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fermeture du forum le forum ferme ses portes après six ans d'existence. merci pour tout, on vous aime. |
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| Leave the pain behind and let your life be your own again ♥ THYBALT & HEIDI | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Leave the pain behind and let your life be your own again ♥ THYBALT & HEIDI Ven 6 Juil - 20:58 | |
| Leave the pain behind and let your life be your own again. There is a place where all time is now, and the choices are simple and always your own.Robin Hobb Le silence. Il me tuait à petit feu. Il pesait sur toute la maison, m'écrasait, m'étouffait. Rien, ni les battements sourds de mon cœur, ou le tic-tac incessant de la pendule, ni même le chant des oiseaux, dehors, ne parvenait à le troubler vraiment. Dans ce silence angoissant, les murs semblaient se rapprocher de moi et ma demeure se transformait en prison. Piégée à l'intérieur, j'avais l'impression que chaque respiration résonnait trop fort, et le moindre bruit me faisait sursauter. A quand remontait la dernière fois où j'étais sortie ? Une semaine ? Deux semaines ? Thybalt m'avait convaincue d'aller faire une promenade avec lui, mais le vent incessant m'avait fait frissonner et j'avais attrapé un mauvais rhume. Cela m'avait servi d'excuse pour rester cloîtrée chez moi, ce que je regrettais à présent. Il fallait que je sorte. Sinon, j'allais devenir folle. Je fis une liste des courses ; il n'y avait presque plus de nourriture dans mes placards. Puis, je pris mon sac et sortis. La journée était plutôt belle, sans vent. Le soleil me fit mal aux yeux après mes semaines d'enfermement. J'envisageai d'aller chez Thybalt, mais décidai finalement de faire mes courses d'abord. Cela faisait... quatre jours exactement que je ne l'avais plus vu. Il me manquait affreusement, plus que je n'osais me l'avouer. La peur qu'il ne vienne pas me voir parce qu'il en avait marre de moi ou parce qu'il avait été arrêté m'avait empêchée de dormir. Du calme, Heidi. Tu le verras bientôt. Cesse de te faire des soucis. Je marchais d'un bon pas dans la rue, en rasant les maisons, la tête baissée. Personne ne me salua, ce qui me soulagea presque. Je me rendis d'abord à la boulangerie, avant de passer à l'épicerie. Les commerçants restaient polis avec moi, mais il y avait une certaine froideur dans leur regard, une certaine retenue. La façon dont toutes les conversations s'étaient éteintes lorsque j'étais entrée dans le magasin me faisait froid dans le dos. Je ne parlais avec personne, sauf pour échanger quelques banalités à propos du temps qu'il faisait, de mon rhume et du prix du grain. Lorsque je sortis, non, lorsque je m'enfuis de l'épicerie, je sentais le regard des autres clients dans mon dos, et j'imaginais sans peine ce qu'ils devaient se dire. Je n'avais plus qu'un seul désir : rentrer à la maison, le plus rapidement possible. M'éloigner de ces commérages, de ces regards qui me brûlaient, me stigmatisaient, de cette curiosité malsaine. Je retenais mes larmes avec peine. Pourquoi étaient-ils tellement cruels ? Ne comprenaient-ils donc pas que... Non, ils ne comprenaient pas. Personne ne pouvait comprendre.
Soudain, au coin de ma rue, je me heurtai à quelqu'un. Mes sacs remplis de victuailles tombèrent par terre, et l'un d'eux se déchira. J'aurais pu hurler de frustration. Mes pommes, mes belles pommes brillantes roulaient dans tous les sens dans la poussière... Je marmonnai une excuse et me baissai pour les ramasser avant que quelqu'un ne les vole. Une botte noire se posa sur ma main, l'écrasant sans pitié. Je me figeai. Cette botte... Noire, bien astiquée, brillante. Dotée d'une semelle à clous qui meurtrissait ma main. Pas n'importe quelle botte. Une botte de Pacificateur. Je relevai lentement la tête. C'était lui. Lui. Bon sang, pourquoi était-ce toujours lui ? Il me dévisagea, un petit sourire cruel sur les lèvres. « Qui avons-nous là ? Notre petite Heidi qui a fait ses courses... » Dit-il moqueur, comme s'il venait à peine de me reconnaître. La pression sur ma main s'accentua, et je crus qu'il allait la casser. Je serrai les dents, le regard brouillé par la douleur. « Tu ne salues même pas ton vieil ami ? » Je le regardai pendant quelques instants dans les yeux, j'y vis sa satisfaction et je compris qu'il n'allait pas me laisser partir avant de m'avoir humiliée. « Bonjour. » Soupirai-je. Cela ne le contenta pas, car il ajouta : « Bonjour qui ? » J'avais les joues en feu. Je sentais le regard des passants posé sur nous, mais personne ne m'aidait. Personne. Comme quand Andy... « Bonjour, Lieutenant Blackburn. » Son sourire s'élargit. Je voulais hurler. Ma main, ma main... Elle était en feu. Je haletais. Finalement, avec une lenteur délibérée, il retira sa botte. Je ramenai aussitôt mon bras vers ma poitrine. J'avais envie de vomir. Ma main était... écarlate. Des petits points violets apparaissaient à intervalles réguliers, là où les clous de la semelle m'avaient meurtrie. Je voulus refermer ma main, mais toutes mes articulations protestèrent. Mon cœur se souleva. Etait-elle quand même cassée ? Il fallait que je voie Thybalt... Il me fallait un guérisseur... La pomme que j'avais voulu ramasser était écrasée, elle aussi. Une belle pomme, gâchée... Je me penchai pour en ramasser une autre de ma main valide, mais le Pacificateur m'en empêcha. Il me tira par les cheveux jusqu'à ce que je me retrouve debout. Je lâchai un cri, et son rire fusa à mes oreilles. Ce rire. Ce même rire qu'il avait eu, ce jour de printemps, avant de... avant d'exécuter Andy. Je chancelai. Mes jambes ne me soutenaient plus. Andy...
Le Pacificateur m'obligea à tourner la tête pour pouvoir me regarder dans les yeux. Je voyais mon reflet dans ses prunelles. Je voyais une femme faible, tremblante, au même regard apeuré qu'un animal traqué. « Lâchez-moi. » Sifflai-je entre mes dents. J'aurais voulu que mon ton soit autoritaire, mais cela sonna plutôt comme une supplication. Il approcha encore son visage du mien. La peur me paralysa. Elle m'interdit de bouger, m'empêcha de parler. Elle repoussa même la haine, la haine brûlante que je ressentais pour cet homme. Elle était plus forte que moi, plus forte que tout. « Ecoute-moi bien, chérie... » Une lueur mauvaise s'alluma dans son regard. La panique m'envahit. Il allait me... tuer. Me torturer. C'était ce qu'il voulait. Je le voyais dans ses yeux. Je voyais cette envie destructrice de me faire du mal. « Je me fiche de ce que cette mégère allumée de Coin a dit à la télévision. Ta fille ne peut pas être vivante. Et si c'est le cas, ce sera un plaisir pour moi de lui faire sauter la cervelle de la même façon qu'à son chien de père. » Andy... Andy, où es-tu ? Pourquoi n'es-tu pas là pour me protéger? J'étais seule. Plus seule que jamais. « Ne parlez pas ainsi de mon mari ! » Grondai-je, mais cela n'impressionna nullement le Pacificateur. « Il a eu ce qu'il méritait. »Répliqua-t-il, implacable. « Et toi, chérie, tu sais ce que tu mérites ? Hein ? Oui, tu le sais. Je le vois dans tes yeux. » Mon cœur battait à tout rompre, et j'avais l'impression que j'allais m'évanouir. Ce serait un soulagement, après tout, de glisser dans l'inconscience... « Alors, écoute-moi bien. Tu seras sage. Très sage, Heidi. Parce que sinon, je te rendrai visite, et ce ne sera pas pour boire le thé. » Il ne plaisantait pas. Il me menaçait. « Pas d'activités rebelles pour toi, chérie. Par contre... Tu peux bien me donner une petite information de temps en temps, non ? Un tout petit renseignement... pour avoir la vie tranquille. Peut-être même que si tu es très, très gentille, tu auras une récompense. » Son ton doucereux me fit frissonner. Je comprenais ce qu'il voulait. Je le comprenais parfaitement. Cependant, il se trompait... Je n'étais pas au courant des activités des rebelles. Je ne pouvais rien lui révéler. La seule chose que je savais, c'était que Thybalt... Oh mon Dieu, comment pouvais-je même songer à trahir Thybalt ? « Tu comprends ? » Je cherchai au fond de moi un petit reste de courage, de détermination. « Je n'ai rien fait ! Je ne sais rien ! » M'écriai-je, mais il secoua la tête. « Tu comprends ? » Répéta-t-il, et alors, je compris vraiment. Il se fichait de la façon dont j'allais obtenir ces renseignements, mais il les voulait. Il était prêt à tout pour les avoir, afin de monter en grade... et afin de se venger. « Oui. » Soufflai-je, vaincue. J'étais à sa merci, comme il le souhaitait depuis toujours... Et je savais qu'il allait me faire souffrir cent fois, mille fois plus qu'il ferait souffrir n'importe quel autre informateur. « Très bien. » Il me relâcha enfin, et je titubai. Il ramassa une pomme, la dépoussiéra et croqua dedans. « Délicieux. A bientôt, Heidi. Ne me déçois pas. » Lança-t-il, et il donna un dernier coup de pied dans mon sac avant de s'éloigner. Je me laissai tomber par terre, la tête entre les genoux. Respire, respire ! Une larme coula sur ma joue. Une fois de plus, j'étais brisée.
♣ ♣ ♣ Il fallait que je parte. C'était la seule pensée cohérente qui subsistait encore dans mon esprit. Il fallait que je m'éloigne de ce district, de ce Pacificateur. Il fallait que j'aille sauver Luna. Depuis qu'elle était... partie, j'avais un mal fou à prendre ma vie en main. Tout m'échappait. Je n'avais envie de rien, je ne voulais rien faire. Cependant, si je voulais la retrouver, je devais m'échapper du district 5 pour me rendre au 13. Je n'avais qu'une seule valise, qui prenait de la poussière depuis des années en haut d'une armoire. Je réussis à l'attraper et me fis mal au dos en la descendant. Elle était lourde, mais c'était tout ce que j'avais. Je commençai à sortir mes vêtements de mon armoire de ma main valide, pêle-mêle, sans trop me soucier de ce que j'attrapais. Je pleurais. J'aimais mon district. Malgré tout. Ici, il y avait mes parents, mes amis... Ici, il y avait la tombe d'Andy et de Luna... Un gémissement de désespoir m'échappa. Je voulus refermer ma valise, mais il y avait trop d'affaires dedans. Je paniquai, tentai de forcer, mais cela ne marcha pas. Alors, j'éclatai en sanglots incontrôlables. Je me roulai en boule au milieu de mes vêtements et pleurai, pleurai, pleurai... Jusqu'à avoir les yeux gonflés et brûlants. Andy et Luna me manquaient terriblement, tellement fort que cela faisait mal, tellement fort que leur absence me plongeait dans le désespoir. Bouge, Heidi. Bouge, sinon, c'est fini. Je me relevai lentement. La vue de ma valise ouverte et des vêtements éparpillés partout faillit me persuader de renoncer. Non. Je devais persévérer. Cette fois, je pliais soigneusement les vêtements, sélectionnais ceux dont j'aurais besoin. C'était déjà mieux... Mais il fallait emporter encore tant de choses ! De la nourriture, mon sac de toilette, du matériel nécessaire à la survie... Et les affaires de Luna ? Lentement, je tournai la poignée de la porte de sa chambre. Depuis le jour où elle était partie aux Jeux, j'évitais cette pièce. A présent, je devais emporter quelques affaires, non ? Luna serait heureuse de retrouver ses vêtements et ses babioles préférées. Je caressai un ours en peluche, passai la main sur la lampe de chevet en forme de rose toute poussiéreuse, décrochai un vieux dessin d'enfant. Mes mains tremblaient. Du bout des doigts, je touchai une paire de chaussons de bébé. Je bordai convenablement la poupée dans son petit lit en osier. Je rangeai les livres. Finalement, je me rendis compte que j'avais déjà passé trop de temps dans cette chambre. Comment choisir ? Comment décider quoi emporter, quoi abandonner ? Je n'allais plus jamais revenir au district 5. Comment pouvais-je seulement songer à laisser les jolies robes, les bricolages, les vieux jouets de Luna ici alors que je savais que les Pacificateurs allaient fouiller et saccager ma maison ? La vision d'une botte cloutée posée sur l'un des ours en peluche me rendit malade. La chambre de Luna était comme un sanctuaire pour moi, et j'allais devoir l'abandonner à ses brutes ? Je serrai le doudou préféré de ma fille contre mon cœur, y sentis son odeur. Oui, j'allais perdre ma maison, ainsi que presque toutes mes possessions... Mais si je retrouvais ma fille, je m'en moquais. Si je ne la retrouvais pas, si elle était... Non, j'allais la revoir. J'en étais sûre.
Trois coups frappés à la porte. Je me raidis. Qui était-ce ? Mes parents ? Et si c'était... Lui ? Ou d'autres Pacificateurs ? Une boule se forma au creux de mon estomac. Je déposai doucement le doudou sur le lit. Une arme. Il me fallait une arme. Je pouvais le prendre en surprise, et alors... Quoi ? L'assommer, le tuer ? Le chasser pour qu'il revienne avec des renforts ? Mes doigts tremblants se refermèrent sur la première chose venue, un lampadaire lourd, presque trop lourd pour moi, dans le couloir. Ma main blessée étant inutile, je devais porter mon arme improvisée dans la main gauche. Aïe. Je risquais de tout laisser tomber. On frappa de nouveau à la porte. Je me raidis. Puis, je collai mon œil contre un interstice entre les lattes de bois de la porte, essayant de discerner quelque chose, de voir qui voulait entrer. Tout d'abord, je ne vis rien, le regard brouillé par la peur. Je clignai des yeux et me concentrai. Je voyais… Quelque chose de doré. Blond. Le visiteur avait les cheveux blonds. Ce n'était pas le Pacificateur. C'était... « Thybalt ! » M'exclamai-je en ouvrant la porte. J'étais tellement heureuse de le revoir... Un sourire naquit tout naturellement sur mes lèvres. Quand il était là, tout était beaucoup plus... facile. Tout semblait plus beau et je devenais plus optimiste. « Entre ! » Dis-je chaleureusement. Je voulais... J'avais envie de me jeter dans ses bras. Je l'avais déjà fait. Plusieurs fois. Souvent, même. Toujours, il m'avait consolée, rassurée. Comme si c'était lui, le plus âgé de nous deux. Pourtant, cette fois, je ressentis une certaine gêne. Lorsque je refermai la porte derrière lui et me retournai, je vis la valise posée sur la table. La valise. Je me figeai. J'allais partir. Pour toujours. Cela voulait dire que... Je n'allais plus revoir Thybalt ? Je n'avais pas prévu cela, je n'y avais pas pensé... Je me ferai d'autres amis là-bas, et puis j'aurai Luna me dit une petite voix, mais une autre criait : Non ! Thybalt n'est pas juste mon ami. Il m'a toujours, toujours aidée. Je ne veux pas le perdre. J'ai déjà tout perdu. Mon regard allait de Thybalt à la valise. J'étais déchirée. Comment pouvais-je l'abandonner ainsi ? Comment pouvais-je abandonner Luna ainsi ? Qu'est-ce que je devais faire ? Thybalt... Même si j'avais juré que ce ne serait plus jamais, plus jamais le cas, je m'étais attachée à lui. A son sourire. A ses blagues foireuses. A sa bonne humeur et sa calme confiance en soi. Il était le meilleur ami que je puisse souhaiter. Il ne m'avait jamais laissée tomber. Je me mordillai la lèvre. Qu'est-ce que j'allais lui dire ? Je ne le savais pas. Je ne savais même plus ce que j'allais faire. Fuir, rester ? Rester, fuir ? « Je pars. » Finis-je par lâcher, perdue. Je me sentais bien ridicule, avec mon lampadaire à la main, et je le posai donc rapidement par terre. « Je vais au district 13. » Ajoutai-je en essayant de paraître déterminée et de camoufler ma lassitude. Cela sonnait comme une justification. Je déglutis avec difficulté. « Ecoute, Thybalt... »Je secouai la tête, ne sachant pas par où commencer. Luna, Andy, le Pacificateur... Tout s'emmêlait dans ma tête. « Ecoute, Thy', je... » Je... Quoi ? Quoi, Heidi ? Avoue que tu ne le sais pas. Avoue que tu ne contrôles plus rien. Oui. Je ne contrôlais plus rien.
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| | | Thybalt M. Homens △ correspondances : 8988 △ points : 29 △ multicomptes : raven, gwendal, eurydice (denahi) △ à Panem depuis le : 22/12/2011 △ humeur : désabusé △ âge du personnage : trente quatre ans △ occupation : médecin de campagne ~ bras droit du chef des rebelles
| Sujet: Re: Leave the pain behind and let your life be your own again ♥ THYBALT & HEIDI Lun 16 Juil - 14:45 | |
| Heidi-Lyn & Thybalt I'M HOLDING A HEART HERE IN MY HANDS Ҩ breathin', holdin', holdin' go on begin to let go 'cause there's no reason, i'm turning myself into somebody else calm down, calm down, calm down. givin' so hard to start livin' my skin, the browses are useless against it, i'll try all i can to find a soft place to land, calm down, calm down, calm down ... i'm holding a heart here in my hand hey, hey, hey ; my own work of art, here where you stand. stand up straight hey, stand up straight ...
gifs © jchastains & fandomgifs • codage © yumita • holding a heart, by girl named toby Les jours, puis finalement les semaines avaient passé, et peu à peu Thybalt avait fini par cesser de frémir dès qu'il entendait des pas derrière lui, dès que l'on frappait à sa porte, dès qu'il croisait la route d'un uniforme de pacificateur. Les traces laissées par sa rencontre avec Phoenix Lewis s'étaient estompées peu à peu, et aujourd'hui ne subsistaient plus que cette douleur dans l'épaule à chaque fois qu'il faisait un mouvement trop brusque, douleur qui, il le savait, ne disparaîtrait sans doute jamais complètement. Il n'avait fait que se défendre, rien d'autre que se défendre, et pourtant il ne réussissait pas à se sortir de la tête cette vision du pacificateur tombant à genoux sur les pavés de cette arrière cour, ce morceau de bois sortant littéralement de sa figure et ce sang coulant abondement le long de son visage ... ce sang qu'il avait l'impression de revoir sans cesse, lui dont le métier l'y confrontait fréquemment. Après cette mésaventure, appelons cela ainsi, Thybalt avait espacé ses visites chez Heidi, craignant toujours que sa simple présence chez elle ne finisse par lui attirer des ennuis, elle dont le seul tort avait été aux yeux du gouvernement d'épouser un homme désireux de se battre pour sa liberté. Mais peu à peu il avait recommencé à aller la voir fréquemment, dès qu'il le pouvait ... parce que malgré lui il n'arrivait plus à s'en passer, parce que s'il restait plus de trois ou quatre jours sans entendre le son de sa voix il sentait son coeur se serrer dans sa poitrine, et son inquiétude grandir en imaginant la jeune femme seule chez elle, recommençant le ménage en boucle pour ne pas penser à autre chose, hésitant parfois des heures avant de penser à mettre le pied dehors ne serait-ce que pour aller acheter un peu de lait ou une miche de pain. Voilà un an désormais que Luna était partie pour les jeux, et à mesure que l'échéance de la nouvelle moisson avait approché Thybalt avait vu la nervosité d'Heidi remplacer la torpeur dans laquelle elle s'était plongée jusque là ... C'était un calvaire de la voir ainsi, de la savoir perdue et de ne rien pouvoir faire pour l'aider, rien d'autre que simplement être présent et l'empêcher de penser que sans son époux et sa fille elle n'avait plus personne à qui se raccrocher. Le jour de la moisson il était allé frapper chez elle, sachant d'avance qu'il aurait le plus grand mal à la sortir de sa maison alors que pourtant lui comme elle n'avaient pas le choix ; La moisson n'était pas quelque chose auquel on souhaitait ou non aller, c'était quelque chose auquel on avait l'obligation d'aller. A l'intérieur tout était calme et silencieux, la maison semblait comme endormie ... Mais Heidi ne l'était pas ça Thybalt le savait. Il l'avait trouvée enfouie sous les draps, sanglotant la tête cachée dans son oreiller, et il était resté assis là un long moment, caressant doucement ses cheveux en tentant de la calmer. Mais rien à faire, il avait eut beau tenter de la raisonner, de la rassurer, de la consoler elle n'avait pas voulu quitter son lit ... En désespoir de cause il était repartit seul, priant pour qu'Heidi ne soit pas par la suite l'objet de quelconques représailles, et une fois le cirque du Capitole terminé il était retourné directement chez elle. Et dieu merci on n'était pas venu lui créer d'ennuis par la suite. Aujourd'hui cela faisait quatre jours, quatre longues journées que Thybalt et Heidi ne s'étaient pas vus ; Thybalt avait été retenu chez lui par le passage de trois rebelles des districts dix et onze, échangeant nouvelles et information sur ce qui se passait en dehors du district cinq et ce que chacun pouvait entendre en laissant traîner ses oreilles un peu partout. Ils étaient repartis pendant la nuit, et dès les premières heures du jour le jeune homme avait quitté lui aussi sa maison pour rejoindre le centre-ville et surtout le marché noir. Parce que beaucoup des personnes ayant besoin de ses services n'avaient pas forcément les moyens de le payer il acceptait n'importe quel paiement ou compensation, du sac de farine au morceau de viande, en passant par du détergeant subtilisé dans les centrales ou encore de vieux objets poussiéreux ; Tout cela Thybalt n'en avait pas forcément besoin, voilà pourquoi régulièrement il se rendait au marché noir pour troquer ses possessions les moins utiles contre d'autres plus intéressantes à ses yeux. Et voilà comment peu avant la mi-journée le jeune homme traversait le centre-ville en sens inverse délesté de deux livres de farine de blé mais en possession d'herbages dont il avait toujours besoin pour la fabrication de médicaments de fortune, à défaut de profiter des avancées médicales dont disposait le Capitole. Gardant sa besace serrée contre lui il avait emprunté ce chemin qu'il connaissait désormais par coeur, et c'est presque fébrilement qu'il avait atteint la porte de la maison d'Heidi, devant laquelle il s'était immobilisé quelques instants avant de frapper, trois coups. Trois coups, et une réponse qui tardait à venir. Était-ce de la paranoïa de s'inquiéter du simple fait qu'elle tarde à lui répondre ? Il ne savait pas si sa crainte était rationnelle, peut-être était-elle simplement vexée qu'il ait joué au mort pendant cinq jours, ou peut-être n'avait-elle simplement pas envie de le voir ? Ou alors ... ou alors peut-être qu'il lui était arrivé quelque chose, et que personne n'était venu s'assurer qu'elle allait bien ? L'angoisse commençait à le prendre lorsqu'enfin la porte s'ouvrit. « Thybalt ! » Le simple fait de la voir ouvrir la porte et de l'entendre prononcer son prénom provoqua chez lui une vague de soulagement. Et même s'il s'agissait d'un sourire ma foi un peu forcé et bien timide il savait s'en contenter, parce qu'après tout si elle se forçait à sourire elle faisait déjà preuve de volonté. « Entre ! » Se poussant sur le côté pour le laisser rentrer Thybalt eut cependant l'impression qu'elle évitait quelques peu son regard, et lorsqu'elle referma la porte derrière lui elle le laissa découvrir la valise grande ouverte posée sur la table, provoquant chez lui un bug de quelques instants « Qu'est-ce que ... tu vas quelque part ? » Ouvrant la bouche sans rien répondre, la jeune femme avait laissé son regard naviguer entre la valise et lui, entre lui et la valise, durant de longues secondes qui parurent une éternité à Thybalt, au point qu'il la questionne à nouveau d'un air soucieux « Heidi ? Qu'est-ce qui se passe ? » Déglutissant, l'air visiblement gênée ou tout du moins prise au dépourvue, elle avait posé à ses pieds la lampe qu'elle tenait à la main -que faisait-elle avait une lampe à la main d'ailleurs ?- avant de planter à nouveau ses yeux dans les siens et de répondre d'un ton abrupte « Je pars. » L'interrogeant du regard sans comprendre ce qu'elle voulait dire par là, Thybalt posa à nouveau les yeux sur la valise déjà à moitié pleine, contenant même une peluche qu'il croyait avoir reconnu « Comment ça tu pars ? Pour aller où ? Quand ? » Il savait qu'il n'avait pas spécialement le droit de poser ce genre de questions, car après tout cela ne le regardait pas et surtout Heidi n'avait aucun compte à lui rendre ... Mais quelque chose n'allait pas, et par cette simple phrase le jeune homme avait l'impression qu'elle lui échappait « Je vais au district 13. » Pour un peu Thybalt aurait eut l'impression de se recevoir une grande gifle dans la figure et de voir des étoiles. Le district treize. C'était pour lui un endroit presque aussi détestable que pouvait l'être le Capitole, un endroit où l'on se prétendait libre mais où en réalité on avait pieds et poings liés encore plus que dans le reste de Panem ... Dans les douze autres districts on savait la valeur du sang, on savait aussi la valeur d'un moment fugace de bonheur et on savait en profiter, on savait se contenter de ce qu'on avait sans avoir d'espoirs démesurés, on savait rire autant qu'on savait pleurer ... on savait vivre tout simplement. A chacun de leurs passages les soldats du district treize ne pouvaient visiblement pas s'empêcher de leur rappeler que sans eux ils n'étaient rien, que si un jour le Capitole tombaient ils n'auraient pas d'autre choix que celui de leur être reconnaissant jusqu'à la fin de leur vie, et même après cela ... Mais le treize n'avait pas le sens des réalités, il vivait en autarcie dans des sous-terrains et n'avaient aucune idée de ce qui se passait quotidiennement dans me reste des districts. Vivre au treize cela équivalait à vivre prisonnier pour Thybalt, à vivre sous le joug d'une présidente qui contrôlait le moindre de leurs faits et gestes, de l'heure à laquelle ils devaient se lever et se coucher au contenu de leurs assiettes. Il ne l'avait jamais rencontré, mais pourtant il réussissait à la considérer comme une menace et parce qu'elle se faisait appeler Présidente il n'avait eut aucun mal à se dire qu'elle ne valait sans doute pas mieux que Snow et ne se servait de la rébellion que pour justifier sa propre quête de pouvoir. Et c'était là-bas qu'Heidi voulait aller, abandonner le district cinq où subsistaient tous ses souvenirs pour aller s'enfermer comme un animal dans des sous-terrains et subir de manière plus que directe l'autorité du treize et de ses dirigeants ? « Au treize ? Heidi qu'est-ce que tu racontes ... » Ce n'était pas envisageable, Thybalt ne la laisserait pas partir, elle ne savait pas ce que c'était, elle n'avait jamais vraiment rencontré d'habitant de treize, elle ne savait même pas comment y aller ... et puis c'était trop dangereux, le voyage était déjà risqué pour les rebelles avertis alors pour quelqu'un comme Heidi. « Ecoute, Thybalt ... » Lâchant définitivement la valise des yeux il avait fait un pas en direction de la jeune femme, à la fois rempli de questions et d'incompréhension ; En posant une main sur le bras de la jeune femme il réalisa qu'elle tremblait. « Ecoute, Thy', je ... » Elle n'avait pas l'attitude de quelqu'un de déterminé, elle avait l'allure de quelqu'un de perdu et de désespéré ... de quelqu'un qui voyait la fuite comme une porte de sortie. En désespoir de cause le jeune homme avait voulu lui attraper la main, et découvrir ainsi l'état dans lequel étaient ses doigts ; Rouges, enflés, et même violets par endroits. « Heidi qu'est-ce qui s'est passé ? C'est quelqu'un qui t'as fait ça ? Qui ? » Elle n'avait même pas encore répondu que déjà il bouillonnait de rage ; Il n'y avait pas trente-six réponses à cette question, parce qu'il n'y avait pas trente-six personnes capables de s'en prendre à une habitante qui ne demandait jamais rien à personne, cela ne pouvait être qu'un pacificateur. Sentant son sang se glacer Thybalt repensa au visage de dément de Phoenix lors de leur dernière rencontre, mais bien vite il chasse de son esprit cette possibilité sachant que si Phoenix revenait au cinq ce serait pour lui et que de meurtrir une main ne serait pas à la hauteur de la vengeance qu'il espérait sans nul doute. Un autre alors ? Comment, comment pouvait-on simplement s'en prendre à une femme comme Heidi, à quelqu'un d'aussi doux et de bienveillant, à quelqu'un qui ne ferait pas de mal à une mouche ... L'attrapant doucement par l'autre bras il l'avait doucement mené vers une des chaises et l'y avait fait s'asseoir, cachant mal son inquiétude et sa révolte face au fait que quelqu'un ait osé lui faire du mal. Se délestant de sa besace il l'avait posée à côté de la valise dont il avait provisoirement oublié l'existence, et aussi doucement que possible il avait tenté d'examiner la main d'Heidi, chose rendue plus que difficile tant ses doigts étaient enflés. « Tu as mis de la glace dessus ? » N'attendant là encore pas sa réponse il avait lui-même pris l'initiative d'aller en chercher, connaissant à force la maison d'Heidi dans les moindres recoins, et après l'avoir abandonné quelques instants il était revenu une poche de glace à la main, la déposant aussi fébrilement que délicatement sur sa main meurtrie « On t'a menacé ? » avait-il finalement demandé d'une voix rude mais qui cachait mal son inquiétude. La regardant dans les yeux il n'avait l'impression d'y voir que de la détresse, et cela lui paraissait insupportable « C'est trop dangereux de quitter le district ... » C'était la vérité, on devenait un hors la loi dès le moment où l'on passait les barbelés qui délimitaient les limites de son district, et une fois que l'on devenait hors la loi il n'y avait plus de retour en arrière possible, on avait toujours ce risque qu'un jour ou l'autre cela nous retombe dessus ...
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| Sujet: Re: Leave the pain behind and let your life be your own again ♥ THYBALT & HEIDI Dim 26 Aoû - 20:10 | |
| Rouge. Le soleil, ce matin-là, se leva dans une explosion de rouges et d'oranges. Je le contemplais, pieds nus dans l'herbe humide, en robe de chambre. Comment était-il possible qu'il y ait encore tant de beauté dans ce monde, alors que Luna ne vivait plus? Tout aurait dû s'arrêter le jour de sa mort. Les gens auraient dû devenir silencieux, les enfants cesser de rire, les couleurs vives s'estomper pour ne laisser que le gris de l'absence. J'avais l'impression que même la nature se moquait de moi, en exhibant ses couleurs les plus festives sans que ma fille soit là pour les admirer. Peu à peu, ma vision se brouilla, et je me rendis compte que je pleurais. Un an. Cela faisait un an, jour pour jour, qu'on m'avait arraché ma Luna. Je me souvenais de tout. De sa nervosité avant la Moisson. De son sourire lorsque je lui avais offert un nouveau ruban pour attacher ses cheveux, un ruban bleu, sa couleur préférée. De sa main dans la mienne, chaude et un peu moite. De ses larmes lors de notre séparation. Oh, Luna ! C'était injuste. Cela aurait dû être quelqu'un d'autre. N'importe qui. Une fille plus âgée, plus robuste, plus belliqueuse. Mais pas ma Luna, mon petit pinson, mon papillon, ma douce fleur. Un long cri m'échappa. Le cri du loup sans meute, qui hurle sa solitude face à la lune. Seule, oh oui, j'étais terriblement seule. Je rentrai en courant dans la maison silencieuse et vide. Si seulement quelqu'un pouvait me rendre ma fille... Je me jetai sur mon lit en sanglotant. J'enfouis mon visage dans l'oreiller, le mordis pour étouffer un cri. Je me sentais... tellement mal. Tellement mal que je ne comprenais pas pourquoi je n'étais pas encore morte de chagrin.
Une main. Une main qui se posa doucement sur mon épaule. Je sursautai. C'était Thybalt. Je croyais avoir pleuré toutes les larmes de mon corps, mais je me rendis compte qu'il n'en était rien. Thybalt ne parlait pas, se contentait de me caresser les cheveux. Il était tellement gentil... Alors que la curiosité malsaine de mes voisins m'angoissait, sa présence me réconfortait. Ses silences me soignaient mieux que n'importe quelle conversation. Avec lui, je pouvais être moi-même. Pleurer sans gêne. Il comprenait. Il comprenait toujours. Alors, lorsque je murmurai d'une voix brisée : « Luna est vivante, n'est-ce pas ? Elle ne peut pas être morte. », il hocha simplement la tête.
L'espoir. Un poison sournois mais violent. Une drogue pour les pauvres, les désespérés, les blessés. Une force incroyable qui peut provoquer une rébellion. On ne plaisante pas avec l'espoir, c'est lui qui se rit de nous. Il allume une petite étincelle pour mieux l'éteindre ensuite, il apporte le bonheur avant de le reprendre. Aujourd'hui encore, je maudissais cette petite lumière qui subsistait en moi, cette miette d'espoir, de ce sale espoir, qui me gardait en vie. L'espoir de retrouver ma Luna. Je ne pouvais plus rester au district 5. Je devais partir tout de suite, avant qu'il ne soit trop tard. Retrouver ma fille était devenu ma priorité. Pour cela, il fallait que j'aille au district 13. Je ne connaissais personne, là-bas, mais ils se souviendraient peut-être de mon nom. Heidi-Lyn Edelwiess, veuve d'Andy Kennedy. Le grand Andy, oui, celui qui a été fusillé sur la grand-place du district, celui qui a fait tant de choses pour les rebelles mais que vous avez laissé crever sans lever le petit doigt. Enchantée, Madame Coin. Ou dois-je dire Président Coin ? Vous connaissiez mon mari ? Quel homme fantastique, n'est-ce pas ? Qu'est-ce que vous me dites ? Vous l'adoriez ? Laissez-moi rire... Je n'allais sûrement pas bien m'entendre avec ces rebelles. Thybalt m'avait souvent dit qu'ils étaient arrogants et impitoyables. Pourtant, je m'en fichais. J'étais prête à faire n'importe quoi pour retrouver ma Luna. Même si je devais supplier à genoux devant Coin pour qu'elle la laisse partir. Après... Je ne savais pas ce que nous allions faire. Sans doute nous installer dans une cabane, quelque part dans le no man's land entre les districts, et attendre la fin de la guerre. J'avais déjà assez souffert, assez sacrifié, assez perdu. Je rêvais d'une vie calme, même si je savais que ce bonheur m'était refusé à tout jamais. Les souvenirs continueraient de me hanter. Mes anciennes blessures continueraient à m'élancer. Mais c'était toujours mieux que de rester au district 5, à vivre partagée entre crainte et espoir. Mieux que de supporter les moqueries cruelles des Pacificateurs, les regards dégoûtés des gens. Mieux que d'attendre qu'on me traîne sur la grand-place pour m'abattre à mon tour. Je devais agir. C'était difficile, surtout depuis la... disparition de Luna. Certains jours, même me lever et préparer le petit déjeuner me semblait déjà une tâche insurmontable. A présent, je devais être courageuse. Pour ma fille. Ma fille qui avait tenu bon, qui s'était battue jusqu'au bout dans l'arène.
Ma valise trônait déjà sur la table. Sa taille m'inquiétait. Comment allais-je pouvoir sortir en catimini du district en portant ça ? Et comment allais-je faire pour la trimbaler dans la forêt pendant des jours, ou peut-être des semaines ? Un soupir m'échappa. J'allais l'emporter, car je ne possédais rien d'autre. Je la remplis soigneusement. Quelques vêtements. De la nourriture, surtout. Un poignard qui avait appartenu à Andy. L'album photo. Et...et...et... Il y avait tant de choses à emporter ! Tant de souvenirs, d'objets de valeur... Le vieux fauteuil dans lequel mon mari aimait s'asseoir pour lire, par exemple. Ou le grand miroir dans le hall. Mes bijoux. Je courais de gauche à droite, de plus en plus énervée. Ma main me faisait souffrir, mais je ne pris pas le temps de la soigner. Il fallait que je parte. Cette idée s'était gravée dans mon esprit.
Quelqu'un frappa à la porte. Trois coups .Cela pouvait être n'importe qui. La voisine, pour me demander de lui prêter ma balance. Ma mère, pour m'apporter quelques légumes frais. Ou encore...Non. Dans mon imagination, cela ne pouvait qu'être une seule personne. Un homme en uniforme, à la chevelure aussi noire que son coeur. Le Pacificateur. Pas juste un Pacificateur comme tous les autres. Le Pacificateur, comme si c'était le seul que je connaissais. Le seul à hanter mes cauchemars. Le trajet de mon salon jusqu'à la porte d'entrée me sembla interminable. Le lampadaire que j'avais attrapé dans un élan de courage pesait lourd dans mes mains. Je tremblais. Mon coeur battait de plus en plus vite. Puis, j'aperçus un éclat d'or, le reflet du soleil sur une mèche blonde... « Thybalt ! » J'étais tellement heureuse de le voir ! Tellement... soulagée. Je l'invitai aussitôt à entrer, sans penser à la valise qui était toujours posée sur la table... Grande ouverte, accusatrice. « Qu'est-ce que ... tu vas quelque part ? » Je n'avais pas réfléchi. Je n'avais pas d'explications. Pas d'excuses. Rien qui puisse justifier la présence de cette valise toute poussiéreuse dans mon salon... « Heidi ? Qu'est-ce qui se passe ? » Ce qui se passe, c'est que je n'en peux plus. J'en ai marre. Je ne supporte plus cette maison vide. Je veux retrouver ma Luna – ou mourir. Songeai-je, mais je ne parvins qu'à dire : « Je pars. » Comme si cela pouvait raffermir ma résolution vacillante. Comme si cela pouvait conférer un peu de réalisme à ce projet fou. Thybalt me regardait d'un air incrédule. « Comment ça tu pars ? Pour aller où ? Quand ? » J'avais tant de choses à dire... Mais ma langue était de plomb. Finalement, c'est en fixant mes chaussures que je répondis : « Je vais au district 13. » Je levai les yeux, vis son regard abasourdi et blessé. « Maintenant. » Ajoutai-je, têtue, mais aussi honteuse de me comporter comme une gamine capricieuse. « Au treize ? Heidi qu'est-ce que tu racontes ... » Qu'est-ce que tu racontes, comme si j'étais un gosse qui invente des histoires ou une vieille sénile... « Je te raconte que je pars au district 13 ! Et tu n'as rien à dire ! Rien ! » Rétorquai-je, presque agressive, en croisant les bras pour masquer le tremblement de mes mains. Son expression ahurie me fit aussitôt regretter mes paroles. « Ecoute, Thybalt ... » Lâchai-je, conciliante. Quelque chose dans mon ton dut l'alarmer, car il s'approcha de moi. L'incompréhension dans ses prunelles bleues me fit mal. Il posa une main sur mon bras. Je frissonnai. « Ecoute, Thy', je ... » Je ne savais pas quoi dire. La vérité était trop atroce. Je n'avais rien. Pas de plan. Pas de détermination. Pas d'aide. Juste la peur, une peur de plus en plus forte, qui m'obligeait à foncer sans réfléchir, comme une bête traquée.
Thybalt me prit la main, ce qui m'arracha un petit cri de douleur. « Heidi qu'est-ce qui s'est passé ? C'est quelqu'un qui t'as fait ça ? Qui ? » Thybalt, toujours si calme et posé, bouillonnait de rage. Cela me fit peur. Cette colère, je l'avais déjà vue chez une autre personne, et celle-ci était morte depuis de nombreuses années. Andy. Je voyais le même cri, la même envie de meurtre, la même révolte dans le regard de Thybalt, et cela me bouleversa. « Je... Personne. » Bafouillai-je. « Je me suis coincé la main... En nettoyant... » Je soupirai. Mes explications n'étaient pas convaincantes. Pourtant, j'espérais que Thybalt allait s'en tenir là... Qu'il allait feindre de me croire... Il m'attrapa par le bras et me mena jusqu'à une chaise. Je m'assis docilement et le laissai examiner ma main. Ses doigts étaient frais, leur toucher délicat, mais je ne pus m'empêcher de grimacer de douleur. « Tu as mis de la glace dessus ? » Je secouai la tête, dans un état second. Il alla donc chercher lui-même la poche de glace et la déposa doucement sur ma main blessée. J'aurais pu pleurer de soulagement. C'était tellement... agréable.« On t'a menacée ? » Demanda-t-il brusquement, mettant fin à mon instant de bonheur. Son regard me forçait à répondre. « Le Pacificateur, il... » J'essayais de me calmer, de respirer normalement, mais cela ne marchait pas. Rien que le fait de penser à cet homme affolait mon rythme cardiaque. « Je n'avais rien fait... Je revenais juste à la maison, après les courses... Et il... Il m'a fait tomber... Et mes pommes ont roulé par terre... J'ai essayé de les rattraper mais il... Ma main... Ça fait un mal de chien, Thybalt. » J'avais les larmes aux yeux. J'étais incapable de fournir une explication cohérente. « Il faut que je parte. » Répétai-je, m'accrochant à cette certitude. « C'est trop dangereux de quitter le district ... » Cette fois, je ne pus retenir un éclat de rire quasi hystérique. Trop dangereux ? Vraiment ? « Plus dangereux que de rester ici ? Et de risquer, tous les jours, de me faire fusiller, comme... Andy ? » A la mention de son nom, son nom que j'aimais tant prononcer, une larme traîtresse m'échappa. « Je ne peux pas, Thybalt. Je n'en peux plus. J'ai tellement peur... Je ne veux pas te trahir. Je ne veux pas ! Mais il... Il reviendra... Et il... » Je m'étranglai. Je m'embrouillais. Thybalt ne comprenait sans doute plus rien. Il ne savait pas que je devais donner des informations au Pacificateur. Il ne savait pas ce qu'Il allait me faire si je ne coopérais pas... « Il reviendra. Lui ou son... collègue. » J'avais envie de vomir. Son collègue. De quel district venait-il ? Je ne le savais plus. J'avais préféré oublier son nom, son nom aussi cruel que lui-même... L'Autre Pacificateur, c'était ainsi que je l'appelais. Celui qui... « Ils vont me tuer, Thybalt. Je ne veux pas servir de cobaye, de punching-ball, de pute ou de jouet à la moitié des Pacificateurs du district ! Si je ne pars pas... On va me retrouver mutilée, ou étranglée, ou...ou... » C'en était trop. « Il a dit qu'il... » Réussis-je à articuler avant d'éclater en sanglots. J'étais meurtrie. Blessée. Brisée. « Je dois retrouver Luna. » Chuchotai-je. C’était la seule chose qui me restait. La seule chose qui me gardait en vie.
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| | | Thybalt M. Homens △ correspondances : 8988 △ points : 29 △ multicomptes : raven, gwendal, eurydice (denahi) △ à Panem depuis le : 22/12/2011 △ humeur : désabusé △ âge du personnage : trente quatre ans △ occupation : médecin de campagne ~ bras droit du chef des rebelles
| Sujet: Re: Leave the pain behind and let your life be your own again ♥ THYBALT & HEIDI Ven 14 Sep - 1:00 | |
| C'était d'une cruauté sans nom. Ce que le district treize avait insinué dans les habitants des districts l'hiver précédent. Par les quelques secondes de diffusion qu'ils avaient réussi à pirater sur le réseau de télévision du Capitole ils avaient donné à chacun un espoir de de revoir un fils, une amie, une sœur, un cousin … et là où faire son deuil s'avérait déjà particulièrement difficile leur treize avait rendu cette tâche pratiquement impossible. Et tout cela pour quoi ? Thybalt était persuadé qu'il ne s'agissait que d'une manière théâtrale pour le treize de se faire connaître, si vraiment il y avait eut des survivants lors des jeux précédents alors pourquoi n'en avait-on jamais vu aucun ? Pourquoi fallait-il seulement se fier à la parole d'un district qui pendant soixante-quinze ans n'avait pas levé le petit doigt pour les aider et s'était contenté de rester tranquillement dans son coin, à l'abri de la misère des autres districts et surtout à l'abri de l'horrible réalité des jeux ? Et on osait se demander pourquoi Thybalt n'avait pas confiance en eux, pourquoi même Kennedy-Fawkes qui était pourtant le chef de la rébellion des districts ne leur accordait pas sa confiance et ne les appréciait qu'encore moins … Ils n'étaient pas mieux que le Capitole au fond. Ils ne se réjouissaient peut-être pas de voir chaque année vingt-quatre gosses mourir dans une arène mais ils vivaient sans se soucier de ce qui se passait au dehors, tout comme les capitoliens. Et à Thybalt il paraissait très clair que si le seul moyen de faire tomber Snow était de sacrifier des vies dans les districts alors le treize n’hésiterait pas un seul instant, parce que ces gens là n'avaient aucun respect pour la vie humaine. Un dommage collatéral c'était une injustice, mais pour le treize c'était un sacrifice nécessaire ; Comme si celle qui avait perdu un mari, ou celui qui avait perdu une sœur allait instantanément se sentir mieux en entendant que la mort de celui ou celle qu'il pleurait était un sacrifice nécessaire. La mort n'était jamais nécessaire, elle était toujours subie … Andy, Luna, ils l'avaient subie. Et c'était pourtant dans ce même district treize qu'Heidi voulait s'enfuir, comme si elle espérait trouver là-bas une solution à tous ses problèmes. L'espoir vous faisait vraiment penser n'importe quoi n'avait pu s'empêcher de penser Thybalt … Mais en même temps il la comprenait, il comprenait que pour elle le moindre espoir de savoir que Luna était peut-être encore envie suffisait à la porter, et que c'était sans nul doute ce qui l'aidait à se lever tous les matins depuis que l'annonce de ce sauvetage de tributs avait été faite. Et à la voir déambuler tel un fantôme avant cette annonce Thybalt s'était parfois demandé si un jour Heidi irait mieux … Si un jour il pourrait à nouveau la regarder et ne pas avoir l'impression de ne voir que son ombre, l'ombre d'une femme qui en perdant les deux personnes les plus chères à sa vie avait fini par totalement se perdre elle aussi, au point d'en oublier pourquoi elle vivait. Et c'était sans doute un peu égoïste de la part de Thybalt que d'espérer si fort qu'un jour elle pourrait sourire à nouveau, parce que tout ce qu'il voulait lui au fond c'était récupérer sa Heidi ; Même si c'était quelque chose qu'il n'aurait jamais, même si ce qu'il ressentait pour la jeune femme devait rester secret pour toujours, et croyez bien que jamais il n'oserait lui avouer la vraie nature de ce qu'il ressentait pour elle. Il aurait eut bien trop peur de la perdre, et surtout bien trop peur qu'à cause de ça elle décide de s'éloigner de lui … ça il ne voulait pas l'imaginer. Alors si lui tenir compagnie, la consoler et la décharger de temps à autre de certaines tâches domestiques était tout ce qu'il était en droit de lui apporter il saurait s'en contenter. Il saurait faire comme si cela suffisait, parce qu'il ne supporterait pas en revanche de perdre ce qu'il avait déjà acquis. Ça non il ne voulait pas la perdre, il ne voulait pas penser à ce que deviendraient ses jours si il devait ne plus jamais la revoir … au fond il n'était pas beaucoup plus entouré qu'elle. Il voyait du monde c'est vrai, il était sociable … Même combien de ces personnes se souciaient réellement de lui, et en combien de ces personnes Thybalt avait-il confiance ? Pratiquement aucune, la voilà la vérité. Heidi faisait partie de ces rares personnes avec qui il avait choisi d'être qui il était vraiment ; Pas uniquement ce gugus à la blague facile pour lequel la plupart des gens qui le connaissait, mais aussi ce jeune homme parfois moins insouciant qu'il voulait le faire croire, celui qui se souciait des autres avant de penser à lui … Celui qui avait un bon fond, tout simplement. Alors elle ne pouvait pas partir. Non, elle ne pouvait pas, surtout pour aller là-bas, chez ces sauvages … Elle ne pouvait pas s'en aller. Et si Luna n'était vraiment pas là-bas, si tout cela n'était qu'une farce sordide du treize ? Si elle partait elle ne pourrait pas revenir, on lui demanderait des comptes ici au cinq, et si on apprenait qu'elle avait franchi les frontières du district on la sanctionnerait … peut-être même pire. Et puis que comptait-elle réellement faire avec cette valise ? Marcher pendant des jours et des nuits entières jusqu'au treize ? Elle ne savait même pas comment y aller … Elle ne savait sans doute même pas que leur propre district et le treize étaient tellement éloignés qu'il lui faudrait traverser pratiquement tout Panem sans jamais se faire attraper par les pacificateurs. C'était déjà chose dangereuse et difficile pour les rebelles, qui ne faisaient presque jamais ce trajets seuls et s'organisaient par groupes afin de minimiser les risques … C'était trop risqué pour Heidi, et il refusait de la suivre dans cette idée. Pourtant il était resté interdit lorsqu'elle avait répliqué « Je te raconte que je pars au district treize ! Et tu n'as rien à dire ! Rien ! » et n'avait rien répondu. Heidi ne s'énervait jamais, ou presque, et chacun des mots qu'elle venait de dire Thybalt l'avait reçu tel une gifle. Mais il n'avait rien à dire, c'est vrai … Il n'était personne, il ne pouvait pas lui interdire de partir si c'était ce qu'elle souhaitait, en dépit des risques. Sans doute d'au fond il souhaitait juste être une raison suffisante à la faire réfléchir, à défaut de la faire renoncer. Finalement elle avait baissé les yeux, décroisé ses bras, et à nouveau il ne voyait plus rien que sa détresse ; Celle qui lui donnait juste envie de la prendre dans ses bras et de lui dire que tout irait bien, même s'il n'avait aucune garantie que ce serait effectivement le cas. Mais il ne l'avait pas fait, en l'espace d'une seconde il n'avait plus rien vu d'autre que sa main blessée, et il aurait été difficile de savoir si c'était les réflexes de son métier ou bien simplement ses sentiments pour la jeune femme qui l'avaient poussé à s'alarmer aussi vite. « Je … Personne. Je me suis coincé la main … en nettoyant ... » avait-elle bafouillé nerveusement pour tenter de s'expliquer. Mais il n'était pas dupe, parce que cela ne ressemblait pas à une blessure ménagère mais surtout parce qu'Heidi était bien trop fébrile pour qu'il s'agisse de la vérité ; Elle ne savait pas mentir, pas vraiment. Ignorant donc son mensonge le jeune homme s'était contenté de la laisser quelques secondes et de revenir avec de la glace avant de chercher à en savoir plus. « Le pacificateur, il … » à la simple évocation du mot pacificateur Thybalt s'était crispé, le visage haineux de Phoenix lui revenant une nouvelle fois instantanément en tête. Posant une main rassurante sur le bras de la jeune femme il tentait vainement de la calmer « Je n'avais rien fait … je revenais juste à la maison, après les courses … et il … Il m'a fait tomber … et mais pommes ont roulé par terre … J'ai essayé de les rattraper mais il … Ma main … ça fait un mal de chien, Thybalt. » De voir à nouveau des larmes dans les yeux de la jeune femme lui faisait presque plus mal que tout le reste. Se posant contre la table il lui avait fait silencieusement signe de lui montrer sa main, tandis qu'elle ajoutait encore un « Il faut que je parte. » où sa peur semblait se mêler à sa détermination. Intérieurement il bouillonnait, mais essayant de garder la face devant Heidi il avait simplement répondu d'un ton neutre que c'était trop dangereux, parce que c'était la vérité. « Plus dangereux que de rester ici ? Et de risquer, tous les jours, de me faire fusiller, comme … Andy ? » Silencieusement il avait regardé une larme couler le long de la joue de la jeune femme, et après une hésitation il avait finalement répondu d'un ton résolu mais en faisant son possible pour ne pas sembler brusque « Ça arrivera pas. Andy il … il participait à tout ça, le Capitole l'a vu comme une menace. Toi tu … ils ont aucune raison de s'en prendre à toi. » Elle semblait à peine l'avoir entendu, et ignorant presque sa réponse elle avait repris, ses mains tremblants à nouveau, plus encore que précédemment, et d'autres larmes silencieuses roulant le long de ses joues « Je ne peux pas, Thybalt. Je n'en peux plus. J'ai tellement peur … Je ne veux pas te trahir. Je ne veux pas ! Mais il … Il reviendra … Et il … » Déglutissant avec difficulté il avait secoué la tête sans être sûr de ce que tout cela signifiait, et quel était le rapport avec lui « Il reviendra. Lui ou son … collègue. » Parce qu'elle avait à nouveau baissé les yeux il avait fini par se décoller de la table et s’accroupissant pour se mettre à son niveau il avait doucement saisi sa main encore indemne et avait répondu d'un ton qui se voulait rassurant « Heidi qu'est-ce que tu … Pourquoi tu parles de me trahir, je comprends rien … » Ou plutôt il espérait ne pas avoir bien compris, parce que cela ne pouvait pas être vrai, il ne pouvait pas avoir compris cela … Était-elle réellement en train de lui faire comprendre que c'était lui la cause de tout cela ? De son air terrorisé, de sa main meurtrie, de ses larmes … C'était indirectement de sa faute ? En un instant il avait senti son sang se glacer, la chair de poule lui parcourir l'échine et son cœur s'emballer. Il y avait une très bonne raison au fait que si elle n'était pas sans ignorer son appartenance -et encore c'était un terme à prendre avec des pincettes- à la rébellion Heidi n'avait pas la moindre idée de l'implication de Thybalt, de ses agissements, des relations qu'ils pouvaient entretenir avec les rebelles d'autres districts … Elle n'en savait rien parce qu'il ne lui en avait jamais parlé, et ne l'aurait sans aucun doute pas fait même si elle avait fait prendre de curiosité à ce sujet, justement parce qu'il savait que moins elle en savait mieux elle se porterait. Le Capitole lui avait déjà trop fait perdre, entre son mari et sa fille unique, elle avait assez payé, elle avait trop payé même. Il avait naïvement cru qu'en la laissant dans la quasi-ignorance elle ne risquerait rien, parce que s'il avait choisi de rester dans la rébellion pour honorer la dernière volonté de l'homme qui l'avait recueilli et élevé comme son fils il n'était pas question que quelqu'un n'ait à payé cette décision, et surtout pas Heidi. Alors que faire ? Si même ses précautions n'avaient pas été suffisantes quelles options lui restait-il ? Quelles options LEUR restait-il ? « Ils vont me tuer, Thybalt. Je ne veux pas servir de cobaye, de punching-ball, de pute ou de jouet à la moitié des pacificateurs du district ! Si je ne pars pas … On va me retrouver mutilée, ou étranglée, ou … ou … » Instinctivement il avait secoué la tête, il ne voulait pas en entendre plus, il ne voulait pas que d'autres images du corps meurtri d'Heidi ne viennent s’immiscer dans son esprit, c'était insupportable. Plus elle tremblait plus sa main se resserrait autour d'elle mais c'était comme tenter de retenir l'eau avec ses doigts, cela semblait peine perdue. « Il a dit qu'il … » Ce qu'il avait dit Thybalt ne le saurait jamais et ne savait pas s'il avait réellement envie de l'entendre pour le moment. Avant même d'aller au bout de sa phrase la jeune femme avait finalement lâché prise et fondu en larmes, et se redressant il avait passé ses bras autour de ses épaules pour l'attirer contre lui. Il n'avait jamais été vraiment doué avec les mots, pas dans ce genre de situations, alors il se contentait de lui caresser doucement les cheveux et de la bercer comme on le ferait avec un enfant qu'un cauchemar viendrait de réveiller. « Je dois retrouver Luna. » avait-elle finalement rajouté dans un murmure tel que si elle ne s'était pas tenue si prêt il ne l'aurait peut-être pas entendue. Que pouvait-il répondre ? La vérité, celle de Thybalt, elle n'était certainement pas prête à l'entendre tout comme il n'était assurément pas prêt à la lui dire ; Comment aurait-il pu la regarder dans les yeux et lui dire que même si c'était injuste, et même si c'était insupportable Luna était probablement morte, et que d'aller jusqu'au district treize n'y changerait rien ? Il ne pouvait pas. « Il t'arrivera rien … ils te feront rien. Pas si tu n'as plus rien à leur apporter … » Fermant un court instant les yeux il prenait doucement la mesure de ses propres paroles. S'il devait y avoir une solution c'était sans doute la seule, s'il y avait une décision à prendre c'était sans doute celle-ci … « Si c'est moi qu'ils veulent alors … très bien. Mais ils devront se débrouiller autrement, je les laisserai pas … je les laisserai pas s'en prendre à toi. » Même si cela devait vouloir dire laisser Heidi tranquille. Pour de bon. Si c'était le prix à payer pour qu'elle ne soit plus importunée par ces vautours de pacificateurs alors tant pis, le simple fait d'imaginer qu'il puisse arriver quelque chose à sa précieuse Heidi était à Thybalt bien plus insupportable que le fait de devoir s'en éloigner … Parce que c'était ce dont il était question. Si c'était la seule solution pour que les pacificateurs la laisse tranquille alors il la laisserait tranquille lui aussi. La répression lui avait déjà bien trop pris, bien trop fait payer, c'était assez désormais … et si alors c'était la dernière fois qu'il respirait l'odeur de ses cheveux ? Et si c'était la dernière fois qu'il sentait sa tête posée contre son épaule, la dernière fois que leurs mains se cherchaient, se frôlaient, s'attrapaient … Etait-il prêt à se tenir à une telle résolution ? S'il décidait de ne plus revenir après avoir passé cette porte serait-il capable d'honorer une telle promesse ?
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| Sujet: Re: Leave the pain behind and let your life be your own again ♥ THYBALT & HEIDI | |
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