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 ( J2 ) DARK PARADISE ➺ the final sazeha.

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( J2 ) DARK PARADISE ➺ the final sazeha. Vide
MessageSujet: ( J2 ) DARK PARADISE ➺ the final sazeha.   ( J2 ) DARK PARADISE ➺ the final sazeha. Icon_minitimeMer 25 Juil - 22:19


( RUE'S FAREWELL ➺ JAMES NEWTON HOWARD )


mother, listen to my heart. just
as one beat ends another starts.
La nuit l'encerclait, douce et étoilée. Une délicate brise caressait son épiderme comme on eût frôlé un amant, tandis que les branches craquaient sous ses pas avec langueur, et que les astres, beaux et lumineux, dardaient sur lui un nimbe chaleureux. Le jeune homme marchait sans réfléchir, une main sur l'abdomen, l'autre s'accrochant aux branchages environnants. Son regard était vague, à l'instar de ses lèvres qui hésitaient entre douleur et fatalité. Il ne savait pas s'il marchait dans la bonne direction. Il ne savait même pas s'il aurait le courage d'avancer jusqu'à ses alliées. Il se contentait de progresser avec lourdeur parmi les conifères enneigés, en tentant d'ignorer le feu cuisant qui dévorait son estomac. Il aurait aimé être insensible à ce mal qui le rongeait, mais ce n'était pas le cas. Il ne voyait rien sinon le sang qui s'échappait abondamment de la plaie béante, comme un ruisseau vermeil drainant les chapitres de sa vie. Il venait de réaliser qu'il allait périr dans moins d'une heure. Peut-être moins de dix minutes. Sa vie allait s'achever si simplement, sans qu'il ait eu le temps d'accomplir le quart de ce qu'il aurait voulu faire. Toutes ses illusions s'étaient évanouies au moment où le poignard avait perforé ses entrailles.

Soudain, un coup de canon déchira le silence paisible de la forêt. Un second le suivit, presque aussitôt. C'est comme si les tributs du Trois et du Douze s'étaient donnés un accord tacite pour mourir ensemble. A cette idée, Ezea sourit. Lui aussi, il allait mourir avec de la compagnie. Il n'attendait que ça. Il en avait assez de souffrir. Il voulait retrouver ses deux amies, et s'éteindre en serrant leurs mains pour une dernière pression. Il ne voulait pas mourir seul et abandonné.

Il essaya de regarder les arbres ; cette végétation qui avait été son quotidien depuis sa naissance. Au Onze, il n'y avait pas beaucoup de sapins. C'étaient plutôt des érables, voire des chênes ou des bouleaux. Ezea se rappelait avoir un jour rencontré un chêne dont le tronc était si gros que sa curiosité d'enfant s'était retrouvée captivée. Comme fasciné par les centaines d'années qui avaient construit cet ancêtre à la majesté grandiose, le regard du garçon s'était figé pendant plusieurs instants. Chaque nervure de l'écorce avait semblé lui lancer un appel. Chaque bruissement de feuille l'avait fait tressaillir en retour. Ezea s'était demandé s'il connaîtrait un jour le même destin que cet arbre. Malheureusement, Ezea n'aurait jamais l'occasion de vivre aussi vieux que ce chêne. Ezea n'aurait pas même l'opportunité de constater les modifications de la sénescence sur son corps. Ezea n'aurait pas d'enfants. Il ne vieillirait pas, ne découvrirait pas le maelström de joies simples et banales qu'il aurait dû embrasser. Ezea allait mourir comme un enfant.

Les flocons ne parvenaient pas à masquer les traces de pas sanglantes que le jeune homme laissait dans la neige. Alors qu'un vertige plus puissant que les autres le paralysait, il dut s'arrêter un instant. Il s'agrippa à un gros rocher accroché à la montagne, vacillant légèrement, l'univers semblant se renverser sous lui. Puis il décida de repartir en mettant un peu plus de force dans chacune de ses enjambées. Il aurait voulu pouvoir avancer plus vite, mais il n'en était pas capable. Son faciès livide contrastait avec l'hémoglobine qui avait perlé sur son menton. C'était de la même couleur que les groseilles, pensa-t-il. Des fruits acides que l'on rencontrait partout autour de l'orphelinat. Là-bas, il en mangeait souvent. A cet instant, Ezea aurait apprécié pouvoir croquer à nouveau dans la peau d'une groseille... Il aurait profité de chaque parcelle du fruit. Il n'était même plus certain de se souvenir du goût d'une groseille, et ça le peinait.

Plus vite qu'il le pensait, il déboucha sur le campement qu'il avait quitté quelques minutes auparavant. Il repéra les silhouettes de Viha et Sagitta, ses deux alliées sur qui il allait pouvoir compter une dernière fois. Elles étaient là, alertes, saines et sauves. Il leur sourit simplement, bien qu'une d'entre elles se soit précipitée pour soutenir son bras engourdi. Il la repoussa gentiment, et dit : « Laisse-moi, s'il-te-plaît. » Il avait dû s'y reprendre à plusieurs fois pour formuler sa phrase correctement, mais il y était parvenu. Sa voix, bien qu'elle ne ressemblât plus à ce qu'elle était autrefois, était teintée d'un calme mêlé de joie. Il réalisa qu'il ne l'entendrait plus jamais distinctement et que c'était l'une des dernières paroles qu'il prononçait. Jamais plus il ne pourrait s'esclaffer, rire, crier ou plaisanter avec conviction. C'était un peu de son existence qui s'échappait à chaque symptôme de son trépas. A l'aide de Viha – il reconnut sa placidité habituelle -, il s'allongea sur le sac-de-couchage que quelqu'un avait étendu sous lui. C'était assez confortable, et il était gêné de devoir souiller le tissu propre de son sang visqueux. Il ressentait la saveur métallique du précieux liquide vital sur sa langue, et ce n'était pas si désagréable. « Je vais mourir. » annonça-t-il simplement comme s'il s'agissait d'une banalité. A cet instant, il ne pensait plus du tout aux Hunger Games et aux caméras qui se repaissaient de sa douleur. Tout sentiment de haine avait disparu. Seuls les infimes tremblement qui animaient son corps pâle trahissaient la peur indéfectible qui menaçait de l'étreindre.
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MessageSujet: Re: ( J2 ) DARK PARADISE ➺ the final sazeha.   ( J2 ) DARK PARADISE ➺ the final sazeha. Icon_minitimeMer 25 Juil - 23:47



stay with me
i beg you
stay with me
Je soutiens mon épaule endolorie. Je l'ai bandée avec un bout de pansement que j'ai piqué à Viha pendant qu'elle avait le dos tourné. Heureusement que j'avais mal taillé mon épieu, bien que je me rends peu à peu compte qu'il me sera complètement inutile pour la chasse. Il est entré très peu profond, mais le choc a tuméfié le contour de la plaie, ce qui fait un peu peur à voir, même si pour m'avoir fait nombre de blessures semblables, je sais bien que je ne risque rien. Ça fait mal, c'est tout. Mais pas assez pour m'arrêter.

Toutefois, je m'inquiète. Nous nous attendions à retrouver Ezea rapidement, qu'il soit au moins dans les parages, mais il n'est nul part. Alors que je fais les cent pas depuis bientôt cinq minutes, Viha a toujours son calme effrayant, et j'ai envie de la frapper. Je me ronge les sangs et elle, elle a l'air de se foutre complètement du sort de notre allié. Le pire, ça a été lorsque nous avons entendu les coups de canon. Un. Deux. Deux morts. Oh putain. Pas Ezea, non! La crainte de perdre à nouveau quelqu'un de cher m'a prise subitement. Pitié, non. Pas la dernière personne qui compte dans cette Arène. J'ai déjà perdu Aloysius hier. Ne me faites pas perdre mon seul ami ici si vite. Je vous en prie.

Et puis, je le vois. Je suis immédiatement soulagée, puis, je lâche un gémissement déchirant en découvrant la plaie béante qu'il tente de refermer de son poing sur son abdomen. Voyant son pas haletant, et désirant plus que tout faire quelque chose de mes mains, je cours lui prêter main forte. Je retiens son bras, il manque tomber. Je tente de paraître forte, mais je suis terrifiée. Il faut le soigner, et vite.

- Laisse-moi, s'il-te-plaît, souffle-t-il en me repoussant doucement.

- Non, non!

Comment peut-il me demander une telle chose à la fin!? Pourtant, il m'écarte, et je manque m'évanouir tant son état m'inquiète. Des points noirs apparaissent devant mes yeux, je ne comprends plus rien, je ne veux plus comprendre. Si vite. Pourquoi si vite? Pourquoi me l'enlever alors que je n'ai eu le loisir de le connaître qu'une semaine? J'ai envie de hurler. D'ailleurs, je crois que je le fais. De rage. De frustration. On me les a enlevé tous les deux, un à la suite de l'autre. Je crois que je tremble.

Viha, l'oeil au centre de cette tempête, porte le jeune homme jusqu'à notre couche. Je n'ose pas m'approcher. Les souvenirs de cette seule nuit où nous avons dormi côte à côte, où nous avons partagé notre chaleur au milieu de cet enfer de glace m'attaquent de toute part. Je sais. Je sais qu'il est foutu. Qu'un coup dans l'abdomen est fatal. Je ne suis pas idiote. J'aurais tellement aimé l'être.

- Je vais mourir.

Comme un couteau dans le coeur. L'air m'échappe, mes yeux s'embuent. Entendre ces mots, palpables, sonne le glas de ma terreur. Non. Pitié. Ne le dis pas, je t'en supplie! On va te soigner, Ez, on va te soigner. Viha a probablement de quoi guérir ça, non? Ou alors on peut compter sur les sponsors! Je crois que je pète un câble.

Je n'ose pas m'approcher d'Ezea. Je n'ose pas le regarder expirer, je n'ose pas regarder la réalité en face. Viha a raison. Je suis faible. Je préfère fuir que d'affronter. Je m'adosse à un arbre alors que mes jambes fléchissent et m'écrasent sur le sol enneigé. Viha a toujours raison. Ça me rend folle. Car voir le pâle corps du jeune homme, alors qu'il s'agrippe à la vie comme à une bouée, me dévoile l'évidence. Je l'aime. Bordel, je l'aime. Ne me l'enlevez pas.
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MessageSujet: Re: ( J2 ) DARK PARADISE ➺ the final sazeha.   ( J2 ) DARK PARADISE ➺ the final sazeha. Icon_minitimeJeu 26 Juil - 19:00

( J2 ) DARK PARADISE ➺ the final sazeha. Tumblr_m7l2mnx2QT1rblzvso1_500
« you are my sunshine, my only sunshine. you make me happy, when skies are grey. you'll never know, dear, how much i love you. please don't take my sunshine away » Deux coups de canon. Assez pour faire paniquer n’importe qui dans cette arène. Nous n’avions pas vu Ezea depuis un moment, ça pouvait être lui, ou pas du tout. Nous avancions soudainement plus vite à travers les arbres. Mon cœur, cette fois, battait un peu plus vite, mon esprit était moins clair, à certains moments, mais comme toujours, je ne le laissai pas paraitre.

Et puis il était là, debout, à un tournant. Sagitta se précipita vers lui, pendant que je marchais derrière, avec ma lenteur habituelle. « Laisse-moi, s'il-te-plaît » Il disait à la fille du quatre, qui de suite, refusa. J’étais maintenant à leur hauteur, voyant bien les blessures de mon allié. Ce n’était pas joli. « Plus loin, Sagitta. » Je plongeais mon regard dans celui d’ezea. « Je vais t’aider à te coucher. » Je l’amène jusqu’aux sacs de couchages qu’on avait laissé là, et l’allonge. Je prends un moment pour regarder sa blessure. « Je vais mourir. » Il a raison. Sa blessure est profonde, et même avec toutes les meilleures intentions du monde, je n’arriverais jamais à l’arranger. J’attrape ses mains, à genoux à ses côtés. « Oui. Tu vas mourir. » Je n’ai jamais eu de talent pour ce genre de choses. Sans trop pouvoir m’en empêcher, je serre sa main, fort, écoutant le vas-et-viens de son souffle. Je ne peux rien faire de plus. Je reste là, avec lui.

Je ne sais pas quoi lui dire; trop de choses me viennent en tête. J’aimerais lui parler de la fois où nous avions trouvé une portée de chaton dans la grange abandonnée, pour le faire sourire. Nous avions passé des heures à les entrainer ; ils devaient apprendre à chasser, pour nous nourrir. Ça n’avait pas marché, au final. J’aimerais lui parler de mon père qui parlait souvent de « son grand Ezea » et du fait qu’il regrettait toujours le fait de ne pas l’avoir adopté. Mes parents n’en avaient pas les moyens, du tout. J’aurais tellement voulu m’excuser pour toutes ses fois où il avait tenté de me parler sérieusement depuis de décès de ma mère, puisque trop souvent, je n’avais fait qu’écouter; sans dire un mot. J’avais agi comme une étrangère pendant cinq ans, quand il aurait pu tout comprendre. Il avait fallu les jeux, et sa mort toute proche pour que je décide d’enfin ouvrir les yeux. Trop tard.

Je passai ma main sur sa joue, voyant ses yeux chercher je ne sais quoi. « Regardes moi Zea. » J’avais les yeux secs, ma voix n’était pas tremblante. Je n’avais pas peur pour lui - La mort était une libération - J’avais peur pour moi. J’allais perdre le nord, changer, ne plus être en contrôle sans lui. Le monde n’allait plus jamais être le même.


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MessageSujet: Re: ( J2 ) DARK PARADISE ➺ the final sazeha.   ( J2 ) DARK PARADISE ➺ the final sazeha. Icon_minitimeVen 27 Juil - 22:05


( THE DAY BEFORE THE DAY ➺ DIDO )


you can hear, no matter where you are
Certaines personnes prétendent qu'au crépuscule, durant cette courte période où les étoiles côtoient le soleil, juste avant que la nuit ne s'abatte, le ciel est baigné d'une lumière éclatante. Je n'ai jamais eu l'occasion d'observer ce phénomène. Pourtant, aujourd'hui, c'est comme s'il se manifestait pour la première fois de ma vie. Alors que mon déclin approche, je sens que tout est clair. Toute la brume qui enveloppait mon esprit, toute la douleur et la tristesse qui s'étaient accumulées en moi et me paralysaient, tout le mal qui me tétanisait semblent s'être dissipés pour me laisser réfléchir avec limpidité. Je vois. J'entends. Je sens. Je perçois tous les détails environnants avec une précision exacerbée. Je n'ai même pas peur. Je me contente juste d'observer et de sourire. Tout est calme. Tout est bien. Viha s'est penchée sur moi et me tient la main. Elle vient de m'assurer que j'allais mourir, avec sérénité et laconisme. Elle est franche et douce. Comme j'aurais aimé qu'elle le soit. « Regarde moi, Zea. » me dit-elle simplement. Je m'exécute, cependant que ma cage thoracique s'élève à rythme régulier, avec lourdeur. Malgré tous mes efforts, mon souffle se fait rauque et irrégulier. « Merci, Viha... je... » Je suis fasciné par le visage qui me surplombe, rond et beau. Je m'apaise un peu plus, et fige mes prunelles dans celles de mon amie. Cette vision me transporte plus que n'importe quelle parole. Je me retrouve dans les champs, par une journée à la chaleur étouffante, au centre d'un jeu d'enfants. Viha vient de jaillir d'un fourré et m'a plaqué avec force sur le sol terreux. Elle est accroupie au dessus de moi et me fixe avec attention, ses boucles brunes se détachant du ciel céruléen. Tout est silencieux. J'observe les rayons du soleil dessiner des reflets miroitants sur ses cheveux. J'observe le léger froncement de ses sourcils. J'observe, enfin, les minuscules insectes qui, en périphérie de mon champ de vision, grimpent sur les brins de blé pour s'adonner à quelque acrobatie. Je viens de perdre un jeu anodin que Viha a gagné. Je souris, heureux de cette douce candeur qui baigne l'instant. Je me sens bien.

Rien n'a changé. Certes, l'environnement n'est plus le même ; tout est plus froid, ici. La roche a remplacé l'argile, les pins ont remplacé le blé et la neige a tout recouvert de son manteau immaculé. Certes, il n'y a plus de soleil, comme si l'astre s'était caché pour ne pas avoir à souffrir de me voir m'éteindre. Certes, le jeu que je viens de perdre aura davantage de conséquences. Viha et moi le savons, mais feignons de ne pas nous en apercevoir. Elle prétend ne pas voir que je souffre, et je prétends ne pas savoir qu'elle le sait. C'est un accord implicite : nous avons toujours été forts, nous le restons et le resterons. Son regard brille sous les étoiles. Je la regarde pendant plusieurs secondes avant de me mouvoir avec difficulté. Je cherche de ma main libre la poche dans laquelle est rangée le seul objet que j'ai emporté dans l'arène. Je trouve la photo rapidement, pour mon plus grand soulagement. J'approche la photographie de mon visage et l'observe une dernière fois, avec fébrilité et délicatesse. Mon père a le regard ailleurs, comme s'il percevait déjà l'horizon funeste qui darde notre famille. Ma mère, elle, m'observe de ses iris pénétrants. Elle est jolie sous l'éclairage artificiel de la photographie. Sa robe de mariée respire un souffle de jeunesse que j'observe avec amour, en me demandant si, de là où elle est, maman est fière de moi. Si seulement tu savais, maman... Je vais aller te rejoindre. Je suis impatient de te retrouver, toi et papa. Je sais que vous m'attendez. Je fais pivoter la photographie entre mes doigts et lis les mots que je connais déjà par cœur. « Souviens-toi de qui tu es ». Oui, je me souviens, Alexiane, et je n'oublierai jamais. Je ne t'oublierai pas non plus, toi et ton sourire pour lequel je me serais damné. Tu demeureras ma meilleure amie pour l'éternité, malgré les épreuves que les Hunger Games nous auront imposées. J'espère que tu tiendras le coup et que tu sauras que je t'aime. Je ne veux pas te quitter, mais j'y suis contraint. Je te souhaite une jolie vie. Ne m'oublie pas. Je repense alors à toute mon enfance au District Onze... A Oxalide qui doit sangloter en me regardant sur son écran poussiéreux, et à qui je regrette d'avoir formulé une promesse que je savais totalement fantaisiste. Quand mes pensées reviennent à ma mère, je m'arrête. Je ne dois pas faiblir.
no flags will fly, the sun will rise. but we will know that you are gone.
J'adresse un dernier regard à l'écriture d'Alexiane, puis je tends la photographie à Viha dans un geste hésitant. « Tiens. Garde-la, s'il-te-plaît... Ramène-la au district Onze. » Je ne veux pas que ce symbole de ma vie soit délaissé dans l'arène ; que le Capitole en fasse une relique immonde. Je veux que la photographie retourne chez moi et que quelqu'un que j'aime la garde avec lui pour toujours. Mais au delà d'une simple prière, les mots que je viens d'adresser à Viha sont aussi une demande. Elle le sait. Je veux qu'elle gagne, je sais qu'elle en est capable. Ma respiration se fait de plus en plus difficile. Je me sens partir, doucement, tendrement. Mais je ne veux pas m'en aller comme ça. Je n'ai pas encore tout terminé. J'entrouvre mes lèvres ensanglantées une nouvelle fois et murmure : « Je... J'aimerais bien que tu fasses quelque chose pour moi. » Viha ne peut rien me refuser. Elle sait que je vais lui demander quelque chose qui marquera l'accomplissement de mon passage sur cette terre. Je lui souris à nouveau. Je vais peut-être me montrer légèrement égoïste au vu des risques auxquels je vais forcer mon amie à s'exposer. Mais je sais que ça ne la dérangera pas, car entre nous, les choses vont au delà des craintes. « Quand je serai mort, dis-je, brûle mon corps. J'veux pas que le Capitole puisse y toucher. Je... Je les déteste. Je veux seulement rester avec toi. D'accord ? » Je presse mes doigts engourdis contre ceux, tièdes, de mon amie. Je suis fier qu'elle me survive et qu'elle emporte nos souvenirs avec elle. J'espère simplement qu'elle saura trouver la force de gagner ces Jeux. Ce serait mon souhait le plus cher.

Mon regard s'éloigne sur mon autre alliée, Sagitta, qui s'est laissée tomber au pied d'un arbre. Je me sens triste à l'idée de la peiner à ce point. Je voudrais qu'elle soit elle aussi à mes côtés... C'est avec elle que j'ai partagé mes plus beaux moments au cours des derniers jours. A nouveau, je me sens égoïste. Nous n'aurions peut-être jamais dû nous accorder notre affection mutuelle. Car désormais, je vais la faire souffrir. Ma disparition va l'alourdir d'un poids que je connais trop bien. Je lui suis tout de même reconnaissant de m'avoir fait partager des instants merveilleux. Je voudrais le lui dire, mais je n'y parviens plus, car tout autour de moi semble ardu, désormais. Je m'enferme donc dans une peine que j'emporterai dans la mort. Je la regarde, mais elle ne me regarde pas. J'aimerais tant lui parler une dernière fois... Sagitta, s'il-te-plaît, regarde-moi, je t'en prie ! Je ne veux pas mourir avant d'avoir croisé tes prunelles une dernière fois. Je voudrais tant que tu saches combien tu comptes pour moi et combien je souhaite ta victoire...

Malheureusement, seule une de mes alliées pourra gagner. Et je ne préfère pas m'aventurer au stade des pronostics - ça m'est totalement égal. Alors je concentre à nouveau mon regard dans celui de Viha, mon amie de toujours. Elle est si jolie, sous le nimbe stellaire ! Je suis fier de lui avoir confié ma dernière volonté. C'est elle qui embrasera mon corps. C'est elle qui accomplira mon ultime pied de nez au Capitole. Je serre ses doigts, encore, et profite de sa chaleur. Je l'observe avec amour. Autour de moi, l'environnement vacille avec douceur.
and you who hoped that underneath we all felt the same ... that was until the day before the day.
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( J2 ) DARK PARADISE ➺ the final sazeha. Vide
MessageSujet: Re: ( J2 ) DARK PARADISE ➺ the final sazeha.   ( J2 ) DARK PARADISE ➺ the final sazeha. Icon_minitimeVen 27 Juil - 23:22



death favors no man
Je refuse de regarder. Mes yeux restent fixés sur le sol immaculé, brillant tel des diamants sous la lumière nacrée de la Lune. Je tente de retenir le flot de larmes qui me secouent, mais c'est impossible. Je tremble, je tremble comme si le monde se fissurait. Je tente de ne pas pleurer, mais rien n'y fait. Je suis secouée de sanglots, et je sais que si je vois ce jeune homme qui m'a accompagnée dans cette épreuve se faner, je ne pourrai continuer. Je n'ai pas le droit. Il me faut rester forte, oublier les pâles gémissements, la respiration saccadée d'Ezea. Il me le faut.

Je me sens comme au centre d'une tempête. Comme les ouragans que nous essuyons, au Quatre. Au centre de la mer déchaînée, le vent arrachant toute vie sur son passage, une pluie acérée tranchant le monde terrestre alors que mes derniers repères tentent désespérément d'échapper au cataclysme, en vain. Je sens peu à peu tous mes appuis dans ces Jeux me laisser dans ce monde cruel, arrachés à moi par une force supérieure. Je suis violemment frappée d'un sanglot en y pensant, en remarquant que dans quelques minutes, je serai seule. Et un autre, plus rude encore, lorsque je contemple le vide qui se forme en moi. Ezea. Ezea. Son nom résonne contre mon âme creuse, alors que sa présence s'échappe lentement.

- Regarde moi, Zea.

- Merci, Viha... je...

Je ferme les yeux. Sa voix, sa voix putain. Finie la voix chaude et ironique du garçon de l'entraînement. Finis les rires éclatants quand je disais une connerie. Devenue rauque, ardue, chevrotante. Celle d'un jeune homme perdant toutes ses forces. Celle d'un mourant. Je tente de visualiser un endroit calme, un moment joyeux, mais rien ne me vient. Je suis prisonnière de cette scène qui me dévore de l'intérieur.

J'entends les deux co-tributs avoir une pâle conversation. Je n'arrive pas à comprendre ce qu'ils disent. Je ne suis même pas sûre de vouloir. Pourtant, je comprends une seule chose, et c'est que Viha et lui sont bien plus proches que nous ne l'aurions jamais été. Une pointe de jalousie naît en mon coeur. J'aurais tant voulu être celle qui lui tient la main. Celle à qui il confierait ses dernières paroles. Mais il a choisi Viha. Je dois amèrement me résigner à cela. Au fait que je ne pourrai être sa dernière vision. Je me sais égoïste. Je le suis.

Mais je ne peux pas regarder. Je dois rester forte. Je dois tenir le coup. Pour retourner à la maison. Puis j'entends. « Je... J'aimerais bien que tu fasses quelque chose pour moi. » Il parle encore à Viha, j'en suis sûre. Un goût amer. Moi aussi je veux faire quelque chose pour toi. Je ne demande que ça. Je pourrais tout faire présentement. « Quand je serai mort, brûle mon corps. J'veux pas que le Capitole puisse y toucher. Je... Je les déteste. Je veux seulement rester avec toi. D'accord ? » Des larmes amères coulent sur mes joues. Je me sens insignifiante. Et horrible. Horrible de penser à moi alors qu'Ezea quitte tranquillement ce monde. Mais sa perte me fais mal, et me savoir futile encore plus. J'aurais voulu qu'il me veuille près de lui. J'aurais voulu qu'il m'aime en retour.

Et puis, je cède. Je ne veux pas. Je ne peux pas. J'ai besoin de voir ses yeux une dernière fois avant qu'ils ne deviennent vide et vitreux. Avant que l'étincelle de vie qui m'a attendrie depuis le premier jour ne s'éteigne à jamais. J'ouvre tranquillement les paupières. Je retrouve ce monde horrible et artificiel que consiste l'Arène. Les étoiles sont laides. La neige est laide. Les arbres sont laids. Toute cette mascarade me donne envie d'y mettre feu. Puis, je le retrouve. Son regard. Il me cherchait. Il me cherchait, moi. Cela fait encore plus mal. Compté-je pour lui?

Je lis des milliards d'émotions dans son regard. L'abattement, la résignation. Le calme, la joie aussi. La tristesse. L'abandon. J'aurais envie de lui hurler à la figure pour lui redonner la force de rester, mais je sais bien que c'est inutile. Il va mourir. Et la mort de favorise personne. Mais lorsque je ressens ce qu'il éprouve, lorsque je découvre l'ampleur de la situation, quelque chose s'allume en moi. Une petite flamme, une lumière. Je comprends. Je comprends que je dois vivre, je dois vivre pour lui. Pour Aloysius. Pour les gens qui m'attendent au Quatre. Je dois rentrer chez moi.

Mais je ne rentrerai pas comme cela. Je me relève, enhardie d'une nouvelle force. Une force nommée rage, colère, défiance. La rage qui m'anime depuis toujours, ce feu puissant qui rugit en mon coeur tel un lion. Tout ce que je souhaite, c'est prouver que je suis plus forte qu'eux. Plus forte qu'eux tous. Plus forte que ceux qui ont le pouvoir de vie ou de mort sur nous. Les mots que j'ai sorti à Viha la veille me semblent désormais vides de sens alors que je découvre le monde d'une nouvelle façon. Je plonge ma main dans ma poche. Je ressors le briquet d'argent de mon père. Le croissant est illuminé par la lumière de l'astre réel, ironie poétique dans la nuit. Je m'approche de Viha, penchée au-dessus du jeune homme.

Je m'accroupis à ses côtés. Je me sens maladroite, dans cette situation, mais je ne pleure plus. À la place, le vent glacial sèche mes joues humides, les couvrant d'une légère couche de givre. Je lui adresse un léger sourire, tente de le réconforter même si je sais que c'est stupide.

- Ezea... je prononce d'une voix calme. J'ai vraiment apprécié de te connaître. Te rencontrer fut vraiment sympa, j'te jure. J'ai bien aimé lorsque j't'ai frappé aussi.

Un rire vide s'échappe de ma bouche, même si je n'ai jamais été aussi sérieuse.

- Et je ferai tout pour que tu ne partes pas en vain. Je suis prête à le faire tu sais. À... à faire ta sortie... flamboyante.

Je retire mon gant avant d'effleurer délicatement sa joue de mes doigts de neige. Je réprime un sanglot en remarquant qu'il est encore plus pâle que mon teint de malade, presque autant que la glace. Je ne veux pas qu'on l'oublie. Le garçon qui a osé dire qu'il ne se laisserait pas dominer alors que la nation entière l'observait le jour des interviews. Celui avec qui j'ai partagé mon premier baiser. Le jeune homme avec qui j'échangeais des blagues pourries. Je ne veux pas qu'on oublie Ezea.


"NOTA BENE":
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MessageSujet: Re: ( J2 ) DARK PARADISE ➺ the final sazeha.   ( J2 ) DARK PARADISE ➺ the final sazeha. Icon_minitimeSam 28 Juil - 23:02

( J2 ) DARK PARADISE ➺ the final sazeha. Tumblr_m7l2mnx2QT1rblzvso1_500
« you are my sunshine, my only sunshine. you make me happy, when skies are grey. you'll never know, dear, how much i love you. please don't take my sunshine away » Le champ du district onze. C’était là que j’avais envie d’être à ce moment précis. J’aurais mon lance pierre à la main et je descendrais ces foutus oiseaux. Tout serait comme avant. Je n’aurais pas a m’en faire pour personne. Je serais la Viha en contrôle; celle que j’avais un peu l’impression de voir s’en aller avec Ezea. Je l’avais créée suivant son exemple, après tout.

Mon co-tribut vivait ses derniers moments, regardant cette image de ses parents derrière laquelle quelques mots étaient écrits. « Souviens-toi de qui tu es ». Je le fixais toujours, pressant sa main. Il était Zea, j’étais Vi. Deux enfants qui ont durent grandir trop vite. Je souris un peu dans le vide, voyant repasser des souvenirs enfouit d’une époque bien révolue; quand tout était facile. Il y avait cette fois où il avait tenté de grimper à un arbre pour attraper un fruit; Il était déjà trop lourd pour ce genre de choses et la branche à laquelle il se tenait avait fendu, laissant un Ezea blessé sur le sol. À la place de l’aider, je m’étais moquée de lui, disant qu’il n’arriverait jamais à rien, s’il ne se relevait pas tout seul. Il ne devait pas s’en rappeler; Son esprit devait sélectionner des mémoires beaucoup plus importantes au point où il en était.

J’observais sa poitrine monter, puis redescendre. Il a du mal, je peux le voir, mais je ne peux pas l’aider. Le retenir, de toute façon, ne ferait que le faire souffrir d’avantage. « Tiens. Garde-la, s'il-te-plaît... Ramène-la au district Onze. » Il me tendis la photo. Elle devait valoir plus que tout à ses yeux, et il devait savoir qu’elle en valait tout autant aux miens. A mon souvenir, je n’avais jamais vraiment fait la distinction entre ma maison et celle de sa famille, petite. Nous vivions tous ensemble entre le deux. Sa mère, pour moi, était comme ma mère, mais en moins strict, et son père… C’était un fantôme. Une histoire captivante. J’ouvris mon manteau et plaçait la photo près de mon cœur, là où elle serait au chaud. « Je vais la ramener, pour toi. » et je vais gagner, aussi Pour lui. Pour ses parents. Pour les miens. Pour mon frère. Pour Lux. Pour mes mentors. Pour le onze. « Je... J'aimerais bien que tu fasses quelque chose pour moi. » Peu importe sa demande, je le ferais, malgré le fait que depuis que son nom eut été tiré lors de la moisson, il n’avait pas eu les meilleures idées. Je le regardais, tentant de vomir des mots qu’il n’avait plus la force de dire, en hochant la tête. Tout ce qu’il voulait. « Quand je serai mort, brûle mon corps. J'veux pas que le Capitole puisse y toucher. Je... Je les déteste. Je veux seulement rester avec toi. D'accord ? » Je hochais la tête, encore une fois, le regardant dans les yeux, et sentant sa main serrer légèrement la mienne. Derrière moi, je sentis une présence, soudainement, tout près. Sagitta avait décidé de s’approcher. Elle lui parlait, disait tout ce qu’elle à a dire, et je devais m’avouer un peu jalouse de ne pas réussir à faire mes adieux. Je le regardais, et voyais bien que sa fin approchais, vite, trop vite. Je n’étais pas prête, du tout, à dire au revoir à mon Zea-au-chocolat.


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