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 into the fire (avery)

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into the fire (avery) Vide
MessageSujet: into the fire (avery)   into the fire (avery) Icon_minitimeMer 25 Juil - 1:28

Lorsque Seven poussa arriva devant la porte de sa petite maison, aux abords de la place centrale du district 11, elle se retourna un instant pour admirer le coucher de soleil. L'astre de jour ambrait les toits des batiments d'une myriade de couleurs allant du jaune le plus pur au pourpre le plus sanglant. La fraicheur du crepuscule commencait a se faire ressentir et les rues se vidaient des travailleurs rentres des champs. La jeune femme frissonna, immobile et febrile, avant de se detourner de ce spectacle et de pousser la porte de bois brun. Elle avait vendu plus vite que prevu les fruits que ses parents avaient pu recuperer en plus, et rentrait donc deposer ce qu'elle venait d'acheter avec le gain de la vente du jour. Un peu de sucre, un luxe que la famille s'offrait tres rarement, mais qu'elle pouvait tout de meme se payer de temps en temps. Sur la table, elle placa a cote du bocal contenant le precieux solide une miche de pain bien fraiche dont l'odeur embauchait deja la piece, et qu'elle ne pouvait s'empecher de regarder avec envie. S'approchant d'un meuble a trois tiroirs, elle en ouvrit le dernier et le plus large et en tira une coupelle contenant quelques fruits qu'elle avait volontairement placee la avant de partir pour le marche du soir. Verifiant qu'aucun ne manquait a l'appel et que ses parents n'avaient donc pas remarque sa cachette, elle remit le bol en place et referma le tiroir avec precaution. Elle fit alors demi-tour et s'adossa au meuble, ses mains de part et d'autre du bois clair. Alors qu'elle baissait les yeux, elle se rememora tres vite l'etat dans lequel etait sa robe, et en conclut que cela n'etait pas presentable pour ce qu'elle allait faire. En realite, cela l'etait bien assez, et sans doute deja trop, mais elle avait parfois un sens tres particulier des realites. Ainsi, elle chipa un fruit sur la table, croqua dedans et se dirigea vers sa chambre. Leur chambre, avec April. Ce n'etait plus que sa chambre a present. D'une petite pile de vetements, elle extirpa une autre robe, bleue et blanche, sans doute sa preferee, qu'elle possedait depuis plusieurs annees maintenant. Seven ne s'estimait pas superficielle et n'avait jamais aucun prejuges sur quelqu'un des un premier regard jete a ses vetements, mais elle aimait juste le confort qu'apportait les robes, cette sensation d'etre libre de ses mouvements. Quelque chose pour tromper la realite d'une inexistence tronquee et surveillee.

Lentement, elle entreprit de nettoyer son corps des taches de terre et de poussiere qu'avait laisse sa visite dans le champ plus tot dans la journee, puis passa l'autre robe apres avoir retire la premiere. Elle la plia soigneusement avant de la poser sur l'unique chaise presente dans sa chambre exigue. Elle fit alors un tour de la piece avec sa tete, la secouant negativement en se mordant une levre. Ce n'etait pas parce qu'elle avait quelque chose a faire maintenant qu'elle devait negliger sa propre habitation, et la jeune femme prit donc tres a coeur de ranger tout ce qui pouvait se trouver a porter de main et n'etait de toute evidence pas a sa place. N'importe qui aurait juge sa chambre deja tres bien rangee, d'autant plus que l'espace etait assez restreint et n'offrait donc pas de nombreuses possibilites, mais cela ne suffisait pas selon Seven. Elle avait besoin d'un endroit impeccable dans les moindres recoins, une place saine et libre de tout objet. Ce qu'elle aurait souhaite dans sa vie, en quelque sorte. Une fois que cela fut fait, elle sortit sans plus attendre et attrapa la corbeille de fruits, non sans s'etre auparavant servie un verre d'eau contenue dans une carafe tronant a cote de son butin du jour. La maison semblait calme, et seul le sol craquait au rythme des pas de Seven, ce qui la conforta dans l'idee que ses parents ne s'y trouvaient pas. Alors qu'elle allait tirer la poignee pour sortir en essayant de se contorsionner pour garder la corbeille droite, la porte donnant sur la chambre de ses parents s'ouvrit lentement. Rien d'inquietant, ou de particulierement anormal, mais cela suffit a faire sursauter la jeune femme qui faillit en faire tomber ce qu'elle tenait. Sa mere la regardait avec bienveillance, mais une certaine surprise la fit pencher la tete et questionner sa fille. Que fais-tu avec ces fruits, Seven ? Cette derniere se sentit defaillir, palir, flechir, et passer par tous les stades d'un choc emotionnel en quelques secondes a peine, ayant eu l'impression de trahir sa famille en emportant ce dont ils auraient pu eux-memes profiter. Elle savait bien que sa mere ne lui dirait rien, etant donne qu'elle ne faisait presque jamais ce genre de choses, mais elles ne put s'empecher de rester interdite pendant quelques secondes. Lorsqu'elle daigna repondre, son ton n'etait pas tres rassure. Je me suis mal comportee avec quelqu'un aujourd'hui, et je dois... m'excuser aupres de cette personne. Je me suis dit que, comme la vente a ete fructueuse et que vous avez suffisamment... Je viendrais vous aider aux ch... Sa mere la coupa d'un geste, un sourire doux sur ses levres amincies et tirees par l'age. Sa mere avait le visage fatigue et las, les yeux tires, et le regard ou l'on devinait sans peine la souffrance qu'il trahissait en permanence ; pour autant, son sourire n'avait jamais cesse d'exister, et c'est cela qui la rendait si jeune. D'un signe de main, elle l'incita a sortir, et Seven eu alors la confirmation que sa mere comprenait ce qu'elle essayait de faire. Si elle y avait vu le moindre inconvenient, il n'y avait aucun doute qu'elle l'aurait fait savoir. Le sourire qui apparut sur les traits de la jeune femme laissait filtrer la reconnaissance.

Une fois dehors, la jeune femme s'arreta a nouveau pour observer le ciel de plus en plus sombre dans lequel s'etalaient des taches d'encres pourpres. Elle trouvait cela si magnifique, ce cycle eternel que pas meme la cruaute des hommes ne pouvait heurter, cette repetition immuables de jours et de nuits auquel l'humanite etait obligee de se contraindre. L'oppression du Capitole perdait de son ampleur, la-haut, jusqu'a se trouver reduite a neant ; ces geants qui dominaient le monde derriere leurs bureaux de marbre etaient revoques aux rangs de simples spectateurs d'un cycle naturel qui leur filait entre les doigts et se jouait d'eux. Dans les moments les plus calmes et les plus sereins, Seven se plaisait parfois a penser que sa soeur se trouvait dans cet ailleurs, et voguait dans les nuages au gre du vent, le regard pose sur le district qui avait ete le sien. Elle s'imaginait la jeune fille de treize ans, le regard si doux qui avait ete le sien et son sourire reveur, accroche a ses levres, la regarder avec une infinie tendresse. Peut-etre avait-elle a ce moment-la l'impression que si sa presence n'etait plus terrestre, plus tangible, elle ne s'etait pas dissipee pour autant, et que quoi qu'elle fasse, sa soeur serait toujours a ses cotes. Cependant, il y avait des fois ou la jeune femme avait l'impression que sa jumelle la regardait avec severite et jugeait le moindre de ses gestes, comme pour lui reprocher une mauvaise conduite, qu'elle-meme aurait pu eviter si elle avait toujours ete en vie. Tant de choses qu'April n'avait pu accomplir, et que Seven ne sentait coupable de vivre ou de laisser passer sans s'en rendre compte. Elle se sentait observee en permanence, quoi qu'elle puisse faire et ou qu'elle se trouve. Cette impression lancinante d'etre sans cesse remise en question etait une chose de plus qui la poussait vers l'oubli, le silence et le sourire permanent ; ainsi, elle ne prenait pas le risque de decevoir sa soeur. Cette presence au-dessus de sa tete etait son edentard et sa croix, son commencement et sa fin. Tout au long de sa vie, qu'elle soit ecrire pour se terminer demain ou dans des dizaines d'annees, elle devrait supporter le poids de son passe, si elle ne voulait pas s'effondrer. Accepter ce qu'il s'etait passe et toujours tenter d'aller de l'avant, parce que la vie avait tant de belles choses a offrir. Seven s'etait tant de fois repete cette phrase qu'elle etait a present convaincue de sa realite, sans pour autant en cerner les consequences. Elle s'aveuglait sans meme s'en rendre compte, convaincue qu'elle avait reellement change, parce que les des en avaient decide ainsi ; la gentillesse faisait a present partie de sa vie, et elle ne vivait plus que pour les autres, d'ailleurs. Son propre bonheur, son propre malheur, s'effacait en contrepartie de ce que pouvait ressentir son entourage, et rares etaient les moments ou elle avouait a quelqu'un qu'elle avait mal, ici, dans sa poitrine. Rares et meme inexistants. Lorsque ses amis la regardaient avec compassion, et lui demandaient comment elle allait, elle ne pouvait s'empecher de sourire et de repondre avec onvicition que oui, tout allait bien. Elle n'etait que menteuse de plus, qu'une hypocrite, mais envers elle-meme, cette fois. Non, elle n'allait pas bien, et elle n'irait plus jamais bien en sachant qu'elle ne reverrait jamais une soeur qui lui avait ete si chere. Amputee d'une partie d'elle-meme, elle ne pouvait pretendre etre liberee de toutes contraintes et etre heureuse, parce qu'en permanence, des objets, des paroles, la ramenaient a la realite. Non, elle n'allait pas bien, et ne s'en rendait pas compte elle-meme. Mais comment repondre, face a une compassion sans borne, que tout n'etait pas si beau dans le meilleur des mondes ? Seven n'aurait jamais eu la force d'affronter les questions qui auraient suivies, et avait pris l'habitude mentir a cette question. Par necessite. Et par empathie, pour ne pas inquieter ses proches. Des lors, elle ne se souciait deja plus de sa propre personne, alors qu'il etait pourtant bien question de sa soeur. C'est elle qui aurait du parler, poser les questions et se vider de toute la souffrance accumulee. Elle avait parle avec ses parents de ce qu'il s'etait passe, mais ne s'etait jamais ouverte a quelqu'un d'exterieur a la famille ; jamais elle n'avait avoue avoir peur la nuit, se reveiller en sursaut apres avoir reve de la terrible moisson, n'avoir pas supporte d'etre seule dans une piece pendant plus de trois mois, sursauter au moindre bruit parfois, avoir constamment peur pour ses proches. La verite etait telle : elle etait terrorisee, et se mentait effrontemment en accumulant toutes ces tortures interieures. Quand cela referait-il surface ? Au moment de se marier, d'avoir des enfants, de les envoyer mourir dans les Jeux ? Jamais elle n'aurait d'enfants. Et cela lui faisait mal de realiser cela.
Elle secoua la tete apres avoir jete un dernier regard au soleil couchant et descendit les deux marches de la maison, tenant la corbeille de fruits comme s'il s'agissait d'une relique. Dans l'obscurite de la nuit tombante, ses yeux brillants refletaient la lueur des etoiles naissantes.

Une legere bruise sifflait dans ses oreilles et s'enroulait dans ses cheveux, tandis qu'elle marchait le long des maisons presque delabrees qui peuplaient le district onze. Elle fixait le sol, a la recherche d'une quelconque chose a observer, ne sachant pas sur quoi se concentrer a ce moment-la. Elle etait consciente qu'aller jusqu'a apporter, en soit, de l'argent pour s'excuser etait plutot etrange et rare, et qu'Avery ne le prendrait pas forcement bien. Durant les quelques minutes de marche qui separaient leurs domiciles, elle en profitait donc pour essayer de penser a autre chose, ce qui ne fonctionnait pas. Des qu'elle cessait de fixer la corbeille dans ses bras, ses pensees derivaient vers sa soeur et elle se forcait a faire taire son esprit, alors que ses yeux commencaient a la piquer. Aucune de ses pensees n'etait sans consequence, et elle ne savait plus ou trouver un refuge qui lui permettrait de s'evader pendant quelques secondes ou elle pourrait ne plus penser a rien. Son regard se contentait alors de flotter de droite gauche, toujours en direction du sol, observant la terre brune que ses sandales soulevaient a chaque foulee. Le district entier en etait constitue, si tant et si bien que voir quelqu'un couvert de terre parraissait ici plus normal que quelqu'un ayant la peau blanche. Seven faisait certes partie de cette categorie, mais jamais personne ne lui avait reproche, puisqu'elle aidait aussi a sa facon, et ne se contentait pas de se terrer chez elle. Bien que parfois, elle en ait tant envie. S'allonger par terre, se tordre le dos contre un mur et se raidir le cou dans des sommeils agites, passer des heures a regarder le ciel et a observer les feuilles des arbres bouger au rythme du vent. Ne rien faire, ne rien penser, s'epargner toutes ces souffrances. Seven voyait cette maniere de vivre comme une delivrance, mais aussi comme un abandon certain de soi-meme. Elle avait une vie et ne pourrait jamais se reduire a la passer recroquevillee sur elle-meme. Elle n'abandonnerait pas, ne se refermerait jamais sur elle, ne tomberait jamais dans toutes sortes d'addictions, parce qu'au fond d'elle-meme vivait toujours la battante egoiste qu'elle avait ete, la survivante eternelle. Elle avait survecu a l'inimaginable, et il n'etait plus temps de laisser tomber.

Arrivant en vue de la maison d'Avery, Seven distingua tout de suite la peinture verte ecaillee de la facade, les volets manquants et le bois se decrochant par endroit, se delitant par morceaux. Elle s'approcha sans remarquer une marche cassee, et faillit en perdre l'eauilibre, ce qui aurait ete un comble, avant qu'elle ne reussisse par chance a se rattraper. Elle ne comprenait pas qu'Avery vive encore ici alors que, sa soeur ayant gagne les jeux l'annee precedente, ils etaient censes posseder une maison dans le village des vainqueurs. Mais il etait vrai que les Hunger Games se deroulaient actuellement, et qu'Alexiane devait donc se trouver au Capitole pour assurer son role de mentor. Cela expliquait peut-etre le fait qu'Avery n'habitait pas seul dans la maison, mais dans son vieux taudi. Il n'avait sans doute pas envie d'entendre ses propres pas claquer sur le sol, ses propres cauchemars le reveiller, comme pour renforcer la sensation pregnante qu'il etait definitivement seul. Peut-etre etait-ce aussi pour cela qu'il passait souvent la nuit en charmante compagnie. Seven n'en savait rien, en realite, et cela nourrissait l'epaisse brume entourant le jeune homme. Elle ne cherchait plus a le comprendre en montant des reflexions incongrues, ni meme a savoir pourquoi elle faisait cela ; le seul moyen etait de lui parler directement, pour que la brum s'efface peu a peu. Seule devant la maison, elle se rendit compte qu'elle n'avait pas du tout prevu quoi lui dire, et qu'elle n'en avait toujours aucun idee. Tiens, c'est pour manger, comme je sais que l'argent ne cours pas les rues avec toi. Je me suis dit qu'on pouvait partager une pomme ? Ne me dis pas que tu n'es pas habitue a ce quelqu'un se point de nuit chez toi pour t'offrir des fois, quand meme ? Definitivement pas. Cela lui rappelait combien son geste etait stupide et temeraire, comme elle avait rarement l'habitude d'en faire. Pourquoi avait-il fallu que ce soit lui, qui attire sans attention ? Pourquoi pas Cael ? Tout aurait ete si beau, si simple. Elle aimait les gens tortures, comme elle. Un jour peut-etre le comprendrait-elle, et alors elle arretait de prendre mener une existence normale la ou rien ne l'etait. Alors qu'elle se trouvait sur la petite terrasse devancant la maison, elle entendit un crissement au loin, si aigu qu'il la fit sursauter. Sans doutes deux chats, rien de bien inquietant. Cependant, le sol craqua lorsqu'elle se retourna brusquement, et ayant aussitot peur qu'Avery l'ait entendue, elle s'obligea a avancer, sortant de son immobilite. Ses doigts pousserent le bois de la porte avec retenue, puis elle la tapota legerement, pour signaler sa presence. Sous ses yeux ebahis, la serrure s'actionna et la porte s'ouvrit en grincant. Chez elle, jamais personne ne pouvait entrer a sa guise, bien qu'il aurait ete fou de croire que des pauvres pouvaient avoir envie de voler d'autres pauvres. Il s'agissait juste d'une histoire de... mentalite, sans doute. Se savoir en securite chez soi. Mais peut-etre Avery ne se sentait-il pas chez soi. Ou peut-etre attendait-il quelqu'un ? Dans tous les cas, Seven ne pouvait plus attendre a present qu'elle avait ouvert la porte. Il ne manquerait plus que le jeune homme l'assomme sous le coup de la surprise, puisqu'elle n'osait pas proferer le moindre mot pour s'annoncer. Sa tete passa dans l'entrebaillement de la porte, tentant de distinguer quelque chose dans cette maison inconnue, ce que le crepuscule n'aidait pas. Elle s'osa pas aller plus loin que cela, et comprit qu'il etait alors temps de parler. Elle se racla la gorge, pour qu'au final, seule une petite voix genee puisse en sortir. Hum... C'est Seven. Je voulais... Sa voix s'affermit comme elle le put. Il y a quelqu'un ?


hj : surtout, ne repond pas autant, parce que c'etait juste exceptionnel que j'ecrive 2800 mots *meurs* (la seule fois d'ailleurs, tu m'inspires) aussi, la moitie n'a pas d'interet pour le rp, c'est plus pour le deveppement du perso.


Dernière édition par Seven T. Blackwood le Mer 29 Aoû - 10:58, édité 1 fois
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into the fire (avery) Vide
MessageSujet: Re: into the fire (avery)   into the fire (avery) Icon_minitimeLun 30 Juil - 1:11

in the morning i'll be with you but it'll be a different kind
Le silence. Rien d’autre que le silence. Pour certains, il serait très certainement lourd, pesant, preuve ultime d’une solitude désormais routinière. Pour toi, ce n’est qu’un engourdissement habituel qui vient s’installer après une dure journée de travail, quand tu t’allonges sur le lit fin et grinçant qui trône dans ta chambre. Quand ton dos s’imbrique lentement dans les courbes du matelas, le soulageant un instant. Tu soupires fort. Un peu trop d’ailleurs. Tellement fort que tu prends conscience que tu es vraiment, définitivement seul. Non que tu le ne savais pas, mais tu te rends compte que tu le seras encore pour un moment. Que tu le seras pour ce moment.
Tu n’as aucunement envie de te lever. La maison est plongée dans une sorte de pénombre étrange, zébrée par les rayons d’un soleil qui se couche tranquillement. Il fait relativement chaud encore, tout du moins dans la petite maisonnée. Elle a conservé un peu de la chaleur du rayonnement de l’astre de feu, rendant les nuits finalement très douce, malgré son manque cruel d’isolement. En son sein l’atmosphère est donc restée tiède, sèche. En rentrant, tu as mis des herbes un peu partout, rendant le parquet encore un peu plus bigarré. D’un gris abîmé, comme si le feu l’avait léché pendant longtemps, il grince, grince sans arrêt. Une petite brise s’infiltre dans les planches écartées du mur de droite, produisant un bruit qui brise doucement le mutisme de l’habitat. Le vent parle plus que toi.

Tu ouvres les yeux. Tu relèves légèrement la tête, voyant par la porte ouverte la baignoire en fer qui t’attend, dans la minuscule salle d’eau, puis tu te laisses paresser encore un moment. Tu pourrais jouir d’une plus belle dans le village des vainqueurs que tu as acquise grâce à Alexiane. Tu pourrais avoir une télévision de qualité, aussi, y voir le plus beau des rouge sangs. Tu pourrais te promener entre les plans de travail de l’immense cuisine. T’étaler à ton aise dans le lit gigantesque de la chambre voisine. Tu pourrais aussi te retrouver, te sentir encore plus seul encore, dans une maison froide, vide. Tu pourrais, tu ne veux pas. Ca te semble logique de revenir ici, où l’odeur d’Elizabeth plane encore, où tu peux presque entendre les pas lents, traînants, de ton père rentrant du travail, le bruit des assiettes posées sur la table par ta mère, et la petite voix d’une Alexiane beaucoup plus jeune. Tu sens la maison vivre un instant, au travers de tes paupières closes, avant de la voir se ratatiner de nouveau, jusqu’à ce qu’elles finissent par craquer, par vouloir apercevoir un instant une illusion presque vraie.
C’est pitoyable, tu songes. Se raccrocher à des souvenirs de la sorte. Mais malgré tout, malgré toute la tristesse que transpire cette bicoque, malgré tout ce qu’elle te rappelle, c’est la seule qui te fait te sentir moins esseulé. Comme si elle devenait une personne à part entière, comme si elle te permettait d’y voir en elle tout un peuple. Tu souris à cette pensée, avant de finalement avoir le courage de te lever et de marcher vers la baignoire.

Tu jettes avec désinvolture ta chemise sur le parquet. Elle est si sale qu’on ne pourrait presque plus la discerner de ce dernier. Ton pantalon, un peu vert par endroit, semble être uniquement constitué d’un duo de terre sèche et de boue collante, à l’image de tes chaussures. C’est un véritable soulagement quand tu te noies presque dans le bain. L’eau est froide, comme tu l’aimes en cette saison, et elle s’agite un temps contre ta peau. Rien de mieux que ça avant d’aller voir des jeunes gens s’étriper dans la glace, le vent et la neige. Rien qu’à l’idée du cauchemar qu’ils vivent, tu prends encore une fois conscience de la chance que tu as de pouvoir t’étendre dans une eau claire, exempt de tout stress, de toute menace imminente de mort. Ou presque. En tout cas, tu profites de cet instant de tranquillité, de calme absolu, de l’apaisement total…
Crac. Tu l’as à peine entendu. Le bruit n’a été qu’un simple murmure, un quasi insignifiant bruissement qui a suffit à te faire redresser. Ce n’est pas souvent que tu entends ça. Pas souvent que le craquement n’est pas produit par ton propre pas. Tu dresses l’oreille, un peu curieux de savoir s’il y a vraiment quelqu’un, ou si ce n’est juste le prolongement de tes récentes illusions. Mais rien ne vint. Certainement un chat, tu penses. Toc, toc.
Certainement pas un chat qui… toque.
Tu n’attendais pas à ce qu’elle se pointe maintenant. Ca te surprend tellement que tu te presses de sortir, attrapant au passage le pantalon noir plus souple et plus fin que tu comptais enfiler plus tard quand même, et le tee-shirt blanc qui reposait sur l’étroite archelle contre le mur. Tu t’habilles en vitesse. C’est Seven. Seven ? Tu t’arrêtes. Je voulais...Qu’est-ce qu’elle fait ici ? Immobile, tu songes à ne faire aucun bruit et faire comme si tu n’étais pas là. Mais d’un côté, tu as très envie de savoir pourquoi elle est ici. Il y a quelqu’un ? Tu te passes lentement la main dans les cheveux, toujours bien humides, balayant ton regard de gauche à droite. Finalement, ta curiosité prend le dessus, et tes pas te guident, un peu hésitants, vers l’entrée de la maison, donnant directement sur le minuscule salon.

C’est bien Seven. Sa tête dépassant dans l’entrebâillement, ses cheveux blonds teintés d’une étrange couleur, certainement à cause de la pénombre. Avec la porte entrouverte, tu découvres qu’il fait déjà presque nuit, ce qui te fait encore un peu plus te poser des questions. Qu’est-ce que Seven, originaire de la place centrale du district, foutait si tard dans une des parties les plus reculées ? Tu te tiens debout, l’expression de ton visage trahissant ta surprise. Pourtant, tu n’es pas en colère, ni même agacé. Juste. Surpris. Seven ? Oui, elle vient de te le dire, Avery. En prononçant son prénom, tu sembles prendre plus conscience de la situation qu’auparavant, et tu songes à ce qu’elle pourrait penser. En effet, la maison n’est pas d’une propreté impeccable, ni même d’une organisation à toute épreuve. La table en bois ronde, disposée juste en face du mur où le rétroprojecteur affiche en ce moment même les Jeux, est affublée d’une vaisselle abondante, et la cuisine ouverte, un peu plus loin, est plongée dans l’obscurité la plus complète (bien heureusement). En fait, elle ne doit pratiquement rien y voir, finalement. Mais rapidement, tu fais en sorte d’allumer deux lampes à l’huile. Une nouvelle et grande luminosité s’installe et tu vois plus nettement Seven. Tu es encore à une certaine distance d’elle, et ta gêne se fait sentir. Puis tu te rends compte que tu n’es pas très accueillant. Entre. Ta main se pose sur la poignée et tu ouvres un peu plus largement la porte, avant de la refermer sur son passage. Face à elle, face à son regard, tu perds bizarrement tes moyens. Hm, il y a un problème ?


HJ:
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into the fire (avery) Vide
MessageSujet: Re: into the fire (avery)   into the fire (avery) Icon_minitimeVen 3 Aoû - 15:26

Pendant une seconde, ses paroles résonnent dans l'habitation, et elle se surprend à écouter le silence et à porter attention aux bruits les plus discrets, se demandant tout à coup s'il n'est pas déjà trop tard. Peut-être n'est-il déjà plus là, mais parti chez une de ses conquêtes, ou chez un ami. A-t-il des amis ? Elle n'en sait rien, elle ne sait rien. Patiente, elle attend tout de même le temps de plusieurs respirations, un peu plus rapides que d'habitude, le temps de le laisser réagir si jamais il se trouve bien ici. Il finit par apparaître soudainement, sans que la jeune femme n'ait eu le temps de le voir arriver. Blanc et noir. Noir et blanc. Elle doit bien s'avouer qu'elle le trouve particulièrement séduisant, avec ses muscles saillants sous son t-shirt blanc, qui éclaire tout de suite son visage aux traits fins. Mais elle n'est pas là pour ça, et il sera d'ailleurs temps qu'elle réagisse, parce qu'il lui semble qu'Avery vient de lui parler, ou peut-être même de l'interroger sur la raison de sa présence, ce qui paraîtrait légitime. Elle n'a pas écouté, et ne sait donc pas quoi répondre, tandis qu'elle est davantage concentrée sur l'intérieur de la maison qui s'éclaire faiblement lorsque le jeune homme allume deux lampes à huile. A tort, elle avait d'abord pensé qu'il vivait dans une pièce unique, mais commençait à distinguer d'autres portes, ce qui lui faisait clairement comprendre que ce n'était pas le cas. Elle l'avait imaginé vivre le plus sommairement possible, mais ses vêtements propres et les gouttes d'eau qu'elle voyait perler sur le coup du jeune homme lui prouvait que non. Intimidé, elle n'osa pas pousser la porte malgré qu'il l'ait vue et attendit donc qu'il l'entrouvre davantage pour elle, avant de s'engager dans la maison.

Silencieuse, elle observait tout ce qui se trouvait autour d'elle, n'étant jamais venue ici, alors qu'il était déjà venu chez elle. Malgré sa réserve, elle était dotée d'une curiosité naturelle qui lui faisait penser que l'on pouvait apprendre nombre de choses sur quelqu'un, uniquement en découvrant son lieu de vie. Pour le moment, elle ne savait trop que penser du jeune homme, puisque même si la maison n'était pas d'une propreté impeccable, elle devait s'avouer agréablement surprise. En fin de compte, elle tirait des conclusions négatives bien trop rapidement, alors qu'elle détestait pourtant ceux qui le faisait. Mais elle ne pouvait s'en blâmer, parce qu'il était si secret, qu'elle ne pouvait pas savoir... Seven arrêta bien vite de regarder autour d'elle pour tendre la corbeille de fruits au jeune homme, un sourire incertain tirant ses lèvres. Elle ne dit rien, puis réalisa qu'il n'allait sûrement pas tirer des conclusions tout seul, alors qu'un silence quelque peu gêné s'était installé entre eux. Avec un peu de courage, elle réussit à le rompre et même à ne pas bafouer. C'est pour m'excuser. Je ne sais que tu ne m'as rien demandé mais je n'avais pas à te parler comme je l'ai fais... Elle se tut deux secondes, avant d'ajouter sur le ton de la plaisanterie. Ces pommes viennent du meilleur verger du district. Je ne voudrais pas qu'Alexiane pense que je profite de son absence pour me montrer désobligeante avec son frère ! Une fois de plus, elle laissa quelques secondes de blanc qui lui laissèrent le temps d'hésiter. Prendrait-il bien le fait qu'elle vienne lui apporter des fruits ? Elle avait peur qu'il ne s'énerve, pensant qu'elle le nourrissait, ayant pitié du fait qu'il vive seul et sans confort du fait de l'absence de sa soeur. Elle ne savait pas non plus si elle ferait bien de lui poser des questions sur cette dernière, parce qu'elle était au courant de leur lien très fusionnel, et bien qu'étant l'amie de la jeune femme, il pourrait juger cela comme une intrusion dans son intimité et avoir une raison supplémentaire de lui en avoir. Mais elle avait l'habitude se montrer agréable, compatissante, alors il ne dérogerait pas à sa conduite en l'étant à présent. C'était quand même fou qu'il puisse la faire douter ainsi. Au fait, tu as des nouvelles d'elle ? Elle s'en sort, au Capitole ? Seven n'avait pas osé enployer le terme « aller bien » parce qu'elle savait pertinnement qu'Alexianne avait été très affectée par sa participation aux Jeux, et que cela l'avait défintivement changée. L'imaginer devant des écrans en train d'observer, impuissante par faute de sponsors, ses tributs se faire tuer, cela devait la ronger à petit feu. Surtout que le jeune homme du district onze, Ezea, avait déjà succombé... Elle avait donc essayé de nuancer sa question, parce qu'elle se sentait bien ce ça n'allait pas « bien ». Ca n'irait plus jamais bien, après une expérience pareille. Et contrairement à elle-même, Alexiane n'essayait pas de voiler la face avec ses espérances, ce qui devait être d'autant plus difficile à vivre.

Lorsque le dernier mot de sa question sortit de sa bouche, la jeune femme se retourna de manière à quitter l'embrasure de la porte qui lui donnait l'impression qu'elle allait se faire à la porte d'une minute à l'autre. Bien qu'elle ne veuille pas s'imposer, elle espérait tout de même qu'il n'allait pas la renvoyer dans la seconde. Alors que ses yeux suivaient le mur puis passaient à une porte, ils tombèrent subitement sur le rétroprojecteur qui affichait les Jeux. Bien sûr qu'en quittant sa maison, ses parents, ses murs, elle ne lui quittait pas, eux. C'était si naîf de l'imaginer. Pourtant, elle n'y avait même pas songé, comme si la réalité ne pouvait pas la rattraper vu qu'elle allait le voir, lui. Elle se trouvait là, devant les images qui défilaient, alternant la vision des commentateurs bien au chaud dans leurs studios et des tributs gêlés dans cette arène glaciale. Un frisson parcourut son dos tandis qu'elle se figeait, sa soeur n'étant jamais bien loin de ses pensées. Qu'était-elle supposée faire, devant lui ? Sourire, mentir, plaisanter, arrêter de regarder ? Elle ne pouvait rien faire. Le son emplissait ses oreilles, bourdonnait dans ses tympas, et même son écran, des images défilaient dans son cerveau. Alors, elle ne fit rien. C'était à peine si l'air filtrait ses lèvres pour atteindre sa bouche, seule partie de son anatomie qui n'était pas figée à cet instant précis.


hj : je suis en retard, pardoooon. et c'est court et pas génial u_u
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into the fire (avery) Vide
MessageSujet: Re: into the fire (avery)   into the fire (avery) Icon_minitimeMer 15 Aoû - 0:12

Si elle n’avait pas débarqué, tu aurais certainement pris encore quelques minutes à te prélasser, à rêver d’une vie passée, détruite, envolée. Tu te serais accordé encore un quart d’heure dans l’eau, observant le bout de tes doigts se friper, sentant ton dos se détendre, et appréciant le silence d’or. En fait, si tu ne lui avais pas adressé la parole tout à l’heure, alors que tu n’avais absolument rien à lui dire, elle n’aurait jamais franchi la porte de la maisonnée. La marche du perron n’aurait jamais grincé, et tu n’aurais pas cette allure d’ahuri empreinte sur ton visage encore humide. Oui, celle que tu affiches en ce moment même. Tu es tellement surpris… Tu n’aurais jamais pensé que Seven pourrait venir ici, aujourd’hui même, alors que votre échange encore tout récent a été ponctué de malentendus, de désaccords en tout genre et de gênantes excuses. Un vrai cocktail de maladresses en tout genre, affublé de ton mutisme et de sa surprenante douceur. Maintenant qu’elle est là, tu découvres que tu redoutais une nouvelle entrevue avec elle. Plus douce, plus innocente, plus adorable que Seven, tu sais au fond de toi qu’il n’y a pas, mais tu sembles être un peu affolé avec elle, comme si tu ne savais plus vraiment comment te comporter. Perdu, tu l’es définitivement.

Tu vois qu’elle est aussi mal à l’aise que toi. En même temps, ça doit changer de son environnement habituel. Il est vrai que ta bicoque est un peu… singulière, et tu te surprends presque à regretter de ne pas avoir élu domicile dans la grande maison qui t’attend dans le village des vainqueurs. Comme si, pour Seven, tu voulais dans un sens quelque chose de mieux, de plus confortable. Pourtant, il n’y a sur son visage aucun signe de dégoût ou de rejet, ce qui diffère avec les quelques filles du village qui ont pu venir ici quelques fois. Son regard balaie la pièce, et même si tu es un peu gêné avec le désordre qui y règne, tu essaies de ne pas le montrer et d’être le plus détendu possible. Un raclement de gorge, preuve ultime que ton stratagème va tomber à l’eau. Plongé dans tes pensées, Seven arrive à te sortir de ces dernières en te tendant quelque chose sous le nez, tu esquisses même un pas en arrière, avant de te rattraper et te redresser. C’est pour m’excuser. Tu sens un peu le rouge te monter aux joues. La température dans la bicoque semble avoir gagné en quinzaine de degrés. La gêne en est l’origine, sans aucun doute, mais aussi une forme de colère, peu profonde, mais un agacement certain face à, de nouveau, un élan de gentillesse trop rare dans le district, que Seven est en train de faire. La jeune femme déroge à toutes les règles, encore une fois. Non pas que ça ne te fasse pas plaisir, mais tu te demandes déjà comment tu vas lui donner la pareille. Tu sais pertinemment que ce n’est pas grand-chose pour elle, tu le lis dans son regard, et dans le ton sincère qu’elle emploie. Je sais que tu ne m’as rien demandé mais je n’avais pas à te parler comme je l’ai fait… Ces pommes viennent du meilleur verger du district ! Tu esquisses un sourire un peu maladroit, trahissant ton trouble et ton embarras. Je n’en doute pas, tu arrives à dire. Je ne voudrais pas qu’Alexiane pense que je profite de son absence pour me montrer désobligeante avec son frère !

Rien qu’à l’entente de son prénom, ton cœur se serre. Du fait du manque, de son absence toujours et encore plus longue, et des souvenirs de son retour des jeux. Alexiane et toi, c’est étrange, c’est changé. Et quand tu entends son prénom, tu ne peux empêcher le remords, la tristesse, s’emparer un quart de secondes de tous tes sens. Alors tu forces un plus grand sourire encore. Je suis sûre qu’elle ne t’en voudrait pas si tu l’étais. Tu arrives même à continuer la plaisanterie avec elle, jouant la carte de la solidarité féminine. Comme quoi, c’était plutôt simple de s’esclaffer gaiement avec Seven. Pas quelque chose d’insurmontable comme tu le pensais quelques secondes auparavant. Pourtant, un blanc s’installe un temps après et tu te sens obliger de t’occuper les mains, histoire de ne pas rester planter là, à scruter Seven les mains dans les poches. Merci Seven, tu marmonnes doucement, avant de lui débarrasser, tu songes, de façon assez galante le petit panier pour le porter dans le « coin cuisine » vers la droite de la pièce, plus loin de la table ronde. Au fait, tu as des nouvelles d’elle ? Elle s’en sort, au Capitole ? Tu poses le panier un peu trop brusquement à ton goût quand la question parvient à tes oreilles. Tu n’as pas spécialement envie de parler d’Alexiane maintenant, encore moins de son rôle récurrent auprès de ces pauvres gosses, luttant en ce moment même dans une arène effroyable. Mais tu n’en veux pas à Seven. Après tout, encore un peu plus après la victoire d’Alexiane, il n’était pas rare que les gens ne posent pas des questions sur l’un et sur l’autre quand l’un d’entre eux croisait des connaissances, des amis. N’étaient-ils pas connus pour avoir une relation fraternelle forte, un lien indéfectible, une affection pour l’autre sans limite ? Pourtant, aujourd’hui, tout ça couve sur un éternel nuage de doutes. Tu sais contre qui tu es vraiment en colère. Un peu contre tout le monde, beaucoup envers toi. Alors tu réponds vaguement, comme si tu savais. Je suis sûre qu’elle se débrouille, oui. Même si tu sais pertinemment que non. Pas dans le sens que tu voudrais, en tout cas.

Tu avais déjà entendu les pas de Seven se déplacer, alors tu prends finalement la peine de te retourner. Son regard clair s’est finalement arrêté sur le rétroprojecteur. Ha. Tu l’avais presque oublié, avec tout ça. Tu en parles comme si c’était une personne, tout du moins, un intrus. Comme la plupart, tu le détestes. Et en voyant Seven, figée devant les images, tantôt de jeunes enfants souffrant, tantôt de gens du Capitole pariant stupidement sur leurs têtes, tu sens ton estomac se retourner. Pour tous, la vision des jeux est un calvaire, un supplice. Malgré tout, avec le temps, la douleur, les souvenirs, sont devenus communs avec ce visionnage. Une punition éternelle, une souffrance palpable, visible, tangible, au travers de cris, d’images… Tu t’extirpes de tes pensées pour prendre la carafe d’eau qui trône près de la table de travail de ta cuisine. Tes pas te guident rapidement vers la table ronde, sur laquelle tu poses la carafe et deux verres. Je t’en prie, assieds toi. Tu lui tires une chaise quelque peu bancale, ce que tu remarques, avant de tenter une approche amusante, désolée. C’est toujours mieux que de rester debout.



HJ:
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MessageSujet: Re: into the fire (avery)   into the fire (avery) Icon_minitimeMer 29 Aoû - 16:30

Si Alexiane s'en sort, c'est le plus important, penset-elle. Parce qu'actuellement, ce n'est pas son cas à elle. Elle a bien entendu Avery lui parler, mais c'est comme si le son passait à côté de ses oreilles sans vraiment les atteindre, c'est comme si le souffle de jeune homme se faisait sentir, mais qu'il n'était qu'un frôlement. Je t’en prie, assieds toi. C’est toujours mieux que de rester debout. La jeune femme voit distinctement son interlocuteur tirer une chaise bancale, sourit même devant sa tentative d'humour décalé, puis finit par s'asseoir. Mais le cœur n'y est pas. Toutes les expressions qu'elle s'efforce de placer sur son visage ne sont que surjouées, qu'inventées, pour faire croire que tout va bien. A cet instant, elle se demande vaguement ce qu'elle fait là, mais n'est même plus capable de répondre à sa propre question, tant elle est ailleurs, dans une dimension qu'elle seule elle peut appréhender. Elle a pourtant conscience que sa tentative de politesse, les fruits, toute cette mascarade, ne sont que futiles, puisqu'elle ne sait plus ce qu'elle fait ici. Que peut-elle lui dire, à ce solitaire silencieux, au moment même où elle rêverait de s'enfouir sous ses draps et de se taire pour toujours ? Pourtant, c'est bien elle qui se trouve là, qui s'immisce dans l'intimité du jeune homme à un moment où aurait sans doute préféré rester seul. Seven voudrait se fustiger elle-même, s'en vouloir, se haïr, mais elle n'est même pas capable de faire preuve de tels sentiments. Elle est trop faible. Sitôt qu'un événement imprévu l'atteint, elle se trouve dépourvue de toutes ses facultés, et se retrouve immobile, silencieuse, inutile. Elle disparaît. Elle aimerait bien disparaître, tout de suite, pour ne pas être obligée de regarder cette abomination qui se déroule sous ses yeux, et pour ne pas avoir à lancer une conversation dont elle ne connaît si le but ni l'intérêt. Pendant quelques secondes, ses yeux vont du rétroprojecteur au mur, tandis que son regard s'embue. Elle a toujours été trop sensible face aux Jeux, mais cela n'a jamais été trop difficile à gérer par rapport aux autres, puisqu'elle est le plus souvent seule, ou en compagnie de ses parents, lorsqu'elle se trouve dans l'obligation de visionner ces scènes d'horreur. Mais là... Elle pense à sa soeur, mais aussi aux pauvres tributs des districts, de son district particulièrement. Ce garçon, Ezea, qui n'a pas survécu bien longtemps... C'est ainsi toutes les années. Mais il y a cette fille, cette Viha, toujours en lice, qui se bat pour sa survie. Pourtant, Seven ne sait pas si elle doit se réjouir de cette nouvelle, lorsqu'elle pense à la manière dont la fille a tué un autre tribut. C'était ignoble. Ces Jeux sont ignobles. Elle ne devrait pas penser à ça, et se contenter de parler de tout et de rien, de sourire et de se montrer enthousiaste pour des bêtises, d'être la fille un peu naïve et très douce que tout le monde aime bien, parce qu'elle voit le monde sous le meilleur des angles. Mais parfois, c'est si dur qu'elle sent ses murailles s'effriter, ses façades s'effondrer, mettant sa sensibilité à nue plus que jamais. Elle serait presque capable de mettre tout cela sur le dos d'Avery, qui malgré tous ses efforts, ne lui parle toujours pas, et se contente de se taire alors qu'elle aurait besoin, tant besoin, que quelqu'un lui change les idées. Elle se sent si seule en cet instant.

Il faut qu'elle fasse quelque chose pour ne pas se complaire dans cette situation, avant qu'elle ne s'effondre. Les larmes aux yeux, elle se tourne vers lui et se force à sourire. C'est devenu tout un art au fil des années, et même son sourire le plus faux pourrait paraître si vrai, si sincère. Ses expressions sont si convaincantes qu'elle arriverait à retrouver un semblant de gaieté en se souriant à elle-même. « Je te dérange, n'est-ce pas ? » Elle ne sait plus quoi dire, et c'est la seule chose qui lui vient à la l'esprit. Soudain, elle en a marre de faire semblant d'être heureuse de toujours parler, de parler pour les autres, d'être là pour les autres. N'y aura-t-il jamais personne qui sera là pour elle ? Elle veut le pousser à parler, et non pas seulement à lui répondre. Sinon, il est clair qu'elle n'a plus rien à faire ici désormais. « Est-ce que t'as des amis, Avery ? Des amis à qui tu parles, à qui tu dis des choses, et non juste avec qui tu échanges la mission du jour ? » C'est un fleuve, une rivière, qui coule seule et se déverse sans retenue. Les vannes sont ouvertes, et l'eau court, grappille du terrain en se modulant au rythme des pierres sur lesquelles elle court. « Je peux comprendre que tu n'aies rien à dire, et que la vie des autres ne t'intéresse pas, que tu n'aies pas envie de te pencher sur leurs petits problèmes parce que tu en possèdes déjà suffisamment à toi seul. » Respiration. « Moi je parle beaucoup, je parle tout le temps. Parce que je crois que ça peut vraiment aider les gens qui ont besoin de savoir qu'ils ne sont pas seuls. » Elle et sa psychologie optimiste... « J'aime bien ta sœur, parce qu'avant, on parlait beaucoup ensemble. Et maintenant, c'est elle qui a besoin qu'on lui parle, parce qu'elle a vécu quelque chose d'horrible et qu'elle ne pourra continuer à apprécier sa vie que si elle sait qu'elle ne la continuera pas seule. Je pensais que tu serais comme elle, je me suis dis que tu pouvais peut-être être différent des autres. Peut-être quelqu'un de sympathique, d'intéressant à connaître. » Elle hausse les épaules et sa voix rauque se fait inquisitrice, ferme et pourtant suppliante. « Mais tu ne parles pas. Tu ne parles pas ? » Et puis une dernière parole, comme une excuse. « Je m'en vais, si je té dérange, si tu attends quelqu'un ou... » Sur le dernier mot, sa main s'agrippe à la table, comme si elle était prête à se lever. Il est inutile de chercher plus loin s'il refuse de parler, parce qu'elle en a marre d'être seule face à tout ça. Elle est prête à se lever, vraiment.

hj : bouhouuhouuu je suis désolée pour le retard ;___; Et c'est nul ;___; J'espère que tu galèrera pas pour répondre, je changerai si t'as besoin.
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