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fermeture du forum le forum ferme ses portes après six ans d'existence. merci pour tout, on vous aime. |
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| J1. SKA ♆ find me if you dare. | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: J1. SKA ♆ find me if you dare. Sam 14 Juil - 20:20 | |
| Je courais de toutes mes forces, de toute mon âme, je donnais tout ce que j’avais. Jamais encore je n’avais ressenti le besoin de m’échapper aussi loin de tous ces crimes. Je venais de quitter Frenchie et Glamoria, les tributs du 11 et du 1, et je commençais à me dire que ça faisait trop de 1 pour ne pas voir un signe dedans. J’avais d’abbord décidé de faire confiance à Frenchie, elle n’était pas une carrière, et je me doutais bien que malgré son côté survivor, une part de bon trainait en elle. Mais… Lorsque que la rousse du district 1 était arrivée, je m’étais battu du mieux que je pouvais aux côtés de Frenchie, j’avais maintenant du sang sur les gants, et le pire dans tout ça, c’est que je ne savais pas si c’était le mien ou si c’était celui d’une des deux filles. Mon épaule me picotait à l’endroit ou Frenchie m’avait atteint. Mon dos aussi me faisait souffrir, et pour le reste, l’adrénaline soulageait encore la douleur. Silka. Maintenant, il fallait à tout prix que je la retrouve, et que j’arrête de me l’imaginer sinon j’allais devenir fou.
Le blizzard ralentissait ma route. L’arène était loin, vraiment très loin d’être comme je l’avais imaginée, mais je n’arrivais plus à m’arrêter de courir. Après le décompte, je m’étais empressé de détaler, j’avais pris peur, mais heureusement j’avais trouvé quelques trucs aux alentours : un briquet, un petit couteau qui ne coupait pas, et un siflet, totalement innutile. J’avais accroché le cordon autour de mon cou, le briquet était soigneusement enfoncé dans ma poche, et quant au couteau, je le serrais avec fermeté dans ma main. Au cas où une nouvelle attaque surviendrait.
Silka… silka…. Je la connaissais par cœur. Même avec toute cette neige et ce brouillard constant, cette nuit profonde, et le fait que je ne voyais carrément rien, je saurais la retrouver. Jamais je n’avais été aussi heureux de porter ces gros vêtements. Avec cette couche de protection, j’allais éviter de nombreux coups, car le tissu était une belle barrière de protection. J’essayais de réfléchir… où Ska aurait-elle bien pu aller ? Je l’avais vu partir à la corne, j’espèrais de tout mon cœur qu’elle n’était pas morte. Mais non, c’était impossible, j’étais déjà rapide, et elle l’était encore plus que moi. Elle était plus intelligente et plus maligne, elle s’en était tiré sans égratignure, je le sentais. « Silka… »murmurai-je malgré moi. Je décidai de rester dans les environs de la corne jusqu’à ce qu’on se retrouve. De toute façon, elle ne pouvait pas être loin, c’était ce qu’on avait convenu. Si jamais on se perdait de vue, il fallait qu’on s’attende pas trop loin de la corne. Elle me connaissait aussi, elle saurait me trouver.
Dernière édition par A. Loa-Skann Skopje le Dim 29 Juil - 9:42, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: J1. SKA ♆ find me if you dare. Sam 14 Juil - 21:11 | |
| Y'avait juste ça. Juste elle. Juste cette petite voix dans ma tête qui chantonnait '' courre, courre, rouquine, la mort t'en veux, et elle courre plus vite que toi ''. Le sac jaune se balançait sur mon épaule tandis que je m'agrippai à la couverture comme si ma vie en dépendait. Mais ce n'était pas '' comme si '', ce n'était plus '' comme si ''. C'était la réalité, il s'en était fini de jouer, les compagnons d'entraînement étaient partis, il ne restait que la part la plus noire de nous. Celle qui fait que finalement, nous sommes tous les mêmes. Nous sommes tous humains. Nous sommes tous animaux. C'était pour ça que je détestai Castiel. Parce qu'il m'avait volé l'arbalète. Parce qu'il avait volé la pâture du lion. La carotte au lapin.
J'ai mal, mais je ne sais plus où. J'ai p'têtre mal au cœur de me laisser devenir bête sauvage. P'têtre mal à la conscience de me dire que je ne suis qu'une pauvre folle du District 9 qui sera bientôt oubliée. Mal au corps de souffrir. Mal au crâne de la danse squelettique de la faucheuse qui danse autour de moi. Elle me dévisage de ses orbites creux, derrière lesquels il n'y a pas d’œil. Elle se cache. Elle se cache derrière chacun d'entre eux. Petits, grands, faibles, forts, doués, incompétents. Et elle me sourit. De ce sourire qui dit '' ton tour viendra, gamine. La mort peut attendre. La mort attendra. Ou n'attendra pas ''. Alors je courre. Je ne veux plus voir son sourire. Plus voir ses soldats. Je m'enfuie dans la neige, mes jambes volent, mes pas me portent plus loin, toujours plus loin. Et l'évidence s'impose en moi. Skann. Où est Skann ? J'ai peur de me retourner. Je continue à courir. J'ignore les cris de douleur, le rire triomphant de la mort. Parce que ce n'est pas lui qui crie. Parce que ce n'est pas lui qui meurt. Il n'en a pas le droit, on se l'est promis. Il faut tenir ses promesses. Alors je vole par dessus l'amas de flocons. Je contourne les arbres sans feuilles qui me menacent de leurs branches parce que je sais que je le trouverai. Et je tombe, soudain. M'écrasant dans ce manteau de neige blanc qui caresse la peau autant qu'elle la mord. Et c'est le blanc qui devient noir.
Je me réveille. J'ai froid et j'ai mal. Ma mâchoire joue des castagnettes, mes dents s'entrechoquent. Je me relève péniblement. Suis-je au paradis ? L'odeur de sang qui règne indique plutôt l'enfer. Je n'ose pas jeter un coup d’œil derrière mon épaule. Je ne suis pas morte, c'est sûr. P'têtre bien qu'il vaudrait mieux. Je me relève. Tout mon corps est douloureux. Je crois que je me suis vautrée. Je crois que je suis tombée au sol comme une merde. Ce que je ne comprend pas, c'est pourquoi la mort n'a-elle pas profité de l'instant pour m'achever. C'était le moment, non ? Je tousse avant de me reprendre. N'importe qui pourrait m'entendre. N'importe qui pourrait être tapi là, dans l'ombre. Je regarde autour de moi en plissant les yeux. Il fait nuit noire Le sac est là. La couverture aussi, aussi gelée soit-elle. Je l'enveloppe autour de mes épaules et me remet à marcher. Et dire que j'aurai pu finir embrocher par une racine d'arbre. La mort la plus pathétique des jeux. Un joli souvenir que j'aurai pu laissé derrière moi. Je souri. C'est une grimace. Je cherche Skann. Il faut qu'il soit là. Ce n'est pas possible autrement. Il n'existe pas d'autres possibilité. Ma gorge se serre à l'idée qu'il soit mort. Et aussi suicidaire que soit l'idée, j'hasarde. « Skann ? ». C'est une erreur, bien sûr. J'entends d'ici les gens du capitole ricaner de ma bêtise. Mais il n'a pas le droit d'être mort. Parce qu'on a convenu de rester vivant.
Dernière édition par Silka N.-E. Sevens le Jeu 9 Aoû - 18:12, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: J1. SKA ♆ find me if you dare. Sam 14 Juil - 21:27 | |
| J’entends les pas. Je les entends, je les sens, je sais que quelqu’un est là. Il faut que ce soit elle, je prie pour que ce soit elle.
Chaque parcelle de mon corps me faisait déjà souffrir. J’avais perdu la notion du temps et je ne savais déjà plus si nous étions là depuis une heure ou trois journées. Le temps s’était écoulé rapidement et lentemement en même temps, mais vu le temps que j’avais mis à venir jusqu’ici, j’aurai dit qu’on était lâchés là depuis déjà trois ou quatre heures. Je n’avais pas dormi la nuit dernière, j’étais crevé, exténué, j’avais envie de m’endormir pour toujours, mais je n’avais pas le droit. Je me devais de rester en vie, au moins jusqu’à la trouver, jusqu’à la voir, jusqu’à la serrer dans mes bras, et jusqu’à lui supplier de rester avec moi pour toujours. « Skann ? » C’était elle ! C’était sa voix ! C’étaient bien ses pas que j’avais entendu plus tôt ! elle était là, tout allait bien maintenant. « SILKA ! je suis là ! » Hurlai-je malgré moi.
Je courus vers elle avec rapidité, et la serra du plus fort possible tout contre moi. Elle était là. « Silka mon dieu, j’ai eu tellement peur ! Tu ne me quittes plus d’accord ? Cap ? Tu restes avec moi jusqu’à la fin. » C’est alors que je l’entendis. Le bruit sourd d’une flèche qui se décoche. Le bruit sourd de la flèche qui trace à travers le vent. Le bruit sourd de la flèche qui s’écrase contre la neige glacée, et qui passe à quelques centimètres seulement de mon oreille congelée.
Je posai mon regard vers la corne d’abondance. Là bas, encore des tributs s’arrachaient les armes. Quelle idée stupide d’être resté là ! J’attrapai la main de Silka, et sans réfléchir, je l’entrainai derrière moi en courant, le plus rapidement possible vers la banquise où j’étais quelques secondes plus tôt. « COURT ! COURT LE PLUS VITE QUE TU PEUX » C’était inutile de crier, elle l’avait compris aussi bien que moi.
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| Sujet: Re: J1. SKA ♆ find me if you dare. Sam 14 Juil - 21:42 | |
| Je n’entendai plus rien d'autre que les battements de mon cœur. Il était là, il devait être là, c'était obligé. C'est ce que nous avions convenu. Les alentours de la corne d'abondance. Je voulais qu'il soit là plus que j'avais jamais souhaité quelque chose. Je voulais Skann. Vivant, en chair et en os. Devant moi. Je voulais voir son visage, ses yeux, entendre sa voix, palper sa peau, le pincer et lui faire mal, et voir qu'il était vivant, aussi vivant que moi. Mes foulées étaient irrégulières, j'avançai dans un seul but. « SILKA ! je suis là ! ». Le monde s'arrête de tourner. Je regarde autour de moi. Il est là. Présent. C'est Skann. C'est sa voix. Mes yeux s'affolent, je cherche sa silhouette dans l'obscurité. Lorsqu'enfin ses bras me trouvent, je l'enserre. « Silka mon dieu, j’ai eu tellement peur ! Tu ne me quittes plus d’accord ? Cap ? Tu restes avec moi jusqu’à la fin. ». J'étouffe un gloussement qui se transforme en sanglot. Et enfoui ma tête dans son épaule. « Cap. Cap. C'est promis Skann. C'est promis.. Je crois que j'ai eu peur. Je crois que des larmes s'échappent des mes yeux. A moins que ce ne soit la neige qui se mette à tomber. Je crois que, l'espace d'un instant, il était mort. Et moi avec.
J'entends à peine la flèche mais le signal est donné. Sans attendre quelconque réaction de la part de Skann, je file. Je serre sa main si fort que mes jointures en deviennent écarlate et que mes ongles lui griffent la peau. Il crie mais je ne distingue par ces paroles. Il n'y a que l'alarme dans ma tête qui dit '' Tilili, danger ''. Alors je vole de nouveau au dessus des racines. Avec la seule idée en tête de survivre. Et de l'embarquer dans mon délire.
Dernière édition par Silka N.-E. Sevens le Dim 15 Juil - 7:32, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: J1. SKA ♆ find me if you dare. Dim 15 Juil - 5:23 | |
| « Cap. Cap. C'est promis Skann. C'est promis. » Ses paroles m’atteignent de plein fouet, comme un baume au cœur, comme une belle berceuse, et soudain, je me rend compte que tout va bien. Je vois Silka pleurer, mais je sais qu’elle pleure de joie. Ça ne peut être que ça… de la joir, la joie d’être ensemble encore, au moins pour quelque temps, le plus possible de temps. Je la serre dans mes bras jusqu’à l’étouffer, j’ai besoin de sa chaleur, de son odeur, de sa voix qui m’ensorcèle. « Tout va bien c’est bon. » je murmure.
Tout va bien ? Je n’en étais plus tellement sûr à présent. La flèche, la course, je savais que nous devions fuir d’urgence, et vu l’affolement de mon cœur et la vitesse alarmante à laquelle il battait, je devinai que non, tout n’allait pas bien. Je courais sans même réfléchir, sans chercher à comprendre, parce que tout ce qu’il fallait c’était fuir, partir loin, s’éloigner le plus possible de cet endroit infâme. Alors nous détalâmes, sans attendre, vers d’autre lieux, vers un endroit plus sûr, quelque part ou personne ne pourrait nous trouver pendant quelques temps. Je regardai derrière moi ; Titus s’était déjà trouvé une autre cible, et aucun des carrière ne semblait avoir envie de nous suivre pour l’instant. Pour l’instant, mais il fallait quand même fuir. Se cacher, et reprendre des forces pour la suite de l’aventure.
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Après avoir couru une longue distance en un temps record, sans jamais lâcher la main de mon amie, je m’étalai dans la neige derrière un arbre, et attirai Silka contre moi. Ici, nous étions à l’abris des regards des autres, et même si nous étions facilement traçable à cause des empreintes de pas dans la neige, les arbres étaient une bonne cachette. Nous étions dans la forêt. Pendant un instant, je songeai à grimper aux arbres et à me cacher dans un d’eux. Mais c’était peine perdue, je ne savais pas grimper, et avec cette couche de vêtement en plus, j’étais loin de pouvoir y parvenir. Je restai un long moment appuyé à l’arbre, Silka contre moi, à respirer, à reprendre mes forces et à songer à la suite.
Je me tournai vers ma meilleure amie. « On doit avoir une ou deux heures devant nous avant que quelqu’un d’autre ne débarque. Tu veux dormir un peu ? Je peux veiller.. je crois… de toute façon je suis trop perturbé pour parvenir à m’endormir ici. » Et puis, comme j’étais une petite tête, j’avais oublié le plus important. J’eus un sursaut d’excitation. « Au fait Ska ! La corne, tu as réussi à attraper quelque chose ? » Un petit sac jaune était attaché à son dos, et elle tenait dans son autre main une courverture chaude que je venais tout juste de remarquer. Je sortis mes propres objets de ma poche pour lui montrer, et les posai sur la neige. « Un briquet, un sifflet, et un petit couteau qui coupe pas. » annonçai-je, dépité. Je n’étais vraiment pas fier de mes trouvailles. Hormis pour le briquet peut-être. Mais un couteau sans tranchant, face à une hache, ce n’était vraiment rien. Je regardai Silka les yeux brillants. « Pitié, dis-moi que tu as de quoi manger dans ce sac immonde. Mon estomac se tord en deux. Mais j’ai vu des petites bêtes sur la banquise, elles avaient l’air comestibles. Si on en trouve ici, tu pourras les chasser avec mon couteau. On les fera cramer au briquet. » Silka était une bonne chasseuse. Elle était la plus pauvre de nous deux, et elle avait une famille plus large à nourrir, alors, avec les années, elle avait développée de bonnes attitudes pour la survie et la chasse. Je lui faisais pleinement confiance, alors j’entrepris de lui décrire la petite bête que j’avais vue, croisement entre un rat et un petit lapin.
- Spoiler:
J'ai eu une idée tout à l'heure, je me suis dit que Silka pouvait avoir attraper la flèche qu'on nous a lancé dessus, et on pourrait s'en servir comme arme elle fait la surprise à skann et tout
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| Sujet: Re: J1. SKA ♆ find me if you dare. Dim 15 Juil - 8:21 | |
| « Tout va bien c’est bon. ». Ces mots résonnent dans ma tête tandis que nous détalons comme des lapins. Tout va bien parce que je suis avec lui. Tout ne va pas bien car, à partir de maintenant, il faut courir pour survivre. Courir pour échapper aux autres. Courir parce que, dans la chaîne alimentaire, on était sacrément mal placés. Je vois Loa qui regarder vers l'arrière, alors je tire sur son bras un coup sec, manquant de le faire tomber. Il a le courage de faire ce que je ne ferai jamais. Regarder les autres combattre avec ardeur quand nous fuyons comme des lâches, sur le tapis blanc maculé de rouge qui recouvrira bientôt des enfants morts. Mais au fond, qu'est-ce que l'honneur, dans cette arène ? Nous sommes tous condamnés à tuer. Tous condamnés à devenir des bêtes. Et fuir le bain de sang est sans aucun doute la meilleure solution. Le plus dur est fait. Le plus dur est passé.. Je me répète ça en boucle comme si, en mâchonnant cette phrase, son sens prendrait une quelconque tournure réaliste. Non, le plus dur n'est pas fait. Et le pire reste à venir.
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Je me laissai tomber aux côtés de Skann, adossée à un arbre qui me servait à ne pas m'écrouler comme une masse sur le duvet blanc. Je jetai un coup d’œil aux alentours. Des arbres fantôme aux troncs gelés, qui s'étendait tout autour de nous. Nous avions atteint la forêt. Je retenais un soupir de soulagement. Nous n'étions sûrement pas les seuls qu'une course effrénée avait conduit là. On ne pouvait pas se permettre d'être soulagés. Pas une seule seconde.
Je tournai la tête vers lui. « On doit avoir une ou deux heures devant nous avant que quelqu’un d’autre ne débarque. Tu veux dormir un peu ? Je peux veiller.. je crois… de toute façon je suis trop perturbé pour parvenir à m’endormir ici. ». Dormir ? Dormir.. Le sens même de ce terme m'apparaissait totalement flou en cet instant et je le dévisageai sans comprendre. Il n'était pas question que je '' dorme ''. Pas une seule seconde. Pas une seule minute avant que nous ne soyons sortis de cet enfer. Je lui adressai un signe de tête négatif, peinant à reprendre mon souffle. « Au fait Ska ! La corne, tu as réussi à attraper quelque chose ? ». J'arrivai enfin à esquisser un sourire. Il fallait dire que j'étais plutôt fière de mes trouvailles, oui. « Un sac super moche et une couverture. Avec un petit effort on devrait pouvoir tenir à deux dessous. ». Il commença à sortir ses gains et à les déposer dans la neige. « Un briquet, un sifflet, et un petit couteau qui coupe pas. ». Sa voix se perdit dans l'air. Il fallait dire que, même si Skann était Skann, un couteau qui coupe pas et un sifflet, ça ne pouvait pas franchement nous être utile. Néanmoins, le briquet pourrait nous servir à allumer un feu, une fois que nous aurions trouvé quelque chose à manger.
« Pitié, dis-moi que tu as de quoi manger dans ce sac immonde. Mon estomac se tord en deux. Mais j’ai vu des petites bêtes sur la banquise, elles avaient l’air comestibles. Si on en trouve ici, tu pourras les chasser avec mon couteau. On les fera cramer au briquet. ». Je fouillai l'intérieur du sac avant de vider son contenu sur le sol. Une bouteille d'eau, de la nourriture déshydratée et un sac de couchage viennent s'écraser sous nos yeux. J'attrape un des paquets et le tend à Skann tandis qu'il me décrit une bestiole qu'il avait aperçu. « Avec ces trucs là, on pourra survivre pendant deux jours. Si on fait des économies. Le mieux, ce serait que j'aille nous trouver une bestiole et qu'on n'utilise pas trop ces machins là. ». J'attrapai le tout et le rejetai n'importe comment dans le sac jaune avant de me lever et de partir en direction de l'endroit qui avait attiré l'attention de Skann, sans rien dire de plus. La vérité, c'était que me séparer de lui une fois de plus, ça ne me plaisait pas trop. Mais il fallait que nous soyons le plus discret possible.
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J’attendais, le regard vif en jetant des regard autour de moi. J'avais l'impression d'être traquée. C'était peut-être le cas. Adossée à un arbre, je faisais rouler la flèche entre mes doigts. La flèche. Celle qui avait donné l'heure du départ. Celle qui, maintenant, au lieu d'être la possible cause de ma mort, serait la possible cause de notre survie. Mes doigts étaient engourdis par le froid. Cela devait bien faire une heure que j'étais partie et que j’attendais l'occasion propice.
Elle fusa d'entre mes doigts et alla se ficher de justesse dans la patte d'un de ces drôles d'animaux qui s'était aventuré trop loin. Sans réfléchir, je courrai vers lui et, arrachant la flèche de sa patte, la lui plantai dans le cœur. Sans pouvoir m'empêcher de songer qu'il faudrait bientôt faire la même chose avec un être humain.
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Je jette la bête aux pieds de Skann, non sans l'accompagner d'un sourire triomphant. Sa peau était tâchée de sang et la flèche solidement encrée dans sa chair, mais je crois que je n'avais jamais été aussi fière d'une prise. Mon ventre grondait férocement, mais il fallait faire cuire l'animal. Ce qui ne m’enchantait pas vraiment. La perspective du feu était celle de la fumée, autant agiter un drapeau sous le nez des carrières en criant '' COUCOU, NOUS SOMMES ICI. ''. « Qu'est-ce qu'on fait ? ». Pas besoin d'en dire plus. Il comprenait. |
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| Sujet: Re: J1. SKA ♆ find me if you dare. Sam 28 Juil - 19:00 | |
| J’attendais, le visage radieux pendant qu’elle me montrait les objets qu’elle avait récolté. Je souris au moment où elle annonça : « Un sac super moche et une couverture. Avec un petit effort on devrait pouvoir tenir à deux dessous. » Bien sûr qu’on tiendrait à deux dessous ! Une couverture ! C’était bien mieux que tout ce que j’avais pu espérer. J’avais l’air bien malin à côté, avec mon sifflet et mon petit couteau sans tranchant. Je la serrai dans mes bras, remerciant le ciel pour nous avoir donné de bonnes facultés à la course. Malgré son passage express à la corne, elle avait pu s’en tirer très bien. Je vis bien le petit sourire désespéré qu’elle afficha au moment où à mon tour, j’affichais mes trouvailles. Oui bon… j’avais attrapé ce qui me venait au vol. J’étais bien trop trouillard pour être allé jusqu’à la corne, moi…
Elle fouilla dans le petit sac immonde. Je priai pour qu’il y ait quelque chose à manger dedans, parce que je commençai sérieusement à avoir la dalle, vu que je n’avais rien réussi à avaler hier soir et ce matin. « Avec ces trucs-là, on pourra survivre pendant deux jours. Si on fait des économies. Le mieux, ce serait que j'aille nous trouver une bestiole et qu'on n'utilise pas trop ces machins là. » Génial ! J’observe le sac de couchage avec envie. Je me serai bien roulé dedans tout de suite si seulement j’avais eu le sommeil tranquille. Mais avec cette ambiance, impossible de dormir. J’attrapai la petite bouteille d’eau, et sans lui demander la permission, je bus deux grosses gorgées au goulot. On partageait tout hein ? Quant au petit paquet de nourriture, je décidai de le laisser là pour l’instant. Si c’était tout ce que nous pouvions avoir jusqu’à la fin des jeux… autant économisez ! Sans rien dire, elle attrapa mon couteau et parti à quelques mètres de moi, là où j’avais vu les petites bêtes. J’essayai de garder un œil sur elle… mais la vérité, c’est que j’étais vraiment fatigué. Alors, en luttant de toutes mes forces pour ne pas fermer les yeux et veiller sur elle, je finis quand même par m’endormir, enroulé contre la couverture épaisse que je ne voulais plus quitter pour rien au monde.
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Boum. Je me réveillai en sursaut en entendant un bruit sourd, comme un poids mort tomber à mes pieds. SILKA ! pensai-je en sauter immédiatement sur mes pieds. A la vue de sa silhouette fine et de sa rousseur impécable, je poussai un soupire de souladement. « Mon dieu S’ka tu vas bien ? Tu es folle d’être partie toute seule.. que, qu’est-ce qu’il s’est passé, tu étais ou ? Tu as vu quelqu’un ? » La panique commençait à me monter le long du ventre. J’aperçus des gouttelettes de sang sur ses vêtements et sur ses gants, une fine trace sur son visage et… à trois centimètres de mes pieds, une masse ensanglantée, une proie d’au moins vingt kilos, qui trônait royalement, les yeux ouverts fixés sur moi. Putain. Qu’est-ce que c’était que ce truc ? Une flèche lui transperçait le cœur. « Ska… c’est quoi ça… putain c’est quoi ce truc ! J’ai jamais vu un truc comme ça au district 9, t’es sûr que ça se mange ? Elle vient d’où cette flèche, c’est toi qui l’a tué au moins ? Tu l’as pas trouvé comme ça hein, rassure moi ? Si ça se trouve c’est un piège des carrières… oh mon dieu, on va mourir ! » J’étais vraiment perturbé, je n’aurais jamais dû m’endormir. N’importe qui aurait pu me trouver, ou pire encore, trouver Silka pendant que je ne la regardais pas. Je plaquai mes deux mains sur ma tête, ne sachant pas quoi faire. Puis je compris. Elle avait simplement attrapé la flèche que Titus nous avait lancé tout à l’heure, et maintenant, elle s’en était servi comme d’une arme contre la faune de l’arène. J’espérai au moins que cet animal bizarre était comestible. « Qu'est-ce qu'on fait ? » Silka me regarda avec espoir, comme si j’avais la solution parfaite. « On le mange cru ? » suggérai-je, avec une part de sincérité. Je préférai ça plutôt que de faire un feu ici. En plus, les branches de bois des arbres étaient surement trop fraiche pour pouvoir prendre feu facilement. Puis soudain, une autre idée me traversa l’esprit.
J’attrapai mon petit couteau, et avec peine, commençai à découper la viande sans grand soin. J’avais l’impression d’être un boucher, mais au moins, ça m’occupait. J’arrachai un morceau, assez petit pour avoir quelque chose à manger si nous survivions les prochains jours, enlevai les boyaux et découpai la peau. Voilà. J’avais dans les main un carré de viande parfait, qui ne demandait qu’à cramer. « Tiens moi ça bien du bout des doigts, ska. » J’attrapai mon briquet, dans la poche de mon blouson et le positionnai sous le carré de viange. La flamme prit aussitôt. C’était une flamme minuscule, mais au moins, elle n’était pas repérable. Quelques minutes plus tard, elle retourna le morceau d’animal et je cramai le deuxième côté. Ce n’était pas très bien cuit, mais c’était surement meilleur comme ça que cru. Quoi que… ce n’était pas la première fois que nous mangions de la viande cru. Au district, on savait se contenter de ce qu’on avait.
La chair fraiche me donna encore plus faim qu’avant. Je mis une demi-seconde à avaler ma moitié, mais au moins, j’avais le ventre rempli. C’était mieux que rien. J’attrapai le sac de couchage et l’ouvrit. Il était assez grand pour un enfant obèse, donc encore très large pour nos deux corps maigres et fragiles. Elle entra la première dedans, et je me faufilai à ses côtés en mettant la couverture par-dessus. La nuit risquait d’être très froide… mais nous ne devrions pas avoir de mauvaise visite. Je songeai un instant qu’on serait dans la merde si quelqu’un rappliquait, pour réussir à sortir de ce sac de couchage en un temps record. Mais j’étais prêt à relever le défi, comme toujours. « Silka ? » chuchotai-je, dans le calme de la nuit. Elle hmhma et je continuai ; « Maintenant qu’on va bientôt mourir… enfin maintenant, qu’au moins un de nous deux va forcément mourir….je voulais juste te dire que t’étais affreuse dans ton déguisement, pendant la parade des tributs. » Je ne la voyais pas à cause du sombre de la nuit, mais je devinai le sourire exacte qui s’affichait sur ses lèvres en ce moment précis. D’ordinaire, je me serai arrêté là, et elle aurait deviné la suite, ce que j’essayai réellement de lui dire, mais cette fois… j’avais encore besoin de parler, de me confier. « Mais… malgré tes paillettes oranges sur la face et tes cheveux teints en jaunes… t’étais magnifique, pour moi, comme toujours. T’étais même la plus belle de toute. » Mes bras entourèrent son corps comme à chaque fois qu’on dormait ensemble, et qu’un coup de blues arrivait. Ma main chercha la sienne et je la serrai comme si ma vie en dépendait. « Alors… si tu survis à ces foutus jeux, et que moi je reste là, je veux que tu te souviennes toujours de ça d’accord ? Tu es parfaite. Et tu resteras parfaite, tu te débrouilleras très bien toute seule, ok ? Cap Ska? Cap de continuer ta vie sans moi ? » J’avais besoin d’entendre ça pour rester tranquille, dans la mort. Je n’avais aucun chance de survivre à ça, alors qu’elle, c’était une battante. Et au moment où je pensais ses mots, un battement rata mon cœur, puis un autre, et je songeai que si la situation s’inversait, je ne serai jamais capable de continuer ma vie sans elle. Elle n’avait pas le droit de se défiler. Il fallait qu’elle accepte, sinon je n’aurai qu’à partir sans me retourner. C’était le jeu. Le seul problème, c’est que c’était à elle de lancer le gage, et pas à moi.
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| Sujet: Re: J1. SKA ♆ find me if you dare. Sam 4 Aoû - 11:26 | |
| « Mon dieu S’ka tu vas bien ? Tu es folle d’être partie toute seule.. que, qu’est-ce qu’il s’est passé, tu étais ou ? Tu as vu quelqu’un ? ». Je jette la bestiole à ses pieds et le laisse s'agiter sans mot dire. J'ai un instant la crainte qu'il soit en train de devenir complètement fou, et puis je me ravise. Il n'est pas possible de devenir plus fous que nous ne le sommes déjà. Alors, je le laisse parler. « Ska… c’est quoi ça… putain c’est quoi ce truc ! J’ai jamais vu un truc comme ça au district 9, t’es sûr que ça se mange ? Elle vient d’où cette flèche, c’est toi qui l’a tué au moins ? Tu l’as pas trouvé comme ça hein, rassure moi ? Si ça se trouve c’est un piège des carrières… oh mon dieu, on va mourir ! ». Je lève les yeux au ciel devant ses élucubrations. Je ne suis pas idiote. Du moins, pas à ce point la. « Qu'est-ce qu'on fait ? ». Je le coupe dans ses propos avant de désigner la viande de la pointe du pied. A l'idée qu'il émit de le manger cru, mes boyaux se tordirent. Pas que j'étais une petite nature, ou que bouffer des trucs encore sanguinolents et morts seulement à moitié me dérangeait. Mais je n'avais aucune envie d'attraper une de ces cochonneries de maladie que cet animal qui nous était totalement inconnu pouvait véhiculer. Quitte à mourir, je préférai mourir autrement que pliée en deux sur mon estomac qui ne ferait que demander pourquoi nous avons fait une chose aussi débile.
Je regarde Skann arracher la viande avec son petit couteau sans broncher. « Tiens moi ça bien du bout des doigts, ska. ». J'hausse un sourcil et attrape le morceau de chair tout en le regardant sans comprendre. Et puis, je le vois approcher son briquet du carré et la flamme commence à en lécher les bords. J'attends comme ça quelques instants encore et puis le dévore littéralement. C'est pas trop mauvais. Disons que la chair est plutôt dure, mais on a vu bien pire. Je fini le morceau et me suce les doigts tandis que Skann ouvre le sac de couchage. Je me glissai dedans la première et le laissai entrer à son tour. J'aurai préféré que nous organisions des tours de garde mais, à vrai dire, j'étais totalement incapable de garder les yeux ouverts plus longtemps et cela se serait surtout révélé inutile. Je fermai les paupières. « Silka ? ». Pour toute réponse, je grognai.
« Maintenant qu’on va bientôt mourir… enfin maintenant, qu’au moins un de nous deux va forcément mourir….je voulais juste te dire que t’étais affreuse dans ton déguisement, pendant la parade des tributs. ». J'esquissai un sourire. J'étais la fille de la campagne et il était mon épouvantail. Est-ce que notre styliste aurait pu faire pire ? Je ne pense pas. « 'Faut dire que t'étais pas trop mal non plus, dans le genre. ». Et je ne savais pas pourquoi, mais lui adresser cette boutade faisait grossir la boule que j'avais dans le ventre depuis le début. Cet énorme poids, la, dans l'estomac, qui me tordait les tripes à en devenir insupportable. Je crois que j'avais peur. De ne plus jamais pouvoir lui parler comme ça. « Mais… malgré tes paillettes oranges sur la face et tes cheveux teints en jaunes… t’étais magnifique, pour moi, comme toujours. T’étais même la plus belle de toute. ». Skann, t'es qu'un con. Je me blotissai contre lui et attrapai sa main qu'il me tendait. Et je m'accrochai à lui comme si c'était la dernière fois qu'on pouvait s'accrocher l'un à l'autre.
« Alors… si tu survis à ces foutus jeux, et que moi je reste là, je veux que tu te souviennes toujours de ça d’accord ? Tu es parfaite. Et tu resteras parfaite, tu te débrouilleras très bien toute seule, ok ? Cap Ska? Cap de continuer ta vie sans moi ? ». Sa tirade me fit l'effet d'un coup de poing dans l'estomac. Comme si c'était la première fois depuis le début que je me rendais compte qu'on ne finirait pas cette aventure ensemble. Et ce n'était pas '' comme si '' parce que c'était réellement le cas, au fond. Je senti ma gorge se serrer. Mais ce n'était pas son tour. Ce n'était pas à lui de jouer. « C'est pas ton tour. ». Ma voix brisa le long silence qui venait de s'installer paisiblement. « C'est pas ton tour. ». Et sans rien dire de plus, je me laissai emporter dans les bras du sommeil. |
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