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fermeture du forum le forum ferme ses portes après six ans d'existence. merci pour tout, on vous aime. |
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Auteur | Message |
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| Sujet: LI₭A ϟ Beauty Lies Dim 10 Juin - 20:31 | |
| Lika Reed O'Gahna❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞ La gamine hausse les épaules d'un air dédaigneux. Il ne comprend jamais rien. Quelle brute. Hormis jouer des poings, que sait-il donc faire ? Les gens comme lui sont inutiles et inintéressants. Ils gâchent la beauté des choses, ils sont incapables de voir le monde autrement qu'en un terrain de jeux où le but principal est de gagner les honneurs, l'argent, les femmes. Il a beau être une énième fierté de la famille, il lui fait honte. Elle s'efforce de contrôler sa haine, de la retenir. La séquestrer dans ses pensées vaut mieux que la laisser s'étendre jusqu'à ses bras. Il ne manquerait plus que des tremblements, qui gâcheraient son petit atelier cuisine. Le lait coule tranquillement le long de la cuillère d'argent. Cascade de chaleur opaline, achevant sa course dans le sirop de caramel. Lorsque la source de lait se tarit, elle pousse la tasse sur le côté, et commence à mélanger la mousse de lait avec le sirop de noisette, sourcils froncés, dents serrées. Lika Reed O'Gahna. Elle est mignonne la petite. Mèches blondes, pommettes hautes, yeux bleus de Prusse. Presqu'aussi charmante que sa grande soeur, la nouvelle tribut du district 2. Elle s'est portée volontaire avant-hier, et on ne parle déjà que d'elle. Deuxième enfant d'une famille de quatre, deuxième volontaire pour les jeux. Sublime jeune femme de dix-huit ans, carrière par tradition et conviction. Peut-être première gagnante des O'Gahna, participants aux Jeux depuis des générations, toujours perdants. Lika a déjà perdu un frère, et elle ne doute pas un instant de perdre sa soeur et l'autre barbare. La mousse coule tranquillement le long de la cuillère d'argent. Cascade de douceur sucrée, achevant sa course dans le lait chaud. Encore un peu de café. La petite sort du four la plaque portant les noisettes grillées et caramélisée, saupoudrées de sucre. Elle les laisse refroidir, et en parsème quelques unes, ici et là, sur la mousse de lait. Elle s'assoit à table, les deux mains autour du verre, imprégnées de la chaleur qui se dégage de ce Latte Macchiato Caramel Noisette. La boisson préférée de la jolie Lika. Dernière enfant d'une famille de quatre, peut-être future volontaire pour les jeux. Coquette fillette de douze ans, carrière par tradition plus que par conviction. Certainement pas gagnante des jeux. Pas assez instinctive si l'on en croit son père. Il est vrai qu'elle aime prendre son temps la mignonne. Prévoir, organiser, anticiper, calculer. Elle n'a jamais aimé apprécié les surprises, aussi charmantes soient-elles. Elle veut rester maître de son propre jeu. C'est peut-être pour cela qu'elle ne souhaite pas plus se porter volontaire que son père. Dans ces jeux-là, elle ne pourra mener sa loi. Elle ne pourra tout maîtriser, jusqu'à atteindre la perfection. Ne vaut-il pas mieux qu'elle soit simplement la honte des O'Gahna, et qu'elle puisse mener comme elle l'entend une vie longue et tranquille ? Certainement.
Elle porte la tasse à ses lèvres, remonte ses jambes jusqu'à pouvoir poser son menton entre ses genoux. C'est fini. Elle se doute qu'ils regrettent. Au fond, elle aussi. En moindre mesure, mais elle se demande si elle n'aurait pas du y partir aussi. Elle a dix-huit ans, et vient de connaître sa dernière Moisson. Il n'y a pas eu de volontaire féminin cette année-là. C'aurait pu être elle. Beaucoup s'attendaient à ce que ce soit elle. Une énième O'Gahna sacrifiée sur l'autel de l'espoir vain. Il y a déjà eu Amaël, et Yola, et Rayan. Il est vrai que pour Rayan, on y avait cru. Jusqu'en finale on avait été persuadé qu'il sortirait gagnant des Jeux. Au final, tout ce qu'il reste de lui, c'est un corps démembré dans un cercueil capitonné. Une nouvelle gorgée de son Latte Macchiato, et elle reprend le stylo. Lika a toujours aimé faire des listes. Ecrire son programme de la semaine. Détailler ses pensées, pour mieux les ordonner. Faire un tableau détaillé de ses progrès pour ce qui est de ses entraînements de carrière. Ces journées passées à s'endurcir physiquement, à s'assouplir, à travailler son agilité, sa précision au lancer. Ça n'aura pas été inutile finalement. Elle commence sa formation de Pacificateur dans quelques mois. Pour elle qui est pro-capitole depuis son plus jeune âge, désireuse de mener à bien ce que la Capitole a commencé, à savoir anéantir les rebelles, ceux qui souhaitent briser la société si juste créée par le gouvernement, n'est-ce pas le métier idéal ? Elle soupire. Ils sont tellement nombreux à mourir autour d'elle. Et être Pacificatrice ne va pas les empêcher de s'éteindre. Ceux qui ne sont pas écartelés aux Jeux finissent terrassés par une crise cardiaque, ayant à peine vécu. Le gène des O'Gahna. Il ne lui reste plus que son père. Lui pour qui l'avenir ne s'annonçait pas radieux, pauvre gosse paumé du district deux. Car la majorité a beau être aisée, il y en a d'autres qui ne sont pas dans un meilleur état que les gamins du 11 ou du 12. Mais voilà, son géniteur a eu la chance de naître ambitieux, et il a fini par se faire une place dans la société. C'est ça qu'elle aime dans le fonctionnement du Capitole. Les plus méritants sont en haut dans la hiérarchie. Tout est juste, tout est réglé, parfait. Et elle souhaite contribuer à cette perfection.
Ils sont tous là, installés le long de la grande table rectangulaire. On sert du café dans les tasses blanches. Lika regrette son bon Latte Macchiato. Ils parlent autour d'elle. Elle n'intervient que lorsque ça lui paraît indispensable. Elle n'a jamais été très bavarde, et ne peut supporter tous ces jeunes pacificateurs, qui viennent à peine d'achever leur formation, et participent déjà aux conversations comme s'ils avaient l'expérience de leurs supérieurs. L'éloquence n'a jamais été son point fort, quoiqu'elle sache mentir sans broncher. Elle préfère écouter, observer. Son sens de l'observation est tellement aiguisé qu'il en devient effrayant. On pourrait presque croire à une statue quand on la voit. Une image. Presque une apparition, avec ses mèches blondes sagement rangées sur le côté, ses épaulettes blanches élégamment plissées, ses jambes croisées dans un réflexe aussi sérieux qu'éternel. On parle d'un homme. Un rebelle, un véritable assassin. Qui tue avec un sang-froid presque effrayant. Lika écoute, ne réagit pas physiquement à l'évocation de ce monstre. Mais dans son petit esprit tourmenté, tout s'agite, s'anime, trépide. Elle connaît cet homme, bien qu'elle ne soit dans le district 6 que depuis peu. Sa femme est morte il y a quelques mois, on dit que c'est sa disparition qui l'a rendu fou. Et pourtant, il avait déjà tué auparavant. Elle sait qu'on lui réglera son cas. Ce qui l'inquiète, c'est sa progéniture. Un fils. Personne ne doute de sa santé mentale, sauf elle. Elle est persuadée qu'il deviendra comme son père. Un danger. Voilà ce qu'il représente. Il est de son devoir de l'éliminer. Lika O'Gahna a vingt-six ans, et il semblerait qu'elle se soit trouvé une nouvelle cible.
about games and relative.
➺ TA MORT TU LA VOIS COMMENT ? Je ne compte plus les fois où j'y ai réfléchi. J'ai beau savoir que jamais elle ne se déroulera comme j'en rêve, je ne peux m'empêcher, chaque fois que le sujet de la mort effleure ma conscience, de la remettre en scène, encore et encore. Ce sera une crise cardiaque qui m'achèvera. Je n'en doute pas. C'est presque une tradition familiale pour tout dire. Je sentirai mon coeur cogner dans ma poitrine, bruyant, rapide, douloureux. Je fixerai quelques instants des yeux mes mains tremblantes, incapables de battre plus longtemps la crème, le sucre, la vanille. Tentant de comprendre avec quelles folies mon coeur est-il aux prises. Puis la volonté s'imposerait à moi, décevante mais acceptable. Je trouverai le courage de grimper les marches de l'escalier, tant bien que mal. Mes pieds me lâcheraient plusieurs fois, mais je me relèverai, comme je l'avais toujours fait. La main appuyée sur cet organe vital et lâcheur, j'atteindrai ma chambre. Coûte que coûte. Il ne me resterait alors que cinq minutes à vivre, peut-être moins. Cinq minutes délicieuses, qu'il serait inadmissible de gâcher. Je m'écroulerai sur mon petit tabouret capitonné, et fixerai mon reflet blafard dans le miroir. Ignorant la douleur, l’essoufflement, les nausées, les sueurs, je peignerai consciencieusement ma longue chevelure, jusqu'à ce qu'elle soit aussi satinée qu'à l'accoutumée. Je poudrerai mes joues de rose, farderai mes lèvres de rouge et embellirai mes yeux d'or. Et lorsqu'enfin je serai parfaite, j'enclencherai le tourne-disque et m'allongerai sur le lit. Les doigts liés sur mon ventre, les yeux fixés sur le plafond, j'attendrai la mort. La mélodie du piano finira par se perdre durant le chemin supposé la conduire jusqu'à moi, mes yeux perdront leur lumière. Et ce sera fini. Enfin.
➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ? Peu de choses. Me sacrifier pour autrui n'est pas dans mes habitudes. Je considère que nous naissons tous sur cette Terre avec un certain nombre de chances. De possibilités de trouver le bonheur. Ces chances ne sont pas réparties équitablement, mais chacun a les siennes, et l'on aura beau toutes les gâcher, en espérant le faire pour un autre... Cela n'augmentera pas ses chances à lui. Le monde est fait comme il est, on peut tenter de l'améliorer, mais pas en allant dans le sens contraire de la nature, contre ce qu'on nous a donné. On peut détruire la vie, mais pas s'opposer à la mort. Je ne me sacrifierai pas pour un autre. Je mourrai peut-être pour le Capitole, lors d'une de mes missions de Pacificatrice, mais je préférerai éviter. Ça ne fait pas partie de mes projets pour tout vous dire.
➺ QUEL PETIT PLUS T'AIDE DANS LA VIE (OU JEUX) ? Indéniablement mon sens de l'observation. A force de regarder les gens, n'en apprend-t-on pas plus sur eux que si l'on s'était contenté de discuter ? Je m'efforce de mémoriser chaque détail, aussi inoffensif semble-t-il l'être. Ma tendance à toujours tout lister, tout mettre à l'écrit, complète avantageusement cette qualité, car ma mémoire me fait souvent défaut. Sinon, étant carrière, j'ai acquis certaines aptitudes physique non négligeables. Je ne brille pas par ma force ou mes (inexistants) talents de chasseuse, je ne suis ni douée pour le combat au corps à corps et la pose de piège, mais je suis très endurante et plutôt habile avec les armes, quoique je n'apprécie pas vraiment les fusils ou autres armes à feu que je me dois d'utiliser dans mon métier. Pour tout vous dire, je n'ai jamais trop aimé le sang. Quand il me faut tuer, je préfère un coup du lapin bien maîtrisé. Et lorsqu'une de mes missions nécessite de la torture, je préfère briser les os un à un, en commençant par les doigts, plutôt que taillader toutes les surfaces de peau visibles. Pas vous ?
➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ? Amaël, Rayan, Yola. Deux frères, une soeur. J'avais eu le temps de me faire à l'idée. Des carrières sont faits pour se porter volontaires, je suis un cas à part. Il n'empêche qu'assister à leur mort, les voir tués de façon plus violente les uns que les autres, a été horrible. Même Rayan, que j'avais toujours considéré comme la pire des brutes. Nous n'avions jamais été très proches, et nos disputes prenaient souvent des proportions incompréhensibles, mais voilà. C'est mon frère, ou du moins c'était. Sinon, à part eux, j'en ai connu d'autres. Une cousine, un ami de Yola. Un ou deux camarades d'entraînement. Et dire qu'ils étaient fiers d'y partir. Pauvres cons.➺ COIN A ANNONCÉ LORS DES DERNIERS JEUX PAR MESSAGE PIRATE QUE LE TREIZE EXISTAIT TOUJOURS. TU ESSAIES DE TE JOINDRE À EUX OU AU CONTRAIRE, TU FAIS TOUT POUR STOPPER CETTE RÉVOLTE ? Uhmm, je viens du district deux, j'étais carrière, et je suis actuellement Pacificatrice. Est-il vraiment nécessaire que je réponde à cette question ? Evidemment que je m'oppose à cette révolte. Je ne vais pas aller dire qu'ils n'ont aucune raison de se rebeller. Mais je pense que chacun à ses chances. Qu'ils les saisissent donc. La société du Capitole n'apparaît pas forcément juste, mais fond elle est bien accordée à notre monde. Je l'ai déjà dit, ceux qui le méritent s'élèvent dans la hiérarchie. A quoi cette révolte servirait-elle ? Elle plongerait le pays dans le sang et l'anarchie, et je lui souhaite bon courage pour ensuite parvenir à redresser Panem. Que le 13 reste tranquille, et tout le monde s'en portera mieux.
JE VIENS D'UN MILIEU favorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE n'a jamais manqué. DU COUP, MON NOM N'A eu que peu de chances d'être tiré au sort lorsque j'étais éligible . J'EXERCE LE MÉTIER DE pacificatrice ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'aime. JE SUIS DANS LE 6ÈME DISTRICT MAIS J'AI GRANDI DANS LE 2ÈME. AYANT 26 ans JE ne peux plus PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET je ne m'en plains pas. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.
reality is here.
SOY ACIDEN A savoir, Clara, 15 ans, en vacances
FEATURING Léa Seydoux © COPYRIGHT britsterzstupidtumblr
Dernière édition par Lika Reed O'Gahna le Ven 15 Juin - 13:10, édité 19 fois |
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| Sujet: Re: LI₭A ϟ Beauty Lies Dim 10 Juin - 20:34 | |
| tell us your story. Elle aligne les petits bougeoirs, les yeux plissés, le nez froncé. Leurs couleurs sont délicates et reposantes, blanc cassé, pêche, terre de sienne brûlée. Une allumette, et voilà que les bougies s'enflamment, avivées par l'air ambiant autant que par la perspective d'enfin prendre vie. Voilà qu'elles embaument déjà. Les fragrances fleuries et parfumées envahissent la pièce étroite. Lika devine sans mal la rose, ainsi que la poudre de riz. La troisième senteur, quelle est-elle ? Peut-être du pois de senteur, mais elle n'en mettrait pas sa main au feu. Elle parcourt du regard la salle de bains, aux murs chaleureusement lambrissés de bois. Elle a eu de la chance d'obtenir ce petit appartement. Il n'était que très peu accueillant, grâce à ses soins il est désormais devenu un vrai petit chez-soi. Elle a bien fait de le choisir plutôt qu'une des masures délabrées qu'on lui proposait. Plus spacieuses, mais sur le point de s'écrouler. La jeune femme se lève, et se dirige vers la baignoire qui occupe la moitié de l'espace disponible. C'est un beau meuble, quoique dans un état déplorable. Elle ne devait pas s'attendre à grand chose en allant dans le six. Toutes les maisons acceptables et meublées correctement sont déjà occupées par les habitants les plus riches ou les pacificateurs les plus malins. Elle aime bien les pieds sculptés de la baignoire. Un peu moins la longue fissure qui l'oblige à préparer avant chaque bain une collection de bassines à placer sous le meuble pour récupérer l'eau. Cette dernière profite de ces quelques minuscules interstices pour s'échapper en quantité impressionnante. Elle tourne le robinet vers la droite, glisse sa main sous le filet d'eau pour en apprécier la température. Retire ses vêtements, les plie soigneusement, et les pose sur le meuble bas, à côté de l'évier. Bien qu'ils soient sales, elle ne peut se résoudre à les jeter n'importe comment. Elle ne pourrait prendre son bain tranquillement. Lika souffre peut-être de quelques troubles obsessionnels compulsifs, c'est vrai. Mais rien de bien grave, je vous assure.
La pacificatrice soupire en regardant son uniforme. Il lui faudra frotter un long moment pour retirer tout ce sang de la veste. Et elle n'a pas la moindre envie de recoudre le pantalon assorti, elle préférerait un neuf pour tout dire. Mais voilà. C'est ainsi. Elle jette un oeil à la baignoire, y verse quelques gouttes de son bain moussant préféré, celui parfumé à la bergamote. Son budget est plutôt limité pour tout dire, et elle préfère éviter de dépenser tout son salaire en produits de beauté. Alors qu'elle fait mousser l'eau délicieusement chaude, elle hésite à se glisser dans son bain. Non. Mieux vaut se débarbouiller auparavant. Il ne s'agirait pas de baigner ensuite dans la terre et la saleté. Un gant, et la voilà en train de se laver consciencieusement, les yeux fixés sur son reflet bien pâle. Son beau visage paraît fatigué. Il l'est. Elle s'efforce de contrôler son regard, mais il n'a de cesse de revenir à la veste de son uniforme tâchée de rouge. Elle aurait aimé la tuer plus proprement. Mais voilà. La fille avait eu la mauvaise idée de se débattre, alors qu'elle aurait pu avoir droit à une mort délicieusement brève. Lika soupire, alors qu'elle achève sa toilette et se glisse dan son bain. Elle ferme le robinet avec l'orteil, les yeux fixés sur le plafond. Ce n'est pas la première fois qu'elle tue. Par deux fois son métier de Pacificatrice l'a entraîné à donner la mort. Et encore deux autres fois, mais pas dans un cadre... professionnel dirons-nous. Elle se sent mal à l'aise. Cinq meurtres. Dont trois qui auraient pu être évités. Non. Elle a bien fait. C'était pour... pour le bien. De tous.
La dernière en date s'appelait Pétronille. Pétronille. Sérieusement, quels parents donnent un nom pareil à leur enfant ? Au fond, elle a bien fait de la tuer, rien que pour épargner au monde l'horreur de prononcer ces quelques syllabes. Pourquoi a-t-elle donc des scrupules alors ? Parce que la gamine avait à peine douze ans ? Certes, mais si elle n'avait pas agi, qui sait ce qu'elle serait devenu. Sa mère avait été abattue par les Pacificateurs quelques jours plus tôt. Bien que pro-Capitole -du moins, elle n'avait jamais fait preuve du contraire- elle représentait un danger pour la société. Dérangée, voilà ce qu'elle était. Une véritable psychopathe même. Lika ne doute pas que la fille aurait fini dans le même état que sa génitrice. La mort de celle-ci et tous les sentiments qui ne pouvaient que l'accompagner, ajoutée à sa solitude forcée due au fait que les autres enfants la mettaient toujours à l'écart, aurait fini par l'étouffer. Et face à cette oppression, qui sait de quels troubles mentaux elle aurait pu être victime. Elle aurait peut-être tué, pour venger sa mère. Sa mort est pour le mieux, comme celle des deux précédentes victimes de la Pacificatrice, également enfants de monstres. C'est la première fois qu'elle tue une personne aussi jeune, voilà tout. Son mal-être ne peut venir que de là. Ses paupières semblent se fermer d'elle-même. Tout son corps ne demande qu'à sombrer dans les limbes du sommeil, mais son esprit s'y refuse. Elle doit se convaincre qu'elle a tout fait pour le mieux. La jeune femme est consciente que ses intentions paraissent tout sauf louables pour les autres, mais pourtant... Ils ont tord. Elle veut simplement que sa vie soit parfaite, et rendre celles des autres aussi agréable que possible. Le Capitole fait au mieux, elle est Pacificatrice pour l'aider, pour aider tous ceux qui auraient besoin d'aide. Elle aime que tout soit impeccable, idéal, elle tient aux règles et à leur respect. Elle aime la beauté, elle en est même obsédée. Elle apprécie également l'art, quoique l'on puisse croire. Après tout, être Pacificatrice ne veut pas dire que son simple plaisir consiste en la torture de pauvres gens, quoiqu'il soit vrai que se sentir supérieure, détentrice d'un droit de vie ou de mort, est toujours très agréable. Revenons à l'art. Elle préfère simplement tout ce qui est classique plutôt que les innovations artistiques du Capitole. Elle serre les dents, les poings. Oui, elle veut que tout soit parfait. Il n'y a pas de mal à cela. Et pour atteindre son objectif, elle doit simplement écarter définitivement de son chemin ceux qui pourraient représenter un danger... ingérable dirons-nous. Pétronille devait mourir. C'était écrit. Et même si ce n'était pas le cas, si le destin n'avait pas décidé d'écourter la vie de cette petite fille, Lika l'avait simplement devancé. Et elle avait bien fait. Vous ne croyez pas ?
✙✙✙ Elle achève de couvrir la page de son écriture ronde et enfantine, puis parcourt rapidement du regard la vingtaine de lignes sombres. Lika referme sèchement le journal, et entame son rangement. Le petit livre, avec tous les autres. Enfin, avec ceux en cours de rédaction. Il y en a bien une dizaine, plus ou moins remplis, traitant de sujets aussi variés les uns que les autres. On peut trouver un livre de recettes comme un journal de bord relatant son activité de Pacificatrice, un de ses fameux "cahier à listes" comme un agenda quasiment vierge -la vie sociale de la jeune femme n'étant que très moyennement épanouie. Celui qu'elle est en train de ranger relate dans le détail trois des meurtres de Lika. Les trois meurtres d'enfants ou adolescents. Oui, cela semble être un comportement de psychopathe, mais ce n'est pas le cas. Mettre le tout à l'écrit semble la libérer de ses remords. Et si dans quelques années quelqu'un tombe dessus, on connaîtra au moins une explication à la disparition de ces gosses et on admirera l'honorable volonté de la Pacificatrice de libérer Panem de ces futurs fléaux. Du moins, l'espère-t--elle. Elle range soigneusement le stylo dans sa petite trousse à fournitures, avale d'un trait la fin de son Latte Macchiato, et s'en va laver la tasse dans sa petite cuisine. Alors qu'elle savonne consciencieusement le récipient, seul rescapé du service à thé en porcelaine de sa grand-mère, morte depuis des siècles ou presque, elle réfléchit au meilleur moyen d'obtenir une permission. Il faut impérativement qu'elle retourne au district deux. Il n'y a que très peu de risques que quelqu'un découvre le cadavre de Pétronille, peu de personnes viennent chez la Pacificatrice, et parmi celles-ci aucune n'a l'habitude de fouiller les placards. Mais voilà, l'idée d'avoir un cadavre dans sa maison la répugne profondément. Après avoir essuyé la tasse et l'avoir placée aux côtés de ses congénères, elle se met en tête d'aller voir le corps. Il ne faudrait pas qu'il commence à se décomposer tout de même.
Trois enjambées et autant de secondes plus tard, la jeune femme pénètre dans sa chambre. La petite fenêtre offre une vue peu agréable sur l'artère principale de la ville. Mais Lika ne passe que très peu de temps devant cette ouverture sur le monde, ma foi peu intéressante, et préfère en général s'installer devant son piano d'étude. Elle a pu se l'offrir après de longs mois d'économie, et tente d'améliorer son piètre niveau de musicienne. Après de longs mois de travail acharné, on ne voit guère d'amélioration, mais passons. Elle se plaît également à lire les rares bouquins intéressants que l'on peut dénicher dans la librairie, dernière boutique de la rue adjacente à la sienne. Les gens n'ont pas souvent l'occasion ni même l'envie de s'échapper du monde réel grâce à un livre, bien que le six ne soit pas le district le plus pauvre ou le moins cultivé de Panem. Pour tout dire, Lika n'est pas non plus une passionnée de littérature. Mais elle apprécie simplement la lecture de quelques pages avant de s'endormir. Une vieille habitude de son enfance, où il faisait bon d'oublier un peu ses entraînements de carrière après une épuisante journée. La jeune femme se dirige vers l'armoire qui couvre le mur opposé à la fenêtre. Un dressing bien trop petit sachant que le mur en question est tout sauf large, et qui l'oblige à entreposer une bonne partie de ses vêtements sur des portants plus ou moins stables. On pourrait croire que quelqu'un qui passe l'essentiel de son temps vêtu d'un uniforme blanc n'aurait qu'une penderie peu remplie, mais, comme je l'ai déjà dit, la jeune femme aime la beauté. En conséquence, elle aime s'apprêter du mieux qu'elle le peut, se rendre aussi jolie au possible. Et lorsque son salaire ne part pas dans l'achat d'un piano ou tout autre objet inutile, elle se plaît à acheter des robes plus féminines les unes que les autres, dans de délicates teintes pastels et des matières raffinées. Et elle se fait un plaisir de les porter dès que son uniforme n'est plus une obligation.
Elle est là. Tout à gauche, enveloppée dans une housse protectrice, au même titre que les jolis vêtements de la Pacificatrice. Cette dernière tire le corps de sa cachette et le dépose sur son lit. Une infime seconde d'hésitation, et voilà que ses doigts font glisser la fermeture jusqu'à pouvoir découvrir l'enfant. Je suppose que vous ne connaissez pas le processus de la momification, pauvres incultes des districts que vous êtes. C'est un rituel funéraire qui date d'il y a des milliers d'années. Pour tout vous dire, Lika ne le connaît pas non plus, mais ce qu'elle a fait à la petite Pétronille, pour conserver son corps en attendant de le placer avec les deux autres, s'en rapproche. Elle a vidé sa trousse de toilettes et son placard à pharmacie pour enduire le corps d'huiles et d'onguents, et a également obtenu à un prix d'or de la cire d'abeille, connaissant ses propriétés antibactériennes. Et cela semble à vrai dire efficace. Quand elle reviendra aux deux, la fillette aura droit à... un semblant de toilette du mort. Et alors, plus belle qu'elle ne l'aura jamais été, elle rejoindra Clio et Bran, quelque part dans les sous-sols de la demeure familiale des O'Gahna. Un lieu froid et délabré que la jeune femme a presque su transformer en une sépulture cinq étoiles, les bougies et statuettes envahissant les lieux. Personne n'y descend jamais, dieu merci. De toute manière elle a récupéré les deux seules clés offrant l'accès au lieu. Il lui est difficile d'imaginer la réaction de ses parents s'ils tombaient sur trois cercueils -ou plutôt de vieilles caisses de bois soigneusement repeintes et réaménagées... confortablement- contenant les corps de jeunes gens. Bah, ils s'en remettraient, et ne douteraient jamais de l'implication de leur fille là-dedans. Lika remonte lentement la fermeture. Cette gamine n'avait pas de famille, ni même d'amis. Elle ne manque à personne, alors que plus tard, elle aurait sans doute tué. Tué des hommes, des femmes, des enfants, qui eux auraient certainement eu des proches. Des personnes qui les aimaient. Elle range le corps à son emplacement, referme la porte de l'armoire. De nouveau ces remords qui l'accablent sans raison. Elle soupire, s'installe devant le petit piano et caresse les touches du bout des doigts. Il est temps de se mettre au travail.
Dernière édition par Lika Reed O'Gahna le Mer 27 Juin - 16:14, édité 25 fois |
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| Sujet: Re: LI₭A ϟ Beauty Lies Dim 10 Juin - 20:43 | |
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Dernière édition par Phox Flamsteed le Dim 10 Juin - 21:03, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: LI₭A ϟ Beauty Lies Dim 10 Juin - 20:54 | |
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| Sujet: Re: LI₭A ϟ Beauty Lies Dim 10 Juin - 22:11 | |
| MY LOVEEEEEEEEEEEE Je t'aime, voilà. Promis après le bac je réponds à ton super message |
| | | Silk Preston △ correspondances : 1057 △ points : 0 △ multicomptes : Fenugreek (✝) Auden (D2) △ à Panem depuis le : 01/04/2012 △ âge du personnage : 32 ans
| Sujet: Re: LI₭A ϟ Beauty Lies Lun 11 Juin - 0:28 | |
| Rebienvenue |
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| Sujet: Re: LI₭A ϟ Beauty Lies Lun 11 Juin - 0:50 | |
| Rebienvenue, j'adore le nom |
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| Sujet: Re: LI₭A ϟ Beauty Lies Lun 11 Juin - 3:19 | |
| Bienvenue sur MJ |
| | | Miléna E. Andréis-Wheeler △ correspondances : 5888 △ points : 1 △ multicomptes : (l. c. meery) △ à Panem depuis le : 04/09/2011 △ humeur : cruellement arrachée à sa famille △ âge du personnage : vingt sept ans pour toujours
| Sujet: Re: LI₭A ϟ Beauty Lies Lun 11 Juin - 8:21 | |
| Bienvenue parmis nous et bon courage pour ta fiche Lea |
| | | Adonis Nightsprings △ correspondances : 2406 △ points : 12 △ multicomptes : Robin D. Bates / F. J. Kennedy △ à Panem depuis le : 01/04/2012 △ humeur : Blasé. △ âge du personnage : 35 ans △ occupation : [i]Chef[/i] Pacificateur du D08
| Sujet: Re: LI₭A ϟ Beauty Lies Lun 11 Juin - 17:09 | |
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| Sujet: Re: LI₭A ϟ Beauty Lies Lun 11 Juin - 17:52 | |
| PHOPHOX Jzfisefhieofhzorz. C'est le mot C'est pour ça qu'elle est à moi et rien qu'à moi Et je m'appelle pas Acib mais Acid avec un D comme... délicieuse Douce. Divertissante. Disponible, à toute heure du jour et de la nuit, avec n'importe qui Enfin tu auras compris, tu aurais du savoir que c'était moi, tu as raté ta chance (oui oui je sais, tu fais genre tu n'as d'yeux que pour Tali, mais on sait tous ce que tu veux vraiment ) CALLIE Merci beaucoup AUXICHOU Мой глупый J'aime le russe, j'ai le sentiment qu'avec cet alphabet là je pourrais te dire n'importe quoi tu croiras toujours que je te réponds " mon amour" Je ne lirai ton message que si tu as assuré aux examens SILK Merci merci merci MACKENZIE OMONDIEU tu peux pas savoir comme ça me fait plaisir J'ai mis vingt ans à trouver un nom potable, alors ça multiplie mon ego par deux-mille-cent-cinquante là YDRIS Merci, manquait juste un "re" devant MILE Muchas gracias Je suis persuadée que Léa est très touchée par ton petit coeur ADO Merci à toi ! |
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| Sujet: Re: LI₭A ϟ Beauty Lies Lun 11 Juin - 18:31 | |
| LEA la magnifique Sois la bienvenue parmi nous |
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| Sujet: Re: LI₭A ϟ Beauty Lies Mar 12 Juin - 8:55 | |
| REBIENVENUE ! Léa est juste.. |
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| Sujet: Re: LI₭A ϟ Beauty Lies Mer 13 Juin - 17:33 | |
| Comme vous dîtes, comme vous dîtes, magnifique ou , ça lui va à merveille Merci beaucoup vous deux |
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| Sujet: Re: LI₭A ϟ Beauty Lies Mer 13 Juin - 18:25 | |
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| Sujet: Re: LI₭A ϟ Beauty Lies | |
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