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 Oh, well, wow, I think I saw you somewhere before, wow | Grace&Fuck

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Oh, well, wow, I think I saw you somewhere before, wow | Grace&Fuck Vide
MessageSujet: Oh, well, wow, I think I saw you somewhere before, wow | Grace&Fuck   Oh, well, wow, I think I saw you somewhere before, wow | Grace&Fuck Icon_minitimeSam 21 Juil - 15:37

Oh, well, wow, I think I saw you somewhere before, wow | Grace&Fuck Tumblr_m7hhdrN85d1rt3fn2

Je ne suis pas rentrée chez moi hier soir, cette nuit, enfin. Je suis partie de la fête et j’ai erré dans les rues du Capitole titubant, ma bouteille presque vide dans une main, mes talons hauts dans l’autre. Après quelques minutes d’errance, j’abandonnais ma bouteille par terre, inconsciente de la saleté que je laissais sur mon chemin. J’étais comme dans Hansel et Gretel, le Petit Poucet, je laissais une trace derrière moi, qui se traduisait par divers objets inutiles et quelques flaques de nourriture à moitié digérée. Si j’étais sobre, je trouverais ça horrible de laisser de tels souvenirs derrière mi, mais je ne le suis pas. Ça règle le problème. Me reviennent en tête les grands moments de cette fête, flous, bizarrement colorés, dans l’esprit d’une droguée. Les mecs qui se sont soûlés avec la vodka qu’on faisait couler sur le corps des filles, c’était particulièrement amusants. Tout était amusant, surtout avec le nombre de pilules qu’on s’est envoyées. Je ne me rappelle plus combien, je sais seulement qu’on a pris pas mal de chose. Une bonne soirée comme je les aime. Je n’ai pas honte de ma réputation, j’en suis fière. Je suis connue comme la fille de party, celle qui vomit sur les tapis luxueux et qui s’est tapé la MOITIÉ du Capitole. Seulement la moitié? Eh oui, je suis hétéro, que voulez-vous.

Je me demande parfois pourquoi je suis devenue comme je le suis aujourd’hui. Les fillettes rêvent de devenir princesses ou chanteuse, pas débauchée droguée alcoolique. Pourtant j’ai toujours ressent le besoin d’indépendance et dès que j’ai commencé à être autonome, je suis devenue fuck, celle que je suis maintenant. Peut-être que ça me vient du fait que mes initiales font fuck, un nom assez peu commun et qui incite à se dévergonder. Peut-être est-ce aussi dû au fait que je suis enfant unique et que mes parents m’ont toujours donné toute leur attention, j’en avais sûrement marre d’être leur petit joujou. Si hier soir je n’étais pas allée fêter et que j’avais fait la petite fille parfaite, mes parents auraient probablement insisté pour qu’on joue à un jeu de société en famille ou qu’on regarde un film sur le sofa. Mes parents sont vieux-jeu, pas du tout du style du capitole, et pourtant, ce sont des Capitoliens pure souche. Mon père, Pacificateur, est revenu chez nous pour quelques mois. La vie dans les districts doit être éprouvante, même en faisant partie des autorités. Le district Huit, celui du textile. Des usines, de la fumée, de la pollution, des gens pauvres qui errent dans les rues comme je le fais maintenant. Je n’arrive pas à m’imaginer faire ce métier. Ni même aller visiter les districts.

Je laisse tomber mes talons hauts sur le pavé, je n’en aurai plus besoin non plus. Une paire de talons de moins dans ma garde-robe passera inaperçue. Je n’ai pas envie de retourner chez moi tout de suite, je sais que la Muette que mes parents ont engagée sera présente et elle me trouble avec son visage inexpressif. Les Muets sont supposés être pour les Jeux, où les gens ayant un rapport avec les jeux, mais ma marraine, la bonne amie de ma chère mère, est la Juge des Hunger Games, donc nous obtenir une Muette fut assez facile. Ils l’ont engagée parce qu’ils partent en vacances au District Un. Ils me laissent seule avec la maison, comme c’est triste! Pauvre de moi! En fait, je suis très heureuse, l’indépendance que j’ai toujours voulue, je l’ai. J’espère que la Muette va embarquer dans mes fêtes, sinon tant pis. Ce n’est sûrement pas elle qui va aller colporter mes faits et gestes, elle n’a plus de langue. Quel destin atroce quand même. Je me demande si elle peut avaler, sans langue. Si j’étais comme ça, je ne pourrais même boire ce nectar si délicieux qui s’appelle vodka. Mais je suppose qu’elle a fait quelque chose d’horrible pour mériter ça. Honnêtement, je m’en fiche. Je sais que c’est égoïste, mais c’est vrai. On ne fait pas partie du même monde, elle et moi. Panem est un tout, mais le Capitole, c’est différent des districts, c’est pourquoi, quand je regarde les jeux, ces gens qui perdent la vie, ça ne me semble pas réel. Ça me semble provenir d’une autre planète.

Je sors un joint du décolleté de ma robe trempée de vodka et de gin. Je me demande s’il sera trop trempé pour être allumé ou si ça va être correct. Je sors aussi un briquet, essaie quelques fois d’allumer mon joint, ça ne fonctionne pas, je râle un peu, puis abandonne. Mon briquet et mon joint retrouvent leur place entre le tissu et la peau. Tant pis, je vais devoir m’en passer. Je pousse la grille de fer des jardins du Président et entre dans son parc. Je m’assieds sur un banc de parc, les coudes sur mes genoux, épuisée. Je viens de marcher plus de deux heures, la brume dans mon esprit commence à s’estomper et je redeviens de plus en plus lucide. Je soupire. Maintenant, c’est de dormir dont j’ai envie, de sombre dans les bras de Morphée pendant de longues heures et me réveiller sans gueule de bois. Pour une fois. J’entends une autre respiration et je fais un petit saut, remarquant que je ne suis pas seule sur mon banc. Une autre jeune femme, que je n’avais pas remarquée, est assise près de moi. Je lui souris, un peu bêtement.

Il me semble que je l’ai déjà vue quelque part avant, mais je ne saurais pas dire où. Peut-être à une autre de mes fêtes. Ça serait plausible que je ne me rappelle que vaguement son visage. Je ne me souviens jamais de beaucoup de détails de ces soirées. C’est ce qui les rend encore plus merveilleuses. Ne pas me souvenir, ça me fais vivre à fond le moment présent sans être ancrée dans le passé comme la plupart des gens. Je ne me rappelle pas, alors je me concentre sur ce que je vis dans le présent. Je passe une main par-dessus l’épaule de cette fille, probablement plus vieille que moi, que je ne connais pas, comme ça spontanément. C’est mon genre. Je la regarde, le regard encore un peu vitreux. « Salut, on s’est pas déjà vu quelque part? »
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MessageSujet: Re: Oh, well, wow, I think I saw you somewhere before, wow | Grace&Fuck   Oh, well, wow, I think I saw you somewhere before, wow | Grace&Fuck Icon_minitimeDim 22 Juil - 10:24

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Les soirées passaient et se ressemblaient en général. Ce soir j'avais été invitée avec mes parents à la réception du Président Snow dans sa magnifique maison. Bien évidemment ce n'était pas la première fois que j'y allais et à vrai dire ce n'était pas tant la maison que j'appréciais mais surtout les jardins du Président. Son bijoux favoris qu'il entretenait avec un soin sans faille.

La soirée était plutôt politique et si j'y avais était invitée c'était sans doute plus pour accompagner mes parents que pour ajouter une touche de glamour à ce genre de soirée. Les hommes et les femmes n'avaient pas la même importance au Capitole et surtout dans ce genre d'évènements. D'ailleurs les conversations étaient vraiment très différentes selon les sexes. Les femmes parlaient souvent de leur intérieur, des domestiques, de la décoration, de l'éducation et du devenir de leurs enfants et de quelques potins du genres. Les hommes, eux, refaisaient le monde.

Pour l'occasion je m'étais habillée assez sobrement. Etant une soirée privée je savais qu'il y aurait bien évidemment des photographes à l'entrée voire quelques caméras mais rien de plus. Une sortie de voiture travaillée, un sourire aux médias voire un coucou, puis je prenais le bras de mon père et j'entrais avec lui dans la célèbre résidence. J'étais admirée de tous et quand même cet état durait depuis mes 5 ans, je n'y étais toujours pas vraiment habituée. Je me faisais la plus agréable possible, la réélection de mon père était en jeu. Je devais me comporter comme la petite fille modèle dans ces périodes et ne pas provoquer de scandales, c'était le deal. J'avais gagné mon indépendance en acceptant d'aider mon père grâce à ma célébrité à ne pas perdre son poste. C'était un bon marché au final. J'avais tout intérêt à ça. Mais il était vrai que je n'ai jamais vraiment vécu dans l'ombre de mon père, bien au contraire. C'était plutôt lui que l'on reconnaissait comme le père de la célèbre Grace Johnson. Juste un petit politicien, rien de plus. Ils vont et viennent et seuls très peu comptent dans le lot. Mon père voulait être de ceux là et ses bonnes relations de toujours avec le Président l'aiderait à ça pensait-il. Moi je pensais personnellement que c'était une erreur. Je ne me serait pas inscrit dans la continuité du Président mais à contre courant tout en respectant mes convictions propres. Quitte à vouloir faire de la politique autant en faire jusqu'au bout et viser la Présidence plutôt que de faire comme mon père et de se contenter de peu.

Je répondais donc poliment aux sollicitations des uns et des autres. On me complimentait, me demandait comment j'allais, si j'étais toujours célibataire et quels étaient mes projets à venir. J'entretenais la proximité tout en ne révélant que le minimum acceptable. Puis vient le moment de saluer l'hôte et l'hôtesse auprès de mes parents.


- Grace ! Quel plaisir de vous avoir avec nous !

- Merci monsieur le Président de m'avoir invitée.

- Ne me remerciez pas voyons, depuis le temps vous êtes ici chez vous. Qui plus est votre présence provoque toujours le ravissement, le plaisir d'observer la beauté est toujours là. Et puis... si ces réceptions n'étaient faites que de politique, nous nous ennuierions beaucoup.

- C'est certain monsieur le Président.

Je le saluais alors avec déférence et laissait la place aux autres invités. La soirée traînait en longueur et était d'un ennui mortel. Certains jeunes hommes qui souhaitaient marcher dans les traces de leurs aînés en politique me regardaient comme le morceau de viande à décrocher. Il était certain que l'homme au bras duquel je me présenterait officiellement tirerait de ce mariage un avantage certain. Malheureusement pour leurs envies, je n'étais pas prête à consentir à ce genre de mariage. Je voulais trouver un amour puissant et sincère, un homme prêt à tout quitter pour moi si je le lui demander, à vivre dans la pauvreté autant que dans la richesse. Quelqu'un qui m'adulerait tout en me permettant d'arriver à satisfaire mes ambitions. Tant que je n'aurai pas trouvé ça, je ne consentirai pas à me marier avec qui que ce soit. J'ai bien eu quelques aventures, comme toute jeune femme célèbre j'ai fait quelques erreurs et mes plus grosses s'étaient faites en général à la suite d'une soirée bien arrosée.

Je me sentis soudainement étouffée par ces regards masculins insistants. Ils attendaient sans doute une invitation du regard pour m'inviter à danser, ce que je me refusais à leur donner. Je m'excusais auprès de ma mère, près de qui je me trouvais et l'informa que j'allais prendre un peu l'air dans le jardin et m'éclipsais.

Cet endroit était vraiment d'un ravissement suprême. Une fois dehors je pris une bonne bouffée d'air qui me remplit les poumons et me fit du bien. Je me promenais sous la belle pleine lune dans le jardin jusqu'à un banc, face à une lignée de rosiers blancs. Les roses blanches, symbole de la pureté et de l'innocence étaient mes préférées et je me délectais toujours de leur parfum suave et de leur beauté. J'étirais mes jambes douloureuses après être restée stationnaire sur mes talons et retirai mes chaussures. Je marchais quelques temps dans l'herbe ce qui me faisait beaucoup de bien. Ce contact avec la nature m'avait toujours séduit et rendu plus sereine. J'avais toujours dit que lorsque je m'installerait dans ma maison, j'aurai un grand jardin qui rivaliserait avec le sublime jardin du Président Snow. Je comprenais pourquoi il y passait plus de temps qu'à son bureau. On arrivait plus facilement à être serein au milieu des fleurs qu'au milieu des hommes.

Je m'asseyais de nouveau sur le banc que j'avais quitté un peu plus tôt et restas là, quelques temps, perdue dans mes pensées. C'est alors que je sentis une forte odeur de vodka assez désagréable. Je tournais ma tête et je vis une jeune femme dont le visage m'était familier, visiblement imbibée, s'asseoir à côté de moi, me collant presque. Mon visage se ferma. Comment cette pimbêche osait venir troubler ainsi mon moment de sérénité absolue. Puis elle réalisa que j'étais là et me regarda avec un air stupide, un sourire figé sur son visage bouffé par l'alcool. Alors elle passa son bras autour de mon épaule et là une odeur d'alcool et de vomi se mélangeaient ce qui me donna envie de gerber.


« Salut, on s’est pas déjà vu quelque part? »

Je retirai alors du bout des doigts son bras et me levais pour me tenir loin de l'odeur pestilentielle de la jeune femme. Face à la lumière que donnait la pleine lune. C'est là que je la reconnus. Je ne la connaissais pas personnellement mais je la voyais souvent aux soirées les plus dévergondées où allaient souvent certaines de mes copines mannequins. Quelques fois j'y allais avec elle mais je faisais assez attention à ne pas trop boire, ne pas trop fumer car sinon les dégâts pour les shoots du lendemain demanderaient beaucoup de travail aux maquilleuses et mon but n'était pas de fumer ma vie comme certains jeunes riches du Capitole.

Elle se faisait appeler Fuck ce que je trouvais passablement ridicule et vulgaire. J'ai appris par la suite que c'était en vérité ses initiales. Lorsque je la voyais je ne pouvais m'empêcher d'avoir pitié pour cette jeune fille. Je me demandais si elle s'aimait un temps soit peu pour se manquer autant de respect envers elle-même. Je la voyais souvent finir passablement dénudée des soirées et partir toujours avec un gars. On dirait que cette fois faisait exception.


- C'est fort probable en effet. Je suis Grace Johnson.


Je me doutais qu'elle n'ignorait pas ce nom et je me demandais bien quelle serait sa réaction. Cette révélation suffirait-elle à la faire désaoûler? En tout cas je me demandais bien comment elle avait réussi à entrer car il était sûr vu l'ambiance à l'intérieur qu'elle ne s'était pas pochetronnée lors de la réception du Président. Peut être avait-elle pu ouvrir le portail qui donnait directement sur le jardin. Je pensais qu'il était quand même gardé... J'en toucherait deux mots à Snow. Un tel manquement dans la sécurité pourrait être dangereux. Quoi qu'à la réflexion, s'il lui arrivait malheur ça pourrait laisser la place à d'autres et peut être même elle qui sait? ... A la réflexion elle n'en dirait rien.
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MessageSujet: Re: Oh, well, wow, I think I saw you somewhere before, wow | Grace&Fuck   Oh, well, wow, I think I saw you somewhere before, wow | Grace&Fuck Icon_minitimeMar 24 Juil - 15:33

Oh, well, wow, I think I saw you somewhere before, wow | Grace&Fuck Tumblr_m7hhdrN85d1rt3fn2

Ma vision est un peu floue, mais même dans le reste de nuit, l’herbe me semble d’un vert vif et les roses d’un rouge sanglant. Ma lucidité revient un peu, mais quand on avale une dizaine de comprimés il faut se douter que les effets se feront sentir assez longtemps. C’est ça que j’aime, j’aime voir la brillance des couleurs décuplée. J’aime avoir envie de parler avec tout le monde et de vouloir les serrer dans mes bras. J’aime sentir mon rythme cardiaque s’accélérer et voir mes pupilles dilatées en me regardant dans un miroir. Je peux paraître folle, mais certaines personnes aiment bien manger des escargots ou se font greffer des moustaches de félins. Je ne suis pas plus folle qu’eux. Je regarde la fille auprès de laquelle je me suis assise. Elle semble faire partie de l’élite du capitole, bien habillée en fille parfaite. Je tente de m’imaginer ce que ce serait d’être cette fille, de vivre comme une princesse, de visiter le Président Snow toutes les semaines. J’aurais une grande commode avec un miroir où j’aurais tous mes produits de maquillage et de beauté et je me préparerais comme une petite princesse devant mon grand miroir au cadre doré. Ou même, j’aurais quelqu’un qui viendrait me pomponner à tous les soirs, parce que je serais une femme riche. Et puis, mon riche mari viendrait me prendre par le bras et m’emmènerait jusqu’à notre limousine noire et lustrée et nous irions au restaurant. Des serveurs nous apporteraient au moins sept services et seraient à nos pieds parce que nous serions des gens importants au Capitole. Nous repartirions en limousine, avec une bouteille de champagne dans un sceau de glace nous attendant dans le véhicule. Direction une soirée privée chez le Président Snow, nous sortirions sur un grand tapis rouge et tout le monde nous prendrait en photo. Nous afficherions un grand sourire éclatant pour les caméras et les flashes d’appareils photos. Nous entrerions dans la demeure luxueuse du président et il nous saluerait comme de vieilles connaissances, nous de même. Nous prendrions un verre avec lui et comme il se ferait tard, il nous inviterait à rester dormir dans une de ses nombreuses chambres d’invités dans son palace. Je ne m’imagine vraiment pas vivre cette vie-là, ça doit être complètement ennuyant. On doit se sentir important et avoir de l’argent pour s’acheter tout ce qu’on veut, mais on doit vite s’en lasser. Je préfère de loin ne pas avoir d’argent et vivre heureuse qu’être riche et malheureuse. Je la dis souvent celle-là, mais je la pense sincèrement.

Je sors de mes pensées, de cette introspection de quelques minutes que j’ai eue, dévisageant cette jeune femme. Je n’arrivais pas à mettre un nom sur ce visage même si je l’avais sur le bout de la langue. Ce genre de blanc de mémoire m’arrive souvent, je sais que ça doit être à cause de tout cet alcool et toute cette drogue que j’ingurgite. Je m’en fiche, si c’est le pris à payer pour s’amuser. La jeune femme doit me penser folle de la dévisager sans expression comme ça. Ça fait peut-être seulement quelques secondes, ou plusieurs minutes je n’en ai aucune idée non plus. Ça me donne envie de rire que ma notion du temps soit aussi foutue en l’air, c’est quand même rigolo n’est-ce pas? Je remarque que le bras que j’avais passé autour de son cou n’y est plus, elle doit l’avoir tassé. Je me demande quand, car je ne m’en rappelle pas. Ça aussi ça m’amuse. « C’est fort probable, en effet. Je suis Grace Johnson. » Son nom me dit quelque chose, elle doit être la fille coincée aux soirées, celle qui ne s’amuse pas du tout pour ne pas compromettre sa réputation sans tache. Ça doit être pour ça qu’on n’est pas amies. Grace, son nom la décrit parfaitement, elle est élégante, gracieuse, mais on dirait qu’on lui a rentré un parapluie dans le derrière pour qu’elle soit aussi droite et « convenable » aux Jardins du Président. L’expression me faire rie, je ricane, elle doit se demander pourquoi.

« Fuck, pour vous servir, mademoiselle » Je penche la tête en signe de minuscule révérence pour la faire sourire au moins, la rendre moins coincée. Ça ne fonctionne pas. Tant pis, je vais m’amuser seule. C’est ce que j’ai fait tout mon enfance, même si mes parents étaient toujours là pour moi. Je n’ai jamais vraiment aimé ce qu’ils voulaient qu’on fasse ensemble. Je voulais grimper aux arbres, je voulais courir dans la boue, mais la boue de courre pas les rues au Capitole. Bien sûr, j’avais une babysitter quand ma mère partait chez Astoria ou chez d’autres amies. J’avais Ocléore, mais on avait un marché. Je pouvais partir m’amuser où je voulais si elle faisait ce qu’elle voulait dans la maison et qu’elle pouvait faire comme chez elle. Alors je partais et je revenais le soir, quand elle s’en allait et que ma mère arrivait. Je suppose que les parents de Grace non plus ne devaient pas être très présents pour elle, pour être aussi importante et venir à une soirée chez le Président (je suppose que c’est pour ça qu’elle est ici…) il faut avoir des parents dans les hauts dignitaires. Et les hauts dignitaires, ils ne sont pas souvent à la maison, enfin, je crois. Mon père à moi, il est Pacificateur, ce n’est pas ce qu’on appelle haut dignitaire, mais il n’était jamais là de toute façon. Il partait pour le district Huit et nous laissait toutes seules moi et ma mère pour onze mois, revenait pour un mois et repartait. « Alors, chère Grace, qu’est-ce qui t’amènes ici, t’es venue à une soirée avec maman et papa? » Je ne voulais pas me moquer, mais ça sonnait quand même comme ça. La plupart des filles de riches sont comme ça, elles ne sont pas très indépendantes. Ce que je suis complètement. Quant à moi, ce que je suis venue faire ici, j’en ai aucune idée. Je n’ai probablement pas le droit de venir errer dans les Jardins Présidentiels comme ça, mais je suis allée où mes pieds nus me portaient. Tant pis si je suis une petite délinquante. Je l’ai toujours été.

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MessageSujet: Re: Oh, well, wow, I think I saw you somewhere before, wow | Grace&Fuck   Oh, well, wow, I think I saw you somewhere before, wow | Grace&Fuck Icon_minitime

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