Adieux de Lika Reed O'Gahna – Moisson des 76th Hunger Games

Foule. Pacificateurs. Mouvement. Vent. Pleurs. Marcher. Porte. Porte encore.
On ferma derrière elle. Solitude.
Le silence s'abattit sur elle comme un coup de poing.

Elle refusait d'y croire. Non. C'était juste impossible. Impossible. Son nom ne pouvait juste pas être tiré au sort. Non. Impossible. Impossible. Impossible.
Elle devait se griffer les bras pour s'assurer qu'elle ne rêvait pas. Son corps tremblait de plus en plus fort maintenant qu'elle n'avait plus personne sur qui diriger sa haine.

La pièce où on l'avait emmenée ne possédait ni siège ni meuble auquel s'appuyer. Juste un miroir, dans un coin. Mécaniquement, Gemma s'en approcha. Elle eut peur de ce qu'elle vit. Il y avait une folle qui la regardait. Une folle aux yeux rouges entourés de noir. Une folle aux joues inondées. Elle leva le doigt pour tracer les contours de son visage. La folle fit le même geste. Elle ne s'en étonna pas. Après tout, elle savait bien que ce monstre était elle. Elle n'était pas stupide. Seulement égarée. Une pauvre âme égarée au bord du chemin de la vie. Un instant, elle se demanda s'il était possible de souffrir autant qu'elle en ce jour. Surement pas.

Du mouvement derrière elle attira son attention et coupa court à ses réflexions. Elle ne se tourna pas mais observa les nouveaux venus par le biais du miroir. Se retourner était au-dessus de ses forces. Peut-être était-elle paralysée. Elle ne le saurait sans doute jamais.

Elle se retourna malgré tout et jeta à ses parents un regard vide. Ils firent tous deux un pas dans la pièce et fermèrent la porte. Sans parler, ils s'approchèrent de Gemma et ensemble, la prirent dans leur bras. Laquelle se remit à pleurer. Mais ne dit rien. Parce que c'était comme ça que les choses fonctionnaient entre eux. Plus il y avait à dire, moins on en disait.
Les trois minutes s'écoulèrent sans qu'ils n'en aient conscience, et un Pacificateur dut entrer dans la pièce pour leur demander de s'en aller. Au moment de passer la porte, ils eurent un dernier sourire. Pas un sourire confiant, non. Ils ne la croyaient pas capable de gagner, c'était certain. Même elle n'envisageait pas une seule seconde cette possibilité. Non, leur sourire était un sourire d'encouragement, d'espoir. Ils désiraient qu'elle souffre le moins possible. Qu'elle profite, aussi. De ses derniers jours au Capitole, lieu de tous ses rêves. Ce sourire était un moyen de lui souhaiter tout ça, de lui dire adieu, par le biais de ce silence qu'ils chérissaient tant.

Quand ils furent partis, Gemma s'assit à même le sol et entoura ses jambes de ses bras avant d'y enfouir son visage. Elle renifla bruyamment une, deux, trois fois, mais continua de pleurer sans prendre garde à la porte qui s'ouvrait une nouvelle fois.

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