est tout naturellement que je t'ai nommée Roza, Siofra, cherchant à te donner un peu de ton père, un peu de moi. Et tu me ressemble bien plus, les même yeux bruns, la même peau de porcelaine, le même nez. C'est comme si tu étais un second portrait de moi, en bien plus jeune, quand j'avais 22 ans. Une seconde représentation. Tu as embrassée la cause des Pacificateurs devenant l'une des leurs, devenant une des plus jeunes recrues, une des plus jeunes membres en poste. Pourtant, tu aurais pu devenir une championne, une de celle qui se batte & gagne aux jeux, mais ta volonté a faiblit, malgré les flammes qui dansent dans tes yeux quand tu dépose les yeux sur l'émission, malgré la colère & les regrets qui se bougent, s'éparpillent & te grisent quand tu as laissé ta place à une autre, quand tu as dit que tu préférais être le bras du Capitole, sa chienne. Et tu es la chienne du Capitole, ravagée par l'ambition, ravagée par la loyauté que tu voue à Panem & à ce gouvernement comme nous autres, comme tout ceux de notre famille qui ont acceptés de devenir l'arme des ennemis de Snow. Mais cette voie ne te déplait pas, tu y es au contraire très sensible & tu connais ton utilité au sein du district 03. Tu es fière de cette confiance, de tes missions, des cicatrices qui barrent ton corps. Tu te bats pour le Capitole, tu te bats pour ce en quoi tu as été entrainé. Même si le feu t'anime, même si ton tempérament colérique te rattrape. Tu es énergique, sensible, brutale. Tu es faite du feu de tes cheveux. Tu es faite de violence & d'amour, de sentiment excessif. Tu n'as pas de juste milieu. Tu n'es pas douce. Tu es très loin de la tendresse & de la finesse que délivre ton image. Tu es le feu, le volcan, l'émotion. Tu es extrême, entière, vraie, sincère. Tu ne mens pas, tu es franche, trop, ce qui te perd parmi tes supérieurs, ce qui te met souvent en mauvais position. Mais tu es ainsi. Tu es amoureuse des sensations fortes, des vraies choses, des pétrins. Tu as le goût du risque & un sens vital de la famille. Tu nous es fidèle. Tu nous es précieuse, ma petite.

Si précieuse que je ne me vois plus sans toi. Si sincère que je ne me vois plus sans tes moues quand tu constate que je cuisine toujours aussi mal. Si garçon manqué que tes tenues me manquent & me font rire. Tu es ma fille. Tu es mon unique enfant. Et si je devais refaire ce qui est à faire, je te mettrai encore au monde. J'encouragerais ton tempérament de feu, j'affectionnerais chaque mots colériques arrachés de ta gorge. Je te dirais encore d'aimer trop, de pleurer trop souvent en lisant des romans à l'eau de rose. Je te dirais de faire comme tu le sens, de garder ton naturelle. Je te dirais encore & encore d'être toi. Ce toi qui aime les sucettes à la menthe, qui se délecte de pêche, savoure la vue du sang, combat comme un diable, qui hait les traitres & les menteurs, qui affectionne les Hunger Games. Je te dirais d'être ma Roza. Je veux que tu sois ses flammes, je veux que tu sois ce cœur qui bat trop violemment, je veux que tu sois cette chevelure de feu. Je veux que tu sois toi.